Réveil

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 Coline se réveille paisiblement d’un sommeil reposant. Elle ouvre les yeux mais les referme presque aussitôt, éblouie par la lumière. Elle en profite pour s’étirer et s’éveiller. Une fois prête, elle ouvre doucement les yeux, et s’élance pour passer une bonne journée.

 Mais au premier regard, quelque chose vient la contrarier. Elle n’est pas dans sa chambre. Celle-ci est étroite et complètement blanche. Un autre lit est à côté de celui où elle se trouve. Il est vide. Au dessus des deux têtes de lits, des appareils électroniques et des poches de perfusions. D’ailleurs, elle remarque que le tuyau de la perfusion de son lit est au sol ainsi que le cathéter qui forme une petite flaque sur le carrelage. Prudemment, elle se lève et découvre qu’elle est habillée d’une grande robe blanche et pieds nus. Ses jambes lui semblent lourdes. Elle s’appuie sur le lit et s’assoit un instant. Ses pensées sont confuses. Elle a du mal à se concentrer mais son instinct lui crie de sortir de cette pièce qu’elle ne connaît pas. Elle ne se souvient pas avoir eu un accident qui pourrait expliquer sa présence ici. Elle regarde son corps à la recherche de marques. Passe les mains dans les cheveux et sur son cou. Elle ne trouve rien.

 Elle se lève et s’appuie sur le mur pour aller jusqu’à la porte. Elle sort de la chambre et tombe sur un couloir bleu ciel. Il y a beaucoup de luminosité. Des fenêtres donnent sur de la verdure. Toujours dans l’embrasure de la porte, Coline avance vers une fenêtre et tente de l’ouvrir pour prendre l’air. Elle n’y parvient pas. Elle essaie sur une autre, mais elle ne s’ouvre pas non plus. Sa vision n’est pas nette, mais elle aperçoit deux silhouettes qui s’approchent d’elle dans le couloir. Elle n’entend pas les sons correctement. A cette distance, ils lui parviennent comme dans un épais brouillard. Mais une fois à son niveau, elle les entend parler. Elle comprend quelques morceaux : « ne devrait pas être réveillée...protocole Teta ».

 Leurs visages, au départ inconnus, se métamorphosent et deviennent ceux de son père et de sa mère. Puis ils s’approchent d’elle. Confuse, Coline lève le bras face à elle pour les arrêter. Mais l’un d’eux la saisi par celui-ci et d’un geste rapide, la bloque en tirant ses deux bras dans son dos. L’autre personne toujours face à elle, plante une aiguille dans son cou et lui injecte quelque chose. Elle se sent vidée du peu d’énergie qui lui restait. Elle tombe mollement dans les bras de l’homme ressemblant à son père. La femme l’attrape par les pieds. Ils la pose sur un fauteuil roulant. Incapable de relever la tête, c’est eux qui lui lève et qui l’attache au dossier du siège. Ils disposent aussi ses bras sur les accoudoirs puis ils se mettent en route.

 Incapable de quoique ce soit, Coline est bloquée dans son propre corps, comme une spectatrice. Depuis ce fauteuil, elle voit les couloirs bleu ciel défiler. Des portes, des comptoirs, des gens, tout passe comme un film en accéléré. Les sons couverts d’un gros brouillard, elle ne distingue pas les phrases que ces deux personnes échangent devant elle. Le voyage s’arrête quand ils traversent une des portes du couloirs. Celle-ci débouche sur une grande bibliothèque. Le contraste de couleur est déstabilisant. Le décor sombre composé de bois couleur ébène et de livres qui remontent jusqu’au plafond donne un aspect romanesque à cette pièce.

 Les personnes qui l’accompagnent la transfert de son fauteuil à un siège près d’une table puis ils s’en vont. Elle sent l’effet de leur produit s’estomper peu à peu et recouvre un peu de mobilité dans ses doigts. Dans la bibliothèque des personnes déambulent sans conviction autour des étales de livres. Se sentant assez forte, elle décide de se lever. Elle est d’abord prise de vertiges mais elle tente quand même d’avancer. Elle voit un peu mieux désormais mais les sons lui parviennent comme si elle était dans une bulle désormais. Elle marche prudemment vers une autre femme assise à une table proche d’elle. A son niveau, elle tombe à genoux. La fille ne réagit absolument pas. Elle se contente de la regarder du coin des yeux. Coline saisit sa main qui est très froide. Elle tente de parler mais n’y arrive pas. Comme si ses cordes vocales étaient coupées. Elle lui serre la main mais encore une fois, elle ne bouge pas du tout.

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