Une amie ?

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 Elle se relève et observe autour d’elle. Toutes les autres personnes sont habillées comme elle : robe blanche et pieds nus, homme comme femme. Elle s’avance vers un homme qui regarde vaguement un rayonnage. Elle lui saisit le bras mais il le retire instantanément. Il fronce les sourcils inquiets. Il s’éloigne doucement à reculons puis part dans un autre rayon. Elle tente la même chose avec une autre fille, mais elle obtient un résultat identique. Elle retourne vers les table, dans le couloir principal de la bibliothèque et elle avance.

 Une femme, au bout du couloir, la regarde différemment. Elle semble moins amorphe que les autres. Elle s’approche en clopinant et lui tombe dans les bras. La fille la retient. Coline ressent quelque chose. Son visage lui est familier mais impossible de se souvenir où, ni de l’identifier. Elle ne voit ni peur, ni crainte dans son regard, comme dans celui des autres personnes. Elle voit que la fille tente de lui dire quelque chose sans prononcer un seul mot mais Coline est trop confuse pour comprendre. Quelqu’un hurle à leur droite : « Lâche la tout de suite ! ». Elles tournent le regard, deux hommes habillés en cottes bleues s’approchent à grands pas. « Encore elle » dit le second. La fille lâche Coline et les hommes l’a saisissent. Une nouvelle aiguille dans le cou et la revoilà vidée.

 Le plus costaud la prend dans ses bras et l’emporte. Elle voit les livres et les lumières s’éloigner. Elle revoit le couloir bleu et la voilà de nouveau en transit. Mais quelques mètres plus loin, la fille qui l’a rattrapé les suit discrètement. L’homme la dépose dans un lit. Puis le second remet son cathéter dans son coude déjà violacé. Ils partent et quelques secondes plus tard la fille apparaît dans la chambre. Elle se précipite vers Coline, toujours incapable de bouger. Elle débranche la perfusion puis commence à chuchoter.

« Coline, je suis la fille qui dort sur lit à côté. C’est moi qui ai enlevé ta perfusion la première fois. Il ne faut pas prendre les produits qu’ils nous donnent. Ils nous empêchent de penser et de parler. Nous sommes dans une espèce de clinique. Je pense que tous les jeunes présents ici sont ceux qui étaient présents la journée des examens. Je me souviens de presque tous. Toi tu avais un haut rouge. Les adultes, je ne reconnaît pas leurs visages, je ne sais pas d’où ils viennent…. Je n’ai pas encore trouvé la sortie de cette endroit mais il faut qu’on s’échappe. J’ai entendu des gens parler, ils font des expériences, nous sommes en danger. »

 Coline tente de suivre mais cette fille parle très rapidement et si doucement qu’elle perçoit à peine ce qu’elle lui dit. Elle ne peut même pas lui faire comprendre car elle ne peut ni parler, ni bouger. La fille s’arrête soudain et tourne la tête vers la porte. Elle se lève rapidement et se précipite dans un coin hors de la vue depuis la porte. Deux personnes en tenue bleu passent dans le couloir mais ne s’arrêtent pas. Elle revient et recommence plus vite encore, Coline tente de se concentrer.

« Écoute-moi bien, ne prend pas les médicaments, garde-les sous ta langue et quand ils partent, crache-les sous ton matelas. Aspire ce qu’ils t’injectent et agit comme tous les autres. Sois vide comme les autres jeunes. »

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