IX [corrigé]

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Tout autour d’Anna brillait d’un noir parfait. Aucun relief, aucune odeur, ni aucun son ne pouvait l’aider à s’orienter dans ce dédale de l’inexistence. Le sol sous ses pieds semblait se dérober à chaque pas, pourtant elle était certaine d’avancer. Vers où ? Pourquoi ? Elle l’ignorait. Mais en son for intérieur, elle savait qu’elle devait continuer.

Après un temps indéfini, son pied droit heurta une surface solide. De la pierre. Comme si elle longeait une corniche vertigineuse, la jeune femme se plaqua contre la paroi qu’elle ne pouvait distinguer. Un doute la saisit soudainement à la gorge. Cette cécité parfaite… était-elle devenue aveugle ? Un vertige la força à s’accroupir, à la recherche d’une stabilité réconfortante. Elle posa ses mains à plat contre le sol dont elle ne put cependant en définir la matière. C’était tiède comme un corps, mais solide, rigide. Mort.

Une autre idée la cloua encore un peu plus contre ce parterre. Peut-être était-elle tout simplement morte ? Après tout, cela expliquerait la vacuité du décor.

Dans un réflexe insensé, elle se pinça la peau.

« Aïe ! » lâcha-t-elle. La plainte résonna une, deux, dix fois avant de commencer à perdre en intensité puis disparaître.

Anna se ressaisit. Non. Elle n’était pas morte. Il lui fallait avancer. Encore. Une boule familière au creux de son estomac le lui susurrait avec insistance. Avancer. Toujours.

Un, deux, dix pas, puis elle tomba sur un spectacle incompréhensible. Là, au milieu du vide absolu, une sphère plus noire que le néant qui l’entourait tournait sur elle même. Comme une brèche dans le vide.

Le globe semblait s’écrouler sur lui-même de manière perpétuelle, sans pourtant diminuer, dans un silence toujours parfait.

La jeune femme s’en approcha d’un pas lent et prudent, mais avant de pouvoir se poser plus de questions, elle se sentit happée par la forme abyssale.

Elle n’eut même pas le temps de crier.

***

Anna ouvrit les yeux. Difficilement. La lumière crue lui perça douloureusement la rétine, mais bien vite, ses côtes lui firent oublier le désagrément de l’éblouissement. Elle grimaça en portant ses mains à son sternum. Sous ses doigts, elle y trouva un bandage.

— Bienvenue parmi nous, chère amie !

Jamais le visage enthousiaste de l’Étranger ne lui avait autant manqué. Elle prit conscience qu’elle reposait allongée dans un lit. Celui de Cassandre. L’Étranger était penché au-dessus d’elle, et elle voyait la propriétaire des lieux et Sebastian assis un peu plus loin.

— Combien... combien de temps ? balbutia-t-elle.

— Quelques heures, le soleil vient seulement de se lever, répondit son compagnon. Tu as eu une poussée de fièvre, mais tu vas bien. Probablement quelques côtes fêlées, tu t’en remettras vite.

— La bête ?

— Morte, vaporisée. Grâce à toi. Mais repose-toi, nous en reparlerons quand tu te sentiras mieux.

Sans autre cérémonie, elle replongea dans un sommeil réparateur.

Elle se réveilla, pour de bon cette fois, tandis que la lumière déclinait au dehors de la maisonnée. Elle était seule. Sur un banc non loin, son bliaud était soigneusement plié.

Une fois habillée, Anna sortit, intriguée par les bruits venant du centre du village.

Sur place, elle assista à un spectacle réjouissant : les habitants avaient décoré la tour de rubans. Un platane centenaire s’était paré de lampions multicolores et tous les visages étaient déridés. Le temps était à la fête. Même Sebastian arborait un sourire timide.

Au pied de l’arbre, un généreux banquet remplaçait les barricades. Celui-ci était garni d’une myriade de plats colorés que les habitants avaient dû cuisiner durant la journée de sommeil d’Anna.

Alors qu’elle déambulait au milieu des villageois, elle put entendre des « merci » et autres éloges prononcés à demi-mot. Elle finit par retrouver son compagnon, assis sur un banc avec une dizaine de personnes pour auditoire. Avant même de l’entendre, elle sut très bien de quoi il était question.

Elle attendit patiemment qu’il eût terminé avant de le rejoindre sur le banc :

— Vu le discours, j’imagine que les Templiers sont partis ?

— Dès qu’ils aient eu repris connaissance oui.

— N’est-ce pas trop difficile de convaincre un village que l’Église vient de sauver, que celle-ci représente le mal absolu ?

Il sourit à la pique de la jeune femme.

— Pas tant que cela. Pour eux nous sommes les réels sauveurs. Des héros même. Surtout toi.

Une boule se forma dans son estomac. L’utilisation de la magie avait été instinctive. Elle ne s’était pas demandé comment cela serait perçu par les éventuels spectateurs. Quoiqu’il en fût, il était bien trop tard pour se demander si l’Étranger avait percé son secret. En plus de lui, une assemblée entière avait été témoin direct de ses capacités.

— Je comprends mieux comment trois cavaliers de la garde peuvent choir ainsi, plaisanta le vagabond.

— J’aurais préféré que cela reste un mystère…

— Je comprends. C’est un sujet délicat. Encore plus que tu ne le crois, en vérité. Mais il y a trop d’oreilles ici… Profitons de la fête, nous en discuterons à un autre moment si tu le veux bien.

Anna regarda autour d’elle, circonspecte :

— En parlant de fête, n’est-ce pas un peu tôt ? Le sang de Vivienne n’a même pas eu le temps de sécher...

— Ces gens vivent dans la terreur depuis trop longtemps. Ils avaient besoin de ça. Ils pleureront leurs morts et disparus demain.

Ils furent tirés de leur dialogue par le discours de Sebastian.

— Bonsoir à tous et à toutes. Merci pour l’effort que vous avez fourni, merci d’être restés solidaires malgré les temps de malheurs, merci de votre loyauté. Nous avons tous souffert, et notre deuil est loin d’être terminé. Beaucoup d’entre nous ont perdu des êtres chers. Des fils, des filles, des amis… des femmes ou des maris.

», mais tout cela est terminé maintenant. Nous allons pouvoir retourner à la mine, aux champs et à la forge. Nos enfants vont pouvoir jouer sereinement. Nous allons pouvoir revivre ! Il ne faudra jamais oublier les événements tragiques qui nous ont accablés à l’aube de ce printemps, et dont j’ai moi-même été victime

Il marqua une pause, ravalant les sanglots naissants au fond de sa gorge puis continua :

— Mais nous en sommes libérés grâce à nos deux héros. Anna, et... l’Étranger. Venez, venez me rejoindre.

Un cercle s’était formé autour de l’orateur, et d’un geste de la main, il les invitait près de lui, aux yeux de tous, au centre de l’attention. À contrecœur, et un peu poussée par son binôme, Anna finit par se lever. Alors qu’ils traversaient la foule d’un pas lent, des mains se posaient sur eux. Un homme étreint même Anna qui se dégagea le plus poliment possible.

Finalement arrivés auprès du bourgmestre, celui-ci leur prit la main et les leva au-dessus de sa tête.

— Aux héros de Felerive ! Merci. Merci pour tout.

Sur ces mots, un couple se mit à jouer de leurs instruments. L’homme soufflait avec adresse dans un flûtiau tandis que sa femme jouait du luth. La foule se prit à danser, comme ils en avaient visiblement coutume.

Devant l’air déconfit d’Anna, Sebastian la rassura :

— Rien ne vous oblige à danser si vous ne le souhaitez pas. Profitez du banquet, servez-vous de l’hydromel.

— C’est que… je ne sais pas danser. Je ne l’ai jamais fait.

— C’est l’occasion ! fit une voix derrière elle.

Sans prévenir, l’Étranger la prit par la main et l’entraîna avec lui.

— Suis mes pas, laisse-toi faire !

Au rythme de la mélodie, elle essayait tant bien que mal de suivre les mouvements de son cavalier. Un peu gauche au début, elle finit par prendre confiance, se permettant même quelques excentricités. Mais ce qui devait arriver arriva : la jeune femme s’emmêla les pinceaux et manqua de tomber, entraînant son partenaire avec elle. Ils se rattrapèrent in extrémis, mais le cristal de la veille que le jeune homme avait caché dans son pourpoint s’échappa de son repli et heurta le sol. Un garçonnet fut le plus rapide et le ramassa alors qu’il roulait entre les pas des danseurs. Il l’examina un instant. Des formes bleuâtres virevoltaient à l’intérieur, comme prisonnières, mais cela ne sembla pas surprendre le gosse. Avec un regard ingénu, l’enfant tendit la pierre à l’Étranger qui lui sourit tendrement.

— Tu es un héros toi aussi, mon ami, lui dit le rôdeur en lui passant une main dans ses cheveux bouclés. Merci.

Anna profita de la diversion pour s’écarter. Si le moment avait été plutôt amusant, sa douleur au buste refaisait surface et l’empêchait d’en profiter davantage. Aussi rejoignit-elle le buffet où Sebastian s’était servi un généreux verre d’une quelconque boisson aux effluves alcoolisées.

— Si seulement la météo avait pu s’embellir… fit-il en fixant les nuages qui s’amoncelaient.

S’il tentait de donner le change avec un visage souriant, il était aisé de lire dans ses yeux une peine encore immense.

— Je suis sincèrement désolée pour votre famille, compatit Anna. Mais c’est fini maintenant. Cette créature avait dû échapper à la vigilance des Templiers et traverser le col en se servant de ses tours de passe-passe. Il va vous falloir du temps, à vous, à Cassandre et toutes les familles endeuillées, mais Felerive se relèvera, j’en suis sûre.

— Puissiez-vous avoir raison…

Pendant un moment, ils observèrent en silence la foule s’adonner à la danse avec une liberté retrouvée.

Quelques heures passèrent, les villageois, épuisés, regagnaient leur logis, et les bougies s’éteignaient. Seules restaient quelques âmes insomniaques. Anna se reposait sur un banc alors que l’Étranger discutait en tête-à-tête avec Sebastian. Le couple de ménestrels rigolait et jouait de temps à autre une bribe musicale. Leur enfant, celui aux bouclettes, courait un peu partout, hermétique à la fatigue. Quelques irréductibles parlaient entre eux au pied du feuillu dont les lampions s’étaient éteints. Mais le point commun entre eux tous fut qu’aucun ne remarqua qu’une brume épaisse s’était levée à hauteur de cuisse…

Le grondement caractéristique tira instantanément Anna de sa torpeur.

— Non…

Elle se leva, cherchant l’Étranger du regard.

— Non, non, non… répéta-t-elle frénétiquement.

Ce n’est que lorsque le vagabond vit sa partenaire arriver vers lui en courant qu’il prêta attention à son environnement.

— Cette brume, ce bruit… COUREZ ! RENTREZ CHEZ VOUS ! CACHEZ VOS ENFANTS !

Il hurla ses mots alors qu’il constatait que le garçon aux boucles dorées se tenait là, à dix mètres, agrippés aux jambes de son père tétanisé. Il se précipita vers eux, mais trop tard. La créature avait surgi des toits et, d’un saut vertigineux, se jeta sur sa proie. Sans effort, elle écarta le père du garçon d’un coup de patte et saisit sa progéniture entre ses mandibules. L’enfant, paralysé, ne pleurait pas. Anna pouvait lire la terreur sur tout son être alors qu’il plongeait son regard dans le sien, avant de disparaître dans le brouillard, emmené par son ravisseur insectoïde.

Anna devina la bête faire volte-face et prendre la direction de la colline, passant juste devant elle.

Désarmée et en robe, elle ne pouvait qu’assister une nouvelle fois au drame. Sebastian poussa un cri inhumain, mélange de haine et de désespoir.

— Pas cette fois, murmura-t-elle pour elle-même. Pas encore, pas cette fois.

Elle répétait ces mots comme une litanie.

La forme abstraite du monstre avait presque atteint la forêt. Presque. L’engeance s’arrêta net. Comme si elle avait heurté un mur invisible. Son hurlement se perdit dans les bois alors qu’elle se retournait, lâchant sa proie, afin de faire face à la menace. L’Étranger contournait les maisons dans l’espoir de porter secours à l’enfant. Il ne voyait pas Anna, cachée par une chaumière. Il ne la vit pas fermer ses yeux. Il ne vit pas l’air crépiter autour d’elle. Il ne vit pas sa robe s’agiter comme prise dans une tempête invisible. Et surtout, il ne vit pas la jeune femme condamner le monstre d’un simple geste, d’une simple note. Les bras tendus devant elle, elle se mit à chanter. Un requiem lent, inéluctable. Un chant du cygne définitif et sans appel. Un rayon de flamme percuta le monstre de plein fouet, brisant l’obscurité en mille morceaux de lumière pure. La bête immonde explosa dans un bruit glauque, répandant des morceaux de chitine et de sang bleu sur les troncs alentour.

Comme la veille, après un court instant, toute trace s’évapora en une fumée azurée absorbée par un nouveau cristal laissé là où l’existence de la créature avait pris fin.

Le rôdeur se précipita vers le jeune garçon et l’enveloppa dans son manteau d’azur. Il s’était judicieusement placé entre le cristal et lui. Ces cristaux… un truc clochait. C’est cet enfant en particulier qui avait été la cible de l’assaut, celui-là même qui avait ramassé la pierre.

— Le caillou. Le joli caillou. Comme celui de la forêt.

***

Anton, comme se prénommait l’innocent enfant, ne trouvait pas le sommeil. Encore sous le choc de la terreur qu’il venait de subir, son esprit paraissait comme déconnecté. Il errait, pieds nus, sur la place maintenant déserte du village. Ses parents avaient fini par s’endormir, et il en avait profité pour sortir. Ses petites mains avaient tout juste pu attraper la cordelette qui servait à ouvrir la porte de leur logis.

Il s’arrêta un instant pour fixer du regard le minaret central dont les contours se découpaient sous la lumière blafarde de la lune voilée.

Une main se posa sur son épaule, mais il ne sursauta pas.

— Anton, tu es là toi aussi ?

Le visage qui se tenait devant lui se révéla être celui de son amie, Irène, accompagnée de Guiz. À eux trois, ils représentaient les derniers enfants de Felerive, les seuls survivants.

Au cours d’un conseil exceptionnel tenu quelques heures auparavant, toutes sortes d’options avaient été envisagées pour les sauver. Même celle de les envoyer au monastère, là-haut, au col. Mais Irène avait entendu sa maman dire qu’ils faisaient des choses affreuses aux enfants dans ces lieux. Et ceux qui avaient tenté de fuir étaient morts ou portés disparus.

La solution, Irène, Anton et Guiz la connaissaient. L’aînée tourna la poignée en fer de la porte de la tour qui s’ouvrit en silence. Il faisait noir à l’intérieur, mais ils n’avaient pas besoin d’y voir. Ils savaient où se trouvait l’escalier en colimaçon. Ils gravirent les marches de pierre une à une, implacablement jusqu’à atteindre le sommet. Ils contemplèrent un instant la vue sur les branches des arbres alentours, sur la colline qui les toisait outrageusement arrosée par l’aube qui commençait à poindre. Irène attrapa les minuscules mains de ses deux amis. Leurs pieds, nus, dépassaient déjà du bord et leurs orteils s’agitaient dans le vide. Irène sourit tendrement :

— Nous allons rejoindre nos copains. Les monstres ne nous auront pas. Et les adultes seront libres. D’accord ?

Ses deux comparses acquiescèrent, même si des larmes se mirent à rouler sur leurs joues roses. Sans hésiter, à l’unisson, les trois enfants firent un pas en avant. Un pas lent, décidé. Un pas vers le vide. Un pas vers la mort. Ils semblaient voler, flotter entre la terre et le ciel qui s’embrasait par le lever du soleil. Dans la chute, leurs visages reflétaient une sérénité déconcertante, comme s’ils s’apprêtaient tout simplement à s’endormir dans les bras de leur mère. Ils se tenaient encore la main.

Ce matin là, à Felerive, seuls les yeux des adultes s’ouvrirent.

***

Les parents pleuraient, les autres empaquetaient en silence ce qu’ils pouvaient. Il n’y avait plus rien à Felerive. Plus rien qui ne saurait retenir toutes ces âmes. Unanimement, il avait été décidé d’abandonner les lieux. Certains iraient retrouver de la famille près des grandes villes, mais la plupart rejoindraient Val-de-Seuil, sur les conseils de l’Étranger.

« Allez à Val-de-Seuil. Le village est accueillant et l’endroit assez grand pour vous installer durablement. Racontez-leur ce qu’il s’est passé ici, dites-leur que vous venez de la part d’Anna. N’est-ce pas Anna ? Ils pourront compter sur le soutien des tiens ? »

Prise à partie, elle ne pouvait prétendre l’inverse, qui se serait au demeurant révélé faux. Elle aurait elle-même présenté cette éventualité si l’Étranger le lui en avait laissé le temps. Elle décida de passer sur l’étrange manière de faire du jeune homme, mettant cela sur le compte de la situation dramatique.

Ils offrirent leur aide aux habitants et les préparatifs se déroulèrent dans un calme endeuillé. Lorsque les échanges étaient nécessaires, ils se faisaient à voix basse, comme pour ne pas déranger le sommeil des trois enfants dont les corps avaient été placés sur un bûcher dressé à l’endroit de leur trépas.

Inexorablement, le soleil vint à se coucher, insensible à la douleur des villageois. Tous se réunirent une dernière fois, sans mot, autour des chérubins. Une torche passa entre les mains de tous les parents avant de terminer entre celles de Sebastian. Lorsque les flammes léchèrent le bois du dernier lit des trois enfants, le bourgmestre ne put contenir ses larmes.

Bien vite, une langue de feu s’éleva haut dans le ciel étoilé de Felerive. Seuls les pleurs accompagnaient la funeste mélodie du crépitement du bois et des corps.

— Demain nous prendrons ensemble la direction de Cyclone mon amie, lui susurra l’Étranger au creux de l’oreille. Je sais à quel point tu souhaites regagner Val-de-Seuil, mais c’est impossible. Ce dont tu as fait preuve contre la dernière créature n’est pas anodin. Montrer une aptitude à la magie est une chose. Faire littéralement éclater un monstre pareil en est une autre. Il va te falloir de l’aide pour apprivoiser cela où tu risques de causer du tort. À toi, mais aussi aux autres, Esther, Valian, Cassandre…

— Mais pourquoi dès demain ? Qu’est-ce qui presse à ce point ?

— Si ce que je crois est exact, je n’ai pas besoin de te convaincre, tu sais déjà que j’ai raison. Il n’y a pas un instant à perdre.

Outre sa première manifestation (dont elle ne pouvait plus douter) dans la mine Agide, son pouvoir lui avait d’abord permis de faire exploser un pot par la seule force de sa volonté. Mais quelques jours plus tard, elle réduisait à néant une créature contre laquelle les Templiers n’avaient pas de solution. Par ailleurs, elle sentait grandir quelque chose en elle. Comme une sphère d’énergie brute qu’elle ne contrôlait pas. Mais cette sphère restait indomptable, hors de son atteinte, inexpugnable. Elle se sentait possédée par la magie et non l’inverse.

Les dires de l’Étranger éveillèrent en elle une peur au sujet de laquelle elle s’était menti. Son caractère l’avait toujours amenée à aider son prochain, sans se poser de question. De prendre le parti du plus faible. Mais cela lui avait déjà joué des tours. D’une situation ordinaire, elle pouvait aggraver les choses en essayant de les résoudre. Si le dénouement s’était toujours révélé inoffensif, avec des capacités comme les siennes, elle allait devoir acquérir de la sagesse.

La cérémonie se clôtura sur un discours de tous les parents. Une dernière parole destinée à leurs enfants. Il n’y eut cette fois aucun couplet sur les « héros de Felerive », car eux-mêmes se demandaient quel rôle ils avaient joué dans tout cela.

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