S’aimer pour l’éternité

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« Luc ?

Janice le regardait, ses mains posées sur son visage. Il avait réussi.

— Janice ! Dit-il d’une voix faible

Elle hésita un moment avant de répondre.

— C’est bien toi ? Ses yeux bleus reflétaient une joie intense. Tu es si jeune…

Il ne trouvait plus ses mots. Ce moment, il l’avait espéré des milliers de fois. Des nuits entières à infiltrer ses rêves pour lui parler, lui dire qu’il était désolé de l’avoir abandonné, de ne pas avoir été présent pour voir grandir sa fille. Dialogues décousus auxquels il n’avait aucun contrôle. Au fil du temps, le processus devenant plus clair, il parvint à semer des indices. Sa patience avait porté ses fruits. Elle se trouvait là, à ses côtés malgré les années passées.

— Janice ! Pardonne-moi de t’avoir laissé seul…

— Chuuut ! lui dit-elle en mettant sa main sur sa bouche. J’ai toujours su que tu vivais quelque part d’une certaine façon. Je pouvais sentir ta présence à mes côtés et cela m’a donné le courage de continuer. » Elle se pencha et l’embrassa tendrement.

Des réminiscences s’emparèrent de nouveau de Luc. Sa chute du bord de la route, et sa récupération par un faisceau lumineux provenant de l’une des pyramides en lévitation, lui évitant ainsi une mort certaine. À l’intérieur, des humanoïdes en tout point proches de l’humain, mais n’appartenant pas à sa réalité, s’exprimaient dans sa langue (ils possédaient la science des langues, avait-il appris par la suite).

Ces derniers lui avaient confié qu’ils avaient été surpris de sa présence en ces lieux censés être hors de portée de son monde. Il leur avait expliqué sa découverte des symboles étranges sur une bague. L’un d’eux avait alors eu l’ébauche d’un sourire à l’évocation de ce bijou.

« Tu te souviens, Janice, du moment où tu m’as offert cette bague, lui demanda-t-il en même temps qu’il lui prenait sa main contenant l’anneau.

Janice, qui avait posé sa tête sur son épaule, se redressa pour lui faire face.

— Je n’ai pas arrêté d’y penser pendant toutes ces années. Je m’en suis terriblement voulu, Luc, tu sais. Tu avais l’air tellement bizarre le jour de ton départ. Après ta disparition, j’ai vérifié ton ordinateur pour voir si je pouvais trouver des informations qui auraient aidé les enquêteurs dans leurs recherches, et je suis tombée sur les articles que tu avais consultés.

— Janice, l’interrompit Luc, écoute-moi attentivement. Cet anneau est important. Ils l’utilisaient au début comme passe lorsqu’ils transitaient d’un côté à l’autre.

— Janice l’observa, intrigué. C’est qui ces « Ils »? rétorqua-t-elle.

Luc affichait une expression sérieuse lorsqu’il posa ses mains sur ses épaules.

— Tu possèdes la clé qui donne accès à leur univers. Ces Êtres auxquels je fais allusion m’ont sauvé la vie le jour où j’ai ouvert les portes de leur monde. Ils n’appartiennent pas à cette réalité, Janice, comme moi, maintenant. Ce serait trop long à t’expliquer, mais….

— Ou veux-tu en venir, lâcha-t-elle, l’air perdu. Tu es là auprès de moi, vivant…. Dis-moi ce qui s’est passé ce jour-là ?

— Simplement ce qui nous arrive à tous à un moment donné de notre vie. Quand ils ont découvert mon corps, les autorités en ont conclu à un banal accident suite à un effondrement de terrain, ce qui était vrai et tout à fait banal dans les faits divers.

Luc prit son visage entre ses mains.

— Maintenant, si tu veux connaître ma version dans les moindres détails, il te faudra venir avec moi, Janice.

— Tu es sérieux ? Janice se retira de son étreinte. Tu es en train de me dire que tu n’es pas vraiment réel…. Et tu vraiment mort ce jour-là ? Dans ce cas, comment...

— Mon corps est mort dans ce monde, mais, aussi incroyable que ça en a l’air, je suis vivant dans un autre. Ce que tu vois de moi n’est qu’une projection de mon image à travers un processus dont je ne saurais t’expliquer là, maintenant…. Je suis bien vivant, Janice, et plus que je l’étais dans ce monde. Crois-tu vraiment que je te demanderais de venir avec moi au point de sacrifier ta propre vie si je n’étais pas certain de t’offrir mieux ? Luc prit une inspiration avant de continuer. Tu dois me faire confiance, chérie. Cela fait tellement longtemps que j’attends ce moment.


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