Il se trouvait en compagnie de Janice aux abords d’une plage qu’ils connaissaient, mais dont le nom lui échappait. Ils s’échangeaient des cajoleries sous un soleil éclatant. Pendant un court instant, la scène se figea, puis reprit son cours. À ce moment-là, elle sortit un anneau de son mini sac à main et la lui tendit.

« Je veux que tu te souviennes de ce moment chaque fois que tu la regarderas, lui souffla-t-elle dans son oreille.

Luc s’émerveilla sur les symboles gravés tout autour.

— C’est beau ! Que veulent-ils dire ? lui dit-il en se tournant vers elle. Quelques mèches de ses cheveux châtains flottaient aux vents alors qu’un ruban turquoise retenait le reste par-derrière.

— Ça dit que son porteur doit scrutait l’horizon jusqu’à qu’il y voie des signes de la création du monde. Il paraît aussi que certains y ont vu sa destruction.

— Vraiment ! Eh bien, je crois qu’elle finira sur d’autres doigts avant que cela m’arrive, reprit Luc avec plaisanterie.

— C’est le vendeur qui m’a dit ça. Sûrement des arguments pour vendre. Janice pointait de son index les caractères gravés sur la bague. Ces symboles ont pour but de décorer l’anneau. Après, tout dépend de l’ouverture d’esprit du porteur. Chacun y verra ce qu’il veut. Il se peut qu’elle te raconte des choses surprenantes. »

Luc saisit l’anneau du bout des doigts. Un bzzz métallique retentit avant qu’il ne réponde à Janice. Il était assis sur un rail de sécurité aux bords d’une route au sommet d’un promontoire. La plage se trouvait en contrebas, à quelques kilomètres de sa position actuelle. Le soleil étincelant faisait scintiller un objet dissimulé par un amoncellement d’herbacé. Luc se baissa afin de mieux le voir. C’était l’anneau de Janice qu’il tenait précédemment. Sous son regard, celui-ci modifia son aspect, virant du brillant au terne jusqu’à paraître complètement rongé par la rouille.

« Pourquoi es-tu toujours pensif ? lui demande-t-elle.

— hein ! Quoi !

Janice l’observait, les sourcils relevés.

Luc resta muet pendant quelques secondes. Il était de nouveau aux côtés de Janice, assis sur un des rochers surplombants la plage de sable à quelques mètres devant eux, la bague entre ses doigts.

Janice, n’ayant eu de réponse, enchaîna sur une autre question plus taquine.

— Me trouves-tu belle aujourd’hui ?

— Comme au premier jour, répliqua-t-il inconsciemment pendant que son esprit cherchait à comprendre ce qui s’était passé.

Elle l’observa, soudain inquiète.

— Ça va ! Tu sembles bizarre d’un coup.

— Je pensais à l’anneau, réagit-il avec plus d’entrain pour la rassurer. Je me demandais dans quel coin tu avais pu dénicher cette merveille.

— À la joaillerie où je t’avais emmené une fois. Pourquoi ? Tu crois qu’il détient des pouvoirs magiques ? dit-elle d’un air amusé.

— Si c’était le cas, j’aimerais que ce soit du genre à nous unir pour l’éternité. »

À peine eut-il prononcé ces mots, qu’il se retrouva de nouveau agenouillés aux abords de la route au moment où il se saisissait de l’anneau.

« Pourquoi es-tu toujours pensif ?

La fleur se pencha en sa direction.

— J’essaie de comprendre ce qui m’arrive.

— Me trouves-tu belle aujourd’hui ?

— Tu l’es comme toujours.

— J’aime quand tu me regardes.

— Je sais.

— Je t’aime.

— Moi aussi.

— Luc aime Gaëlle ! Luc aime Janice ! », lui dit-elle.

Un bzzz de nouveau.