Chapitre 2 : Les flammes de l'amélioration

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Un homme aux traits fins et aux joues terreuses était allongé au sol, probablement mort. Ameedé s’approcha rapidement et ne put contenir sa colère :

« Un Éclaireur de la forêt Fortiosum ! Ils ont pu entrer sur nos terres !

— Que cela signifie-t-il ? » demanda poliment Cassiopée.

Le prince lui lança un regard noir, ne voulant aucunement lui répondre. Il attrapa un cor accroché dans son dos et le fit retentir. Un son sourd en sortit et résonna sur plusieurs kilomètres. Des dizaines d’hommes armés jusqu’aux dents débarquèrent et se placèrent autour du messager, attendant ses ordres.

« Un éclaireur de la forêt Fortiosum est entré sur nos terres ! annonça-t-il d’une voix forte. Préparez les armes et allons défendre ce qui nous appartient ! »

Aussitôt, les combattants disparurent et Ameedé jeta une flèche à Cassiopée en marmonnant :

« Entraînez-vous ici. Ne bougez que si votre vie est en danger. Nos guerriers devraient les tenir assez éloignés pour qu’ils n’arrivent pas jusqu’à vous. Il y a des cibles là-bas. »

Il s’éloigna sans un mot de plus, laissant seule la jeune fille qui était en état de choc. Elle ne savait que faire. Devait-elle vraiment rester ici alors que d’autres se battaient ? Sa raison lui criait de rester et d’obéir au prince, ayant déjà assez de problèmes et ne sachant pas se battre, mais sa bonté lui murmurait de les rejoindre pour se battre à leur côté au risque de mourir. Que faire ? Elle resta figée quelques minutes, incapable de bouger. Elle tenait toujours dans sa main la fine flèche d’Ameedé, mais elle la serrait si fort, qu’elle était certaine de bientôt la briser. Soudain, un bruit de gravier se fit entendre. Elle se retourna et put voir une jeune enfant qui avait quelques écorchures sur les joues et de la terre dans les cheveux. Surprise, Cassiopée poussa un cri qui alerta l’enfant. Il se tourna vers elle avec de grands yeux avant de demander :

« Qui êtes-vous ? »

La prisonnière avala difficilement sa salive avant de répondre d’une voix tremblante :

« Je me nomme Cassiopée De Valenr. Et… toi ? »

Le petit s’approcha et tendit la main à la jeune fille qui la regarda avec étonnement et doute.

« Je suis Fourche De Vimme, fils du guérisseur. »

L’ancienne serveuse attrapa la main du dénommé Fourche en souriant et questionna :

« Que t’est-il arrivé ?

— J’étais perché sur mon habituel arbre lorsque j’ai aperçu des hommes d’un royaume ennemi. Je me suis enfui et aie accidentellement trébuché dans un rosier. Mais, ce n’est rien, juste des égratignures. »

Cassiopée ne put répondre que par un simple sourire. Soudainement, des hommes arrivèrent par-dessus la muraille et la jeune fille recula d’un pas. Fourche poussa un petit cri d’effroi qui attira les regards des individus, lourdement armés. Ils pointèrent leur lances vers le jeune garçon et Cassiopée qui tremblait de tout son corps, même s’il tentait de le cacher. Un des hommes s’approcha et demanda :

« Menez-nous à votre salle de trésors. »

Un frisson courant sur son échine, Cassiopée balbutia :

« Je… Je…

— Plus vite, ou je tue votre ami ! » s’exclama le même homme en attrapant Fourche et en posant la lame de son épée sur sa gorge.

La serveuse sursauta. Même si elle ne le connaissait pas, elle ne voulait pas le voir mourir. Mais que devait-elle faire ? S’apprêtant à répondre la première chose qui lui passe par la tête, elle ouvrit la bouche, mais le garçonnet fut plus rapide :

« Ma sœur n’a elle-même pas accès à ces salles. Elle ne sait où elles se trouvent.

— Tais-toi, gamin ! cria l’ennemi avant de se tourner vers Cassiopée qui assimilait ce qu’il venait de dire. Si vous ne pouvez nous mener à cette salle, menez-loi à votre roi. »

Cassiopée tressauta sur place. Elle ne savait que faire et Fourche la regardait d’un air désolé. Elle allait se perdre, c’était sûr et elle ne pouvait pas trahir ce peuple qui, même s’ils avaient fait d’elle leur prisonnière, l’avait aussi accueillie. Mais peut-être que son ignorance des lieux pourrait lui être utile… ou fatale… Elle pourrait volontairement les perdre ou… les mener sans le vouloir là où ils veulent… Mais si elle réussissait, le peuple serait protégé de l’intérieur, comme de l’extérieur. Même si elle risquait sa vie, elle sentait qu’elle devait le faire, mais pas avec Fourche. Sans plus hésiter, elle déclara :

« Je veux bien vous y conduire, mais à une condition. Fourche reste ici. »

Ce dernier la regarda sans comprendre, mais elle en fit abstraction.

« Et pourquoi donc ? demanda le meneur rival.

— Il a récemment fait quelque chose de grave que le roi n’a pas put lui pardonner. Il est préférable qu’il ne s’approche pas de lui. »

Elle avait répondu sans réfléchir et devait avouer qu’elle s’était étonné elle-même. Elle voulait à tout prix protéger cet enfant, même si elle n’avait pas d’attaches concrètes avec lui. Les ennemis lâchèrent Fourche en le jetant au sol, mais le chef semblait hésité. Il pourrait aller chercher de l’aide, pensait-il. Il posa son regard noir sur deux de ses fidèles et leur murmura en latin, pensant qu’aucun des deux ne comprendrait :

« Vous deux, rester avec lui et surveillez-le. »

Cassiopée se concentra pour ne pas réagir, mais elle avait vraiment peur qu’il lui arrive quelque chose. Le capitaine la poussa violemment et elle entra dans la forteresse en réprimant un grognement. Elle marchait d’un pas décidé, mais elle tremblait comme une feuille à l’intérieur. Au bout de quelques mètres, elle emprunta un couloir qu’elle ne connaissait pas, bientôt suivi par bien d’autres et des escaliers. Elle sentait l’impatience monter chez ceux qu’elle essayait de perdre et ne pouvait s’empêcher de penser qu’il pourrait la tuer à tout moment. Son cœur battait la chamade et elle avait l’impression que tout le monde pouvait l’entendre. L’homme qui menait son équipe demanda en ronchonnant :

« C’est encore loin ?

— Le roi voulait être bien caché, répondit-elle aléatoirement. C’est pour ça qu’il est si bien enfui.

— J’ai l’impression d’être déjà passé par là.

— Tous les couloirs se ressemblent, c’est tout à fait normal. »

L’individu marmonna quelque chose que Cassiopée ne comprit pas. Elle ignorait quand cela allait finir et espérait être utile, sans mettre en danger le peuple en les menant accidentellement au roi. Cette crainte se renforça quand elle entendit une voix au loin et fut obligée de s’arrêter. Avait-elle mal agi ? Pour l’instant ils n’avaient croisé personne, car la plupart des gardes étaient postés à l’extérieur ou parti à la chasse et que les appartements étaient tous bien plus haut.

« Que faites-vous ? Pourquoi vous arrêtez-vous ?

— J’aimerais d’abord savoir votre nom.

— Et pourquoi donc ? Je pourrais très bien vous tuer, si je le souhaite.

— Comment vous présenterais-je au roi ? »

L’homme se figea, abasourdi. Au final, il pensa que ce n’était pas une si mauvaise idée. Il répondit sur un ton méfiant :

« Je me nomme Lindonën De Simpür.

— Maintenant, vous serez Lindi De Vimme. Je vous ferai entrer dans la salle du roi et vous pourrez vous attaquer à lui si vous le souhaitait. Je ne tiens pas à avoir plus de problèmes, dites seulement que je vous aie conduit jusqu’ici. »

Une lueur de défi brilla dans les yeux de Cassiopée. Elle essayait de gagner du temps.

« Quel est votre plan, si je puis me permettre, demanda-t-elle après un temps. »

Lindonën la regarda, surpris, avant d’expliquer :

« Nous allons chercher une part du trésor que nous aurions dû gagner.

— Pourquoi ne l’avez-vous pas gagné ? »

Personne n’eut le temps de répondre, car une flamme apparut au milieu de la foule d’hommes. Elle en dévora quelques-uns avant d’atteindre Lindonën.

« Qu’est-ce que… »

Il n’eut pas le temps de finir, car il criait déjà de douleur. Le feu semblait éviter Cassiopée, qui s’était réfugiée dans un coin, regardant la scène, horrifiée…

Alors que les flammes s’éteignaient peu à peu, la jeune fille pu voir l’étendu des dégâts. Les hommes… Il ne restait que leur chair carbonisée. Cette scène laissa un goût amer dans la gorge de la prisonnière, complètement abasourdie. Elle repassait la scène dans sa tête, cherchant à comprendre ce qui avait déclenché ce feu, car il était loin d’être naturel. Ses pensées furent interrompues par des bruits de pas. Quand elle releva la tête, Ameedé et Fourche se tenaient devant elle. Jamais elle n’avait autant tremblé, mais elle ne pouvait s’en empêcher, évitant aussi le regard du prince. Celui-ci balaya la pièce du regard et demanda :

« Comment avez-vous eu cette idée ? Gagner du temps en les perdant volontairement au risque de vous faire tuer était tout aussi intelligent que courageux. »

La jeune fille ne put répondre. Comment pouvait-il savoir que c’était son plan et qu’elle ne s’était tout simplement perdu en voulant réellement les mener au roi ? Son regard fit le tour du couloir et s’arrêta une nouvelle fois sur les corps. Reprenant enfin ses esprits, elle demanda, hésitante :

« Comment… Comment ce feu est arrivé ici ? »

Ameedé ne répondit pas. Il se contenta de soutenir le regard interrogateur de la prisonnière. Il secoua légèrement la tête avant de répondre :

« Je vous ai déjà posé une question. »

Le jeune prince laissa échapper un sourire avant de retrouver son visage ferme. Il savait que l’ancienne serveuse ne répondrait que s’il répondait lui aussi. Cassiopée avait été secouée par ce sourire, sans en savoir la raison.

« Moi aussi je veux une réponse », affirma-t-elle en fronçant les sourcils et croisant les bras sous sa poitrine.

Elle avait un peu peur de la réaction de son interlocuteur. Peut-être l’enfermera-t-il dans les cachots pour avoir osé lui répondre de cette manière ou même la tuer ? Au lieu de cela, il rit. Cassiopée le regarda avec étonnement, ne le comprenant pas.

« Cela fait peu de temps que je vous connais, mais je sais déjà que vous avez pour habitude de demander les réponses quand vous savez que vous pouvez les avoir.

— Me répondrez-vous ?

— Si vous répondez vous aussi. »

Cassiopée secoua la tête, abasourdie par la situation. Elle avait connu un prince froid qui ne lui adressait que des regards noirs ou qui lui répondait avec hargne. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il rit devant elle. Que s’était-il passé ?

« Je répondrai, mais vous d’abord », répondit la jeune fille d’une voix hésitante.

Le prince se figea comme s’il avait vu un fantôme. Il la fixa longuement et son regard froid revint. Avec son habituelle hargne, il répondit :

« De la magie. C’est tout. À vous.

— Je… Je pensais que si je les attirais à l’intérieur en les perdant… Cela vous laisserait le temps de vous rendre compte de la ruse et vous arriverez pour défendre ce qui vous appartient, comme vous l’avez si bien dit. Même s’il fallait que je meure, j’ai ressenti le besoin de vous protéger. C’est pour cela que j’ai laissé Fourche dehors…

— C’est lui qui m’a prévenu après avoir tué les gardes qui le surveillait. C’est un jeune enfant imprévisible et intelligent.

— Mais il n’avait pas d’arme, murmura la jeune fille regardant le jeune garçon.

— Cacher ses armes est bien souvent un avantage. Il pensait, cependant, que vous alliez les mener au trésor.

— Comment avez-vous su ?

— J’ai déjà répondu à l’une de vos questions. Maintenant, retournons à l’entraînement. »

Avant qu’ils ne bougent, trois gardes arrivèrent. L’un d’eux attrapa Fourche, tandis que les autres se dirigeaient vers les corps, bientôt rejoints par plusieurs autres. Ameedé posa sa main sur l’épaule de la prisonnière et la fit avancer. Ils traversèrent de nombreux couloirs et empruntèrent quelques escaliers, avant de se retrouver à nouveau dans la cour. Le prince attrapa son arc et intima à Cassiopée de prendre le sien, ce qu’il fit, hésitante. Des cibles avaient été placées entre temps et la jeune fille les regarda une à une. Elles avaient l’air vieilles et étaient bien marquées par les flèches, preuve qu’elles avaient beaucoup servi. Ameedé attrapa une flèche dans son carquois, arma son arc avant de lâcher la corde. La flèche fusa vers le centre de la cible, avec une vitesse déconcertante. Cassiopée regarda l’archer avec admiration et il lui fit signe de faire de même. Elle attrapa à son tour une flèche dans son carquois et arma difficilement son arc. Le jeune garçon la regardait essayer d’encocher la flèche dans l’encolure de maintes fois, et ce, sans broncher. Il la fixait comme s’il attendait qu’un miracle se passe et que la prisonnière arrive à placer correctement sa flèche. Le prince semblait décidé à ne pas l’aider davantage. Cela se confirma lorsqu’il annonça :

« Vous en avez assez fait pour aujourd’hui. »

Et il s’en alla sans un mot de plus, laissant une Cassiopée prise au dépourvu. Elle le regarda partir sans broncher. Un homme de la trentaine arriva alors et s’approcha de la jeune fille :

« Le roi vous attend pour le repas.

— Quelle heure est-il ?

— Midi passé. »

La prisonnière blêmit. La matinée était passée tellement vite. L’homme la sortit de ses pensées :

« Suivez-moi. »

Ma jeune acquiesça d’un mouvement de tête avant d’emboîter le pas de son interlocuteur. Ils traversèrent plusieurs avant d’arriver dans une salle différente de celle où Cassiopée avait pris son petit-déjeuner. Un couvert était placé sur la table en bois. L’assiette de céramique était remplie de fruits. La jeune fille hausse les épaules, habituée aux repas particuliers. Le garde le laissa, tandis qu’elle s’installa à table et commença à manger. Elle n’avait pas très faim, mais mangea tout de même l’intégralité de son repas. Quand elle eut fini, elle attendit quelques minutes avant qu’un second garde ne vienne la chercher :

« Vous êtes demandée par le roi. »

À ces mots, l’interressée frissonna. Elle était sûre que cette convocation avait un rapport avec ce qui s’était passé plus tôt. Encore dans ses pensées, elle sursauta en entendant le garde taper dans ses mains comme s’il voulait attirer son attention. Elle leva la tête et constata que l’homme la regardait, impatient. Ils sortirent enfin de la salle après quelques secondes à s’être regardé. Le duo traversa quelques couloirs, qui ne marquèrent pas plus Cassiopée, avant d’arriver devant la salle du trône. Le roi les laissa se placer face à lui avant de demander au garde de partir. Ce dernier salua son roi et tourna les talons rapidement. Le gouverneur caressa son manteau avant de se tourner vers l’ancienne serveuse.

« Mon fils m’a parlé de ton plan de ce matin, et, je dois l’avouer, cela m’a impressionné. Jamais je n’ai vu tant de bravour en une personne. Cependant, même si je le croyais impossible, vous m’avez prouvée que le courage se cache aussi dans les petites personnes. »

Cassiopée sursauta. Venait-il de la traiter de petite ? Voyant sa réaction, il reprit :

« Je ne parlais pas de votre taille, mais bien de votre grade.

— En quoi ce que j’ai fait se révèle courageux ?

— De l’humilité en plus, j’apprécie grandement. C’est donc pour cette raison que j’aimerai te proposer quelque chose… »

Cassiopée sursauta à nouveau. Que voulait le roi ? Ce dernier poussa un soupir avant de continuer :

« Accepterais-tu de devenir garde à ton retour ? »

L’interressée avala difficilement sa salive. Elle aurait voulu lâcher un « Quoi !? », mais elle pensait que cela pourrait être mal vu. Elle détacha son regard du roi pour remettre ses idées en place. Tout en essayant de garder son calme, elle balbutia :

« Je… Enfin… Je suis votre prisonnière… qu’aie-je fait pour mériter cela ?

— Je te l’ai déjà dit. Ton plan nous a beaucoup aidé.

— Qui vous dit que je ne me suis pas tout simplement perdue en voulant les mener aux trésors ? »

Le roi émit un rire bruyant avant de continuer :

« Je doute que vous auriez vraiment fait cela.

— Et comment ? »

La voix de la jeune fille résonna dans la pièce. Cassiopée était complètement abasourdie par la situation. Elle avait vu le roi et son fils rire et sourire dans la même journée et elle avait eu une offre impensable. L’ancienne serveuse essaya de se calmer en vain. Que devait-elle répondre ? Soudain, un homme arriva en courant. C’était le gardien du Stil. Il déclara d’une voix haletante :

« Je crains avoir une mauvaise nouvelle… »

Le roi semblait déçu de l’arrêt de la discussion, mais se contenta d’hausser les sourcils avant de pousser le gardien à continuer.

« L’attaque a laissé échapper des informations confidentielles. De nombreuses rumeurs court au-delà de nos terres. Si nous ne les taisons pas, tout le monde saura. »

À cet instant, Cassiopée décela une lueur de panique dans les yeux du souverain qui se levait. Il regarda le vieil homme qui était posté devant lui, sans broncher. Il poussa un soupir et annonça à l’intention d’un garde :

« Faites venir mon fils, un parleur et un écriveur. »

Le garde acquiesça en hochant la tête avant de disparaître. Le chef s’approcha de Cassiopée.

« J’attends encore ta réponse », souffla-t-il.

Il se retourna sans attendre que la jeune fille ne réponde. Il devait se douter que rien n’était claire dans l’esprit de cette dernière. Le roi fit signe à un garde de la ramener dans ses appartements. Un jeune homme aux cheveux roux s’approcha si près que la prisonnière sentit son souffle sur son front.

« Suivez-moi », fit-il sur un ton doux.

La chaleur de son ton réchauffa Cassiopée qui en profita pour demander :

« Qu’a dit Caliwen pour se retrouver dans les cachots ? »

Le garde se stoppa et l’adolescente jura l’entendre soupirer. Il yeut un silence qui fut rompu par l’homme :

« Caliwen est mon père… Je me nomme Alstar De Zarbe. Mon père a été accusé d’avoir transmis une information confidentielle dans une des lettres qu’il a ensuite emmenées en Finnage.

— Finnage ?

— C’est un royaume un peu plus loin dans le nord. Il est dirigé par l’ancien meilleur ami du roi qui est à présent son pire ennemi.

— Pourquoi votre père faisait-il tout cela ?

— Il était messager et écriveur, avant qu’il ne soit remplacer par le fils du roi lui-même.

— Et… Quelle information a-t-il transmis ?

— Je ne puis vous en informer. Mon père a fait cette erreur selon les jugeurs.

— Selon les jugeurs ? Vous n’êtes pas d’accord ?

— Je sais mon père innocent, soupira Alstar, mais ma parole ne peut faire changer les choses. »

Cassiopée dévisagea le garde qui s’était tourné vers elle.

« Allons-y maintenant », reprit-il.

Il attrapa l’épaule de la prisonnière qui commençait à être douloureuse et la tira pour avancer. Une nouvelle fois, ils empruntèrent couloirs et escaliers, pour arriver devant les appartements de Cassiopée. Alstar se tourna vers la prisonnière et déclara :

« Vous avez à présent accès à la bibliothèque qui est un peu plus loin dans le couloir à droite. Le prince y a déposé une liste de livres que vous devriez lire pour votre entraînement.

— Merci, répondit la jeune fille en souriant innocemment. Merci Alstar. »

Ce dernier fronça les sourcils avant de lui répondre avec un sourire envoûtant. Il se tourna et s’en alla.

Cassiopée soupira avant d’entrer rapidement dans ses appartements. Elle allait se rafraîchir puis se rendre à la bibliothèque. Elle devait avouer qu’elle avait toujours adoré lire.

Elle attrapa des vêtements simples avant de se diriger dans la salle de bain pour prendre une douche. L’entraînement avait été rude et la petite escapade avec les ennemis n’avait pas arrangé les choses. Elle savourait donc l’eau qui coulait le long de son corps. Auparavant, elle ignorait qu’un jour, une simple douche la rendrait si heureuse. Une fois séchée et habillée, elle sortit et se rendit à la bibliothèque sans difficulté, ce qui l’étonna. Lorsqu’elle entra, la bibliothécaire lui tendit une liste sans dire un mot.

« J’ai plus qu’à chercher tout ça… » s’exaspéra-t-elle.

Il devait y avoir au moins vingt livres, mais contrairement à ce qu’elle pensait, elle les trouva facilement. Elle en profita pour aller s’installer, mais elle fut surprise de voir Alstar en train de lire le plus gros livre qu’elle n’avait jamais lu. Cette dernière se faufila derrière une étagère pour se cacher, mais sans succès. Le garde s’approcha et commença :

« Comme c’est drôle de se croiser à nouveau. Je vois que la bibliothèque vous a attiré.

— J’ai toujours aimé lire. Alors, quand il y a une bibliothèque à disposition, je n’attends pas une seconde pour m’y rendre.

— Nous partageons donc au moins une passion en commun. La lecture est pour moi indispensable. Je passe tout mon temps libre ici, pendant que mes amis en profitent pour aller à toutes sortes d’auberge.

La jeune femme sourit. Elle était soudainement mal à l’aise et elle n’en avait pas l’habitude. Elle ne savait donc pas gérer cela. Elle panique, faisant tomber plusieurs livres. Alstar ne bougeait pas, mais afficha un air surpris. Il ne semblait pas comprendre la raison de cette réaction. Cassiopée ramassa rapidement ses livres avant de partir à moitié en courant. Lorsqu’elle arriva dans ses appartements, elle claqua la porte et souffla profondément. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Pour se changer les idées, elle rangea à sa guise sa chambre. Mais son moment de détente fut de courte durée…

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