Prologue

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Le cercle luisant dans le ciel était la seule source de lumière de cette nuit noire du troisième mois. Une brise fraîche faisait danser les feuille vertes des arbres qui entouraient une petite maison aux briques rouges, complètement isolée. Seul le hululement d’une chouette brisait le silence qui y régnait.

Au deuxième étage de cette maison, dans une chambre seulement éclairée par les rayons de la lune qui passaient à travers les rideaux bleus tirés sur la fenêtre et par une petite veilleuse en forme de chouette, deux petits lits accueillaient deux jeunes enfants dans leur sixième année. Une petite fille au visage d’ange était profondément endormie, ses cheveux noirs tressés en deux longues nattes. Dans le lit voisin, un petit garçon, aux mêmes cheveux sombres, se balançait sur les côtés, tentant de se bercer pour s’endormir.

Un hurlement de loup se fit entendre, résonnant dans la pièce. Ils en avaient l’habitude à présent, ce qui ne les inquiétait pas, mais le jeune garçon poussa un soupir d’effroi. Quelque chose venait de lui frôler la joue. Il ouvrit alors ses yeux, mais ne vit rien. La chambre était vide de toutes choses inhabituelles. Pensant qu’il avait rêvé, il se roula en boule et ferma les yeux, essayant de trouver le sommeil.

Un grognement retentit, cette fois, le petit garçon se relève. Une forme noire danse sur le mur, mais il comprit vite qu’il s’agissait de son imagination. Cette fois, un cri se fit entendre. Il se tourna vers sa sœur, toujours endormie, et sortit de son lit silencieusement. Sans faire un seul bruit, sans même faire grincer le parquet qui le faisait habituellement, il se dirigea vers la porte et posa sa main sur la poignée. Son cœur battait si fort qu’il résonnait dans sa tête. D’une main tremblante, sur la pointe des pieds, le bambin baissa la poignée et tira la porte qui s’ouvrit dans un grincement inquiétant. À peine eut-il passé sa tête hors de la chambre qu’une jeune femme apparut devant lui, une bougie à la main le visage fendu par la peur et vêtue d’une robe de chambre à fleurs.

« Mon fils ! Donne-moi la main ! Allons réveiller ta sœur ! N’aie pas peur ! »

Il ne comprit pas tout, mais s’exécuta. Brusquement, sa mère le tira en avant et s’approcha de la petite fille. Elle passa une main sur son visage murmurant des paroles incompréhensibles, mais le prénom Aster revenait souvent. Doucement, les paupières de l’enfant se soulevèrent révélant des yeux clairs et humides.

« Ma chérie ! Lève-toi ! Viens avec nous ! »

La fatigue était bien trop grande pour que la dénommée Aster ne puisse se lever, alors la jeune femme lâcha la main du petit garçon et prit dans ses bras sa fille qui se rendormit immédiatement. Sans plus d’explication, la jeune femme, suivie de son fils, sortit en trombe de la pièce et dévala les escaliers. Une fois au rez-de-chaussée, le garçon pu voir ce qui se passait à travers l’une des fenêtres. À seulement quelques mètres de leur maison, un arbre était en feu et il s’approchait dangereusement de la demeure. Il était grand, flambant et incroyablement dangereux, trop pour que cela soit naturel.

« Ameedé ! cria la mère. Sors de la maison tout de suite ! »

Le petit garçon ne se fit pas prier. Aveuglé par la peur, il courut aussi vite que ses jambes d’enfant le permettaient. Mais sa mère ne suivait pas. Quand il le remarqua, il était déjà loin de chez lui, en sécurité pour le moment. Il se retourna et constata avec horreur que le feu avait atteint sa maison et qu’il était dirigeait par une monstrueuse forme noire. Il ne pouvait bien la cerner, mais il était certain qu’il était enflammé et incroyablement grand. Il entendit plusieurs cris ce qui le força à se plisser les yeux pour voir des dizaines de personnes arriver afin d’éteindre le feu et de faire fuir la créature.

« Ameedé ! » cria une voix qui lui était familière.

Il se retourna et vit un homme à l’allure royale, habillé d’une tunique et d’un pantalon bruns avec une ceinture en or.

« Papa ! » répondit-il finalement le reconnaissant.

L’homme se rua sur son fils et l’attrapa en lui chuchotant :

« Tu es sain et sauf… Ça va aller… Tout va bien se passer maintenant… Je suis là…

— Maman… Aster… renifla le petit en s’essuyant les joues ruisselantes de larmes.

— Tout va bien… Je suis là… chuchota le père sans prendre en compte la remarque du petit. Tout va bien… »

Dos à la scène, Ameedé ne pouvait plus voir ce qui se passait derrière, mais selon ce qu’il entendait, il semblait que tout se calmait.

« Caliwen ! s’exclama l’ascendant du bambin. Dites-moi, s’il vous plaît. »

Sans pouvoir voir, il comprit que quelqu’un s’approchait et bientôt, ce dernier commença :

« Je suis désolé Roi Jytre. Il n’y a aucun signe de vie… »

Se retenant de pleurer, Jytre, qui berçait doucement son fils, murmura d’une voix tremblante :

« Emmène Ameedé au château, trouve Elga et explique-lui la situation. Je dois voir par moi-même.

— Mon Roi, je ne sais pas si c’est une bonne idée…

— Prenez mon fils ! »

Ne se faisant pas plus prier, Caliwen attrapa l’enfant et s’éloigna dans la forêt. Les larmes d’Ameedé humidifiaient ses vêtements, mais il devait absolument se dépêcher de remplir sa mission, car il en dépendait de sa liberté.

Le petit Ameedé était à présent le seul héritier du trône et devait être protégé…

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