Brainstorming

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Au cours des années 2010, un vent de renouveau souffla sur les programmes scolaires et universitaires aux quatre coins du monde. Les administrations du monde entier prirent conscience de l'urgence climatique, alors qu'il était déjà trop tard. Dans une tentative de contrer l'évolution inéluctable du climat, les programmes changèrent pour former les nouvelles générations à des pratiques professionnelles plus respectueuses de l'environnement. De l'école maternelle à l'Université, la préservation des ressources naturelles et énergétiques furent enseignées et le concept de développement durable s’immisça invariablement dans les enseignements. Partout et à tous, on inculqua ses grands principes, dont le seul but n'était pas vertueusement environnemental, mais plutôt une recherche de pseudo équilibre entre des considérations altruistes et bassement économiques.

Lorsqu'il avait fallu trouver les ressources nécessaires pour aborder ces sujets dans son Université, Philippe s'était porté volontaire. Dans l'équipe pédagogique, il semblait être celui dont la conscience environnementale était la plus aboutie. Il n'était cependant pas très à l'aise avec les aspects sociaux et économiques autant par un manque de compétences et d’intérêt, que par le sentiment profond de leur illégitimité dans ce débat. Pour lui, le but ultime du combat devait être la préservation des écosystèmes au risque de laisser de côté le social et l'économique qui biaisaient le jugement. Ils obligeaient à des compromis incessants pour préserver les activités humaines au détriment de la Vie. Pour Philippe, le développement durable était avant tout un précieux outil de green-washing pour les entreprises et collectivités, leur permettant d'afficher leurs vertus en masquant derrière le sacro-saint Développement Durable des arbitrages et sacrifices environnementaux. Le Dieu de l'Homme n'était plus cette déesse Gaïa que certains tentaient de réhabiliter dans une version modernisée de Nature sensible, mais l’Économie. L’aspect social, quant à lui, n'était qu'un faire-valoir, un concept pratique pour éviter ce combat entre Nature et Économie, le justifiant de cette recherche de compromis. Malgré son manque de foi, Philippe se faisait le chantre et l’apôtre de ce merveilleux outil.

Ce matin-là, Philippe entra dans la salle pour sa séance de travaux dirigés avec les étudiants de licence de physique. Le groupe était au complet, événement suffisamment rare pour le noter, mais Philippe savait que ces concepts nouveaux attiraient les étudiants. Il connecta sa tablette au vidéoprojecteur et lança son logiciel de mind mapping1 pour une séance de brainstorming durant laquelle les étudiants devraient citer des mots évoquant le développement durable et faire émerger les trois concepts clés sous la forme d’une carte heuristique. Il arrivait souvent que les discussions divergent vers des sujets politiques que Philippe ne rechignait pas à aborder.

  • Bonjour à tous, j'espère que vous avez bien dormi cette nuit, parce que je vais faire appel à vos méninges. Finis les TD à recopier passivement les corrections d'exercice du prof sans chercher à les comprendre. Ce matin, nous allons aborder ENSEMBLE le concept de développement durable durant quatre heures. Les séances suivantes seront consacrées à un projet concret que je vous soumettrai et que vous devrez traiter en appliquant les concepts que nous allons voir aujourd'hui. Vous travaillerez par binôme voire par trinôme si vous êtes un nombre impair. Dans ce cas, si vous réfléchissez bien il n'y aura qu'un et un seul TRRRINÔME. Les quadrinômes sont exclus ! Le risque est déjà trop grand dans un trinôme que le troisième ne foute RIEN alors imaginez dans un quadrinôme. Ah oui ! Le troisième qui ne fout rien dans le trinôme, ça peut très bien être le premier ou le deuxième alors attention, dit Philippe, satisfait de la petite blague qu'il venait de sortir mais que seuls les plus vifs comprirent tout de suite, engendrant quelques rires dans la salle, imités par quelques imitateurs incompréhensifs.

Philippe poursuivit son introduction.

  • Bien sûr, ce cours fera l'objet d'une évaluation sous la forme d'un rapport ECRIT et d'une soutenance ORALE. Puisque vous êtes toujours obnubilés par votre moyenne, sachez que ce module a un coefficient de DEUX, ce qui n'est pas énorme dans cette unité d'enseignement, mais il peut vous permettre de gagner facilement des points si vous faites le travail sérieusement. Ce travail sera à rendre pour la fin du semestre, juste avant les vacances de Noël… enfin les vacances de fin d’année… puisqu’on n’a plus le droit de dire les vacances de Noël…

Philippe avait devancé les questions coutumières des étudiants, bien qu'il sût qu'il redonnerait forcément ces informations au cours du semestre. Il avait face à lui une trentaine d'étudiants dont aucun n'avait noté quoi que ce fût. Il en avait l'habitude mais leur en fit la remarque d'un ton faussement dédaigneux.

  • Pour commencer, vous allez sortir de quoi noter... il est grandement temps...

Philippe utilisait quelquefois des expression un peu désuètes et un ton sévère afin de marquer une certaine distance avec ses étudiants. Il se laissait ainsi la possibilité de choisir lui-même le degré de proximité avec ceux-ci, de l'indifférence presque totale à une relation chaleureuse, presque amicale.

  • Nous allons commencer par un brainstorming, leur annonça-t-il, prononçant le mot anglais avec un feint accent américain qui frôlait l'exagération. Je vais vous laisser réfléchir en groupe durant une quinzaine de minutes et vous allez noter tous les mots qui vous passent par la tête et qui évoquent pour vous le développement durable. Cela ne devrait pas vous causer de difficultés dans la mesure où vous avez déjà abordé ce thème au lycée. Je lance le chrono. Top. On se retrouve dans quinze minutes.

Lorsqu'il parlait à ses étudiants, Philippe s'était aperçu qu'il n'employait pas la même voix, ni les mêmes expressions que lorsqu'il avait une conversation hors du milieu universitaire. Il avait une voix civile et des voix professionnelles, chacune associée à un type de leçon. La voix magistrale, une voix forte et solennelle, grave, qui portait jusqu'aux fonds des amphis, usait d’un vocabulaire précis dans des phrases construites selon un plan mental bien défini. Cette voix était peu interactive et ne souffrait aucune interruption intempestive. La voix de leçon était utilisée lors des séances de travaux dirigés. C'était une voix plus à l'écoute des demandes des étudiants et plus versatile dans la mesure où elle devait s'adapter à leurs capacités de compréhension. Elle utilisait des mots variés et était experte en reformulations successives afin de rendre plus explicites les notions et méthodes abordées durant les TD. Elle avait cette capacité de synthèse qui permettait, au gré des reformulations itératives, de tendre vers des phrases simples dont ne subsistait plus que l'essentiel. Toute fioriture ayant été élaguée afin de favoriser la compréhension des étudiants. Et puis, il y avait la voix de projet ou de travaux pratiques, la voix qui s’adressait à de petits groupes restreints de quelques étudiants, la voix de l’accompagnement, de la proximité, de l’échange et de la discussion. C’était de loin la plus versatile, mais elle ne s’offrait pas à tous de la même façon. Elle pouvait être chaleureuse envers les étudiants méritant, tant par leurs connaissances que par leur sympathie, mais elle pouvait également être neutre envers les paresseux, les niais ou ces étudiants si particuliers capables de vous dire cinq fois de suite leur sempiternelle « Donc si j’ai bien compris... » suivi d’une phrase qui montrait bien qu’ils n’avait pas du tout compris. Les étudiants qui avaient Philippe dans les cours magistraux, travaux dirigés et travaux pratiques ne manquaient pas de remarquer ces différences de ton.

Les mains dans le dos, juste au niveau des reins, frottant machinalement le dos de sa main gauche dans la paume de la droite, Philippe déambulait entre les étudiants penchés sur leurs tables, en pleine réflexion. Les feuilles se remplissaient de mots. Pointant du doigt quelques phrases, quelques mots éparses jetés sur le papier sans souci d’organisation, il enjoignait les étudiants à plus de précisions, plus de clarté et de justesse dans leurs idées.

Ugo et Lowan, les deux étudiants qui l'avaient aidé à porter ses polys d'amphi travaillaient ensemble. Philippe se plaça derrière Ugo. Il avait remarqué le jeune homme blond aux profonds yeux bleus, au visage sans imperfection, à la bouche parfaitement dessinée et aux lèvres naturellement colorées. Philippe mis les mains sur épaules d’Ugo et se pencha pour regarder ce qu’écrivaient les deux garçons. Ugo et Lowan échangèrent un sourire complice avant d’écarquiller les yeux. Les étudiants étaient toujours un peu gênés lorsqu'un enseignant entrait dans leur sphère intime, même si cette intrusion était totalement désintéressée et dénuée d’arrière-pensées. Ugo portait un pull over de cachemire et Philippe sentit la douceur de la matière sous ses doigts. Le vêtement semblait si confortable. Il imagina le bien-être d’Ugo dans son pull over et la sensation de ses mains chaudes sur ses épaules. Philippe retira ses mains des épaules d'Ugo et s'éloigna tandis que Lowan et Ugo pouffaient de rire.

  • Le temps est écoulé, il est temps de mettre en commun vos résultats. Qui commence ? demanda Philippe.

La mise en commun fut difficile à mettre en marche. Qu’ils étaient bêtes ces étudiants dès qu’il fallait prendre la parole devant leurs camarades ! Chacun semblait persuadé que l'un d'entre eux finirait bien par se lancer. N'obtenant aucun résultat, Philippe désigna Ugo, sans hésiter. Il voulait malicieusement le voir rougir car il l'avait senti légèrement timide. Philippe trouvait très mignons ces petits signes de gêne chez ce genre de beau garçon. Les mots notés par Ugo et Lowan entraînèrent ceux des autres groupes et quelques minutes plus tard ils entamèrent les discussions sur les sujets divers qui émergeaient de la carte. Le dialogue s'instaura et des avis de tout genre furent échangés, quelques-uns peu aboutis car sortant d'esprits jeunes et inexpérimentés. Contre toute attente, Ugo prit la parole.

  • Pourquoi est-ce qu'on mêle l'économie à tout ça. L'économie n'est pas naturelle. C'est une invention de l'Homme. Le but c'est quand même la préservation de l'environnement et dans la nature, il n'y a pas d'économie.
  • Que veux-tu dire par là ? Tu peux développer s'il te plaît ? l'incita Philippe.
  • J'ai l'impression que les problèmes qu'on a maintenant viennent de l'économie, répondit-il avec la maladresse de son jeune âge. On cherche la croissance, la croissance, la croissance... Et pour ça, on est prêts à sacrifier la nature. Pour que des mecs s'en foutent plein les poches... on sacrifie la nature... dit-il les oreilles rougies, les yeux humides et la voix tremblotante.

Ugo n'était pas habitué à exprimer ses idées en public et il se sentait toujours un peu mal à l'aise devant ses camarades, surtout quand il avait l'impression d'être jugé sur le vocabulaire quelquefois un peu emphatique qu'il employait. Son utilisation de la notion de « sacrifice de la nature » avait soulevé quelques remarques bêtes dans la salle. La majorité ne semblait pas consciente de la justesse du terme. Ne se rendaient-ils pas compte qu'ils étaient eux-mêmes les sacrifiés sur l'autel de l'économie du fait des scandales sanitaires à répétition, des nombreuses crises sociales, des pollutions diverses ? L'Homme a cette fâcheuse habitude ou cette formidable faculté à s'extraire de son état de nature en pensant qu'il est immunisé contre tous ces facteurs qui tuent la nature. Apparemment, cette cécité touchait certains individus dès leur plus jeune âge, probablement du fait de l'influence des parents dans la construction de leurs opinions.

La différence d'Ugo tenait beaucoup plus à l'éducation que sa mère lui avait inculquée, ainsi qu'à son frère, qu'à d'éventuelles lectures ou réflexions personnelles. À ce moment, il ressortait maladroitement, mais sans toutefois les vider de leur substance, des idées clés-en-main entendues lors des repas familiaux.

  • Le monde s'est passé de l'économie durant des millions d'années et ne s'en est pas si mal sorti je pense. C'est une invention de l'Homme moderne. Donc si on veut sauver le monde, il faut sortir l'économie du problème.
  • Et que fais-tu du social ? demanda Philippe. Ce n'est pas une invention de l'Homme. Il y a de nombreux animaux sociaux.
  • Ça c'est autre chose.

Ugo ne trouva rien de plus à dire, ce qui lui donna l’impression de faire un flop et le confronta à sa propre vacuité. Pour ne pas rester sur ce vide d’idée, Ugo sortit une phrase, presque machinalement et peut être aurait-il dû réfléchir un peu plus avant de parler.

  • Mais en fait le problème finalement… c'est l'Homme… pas l'économie… puisque l'économie a été créée par l'Homme. Donc le problème c'est l'Homme. D’ailleurs c’est vous qui nous l’avez dit la dernière fois en cours, la Terre est malade d’un virus : l’Homme.
  • Merci de cette vision un peu simpliste des choses, le reprit Philippe qui fit rougir davantage son jeune étudiant. Et attention, je vous ai relaté une discussion entendue à la radio et en aucun cas ce ne sont mes idées. Je pense que le problème est un peu plus vaste que cela.
  • T'as raison, le problème c'est l'Homme… on n'a qu'à le faire disparaître et le problème se résoudra de lui-même, dit un autre étudiant que l’on n’avait pas entendu jusqu’à présent, le genre d’étudiant qui n’avait rien à livrer que des phrases dénuées d’intérêt mais qui faisaient son panache à en croire les réactions des autres.
  • Non, reprit un autre… le problème c'est Dieu puisque c'est lui qui a créé l'Homme… soit-disant…
  • Oh la la, on se dissipe… un peu de calme s'il vous plaît ! Si on pouvait éviter de mêler la religion au débat, ça m’arrangerait.

Philippe fit revenir le calme dans la salle de classe et recentra le débat. Avec ces jeunes esprits presque vierges de toute réflexion profonde sur le monde et peu aguerris aux débats d'idées, Philippe devait souvent endiguer la fougue, quelquefois bête voire haineuse, qui couvait dans leurs propos. La matinée se poursuivit et les idées se firent plus concrètes, plus précises. Philippe aimait ces séances durant lesquelles il avait le sentiment de faire progresser les étudiants sur le chemin de la réflexion et contribuait à les élever spirituellement.

Malgré l'intérêt, qu'il réussit ce matin-là à susciter chez ses étudiants, Philippe ne croyait plus à ce concept de développement durable qu'il l'avait séduit au départ. Il ne se contentait plus maintenant que de l'enseigner, avec implication mais sans conviction.

A la fin du cours, Philippe rassemblait ses affaires lorsque Ugo s'arrêta à sa hauteur.

  • Vous croyez vraiment au développement durable ? lui demanda-t-il.
  • N'avais-je pas l'air convaincu ?
  • Ce n'est pas ce que je voulais dire, mais j'aimerais avoir votre avis, parce que moi j'ai du mal à croire que c'est ce qui va sauver le monde.
  • Je suis un peu de ton avis, lui répondit-il en le regardant fixement un sourire sur les lèvres et les yeux plissés, attitude qu’il prenait toujours face à la jeunesse masculine de belle apparence. Pourtant, la démarche prône des pratiques vertueuses, mais j’ai l’impression que le véritable équilibre recherché n’est que la ligne d’horizon.
  • C’est à dire ?
  • On ne l’atteint jamais ! Je ne critique pas le bien fondé de la démarche, qui à mon sens a au moins le mérite d'obliger à la recherche de cet équilibre optimal dans un projet. La démarche a également le mérite de pouvoir être appliquée à n'importe quel domaine. C'est un référentiel assez souple, mais dont le but est à mon sens de préserver l'activité humaine et bien sûr l'activité économique et non l’environnement. Mais vois-tu, la problématique actuelle est d'empêcher la disparition du monde tel que nous le connaissons avec toute la diversité qui en fait la beauté. L'homme n'en est qu'une partie. Et l'activité économique n'est qu'une partie des nombreuses activités des hommes. Par exemple, où est la dimension artistique dans le développement durable ?
  • On peut la mettre dans le social peut être, avança timidement Ugo.
  • Oui, c'est vrai, mais alors mettre l'art dans le pilier social peut mener à négliger d'autres aspects sociaux plus fondamentaux en arguant d'une forte composante artistique dans un projet. Certains ont proposé d'ajouter d'autres piliers, mais la présentation sous forme d'un triptyque est tellement plus attrayante, que c'est ce schéma à trois piliers qui perdure. Non, vois-tu, je pense qu'il n'est plus temps de tergiverser. Si on veut préserver le monde, c'est un changement profond qu'il faut entamer, bien loin de la mollesse et de l'air bien propret et convenu du développement durable. Il est trop consensuel pour être efficace.
  • Un changement profond... mais de quel genre ?
  • Je ne sais pas pour le moment, j'ai bien quelques petites idées, mais elles sont trop extrémistes pour pouvoir être mises en application.
  • Vous voulez quand même pas parler de ce que vous avez entendu l'autre matin à la radio ? Vous disiez qu'on est trop nombreux sur terre et qu'il faut faire de la place.
  • Je n'ai jamais dit qu'il fallait faire de la place ! Attention, je ne faisais que vous retransmettre ce que j'avais entendu. Ce ne sont pas mes idées. Attention, ne vas pas colporter ce genre de propos en me les attribuant, dit Philippe en riant. Je sais bien que les maîtres de conférences ont une totale liberté de parole, mais dans les limites de la loi bien évidemment.
  • Ne vous inquiétez pas. Au revoir monsieur et merci... bon appétit.
  • Bon appétit. Vous avez bien terminé la soirée la semaine dernière ? dit Philippe voulant prolonger la discussion.
  • Euuuhhh, oui, oui. Je ne connaissais pas ce pub avant. Ils ont un choix de bières impressionnant.
  • Oui c’est vrai. J’ai vu que tu avais pris une Asahi. Tu as aimé ? Demanda Philippe, surprenant Ugo par son sens de l’observation.
  • Ça va. Elle a quand même un drôle de goût.
  • Oui elle a un arrière-goût de sauce soja je trouve et puis elle n’est pas très forte. Il faut en boire des litres avant d’en sentir les effets.
  • Je conduisais donc c’était très bien comme ça, répondit Ugo. Au revoir et bon appétit.

Philippe regarda Ugo s'éloigner dans son large pull en cachemire qui cachait partiellement ses fesses rebondies, bien mises en valeur par un jean skinny gris clair très serré. Au moment de passer la porte, Ugo se retourna et surprit le regard de Philippe au milieu de son visage béat.

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