New York, juste un rêve

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CHAPITRE 7

Cela fait cinq minutes que j'attends son arrivée. Je ne tiens pas en place pendant que je surveille la pendule.
Hier, dès que je suis rentrée du travail, j'ai préparé mes affaires. Impossible de m'endormir sans avoir tout préparé, sachant que je vais partir le lendemain.
Topaze trépigne à côté de moi, il doit penser qu'on aller quelque part. Il sais bien que lorsque je me prépare ainsi, une balade s'annonce.

Miss Mystère :
"Eh non mon gros, je ne te prends pas cette fois !"

Lola va s'occuper de lui. Elle viendra le chercher en fin de matinée. Je suis sûre qu'il va être gâté et que cet ingrat va m'oublier dès qu'elle aura franchi le seuil de ma porte ! Pour la énième fois, je refais mentalement le listing de ce que j'ai pris pour ne manquer de rien.
Comme c'est un week-end avec ma Mathilde, j'ai prévu quelques jolis dessous...
Le problème c'est que je n'ai aucune idée de la thématique de ces deux jours... Est-ce qu'elle m'emmène en ville ? A la campagne? A la plage ?...
Dans tous les cas, je suis certaine que nous irons à moto alors j'ai prévu de quoi être à l'aise. J'ai quand même pris une robe et des petites sandales, au cas où sortirait... Et dans le doute j'ai aussi pris un maillot.
Du coup, je suis assez fière de moi. Tout tient dans mon petit sac de voyage que je peux porter sur le dos. Évidement je suis un peu frustrée car, d'habitude, j'embarque en plus des chaussures pour la journée, d'autres pour le soir, les sacs qui vont avec, etc... Mais une motarde se doit d'aller à l'essentiel !
Je me vois déjà... agrippée contre ma bad girl, le vent battant mon visage ; le grognement du moteur, l'excitation de la vitesse...
Topaze me sort de ma rêverie pour demander des caresses en chouinant. Celui-là pour me rendre coupable, il se pose là !

Mais Mystère :
"T'inquiète pas ! Ta copine Lola va venir s'occuper de toi !"

Je souris en repensant à mon amie. Je vais devoir lui faire un débriefing complet de ce week-end et n'omettre aucun détail. Mon coeur s'emballe et une douce chaleur m'enveloppe lorsque je transpose la nuit que j'ai passée chez Mathilde à tout un week-end ! Soudain on frappe à ma porte ! C'est Mathilde !

Miss Mystère :
"Entre ! Entre !"

Je me lève vivement en attrapant mon sac. Topaze aboie en tournoyant autour de moi. Je me prends me prends les pieds dans ses pattes et je m'écroule contre la porte ! Lorsqu'elle ouvre, Mathilde est tout sourire en me trouvant à moitié par terre, la truffe humide de Topaze contre ma joue. Pour l'accueil version sexy girl, c'est raté...

Mathilde :
"Salut princesse..."

Comme à chaque fois que le la vois, je reçois une décharge électrique et mon coeur s'accélère. Malgré le ridicule de la situation, un sourire se dessine automatiquement sur mon visage. Je me redresse avec la plus grâce possible pendant que Topaze saute sur Mathilde pour lui voler, à elle aussi, des léchouilles endiablés.

Mathilde :
"Hey mon pote !"

Je les regarde, amusée, pendant qu'elle fait quelques caresses viriles sur la tête de mon amour poilu.

Miss Mystère :
"Topaze... quand tu veux tu me laisse embrasser ma meuf, mmh...?"
Mathilde :
"Tu sais... à bien y réfléchir... je crois qu'on va partir, lui et moi, en week-end... C'est sympa de te voir...!"

Nous éclatons de rire pendant qu'elle tente difficilement de se libérer des pattes de Topaze, qui est maintenant tombé raide dingue de ses baskets. Je m'avance vers elle et passe mes bras autour de son coup. Elle me soulève en me tenant la taille pour me mettre à sa hauteur. Mes cheveux glissent sur ses épaules. Elle dépose une léger baiser sur mes lèvres. Je respire son odeur, si rassurante, et je pousse un petit soupire amoureux entre ses lèvres.

Mathilde :
"Prête ma belle ?"

Lorsqu'elle défait ses bras, je me sens comme une adolescente. Mes joue sont toutes rosies, un sourire est incrusté sur mon visage et je suis excitée comme une puce.

Miss Mystère :
"Oui ! On peut y aller !"

Elle jette un coup oeil circonspect à mon sac de voyage.

Mathilde :
"T'as que ça ?"
Miss Mystère :
"Euh oui..."

Elle me regarde, un sourire flottant sur ses lèvres, avant d'attraper mon sac.

Mathilde :
"On est parti ?"
Miss Mystère :
"Oui ! Je suis impatiente d'essayer ta moto pour autre chose que t'embrasser dans ton garage... Même se c'est très bien aussi... Enfin... je veux dire... Bref."

Je me racle la gorge devant la mine amusée de Mathilde.

Mathilde :
"On ne prend pas ma moto. Mais... je suis contente de contacter que tu aimes l'utilisation qu'on en a fait jusqu'à présent... Pour tout t'avouer, ça me va bien aussi."

(OH...)

A vrai dire, n'étant pas franchement rassurée de monter sur ce montre de tôle, ça me va bien... Devant mon silence, elle me fixe, interrogatrice.

Miss Mystère :
"D'accord, on y va comment alors ?"
Mathilde :
"J'ai récupéré le pick-up d'un pote. Là où je t'emmène, les routes sont peu praticables."

Elle reste volontairement énigmatique. Tout ce mystère attise encore plus ma curiosité !

Miss Mystère :
"Tu vas toujours pas me dire où on va, pas vrai ?"
Mathilde :
"Non."
Miss Mystère :
"On verra si tu tiens tout le trajet. Je vais te harceler jusqu'à ce que t'avoues !!"
Mathilde :
"Méfie-toi parce que si te me harcelés trop, je pourrais trouver un moyen de te faire taire..."

Elle relève mon menton puis pose mes lèvres un lent baiser prometteur. Mon imagination s'affole sur les possibilités que m'offre ce week-end...

Miss Mystère :
"Oh... Je suis curieuse de voir comment tu t'y prendras, parce que je peux quoi avoir beaucoup de volonté pour obtenir ce que je désire..."
Mathilde :
"Princesse... On aura tout le loisir de tester ta résistance, ce week-end."

Son aplomb a le don de me couper le souffle. Je manque soudain d'air et j'ai immédiatement très... très chaud. Nous éclatons de rire devant les yeux ronds de Topaze qui se déplacent, frénétiquement, de l'un à l'autre pour tenter de comprendre ce qu'il se dit.

Je fais un signe de tête à Mathilde, puis un petit bisou sur le haut du crâne de Topaze. Je referme la porte à contrecœur devant sa petite mine triste. Quand il fait ça, j'ai toujours l'impression de l'abandonner. Après quelques heures de route, et une pause déjeuner, nous sommes arrivés dans une belle forêt, en début d'après-midi. Effectivement, les dernières petites routes que nous avons empruntées ressemblaient davantage à des pistes. Je suis sortie prendre l'air pendant que Mathilde passe un appel. Je respire le bon air et je ferme les yeux pour écouter le chant mélodieux des petits oiseaux et celui de la douce brise qui caresse les feuillages.

Mathilde :
"Tu as déjà fait de l'équitation, princesse ?"
Miss Mystère :
"Euh... Non... Pas vraiment..."
Mathilde :
"D'accord..."

Visiblement, ce n'est pas la réponse qu'elle attendait. Elle passe un bras autour de ma taille pour m'aider à avancer sur un petit chemin de terre.

Mathilde :
"J'ai loué deux cheveux pour l'après-midi, juste pour toi et moi..."
Miss Mystère :
"Mais Mathilde... Je sais pas trop comment faire... J'ai jamais chevauché une de ces bestioles..."
Mathilde :
"Pourtant je crois savoir que tu as chevauché plus impétueux..."

Je sais très bien à quoi elle fait référence et, malgré son sourire d'idiote, le rouge me monte aux joues.

Mathilde :
"Allez, t'inquiète pas, ce sont des gentils, et puis moi aussi je serai gentille avec toi..."

Sa voix est rassurante. Si elle est là je n'ai pas de raison de m'inquiéter, et puis j'ai vraiment envie de lui faire plaisir.

Mathilde :
"J'ai eu Mike au téléphone, il ne va pas tarder."
Miss Mystère :
"Mike ?"
Mathilde :
"Quand j'avais une dizaine d'années, ma grand-mère m'a envoyé ici, pendant quelques étés, pour m'occuper des chevaux. Mike est un ami de la famille."
Miss Mystère :
"Oh..."
Mathilde :
"Il fait partie de ces rares personnes qui ont tenté de me sortir de la merde. Mais je préférais traîner avec mes compagnons de rue plutôt que d'aider dans un ranch des Catskills !"

Je suis touchée qu'elle m'emmène ici. En quelques sortes elle me fait rentrer dans son cercle, elle me présente à ses proches...

Mathilde :
"Tu es contente ? Ma surprise te plaît ?"
Miss Mystère :
"Oui, c'est vraiment super !!! J'adore la nature ! J'aurais dû me douter que tu aimais ce genre d'endroits."
Mathilde :
"Ah bon...?"
Miss Mystère :
"Oui, tu es une bad girl, mais une gentille..."
Mathilde :
"Oh ! Moi, je suis une bad girl ?"
Miss Mystère :
"Eh bien... Oui... Enfin..."

Je ne sais pas vraiment comment me sortir de là et je me sens tout à coup un peu ridicule. Elle me fait pivoter rapidement, le dos contre sa poitrine. Je me laisse aller contre elle pendant qu'elle passe ses deux bras autour de ma taille.

Mathilde :
"Tu sais ce que font les bad girls aux princesses...?"

Sa voix chaude et lascive envoie de signaux électriques à tout mon système nerveux... Je glousse en tentant de me dégager, mais elle me maintient un peu plus fermement. L'amusement laisse place à sentiment très différent. Ses cheveux caressent ma nuque et ses lèvres viennent frôler mon oreille pour y murmurer quelque chose. Je retiens ma respiration. Je n'entends pas ce qu'elle me dit quand le gros 4X4, qui entre dans l'allée, nous interrompt. Un homme, coiffé d'un chapeau, fait un geste chaleureux à Mathilde pendant qu'il se gare.
Mike est un monsieur très gentil, un peu plus âgé que mon père. Il semble avec beaucoup d'affection pour Mathilde et paraissait très heureux de la revoir. Il nous fait visiter le ranch, en nous parlant de son histoire et de ses bêtes avec beaucoup d'affection et de passion. Le travail et le dévouement, que le soin des animaux exige, nécessitent vraiment beaucoup de passion.
Cela fait quelques minutes que nous avons quitté le ranch. Installée sur ma monture, j'ouvre la marche, Mathilde me suis. Je ne suis pas franchement la plus à l’aise, mais ça pourrait être pire.Mon cheval semble calme. Je lui murmure des paroles douces et d'encouragement, histoire qu'on soit copains.

Mathilde :
"Tu te débrouilles bien, ma belle."
Miss Mystère :
"Arrête de te moquer, c'est pas gentil !"

Je lance ça, tout en restant concentrée sur mes rênes et le mouvement des oreilles de mon canasson. J'avoue que je dois avoir une allure impayable !

Mathilde :
"Je me moque pas... Et puis... j'ai une vue parfaite d'ici !"
Miss Mystère :
"Mathilde..."

Nous nous promenons en silence pendant plusieurs minutes. Nous profitons juste du moment. Seuls les bruits de la forêt et des sabots viennent rompre le silence.

Miss Mystère :
"T'as vraiment eu une super idée de nous emmener ici !"
Mathilde :
"Oui..."

La nostalgie dans sa voix contraste avec la mienne, enjouée.

Mathilde :
"Cela fait des années que je n'étais pas revenu ici... Mais après..."

Elle marque un temps d'arrêt.

Miss Mystère :
"Après quoi ?"

Elle laisse flotter un silence. J'aimerais lire l'expression de son visage à ce moment.

Mathilde :
"Oh !!! Tu as vu ?"
Miss Mystère :
"Hein ? Quoi ?!"
Mathilde :
"Regarde, sur l'arbre, en haut à droite !"
Miss Mystère :
"Oh oui je le vois !"

Un petit écureuil est perché sur une des branches de l'arbre. Il est trop chou avec ses petites pattes qui tiennent un petit gland. Il interrompt son repas en nous fixant avec attention, le temps que nous passions. Qui observe qui...?

Miss Mystère :
"T'as l'œil !"
Mathilde :
"J'ai le truc pour repérer les petites choses mignonnes."

Je m'imagine facilement la tête d'imbécile qu'elle doit faire et cela me fait sourire.

Miss Mystère :
"Attends ! Je vais le prendre en photo !"

Moi et ma manie de vouloir toujours immortaliser ce que je vois sur mon portable ! Je tente d'attraper mon téléphone bien rangé tout au fond de ma poche, évidemment... Je grogne et je me tortille maladroitement sur mon cheval. Je l'entends se moquer derrière moi.

Mathilde :
"Princesse... tu vas le faire tomber..."
Miss Mystère :
"Bien sûr que non, je suis quand même pas empotée à ce p..."

Le téléphone arrive enfin dans ma main. Alors que je m'apprête à me moquer d'elle, voilà qu'il glisse entre mes doigts... et tombe dans le vide ! Je le regarde toucher le sol, hébétée.

Miss Mystère :
"Sérieusement...?"

Elle explose de rire derrière moi.

Mathilde :
"Qu'est-ce que je t'avais dit ?"
Miss Mystère :
"Oh ça va, ça va !"

Je tire sur les rênes pour stopper la marche. Je l'entends descendre derrière moi. Elle arrive à ma hauteur pour attraper les rênes de mon canasson. Elle m'adresse un petit regard amusé. Puis elle déplace les animaux pour les attacher à un arbre. Elle me fait signe de venir à elle, pour m'aider à descendre, en ouvrant largement les bras dans ma direction. Évidemment, je ne rate jamais une occasion de me retrouver dans ses bras... Alors je passe une jambe pour rejoindre l'autre et je me laisse glisser contre elle. Ses mains courent lentement de mes hanches jusqu'à ma taille qu'elle maintient fermement. Toute mon attention est concentrée sur ce contact. L'espace d'un instant, elle me regarde fixement. Voilà que mon cœur refait des siennes. Elle dépose un doux baiser sur ma tempe. Je m'enivre de son odeur ; je ferme les yeux un instant et inspire doucement. Je vois ses lèvres s'étirer en un sourire. Puis elle dépose un petit bisou sur le bout de mon nez. Elle relâche un peu son étreinte pour planter son regard dans le mien. Elle met mon téléphone devant mon nez.

Mathilde :
"Ok... J'ai droit à un bisou pour avoir récupéré ton précieux téléphone ?"

Je souris en coin et lui fais un petit bisou. Elle resserre ses bras autour de moi pour m'embrasser plus passionnément et me soulever du sol.

Mathilde :
"Ma princesse..."

Elle me regarde tendrement. Mon cœur s'enveloppe de douceur, comme à chaque fois que je lis dans ses yeux. Je le sais, je le ressens pour elle bien plus que de la simple attirance. Nous nous regardons un court instant sans rien dire. Je ne sais pas si elle a compris ce qu'il se passe dans ma tête, en ce moment, mais notre échange, silencieux, est intense.

Mathilde :
"Ahem... Je... bouge pas ! J'ai tout prévu, princesse !"

Je la regarde attraper quelque chose dans les sacoches accrochées aux flancs de son cheval.

Miss Mystère :
"Qu'est-ce que..."

Elle se retourne vers moi, une nappe dans la une main et un petit panier dans l'autre.

Mathilde :
"Une balade en forêt sans pause goûter, c'est pas une balade."

Je ne peux m'empêcher de la regarder amoureusement pendant qu'elle installe le tout au pied d'un grand arbre.

Mathilde :
"Viens."

Elle s'assied, appuyée contre le large tronc, et me signe de venir dans ses bras. Je m'assieds doucement à ses côtés et je viens me caler tout contre elle. De sa joue elle effleure la mienne.

Mathilde :
"Alors comme ça tu craques pour les bad girl...?"
Miss Mystère :
"Je craque surtout pour toi..."

Déstabilisée par ce que je viens de lui dire, je continue, troublée.

Miss Mystère :
"Tout ce que tu as prévu...C'est super chou..."
Mathilde :
"Peut-être qu'en réalité je suis un psychopathe et que je t'ai emmenée dans forêt pour te perdre, jeune fille..."

Je glousse devant ses bêtises.

Miss Mystère :
"Je connais pas beaucoup de sociopathes qui apportent une nappe et des petites douceurs."
Mathilde :
"Faut savoir allier l'utile à l'agréable, c'est tout. Avant de te découper en rondelles, la serial killeuse peut aussi être romantique..."
Miss Mystère :
"En fait, tu peux pas être sérieuse trente secondes, hein ?"
Mathilde :
"Mais bien sûr que si ! Pose-moi une question et je promets d'y répondre sérieusement."
Miss Mystère :
"Je sens le piège..."
Mathilde :
"Non, non je t'assure !"

Elle tire un peu sur ma queue de cheval pour venir déposer un bisou à la commissure de mes lèvres.

Miss Mystère :
"D'accord... Alors... qu'est-ce qui t'a plu chez moi ?"
Mathilde :
"Tout."
Miss Mystère :
"C'est pas une réponse, ça !"
Mathilde :
"OK... Tu te souviens de notre premier entraînement ?"

Je la regarde fixement.

(Oh que oui, je m'en souviens...)

Mathilde :
"Tu sais la fois où tu m'as maté sous la douche..."
Miss Mystère :
"Je t'ai pas maté, cette fois-là !!"

Elle me sourit.

Miss Mystère :
"C'était pas le but premier..."
Mathilde :
"Mmh... Bref, tu me plaisais déjà beaucoup... Mais quand on s'est retrouvé proche sur le ring, eh bien..."
Miss Mystère :
"Eh bien quoi ?"
Mathilde :
"Eh bien... Je me suis dit que tu devais sûrement une vraie petite furie, dans une chambre, et ça m'a franchement intrigué..."

Elle me fixe avec ses yeux de coquine.

Miss Mystère :
"On avait dit que tu répondais sérieusement !!!"

Je lui envoie une tape dans le bras. Elle balance la tête en arrière et rit à gorge déployée. Mon corps est secoué par les rebonds que fait son ventre. Elle est tellement adorable comme ça, et son rire est si communicatif, que je ne peux pas m'empêcher de pouffer à mon tour. Je pose la tête sur le côté de son visage et je murmure.

Miss Mystère :
"Tu sais ce que j'aimerais faire ici...?"

Je sens ses mains se contacter sur ma taille pendant qu'elle se contente d'un petit murmure interrogatif. Je caresse doucement ses lèvres du bout de mon index pour faire durer le suspense... Je la sens se tendre et retenir sa respiration.

Miss Mystère :
"J'aimerais te..."

Ses lèvres se promènent le long de ma joue et je l'entends lâcher un léger soupir.

Miss Mystère :
"Te prendre un biscuit."

Je me recule un peu, fière de mon piège, et elle me fixe, à moitié surprise, moitié amusée...

Mathilde :
"Alors ça, ma petite, tu me le paieras !!"
Miss Mystère :
"C'est ce qu'on verra."

J'attrape le petit panier pour en sortir quelques biscuits. J'ai une faim de loup ! Nous nous sommes remis en route pour le ranch. Le mouvement régulier des sabots sur le sol me berce doucement. Tout à coup, un coup de feu retentit dans toute la forêt ! Plusieurs oiseaux s'envolent des arbres qui nous entourent avec des battements d'ailes frénétiques. Mon cheval se cabre et je manque de perdre l'équilibre !

Miss Mystère :
"Hey !!"

Pris de panique, il fait des ruades et semble ignorer toute la force que je mets sur les rênes pour l'arrêter ! Je ne m'affole pas. Je sais très bien que la dernière chose à faire et de crier ou de trop tirer sur les rênes. Je m'accroche simplement du mieux que je peux et j'essaie de calmer le cheval en le rassurant. Il doit sentir que tout va bien.

Miss Mystère :
"Oh la...! Tout doux... Tout doux... C'est rien..."

Je fais jouer les rênes avec souplesse et je tente d'épouser au mieux les mouvements chaotiques du cheval. Peu à peu, il commence à se calmer. Il expire bruyamment pendant que je caresse son encolure, sans cesser de lui parler doucement. Je vois Mathilde arriver à ma hauteur.

Mathilde :
"Ça va ?!
Miss Mystère :
"Oui, je crois ! Il s'est calmé."

Elle descend de son cheval puis attrape le mien, tout en posant une main sur le bout de son museau pour le calmer.

Miss Mystère :
"Wow ! J'ai eu peur..."
Mathilde :
"Moi aussi... J'ai cru qu'il allait te faire tomber..."

Je sens qu'elle est sincèrement inquiète. Sa mâchoire se contracte pendant qu'elle regarde mon cheval.

Mathilde :
"Je vais monter avec toi jusqu'au ranch."
Miss Mystère :
"Oui... Je crois que je veux bien..."

En un mouvement elle se hisse derrière moi. D'un bras, elle m'enveloppe et saisit les rênes. De l'autre, elle tient celles de son cheval. Ses cuisses entourent les miennes et elle prend possession des étriers.

Je pose mes mains, encore un peu tremblantes, sur son bras et mon corps se relâche. Son contact est si doux et elle est si prévenante que l'émotion me prend...

Mathilde :
"Ça va ma princesse ? Tu es bien là ?"

Elle murmure doucement à mon oreille en posant son menton sur mon épaule.

Miss Mystère :
"Oui, je suis bien."

Nous avons déposé les chevaux chez Mike, puis nous sommes repartis dans la forêt en direction du chalet. Nous sommes arrivés en fin d'après-midi. La petite construction en bois est, en effet, isolée dans la forêt. Mathilde décharge la voiture pendant que je prends connaissance du lieu. C'est adorable. Très lumineux. Deux larges baies vitrées donnent sur une jolie terrasse. On sent l'odeur du bois et le parquet qui craque un peu sous mes pas. Il n'y a rien d'autre que la forêt à perte de vue.

Mathilde :
"Ça te plaît ?"
Miss Mystère :
"C'est super joli ! J'adore les chalets ! L'odeur du bois, la vue sur la forêt. Génial !"
Mathilde :
"Et attends que j'allume la cheminée !"

Elle me fait un sourire craquant en me montrant du doigt la cheminée en pierre, dans le coin du salon. Elle S'approche doucement de moi, l'air soucieux.

Mathilde :
"J'espère que la journée t'a plu... Je suis désolée pour l'incident avec le cheval..."
Miss Mystère :
"C'est vrai que j'ai eu peur..."

Son regard s'assombrit. Mince, quelle idiote ! Je ne veux pas qu'elle se sente déçue après tout ce qu'elle a organisé !

Miss Mystère :
"Mais... mais ça vas, t'inquiètes pas ! Et puis j'ai bien aimé le retour dans tes bras..."
Mathilde :
"Je l'ai aimé aussi."

Nous restons un petit instant dans le bras l'une de l'autre à observer la nature à travers la fenêtre.

Mathilde :
"Tu peux prendre une douche si tu veux, pendant que je m'occupe de faire du feu."
Miss Mystère :
"Ou tu pourrais prendre la douche avec moi et allumer le feu après..."

Elle caresse doucement le bord de mes lèvres et me regarde fixement. Je viens de prendre une décharge à très haute voltige !

Mathilde :
"Ce n'est pas que l'idée me déplaît... même si je promets de te réchauffer, car il fait très froid, une fois la nuit tombée."

Elle dépose un rapide baiser sur mes lèvres puis disparaît dehors pour aller chercher du bois. Je me déplace jusqu'à la salle de bain en attrapant mes affaires.
Lorsque je suis sorti de la douche, j'ai décidé de mettre... une jolie nuisette en soie. Voilà qui va lui plaire. La nuit est tombée. La lumière du feu éclaire la pièce par intermittence et j'entends le crépitement du bois. Elle est accroupie devant la cheminée. Lorsqu'elle m'aperçoit, elle me fait son sourire craquant, qui envoie valser tout ce qui me restait de contrôle, et elle se relève.

Mathilde :
"Viens ma belle, tu seras mieux ici."

Je m'avance et m'assieds élégamment sur le tapis tout doux étalé au bord de la cheminée. Je tends les mains vers la douce chaleur en soupirant...

Miss Mystère :
"Mmh ça fait du bien..."

Elle pose une main sur ma cuisse sans cesser de regarder le feu. Ce geste, aussi anodin qu'il puisse paraître, me rend fébrile.

Mathilde :
"Je peux te confier une mission ?"
Miss Mystère :
"Ça dépend ... ?"
Mathilde :
"Surveiller le feu pendant que je vais me doucher."
Miss Mystère :
"Oui, vas-y, je devrais arriver à m'en sortir."

Elle me sourit, avant de disparaître dans la salle de bain à son tour. Mes yeux se posent sur les flammes qui dansent de façon hypnotique. Je pourrais rester des heures comme ça, juste à observer le feu.
J'attrape machinalement mon téléphone dans mon sac. Je le frotte un peu, il est légèrement rayé depuis sa chute... Je repense un instant à cette journée et à ce que j'ai ressenti dans ses bras. Je crois que je suis mordue... D'après les messages de Lola, tout va pour le mieux avec Topaze. J'aimerais l'appeler pour lui raconter toutes les émotions qui me submergent, lui dire à quel point Mathilde est géniale, mais j'entends l'eau qui s'arrête de couler.
Comme une adolescente, mon cœur s'accélère à l'idée de ce qu'il va se passer lorsqu'elle va me rejoindra... Rapidement j'ébouriffe mes cheveux et je descends doucement le tissu sur mon bras, de manière à dénuder une épaule. Lorsqu'elle ouvre la porte de la salle de bain, je fais mine de regarder le feu. Extérieurement, je dois avoir l'air super détendue, intérieurement je crois que mon corps bouillonne.
J'entends ses pieds nus glisser sur le bois pour venir me rejoindre, pendant que je retiens ma respiration. Lorsque je tourne la tête, avec grâce bien entendu, mon cœur rate un battement et je crois que ma mâchoire inférieure vient de tomber sur le tapis.

Il me faut rassemble toutes mes forces pour la regarder sans sourciller. Les seins à l'air, nus, quelque gouttes d'eau perlent sur les nervures que font les muscles sous sa peau. La lumière du feu de bois donne des reflets dorés à sa peau hâlée. Elle est vraiment... très belle.

(Du calme Miss Mystère, du calme...)

Mathilde :
"Tu me fais une petite place, princesse ?"

(Oh, mais bien entendu...)

Je me décale un peu pour laisser à Mathilde tout le loisir de s'installer à mes côtés.

Mathilde :
"Ça va ? Tu n'as pas froid ?"

(Avec une belle nana comme toi à côté de moi, je pourrais bien être en nuisette en pleine toundra sibérienne que je serais brûlante comme la braise...)

Miss Mystère :
"Je viens de me réchauffer instantanément."

Elle m'adresse un sourire en coin en fixant mes yeux pleins de gourmandise. Elle allonge ses jambes, la poitrine légèrement redressée par ses coudes posés le tapis. Je dois faire preuve d'une grande maîtrise de moi-même pour garder l'esprit clair. Elle se contente de me sourire. Je sais qu'elle sait. Et je rougis. Elle se tourne dans ma direction et remet d'une main une mèche de cheveux derrière son oreille, tout en fixant mes lèvres.
J'avance ma poitrine contre elle, ce qui la fait chuter sur le dos, puis glisse une main le long de sa nuque, pendant que je passe mes cuisses autour d'elle. De mon index je dessine lentement le contour de ses lèvres gourmandes, sans cesser de la dévorer des yeux. Elle les entrouvre légèrement, en balançant la tête en arrière, pendant que ses mains se promènent sur le bas de mon dos et sur mes hanches.
Je résiste à l'appel de ses lèvres et ma bouche s'écrase sur elles pour en prendre possession. Elle me rend mon baser avec tout autant de passion, pendant que ses mains glissent partout sur moi. Je voudrais me fondre contre elle.
Tout à coup, elle resserre son étreinte et me fait rouler sur le côté pour venir se placer au-dessus de moi. Elle caresse doucement mes cheveux, en plongeant ses yeux dans les miens. La lumière du foyer vient éclairer ses pupilles et leur donner un éclat intense. Les reflets dorés du feu viennent sculpter sa poitrine et je vois le grain de sa peau réagir sous mes caresses. Je voudrais lui dire ce que je ressens. Ce que j'ai ressenti toute cette journée avec elle. Mais... j'ai peur... peur que ce soit trop tôt.
Pour une raison que j'ignore, quelque chose l'inquiète dans notre relation. Je ne veux pas la bousculer. Je ne veux pas la faire fuir. C'est la seule femme avec qui je me sens en sécurité. La seule qui peut m'éteindre, me prendre tout entière, sans que la sensation de panique ne m’envahisse. Avant elle, je n'avais jamais réussi à totalement lâcher prise, parce que tout ce que mon corps avait enregistré c'était le traumatisme, l'intrusion, la violence... C'est comme si elle avait balayé tout ça d'un simple revers de la main. Je ne pensais pas que ce serait un jour possible... J'avais rangé cet espoir, loin, très loin, dans mon esprit.
Lorsque ses lèvres s'écrasent sur les miennes, je m'arque pour me coller davantage à elle. Elle lâche un grognement tellement sexy entre mes lèvres que mon corps vibre de la tête au pied. Elle se redresse et passe ses mains sur ma peau. Elle dépose une multitude de baisers sur mon ventre.

Mathilde :
"Tu as la peau si douce..."

Je glousse lorsqu'elle embrasse ce point sensible, à la jonction, de ma taille et de mes hanches. Elle me redresse en venant m'asseoir sur ses cuisses, puis fait glisser, avec une dextérité déconcertante, mes habits au-dessus de ma tête. Je la fixe un instant.

Miss Mystère :
"Tu pourrais avoir des filles tellement plus belles dans tes bras..."
Mathilde :
"J'ai déjà la plus belle dans mes bras..."

Cette déclaration achève de me faire perdre pied. Ses bras entourent mon corps dénudé et brûlant. Lorsqu'elle m'étreint, je me sens entière, complète. Je ferme les yeux, pendant que sa bouche explore mes courbes avec une délicieuse lenteur... Je me sens partir au septième ciel tellement son action me trouble au plus haut point. Puis tout à coup elle s'arrête et se tourne afin d'effectuer une position que je connais que trop bien. Le fameux 69... Le plaisir, le désire l'une envers l'autre ne fait que s'accentuer... Notre amour l'une pour l'autre s'accroît de plus en plus... Nous finissons dans un cri de pure intensité.

Mathilde :
"Wow... c'était... Magique..."
Miss Mystère :
"Je suis d'accord avec toi..."

Sur ces belles paroles nous endormons paisiblement.
Au petit matin, lorsque je me réveille, je passe une main sur mes yeux et je soupire en m'étirant. Je me retourne vers la lumière et je croise le doux regard de Mathilde...

Mathilde :
"Bien dormi ?"
Miss Mystère :
"Oui... J'ai rêvé d'une belle brune qui me faisait des choses pas très correctes..."

Je souris et je me tortille paresseusement jusqu'à elle pour me blottir entre ses bras. Je ferme les yeux. D'une main, elle me caresse le haut de mon dos et, de l'autre ; elle fait jouer ses doigts dans ma chevelure ébouriffée. Elle dépose un doux baiser sur le haut de mon crâne. Ma joue collée à la peau de sa poitrine, je respire son odeur. Qu'est-ce que j'aime cette odeur !!!

Mathilde :
"J'ai une faim de loup..."

Je m'écarte un peu d'elle pour la regarder, un sourire moqueur au coin des lèvres.

Miss Mystère :
"Tu penses toujours à manger..."
Mathilde :
"Non. Pas toujours..."

Elle embrasse doucement le bout de mon nez, avant de commencer à soulever son buste pour sortir du lit. Je la retiens en glissant mes mains autour de sa nuque et en blottissant ma tête contre son cou.

Miss Mystère :
"Pas si vite..."

Elle pose ses lèvres chaudes sur les miennes. Puis elle attrape mes mains minuscules dans les siennes, les embrasse et me regarde tendrement. Je l'observe s'asseoir au bord du lit pendant qu'elle attrape son tee-shirt. Je fronce les yeux pour la détailler à contre-jour.

(OH !!!)

Mon cœur rate un battement. Je me redresse rapidement ; la couverture glisse sur mes cuisses.

Miss Mystère :
"Mathilde..."

Je pose la paume de ma main sur sa peau en retenant ma respiration.

Miss Mystère :
"Mon dieu... Qu'est-ce que... Qu'est-ce qui t'est arrivée...?"

Une large cicatrice verticale parcourt les deux tiers de son dos, suivant une précision chirurgicale la ligne de sac colonne vertébrale. Elle sursaute à ce contacte et se retourne vers moi. Je retire automatiquement ma main comme si je venais de me brûler. Je la passe devant ma bouche.

Mathilde :
"Un accident... y a longtemps..."
Miss Mystère :
"Tu veux m'en parler ?"
Mathilde :
"Non, pas vraiment... C'est quelque chose qui appartient au passé."

Je comprends, au ton de Mathilde, que le sujet est déjà clos avant d'être ouvert...

Miss Mystère :
"Mais..."
Mathilde :
"S'il te plaît..."

Mon coeur se serre parce qu'elle me tient, encore une fois, éloignée de son passé, mais je suis bien placée pour comprendre. Nous avons tous nos blessures, que nous essayons d'oublier... Sentant mon trouble, elle se penche doucement vers moi. Son visage se radoucit et se fait maintenant joueuse.

Mathilde :
"Tu crois vraiment que tu peux te tenir comme ça, à moitié dénudée, et me faire la conversation comme si de rien était ?"

Je réalise, tout à coup, qu'effectivement la couverture a glissé et que je n'ai rien sur moi... Gênée, j'attrape rapidement la couverture pour la remonter sur ma poitrine.

Miss Mystère :
"Je..."

À peine ai-je relevé les yeux vers elle, qu'elle a déjà bondi sur moi et m'assaille de bisous dans le cou ! Je me mets à rire et à me tortiller.

Mathilde :
"J'avais envie de déjeuner, mais, en fait... j'ai beaucoup plus appétissant sous les yeux !"

Nous décidons, de déjeuner dans le snack du coin, qu'elle connais bien. Cela fait des années qu'elle n'y avait remis les pieds. Ils se congratulent.

Mathilde :
"Deux sandwich s'il te plaît !!"
Miss Mystère :
"Thon mayonnaise pour moi"
Mathilde :
"Ok !! La même chose pour moi." :-)))
Miss Mystère :
"Copieuse..."

Elle me lance un sourire en coin. Nous installons sur table. Quelques minutes après notre repas est près le serveur nous l'apportes à table et nous dégustons le sandwich...Avant de repartir, nous sommes allées nous balader dans la forêt. Il fait encore un temps superbe. À croire que tout s'est accordé à la perfection pour notre week-end. Nous marchons en silence depuis quelques minutes, main dans la main. La simplicité de ce moment me rend juste heureuse.

Miss Mystère :
"J'aimerais que ce week-end ne se termine jamais... Ne pas revenir à Carter Corp. Rester ici avec toi..."

Intérieurement, c'est comme si quelque chose, une petite voix, me prévenait que tout ça est temporaire et que tout ne va pas être si facile à l'avenir... Mathilde relève ma main jusqu'à ses lèvres pour y déposer un baisé.

Mathilde :
"Contente que ça t'ait plu, princesse."
Miss Mystère :
"Quand j'étais petite, on allait souvent se promener avec maman..."

(Qu'est-ce que je fais ?)

Mathilde me regarde, attentive.

Mathilde :
"Tu peux me parler d'elle, tu sais. Tu peux me parler de tout ce dont tu as besoin de parler."

J'aurais envie, mais... c'est tellement douloureux encore...

Miss Mystère :
"Le plus souvent ça va. Mais, parfois, j'ai encore le réflexe de vouloir l'appeler. Tu sais, cette sensation étrange qu'elle va décrocher et qu'on va se parler comme avant..."
Mathilde :
"Ouais, je comprends... Vous étiez proches ?"
Miss Mystère :
"Oui... On passait beaucoup de temps toutes les deux. C'était ma mère, mais... c'était aussi ma meilleure amie..."

J'inspire lourdement pour éviter de pleurer.

Mathilde :
"Tu sais... Je crois que les gens qu'on aime ne meurent jamais vraiment."
Miss Mystère :
"Tu es croyante ?"
Mathilde :
"C'est pas la question. Ce que je veux dire, c'est qu'ils sont avec nous, du moment qu'on continue de penser à eux. Ils sont là, tu vois ?"

Elle tapote doucement sa poitrine. Je sais à quel point ce doit être dur pour elle d'avoir perdu ses parents si jeunes...

Miss Mystère :
"Ta grand-mère a toujours vécu à Brooklyn ?"
Mathilde :
"Non. Elle a émigré quand elle était encore jeune fille. Mon grand-père travaillait dans les champs, ma grand-mère était femme de ménage et s'occupait de ma mère."
Miss Mystère :
"Tu as des souvenirs de ta mère ?"

Elle me regarde un instant au loin, ses yeux sont indéchiffrables.

Mathilde :
"Oui... Je me souviens surtout de la tête qu'elle faisait lorsqu'elle nous trouvait en train de faire des bêtises... Et de la douceur et de l'odeur de sa peau, lorsqu'elle venait me dire bonne nuit... Un jour j'aimerais te la présenter. Je suis sûr qu'elle t'adorerait..."

Mathilde, toujours si discrète sur sa vie privée, qui me propose de rencontrer sa grand-mère, voilà qui me surprend et me ravit à la fois. Nous marchons en silence, l'atmosphère semble être alourdie. Je ferais bien de trouver un sujet plus léger...

Miss Mystère :
"J'espère que Topaze ne va pas me faire la tête. La dernière fois que je l'ai laissé un week-end, à mon retour il se couchait en face de moi et il chouinait jusqu'à ce que je m'occupe de lui."
Mathilde :
"Il est avec Lola, non ?"
Miss Mystère :
"Ouais..."
Mathilde :
"Alors il va être pourri gâter, c'est sûr !"

Elle me regarde en souriant. C'est fou comme elle est craquante lorsqu'elle sourit. Elle s'arrête et me prend dans ses bras. Elle me décolle un peu du sol et vient poser son front contre le mien.

Mathilde :
"Tu me plais beaucoup, tu le sais ça ?"

J'enfouis mon visage dans son cou en souriant et je me serre contre elle. C'est sans doute le plus beau week-end que j'ai jamais passé avec une femme... Lorsque nous arrivons en bas de chez moi, mon cœur se serre parce que le week-end est déjà fini. Elle a sorti mon sac et elle m'a accompagné devant ma résidence.

Mathilde :
"Voilà, princesse."
Mais Mystère :
"Merci..."

Contrite, je fixe le sol en soupirant. Je n'aime pas les au revoir, je n'aime pas les fins de week-end, je n'aime pas quitter les bras de ma belle brune...

Mathilde :
"Ne sois pas triste ma belle... Je compte bien enlever encore de nombreuses fois..."

Qu'elle se projette dans l'avenir avec moi, enveloppe mon cœur de douceur, et un sourire timide se dessine sur mon visage.

Mystère :
"Tu peux pas... rester chez moi... cette nuit...? Lola est là avec Topaze, mais elle doit repartir dans une heure..."
Mathilde :
"Non, je vais y aller, princesse. J'ai promis à mon ami de ramener sa caisse ce soir."
Miss Mystère :
"Ah..."

J'ai l'impression d'être complètement droguée de ses bras. Je me sens toutes triste qu'elle ne reste pas avec moi, ce soir...

Mathilde :
"Et puis je vous laisse débrieffer entre vous..."

Mathilde me fait un clin d'oeil.

Miss Mystère :
"Oh oui... Et dire que vai devoir lui donner tous les détails croustillants..."
Mathilde :
"Je vois d'ici sa petite mine satisfaite, demain matin, quand je vais la croiser à l'accueil..."

Elle éclate de rire et repose sur moi ses yeux tendres. Je glousse lorsqu'elle m'attire un peu plus vers elle et elle m'embrasse tendrement mes lèvres. Je lui rends son baiser avec passion. J'ai besoin d'elle, à un point qu'elle n'imagine certainement pas, et je ne me fais pas l'idée de me séparer d'elle maintenant. Lorsque je reprends mon souffle, je m'éloigne légèrement d'elle et je pose une main sur sa poitrine.

Miss Mystère :
"Tu as été super."
Mathilde :
"Je sais, bébé..."
Miss Mystère :
"Je suis sérieuse !"
Mathilde :
"Oh, mais j'espère bien !"

Je prends une décharge puissance mille et mes jambes en flagelle. Je me demande si elle se doute des montages qu'elle fait prendre à mon cœur... Quand je pousse la porte de l'appartement, une boule de poils surexcitée me saute dessus et manque de faire tomber !

Miss Mystère :
"Salut mon gros !!"

Topaze réussie à me faire une léchouille sur toute la longueur du visage.

Miss Mystère :
"Errrk Topaze ! Moi aussi je suis contente de te voir..."
Lola :
"Coucou ma poulette !"
Miss Mystère :
"Salut Lola !"
Miss Mystère :
"Merci d'avoir gardé cette tornade ! Il a été sage ?"
Lola :
"Ouais il a été sage... On a été dragué au parc tous les deux... Il a rencontré une petite dalmatienne ; il a eu le cœur brisé lorsqu'elle est partie en tortillant de la croupe. Et moi aussi, car son maître était ca-rré-ment canon, mais fraîchement marié... On s'est fait une soirée film guimauve et pot de glace pour oublier."

J'éclate de rire devant le regard que ces deux-là se jettent, comme s'ils se comprenaient. Lola se rassied sur le sofa et me fait signe de la rejoindre, en tapotant le tissu du plat de la main. J'ai un léger rictus intérieur en repensant à la réflexion de Mathilde.

Lola :
"Aloooooors...?"
Miss Mystère :
"C'était... un week-end super romantique ! Le genre de truc qu'on les dans les livres en se disant que ça nous arrivera jamais à nous, tu vois..."
Lola :
"Bordel, j'en étais que sûre c'était ce genre de personnes !"
Miss Mystère :
"Ok... tu veux savoir quoi ?"
Lola :
"C'était où ?"
Miss Mystère :
"Elle m'a emmenée dans les Catskills. On était dans un petit chalet, rien que pour nous deux, perdu dans la forêt..."

Lola jure en croquant dans une noix de cajou.

Miss Mystère :
"Elle avait prévu une balade à cheval pour l'après-midi. Elle connaissait le type du ranch, certain Mike, super sympa"
Lola :
"Trop mignon..."
Miss Mystère :
"Oui... Elle avait fait en sorte que tout soit parfait..."

Lola me sourit doucement. Dans son regard je lis son affection pour Mathilde et moi.

Miss Mystère :
"Tu sais... Ce week-end j'ai réalisé que... que..."
Lola :
"Que t'es accro ?"

L'aplomb de Lola me coupe le souffle.

Lola :
"T'as pas besoin de me le dire, ma poulette, ça se voit comme le nez au milieu de la figure !"

Je rougis, mal à l'aise pendant que Lola pioche négligemment dans le bol d'olives.

Lola :
"Je suppose que t'as eu droit à la version grave romantique ? Genre bougie, massages et peau de bêtes...?"
Miss Mystère :
"Eh bien... Si tu remplaces la peau de bête par un tapis moelleux, le massage par ses mains expertes et que tu rajoutes le feu de bois, on est pas loin du compte..."

Je croque dans une noix de cajou en arquant un sourcil devant la mine hallucinée de Lola.

Lola :
"Wow... Tu serais pas mon amie, j'te détesterais en ce moment même..."

Nous éclatons de rire avec Lola, et Topaze nous rejoint en remuant la queue.

Lola :
"J'en conclut que tu as passé une très bonne nuit..."
Miss Mystère :
"Une très bonne nuit et très bon réveil aussi..."
Lola :
"Oh ! Je vois, on se refuse rien..."
Miss Mystère :
"Quand on a une belle brune sous les draps, on en profite, hein !"

Lola éclate de rire et manque de s'étouffer avec son olive.

Miss Mystère :
"Je crois que ça va être horrible au taf, maintenant... T'imagines ? Tout va être prétexte à tout, sauf au travail qu'on a à faire..."
Lola :
"Demain matin, je vois déjà la scène : "Salut Miss Mystère, on a un dossier sur lequel on va devoir plancher toute la journée, et une partie de nuit..." !"

Lola imite la voix de Mathilde sans vraiment de succès. Devant la mine tout à coup intéressée de Lola, j'éclate de rire.

Miss Mystère :
"Je plaisante Lola..."
Lola :
"Grrrr..."

Le regard en coin...

Lola :
"Ah mince... Je me souviens de ce type, beau comme un dieu, mais qui en avait une toute petite"

J'éclate de rire devant son air idiot.

Miss Mystère :
"Je veux pas savoir !! Mais si ça peut te rassurer, de ce côté-là, rien d'embêtant à signaler, loin de là... Elle a ce qu'il faut là ou il faut !!! )))"

Après quelques secondes, Lola soupire en posant ses mains sur ses genoux.

Lola :
"Bon, ma belle, je vais te laisser ! J'ai des machines de linge à faire encore et, demain, je dois accueillir un groupe de Chinois qui vient signer un contrat !"
Miss Mystère :
"Ouh là ! Mes pensées t'accompagneront !"
Lola :
"Oh ça va ! J'aime bien m'occuper des groupes ! Et puis c'est toujours intéressant..."

Je raccompagne ma belle en la remerciant encore pendant que Topaze la colle, pour avoir ses caresses d'au revoir. Lorsque je ferme la porte, je m'appuie et en soupirant. Quel week-end !
Je m'endors tranquillement... Je ferme les yeux et mon esprit divague ! J'imagine... Mathilde enfui son nez dans mes cheveux. Nous restons figés ainsi, l'une contre l'autre. Ici, contrairement à d'habitude, nous n'avons pas besoin de nous cacher ! Je déguste ces derniers instants de liberté. Au loin le bruit de pas de cheveux qui se rapproche. Probablement d'autres clients du ranch. Soudain, Mathilde soupire.

Miss Mystère :
"Qu'est-ce qui ne va pas ? Tu t'ennuies ?"

Son visage s'éloigne de mes cheveux, je frissonne quand sa chaleur me quitte. Elle m'attrape les épaules et me fait pivoter face à elle. Son regard est sérieux... bien trop sérieux pour elle !

Mathilde :
"Non. Tu vas me charrier, mais... Je savoure, c'est tout. Et puis..."

Ses mains frottent doucement mes épaules, comme si elle avouait quelque chose de gênant.

Mathilde :
"Non, rien."

Elle s'éloigne de moi physiquement. Des cavaliers nous dépassent. Les sabots de leurs chevaux résonnent dans le silence de Mathilde.

Mathilde :
"Il y a trop de passage ici, ça te dit de visiter une autre partie de la forêt ?"

Son regard semble absent, mais elle me tend la main pour inciter à la suivre. Nous coupons à travers les fourrés. La route que nous longeons est désormais plus large et goudronnée, encadrée de barrières en bois. Je la suis en silence, un peu déçue. Pour une fois qu'elle paraissait prête à se livrer à son tour.

Miss Mystère :
"Écoute... J'ignore ce que tu voulais me dire, mais ça a l'air de te préoccuper. Je peux tout entendre, tu sais..."

Dans un premier temps, seuls les oiseaux me répondent. Elle cesse de marcher. Elle saisit doucement ma main la sienne.

Mathilde :
"Je sais pas à quand remonte mon dernier moment ça. D'être aussi bien, je veux dire. J'avais oublié ce que ça faisait d'être sereine, de se réveiller le sourire aux lèvres. C'est... précieux pour moi."
Miss Mystère :
"C'est pareil pour moi. Je n'ai aucune envie de rentrer ! Si Gabriel pouvait nous donner notre lundi... Je resterai bien plus longtemps."

Elle éclate de rire et secoue la tête.

Mathilde :
"Gabriel ? Nous filer un jour en plus ? C'est beau les rêves, princesse... Je peux en réaliser certains... Mais il faut que ça soit en mon pouvoir !"

Elle agrippe mon bassin et me soulève. Elle ne me quitte pas des yeux, l'air rebelle.

Mathilde :
"Qu'est-ce qui te ferait plaisir pour terminer ce week-end en beauté ? Un truc réaliste, on a dit..."
Miss Mystère :
"Tu pourrais commencer par libérer mes bras ? Comme ça, je te montre ce dont j'ai envie..."

Elle cligne de l'œil. Elle semble réfléchir à toute vitesse.

Mathilde :
"Et si je te lâchais pas en fait ?"
Miss Mystère :
"Pardon ?"

Aussitôt, elle me fait basculer dans ses bras, comme une vraie princesse.

Miss Mystère :
"Hé ! Tu comptes me porter jusqu'à notre cabane comme ça ?"

Elle se contente de rire et m'emmène sur le bord du chemin. Là, elle me dépose dans l'herbe tendre. Elle me dévisage d'un air félin et fixe ma bouche. Quand elle me regarde ainsi, il m'est impossible de brider mon désir. Je tente une pose délicate, épaule haute et menton levé. Aussitôt, elle place sa main au creux de ma poitrine. Elle pousse doucement ses seins contre les miens, m'incitant à rester allongée dans l'herbe... Ma belle motarde a une idée derrière la tête, et je vais pas lui jeter la pierre : nous sommes seules au monde. Ses yeux me déshabillent et ses mains dociles s'exécutent. Mathilde glisse ses doigts sous le tissu sans un mot, d'un geste assuré. J'ai envie de la sentir contre moi, sans aucune barrière entre nous. Ma main se faufile entre ses habits et sa poitrine, avide de la dévêtir. Comme si elle lisait dans mes pensées, elle me sourit.

Mathilde :
"C'est peut-être la forêt qui me fait ça, mais j'ai encore plus envie de toi que d'habitude."

Sur ces mots, ses lèvres s'écrasent fiévreusement contre les miennes. Je n'ai même pas eu le temps de lui enlever sa veste... Je ferme les yeux. Une onde d'impatience monte en moi. Je passe mes bras autour d'elle. À l'abri des regards indiscret, tout est permis, et cela m'excite au plus haut point. Ma langue mène la danse, entraînant la sienne dans mes désirs.
Elle me rend ce baiser avec ferveur, comme si c'était le premier baiser. Plus rien ne compte, que nos corps pressés l'un contre l'autre. J'ouvre les yeux, le souffle court. Notre étreinte ne fait que commencer, mais je meurs d'envie qu'elle me tienne... Elle est collée à moi. Son parfum se mêle à l'odeur de la mousse sur laquelle repose ma tête. Au loin, un grondement retentit. Le jour faiblit. La fraicheur du soir va envahir les lieux et pourtant je brûle d'impatience à l'idée d'être nue. Ma belle brune sourit comme si elle suivait le cours de mes pensées. Ses lèvres frôlent mon cou, dans une caresse divine.

Mathilde :
"Ton corps à moitié nu excite le ciel, on dirait. Mais comparée à la mienne, son excitation ne fait pas le poids."

Ses mains caressent les contours de ma poitrine. Les arbres bruissent sous un vent de plus en plus fort. Brusquement, elle se relève. Elle arrache ses vêtements d'un geste vif et les jette contre un arbre. Elle se presse ensuite de nouveau contre moi et dégrafe mon soutien-gorge. J'accueille sa poitrine avec impatience. Peau contre peau au beau milieu des bois...
Notre désir me paraît la chose la plus naturelle du monde. Un jardin d'Eden électrique où chacun de nos corps réclame l'autre ! À cet instant, un éclair blanc vrille le ciel. Je frémis contre elle. Ses lèvres embrassent mon décolleté et suivant le trajet de ses doigts. Bientôt, ma poitrine est entièrement à la merci des baisers de Mathilde. J'ai des frissons sous sa langue. Elle se fait dure par la chaleur de l’arête de ses seins... Avant de les lécher avec la plus grande dévotion qui soit. Un nouvel éclair déchiré les feuillages autour de nous. Même les oiseaux se sont tus... Peu m'importe ! Je pousse un soupir et rejette la tête en arrière. La langue de ma belle brune continue de sucer mes seins. Ses mains, elles descendent le long de mes hanches.

Miss Mystère :
"Tu me fais perdre pied !"

Elle interrompt un instant ses jeux de langue. Elle me fixe de ses yeux flamboyants.

Mathilde :
"J'y compte bien. Personne ne peut nous voir ici. Ni nous entendre, d'ailleurs... Alors lâche-toi, princesse."

Sur ces mots, sa bouche fond de nouveau sur la mienne. Paupières closes, je savoure ce nouveau baiser de ma femme. Ses mains puissantes me fonts pivoter au sol. Un nouveau grondement retentit, plus proche cette fois...Tout à coup, j'ouvre les yeux. Une goutte s'est écrasée sur mon front ! La nuit est complètement tombée, maintenant... Le ciel peut bien s'ouvrir sur nous, elle a raison, on s'en moque littéralement ! Mes paumes glissent contre sa culotte et je me rends compte qu'elle a mit le gode ceinture. Très vite, mes mains s'infiltrent sous le tissu. Elle approche ses doigts de mes les lèvres, plus sensibles cette fois...

Mathilde :
"Humm, la pluie ne va pas changer grand-chose, on dirait."

Les gouttes se resserrent. L'orage tonne définitivement au-dessus de nos têtes. Mais une autre tempête se joue dans mon corps... Et j'échoue à contenir un gémissement. Les caresses intimes de ma belle brune me font trembler, bien plus que la pluie ! Elle s'amuse de ses soubresauts de plaisirs qui m'agitent. Elle approche son visage du mien avec cet air à la fois doux et intense donc elle a le secret.

Mathilde :
"J'ai envie de toi. De toutes les façons possibles. De quoi t'as envie, toi ?"
Miss Mystère :
"Tout ce que tu me fais est déjà parfait... Continue, je t'en prie."

Elle hoche la tête. Elle me sourit si tendrement que je pourrai la croire amoureuse... Elle dépose un nouveau baiser sur mes lèvres. Tandis que je me laisse aller, ses mains s'appliquèrent à caresser le point le plus sensible de mon intimité. Sa langue poursuit le même but, me prodiguant mille frissons. Mes jambes s'ouvrent malgré elle... Je suis désormais aussi liquide que la pluie qui s'écrase sur nous. La langue experte de Mathilde est divine ! Elle sait exactement comment me rendre folle... Et ses mains douces explorent maintenant mes jambes, remontant peu à peu vers les parties les plus tendres. Je ferme les yeux, au comble du plaisir. La tête en arrière, je ne peux retenir un gémissement. Je suis au bord de l'explosion ! Lorsque arrive, des spasmes intenses m'agitent. Je suis au hors d'haleine. J'écarte une mèche de cheveux plaquée sur le visage de Mathilde et la remercie d'un souffle. Elle me serre contre elle et caresse mes cheveux. Un éclairé éclate au-dessus de nous, comme pour conclure notre étreinte. Pourtant, je n'ai aucune envie que ce moment finisse !
Heureusement, elle non plus. Je le lis dans ses yeux. J'humecte mes lèvres avant de formuler ce que je souhaite.

Miss Mystère :
"C'est peut-être l'orage, mais... Je veux que tu me prennes. Je veux te sentir en moi."

Mathilde accueille ma demande d'un sourire félin. Elle m'aide à me redresser sous la pluie battante puis caresse ma joue détrempée. Lentement, nous reculons jusqu'à un arbre épais, à un mètre de nous. Elle me presse contre le tronc humide. Le bois sombre griffe légèrement ma peau. Ce n'est pas douloureux, et même agréable...
Comme si cet arbre, et toute la forêt étaient le lit de notre amour. Intense et passionné à la fois. Avec ses orages... et ses tourbillons de plaisir. Elle m'enveloppe de ses bras. Coincée, sa poitrine musclée, je me sens prête à poursuivre nos jeux nocturnes. Elle a déjà confié une nouvelle mission à ses lèvres : conquérir mon cou avec ardeur ! J’attrape le bas des branches basses pour me tenir. Les feuilles bruissent de plus belle dans la nuit qui nous entoure. Je penche à mon tour vers sa nuque.

Miss Mystère :
"Alors qu'est-ce que tu attends pour me satisfaire...?"

En même temps, mes mains glissent le long de sa poitrine humide.

Mathilde :
"Regarde-moi, princesse !"

Je me cambre en sa direction pour lui faire comprendre que je suis tout à elle. Aussitôt, elle écarte mes jambes de ses pieds tout proches. Je m'agrippe de nouveau aux branches, arc-boutée vers elle, cette fois... Elle caresse mon ventre, mes hanches puis mes fesses. Ses mains agrippent fermement ma taille tandis que je me cambre un peu plus. Elle me pénètre même si c’est du silicone la longueur du pénis vibrant en moi, n'est que plaisir, une puissance divine, mais sans violence. Elle pousse des cris de désire tandis que ses reins entament va-et-vient rapide. Charnelle, vigoureuse... Et diablement excitant ! Je respire bruyamment, mon intimité entièrement possédée. J'ondule pour que l'on ne fasse plus qu'un. Oups, l'une des branches à laquelle je me tiens cède dans un bruit sec ! Je me rattrape au tronc, griffant l'écorce de mes doigts. Je ne veux pas qu'elle s'arrête ! De nouveau les éclairs éclatent autour de nous, aussi sauvages que notre amour. Je ferme les yeux de bonheur... Si la foudre tombe sur cette forêt, au moins nous mourrons en pleine extase... Et ce week-end ensorcelant n'aura jamais de fin.
J'hésite entre rêve et réalité ça paraissait si réelle. Mais les rêves sont parfois ainsi...

Ce matin j'arrive au bureau, des papillons dans le ventre. Je n'ai jamais été aussi impatiente de retrouver une collègue de bureau... Dès que j'arrive elle me sourit, et se ravise rapidement lorsque Gabriel s'approche de notre box.

Gabriel :
"Bonjour les filles, meeting dans mon bureau."

Je regarde Gabriel comme si j'avais une apparition. Est-ce qu'il se doute de quelque chose ?

Gabriel :
"Un problème, mademoiselle ?"
Miss Mystère :
"Euh... non non..."

Je pose rapidement mes affaires et je marche à la suite de mon manager pour gagner son bureau, Mathilde sur mes talons. Une fois dans son bureau, je ne sais pas comment me tenir. Mince ! Il y aurait écrit : "Bonjour Gabriel, au fait, je couche avec ma collègue" sur mon front, que ce serait plus discret que la tête que je fais !!! Une personne vient taper à la porte et interpelle Gabriel, me donnant un peu de répit.

Gabriel :
"Attendez-moi ici une minute."

Il referme la porte, nous laissant seuls. Mathilde et moi, dans le large bureau typiquement masculin où se mêlent le bois et l'acier... Je fixe nerveusement mon bloc-notes.

Mathilde :
"Le fou, il ne sait pas ce qu'il pourrait se passer, en nous laissant seuls ici..."

Elle s'est collée à mon dos et a passé ses mains autour de ma taille, je fixe le bureau de Gabriel, fébrile.

Miss Mystère :
"Arrête... Si Gabriel revient et qu'il nous voit..."

Ma voix lui dit d'arrêter mais mon corps ne se défait pas de son étreinte pour autant... En réalité, ce dernier est en total désaccord avec ma raison. Elle dégage une des mèches de cheveux de ma nuque, du bout des doigts. Je frissonne et une décharge électrique se répand en une onde de choc dans tout mon système nerveux.

Miss Mystère :
"Mathilde..."
Mathilde :
"Tu sens trop bon..."

Elle respire d'abord ma peau puis embrasse, avec une lenteur et une douceur envoûtante... D'un coup, je me laisse emporter, comme si le lieu n'avait aucune importance, comme si nous étions encore dans notre petit chalet, pour me jeter à son cou. Dans l'empressement de nos baisers, je fais malencontreusement tomber mon bloc-notes par terre et quelques feuilles voltigent sur le sol !

Miss Mystère :
"Et mince !!!"

Je descends sur mes genoux pour tout ramasser, pendant que je l'entends pouffer de rire.

Miss Mystère :
"Je vois d'ici ta tête d'idiote, mais ne t'imagine pas que je vais me mettre à tes pieds si facilement !"

Elle rigole de plus belle. Oups, la porte s'ouvre, sans prévenir.

(Oh non !!!)

Gabriel nous fixe un instant, interloqué, son regard passant de moi à elle. J'avoue que la scène est troublante. Moi, les joues rosies, les cheveux un peu défaits, à genoux, faisant face à Mathilde... Je me relève rapidement, en titubant un peu. Mathilde me rattrape, pour que je garde l'équilibre, et je m'éloigne d'elle, nerveusement.

Miss Mystère :
"Désolée... C'est... euh... J'ai fait tomber mes notes..."

Gabriel se racle la gorge puis referme la porte derrière lui, sans rien dire. Je reprends possession de mes biens, en jetant un regard en diagonale à Mathilde, que j'entends étouffer un rire.

(Je vais la tuer...)

Gabriel :
"Je vous ai fait venir car on a un dossier important à finir avant la fin de la journée. Le client veut quelque chose de simple et percutant."

Il nous tend le dossier. Puis il se ravise et le tend à Mathilde.

Gabriel :
"Mademoiselle semble maladroite aujourd'hui."

Je lui souris, franchement gênée par ma maladresse...

(Visiblement, il semble ne pas se douter de ce qui se tramait réellement dans ce bureau. Ou alors il n'en laisse rien paraître.)

Nous commençons à faire volte-face pour quitter la pièce, lorsque Gabriel m'apostrophe.

Gabriel :
"Miss Mystère, attends une seconde..."

Nous stoppons net avec Mathilde et je me retourne vers mon manager, pas très sûre de ce qui va m'arriver...

Gabriel :
"On déjeune ensemble, ce midi...?"
Miss Mystère :
"Oh... Euh... C'est-à-dire que si on doit avancer sur le dossier..."
Gabriel :
"Ne t'inquiète pas Mathilde avancera en ton absence. Et puis, ça lui apprendra à se moquer de sa collègue plutôt que de l'aider..."

Je me sens prise au dépourvu et pas en mesure de refuser quoi ce soit. Mathilde esquisse un rictus et je la sens se crisper à côté de moi.
J'attends Gabriel en bas du bureau. La matinée a été un peu bizarre, Mathilde s'est fermée comme une huître depuis notre meeting. Je ne comprends pas... C'est juste un déjeuner avec mon manager. Parfois je me demande ce qu'il y a entre eux deux ! Puis, je vois Gabriel sortir de l'immeuble. Il est en discussion avec Cassidy. Ou, devrais-je dire, Cassidy tente de lui parler pendant qu'il me rejoint.

(C'est toujours un plaisir de te voir, garce.)

Les deux s'approchent de moi. Gabriel regarde négligemment son téléphone, pendant que Cassidy lui dit quelque chose que je n'entends pas.

Gabriel :
"On y a va ?"

Il me regarde et me parle comme si l'autre était transparente. Est-ce qu'elle, au moins, elle s'en rend compte...?

Miss Mystère :
"Mademoiselle Sparke se joint à nous ?"
Gabriel :
"Qui...? Ah... Non."

Gabriel a à peine lancé un regard à la garce. Bizarrement, elle me fait presque de la peine... Presque. :-))) Nous nous mettons en route vers le restaurent après que Gabriel lui a simplement fait un geste de la main.

Gabriel :
"Tout se passe bien en ce moment au bureau ?"
Miss Mystère :
"Euh... Oui... Pourquoi ?"
J'ai senti comme un malaise avec ta collègue..."

Je le regarde, faisant mine de ne pas saisir. Intérieurement, j'ai compris...

Gabriel :
"Mathilde."

Gabriel plonge ses yeux bleus malicieux dans les miens. Mince, je suis en train de perdre mes moyens...

Miss Mystère :
"Comment ça, un malaise ?"

(Ou devrais-je dire : comment ça ? Toi aussi, tu as senti la tension carrément indécente qu'il y a entre elle et moi ?)

Gabriel :
"Je ne sais pas, une impression. C'est important que tout le monde s'entende bien dans l'équipe pour être efficace."
Miss Mystère :
"Ne t'inquiète pas Gabriel, tout va bien !"

Il continue de me fixer, comme s'il sonder mon esprit. Je me demande si on peut mentir à un homme comme lui. Je détourne mon regard vers le sol, un instant.

Gabriel :
"Ok, je te fais confiance."

Je n'aime pas lui mentir. Mais je me vois mal tout lui déballer. Et puis, je ne lui mens pas vraiment, on s'entend vraiment très bien avec Mathilde...! Lorsque nous arrivons devant l'enseigne de Felipe, Gabriel en vrai gentleman m'ouvre la porte et me fait signe d'entrer, avec sa courtoisie habituelle.

Nous nous installons à une table, près de la fenêtre. Felipe dépose les menus sur la table, sans manquer de faire une accolade virile à Gabriel.

Felipe :
"Mes amis, j'ai oun plat specile per la carte, aujourd'hui !"

Gabriel me regarde, amusé, attendant que je décide.

Miss Mystère :
"Génial ! Je tente ton plat, Felipe !"
Gabriel :
"Je suis la demoiselle."

Il repart fièrement, en chantonnant.

Miss Mystère :
"Je l'adore, il est vraiment adorable."

Gabriel m'adresse un sourire.

Gabriel :
"Alors, tu commences à t'acclimater à New York ?"

Je fais jouer la serviette en tissu sous mes doigts. Il sait d'où je viens et il connaît le tournis que m'a donné cette ville, lorsque je me suis installée ici.

Miss Mystère :
"Oui ! Je commence à me faire de nouveaux amis, à trouver mes marques..."
Gabriel :
"Je comprends... Moi aussi quand je suis arrivé, je me sentais un peu perdu. Mais cette ville bouillonne de vie."
Miss Mystère :
"Toi ? Tu te sentais perdu ?"

Il éclate d'un rire franc.

Gabriel :
"Oui. Pourquoi, ça t'étonne ?"
Miss Mystère :
"Un peu... Je veux dire... Tu as l'air si sûr de toi..."

Il m'adresse un sourire en coin.

Gabriel :
"J'ai grandi à Boston, j'ai fait mes études à Harvard. Je ne connaissais rien de cette ville, mais maintenant je pourrais difficilement m'en passer. Il y a certaines découvertes qui sont si surprenantes qu'on ne peut plus s'en passer..."

Il me fixe instant, comme s'il ne parlait pas que de New York. Je dévie mon regard sur mes couverts. Felipe interrompt le malaise en déposant fièrement les plats sur la table.

Gabriel :
"Tu as des activités en dehors du travail ?"
Miss Mystère :
"Oui, je pratique des sports de combat depuis mon enfance. Je m'y suis remise il y a quelques mois."
Gabriel :
"Oh ? C'est très bien ça. Bon pour le corps."

Je ris nerveusement. Oui, effectivement, mes entraînements avec Mathilde sont très bons pour mon corps, mais je ne pense pas nécessairement à ceux évoqués par Gabriel... Nous commençons à déguster le plat de Felipe. C'est succulent, comme toujours. Je comprends pas pourquoi Gabriel m'a invitée à déjeuner... Nous n'avons pas parlé de travail, juste de sujets plutôt classique entre collègues. Peut-être que je me suis inquiétée pour rien. Finalement, il s'intéresse simplement au bien-être des gens de son équipe...
À mon retour de chez Felipe, nous avons travaillé sérieusement sur le dossier confié par Gabriel pour le rendre à temps. Nous n'avons pas eu l'occasion de parler vraiment. Ce soir, j'ai décidé de rejoindre Mathilde à la salle de sport. Je sais qu'elle doit y entraîner ses jeunes. Elle est sur le ring, avec un gamin, concentré sur son enseignement. Deux sont sur la touche à attendre leur tour. Je la regarde faire. Je la trouve toujours aussi craquante. Je décide de m'entraîner seule contre un sac de boxe, le temps qu'elle termine. J'envoie le sac valser en lançant un coup du droit. Je souffle pour absorber le choc. C'est dingue comme ça peut me défouler. Je repense au déjeuner avec Gabriel. Avec toute l'attention qu'il me manifeste, je me sens un peu coupable de lui mentir...
Nous allons devoir parler de tout ça avec Mathilde car nous ne pouvons pas continuer à nous fréquenter dans le dos de nos supérieurs. Après une bonne heure d'entraînement, il ne reste plus personne. Je m'assieds sur le banc, transpirante. Les muscles me brûlent.

Mathilde :
"Fatiguée, princesse ?"
Miss Mystère :
"Je crois que ça va aller pour ce soir..."
Mathilde :
"Si tu m'attends, j'en ai pour un quart d'heure avant de fermer la salle."
Miss Mystère :
"Ok je vais prendre une douche !"

Elle me sourit pour acquiescer, avant de repartir à ses occupations. Lorsque j'arrive dans les douches, tout est vide. Je laisse tomber mes affaires trempées sur le banc avant d'entrer dans l'une des cabines. J'ai besoin de me doucher, de laver ma honte... J'entre dans la cabine de douche et la verrouille pour me déshabiller à l'abri du regard des autres. Cela dit, il n'y a pas âme qui vive dans les lieux. Je pense être la dernière adhérente avec Mathilde.
Je laisse couler un peu d'eau fraîche sur ma peau. Je suis tellement brûlante que j'ai l'impression de respirer à nouveau. Je ferme les yeux les pour me concentrer sur cette sensation de récupération. Je reste plusieurs minutes sous l'eau fraîche, qui déferle en cascade depuis le sommet de mon crâne et qui soulage mes muscles largement sollicités...
Il faut que je me change les idées. Rien de plus relaxant que l'eau fraîche pour améliorer la circulation et réparer les muscles . Mon Dieu ! C'est exactement de ça que j'avais besoin.
L'odeur vanillée a des vertus thérapeutiques inestimables. Mon sourire revient alors que je me savonne. Si j'avais accepté sa proposition nous serions ensemble sous le jet. Elle a fait ça pour me provoquer, c'est sûr. M'inviter à la rejoindre était un peu... extrême. Je me trompe peut-être, mais je sais de source sûre qu'elle a un corps de rêve.
Le free-fight à sculpter ses muscles de manière exceptionnelle. Et j'étais rentrée dans son jeu tout à l'heure ? Que serait-il arrivé ? Toc toc toc ! Je sursaute et j'écarte du jet pour vérifier que je n'ai pas rêvé. On a réellement frappé à ma cabine. Toc toc toc ! Je sursaute de plus belle. Non, je ne rêve pas.

Miss Mystère :
"Euh... qui est là ?"

Peut-être une retardataire qui est en panne de gel douche. Ou peut-être... Toujours aucune réponse. Je déverrouille le loquet et entrouvre légèrement la porte. Je ne vois personne, j'ai des hallucinations auditives maintenant ?

Mathilde :
"Princesse, c'est moi."

Il n'y a que ma collègue au sourire ravageur pour m'appeler de cette façon. Mon cœur tambourine dans ma poitrine.

Miss Mystère :
"Mathilde ? Qu'est-ce que tu fais là ?"
Mathilde :
"Je peux entrer Je réitère ma proposition, tu n'avais pas l'air d'être sûre, tout à l'heure... Tu veux prendre une douche avec moi ?"

J'hallucine devant tant de désinvolture. Pourtant, cette phrase me fait de l'effet d'une bombe. Mon désir se réveille tandis que ma raison lutte encore.

Miss Mystère :
"Je suis nue !!!"
Mathilde :
"Et alors je t'ai déjà vue..."
Miss Mystère :
"Je sais..."
Mathilde :
"Invite-moi a entrée ?!"

Je suis incapable de souffler le moindre son, seul mon rythme cardiaque bat le tempo.

Mathilde :
"Ma proposition va expirer. Mais avant de me retirer, laisse-moi te dire..."
Miss Mystère :
"Quoi ?"

La question m'échappe tant je suis impatiente d'entendre ses révélations. Je l'imagine sourire triomphalement de l'autre cotée la porte.

Mathilde :
"Que j'ai envie de toi."

À mesure que je ses mots ruissellent sur mon corps, ma morale rend complètement les armes. J'ignore ce qu'il m'arrive. J'ouvre le loquet. Le bruit métallique de l'ouverture m'arrache un sourire. Je sais que je n'oublierai pas, c'est le son mélodieux de la liberté... sans tabous, sans limites. Elle entre dans la douche, conquérante, nue, sublime .

Mathilde :
"Tu sais te faire attendre !"

Son sourire en coin si particulier me fait complètement fondre et son corps affole le mien. Complètement nue se corps appétissant me rend fébrile. Elle me regarde avec son air charmeur.
La cabine n'est pas étroite pourtant. Cette soudaine intimité me donne le sentiment que nous sommes dans un cagibi.

Miss Mystère :
"Et maintenant ?"

Elle se rapproche dangereusement de ma nuque pour chuchoter.

Mathilde :
"Tout ce sport m'a épuisée... Je ne crois pas pouvoir me laver seule. Tu peux m'aider, tu penses ?"

Ma bouche frôle son oreille.

Miss Mystère
"Ce serait plus prudent si je m'en occupe, ça me plairait beaucoup même."
Mathilde :
"Je le savais !"

Je prends une noix de gel douche dans la main pendant qu'elle tourne le pommeau vers elle. J'aimerais photographier cet instant. Mais pour l'heure j'ai envie de profiter de chaque seconde. Je pose ma main sur sa poitrine avec le savon en caressant ses seins... Ses muscles saillants sont puissants mais aussi d'une douceur extrême. Je continue de faire mousser le gel douche, je savonne partout sur ses abdos en bétons. La proximité que nous avons dans cette cabine est idéale. Je fais glisser mes doigts sur sa peau et j'en perds la tête. Je la savonne sur les hanches tandis qu'un halo vaporeux nous entoure.

Mathilde :
"Ne t'arrêtes pas..."

Sa voix a changé. Évanouie la sale gosse qui provoque sans cesse. Elle est à ma merci, suppliante. Mais, j'ai envie de prendre mon temps, ce moment est magique et plus je l'allume, plus j'embrasse. Je veux jouer avec l'innocence...

Miss Mystère :
"Tes mollets ont besoin d'un massage, je pense..."
Mathilde :
"Non, mes mollets ça va. Mes cuisses, en revanche..."

Je remonte ma main jusqu'à ses seins. Si je fais durer le jeu plus longtemps, je pense que je vais l'agacer.

Mathilde :
"Laisse-moi t'aider."

Elle saisit ma main et la pose sur son anatomie. Elle est très en forme a niveau là. Je n'en reviens pas d'avoir ma langue qui fait des ronds.

Mathilde :
"Tu es incroyable."
Miss Mystère :
"Je suis inspirée."
Mathilde :
"Moi aussi, tu sais, je peux te rendre folle..."

Elle me retourne et se colle contre moi, je m'en mords les lèvres de plaisir. Elle sait parfaitement comment faire. Je n'ai pas besoin de la guider. D'abord mon ventre, puis elle remonte lentement et apprécie les contours de mes seins. Je me sens désarmée dans ses bras...
Tout à coup, je sens deux bras familiers entourer ma taille. Mon cœur fait un bond et mon corps se réchauffe aussi vite que l'eau ruisselle. Je tente de me retourner vers Mathilde mais elle me maintient fermement dans ses bras. Elle dépose quelques baisers sur la peau fine et sensible, juste derrière mon oreille. Je glousse sous le jet d'eau.

Miss Mystère :
"C'est comme ça que tu fermes la salle ?"
Mathilde :
"Je m'assure qu'il n'y ait plus personne dans les douches..."

Je suis un peu surprise qu'elle soit si entreprenante. La Mathilde hésitante du début semble avoir disparu depuis notre week-end, comme si elle avait enfin chassé ses vieux démons.

Miss Mystère :
"Moi, je te trouve bien plus consciencieuse dans ton travail ici qu'à Carter Corp..."
Mathilde :
"C'est parce qu'à Carter Corp, je ne te sais pas toute nue, seule dans une pièce... Mais c'est quelque chose qu'on pourrait arranger... J'ai pensé à ça toute la journée, depuis que tu t'es trémoussée à genoux, devant moi, dans le bureau de Gabriel...

(OHHH !!!)

Heureusement qu'elle me retient car mes jambes flageolent et mon corps vibre de désir... Elle passe sa paume dessous et les soutiens, puis glisse délicatement sur mes tétons qui durcissent immédiatement. Je gémis de plaisir. Est-ce moi qui produis tant de vapeur, ou l'eau brûlante que nous avons augmentées durant notre étreinte ? Elle descend ensuite ses mains le long de mon corps tout en appuyant ses lèvres dans le creux de mon cou. Je me cambre instinctivement. Mes fesses désormais se pressent contre Mathilde. Les paumes douces de ma boxeuse progressent davantage. Elle ouvre le loquet de la cabine et va cherche le godemichet qu'elle avait posé sur le banc. Elle le met autour d'elle... Elle referme la cabine de douche. Puis continue ses caresses... Quand elle atteint mon ventre, des fourmis forment une ronde, haletante j'attends la suite. Mais, contrairement à moi qui fais patienter, elle plonge au creux de mes cuisses. J'attrape sa nuque avec douceur tout en me cambrant davantage. Elle est en train de me faire sienne. Comme pour me soutenir, je pose ma main à plat contre la paroi. Ses doigts experts ne font qu'un avec mon corps.
J'ai l'impression de me liquéfier sur place. Elle me retourne. Son corps brûlant et ruisselant me fait tourner la tête. Elle s'approche doucement et dépose un baiser sur mes lèvres. Elle est si douce et si chaste que ça ne fait qu'accroître mon désir. Sa langue vient lécher furtivement ma lèvre inférieure.
Une, deux... trois fois... Elle se fait plus large, plus chaude jusqu'à ce que je cède et lui offre la mienne, tout entière. Elle la suce avec frénésie. Elle palpe mes fesses avec vigueur puis me soulève du sol. Mes jambes enserrent sa taille. Elle fait glisser mon sexe contre son ventre et je m'agrippe à elle en fermant les yeux, prête à recevoir sa puissance.
Je ne l'entends plus, et quand j'ouvre les yeux je suis seule. Elle n'est pas là, le loquet est fermé, j'ai fantasmé tout ça ?! Le retour à la réalité est assez violent... J'aurais tellement voulu que ce soit réel. Ce que les fantasmes peuvent être frustrants. Je coupe l'eau et me sèche rapidement...

(...)

Aujourd'hui, je suis allée déjeuner avec Mathilde et Colin. Nous allons chercher un sandwich chez Bob. Je n'ai pas proposé à Lola de venir avec nous, je sais très bien qu'elle aurait refusé. Parfois je me demande où elle trouve la force de ne jamais craquer pour tout ce qui est gras... Moi, par contre, je n'ai aucune volonté ! Lorsque nous arrivons, Mathilde fait la bise à Colin. Ce dernier me sourit et avance pour déposer un léger baiser sur ma joue, une main sur ma taille. Je suis franchement surprise par la douceur de ce geste et je reste immobile comme une crétine.

Colin :
"J'ai commandé pour vous avant que le flot d'affamés débarque."
Miss Mystère :
"Ah... T'as pris quoi ?"

Je n'ai pas de volonté j'essaie quand même de limiter les dégâts.

Colin :
"J'sais plus. Ça avait l'air comestible."

Mathilde m'adresse un sourire en coin.

Mathilde :
"Alors Doris fait toujours sa mauvaise tête, par rapport à cette nénette qui t'a presque arraché ton tee-shirt, à Miami ?"
Colin :
"Elle me prend la tête en ce moment, t'as pas idée !"
Mathilde :
"J'ai eu un aperçu à Miami, ouais..."`
Miss Mystère :
"Doris fait partie de ton groupe, c'est ça ?"
Colin :
"Ouais."

Mathilde se penche vers moi, sur le ton de la confiance.

Mathilde :
"En fait, elle est bassiste dans le groupe. Elle en pince pour lui mais ce nigaud comprend rien, tu piges...?"
Colin :
"Ouais, tu connais ça..."
Mathilde :
"La ferme Colin."

J'éclate de rire devant la mine vexée de Mathilde.

Miss Mystère :
"Sauf que là, c'est Mathilde qui en pince pour moi, tu vois..."
Mathilde :
"Dit la fille qui me saute dessus dès qu'elle en a l'occasion..."

Je la fixe un instant, les yeux faussement choqués.

Colin :
"J'veux pas connaître les détails, les tourtereaux."

Bob nous tend nos sandwichs, devant les regards envieux de tous ceux qui attendent pour seulement commander les leurs.

Colin :
"J'fais un concert ce soir. Z'êtes les bienvenus."
Miss Mystère :
"Ah génial ! On viendra !"

Mathilde me regarde un instant puis éclate de rire.

Mathilde :
"Princesse a décidé, on viendra donc."
Colin :
"Fais gaffe, elle te mène par le bout du nez, la miss."
Mathilde :
"T'as pas idée..."

Elle me regarde si tendrement que j'en rougis. Elle m'attrape doucement par la taille et dépose un léger baiser sur ma tempe.

J'ai sorti la petite robe à bustier pour cette soirée. Je l'ai rejoint directement à la salle de concert car elle avait un truc à voir avec un pote, après le taf. Je ne vois pas sa moto lorsque j'arrive devant l'entrée. Pas grave, il doit sûrement y avoir déjà Colin. Lorsque j'entre je croise furtivement un jeune homme, au look de surfeur australien, qui me fait un sourire ravageur en relevant négligemment on chapeau. Je me sens confiante dans ma tenue !

Colin :
"Hey la miss !"
Miss Mystère :
"Colin !"
Colin :
"T'as dû croiser Adam. Il doit aller chercher du matos ; on a un ampli qui vient lâcher..."
Miss Mystère :
"Adam ?"
Colin :
"Ouais, c'est notre batteur."

Je fais un signe de tête à Colin, avant de regarder autour de moi. Plusieurs filles semblent nous dévisager avec envie. Je me sens un peu de trop...

Colin :
"J't'offre un verre ?"
Miss Mystère :
"Non, merci. Je vais attendre Mathilde."

Il hausse les épaules et jette un coup d'oeil aux groupes de filles qui gloussent, non loin de nous. Je le regarde un instant. Ses yeux balaient la salle.

Miss Mystère :
"Tu cherches quelqu'un ?"
Colin :
"Doris... Je me demande si elle va venir."
Miss Mystère :
"Vous êtes ensemble...?"
Colin :
"Des fois oui, des fois non. Mais elle attend de moi quelque chose que j'peux pas lui donner."

Je tripote machinalement mes cheveux. Je me demande pourquoi tous les mecs que je côtoie sont si compliqués...

Colin :
"Mathilde a de la chance de t'avoir."

Je reste pantoise devant ce compliment. Comment savoir s'il est sérieux ou pas s'il se paie ma tête ?

Miss Mystère :
"Elle t'a parlé de nous à Miami ?"
Colin :
"Ouais."
Miss Mystère :
"Elle t'a dit quoi ?"

Il me regarde en diagonale, l'air de dire que je suis trop curieuse et qu'il ne peut pas répéter ce qu'un pote lui a dit.

Colin :
"Tu sais... elle tient à toi. Je l'avais jamais vu comme ça depuis que..."

Je le fixe, dans l'attente qu'il finisse sa phrase. Avant que je relance la conversation, l'objet de notre attention nous rejoint, tout sourire.

Mathilde :
"Tu serais pas en train de traquer ma copine, toi ?"
Colin :
"J'tente toujours quand t'es pas là, meuf !"

Colin envoie un clin d'œil à son pote avant de nous laisser et de se diriger vers le groupe de fille qui n'a d'yeux que pour lui. Je le regarde faire, amusée. Il est tellement différent du Colin morne et froid du bureau. Ici, il dégage quelque chose de totalement différent...

Miss Mystère :
"Regarde-moi-le, au milieu de toutes ces filles..."
Mathilde :
"Mmh... Moi je préfère la qualité à la quantité !"

Elle attrape mes hanches pour m'attirer vers elle et m'embrasser. Elle a cette odeur qui me fait tourner la tête... Je lui rends son baiser avec passion. J'oublie que nous sommes en public. À vrais dire, comme à chaque fois que je suis dans ses bras, ma décence est aux abonnés absents.

Mathilde :
"Tu es magnifique dans cette tenue..."
Miss Mystère :
"Merci."

Elle approche sa bouche se mon oreille pour murmurer...

Mathilde :
"Mais je préfère ce qu'il y a dessous..."

J'ai un rictus et je rougis instantanément.

Mathilde :
"Pourtant, tu vas devoir te contenter de ce qu'il dessus le temps du concerte, chère amie."
Mathilde :
"La vie est dure..."
Miss Mystère :
"Je veux pas savoir...!"

Elle éclate de rire. Je pourrais vivre toute une vie auprès de cette femme juste pour l'entendre rire. Je vois passer Colin bien accompagné, une jeune fille pendue à son bras en train de rire à gorge déployée.

Miss Mystère :
"C'est quoi le truck avec Doris ?"
Mathilde :
"Outch ! Tu veux vraiment ouvrir le dossier ?"
Miss Mystère :
"Oui ! Tu sais bien, j'aime les gros dossiers..."

Elle lâche un petit soupir en hochant la tête de droite à gauche, un sourire en coin.

Mathilde :
"T'es surtout une petite curieuse... Je pense qu'elle craque sur Colin, mais il la voit plus comme un membre du groupe, au même titre qu'Adam... Doris a du mal à supporter que Colin refuse de voir plus loin que ça... Mais Colin est une rock star, ici... Je crois qu'il a envie de profiter, pour le moment."
Miss Mystère :
"Ah oui ? Colin est ce genre de type à enchaîner les filles ?"
Mathilde :
"Non... Je sais pas... Il a pas trouvé la bonne, c'est tout."
Miss Mystère :
"Mmh... Et toi, tu ferais quoi si t'étais une rock star comme lui ?"
Mathilde :
"Je monterais sur scène et je te dédicacerais une chanson où je te proposerais de partager mes ténèbres... ou un truc du genre... Pour que tu tombes sous mon charme."

Elle a dit ça en prenant mes mains pour faire mine de danser avec moi.

Miss Mystère :
"Je veux voir ça !! Je vais demander à Colin de te faire monter sur scène !"
Mathilde :
"Mmh... non. Le chant ne fait pas partie de mes multiples talents."
Miss Mystère :
"Tout comme la modestie..."

Elle me fait un énorme sourire craquant et m'embrasse doucement le bout de mon nez. D'un coup, je la vois se tortiller pour attraper son téléphone. Son beau sourire disparaît lorsque ses yeux se posent sur l'écran de l'appareil.

Mathilde :
"Je reviens."

Cela fait un moment qu'elle a disparu dehors. Je commence à m'inquiéter... Alors que je m'avance vers la sortie, elle revient enfin. Son visage est crispé, livide. Comme si elle avait vu un fantôme.

Miss Mystère :
"Mathilde... Qu'est-ce que..."
Mathilde :
"Je dois y aller. Reste ici avec Colin."
Miss Mystère :
"Quoi ? Mais tu vas où ?"

Il passe une main dans ses cheveux et cherche Colin du regard.

Miss Mystère :
"Mathilde !!!"

Ses yeux se posent enfin sur moi. J'y lis de l'inquiétude. Mais qu'est-ce qu'elle a tout à coup ?!

Miss Mystère :
"Tu vas me dire ce qu'il se passe ?!"
Mathilde :
"C'est... C'est Daryl ! Je dois y aller ma princesse !"

Daryl... Rien qu'à l'évocation de son nom je reçois une décharge en plein cœur. Nous n'en avions pas reparlé depuis que nous avons voulu surmonter tout ça...

Miss Mystère :
"S'il te plaît... Ne me mets pas à l'écart... Je ne veux pas que Da..."
Mathilde :
"Faut que j'y aille !"

Elle ne me laisse pas le temps de finir, elle a l'aire complètement affolée !

Miss Mystère :
"Très bien, je viens avec toi !"
Mathilde :
"Non, reste ici. Je dois régler ça toute seule."

Mon cœur se brise. Elle se ferme comme huître. Elle m'a presque crié dessus. Daryl érige à nouveau un mur entre elle et moi... J'ai envie de pleurer mais je ravale mes larmes. Elle me fixe un instant. J'ai l'impression qu'elle va me dire quelque chose, mais elle s'interrompt lorsque Colin nous rejoint, inquiet.

Mathilde :
"Colin ! Tu t'occupes d'elle ? Je reviens."
Miss Mystère :
"Mais j'ai pas besoin qu'on s'occupe de moi ! Je suis une grande fille !!!"
Mathilde :
"Ne le prends pas comme ça..."
Miss Mystère :
"Laisse-moi t'accompagner... Je peux t'aider..."

Ma voix est un murmure... Je la vois s'éloigner à contrecœur en me faisant non de la tête... Colin pose une main sur mes épaules, pendant que je l'observe, encore tout sourire il y a quelques minutes, dégringoler vers la noirceur de son frère. Une fois de plus... J'en ai assez de tous ces secrets. À chaque fois j'ai l'impression que nous nous rapprochons, qu'elle va enfin s'ouvrir, elle se referme et remet de la distance entre nous...

Colin :
Qu'est-ce qui lui prend ?"
Miss Mystère :
"Je... Je sais pas... Elle a reçu un appel de Daryl et puis elle est devenue livide."

Colin jure en m'entraînant à l'intérieur. J'entends sa moto démarrer et accélérer jusqu'à ce qu'elle devienne un murmure...

Miss Mystère :
"Oh et puis merde !!!"

Je me défais vivement des bras de Colin !

Colin :
"Où tu vas ?!"
Miss Mystère :
"Je vais régler les choses une bonne fois pour toutes !!!"

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