Chapitre XXXV

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« Le continent dispose de deux grands greniers à blé. Les fertiles plaines de l’est où vivent les Salpes et les riches vallons du sud-ouest, terres des Fitales. Ce simple fait fit de ces deux régions les plus peuplées du monde car, comme dit le dicton, « Là où le grain pousse les hommes naissent ». »

Géographie du continent de Théonia.

Cela faisait quelques semaines que la tension montait et que l’atmophère se dégradait. Difficile de dire quoi précisément. Un visage tendu, un pas pressé, un vif accès de violence chez quelqu’un qui n’en est pas coutumier. Sans qu’un brusque changement ne survienne le palais consulaire s’embourbait petit à petit dans cette atmosphère délétère si bien que même Falia qui était assez éloignée des cercles dirigeants décelait que quelque chose se tramait. Balia, Pulpo et Granik affichaient également une expression délétère et il n’y avait pas une journée où cela n’empirait pas. La magicienne essayait bien de leur arracher un sourire que ce soit en leur faisant des tours ou même en tentant d’être le phare de bonne humeur au sein de cette mer de grises mines mais rien n’y fit.

Un jour elle n’en put plus et, après avoir difficilement convaincu ses amis de se réunir, elle mit les pieds dans le plat :

« Maintenant arrêtez, dites-moi pourquoi vous faites tous cette tête-là ? »

Pulpo, le beau Salpe, afficha alors un sourire méprisant :

« - De quel droit nous parles-tu comme ça ? Toi la saltimbanque tu devrais te concentrer sur tes tours de passe-passe !

- Surveille tes propos Pulpo, s’offusqua Granik ! Ce n’est pas parce qu’elle n’a pas de responsabilité et qu’elle essaye d’apaiser les gens autour d’elle que tu dois la prendre e de haut ! »

Au dédain succédait maintenant l’infantilisation.

« - Tout de même, après presque un an passé au palais elle est toujours aussi naïve que l’Empereur. Pas pour rien qu’elle s’acoquine avec la princesse. Rien de mieux qu’une bêtasse pour discuter avec une autre bêtasse. L’Empire est en train de s’écrouler et elle ne pense qu’à faire mumuse avec ses pierres et à faire des blagues.

- Qu’est-ce que tu racontes Balia… Je vois bien que ça ne va pas. J’essaye juste de…

- Ecoute ! On ne vient pas du même monde ! Toi tu fais des spectacles mais nous nous ne sommes pas ici pour amuser la galerie ! Tu es très sympathique mais dans les circonstances actuelles tu m’exaspère plus qu’autre chose !

- Tu dépasses les bornes Pulpo, hurla Granik ! Ecoute Falia, ce n’est pas contre toi mais nous sommes tous à cran et nous faire perdre ainsi notre temps en nous racontant que cette réunion est importante a de quoi agacer.

- Expliquez-moi donc ce que vous avez tous !

- Tu veux savoir ce qu’on a ? Mon père est parti à la guerre et je passe mes journées à essayer de trouver des solutions à la famine qui menace ! Tu n’y as pas pensé, logée bien au chaud dans le palais consulaire hein ! Les provinces de l’est sont inaccessibles et presque toutes les récoltes ont été perdues. Comment le pays va-t-il passer l’hiver selon toi ?

- Je ne sais pas… On pourrait en acheter.

- C’est impossible, souffla Granik en faisant de son mieux pour se contenir. Si les pays voisins apprennent que nous somme au bord de la famine non seulement ils ne nous vendront rien mais en plus ils pourraient nous attaquer tandis que nos armées sont à l’est. Amadre et Ingolia s’agitent et la seule chose qui les retient est leur ignorance quant à notre situation réelle.

- S’il n’y avait que la famine. L’épidémie se propage partout. Les médecins avec qui je correspond sont alarmistes… Pour ceux qui ne sont pas morts. Pour l’instant aucun remède naturel ne parvient à endiguer le mal. C’est tout juste si quelques rares mages ont découvert des façons de ralentir sa propagation jusqu’à ce qu’il se dissipe de lui-même. Il a fallu prendre mille précautions pour que deux d’entre eux puisse entrer dans la ville. Depuis je passe mes journées en leur compagnie, à apprendre ces méthodes pour le jour où nous aurons des cas ici, à Madélion. Si nous n’avions pas fermé les portes il y a six mois nous serions submergés comme dans tant d’autres cités. Sur dix personnes qui contractent le grismal une sur dix en meurt et une autre demeure handicapée à vie. Cela peut te paraître peu mais déjà certaines villes sont en proie au chaos le plus complet. A Marbouk une division de la garde impériale a même été dépêchée pour rétablir l’ordre.

- Regarde sa tête ! Il ne faudrait pas en plus lui révéler que les démons qu’on croyait disparus depuis deux-cents ans ressurgissent poussés par l’invasion des grisâtres. La maladie est le fléau des villes et les créatures des ténèbres celui des campagnes. J’ai déjà reçu deux rapports faisant état d’hameaux complétement dévastés et couvert de leur bile noire. »

Falia était au bord des larmes. Ces trois-là semblaient déverser sur elle toute leur frustration mais, pire que tout, elle réalisait qu’ils n’avaient jamais été ses amis. Tout au plus des compagnons d’un jour ou d’un après-midi. Ils ne faisaient pas parti du même monde. Elle n’était qu’une saltimbanque tandis que l’un était destiné à devenir consul, l’autre était un garde consulaire déjà en proie aux responsabilités et la dernière une magicienne pleine de talent sans cesse sollicitée. Après tout, avant d’arriver au palais la Fitale ne s’était jamais arrêtée nulle part plus d’un ou deux mois. Que savait-elle de l’amitié ? Comment pouvait-elle-même la reconnaître ?

Elle refusa d’éclater en sanglot devants ces étrangers. Elle se leva, les yeux rougis et humide mais sans larme, prit congé et s’en alla, aussi dignement qu’elle le put. La pitié vint alors se mêler au dédain et à l’infantilisation pour compléter l’étalage de tristes sentiments que ses trois prétendus amis ressentaient à son égard. Elle sortit en tremblotant de l’antichambre qu’ils occupaient. Perdue dans ses pensées, ou plutôt dans ses sentiments, ce n’est que lorsque le premier consul fit son apparition qu’elle remarqua qu’il se passait quelque chose dans le grand hall d’entrée. Ses trois camarades la rejoignirent et, sans lui adresser un regard, s’accoudèrent à la barrière pour voir de quoi il retournait.

Juste devant l’entrée trois individus vêtu de la blanche tunique des éprouvés se tenaient droit comme des piquets, le regard ferme et la mine grave.

« - Pourquoi me faites-vous mander ? N’y a-t-il point un de mes consuls qui aurait pu traiter votre demande à ma place, demanda Prario Talmin, déjà agacé alors que la conversation n’avait pas même commencé.

- Hélas je crains que pareille nouvelle ne doive être annoncée en public et que le second personnage de l’Empire ne doive en aucun cas être absent. Pour ceux qui ne me connaitraient pas je suis l’archiprêtre Garsha, grand maître de l’ordre des éprouvés ! »

Il était rare d’apercevoir un membre de cet ordre et plus encore au sein du palais consulaire. L’homme qui venait de se présenter était un Ganash d’une soixantaine d’années. On devinait sans peine à sa forte carrure, à ses traits tirés et à son regard froid l’expérience du combat qu’il devait avoir. Son teint très foncé, son nez long et plongeant et ses yeux tout en longueur en faisait presque une caricature de sa race et pourtant nul n’avait envie de rire devant ce physique si disgracieux tant sa prestance imposait si ce n’est de la déférence au moins du respect.

« - J’avais d’ailleurs oublié qu’il était de tradition chez vous de faire attendre ses invités. Plus l’on se fait désirer plus on est important n’est-ce pas ?

- Vous n’étiez pas attendu. Voyez-vous, le poste de premier consul ne laisse que peu de temps pour le loisir. Ce que vous prenez pour une longue attente est en réalité une marque d’estime, je ne me serai pas déplacé sans cela. En revanche il me paraît assez inconvenant d’insulter son hôte, qui plus est lorsqu’on débarque à l’improviste !

- Excusez-moi, l’état du pays ne me laissait pas penser que votre activité était si intense. Je m’excuse d’avance car ce que je vais vous annoncer risque d’alourdir légèrement votre charge de travail. J’ai une grande nouvelle et je souhaiterai que chacun ici prête une oreille attentive à ce que je vais déclarer. »

Il attendit quelques longues secondes qu’un parfait silence s’installe. Son ton autoritaire, presque agressif avait le don de prendre aux tripes quiconque l’entendait quand bien même il ne s’adressait pas directement à lui.

« - Fort bien ! Je ne le dirai qu’une seule fois. Ayant quelques doutes, probablement issus de ma paranoïa naturelle, j’ai préféré envoyer mes hommes enquêter sur une certaine question sans vous en faire part. Vous excuserez ma trop grande prudence mais elle me paraissait essentielle, vitale même.

- Quelle est donc cette mystérieuse affaire sur laquelle vous avez dépêchez vos meilleurs éléments et de laquelle découle la survie de l’Empire et probablement du monde tout entier ?

- Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a un peu moins d’un an ont débarqué à l’est une horde de ceux que vous appelez les grisâtres. Depuis vous les traitez comme des animaux traquant et tuant sans distinction ceux qui fuient l’armée qui nous attaque et ceux qui la composent ? Il est grand temps de cesser cela ! »

Il tapa des mains et les deux membres de son escorte ouvrirent les portes du palais devant la garde consulaire incrédule mais bien peu encline à s’interposer devant des éprouvés, qui plus est aussi remontés. Sur le tapis aux coutures d’or s’avança alors une femme tenant dans ses bras un enfant. Il y eut des chuchotements qui devinrent des discussions et qui se transformèrent elles-mêmes en un brouhaha cacophonique. Tout le monde avait compris.

« - Cette Salpe que vous voyez là a été violée au début de la migration que nous avons subi. Par chance elle n’a pas contracté le grismal. En revanche elle a, neuf mois durant, porté ce qui n’est rien d’autre qu’un homme ! Un évident produit du métissage entre une Salpe et un grisâtre !

- Comment avez-vous osé faire pénétrer cette femme et cette chose dans la cité ? N’êtes-vous…

- Il suffit ! Vous n’êtes pas le seul à avoir vos entrées secrètes dans la ville ! Nous nous sommes naturellement assurés que ni l’un ni l’autre ne portait le mal. Cependant, connaissant votre répugnance à considérer ceux qui se précipitent à nos frontières comme des humains, il fallait que nous en apportions la preuve ici-même. Salta ici présente a accepté de nous suivre et pour cela je lui témoigne mon plus grand respect et mon admiration la plus sincère. Je m’en irai présenter cet enfant au grand temple juste après mais soyez tous témoins : à ce qui auraient encore des doutes je vous le dis, une dixième race est apparue ! En accord avec les enseignements de l’Eglise, le Saint Empire est leur patrie comme à tout homme et nous leur devons accueil et protection !

- Que faites-vous du mal qu’ils portent ! Vous nous condamnez tous !

- Qui est le plus criminel ? celui qui condamne les âmes ou celui qui condamne les corps ? Pour ma part le choix est fait ! Tous les temples, tous les clercs et tous les honnêtes croyants savent désormais où se situe leur devoir. Je compte sur vous pour informer votre fils ainsi que son armée de cet état de fait. Qu’aucune ambiguïté ne subsiste, ce sont des hommes qu’ils affrontent c’est donc en humains qu’ils devront être traités ! Oh ! Si d’aventures votre activité incessante venait à vous faire oublier d’envoyer un pigeon à votre fils, un de mes hommes est sur place et devrait recevoir l’information sous peu. Il ne se fera pas prier pour la transmettre le plus largement possible. »

Le premier consul était bouche-bée. Personne ne l’avait jamais vu ainsi. Il fulminait de rage. Cette conclusion allait grandement compliquer sa politique mais, plus que tout, ce maudit ordre des éprouvés avait réussi à lui cacher cette information. Naturellement cette dame n’était pas la première à se retrouver dans pareil cas mais les autres occurrences avaient été proprement éliminées. Ces mesures, quoique désagréables, étaient nécessaire, au moins le temps que la situation soit stabilisée. Cependant cette Salpe lui avait échappée et à elle seule elle allait grandement compromettre la coopération précaire qu’il avait réussi à tisser avec l’Eglise et qui reposait justement sur le doute quant à l’humanité des envahisseurs. Il était également devenu complétement inutile de faire éliminer les personnes au courant. Tant de monde avait été témoin de la scène qu’il aurait fallu raser la ville entière pour s’assurer que nul ne parle. Cette satané Salpe avait dû trouver refuge dans un temple proche des éprouvés et y demeurer bien cloitrée jusqu’à ce qu’elle ponde son chiard.

Lorsque la porte se fut refermée sur les éprouvés et leurs bons sentiments il y eut un long moment de flottement soudainement suivi par une activité maladive. Cette information avait tant d’implications que chacun couru rédiger un message, alerter un absent ou encore s’entretenir avec son supérieur. Pulpo, Granik et Balia ne firent pas exception et tous partirent dans une direction différente. Une fois encore, Falia restait seule et oisive. Elle se mit à parcourir le hall en ébullition d’un regard plein d’amertume. Elle se sentait inutile et en souffrait. Chacun ici avait une tâche et tous courraient comme si le destin de l’Empire reposait sur ses épaules, tous sauf elle. Elle continua à scruter l’immense pièce qui se vidait petit à petit jusqu’à ce que, de l’autre côté du grand hall, une silhouette aussi immobile qu’elle n’émerge des bousculades. C’était Anrash qui, contrairement à elle, ne semblait nullement se morfondre de cet état de fait. Il se réjouissait même de voir tout ce remu ménage à en croire le sourire discret mais marqué qu’il affichait. La phrase « qu’il est doux de ne rien faire lorsque tout s’agite autour de soi » venait de trouver son allégorie. Presque instinctivement l’élève se dirigea vers son maître tel l’enfant vers son père.

« Tu ne m’a pas l’air très jouasse, que se passe-t-il ? Que s’est-il passé plutôt ai-je l’impression. »

Falia lui raconta l’histoire. Elle qui n’avait pas seize ans et qui avait par bien des aspects moins vécus que des enfants de dix ans se sentaient perdue et abandonnée pour la première fois. Elle venait découvrir le mal que provoquait un attachement non réciproque bien qu’il ne s’agissait que d’amitié ou plutôt d’autant plus parce qu’il s’agissait d’amitié. Anrash l’observait sans quitter son sourire. Lui qui n’avait jamais eu d’enfant se découvrait aujourd’hui plus que jamais le tempérament d’un père. Fonder une famille ne l’avait jamais tenté. Ce n’étaient pas les occasions qui avaient manqué mais il refusait d’abandonner son fils à la femme qu’il aurait croisé aux détours d’une taverne. Cet enfant-là, bien qu’il aurait eu son sang, aurait bien moins était le sien que Falia en ce moment.

« - T’ai-je déjà dit comment je suis devenu mage ?

- Oui, au moins un millier de fois.

- Ah ah c’est possible en effet, cependant je ne t’ai pas tout révélé. Je devais avoir six ans dont quatre passés dans la rue. Tu sais, lorsqu’on est enfant tout ce qu’on a paraît normal. De la princesse vivant dans un palais au mendiant qui rêve d’un toit. En l’occurrence un simple morceau de pain frais suffisait à me remplir de joie. Je ne sais trop comment mais je survécu jusqu’à ce qu’un jour une roulotte de mes semblables passe devant moi. Sans doute un instinct tribal les poussa-t-ils à m’accueillir plutôt que mes compagnons d’infortunes qui n’avaient pas le même teint que moi. Lorsqu’on est enfant on ne pense pas à ces choses-là. J’étais trop content d’avoir un lieu où dormir, de la nourriture à chaque repas et, plus que tout, des adultes qui faisaient attention à moi pour me soucier plus de quelques jours de mes anciens camarades. Le mage de la bande me prit sous son aile et je révélai à ses côtés un certain don pour la magie. Nous vivions de peu mais ce peu-là était énorme par comparaison avec ce que j’avais connu auparavant. Nous nous représentions ici et là, enchainions les demi échecs et les petits succès. Jusque-là tu es au courant et tu sais aussi que vers mes vingt ans je quittai cette bande mais sais-tu pourquoi ?

- J’imagine que c’est le destin d’un adulte que de quitter son foyer.

- Oh que non. Nombre de ceux qui vivaient avec moi étaient nés dans cette communauté et comptaient bien y mourir. Je les ai quittés lorsque j’ai réalisé que ce qui les liaient à moi était l‘intérêt au-delà de l’affection. Je l’ai découvert le jour où ils renvoyèrent à la rue un petit gars qui avait eu le malheur de se casser un bras lors d’une acrobatie. Il devait avoir quatorze ans et la blessure était très sale. Jamais il ne s’en remettrait et il n’avait guère d’autres talents. Payer les services d’un mage était hors de portée d’un petit groupe qui considérait comme impossible de nourrir une bouche qui ne rapportait rien. On aurait pu se serrer la ceinture mais cette possibilité ne fut même pas envisagée. Du jour au lendemain il fut abandonné à son triste sort. Je réalisai soudain que je n’étais pas parmi eux car j’étais apprécié mais parce que je leur rapportais. Il me fallut un an pour l’encaisser. Le premier anniversaire de ce triste évènement, presque par hasard, je quittai à mon tour cette compagnie en emportant autant de pierres de vie que possible. Je n’eus que peu de remords sur le moment. Ces derniers apparurent petit à petit, au fur et à mesure que je découvrais la vie loin du cocon protecteur de ces caravanes.

- Ils avaient l’air cruels… Il me semble que vous n’avez rien à vous reprocher.

- Détrompe-toi. L’amour désintéressé qu’un enfant est en droit de recevoir est en réalité un luxe. Un luxe tant pour l’enfant qui en jouit que pour l’adulte qui le donne. Une relation sincère au-delà de toute considération matérielle nécessite déjà un certain niveau de richesse que ceux qui m’ont adopté n’avaient pas. Sans doute étaient-ils attristés de devoir se séparer d’un des leurs mais ils estimaient ne pas avoir le choix. Plus encore, je suis désormais persuadé que lorsque je suis parti ils pleurèrent autant le petit prodige des tours de passe-passe que le jeune homme avec qui ils avaient vécu et qu’ils avaient appris à aimer.

- … Je comprends.

- Ne t’en fait donc pas pour tes amis. Pour certains il est difficile de concilier pauvreté et amour, pour d’autres il est malaisé de faire coexister apparences et amitié. Sans doute tiennent-ils à toi mais leur position au sein de cette pyramide prime. Mieux vaut tenir son rang qu’entretenir des liens avec une magicienne de carnaval. Cela ne veut pas dire qu’ils ne t’apprécient pas, cela veut simplement dire qu’ils n’ont pas le luxe de se dédier entièrement à leur amitié et de cela ils ne sont pas coupables. Ils te critiquent car tu n’as pas de responsabilité et que tu es libre de ce genre de contraintes, ce n’est pas un défaut, bien au contraire. Profite en et n’oublie pas que le devoir est un fardeau et que la personne qui en est dépourvue est plus heureuse que celle qui croule sous son poids. Profite encore de tes jeunes années, profite et préserve cette insouciance qu’est la tienne. On ne sait jamais combien de temps cela durera. Qui plus est, il me semble que tu as une autre amie qui tient beaucoup à toi et qui ne rêve que de passer du temps en ta compagnie, non ?

- Ashmalla ?

- Il me semble ! Tu devrais essayer de la voir plus souvent. Présente-toi au palais. On t’en refusera peut-être l’entrée les premières fois mais la princesse sera inévitablement mise au courant. Si cette amitié-là n’est pas polluée par de plus basses considérations alors elle trouvera le moyen de te faire entrer. Il suffit juste que tu lui montres que c’est ce que tu désires !

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