Chapitre X

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« Sombre était le ciel et emplie d’horreurs était la terre lorsque du tréfond du néant s’éleva la Voix. Cette dernière révéla la nature véritable du Bien et du Mal au premier des Empereurs, Embrun, avant de la répandre à travers le cœur des gens du peuple de Madélion puis de tous les hommes. La fin des ténèbres, la paix sur le monde et le salut de l’âme étaient promis à ceux qui suivraient ces enseignements ; la défaite, la souffrance et la damnation éternelle à ceux qui les ignoreraient. Et il en fut ainsi. L’Empereur et ses fidèles répandirent le message qui leur avait été confié, subjuguant ceux qui avaient la foi et écrasant quiconque s’opposait à eux. Dans ce sillage naquit l’Eglise de la Salvation qui, suivant son Saint Souverain, prêcha en tout temps tout lieu la Vérité qui lui avait été révélée. Plus cette dernière se répandait sur le monde plus le nombre d’âmes sauvées augmentait et plus le Soleil s’éclaircissait démontrant par là même que le destin du Saint Empire et le salut de l’humanité tout entière étaient à jamais liés. »

Livre de la salvation.

La paix était absente de la province d’Orme, quoiqu’elle n’était pas en guerre pour autant. Ses paisibles paysans et habitants vivaient au milieu des intrigues et des attaques. Cependant, bien qu’ils fussent sans doute une majorité à désirer la fin du conflit, il suffit de quelques activistes pour jeter la suspicion sur tous. Les Amadins étaient ainsi entrainés contre leur gré dans la spirale de violence qui se déchainait, si bien que plutôt que de subir impuissant les représailles dont ils étaient les victimes, d’un camp comme de l’autre, de plus en plus se mirent à s’impliquer.

En face la situation semblait inextricable. Si l’on cessait d’agir les rebelles se développeraient sans frein et la haine accumulée était de toute façon trop grande pour qu’un geste de bonne volonté soit spontanément suivi d’un autre en retour. A l’inverse intensifier la répression créait deux nouveaux ennemis pour un seul d’éliminé. Devant ce dilemme une seule solution semblait permettre d’allier la pacification de la région avec l’assimilation des peuplades Amadines : la déportation à l’intérieur du pays des populations. Isolées, les familles ainsi déplacées cessaient de devenir une menace et finissaient, tant bien que mal, par s’intégrer. Naturellement, pareille migration n’était que rarement volontaire et la force brute était bien souvent nécessaire, avec les inévitables débordement que pareilles méthodes impliquent. Ainsi fut signé le décret dit « de l’amalgame » par le premier consul et le gouverneur militaire :

« Tout village suspecté d’abriter, d’aider ou de soutenir les séparatistes devra voir l’ensemble de ses familles séparées puis réparties à travers l’Empire. Le village sera ensuite repeuplé de volontaires qui se verront offrir gracieusement les maisons, champs et propriétés ainsi délaissés. En cas de résistance la plus grande fermeté devra être appliquée. Au contraire nul mal ne devra être infligé à ceux se soumettant docilement à cet édit. »

Petit à petit la province d’Orme commençait donc à être dépeuplée de sa population ancestrale pour être remplacée par les plus nécessiteux de l’Empire, ceux pour qui l’octroi d’une maison et de terres à cultiver valait bien de tout quitter puisqu’ils n’avaient rien. Ainsi les Amadins partaient et se voyaient remplacés par des Akshus, Ganash et autres Salpes.

Ceux qui avaient pris ces mesures étaient toutefois réalistes : ils savaient qu’à terme la province serait pacifiée mais que d’ici là les révoltes et soulèvement seraient encore plus nombreux. La huitième division impériale fut donc envoyée en renfort afin que l’édit soit appliqué et que l’inévitable embrasement de la province puisse être contenu au mieux. On prévoyait quelques mois de durs combats puis le retour progressif à un calme relatif. Afin d’aider l’armée dans sa tâche et afin de limiter ses abus, l’Eglise avait également envoyé le deuxième chapitre de l’ordre des purificateurs. Dans la répression comme dans la protection ils seraient d’utiles supplétifs d’autant plus qu’il était aussi nécessaire de préserver les innocents des abus des soldats que de sauver les âmes de ceux refusant absolument de reconnaître la sainte Vérité.

Ce dernier moi la région s’était donc encore plus militarisée. Plus les soldats arrivaient et plus la rébellion grossissait comme si la nature ou quelque volonté transcendante tenait à rendre la lutte la plus égale possible pour tous. Au milieu de tout ceci Bormo et Alina n’avaient que peu de temps pour se reposer. Il y a trois jours une troupe de trente fantassins avait été prise dans une embuscade de laquelle une douzaine seulement avait réchappé. Ce n’était là ni chose étonnante ni chose rare. Ce qui le fut davantage fut la débâcle que subit la compagnie de deux-cents hommes qui avait été envoyée en représailles. Un tiers était revenue et ils racontaient tous la même chose : ils n’avaient pas eu à faire à des rebelles en haillons luttant avec fourches et couteaux mais à une troupe d’Amadins disciplinés et au moins aussi bien équipés qu’eux. Côtes de mailles, heaumes en plaques et lames de qualité les équipaient et leur comportement au combat n’avait rien d’amateur. Nos deux connaissances allaient s’occuper de trouver comment ce matériel et cette formation leur avait été fournis.

La lieutenante et l’éprouvé se dirigèrent donc vers le village d’Acrebois, pas encore dépeuplé, suivis d’une quinzaine de soldats. Afin d’éviter toute forme de pièges ils avaient emprunté un sentier escarpé qu’Alina avait parcouru de nombreuses fois dans sa jeunesse. L’avantage d’être entouré d’officiers aussi conventionnels que prévisibles est bien que la moindre méthode un tant soit peu originale garanti une surprise totale. Les deux commandants de cette unité progressaient donc vers leur objectif sans douter un seul instant de l’origine de l’équipement fournit aux rebelles. Leur discussion tourna donc autour d’un tout autre sujet. Elle avait en effet de plus en plus mal à supporter l’Empire et les horreurs qu’il commettait. Sa famille était certes en sécurité mais il devait s’agir des seuls Amadins qui ne risquaient pas d’être déportés :

« - Bormo, puis-je vous poser une question ?

- Je me disais bien que quelque chose vous tracassait. Parlez en toute franchise car je soupçonne l’origine de vos doutes. »

Alina n’était plus vraiment surprise par la perspicacité du Bilberin. Il était cependant un prêtre et en tant que tel elle ne savait pas si elle pouvait lui faire totalement confiance sur ce sujet. Elle avait pourtant besoin de se confier et jamais son camarade ne lui avait donné l’impression d’être un fanatique avide sang aussi lui raconta-t-elle ce qu’elle avait sur le cœur :

« - Depuis le décret de l’amalgame j’ai l’impression, plus encore qu’avant, que l’Empire exerce sur les gens d’ici une tyrannie que rien ne vient justifier. Avant au moins protégions-nous les habitants mais désormais nous les déplaçons de force et les obligeons à quitter les terres de leurs pères. Je ne sais pas ce que cela signifie pour vous mais croyez bien que pour tout Amadin l’héritage reçu est sans doute la plus sacrée des choses.

- Il s’agit là un problème alors. Si ces gens attachent plus d’importance aux bien légués qu’à la pureté de leur âme alors ils sont perdus. Je comprends qu’après avoir baigné tant de temps dans le culte des ancêtres pareils bouleversements créent des tensions toutefois il me semble qu’il vaut mieux spolier certaines personnes de leurs terres que de laisser mourir des innocents et se flétrir des âmes. Si cela peut vous aider rappelez-vous que les Aamadins ne sont pas nés ici. Ils s’y sont installés il y a un millénaire, lors du premier assombrissement à ce que dit leur propre livre sacré. Dès lors, en migrant, les Amadins n’imitent ils pas les plus anciens de leurs ancêtres ?

- En aucun cas. Les nôtres avaient conquis ces terres, aujourd’hui c’est en tant que vaincus qu’ils les quittent. Les pères craignent de voir leurs filles donner naissance à des métis faute de choix. Les mères craignent que leurs fils ne s’enfuient pour combattre l’Empire et finissent tués. Vous préservez peut-être des vies en agissant ainsi mais vous détruisez notre héritage, nos traditions, notre histoire. Sans compter les prêtres torturant de façon abominable ceux qui refusent de renier la foi de leurs pères. Ils prétendent être ici pour protéger les innocents mais ils ne défendent en réalité que les soumis. Il faut s’avilir, se mettre à genoux et renier toute fierté et tout honneur pour recevoir l’aide de l’Eglise et de l’Empire.

- Les âmes puis la vie sont les choses les plus importantes, qu’importe le reste. De plus vous n’êtes pas tout à fait honnête. Vous ne vous êtes pas avilie et n’avez rien renié, si ce n’est votre foi, pour recevoir tous les bienfaits de l’Empire. A mon humble avis c’est l’ignorance qui fait le plus grand mal à votre peuple. Quelques démagogues mal intentionnés ont menti de façon éhontée à propos de nos intentions véritables provoquant ainsi une révolte qui n’avait rien d’inévitable. Notre tâche est justement de débusquer ces gens qui profèrent les pires calomnies, sacrifiant ainsi votre peuple comme le mien sur l’autel de leur intérêt. « Lorsque la vérité triomphera, la paix régnera » nous enseigne le livre de la Salvation et je suis persuadé qu’éradiquer le mensonge qui gangrène ces terres est plus important encore que de pourchasser les rebelles. Le pire n’est pas tant que certaines personnes fournissent des armes à nos opposants mais qu’ils les motivent à les porter. »

Bormo était, comme à son habitude, inflexible mais sans haine ni jugement. Ses yeux marrons ne s’étaient pas même plissés de contrariété. Tant qu’Alina se conformait aux écritures elle pouvait parler librement et elle ne s’était jamais sentie en insécurité à ses côtés. Ce dernier avait d’ailleurs passé beaucoup de temps à s’entretenir avec des Amadins captifs. Son ton serein ainsi que ses promesses, toujours tenues, de grâce pour ceux qui rejoindraient son camp et sa foi n’avaient pas seulement convaincu nombre de locaux se rallier de plein gré à lui, mais Alina elle-même aussi. Sans lui il est plus que probable qu’elle aurait fini tôt ou tard par trahir ces envahisseurs se faisant passer pour des bienfaiteurs. Servante de l’Empire presque forcée elle avait, aux côtés de son ami, découvert tout le bien que ce dernier avait apporté. Lorsque les gens ne se révoltaient pas chacun était traité de la même façon, les villages étaient reconstruits et même embellis et des biens de tout le pays se déversaient ici donnant accès à un luxe inconnu à bien des hommes qui n’étaient jusque-là que des paysans soumis à leur seigneur. L’économie s’améliorait et, dans les zones épargnées par les soulèvements, les gens vivaient souvent mieux qu’auparavant. Si la répression s’intensifiait la politique de séduction que le premier consul Prario avait initié une fois la paix signée n’avait pas cessé pour autant. Plus que l’Empire en lui-même c’était la violence de l’armée et l’arbitraire des officiers et de certains prêtres qui la dégoutaient. Son pays était comme son cœur : tiraillé entre l’envie de révolte et l’accoutumance à l’occupant.

Cependant, à l’injustifiée brutalité de ces derniers, répondait le charisme de son équipier qui n’était pas pour rien dans son attachement de plus en plus sincère au Saint Empire. L’éprouvé était toujours persuadé de chacun de ses dires et sa détermination n’avait aucune faille. Elle l’avait pleinement réalisé lorsqu’on lui apportât la nouvelle du décès d’un de ses amis, tué à l’extrême est du pays. Ils avaient passé vingt ans ensemble et pourtant aucune émotion n’émana de lui. Cette froideur la mit hors d’elle-même sur le moment. Elle se saignait pour sa famille et elle découvrait que celui aux côtés de qui elle menait toutes ses missions n’était pas même capable de lâcher un soupir à l’annonce de la mort de son meilleur ami. Après qu’elle eut fini de lui hurler ce qu’elle pensait de sa conduite Bormo lui répondit simplement :

« Ne croyez pas que je ne ressens rien, simplement je n’en laisse rien paraître. On ne nous prive pas de sentiment durant notre entrainement, cela est impossible, on nous apprend en revanche à les maîtriser. Ne vous fiez pas aux apparences et ne présumez pas du cœur d’autrui. De plus il n’y a nulle raison de s’attrister. Je ne doute absolument pas de la pureté de son âme et, épargnée de la damnation, cette dernière est désormais dans un état d’ataraxie et de joie qui nous est inconnu. »

Plus que ses dires c’était l’humidité décelée dans ses yeux qui l’avait émue. Celui qui l’accompagnait était bien un homme, un homme entrainé pour servir et que rien ne détournerait de sa tâche. Un homme à la droiture inégalée et à la foi sans faille. Mais un homme doué d’émotion et avant tout mû par la volonté d’aider autrui. Elle éprouvait de ce fait un infini respect à son endroit. Il était, plus que tout autre chose, l’argument qui lui faisait accepter le Saint Empire. Si ce dernier pouvait donner naissance à des hommes tels que lui alors il valait la peine qu’on le défende.

Le Bilberin et l’Amadine parvinrent finalement à Acrebois avec leur détachement. Leur arrivée par un petit sentier de forêt surpris les habitants. Le bourgmestre s’avança à leur rencontre et s’enquit de la raison de leur présence. Il devait avoir une cinquantaine d’année, sa peau était d’un bleu fort marqué et il portait une balafre sur la joue gauche, signe évident que cet homme avait combattu durant la guerre. Alina jeta un rapide coup d’œil autour d’elle puis s’exclama :

« Bien le bonjour habitants d’Acrebois ! Suite aux derniers évènements dont vous n’avez sans doute pas manqué d’entendre parler nous venons en tournée d’inspection afin de nous assurer que rien de suspect n’est caché chez vous. Veuillez tous sortir je vous prie que nous puissions fouiller les maisons. Conformément au décret de pacification nous dédommagerons chacun d’entre vous si nous ne trouvons rien. »

Les gens sortirent les uns après les autres jusqu’à ce que tout le village fût dehors. Il n’y eut que peu de protestations car l’édit de pacification, en plus de s’attirer les faveurs des gens de bonne foi, avait pour mérite d’ôter toute raison de se plaindre. Les soldats avaient pour consigne de ranger ce qu’ils dérangeaient et chaque famille ayant vue sa demeure fouillée recevait quelques piécettes de telle sorte que voire des gardes s’introduire chez soi, tant qu’on n’avait rien à cacher, était presque une bonne nouvelle. Il se disait également qu’une simple protestation avait suffisait à vous envoyer un Amadin dans les geôles. Était-ce vrai ? Nul n’en était certain mais ce genre de rumeur vous fait tenir un homme tranquille ; à tel point qu’il se raconte, dans certains milieux, que c’est l’armée elle-même qui l’avait faite se répandre.

Les fantassins surveillaient donc la centaine de paysans qui leurs faisaient face tandis que Bormo et Alina s’introduisirent dans les demeures. Ils entrèrent en premier dans celle du bourgmestre et ne mirent que peu de temps pour découvrir une trappe cachée sous un meuble de la cuisine. Le plus discrètement possible ils soulevèrent alors l’armoire et s’introduisirent dans la cave. Ce qu’ils y trouvèrent ne les surpris que par la quantité : une trentaine de caissons emplis d’épées, de casques et d’armures de la meilleure qualité se trouvait devant eux. La cachette aurait pu être bonne mais, après des années de petite guerre, les lieux où fouiller en premier étaient connus de tous à tel point que le simple fait de voir un tapis sous du mobilier aussi imposant était quasiment un aveu de culpabilité. Se donner la peine de vérifier était presque faire preuve de zèle.

Cependant il ne s’agissait pas seulement de savoir si le village était habité par des rebelles. De simple officiers Rachnirs auraient déjà ordonné que l’on déporte tout le monde et qu’on exécute le bourgmestre et sa famille mais Bormo et Alina étaient plus réfléchis. De toute évidence cet arsenal pouvait équiper bien plus que tous les hommes du hameau. Il devait servir de dépôt à bien des bandes des alentours. Une autre chose, plus intrigante encore, sauta aux yeux d’Alina :

« - Bormo… J’ai l’impression que quelque chose cloche.

- Comment cela ?

- Et bien… Ces armes, ce n’est pas du tout ce que je m’attendais à trouver… Je veux dire qu’elles ne sont pas du tout du type de ce qui se faisait jadis. Les épées sont trop courtes, les lames sont symétriques et, surtout, les pommeaux sont en bronze au lieu de l’alliage traditionnel de cuir et d’argent. »

Bormo se pencha alors de plus prêt sur les caisses. Il tâta le bois dont elles étaient faites, les examina sous toutes les coutures puis se releva.

« Vous avez raison : ces caissons ont pris la mer. Il y a des marques d’eau ici et de toute évidence ils ont dû rester plusieurs jours si ce n’est plusieurs semaines sur un bateau… Elles ne viennent pas d’Amadre ! Qui plus est nul blason n’est inscrit, signe que l’on cherche à cacher leur origine… Nous avons apparemment au moins un autre ennemi ici et il est d’autant plus dangereux qu’il nous est inconnu… »

Alina réfléchit un instant puis soumis une idée :

« Bormo, si vous me le permettez, laissez-moi faire mine d’être l’une des leurs. Lorsque nous sortirons nous ferons semblant de ne rien avoir trouvé, nous remettrons tout en place et déplacerons autant d’objets que possible à tous les étages de telle sorte qu’ils croiront que nous aurons fouillé partout sauf ici. Je m’entretiendrai ensuite quelques instants avec le bourgmestre avant de partir en me faisant passer pour un membre de leur mouvement. Je lui raconterai que j’ai remarqué pour la trappe mais que je vous l’ai cachée. Je prétendrai m’être infiltrée dans l’armée. Cela devrait suffire pour gagner sa confiance. Je devrai ainsi pouvoir le dissuader de mener de futures attaques et, par la même occasion, je pourrai en apprendre plus sur ses mystérieux fournisseurs. »

Le Bilberin hésita. Pouvait-il vraiment faire confiance à cette Amadine ? Était-elle honnête ou cherchait-elle à le doubler, lui et l’Empire. Il ne mit cependant que peu de temps à accepter l’idée. Cela avait de bonnes chances de faire cesser les attaques, pour un temps au moins. Le risque était minime par rapport au gain potentiel. Infiltrer les rebelles et découvrir qui était cet ennemi qui ne disait pas son nom étaient de la plus haute importance. Au contraire et dans le pire des cas, Alina les informerait sur des déplacements de troupes qui n’étaient de toute façon que rarement discrets. Il serait aisé de la garder à l’œil et de vérifier la véracité des informations qu’elle rapporterait. Et puis, il fallait le reconnaître, Bormo avait de plus en plus confiance en Alina. Il éprouvait une certaine affection envers cette dernière et rien dans sa conduite passée ne lui avait laissé supposer qu’elle le trahirait.

Ils appliquèrent donc le plan et partirent du village après avoir fouillé quelques maisons supplémentaires en ayant fait mine de ne rien trouver. Au moment du départ Alina échangea quelques mots en tête à tête avec le chef du village et, du peu que Bormo vit du coin de l’œil, ce dernier sembla réceptif à ses arguments. Alina s’en retourna vers le Bilberin, enjouée, gambadant presque comme une enfant.

« Je lui ai dit qu’un tapis sous une armoire risquait d’attirer les regards et que je ne serai pas toujours là pour détourner l’attention du prêtre qui m’accompagne. Je pense avoir gagné sa confiance. »

Bormo sourit. Si elle ne le trahissait pas, Alina pourrait devenir un atout de taille dans le jeu de l’Empire.

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