Premiers échanges

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Un jour, alors qu’elle commente sur un réseau social un article, je lui réponds, d’un air coquin, maniant le verbe avec un mélange de taquinerie et de provocation. Mes mots ne sont pas véritablement très osés non, mais pour peu que l’on ait l’esprit vif, aiguisé, sur la même longueur d’onde, les allusions sont vite identifiables et révèlent un homme visiblement enclin aux péchés de la chair. Elle répond, sur le ton de l’humour, en rentrant dans mon petit jeu. La « joute » verbale commence, les écrits fusent, se mélangent, les esprits se trouvent et s’y retrouvent.

Ainsi ai-je rencontré Key, en échangeant quelques mots, de plus en plus explicites, toujours aussi emprunts de respect. Cette femme pleine de vivacité d’esprit, pas aussi sage qu’elle essayait de le faire croire, avait envie de faire plus ample connaissance avec cet homme qui lui paraissait bien sympa, jonglant avec les mots de façon plutôt agréable.

Ce qu’elle ne savait point la belle ingénue, c’est qu’en plus des mots, ce sont aussi les maux que je manie habilement. Oserais-je lui en toucher mot de ces maux ? Surtout pas ! Elle fuirait et j’ai bien envie de la découvrir, peut-être même de la dé_couvrir.

Quelques temps plus tard, au fil des allusions, des échanges, des désirs…

- Oui chère Key, je vous l’avoue aujourd’hui, je suis un homme Dominateur, un de ces pervers qui aiment diriger, qui aiment conduire, forcer, obliger, faire mal et mâle. J’aime quand on m’appelle Maître, quand on se tait quand je parle, quand j’ordonne. Que l’on s’exprime alors que je ne l’autorise pas et c’est ma colère que vous rencontrerez. J’aime l’ordre, le Respect. Je suis un homme Dominateur, un Dom, un D. J’aime le Plaisir ! Le partager surtout ! Oui ! Si ce qui est décrit ci-dessus est vérité, cela est surtout pour qu’un cadre soit mis en place, que le jeu, pour qu’il en vaille la chandelle, soit parfaitement encadré. Pour qu’il y ait plaisir total, absolu, entier, il faut qu’il se vive sans contrainte, sans élément extérieur perturbateur. Élément extérieur à voir, perturbateur surtout pas…

Le plaisir, je veux en donner avant d’en prendre, car plus on donne, plus on reçoit en retour n’est-ce pas ? La Discrétion… Si vous aimez le plaisir, le péché de la chair, si vos fantasmes les plus secrets sont possibles, si vous les désirez palpables, réalisables, sans doute n’aimeriez-vous pas que vos très proches, que vos collègues ou amis en sachent quoi que ce soit ou les détails les plus scabreux.
C’est aussi là le rôle d’un bon et véritable Maître, la discrétion de ce que l’on vit exactement. »

Le vouvoiement n’est plus de mise, il s’est découvert et elle doit savoir qu’Il la désire, qu’Il aimerait qu’elle pousse cette porte qui la conduirait vers un nouveau monde, vers des plaisirs inconnus, vers la folie douce que Lui contrôlerait…

« RPD c’est là ma promesse chère KEY, j’ouvre une porte, libre à toi d’entrer.
Je propose, tu disposes, il ne se passera rien sans consentement, rien que tu ne veuilles. »

Sans doute Key a-t-elle été intriguée par ce que je proposais, peut-être avait-elle déjà entendu parler de ce monde BDSM regroupant tant de pratiques et de façon de vivre des sexualités différentes. Un film à l’eau de rose, écrit certainement pour quelques jeunes pucelles en manque de rêves humides en donnait quelques vagues nuances. L’avait-elle vu ? Quoiqu’il en soit, elle avait envie de (me) découvrir. Sans doute son envie d’écrire sur le sujet la conduisait-elle vers ce choix dans un premier temps, puis ses envies ensuite.

Parce que justement RPD, Key eut confiance malgré ce qu’elle venait d’apprendre.

Je suis dominateur, cela n’est pas du tout son truc, elle qui est plutôt du genre à ne pas se laisser diriger. Dans son métier, mais pas que, elle est très peu encline à se laisser surprendre par les événements, à accepter qu’on lui dise quoi et comment faire, à se laisser dicter sa conduite.
Elle aime plutôt être elle à l’initiative, décider du quand et pourquoi

Cette divergence de point de vue lui aurait-elle fait croire qu’elle serait à l’abri ? C’est bien possible…

- Vous m’intriguez mon cher, comment une personne peut aimer se laisser dominer, diriger, comment peut-elle accepter une telle appartenance ? De ce que vous racontez, c’est quand même très fort comme relation !

- Ma chère, vous n’avez pas idée justement de ce que cette appartenance peut provoquer.
En fait, au lieu de vous aliéner elle vous libère, vous permet de vous retrouver, de vous lâcher, de devenir vous-même sans qu’il n’y ait le moindre jugement. Le but n’est pas de forcer à ce que vous ne voudriez pas, mais de vous guider, de vous faire (re)découvrir qui vous êtes, de vous mettre devant vos doutes et peurs pour les surmonter ENSEMBLE, d’avancer.

Dans le mille… Avancer, enfin oser, être elle-même sans ne rien devoir aux autres, sans avoir l’impression de n’exister que par eux. C’est ce à quoi elle aspire en fait : vivre librement et se sentir aimée pour ce qu’elle est et non pas pour ce qu’elle fait.
Ne pas être jugée si elle échoue mais être relevée, se sentir accompagnée quand elle n’ose pas.

Vous ne saurez pas dans ce récit le détail de comment Key a été initiée, comment notre première rencontre s’est passée, comment cette femme est devenue Mienne, comment elle a accepté certaines folies, comment elle s’est offerte à mes perverses envies.

Je ne dirai pas qu’elle s’est jetée les yeux bandés dans cette nouvelle « vie », ni qu’elle en eut la gorge serrée, que certaines choses coulèrent de source alors que d’autres laissaient des traces, non, cela ne ferait que nous écarter de ce que je veux vous conter.

MA Key, celle que je nomme Mienne, que je considère comme ma propriété (au sens noble du terme, de ce à quoi l’on tient, que l’on ne veut pas abîmer) est donc depuis quelques temps entrée en apprentissage, son éducation est en cours et elle est avide de découvertes, se montre volontaire et bonne élève, un vrai plaisir que d’avoir cette disciple.

D’expériences en découvertes, de fantasmes avoués et de plaisirs défendus vécus, elle ose de plus en plus s’affirmer et se surprend d’aimer être dirigée et totalement offerte au moindre de mes désirs. Nous apprenons chacun de l’autre et la relation prend forme et force. La confiance est totale entre la soumise et son Maître.

Elle a besoin de moi, de ma voix, de mon regard, de mes mains, de mon odeur et de mon goût même.
Moi j’ai plaisir à être son Maître, la diriger, la guider… J’éprouve de la tendresse à son égard, la femme me ravit autant que la soumise il faut bien l’avouer.

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