Le spectacle des enfants

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Je n'avais pas encore eu le débrief de Duncan. Il se faisait attendre cet idiot ! Et pourtant ce n'était pas faute de le relancer par un petit point d'interrogation. Mon téléphone vibra. Arrête de me harceler ou je te dirai rien. Va plutôt te préparer pour ta fête. Je levai les yeux au ciel. Comment oublier cette fichue fête où j'étais l'esclave personnelle de Brian ? Il me donnait des ordres pour que tout soit parfait. Ce gars était tyrannique.

-Brian.. mais qu'est-ce que tu fais ?
Il était dans la cuisine.

-Bah.. je cuisine.

-Pour 50 personnes ?
-Je fais juste des cookies, c'est bon, c'est pas non plus extraordinaire. 
-Tu as besoin d'aide ?
-Tu peux appeler Paul pour lui demander quand il compte bouger son cul et ramener les fûts de bière ?

Je pris mon téléphone et j'entendis la sonnerie de Paul derrière la porte. J'allais lui ouvrir. Il était en short de bain.
-Salut, tu peux m'aider à décharger la voiture ? 
-Comment tu as fait pour payer tout ça ! Tu es mineur !

-Je connais les bonnes personnes, c'est tout.
-Toi aussi tu fais partie du Wickham's Club ?
Paul me sourit et je le laissai passer avant d'aller dans sa voiture. Il faisait un temps super à Malibu et j'aurais préféré être sur la plage à bronzer plutôt que dans la maison à planquer les trucs de valeurs dans le coffre fort de mon père. 

J'aurais pu ne pas venir, mais l'idée de rester avec Grand-Mère Maddie, de passage en Californie, et Tom pendant toute une soirée m'avait refroidie. 
-Tu arrêtes de rêver McAllister, les gens arrivent dans 3h, et j'ai bien envie d'aller me baigner avant.

Il me parlait comme à un chien. Je n'aimais pas ça du tout. Je pris un carton avec des bouteilles et je les emmenais dans la cuisine. J'étais entrain de mettre des bouteilles au frais quand la voix de Sophie me parvint.
-Salut les jeunes. J'ai eu le droit de venir finalement. Je peux faire quelque chose pour vous aider ou c'est bon ?
-Ça devrait aller je pense, lui répondit gentiment Brian. Ton mec n'est pas là ?
-Il bosse ce soir. Il n'a pas pu se libérer et ça ne le tente pas de faire la route de nuit après une soirée de boulot.
-Normal. C'est dommage.. pour toi je veux dire. 

-Oui, c'est vrai. Je peux mettre ma voiture dans le garage avec la votre ?
-Fais comme chez toi.

Je regardai Brian répondre à Sophie comme si c'était sa maison. Ma meilleure amie, me fit un clin d'œil et je la suivis.

-Il m'agace.
-Ton père le considère comme son fils, il considère ton père comme le sien alors il est aussi chez lui aussi. 
-C'est un tout. Il est insupportable. 
-Arrête. Tu adores faire la fête avec Brian. Regarde à chaque fois qu'on a été à Malibu avec lui.
-Mais c'était en petit comité. Il ne sera pas comme ça avec la moitié du lycée ici. J'ai juste hâte de partir d'ici en fait. Voir Ray, l'embrasser, m'amuser, être en vacances. Cette année a été hyper dure. J'ai hâte qu'elle se finisse.
-Tu sais que théoriquement la fin de l'année c'est en décembre.

-Tu vois ce que je veux dire. Ne me dis pas que tu n'as pas envie que ça s'arrête ? Tu ne vas même plus au théâtre.

Depuis qu'elle s'était fait sucrer son rôle, Sophie n'allait plus au théâtre. Elle avait eu une dispute assez virulente avec son prof d'ailleurs. C'était la semaine dernière. Il l'avait interpellée dans les couloirs devant tout le monde. 

-Mademoiselle Harper, ça fait longtemps que je ne vous ai pas vu au théâtre.
-J'avais d'autres choses à faire et puis, je ne suis pas indispensable pour la bonne tenue d'une séance alors..
-Ne le prenez pas comme ça.
-Prendre quoi comme quoi ?
-Je ne vous savais pas aussi mauvaise perdante. 
-Mauvaise perdante ? Vous avez filé un rôle a une fille qui n'arrive pas à retenir ses tables de multiplications.
-C'est bien ce que je dis. Il aurait été honorable de...
-Honorable ? 

Sophie était du genre à ne se mettre en colère que lorsqu'elle était à bout.. et là.. elle était à bout manifestement.
-Vous savez pertinemment que je méritais ce rôle, tout le monde était d'accord avec ça. 

-Je n'étais pas d'accord. 
-Vous étiez bien le seul. Si nous avions été sur un navire, monsieur, il y aurait eu une mutinerie et vous auriez été éjecté. 

Son prof avait blêmit.

-Mais après, c'est vous le metteur en scène. Vous prenez la direction artistique que vous voulez. Mais ce sera sans moi. 

-Sophie, ne le prenez pas comme ça, vous êtes l'un de mes meilleurs éléments.
-Je n'aurais pas la prétention de l'admettre. Mais la question que vous pouvez vous poser, peut-être, c'est pourquoi l'un de vos meilleurs éléments n'a pas de rôle dans votre représentation, non ?

J'étais juste à côté d'elle et je ne l'avais jamais entendu parler à un adulte sur ce ton. D'ailleurs, certaines personnes s'étaient arrêtées pour l'écouter. 

-Vous savez qu'il faut savoir faire des compromis.
-Vous dîtes ça parce que vous couchez avec sa mère, c'est tout ! 
-Sophie ! Je ne vous permets pas de me parler ainsi.
-Vous n'êtes pas prof dans cet établissement, alors je m'en contrefous. Vous ne pouvez pas me coller. 
-Bien sûr que si je le peux. Mais je ne veux pas en arriver là. Écoutez, allons dans mon bureau. 
-Pas la peine. Je ne mettrai plus les pieds pour cette mascarade qu'est le théâtre avec vous. C'était injuste, vous le savez pertinemment. Je sens que ça va être une horreur, je ne préfère pas m'associer à ça. Mes parents se sentiront obligés de venir si je joue un rôle là-dedans et je ne veux pas qu'ils en soient affligés. Et croyez moi, ça pourrait mettre fin à votre carrière.

Son professeur la regarda avec tristesse. J'avais l'impression qu'il l'aimait beaucoup.
-Je suis sérieuse monsieur. Il suffit qu'ils parlent à la mauvaise personne de cette représentation catastrophique et ça pourrait vous retomber dessus. Je préfère vraiment vous épargner ça. Parce que vous n'êtes pas un mauvais prof. Vous avez juste fait un choix pas très judicieux. Maintenant, excusez-moi. Je dois y aller.
Elle m'avait tirée par la main et éloignée du prof. C'était une situation très étrange. Et là, Sophie me regardait bizarrement avant de soupirer.

-Tu as raison. J'ai hâte d'aller en France et de serrer mon frère dans mes bras. J'ai hâte de partir en vacances. Mais je ne vais pas voir Cameron.. il repart au Texas pendant deux mois, en gros et.. il ne sera pas là avec moi. C'est juste chiant. Il va trop me manquer. Et puis toi non plus tu ne seras pas là. 

-Attends, tu vas dans la ville de l'amour et toi tu penses que tu vas t'ennuyer. Et puis au pire, je reviens en Californie normalement. On pourra toujours se voir. Et puis les garçons restent ici un petit moment. Ils vont travailler. Tu pourrais peut-être passer un peu de temps avec eux si je ne suis pas là.
-C'est vrai ça. Après le Med Camp, je vais en France pendant trois semaines. Je vais voir avec Brian alors. 
-Ou avec Paul.
-Je préfère voir avec Brian; 
-Est-ce que tu me caches un truc Sophie ?
-Sur Paul et moi ? Absolument rien. Mais je pense que Brian va voir avec Jay. Ce sera plus facile pour lui de regarder l'emploi du temps. 

Elle avait raison et rentra dans la maison avant moi. Moi, je restai un moment à regarder la rue déserte. Dans quelques heures, elle serait pleine de monde. Et je ne me trompais pas. Tous les Juniors du lycée s'étaient donné rendez-vous chez moi. Et la fête battait son plein. Si je n'avais pas été avec Sophie, je me serai ennuyée. Et ce, jusqu'à ce qu'on me bande les yeux. Je me retournai et je vis mon cousin Duncan. Je le serrai contre moi.
-Où est ta copine ?
-Chez elle. Ce n'est pas ma copine, juste une fille avec qui je couche et fais les courses..
Je levai le sourcil.
-Bon, okay. Laisse-moi. Sophie, toujours aussi mignonne. On danse ?
-Personne ne danse.
-Et alors, on est chez nous, que je sache, rétorqua Duncan. Je vais monter le son, je reviens. 

Sophie siffla et se retrouva rapidement contre mon cousin. Leur danse était presque sensuelle. C'était étrange parce que je savais qu'il n'y avait strictement rien entre eux. Le simple fait de les voir danser entraina certaines personnes à faire de même. Duncan m'attrapa par la main et me fit tourner. 
-Selfie les meufs. C'est juste pour dire à John que tout va bien. 
Il sortit son téléphone et nous prit en photo alors que nous faisions des grimaces, avant de la poster sur Instagram. Il interpella Brian qui passait par là et ils se prirent dans les bras l'un de l'autre. Ils avaient l'air proche. Depuis que Duncan était arrivé, la fête me semblait moins saoulante. Sûrement parce qu'il me gardait à l'œil et que je profitai de lui pleinement. Nous fîmes une partie de billard et il gagna de justesse. Nous étions avec Sophie dans la salle de jeu du haut. Il n'y avait personne et nous étions tranquilles. 
-Alors Sophinette, comment va ton copain ? tu as enfin couché avec ou pas ?
Sophie me fusilla du regard.
-Meuf, tous tes potes l'appellent Punette, je voulais savoir si c'était le cas ou pas. Je suis un peu comme un grand-frère, tu peux tout me dire.

-Non, on a pas encore couché ensemble mais je préfère attendre.
-Libre à toi Sophinette. Et pour ta gouverne Sarah ne m'a pas parlé de Marc alors elle allait pas parler de ton copain. 
-En parlant de Marc, qu'est-ce qu'a dit Papa sur lui ?
-Il m'a dit qu'il savait que Marc était un gentil garçon et qu'il espérait qu'il avait plus hérité de Line que de Benjamin. Il ne s'est pas étendu sur le sujet. 

-Hum. Ça veut tout et rien dire ça. En fait, parait que tu as continué le mur des conquêtes ?
-Oui, et ?

Je me redressai sur mon fauteuil alors que Sophie se penchait sur le billard.

-Je me disais qu'on pouvait s'en faire un de notre génération au lieu de squatter celui des parents. 
-Je ne pense pas que tu l'alimenterais beaucoup.
-Et bien on met tout le monde dedans. Sophie, Brian, Paul, toi et moi. 
-Hum, je vais en parler aux garçons alors. Je te rappelle que le mur des conquêtes ou un carnet des conquêtes, il faut détailler un minimum, donner des surnoms, etc..

-Je m'en doute. 
-Il faut des photos. Tu serais prêt à mettre une photo de Marc ?
-Papa a dit que..

-Oui, mais c'était l'ancienne génération. Les ex s'accumulent et leurs photos aussi et..
On frappa à la porte et Paul arriva suivi de sa copine. Cette dernière me dévisagea.
-Je savais bien qu'il y avait un billard, on peut s'incruster ?
-Oui, de toute façon, j'allais aller me baigner perso, répondis-je. 
Duncan leva le sourcil et acquiesça. Il ne savait rien de l'histoire avec Chris. Je la frôlai avant d'aller dans ma chambre. Je l'avais fermée à clef. Je ne voulais pas que des inconnus baisent dans mon lit. J'enfilai un maillot et je pris une serviette, avant de rejoindre Sophie qui parlait avec Cathy un peu plus loin dans le hall. Je tombai sur les copines de Chris.
-Tiens qu'est-ce que tu fais là Troll Snot ?
Je stoppai net et je me détournai.
-Je suis chez moi.
L'une des filles que j'avais surnommé Tic me regarda avec son air bovin. 
-On est chez Brian.
-On est chez John McAllister et John McAllister c'est mon père, connasse.
-Attends, tu me traites pas. 
-Je te traite comme tu veux. Si j'ai envie de te traiter de grosse pute je le fais compris. Ma maison, mes règles. 

Elle me bouscula. 
-Tu sors d'ici, claqua la voix de Brian juste derrière moi.
Attends, il me parlait à moi ? Je me détournai et je le vis fixer d'air air froid la copine de Chris et d'Alex. 

-Mais Brian...
-Tu crois franchement que je te permettrai de brutaliser Sarah devant moi alors même qu'elle est dans sa maison ? Tu rêves. Maintenant, tu prends ton sac, ton manteau et tu dis au revoir et tu dégages d'ici. 
Elle était dégoûtée. Brian me prit par le bras et m'emmena dans un coin où il y avait moins de monde.
-Merci Brian.
-C'est normal Sarah. Je pense quand même que tu devrais les éviter pendant le reste de la soirée. Autant je peux leur dire de partir quand elles sont dans le jardin ou la maison mais pas ailleurs.. tu comprends ?

-Oui. Merci quand même.
-Bonne baignade. Je viendrai peut-être piquer une tête tout à l'heure.
Il me sourit avec les yeux et interpella une personne derrière moi. Je filai avec Sophie et Cathy sur la plage pour me baigner. Il y avait des grosses vagues, probablement dues au vent qui soufflait très fort. La sensation de plonger dans une vague est inimitable. Je ressentais une véritable sensation de liberté. j'entendis le rire de Sophie derrière moi. Cathy était trempée et riait à la folie. Comment cette fille si cool avait pu tomber dans les filets de l'ex d'Alexandra ? Nous retournâmes un peu sur la plage pour nous sécher et nous partîmes nous promener. Son petit ami nous avait rejointes et mon cousin aussi. Il avait placé un bras protecteur autour de nous.
-Ça vous dit d'aller dans un bar tous les trois ? Un bar karaoké.
-Tu sais que des gens sont susceptibles de nous reconnaître ici ?
-Et alors ? 
-Toi tu as juste envie d'avoir un partenaire sexuel pour la nuit.
-Oh non. Y'a un tas de filles qui m'ont fait un rentre dedans pas possible. Tu as une quantité de.. comment dit John déjà ? Chagasses, dans ton lycée. Je me suis juste dit que vous auriez envie de faire autre chose..
-Perso j'ai la dalle. Achète moi un hot dog et on sera quitte Duncan, lui répondit Sophie.
-Ça me va. J'ai ma carte sur moi, on va juste aller à un distributeur. 

Nos hot dogs en main, nous nous rendîmes sur la jetée.
-C'est qui le gars chez qui tu vas dans les Hamptons ?
-Un super ami qui aimerait avoir ton contact parce qu'il aimerait aller à Yale. Je te le présente si tu restes un peu à New-York avec Papa et moi. 
-Pourquoi pas ! Je vais surtout rentrer chez moi. À Yale j'entends, j'ai du ménage à faire et je dois passer voir Grand-Mère Picsou aussi. Tu vas faire quoi pendant tes vacances Sophie ?
Je me levai pendant que ma meilleure amie racontait ses projets de vacances. Je regardai l'océan et mon esprit dériva vers Chuck. Était-il rentré de France ? Je n'avais pas eu l'occasion de lui reparler depuis un petit moment. Ray m'avait dit qu'il restait encore un peu en France pour ses cousins. Je regardai mon téléphone. Je n'avais pas encore enlevé le message. Et je ne l'avais pas écouté non plus. Je plaçai mon appareil sur mon oreille. Une voix assez similaire mais un chouia plus aigüe bourrée m'interpella.. en français. Salut, Sarah.. je m'appelle Pierre et je voulais te dire que tu es dans les contacts favoris de Charles, mon cousin. Et genre, il ne veut pas nous dire.. 

Il y eut un éclat de rire et j'entendis une chaise tomber.

Nous dire si tu es genre, sa copine, ou genre son plan cul. En tout cas, tu es très très..

J'entendis la voix de Chuck lui hurler de raccrocher. 
mignonne, même méga bandante et si tu me plais à moi, ça veut dire que tu lui plais aussi et... je te laisse ! 
Je n'entendais plus rien mais la communication n'était pas coupée. En fait, en me concentrant j'entendais juste Chuck qui vociférait un truc comme « Rendez-moi mon téléphone bande de connards ». « Raccroche putain» J'entendis alors quelqu'un me parler dans ma langue.

Salut, moi c'est Luc, mon petit frère n'a pas calculé que si tu es américaine, tu parlais peut-être pas français mais..
Il éclata de rire.
Vu le foin que nous fait Charlou, tu dois vraiment lui plaire. Il pète parfois des câbles et il sait pas faire sa lessive tout seul mais il est gentil. Alors si tu veux sortir avec lui et lui apprendre qu'on ne met pas sa chaussette rouge avec la chemise blanche de son cousin, ce serait cool. Et puis, c'est un Grasset et je me base sur ma propre expérience, ce doit être un putain de bon coup au lit, alors, garde-le même pour le plai...

La conversation raccrocha. J'étais morte de rire et je compris pourquoi Chuck ne voulait pas que j'écoute ça. Je n'étais certaine d'avoir tout compris et je me tournai vers Sophie mais elle était occupée. Tant pis. Ce n'était pas grave. J'effaçai le message. Vu le foin que nous fait Charlou, tu dois vraiment lui plaire. J'étais hilare. Ils n'avaient pas pensé que c'était parce qu'ils avaient son téléphone qu'il était entrain de péter un câble. Le pauvre. J'avais un autre message de sa part.

Bon, Sarah, je ne sais pas si tu as écouté ce message juste avant, mais je suis vraiment désolé, j'espère vraiment que tu l'as pas pris mal. Ils sont adorables mais dès qu'ils boivent, ils peuvent rapidement devenir vraiment lourds et.. je sais pas ce que t'as dit Luc mais.. si tu pouvais oublier toute cette conversation, ce serait sympa. Encore désolé. Bises.

Je n'avais manifestement pas écouté mon répondeur depuis longtemps. J'avais un autre message de Clive me donnant des détails sur le bal de promo. Ne fais aucune dépense, j'ai une amie qui est styliste et je suis certain qu'elle te trouvera une superbe robe pour l'occasion. Ray arrive, je te laisse, à plus Sarah ! 

Il était très gentil. Mais j'avais bien l'intention de faire du shopping à New York et de revenir avec un tas de vêtements. De toute façon, j'avais encore des habits chez Grand-Mère, j'allais partir avec mes maillots et j'achèterai tout sur place.

-Sarah ? 

Je me retournai vers Duncan.
-Alors ce bar ?

J'acquiesçai et nous nous retrouvâmes dans un bar non pas karaoké mais latino. C'était amusant. Un gars gentil m'initia au tango. C'était amusant et je retrouvai même une fille que j'avais rencontré à Santa Monica le jour où je m'étais amusée dans le bar. D'ailleurs, elle tapa dans l'œil de Duncan. Du moins, c''est ainsi que je perçus le fait qu'ils s'éloignèrent à un moment donné vers les toilettes. Je me demandais ce que ça faisait d'être un Duncan. J'avais l'impression qu'il couchait toujours sans penser aux conséquences. Quand il revint, il souriait comme un idiot.
-Je te comprends pas. Tu n'as pas peur qu'une fille tombe enceinte comme ça ?
-Heu.. avec une fellation, c'est pas possible. Mais c'est gentil de t'inquiéter. Je mets toujours des préservatifs. Et s'il a le malheur de craquer ce qui m'est arrivé une seule et unique fois, le lendemain, j'ai acheté une pilule du lendemain à la demoiselle et elle l'a avalée devant moi. Voilà. Fin de l'histoire. Je l'ai revu 6 mois plus tard et elle était toujours aussi mince.

Mon téléphone vibra, c'était mon père. il voulait parler à Duncan. Sophie était entrain de danser.
-Salut oncle John. Oui, on est dans un bar latino pour danser la salsa. Non, bien sûr que je ne bois pas. Oui, je veille sur Sarah. John, c'est quoi le souci au juste, répliqua sèchement mon cousin. Il ne me semble pas t'avoir un jour laissé penser que je ne pouvais pas prendre soin de.. Tu es relou John. Qu'on se le dise. Tu m'énerves. Mon père ne m'a pas fait pas confiance, je pensais que toi au moins ce serait le cas. Ouais c 'est ça. 

Il raccrocha et me rendit mon téléphone. 
-Comment ça ton père ne te fait pas confiance ?
-Disons que mon père se permet de me faire des réflexions que me font douter de la confiance qu'il place en moi. 
-Je pensais que vous vous étiez réconciliés à Pâques.
-Je.. c'est plus compliqué Sarah. Disons que mon père est peut-être plus.. expressif que le tien et je crois que la grossesse de Maman l'inquiète parce qu'elle est fatiguée. Et comme il ne veut pas l'accabler, il déverse son stress sur moi. Et la dernière fois que je suis rentré chez moi, il m'a saoulé avec les jumelles. En mode, je paye une babysitter pour les garder alors que j'étais là. Je les emmène au cinéma, il me laisse 15 messages sur le répondeur. Et là John fait la même chose. Je ne suis apparemment pas digne de confiance pour les membres de ma famille parce que je couche à droite et à gauche, exactement comme eux à mon âge. 
-Je te fais une confiance absolue Duncan. Tu me demanderais de me jeter d'un pont, je le ferai. 
-Tu me fais flipper Rara.
Rara, il m'appelait comme ça quand j'étais petite. 

-Mais je comprends, reprit-il. Tu es une fille bien. On devrait rentrer pour voir si Brian n'a pas cramé la baraque. Sophinette ! 

Ma copine lâcha son partenaire de danse et arriva vers nous.
-On décolle ? Cool ! J'ai mal au pied les mecs. 

Duncan la prit sur son épaule et elle hurla de rire. Il la ramena comme ça devant la porte de chez nous. En fait, je n'avais pas envie de faire la fête avec la moitié de mon lycée. Pas du tout. J'avais juste envie de me mettre dans ma chambre et de dormir. Mais y'avait un bruit de dingue.
-Duncan, est-ce que tu as ta carte bleue avec toi ?
-Heu.. oui. 
-Est-ce que tu peux me la passer pour que je me paye une chambre d'hôtel ? Je suis claquée et j'ai pas envie de rester.
Il prit son portefeuille et sortit une petite liasse de billets qu'il me tendit.

-Tiens. Tu veux que je t'accompagne ?
-Non, on va y aller avec Sophie, c'est tout. On se voit pour le petit déjeuner, okay ?

Je l'embrassai et Sophie et moi, nous retournâmes dans la rue.
-Tu es l'air crevée ma pauvre. 
-C'est à cause de ce que m'a dit Duncan. Il pense que son père ne lui fait pas confiance. Je vais essayer d'appeler papa mais je ne veux pas que Duncan m'entende.
-Fais-le maintenant.. le temps que je paye la chambre d'hôtel. 

J'acquiesçai et je m'assis sur un banc devant l'hôtel.

-Papa ?
-Salut Sarah.. il y a un souci ?

-Pourquoi tu en veux à Duncan ?
-Je n'en veux pas à Duncan, je me suis juste demandé ce que vous faisiez dans un bar alors que vous êtes mineures. C'est tout à fait légitime.
-Oui, mais tu sais que Duncan a l'impression que plus personne ne lui fait confiance ? 
Mon père ne dit rien.
-Je te jure que je dis la vérité.
-Je te crois. Mais je ne comprends pas pourquoi il le prend comme ça.

Mon père semblait vraiment embêté.
-Je crois qu'oncle James est assez dur avec lui. Duncan m'a dit que ton frère stressait à cause de la grossesse de tante Valentina et du coup il se décharge sur lui. Je crois que ça le.. stresse. Tu devrais l'appeler. 
-Je comptais le faire pour me plaindre de son fils. Je vais peut-être pas le faire finalement. Duncan est dans une mauvaise passe. Il a besoin de moi je pense. Il est à côté de toi ?
-Il vient juste de partir, il nous a escorté jusqu'à l'hôtel. Je suis claquée. On se parle demain Papa ?
-Avec plaisir. Je t'aime.
-Profite quand même de Mary, hein...
-Ne t'inquiète pas pour ça, elle veut te parler apparemment. Mon amour, je peux te piquer ton téléphone ? Je t'aime Sarah.

-Ouais ouais. Passe-moi ta femme. 
-Salut ma petite chérie, comment tu vas ?
-Je vais bien Mary et toi ? Vous profitez de votre week-end à Kernville ?
-Oui. Je ne sais pas pourquoi les hommes de notre famille nous emmène là-bas en week-end, mais c'est très beau.
-Je crois savoir. C'est très reposant. Tu vas en revenir revigorée. Brian et moi étions dans le bungalow le plus éloigné.

-Sérieux ? Nous aussi.
-Vous avez de la chance. Qu'est-ce que tu voulais me dire ?
-Je voulais te souhaiter une bonne nuit, c'est tout. Et te dire que j'ai glissé un cadeau pour toi dans ta petite valise. Voilà. 
-Okay. Je t'aime, bises, Sophie revient vers moi.
-Ciao.

Elle raccrocha et une fois allongée sur le lit de l'hôtel, je n'avais plus envie de dormir. Il l'avait amenée à Kernville.. dans notre bungalow. Je pris mon téléphone et j'envoyai un message à Brian. Sa réponse ne tarda pas. Sans déconner ??? Ils vont baiser dans notre lit. On ne va plus pouvoir y retourner XD. Passe une bonne nuit. J'éclatai de rire et je ne tardais pas à m'endormir avec un grand sourire sur les lèvres..

Mais le lendemain matin, en voyant l'état de la maison, mon sourire disparut. C'était le bordel. Il y avait des gobelets un peu partout, de la bouffe écrasée, des gens qui dormaient dans le jardin.
-MILLER ! hurlai-je. 

Je me rendis dans sa chambre et je le trouvais entrain de ronfler en travers de son lit, complètement nu avec une Alexandra tout aussi nue sur lui.
-Brian. 
Il grogna et ouvrit les yeux. Il repoussa sa copine sur le côté et s'enroula dans un drap tant bien que mal.
-Quoi ?
-Tu as vu l'état de la maison ?
-John a dit qu'une équipe de nettoyage passerait vers 11h pour tout nettoyer.
-T'es sérieux là ?
-Ouais. C'est tout ce que tu voulais ? Avoue, tu voulais juste me voir à poil.

Brian eut un sourire arrogant.
-J'ai dormi avec toi, je te rappelle, et je n'ai rien senti à mon réveil alors tu voir à poil.. ça doit pas être si mirobolant que ça.

Il me montra l'intérieur de ses deux mains, preuve qu'il venait de lâcher son drap. Brian était à poil devant moi et je sentais le rouge me monter aux joues.
-Pervers.

Je tournai les talons et je l'entendis rire. Je claquai la porte et je retrouvai Sophie dans la cuisine avec Paul McDust complètement défoncé.Il avait l'air d'un zombie.
-Va dormir Paul.
-Je suis trop crevé pour dormir. 
-Tu veux une tisane de mélisse ? Tu vas dormir avec ça, je peux te le promettre. 
Paul tourna les yeux vers Sophie.
-Vous croyez que c'est efficace ?
-Oui, répondit Sophie. Je vais t'en préparer une. Par contre, tu peux faire un truc pour moi en retour ? Y'a un mec d'hier ultra relou qui n'arrête pas de m'envoyer des messages sur Facebook, tout ça parce que j'ai dansé avec lui.. tu peux lui dire d'arrêter ? Il est dans ta classe.
-Oui. Je vais le faire. Donne-moi ton téléphone.
Elle lui passa et il regarda le nom du gars. Il prit son propre téléphone et l'appela, les sourcils froncés.
-Oui, c'est Paul McDust, j'ai deux trois trucs à te dire. Premièrement, Sophie Harper est prise. Deuxièmement, tu arrêtes de lui envoyer des messages chelous. Dernièrement, si je te choppe à recommencer, je te pète les dents, compris ? Oui, elle est prise. Et même si elle ne l'était pas, elle serait toujours trop bien pour toi. Je ne le répèterai pas une troisième fois : Tu n'envois plus de messages chelous à Sophie. 

Il raccrocha et s'étira.
-Je suis décaaalqué. 
-Merci Paul, sourit Sophie. C'est adorable. Tiens ta mélisse. 

Elle l'embrassa sur la joue et Paul la remercia d'un sourire. Se rendait-elle compte qu'elle n'avait qu'à claquer des doigts pour l'avoir à ses pieds ? il avait l'air totalement accro à elle, le pauvre. Je les laissai dans la cuisine pour répondre à la porte. C'était l'équipe de nettoyage envoyée par mon père. Le temps que je revienne, mes amis avaient disparu. Je montai à l'étage et je les trouvais entrain de parler devant la porte de ma chambre. 

-Tu n'as pas l'impression d'être chez toi ici ? disait Paul à Sophie.

-Si complètement, j'ai l'impression qu'on y passe tous nos WE. Et je pense que je pourrais y passer tous mes week-ends avec vous.
-Pourquoi tu me vouvoies So ?
-Très drôle. Mais oui, c'est vrai j'avoue, j'aime bien passer du temps avec toi Paul, mais pas quand ta copine est dans les parages.
-Ton avis m'importe plus que le sien Sophie. Tu devrais le savoir.. Tu as toujours compté pour moi. Même quand on habitait pas dans la même ville et qu'il y avait seulement Sarah et moi.
-Si je te pose une question franche, tu me répondras, n'est-ce pas Paul ? Est-ce que tu as eu la sensation que je te piquai ta meilleure amie ?
-Non, pas vraiment. Sarah et moi on était vraiment heureux de t'accueillir dans notre groupe. Et.. je suis très heureux de faire partie de ta vie. 

Il l'embrassa sur la joue et ouvrit la porte de ma chambre avec sa clef. Sophie se retourna et me vit. 
-Tu te poses vraiment la question par rapport à Paul et moi ? lui demandai-je

-Je suis arrivée après vous.. je veux dire, pendant les vacances, c'est pas pareil que de vivre avec quelqu'un à l'année. Je lui ai volé sa meilleure amie.
-Non. Tu es entrée dans le groupe. Comme dans le film « Au nom d'Anna ». 
-Tu sais quand même qu'Anna finit avec un des deux, hein.
-Oui, je sais.

Elle me bouscula légèrement et nous descendîmes dans le jardin. Certains se réveillaient et étaient sur le point de dormir.. dont Fred. 
-Super fête, merci de nous avoir invités.
-De rien, tu rentres déjà ?
-Ouais, j'ai un rendez-vous à 14h et je ramène les autres. Sauf si tu as besoin de nous pour le ménage ou..
-Non, c'est bon, y'a une équipe professionnelle qui est là. Rentre bien, on se voit lundi !
Il acquiesça et nous souhaita un bon week-end. D'autres personnes sortirent des chambres et nous fûmes bientôt seuls dans la maison. Alexandra descendit en maillot de bain. Cette fille était très bien proportionnée. 
-Est-ce que vous pourrez dire à Brian que je vais me baigner ?
-Heu.. ouais, il est où ? 
-Parti à la boulangerie ! 
-Okay. Tu as besoin d'une serviette de bain ou quelque chose ?
-Non, c'est bon. J'ai ce qu'il me faut. Merci.

Alexandra venait de me dire.. merci ? J'hallucinai. La porte d'entrée s'ouvrit et Brian entra avec des sachets. il m'observa et me demanda de façon muette si tout allait bien. J'hochai la tête. 
-Je vais me baigner, tu veux venir mon chéri ?
-Heu. plus tard, j'ai envie d'un jus d'orange depuis deux heures. 

Elle passa par le jardin et Brian se dirigea dans la cuisine pour se faire un jus de fruit. Paul descendit quelques heures plus tard alors que Sophie et moi faisions du yoga dans le jardin. Il était lavé, rasé et habillé.

-Je vais pas tarder à rentrer, vous savez où est Brian ?
-Sur la plage avec sa copine. Tu peux me ramener aussi Paul ? lui demanda Sophie. 
-Oui bien sûr. J'ai un rendez-vous en début d'après-midi.
-J'arrive. Va prévenir Brian que nous partons..

J'avais prévu de ramener Sophie plus tard avec Duncan avant de rejoindre notre Grand-Mère qui gardait Tom. Mais manifestement, So ne voulait pas nous déranger mon cousin et moi. C'était très gentil de sa part et même Duncan apprécia le geste alors que nous étions en route vers Los Angeles. Duncan conduisait une Ferrari clinquante qu'il avait louée. Le vent s'infiltrait dans mes cheveux. Une chanson des Atlas Wild Child passait à la radio et je me mis à la chanter. 
-Je peux te confier un secret Duncan ? que tu ne répèteras à personne et surtout pas à un Miller ou s'en approchant ?
-Oui, bien sûr. 
-Je connais les Atlas Wild Child. Et le mec que je veux te faire rencontrer qui veut aller à Yale, c'est Ray McClunsky et je vais passer ma semaine dans les Hamptons avec lui.

-C'est vrai ?? La vache ! T'es sérieuse ! Wow. Mais comment ?
-Par Mary. Et on a sympathisé. Mais je ne veux pas que Brian soit au courant parce que..
-C'est ton jardin secret et tu as peur qu'ils le préfèrent à toi.. c'est ça ? 
-Oui, c'est ça.
-T'inquiète pas. Je peux comprendre. Je ne lui dirai rien. Et du coup, il veut que je le rencarde sur Yale.. pas de souci. Vraiment. Donne-lui mon numéro et tu lui dis de m'appeler quand il veut. Tu fais une tête bizarre.
-Je peux te dire un secret encore plus grand que tu devras répéter à personne, jamais.
-Oui. Balance.
-Il a largué Maeva à cause de nous deux.
-Pardon ? Attends.. New York ??? Naaaaan.

Mon cousin éclata de rire et rejeta sa tête en arrière. 
-C'est juste énorme. En même temps, elle draguait tellement Brian.. c'était hallucinant. 
-Ah ouais ?
-Elle a twerké avec lui. Je te jure, il a failli avoir une érection le pauvre. Il ne savait plus où se mettre. Elle était totalement accro à lui. Je pense qu'à son âge, j'aurais aussi été gêné. 
-Tu étais avec un mec à l'époque.
-J'ai perdu ma virginité avec un mec, je ne sortais pas avec. Mais tu sais Sarah, parfois, je me dis que j'aurais mieux fait d'attendre.
-D'attendre quoi ?
-Avant de coucher avec quelqu'un. Je crois que j'étais trop jeune et c'est pour ça que je suis devenu comme ça.
-Que veux-tu dire ?
-Je.. j'aime le sexe. J'aime vraiment ça. Mais je ne sais pas si c'est normal de ne pas pouvoir se fixer. Je peux vraiment coucher avec n'importe qui, comme si je n'avais pas de limite. Je veux dire, je me suis fait sucer hier soir, j'ai couché avec une fille de ton lycée aussi. Brit quelque chose. La veille, j'étais encore avec la bonne de Picsou. Je ne connais pas l'amour et je me demande si ce n'est pas à cause de ce gars avec qui j'ai couché la première fois. Je n'ai pas attendu d'être amoureux et je crois que ça m'a corrompu. 
-Tu sais Keith. Si tu es malheureux comme tu es ou que tu trouves que ce n'est pas bien ce que tu fais, tu n'es pas obligé de le faire. Tu sais, nos parents passent leur temps à se rappeler leur jeunesse, leurs ex, mais si on regarde bien, ton père t'a eu quand même tôt, il s'est marié dans la foulée. Mon père est sorti avec ma mère, il a toujours été fidèle jusqu'à son décès. Pareil pour leurs amis. Alors, tu sais, leurs fameuses conquêtes qu'ils ont eu entre leurs 15 ans et leur 25 ans, ça me fait doucement rire. Je crois que le seul qu'on pourrait appeler un coureur de jupons, c'est Elijah. Et peut-être Eric aussi. Sachant qu'Eric est célibataire depuis la naissance de Giulia, qu'il était marié avant. Et qu'Eli a toujours été en couple. C'est peut-être ça que tu cherches sans t'en rendre compte ? Une personne pour partager ta vie. Tu ne l'as juste pas trouvée. Mais.. ce n'est pas en couchant à droite et à gauche que tu vas la trouver. C'est sûr. Alors, peut-être que tu devrais vraiment mettre ton plan d'origine à exécution. Ou alors tu te dis que tu te laisses les vacances pour avoir un Summer love, et une fois à Yale, tu reprends une vie saine. 
-Depuis quand tu arrives à nous faire des tirades à la oncle John ?
J'éclatai de rire et lui aussi. Mais je savais que j'avais raison. C'était super d'avoir une personne juste pour soi. Vraiment super. 

Nous rentrâmes à la maison et nous trouvâmes ma Grand-Mère avec Tom dans le jardin.
-Salut les McAllister ! Comment ça va ? lança Duncan en embrassant la mère de mon père. 
-Très bien, répondit Grand-Mère Maddie. Vous vous êtes amusés hier à Malibu ?
-Il faisait un temps superbe. Et vous, vous avez fait quoi de beau ? 
-Grand-Mère Maddie et moi, nous sommes allés au théâtre. C'était super. Et elle m'a aidée pour la chanson. 

-Tu stresses ? lui demanda mon cousin en s'installant sur une chaise longue.
-Oh non. Ça va. Je suis sûr de mon choix. Et comme je l'ai dit à Brian, je me moque de ce que les autres vont dire. 
-Tu as bien raison bonhomme. Par contre, je suis désolé, je ne pourrai pas être là, j'ai un rendez-vous avec des vieux amis et je l'avais prévu depuis des mois. Mais j'ai fait promettre à John de te filmer pour que je vois ça. 
-Ce n'est pas grave Duncan.
-Oui, mais bon.. comme tu seras bientôt un McAllister, va falloir se serrer les coudes tous les deux. On est toujours en minorité. 
-J'avais pas pensé que tu serais mon cousin aussi.
-Et si, tu gagnes un père, une sœur et toute la smala complètement barge aussi. Mais tu m'as aussi je remonte vraiment le niveau. D'ailleurs, j'ai un cadeau pour toi dans mon sac.. va regarder.

Tom poussa un cri et revint avec une petite voiture très jolie. Duncan savait qu'il était fan et qu'il aimait ça. Et puis.. je savais que Tom était entrain de stresser dans le fond. Je n'aurais peut-être pas dû le pousser à chanter devant tout le monde et me contenter de faire comme Brian et l'en dissuader. Cette pensée me rongea les sangs tout le week-end. 

Le spectacle était le mardi et je vis un net changement dans l'attitude de Thomas le lundi. Il était moins enjoué, même s'il souriait toujours. Brian s'assombrissait en voyant son frère comme ça. Même Mary paraissait inquiète.
-Tu sais Thomas, après ton spectacle, je propose qu'on aille dîner juste tous les deux, qu'est-ce que tu en dis ?
-Oh. Oui, pourquoi pas.
-Tu n'as pas l'air bien, continua son frère aîné en prenant une gorgée de tisane. 
-Si si je vais bien. J'ai juste sommeil. Je peux aller me coucher Maman ?
-Oui, bien sûr mon petit trésor.

Elle partit le border.
-Tom s'est fait foutre de lui à l'école à cause de son solo de demain soir. J'ai entendu les enfants. Tu crois que si on l'enlève, nos parents feront une alerte enlèvement ? 
-Oui, je crois. Après Brian, je crois que le mieux pour lui c'est de faire ses propres erreurs. Tu sais bien que ni ta mère ni mon père ne le laisseront se faire maltraiter.
-S'ils agissent comme ils l'ont fait avec toi.. on est mal barré. Si j'avais pas mis mon grain de sel, tu ne serais pas tranquille à l'heure qu'il est. 

Il avait entièrement raison et quand j'en parlais à Ray, le soir venu pour notre conversation du lundi, il avait soupiré et m'avait dit : Je ne sais pas qui a tort et qui a raison, Sarah. Je suis tenté de te dire que tu as raison parce que j'aime la musique plus que tout autre chose. Mais tu sais.. si je n'avais pas eu Clive, je ne sais pas si j'aurais pu le faire seul. Quand on a un groupe avec soi, c'est différent. En tout cas, je vais envoyer des ondes positives dans votre direction. 

Au petit déjeuner, Tom était muet.
-Maman, je ne me sens pas très bien, est-ce que je suis obligé d'aller à l'école aujourd'hui ?
-Tu veux que j'appelle l'école pour leur dire que tu ne viendras pas ce soir ?
Tom nous regarda et secoua la tête.
-Non, ça va. C'est juste que j'ai un peu de stress. Il faut qu'on y aille je vais être en retard.

Ce constat m'attrista beaucoup. Vraiment beaucoup. Mais ce n'était rien en comparaison de Brian qui resta irascible toute la journée. Il envoya même bouler Alexandra qui me fusilla du regard comme si c'était de ma faute. Mais ça.. c'était avant de voir Tom sourire et venir vers nous alors que nous rentrions ensemble à la maison. 
-Je suis content. Ça va aller. J'ai fait les exercices de respiration que m'a conseille Gyôsei tout à l'heure. Maman lui a téléphoné pour lui dire que j'étais en mode panique. C'est ce qu'il m'a dit. 
-Oh. D'accord, sourit Brian. Et tu sais quoi Tom ? Oublie ce que j'ai pu te dire. Tu es le meilleur et je sais que tout va bien se passer. N'oublie pas les paroles.
-Ça ne risque pas. Tu veux bien m'emmener ? Je dois y être dans 45 minutes. C'est moi qui passe en dernier, c'est pas cool, ça !! 

Je déposai mon sac dans l'entrée et je filai dans la cuisine. Mary était entrain de cuisiner. Je l'embrassai.
-J'ai oublié de te remercier pour le joli soutien-gorge que tu m'as offert Mary. Il est super beau. Je l'adore. 
-De rien ma chérie. Tu crois que ça va aller pour Thomas ?
-Oui. Brian lui a dit que tout irait bien pour lui et tout le monde sait à quel point tout ce que dit Brian est bon pour Tom. 

Mary hocha la tête et quand Tom vint l'embrasser dans la cuisine, elle lui glissa qu'il était le meilleur et lui conseilla de faire ses exercices de respiration avant d'entrer sur scène. Elle stressait en réalité, presque autant que Tom devait stresser. C'était son bébé et il faisait quelque chose d'inconnu. 

Dans l'auditorium, nous étions presque dans le fond et mon père avait ramené un caméscope. Il Je m'assis juste à côté de Mary. Brian n'était pas encore là mais il se laissa tomber à côté de moi quelques minutes avant le début du spectacle.

-Je déclare ouvert la première édition des Los Angeles Hunger Games ! lâcha-t-il suffisamment fort pour faire pouffer mon père assis à trois sièges de lui. 

Les enfants faisaient des spectacles tout mignons. On se serait dit dans un show télévisé presque : « mon petit enfant roi a un incroyable talent ». C'était un peu ça en regardant les parents se tournant pour dire aux autres « c'est mon fils, ma fille ». Je me tournai vers Mary et elle parlait avec mon père. Leurs mains étaient nouées. C'était d'un mignon. Je trouvais le temps très très longs personnellement. Ça faisait environ deux heures de spectacle en tout et je m'ennuyais à certains moment. Brian prit carrément son téléphone pour faire une partie de poker en ligne avec Paul. Il y eut une entract et j'en profitai pour aller me dégourdir les jambes dehors et attraper un gobelet de café instantané. 

-Avoue, ça te dégoûte d'avoir des enfants, hein ?
Je me tournai vers Brian, nonchalamment appuyé contre le chambranle de la porte d'entrée.
-Non, mais je plains Tom de passer après tout ce monde, il doit s'ennuyer à mort.
-Il a surtout le temps d'avoir envie de se suicider. Mon pauvre Tom. Je crois que si ça se passe trop mal, on devrait faire forcing pour ne pas qu'il retourne à l'école après. 

-Je suis d'accord. On devrait y retourner maintenant.

C'était cauchemardesque, tous ceux qui chantaient seul recevaient des ricanements désobligeants et ce fut bientôt le tour de Tom. Le rideau se referma sur une petite fille. Quand il se rouvrit, nous vîmes Tom s'approcher d'un micro en trainant un tabouret à côté de lui. Il s'assit dessus. Nous étions dans le fond et Brian siffla ce qui lui fit tourner la tête de Tom. Brian se leva et agita les bras. 
-La chanson que je vais interpréter ce soir est dédiée aux gars de ma famille.

Il avait une toute petite voix et je vis Brian flipper à côté de moi. Il toussa et sa voix douce, enfantine, et claire comme de l'eau de roche retentit.

Oh, misty eye of the mountain below

   

Ed Sheeran. Il avait géré. Mais j'étais surprise. Ce n'était pas la chanson qu'il avait travaillé avec moi. Et ce n'était pas celle écrite sur le programme. À quoi jouait-il ? 

Keep careful watch of my brothers' souls

And should the sky be filled with fire and smoke

Keep watching over Durin's sons

C'est alors que de la musique retentit. Une guitare. Mais pas n'importe quelle guitare. Mon cœur fit un raté. Oh la vache. Chuck était là. Sur la scène. Il avançait doucement et s'installa sur la scène. Quelqu'un vint lui apporter un tabouret et un micro bas pour sa guitare et il s'installa aux côtés de Tom. Sa voix grave se mêlait à celle de Tom dans une harmonie parfaite.

If this is to end in fire

Then we should all burn together

Watch the flames climb high into the night

Calling out father oh

Stand by and we will

Watch the flames burn auburn on

The mountain side

And if we should die tonight

Then we should all die together

Raise a glass of wine for the last time

Calling out father oh

Prepare as we will

Watch the flames burn auburn on

The mountain side

Desolation comes upon the sky

Tom reprit la main, alors que mes yeux étaient obnubilés par Chuck. J'étais choquée. Vraiment choquée.
-C'est pas le mec des Atlas Wild Child ? me demanda Brian.
-Si. Et je crois qu'il vient de sauver la popularité de Thomas.

Brian acquiesça et sortit son téléphone comme beaucoup de personnes dans la salle pour filmer ça. Je le vis sur périscope. Il eut soudain beaucoup de vues. Je reportai mon attention sur la chanson. Tom regardait Chuck. Chuck hochait la tête pour lui dire de continuer et au dernier couplet, Chuck se lâcha. You know I saw a city burning out.. Feel the heat upon my skin, yeeeah. Uuuuuuh uuuh uuuuh uuuh. And I see fire burn, auburn on the mountain side

Il y eut un moment de flottement et il y eut un tonnerre d'applaudissement, des sifflements. Chuck se leva, salua et applaudit Tom. Ce dernier descendit du haut de son tabouret et avança vers Chuck. C'est alors que je remarquai qu'il portait un micro, quand il le retira pour se pencher vers Tom. Il acquiesça, lui glissa deux mots et il se rassit. Tom remonta sur son tabouret. Chuck prit alors la parole, un silence religieux se fit entendre alors qu'il remettait son micro-cravate. Il commença à jouer.
-Cette chanson est pour Mary.
-Et pour Nora, fit Tom.
-Et aussi pour Sarah.

Quand il prononça mon nom, j'en fus toute retournée. Brian le vit d'ailleurs, mais il prit ça pour un délire de fan. 
-Et pour Miko. Cette chanson est pour vous mesdames, et mesdemoiselles. 
-Cette chanson est pour toutes les filles qui ont un jour cru qu'elles étaient pas belles, alors qu'elles le sont, ajouta Tom. I wish I could tie you up in my shoes

   

C'était la chanson de Glee, I feel pretty, unpretty. Tom faisait la partie de Dianna Agron, et Chuck celle de Lea Michele. C'était juste beau. Alors que les dernières notes retentirent, je bondis de ma chaise pour les applaudir. J'étais la seule, mais je m'en moquais. Chuck me vit, et même avec la distance, je vis que le sourire qu'il avait m'était destiné. Ils saluèrent et quittèrent la scène, mais je vis Chuck, sortir son téléphone et se prendre en selfie avec Tom juste avant de retourner dans les coulisses. Le directeur était tout retourné lui aussi. Visiblement, il ne s'y attendait pas. Je n'avais plus qu'une seule et unique envie, aller dans les coulisses. Mais manifestement, les autres aussi. Personne ne voulait partir. Je me tournai vers nos parents.

-Je vais aller récupérer Tom.
-Et avoir un autographe par la même occasion, ricana Brian. 
-Si tu savais à quel point je m'en contrefous d'avoir un autographe de Chuck Grass. 

C'était la pure vérité. Je pouvais en avoir quand je voulais, non ? La foule se dispersa un peu alors que j'avançais. J'entendis la voix de Tom.
-Oh, comme par hasard, maintenant tu veux être mon copain alors que tu m'as dit que j'étais qu'une « baltringue » pour chanter comme ça devant tout le monde ? Tu sais ce que dirait mon frère.. Va ch...
-Tom ! m'exclamai-je pour le couper dans son élan tout en bousculant quelqu'un. Tu as très bien chanté mon chou. C'était génial; C'était très mignon de me dédicacer une chanson, je sais pas si je vais m'en remettre.

Je m'agenouillai à côté de lui pour le prendre dans mes bras et l'embrasser. Je relevai les yeux et je vis Chuck entrain de signer des autographes pour des filles de mon lycée et se faire prendre en photo. Il me vit et arriva vers moi.
-Bonsoir ! 
-Bonsoir ! C'est très gentil ce que vous avez fait pour mon petit frère. Venir chanter avec lui comme ça, c'est vraiment très sympa. 
Il avait compris que nous n'étions pas seuls.

-Oh, de rien. Je passais dans le coin et quand j'ai vu spectacle d'école, je me suis incrusté. Et j'ai vu que la dernière représentation, c'était du chant alors.. il a bien accepté que je chante avec lui. Et je.. bonsoir.

Je me tournai et je vis les membres de ma famille. Brian, avec un sourire goguenard sur le visage à mon encontre. Mary avec un air surpris sur le visage et mon père souriait. 
-Je voulais justement vous demandez si ça vous dérangeait si je prenais une photo avec Tom et que je la poste sur les réseaux sociaux ? 
-Non, pas du tout, répondit sa mère. Tagguez-moi dessus sur Twitter et Instagram Charles. 

Brian sursauta. Charles. Mais pourquoi l'avait-elle appelée comme ça ?
-Heu.. tu le connais ?
-J'ai déjà eu l'occasion de croiser Mme Miller en effet. On évolue dans des sphères assez proches... On ne s'est pas déjà rencontré tous les deux ?
-Heu.. si. À Aspen..
-Oui, c'est ça. Je me disais bien que tu me disais quelque chose. Que vous me disiez quelque chose, reprit-il me lançant un regard en coin qui fit encore plus sourire mon père, au courant de la mascarade. Tu viens Tom ?

Ils refirent un selfie et Chuck le regarda sérieusement après l'avoir manifestement twitté et posté sur Instagram, à en croire la notification sonore reçue par Mary. 
-Tu as un don pour le chant. N'en doute pas. Ne laisse jamais personne te monter sur les pieds ou t'empêcher de chanter. Tu me le promets buddy ?
-Oui.

Ils se tapèrent dans la main et Chuck se releva.
-Peut-être que j'abuse un peu, commençai-je à dire. Mais je peux prendre un selfie avec toi. C'est pour ma meilleure amie. 
-Pas de souci.
Je m'approchai de lui et il proposa à Brian de venir aussi avec nous. Mon selfie en tête à tête avec Chuck se transforma en photo de la fratrie Miller-McAllister prise par Mary sur mon téléphone portable. Je lui pris des mains et j'envoyai un message à Chuck. Toi et moi, faut qu'on parle. Il regarda, acquiesça d'un hochement de tête et nous sourit.
-Je suis désolé, mais je dois écourter avant qu'une horde de paparazzi ne débarque. Par contre Mary, est-ce que vous avez vu le mail... ?
-Oui oui, l'interrompit-elle. Passez demain chez Eighteen et nous verrons ça directement. Vers 15h, ça vous va ?
-Parfait. Passez une bonne soirée et que la Force soit avec toi Thomas. 
Il nous salua tous d'un mouvement de tête et se fraya un chemin vers la sortie. Chuck était à LA et il ne m'avait pas prévenue. J'étais à la fois contente et dégoûtée. Mon père passa un bras autour de moi alors que nous marchions dans le parking. Nous étions montés tous les deux dans sa voiture et les Miller dans celle de Mary. 
-Tu n'étais pas au courant que ton ami était là n'est-ce pas ?
-Pas du tout. Ça se voit tant que ça ?
-Oui, un peu quand on te connait à la perfection comme moi.. Tu vas le voir un peu le temps qu'il reste ici ?

-Je ne sais pas. Tu sais, j'ai pas envie que..
-Que tout le monde sache que tu le connais, même pas Brian. T'inquiète pas, je sais très bien garder un secret.

Il eut un sourire énigmatique et je compris.

-Tu étais au courant !!!
-Qu'il allait débarquer au concert de Tom ? Non. Qu'il était en ville ? Oui. Mais, comme je te l'ai dit, je sais garder un secret. Il m'a dit qu'il voulait te faire la surprise.
-Tu le sais depuis longtemps Papa ?
-Non, juste quelques heures. 
Si mon père savait qu'il était là, sans que Mary le sache, c'était en rapport avec l'hôpital. Son grand-père n'était-il pas à l'hôpital ?
-Oh mon Dieu, son grand-père n'est pas mort ? N'est-ce pas Papa ?
-Non. Il ne l'est pas. 
-Mais c'était lui ta grosse opération du jour, n'est-ce pas ?
-Secret médical, chérie.
Je pris mon téléphone et envoyai un message à Chuck : Si je demande des nouvelles de ton grand-père à mon père, tu vois un problème à ce qu'il me raconte ? Sa réponse ne tarda pas à arriver : « Pas de souci ». Je le montrai à son père.
-Je l'ai opéré aujourd'hui et sa famille est venue. Je ne savais pas si le petit Charles comme il l'appelle allait venir mais il m'a demandé de ne rien te dire. Voilà. Fin de l'histoire. 

Nous allions dîner au restaurant et alors que mon père s'avançait vers sa femme, j'appelai Chuck.
-Salut Sarah ! 
-Salut ! Est-ce que tu peux passer chez moi ce soir ?
-Si j'arrive à échapper à la horde, avec plaisir. Je me suis fait repérer en sortant de l'école.
-Tu préfères que je vienne ? Je peux dire à mon père que je vais te voir dans la suite de tes parents et toi pour papoter.

-Je ne sais pas si c'est prudent pour toi. Tu sais quoi ? Je vais me débrouiller pour venir et au pire, on se donne rendez-vous chez Eighteen demain après-midi ? Tu pourras entrer vu que ta belle-mère y travaille.
-On fait ça alors.

Je raccrochai, assez heureuse de le revoir. Il comptait beaucoup à mes yeux. C'est pour ça que je fus ravie quand il envoya un caillou à ma fenêtre vers 3h du matin. Je ne dormais pas trop absorbée par la série Baby Daddy. Je sursautai comme une folle, ouvrit ma fenêtre en bonne suicidaire que je suis et je le vis entrain de grimper à la gouttière. Il avait un sac à dos.
-Tu te prends pour mon prince charmant ? 
-T'allais pas sortir en nuisette ! Y'a des tarés dans la rue tu sais.
-Il y a aussi des tarés qui grimpent aux gouttières des jeunes filles pour venir les embrasser.. tu ne m'embrasses pas ? 
Il me prit dans ses bras et me colla un bisou sur chaque joue. Il s'assit ensuite sur mon fauteuil de chambre.
-Qu'est-ce que tu fais là Chuck ? murmurai-je en fermant ma porte à clef. 
-Mon grand-père se faisait opérer alors on est tous venus. J'adore mon grand-père tu sais et c'est vrai que ça m'a fait un choc d'apprendre qu'il allait mal alors.. c'était normal pour moi d'être là. 
-Il va comment maintenant ?
-Il va encore mieux que moi. Il a un cœur tout neuf, comme il dit. Ton père a fait des miracles. Après, c'est vrai que Ray et moi on parle beaucoup et il m'avait glissé que ton petit.. enfin que ton..
-Mon père va l'adopter, tu peux dire petit frère.
-Okay, je savais que ton petit-frère allait chanter et j'ai recherché l'adresse pour le spectacle. Je voulais venir voir ça. J'aime bien voir les enfants chanter. C'est tellement.. pur, angélique. Quand les enfants chantent, ils le font sans retenue, ils n'ont pas peur de déplaire. Je suis passé dans les coulisses et j'ai entendu certains de ses camarades qui étaient loin d'être sympa, alors je me suis approché de lui quand il était seul. Et je lui ai demandé si je pouvais chanter avec lui. Il a changé sa chanson juste pour moi. C'est un enfant adorable. 


-Je suis d'accord. Tu lui as sauvé la vie tu sais. Les enfants peuvent être très cruels et.. il est passé de loser à cool grâce à toi. Je ne sais pas comment te remercier.
Chuck me sourit et le luminosité de la lune se refléta sur son doux visage.
-Tu n'as pas à me remercier. J'ai adoré cette soirée et elle conclut une belle journée. Comment vas-tu Sarah ? Tes examens ?
-Oh. Ça peut aller. Je suis contente de te voir Chuck.

Je m'approchai de lui et je m'assis sur le rebord du fauteuil. Il me décala sur ses genoux. 
-Tu m'as manquée. Est-ce que tu repars rapidement ?
-Je ne crois pas. Je serai là pour le bal de promo mais je vais louper sa remise de diplômes. Mes parents ont un concert à New York à préparer alors je vais rester un peu plus longtemps avec mon grand-père. 
-Un concert à New York ? C'est quand ?
-Quand tu seras là. J'ai des places pour toi d'ailleurs. Mon père a insisté, je ne pouvais pas refuser.
-C'est vrai ?
-Je crois que tu lui as fait bonne impression. Une excellent impression même. 
-Je serai avec mon père et peut-être mon cousin. Tu veux rester dormir ici avec moi ? 
-Je ne sais pas si c'est raisonnable. Tu as cours demain,si je ne m'abuse.
-Juste le matin. Je m'envole pour New-York dans l'après-midi. Allez reste avec moi. Y'a pas de problème à dormir à côté de ses amis, n'est-ce pas ?
-Je reste jusqu'à ce que tu dormes et je repartirai. 
Je souris. J'étais contente. Je me mis dans mon lit pendant que Chuck retirait son manteau et ses chaussures. Il se glissa sous ma couette lui aussi. 
-Est-ce que tu t'es bien amusé en France ? 
-Oui, beaucoup. Oh tiens, tant que j'y pense.
Il se releva et prit son sac à dos. Il l'ouvrit et en sortit une boîte.
-C'est pour toi.
-Pour moi ?

J'ouvris la boîte et je vis un magnifique pull marinière. 
-Oh.. merci, il ne fallait pas.
-Tu me l'as demandé pourtant.

J'allumais ma lumière doucement et je le dépliai. Il était doux, et superbe.
-Il vient de Concarneau. Et ça.. ça vient de Paris. 

Il me tendit une boîte et je vis une Tour Eiffel transparente. 
-Elle est en cristal. 

-C'est super beau. Attends, je vais la mettre sur mon bureau. 

Je me relevai et la lueur qui accrochait cet objet était douce. J'aimais beaucoup. Quand je me retournai, il était assis sur mon lit. Il souriait gentiment. Je me jetai sur lui et sans faire attention, je lui donnai un coup dans le torse. Il se mordit la lèvre pour ne pas crier ou rire.. je ne savais pas trop. 
-Désolée.. excuse-moi. Je suis désolée. 
Je posai mes lèvres sur sa joue et il tourna la tête à ce moment là. Nos bouches se frôlèrent et je l'embrassai. J'étais sur lui et je le fis basculer en arrière. Ses mains remontèrent le long de mon corps. Il me retourna et se mit de telle sorte que le poids de son corps ne me gênait pas du tout. J'essayai d'attraper sa lèvre inférieure mais il se recula.
-Je crois que je vais y aller, Sarah.
-Mais.. pourquoi ?

J'étais confuse et je me laissai retomber dans mes draps.

-Tu as un petit-ami et tu l'aimes n'est-ce pas ? On ne met pas en l'air son amour pour quelqu'un pour quelques dizaines de minutes de plaisir. Même si entre toi et moi, c'est.. fantastique.
-Qui te fait croire que c'est ce que je te propose ? Et puis qu'est-ce que tu en as à faire en soi ?
-Honnêtement Sarah. Tu penses que nous aurions pu nous arrêter ? Tu es une jeune femme très attirante. Je ne peux pas le nier. Mais si tu trompes ton petit-ami, tu t'en voudras. Je ne veux pas que tu te sentes coupable de quoi que ce soit. 
-Et si moi j'ai envie de toi ? 
Ça pouvait paraître cru mais c'était ce que je ressentais, même s'il avait parfaitement raison. J'aimais Marc.. et mes hormones en délire me poussaient à coucher avec le sauveur de Tom. Génial. 
-Je ne veux pas que tu t'en veuilles. Et tu m'en voudras aussi d'avoir accepté. 

Je dégageai ma main et je caressai sa joue. 
-J'ai l'impression que tu me connais vraiment bien. Je ne veux pas te faire fuir. Reste un peu avec moi s'il-te-plaît. 

Il acquiesça et il se décala pour que je puisse m'allonger auprès de lui. Il s'installa à côté de moi et je me fourrai dans ses bras. 
-Dors, je veille sur toi. 

Sauf que le lendemain, quand je me réveillai, j'étais toujours sur lui. Il était 8h du matin et j'étais en retard. Je n'avais pas entendu mon réveil. Il dormait doucement à côté de moi. Il avait l'air paisible.
-Chuck ! murmurai-je. Réveille-toi. 

Je le secouai et il ouvrit les yeux.
-Merde. J'ai oublié de me réveiller. 
-Et moi je suis en retard pour aller en..

On frappa à ma porte et la voix de mon père s'éleva.
-Choupi, tu vas être en retard en cours.
-J'ai pas entendu mon réveil, je finis de me laver et j'y vais. 
-Okay. J'y vais moi. On se voit tout à l'heure ma chérie.
-Bonne matinée P'pa ! 

Je me levai, pris des vêtements avant de filer dans la douche. J'enfilai une petite robe, des basket en toile et je vis Chuck entrain de s'étirer.
-Tu peux rester dormir si tu veux.
-Mais non. Je dois aller voir mon Grand-Père. Et puis j'ai bien dormi.. le peu que j'ai dormi. Par contre, je fais comment pour sortir ?
-Ah oui, j'y avais pas pensé. Je reviens dans une minute. Je vais voir qui est là ou pas... Je t'ai sorti une serviette propre pour que tu prennes une douche. 
-Merci beaucoup. 
Il n'y avait que Mary dans la cuisine.
-Tu es en retard Sarah. 
-Où sont les autres ?
-Brian est déjà parti et ton père a pris Tom avec lui pour le conduire à l'école.. pourquoi tu souris ?
-Bah en fait, Chuck est venu à la maison et il s'est endormi dans ma chambre, alors.. 
-Oh. Va le chercher. Il te reste 30 minutes pour aller en cours mais je pense que c'est suffisant pour prendre un petit-déjeuner avec lui. La prochaine fois, préviens-moi avant. 
-Je vais le chercher. Merci Mary.

Quand je revins dans ma chambre, je vis Chuck entrain de s'habiller en sifflotant. J'observai ses muscles légèrement bronzés.
-Tu as besoin d'un peigne ou ma brosse à cheveux va suffire ?
-Je vais te piquer ta brosse. 
Je lui tendis et lui avouai que Mary voulait le voir. Il fut absolument charmant avec elle. Et elle le remercia pour la veille. Il rougit quand elle l'embrassa. 
-Tu es toujours le bienvenue à la maison. On se voit tout à l'heure pour Eighteen ?
Il acquiesça et nous ne tardâmes pas à nous quitter tous les deux. J'allais être en retard en cours mais c'était mon dernier jour, je m'en foutais. Juste avant d'ouvrir la porte pour partir, Chuck se tourna vers moi et m'embrassa tendrement sur la joue.
-On se voit chez moi à New-York. 

Ses grands yeux me fixaient avec beaucoup d'affection et cette petite lueur réchauffa mon cœur pendant toute la matinée. Oui j'allais le voir chez lui, dans son élément et j'avais hâte d'y être.


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