Bakersfield

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-Vous allez où déjà ?

-À Santa Monica. Papa, ça fait 3 fois que je te le dis. Marc vient me chercher après le lycée et on file à Santa Monica et on sera là, dimanche, sans faute. 

-Pourquoi il ne vient pas te chercher à la maison plutôt ? Tu n'aurais pas à emmener une valise au lycée comme ça..
-Pour que tu lui fasses peur et que tu le soumettes à un interrogatoire ? Pas question. Déjà, on ne part qu'à 30 minutes en voiture de la maison pour ne pas que tu pètes un câble..
-Ne me parle pas comme ça Sarah.
-Pardon. Je disais qu'on part pas loin en cas de souci alors laisse-nous un peu. Je t'aime mais tu es sur-protecteur depuis deux jours. C'est relou.

J'embrassai mon père et lui piquai un morceau de pancakes avant d'y aller. J'avais fait un sac où j'avais mis un peu de tout dedans. Sophie venait me chercher en voiture. Elle ne m'avait pas reparlé de la conversation avec Brian sur Paul. Pas un mot. 
-Vous avez de la chance d'aller à la plage, il fait méga beau.
-Papa m'a donné la carte de secours, il a l'air.. inquiet. C'est trop bizarre.
-Il a peur que tu reviennes en cloque.
-Ouais je crois. Tu vas faire quoi toi ce week-end ?
-Je vais garder ta cousine demain soir.
-Pardon ?
-Oui, en fait, ton oncle veut sortir et il était avec mes parents et ils ont dit que je pouvais garder la petite. Ça me va très bien, je vais pouvoir me faire de l'argent comme ça et Lia est super comme gamine. Et dans la journée, ma mère veut encore m'entrainer dans les magasins.
-Encore ? Mais ta mère fait du shopping toutes les deux semaines ou quoi ?
-Ma mère a bousillé un de ses pulls au lavage. Et elle, je cite, « l'adorait ». Enfin, tu imagines le style. Ma mère quoi..

Sophie se gara sur le parking du lycée. Elle avait accepté que je laisse mes affaires dans son coffre. J'allais passer une super soirée et j'avais vraiment hâte. Mais quand j'arrivai pour mon cours d'histoire, je vis le regard haineux d'une des copines d'Alexandra se poser sur moi. Cette fille vint me voir alors que je m'installais.

-T'es vraiment qu'une sale hypocrite McAllister. Sous tes airs de petite fille sage, t'es qu'une garce. 
-Je peux savoir pourquoi tu me parles ?
-Tout le monde sait ce que tu as fait à Chris, et ça ne se passera pas comme ça.
Je levai les yeux vers elle, glaciale. Je la fixai sans dire un mot, sans laisser transparaître la moindre émotion, jusqu'à ce qu'elle baisse le regard.
-Sinon quoi ? dis-je un peu plus fort, ce qui coupa court à toutes les conversations dans la salle de cours. Tu me frapperas ? Tu me couperas les cheveux ? Tu m'écriras dessus avec de la peinture ? Tu me balanceras du soda dans les yeux ? Des vers sur la tête ? Tu me feras virer du lycée ? Qu'est-ce que tu me feras qu'on ne m'a déjà fait ? Je m'en suis sortie à chaque fois. Par contre, si toi tu continues de me menacer, j'engagerai les meilleurs avocats de la ville et si tu crois que je n'en suis pas capable, demande-toi pourquoi la directrice m'a présentée des excuses après m'avoir renvoyée. Du moins, si ton petit cerveau arrive à assimiler cette donnée. Alors, maintenant, tu vas retourner auprès de ton poulailler, continuer à caqueter comme tu sais si bien le faire et tu me laisses en paix. 
-Attends tu viens de me traiter ? 
-Juste pour savoir, comment tu as fait pour dépasser le stade du collège en ne sachant pas que « tu viens de me traiter » n'est pas grammaticalement correct ? Tes parents se sont prostitués pour t'assurer une place ? ajoutai-je plus bas pour qu'elle soit la seule à m'entendre.
Elle se jeta sur moi, je tombais de ma chaise et me griffa la tête, jusqu'à ce que notre prof d'histoire nous sépare. Il me regarda sans comprendre et nous escorta dans le bureau de la surveillante générale. 
-McAllister, encore vous.
-Elle m'a menacée et quand je lui ai dit d'arrêter, elle s'est jetée sur moi et m'a griffée. Je n'ai absolument rien fait. 

Je sentis des larmes de crocodiles couler de mes joues. De toute façon, elle m'avait si bien griffée que j'allais avoir une cicatrice. Elle ne pouvait pas le nier. Et quand elle essaya en disant que j'avais traité sa mère de pute, je relevai les yeux innocemment.
-Je n'ai jamais dit ça. Tu m'as entendu dire « ta mère est une pute »

-Tu..

-Est-ce que je t'ai dit « ta mère est une pute » ? dis-je un peu plus fort.
-Non mais..

-Je ne comprends pas ce que je fais ici. J'ai été menacée, agressée et en plus je serai punie ? C'est profondément injuste.
-Retournez dans votre cours McAllister.
Je me levai et dans les couloirs je sentis un sourire me prendre. Sourire que je retirai en arrivant en cours. Sauf pour narguer Alexandra. La fille qui m'avait griffée revint en cours, elle tirait une tête de six pieds de long. Et ça me fit plaisir. Très plaisir même. 

Je croisai Brian dans les escaliers et il fronça les sourcils. Il toucha ma joue.
-Tu t'es roulée dans les ronces comme Paul dans les Malheurs de Sophie ?
-Si je comprenais la référence ce serait mieux mais non, c'est une copine d'Alexandra et de Chris qui m'a griffée et elle s'est fait coller parce que je suis une très bonne actrice.
-Cool. Je n'ai pas à m'en mêler alors.
-Non. C'est bon. Merci d'avoir proposé en tout cas. 
Il caressa de nouveau ma blessure à la joue.
-J'ai du baume dans mon casier, va en chercher, ça permettra de mieux cicatriser.
Il prit un stylo et écrivit son mot de passe de la semaine. Je le remerciai et j'y allais. Il avait une trousse à pharmacie dans son casier ? Mon père avait déteint sur lui.
-Ryan chéri, 
Je refermai la porte du casier et Alexandra poussa un cri. Je lui avais fait peur.
-Qu'est-ce que tu fais là, toi ?
-Je cherchais un truc dans le casier de Brian, tu sais le fils de ma belle-mère. 
-Tu sais quoi ? Je regrette de t'avoir donné l'adresse de Chris. Je pensais pas que tu étais aussi méchante. C'est un truc de dingue. 
-Alexandra. J'ai dit à Chris que je voulais qu'on arrête cette guerre stupide et que si elle continuait elle allait perdre. Je lui ai dit de réfléchir et de me dire ce qu'elle voulait. Elle ne m'a pas répondu. Ce n'est pas moi qui ai déclaré la guerre. Moi j'ai engagé des pourparlers et elle m'a crachée dessus.. au sens figuré. Alors je n'ai pas à m'excuser. 
-Et qui je dois croire ? Ma meilleure amie ou.. toi. 
-Tu peux croire qui tu veux. Je m'en fous.

Je m'éloignais d'elle et je tombais sur Chris. Il n'y avait pratiquement personne dans les couloirs. Elle glissa son regard sur moi comme si elle ne me voyait pas et elle continua à parler à sa copine. Elle était sérieuse ? Mais quand elle arriva à mon niveau, elle me fit un croche-pieds et je m'étalai dans le couloir. Elle continua à marcher comme si de rien était. Elle voulait jouer à ça, alors ? Je me relevai. Elle allait perdre. J'allais vraiment devoir me venger. Je ne savais juste pas comment. 

Sophie et moi avions décidé de manger à l'extérieur, Cameron avait refusé de nous accompagner, il n'avait pas assez avec lui. J'avais beau lui dire que ça changeait rien, il était fier. Nous allâmes dans le restaurant de burger pas très loin du lycée. 
-Tu sais ce que tu pourrais faire pour te venger ? me dit Sophie en prenant une bouchée de coleslaw. Chris suit un régime liquide et barre en ce moment. Elle se prépare une boisson qu'elle boit toute la journée. Et si on mettait du sirop de sucre dedans ? Elle ne met que des fruits dedans mais.. avec un peu de sirop de sucre de canne, elle va prendre du poids rapidement.
-Je te savais pas machiavélique.

-Tu pensais aussi que je n'étais pas capable de siffler de l'essence et pourtant...
-En fait, je comptais envoyer un mail à Jay pour qu'il pirate l'ordinateur de Chris pour moi, et j'aurais accès à tous ses petits secrets.
-Tu ne crois pas qu'il va le dire à Brian.
-Je ne sais pas... et puis Brian ne me dira rien s'il l'apprend. 
-Appelle Jay tout de suite. Allez, demande-lui.
Je pris mon téléphone. Nous étions en terrasse, assez loin des gens. Je pris mes écouteurs et j'en tendis un à Sophie qui se décala à côté de moi sur la banquette.
-Salut Jay, c'est Sarah ! 
-Salut ! Comment tu vas ?
-Je vais super bien, en fait, j'avais un truc à te demander..
-Je t'écoute... tu as.. 10 minutes, après je vais devoir raccrocher.
Je lui expliquai la situation avec Chris rapidement. 
-C'est la connasse qui t'a insulté chez le glacier ?
-Oui.
-Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Que je pirate son ordi et affiche toutes ses conversations sécurisées sur un site internet ?
-Tu peux faire ça ?
-Ouais bien sûr.
-Je ne voudrai pas que tu aies des problèmes.
-T'inquiète. J'ai réussi à rentrer dans la base de donnée de Facebook sans me faire repérer, je pense pouvoir faire un site internet. Tu peux me dire le nom d'une de ses copines qui la suit ? Je veux dire, un des moutons qui la suit. 
Je lui donnai le nom de la fille de ce matin.
-Très bien. Sarah ? Tu as un bloc note avec toi et ton ordinateur ?
-Oui.
-Tu vas noter très précisément tout ce que je vais te dire et tu vas le faire immédiatement après avoir raccroché. Pour ne pas qu'on puisse retracer cet appel. On ne sera inquiété, ni l'un, ni l'autre.
-Tu es adorable. Merci. Je te revaudrai ça.
-De toute façon, on se voit cet été, je verrai comment tu pourras rembourser ta dette, plaisanta-t-il. 
Sophie commença à rougir et à me lancer un regard amusé.
-Okay, bye.
-Je te préviendrai quand ce sera fait. Salut ! 

Il raccrocha et Sophie fangirla.
-Toi tu as une touche avec monsieur Muscles -Blond.
-Monsieur Muscles-Blond ?
-On a bien vu la même couverture de Eighteen 
-C'est vrai qu'il est gaulé comme Andrew Garfield. Mais je sors avec..
-Han.. Arrête d'être aussi pragmatique, on a le droit de fantasmer sur un beau blond sans pour autant tromper son mec. 

Je la regardai d'un air goguenard ?

-Paul n'est pas si moche que ça.
-Il est carrément beau en fait mais.. non je ne parlais pas de Paul. Comment tu m'as piégée ! s'exclama-t-elle avant d'éclater de rire. Non mais c'est bon, j'ai pas me cacher en fait. Paul est grave craquant. Mais genre vraiment super hot. Mais ça ne veut pas dire que j'ai envie de sortir avec lui pour autant. Mais c'est indéniable qu'il est super hot. Encore plus que son frère.
-Moi je trouve pas.
-Ouais, c'est normal, tu es amoureuse de Marc depuis ta plus tendre enfance. Et puis je ne peux pas dire que je trouve le petit ami de ma sœur plus sexy que son frère. Ça se fait pas. Tu sais que ça fait deux bonnes semaines que j'avais envie de burger ?
-Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? On l'aurait fait plus tôt. 
-Ouais c'est vrai. Mais.. je peux t'avouer quelque chose ? J'ai un peu honte d'avoir de l'argent alors que Cameron n'en a pas. Je veux dire. Je n'aime pas le laisser seul le midi mais parfois j'ai vraiment envie de sortir manger en dehors du lycée. C'est pas facile. D'autant plus qu'il ne veut jamais que je paye.. 

-C'est un gentleman. Il est bien élevé. 
-Ouais mais tu vois la note qu'on va avoir ? C'est ce qu'il gagne en une semaine de travail. Et je sais qu'il bosse pour garder de l'argent pour l'université alors.. Il est très méritant mais.. j'ai honte. J'aimerai pouvoir lui offrir des trucs mais il le prendrait mal.
-Tu en as parlé avec lui ?
-Non. Je ne veux pas le mettre mal à l'aise.
-C'est ton petit ami. Je pense que tu devrais justement lui en parler. 
-Je voulais ton avis sur la question. Tu es toujours de bon conseil. Je vais lui en parler tout à l'heure, je vais chez lui. J'espère que son cousin ne sera pas là, il me fait flipper ce gros tas. 
-Non mais carrément. Comment Cameron peut avoir un cousin pareil ? C'est flippant la génétique.

Mon téléphone vibra. C'était un message de Marc. Il me disait qu'il m'aimait et qu'il avait hâte de me voir. C'était réciproque. C'est d'ailleurs avec beaucoup de plaisir et d'amour que je courus vers lui après les cours. Il était entrain de parler avec son frère et je me jetai dans ses bras. Ses lèvres trouvèrent les miennes. Il m'avait manqué. J'aimais tellement sa peau, son odeur. Il me rendit mon baiser et me souleva sur son capot.
-Alors ? Où est ta valise ?
-Dans la voiture de Sophie, je vais la chercher mais je ne pouvais pas m'empêcher de venir te voir.
-Okay, je vais venir avec toi pour prendre tes bagages, je vais pas te les laisser porter. Je suis content de voir que tu vas bien Paul. Notre mère était catastrophée, limite, elle m'a dit que tu était entrain de mourir. Tu le sens bien de passer le week-end tout seul avec les parents ?
-Je vais aller chez Brian ce soir et je vais bouger dans la journée. 
Je regardai Paul sans comprendre mais j'allais cuisiner Marc pendant notre petit tête à tête. La route vers Santa Monica était très agréable. Je n'arrivai pas à ne pas toucher Marc. Il avait sa main sur le levier de vitesse et je posai ma main sur la sienne. 
-Je t'aime tu sais. 
-Oui, je le sais Sarah. Et moi aussi je t'aime. J'ai reçu un SMS de ton père. Il m'a demandé de prendre soin de toi. J'ai trouvé ça vraiment super que ton père soit aussi inquiet pour toi. Enfin.. je veux dire, il t'adore, c'est super.
-Pourquoi ? ton père ne t'adore pas toi ?
-Si mais tu sais.. mon père...
-Non je ne sais pas justement. Dis-moi.

-Je sais que tu aimes beaucoup mon père.

Il avait un air soucieux sur le visage. Je ne l'avais jamais vu comme ça.
-Et alors ? Marc.. je vois bien que ça te pèse. 
-Je.. Mon père trompe ma mère. J'avais des doutes mais.. Il y a quelques mois, Paul est passé à son bureau et il l'a vu avec cette pétasse qui travaille avec lui. Ils étaient tellement.. proches. C'était révulsant d'après ses dires. Je crois Paul. Il ne serait pas capable de me mentir et il a vraiment été choqué. Et ma mère ne voit absolument rien parce qu'elle vit au pays des Bisounours. Alors, depuis qu'on sait ça, c'est très.. dur de rester dans la même pièce que lui. 
Je me rappelai de cette fois où Benjamin m'avait ramené chez Sophie et que les garçons étaient si froids avec lui. 
-Je lui en veux énormément. Il a toujours essayé de m'apprendre la probité et la fidélité. La loyauté. Et là.. rien, que dalle. 
-Marc..
-Il lui a juré fidélité, putain. C'est sa femme. Ce n'est pas rien. Ce n'est pas juste son plan cul, c'est sa femme et la mère de ses enfants. Il n'a donc aucun respect ? 
-Tu es très blessé. Tu en as parlé avec ta mère ?
-Non ! Bien sûr que non ! Ma mère est hyper fragile. Ça la détruirait de le savoir. Et puis.. je ne sais pas comment lui dire surtout. Et mon père est tellement lourd ! Je crois que le pire, c'est Paul. Il ne peut vraiment plus le voir. Il sait garder ses émotions à l'intérieur de lui, c'est sûrement pour ça que tu n'as rien vu mais.. C'est hyper dur pour lui. Il est tombé de très haut. Je n'aime pas voir Paul dans cet état. Ça me rappelle ma propre impuissance face à ça. Je ne peux rien faire pour qu'il aille mieux. 
Il tenait le volant tellement serré que je voyais ses mains blanchir.
-C'est douloureux de voir son petit frère souffrir et ne rien pouvoir faire pour lui venir en aide. Et puis, tu me disais pour ma mère.. mais moi, je n'ai rien vu, en soi, et je me vois mal demander à Paul de faire ça alors que tout ce qu'il veut c'est.. oublier.
-Tu aurais pu m'en parler avant. Je vais peut-être paraître pour une connasse à tes yeux mais.. ce qu'il se passe dans le couple de tes parents ne te regarde pas. Il ne cessera pas d'être ton père sous prétexte qu'il a eu une aventure extra-conjugale. 
-Dis-moi, que penserais-tu de ton père si tu le voyais avec une autre femme que Mary alors que toute ta vie, il t'a dit que la fidélité était la chose la plus importante en ce monde ? Tu penserais qu'il ment. Et s'il ment pour ça.. sur quoi d'autres a-t-il menti ? Qui te fait croire que j'ai pas des frères ou des sœurs quelque part ? J'ai perdu confiance en lui. Nous avons perdu confiance en lui alors que.. j'ai toujours voulu devenir comme lui. Et là.. tu sais quoi ? On ne devrait pas en parler. Plus maintenant. Ça me rend triste et je ne veux pas t'infliger ça.
-Tu es le gars que j'aime Marc. Toi tu m'écoutes m'épancher sur mes problèmes, je peux t'entendre, t'écouter. Tu peux m'en parler quand tu veux Marc. Sur n'importe quel sujet. Je suis là pour ça.
Marc me caressa la joue et regarda de nouveau la route. Nous étions bientôt arrivés. Il avait réservé une chambre d'hôtel donnant sur la plage. 
-J'adore cet endroit. 
-Moi aussi, ça me rappelle les journées qu'on passait à la plage,enfants, avec Duncan et toi. Tu te souviens quand on jouait au loup sur la plage ? 
-Oui !! Paul perdait souvent. On va se promener ? 
-Tout ce que tu voudras, je suis à ton service pour ce week-end.

Je souris. La dernière fois que j'étais venue ici, c'était avec Chuck. Et là, c'était différent. Je donnai à la main à Marc, c'était tendre, romantique. Nous allâmes nous baigner. L'eau était chaude et c'était relaxant. Il me rattrapa et il m'embrassa. Je n'avais presque plus pieds mais je me sentais en sécurité dans ses bras. Ses cheveux étaient collés sur sa tête. C'était amusant de le voir comme ça.
-On fait la course ? Le dernier arrivé à la plage doit masser l'autre ! 
Je lui enfonçais la tête dans l'eau et je commençais à nager vers le bord ? Il me rattrapa rapidement et je lui fis un croche-pieds pour arriver plus vite. Il me souleva une fois sur la plage et je me mis à hurler de rire. C'était tellement bon de rire comme ça après ce qu'il m'était arrivé au lycée. Brian avait dit une chose sur Paul. Il avait dit qu'il était incapable d'être seul.. et j'avais l'impression que j'étais pareille. Dès que j'allais mal, je me réfugiais dans les bras d'un homme de ma famille. Ou j'appelai Ray, Chuck ou Marc.. J'étais incapable d'être seule. J'étais comme Paul. Marc était entrain d'étaler de la crème solaire sur mon dos et il me massait en même temps. 
-Au moins, si tu rates médecine, tu pourras devenir masseur.
-N'est-ce pas ? En fait, j'ai appris que tu voulais faire un Med Camp ? C'est une bonne idée ! C'est comme ça que j'ai eu envie de faire médecine. 
-Je me dis que c'est une bonne idée. Bon, j'ai déjà assisté à des interventions chirurgicales mais.. c'est différent là je crois. Et puis c'est quoi... 3 semaines ? Je ferai ça pendant que Brian travaillera..
-Brian travaillera cet été ? Ah ouais ? Cool ! Il va faire quoi ?
-Je ne sais pas trop. Il a décidé de faire ça avec son meilleur ami Jay. Je crois qu'il va venir bosser à Malibu. 
-Il a raison de faire ça. C'est gratifiant de gagner son propre argent.
-Tu as déjà travaillé l'été ?

-Ouais, deux étés. C'était sympa. 
-Qu'est-ce que tu as fait avec ton argent ? 
-Hum, je l'ai dépensé, j'ai donné de l'argent à Paul aussi. Et on s'est acheté notre console de l'étage.

-Pourquoi tu lui as donné de l'argent ?
-Pour que ce soit la notre. 
-Tu n'étais pas aussi proche de ton frère quand on était petit.
-Ouais c'est vrai. Mais c'est aussi parce que vous étiez là Sophie et toi. Il n'avait pas autant besoin de moi. Mais.. quand on grandit, avoir un mentor est toujours utile. 
-Ça ne te fait pas bizarre de sortir avec moi alors que tu m'as vu bébé ?
-Je dois t'avouer que la première fois que je t'ai embrassé, ça m'a fait bizarre mais après.. tu n'es plus un bébé en couche. Qu'est-ce que tu fais ?
-Je prends une photo que je vais poster sur Facebook. 
-Tu as du sable plein la tête. 
-Toi aussi ! Allez.. viens.
Il se plaça derrière moi et nous prîmes un selfie ensemble que je publiais immédiatement sur Facebook. Marc l'utilisa en photo de profil. Nous étions beaux dessus. J'avais l'impression d'avoir ma place au soleil. Il n'était pas le seul à rayonner. Nous nous rhabillâmes et nous nous promenâmes avec les pieds dans le sable. C'était super, jusqu'à ce que je sente Marc se raidir contre moi.
-Et merde.
-Quoi ?
-Je les connais, dit-il en désignant un groupe de jeunes. 
-Et alors ? Tu as honte de moi ?
-Non, bien sûr que non. Mais d'une j'ai honte de certains de mes potes et de deux, y'a mon ex. 
-Ah.
Je me renfrognai.
-On fait demi-tour ?
-Oui, je veux bien, dit-il.
Sauf que c'était trop tard. Ils nous avaient vu et ils l'interpellèrent. Il eut un sourire de façade et nous nous rendîmes vers eux. L'ex de Marc me fixa et me jugea. C'était très désagréable. Je me souvenais d'elle au lycée. La reine des Cheerleaders. Une Alexandra puissance 1000. Elle était Grande, ultra-mince et blonde. Cette fille ne savait pas ce qu'était un bouton ou les excès de sebum. Elle avait une coiffure impeccable.. et elle ne me salua même pas. Mais par contre, elle se suspendit au cou de mon mec. Marc semblait vraiment gêné et mit fin rapidement à cet étreinte.
-J'ai l'impression que tu encore pris du muscle.
Elle lui tâta les bras et Marc me lança un regard excédé.
-Ouais, j'ai été content de vous revoir mais Sarah et moi, on va y aller.
-Non mais tu plaisantes Marc ?! On ne s'est pas vu depuis août ! On a des tas de choses à se dire ? Nous sommes amis n'est-ce pas ?
-J'en suis certaine, dis-je, mais nous avons une réservation, nous devons y aller.

-Oui, tout à fait. Vous restez longtemps ?
-Juste ce week-end, répondit la jolie blonde. 
-On se recroisera peut-être alors.. répondit Marc en reprenant ma main dans la sienne. Bonne soirée ! 

Il m'attira vers lui et nous étions à peine éloignés qu'il se pencha vers moi.
-Une réservation ? Tu es géniale. Si tu savais comme je t'aime.
Il m'embrassa et je me mis à rire. 
-Je suis désolé de t'avoir imposé ça.
-Tu ne pouvais pas savoir mon chéri. Alors ? On fait quoi maintenant ?
-J'ai une surprise pour toi. Mais avant.. tu as faim ?
-J'ai envie de manger des hot-dogs assis sur le ponton.
-On va le faire. 
Et nous le fîmes. Je ne pensais pas que Marc pouvait faire des trucs pareils, manger salement sur un ponton face à la mer. Il avait même utilisé sa fausse carte d'identité pour acheter des bières. 
-Comment as-tu obtenu ça ? 
-J'ai payé.. 200$ un gars au lycée. Son petit traffic était hyper lucratif et l'est toujours.
-Mais..
-Je faisais parti du Wickham's club, il y avait quelques privilèges... 
Je pris une bouteille de bière et nous trinquâmes. 
-Je pensais pas qu'on pouvait faire ça avec son petit-ami.. manger des hot-dogs et boire de la bière comme ça.C'est un truc de pote normalement, non ?
-Dans petit-ami, il y a ami. Si on ne peut pas être comme ça ? Et parler de tout et de rien.. ça ne sert à rien.. Je veux dire, je ne sors pas avec toi pour le sexe. C'est formidable cela dit le sexe avec toi. Mais tu n'es pas un vagin sur patte. Tu es une jeune femme, un être unique et passionnant. J'ai beaucoup de chance de t'avoir. 
Je rougis et lui souris. 
-Alors, c'est quoi ma surprise ?
-On passe notre temps à faire des choses que j'aime, alors j'ai pensé que ce soir, on pourrait faire des choses que toi tu aimes..

Il m'emmena dans une patinoire. Je lui sautai dessus pour l'embrasser.
-Je sais qu'avec ta punition, tu n'as pas pu aller patiner. Alors.. je me suis dit que tu aimerais qu'on fasse ça tous les deux. Je ne sais pas danser sur la glace, mais je me débrouille. J'ai envie de te voir libre et heureuse.
Il me laissa faire. Tourbillonner, sauter, danser. Je savais que certaines personnes me regardaient. Comment avais-je pu mettre ça de côté toutes ces années ? Je ne devais vraiment pas aller bien. Le patinage artistique me faisait vibrer. C'était le premier métier que je voulais faire. J'étais heureuse sur la glace. J'ouvris les yeux et je vis Marc entrain de me regarder. Je patinais vers lui et je le pris dans mes bras.
-Tu es gracieuse, tu sais ? C'est impressionnant ce que tu fais.
-Merci. Quand tu penses que je n'en ai pas fait depuis des années. J'ai pas trop perdu ! 
-Absolument pas. Tu m'apprendrais à tourner sur un pied comme ça ?
-Oui, bien sûr. Viens. 

Il était nul et il tomba tellement de fois qu'il finit par en pleurer de rire. Moi aussi d'ailleurs, je n'en pouvais plus. C'était hilarant. Quand nous sortîmes de la patinoire, j'étais heureuse, Marc riait et tout allait pour le mieux. J'avais envie de faire un bain de minuit. 
-Si tu es capable d'y aller nu, j'y vais nue..

-Okay. Pas de souci. Je le fais quand tu veux. 
Marc commença à se déshabiller et il se jeta nu dans l'eau. Je le suivis et je l'embrassais.
-J'ai envie de toi..
-Heu.. Sarah. Je sais que théoriquement il y a une première fois à tout mais.. dans l'eau salée, je suis pas sûr que ce soit une bonne idée.. par contre.. j'ai vu qu'il y avait une baignoire dans notre chambre..
-Je t'aime putain. Tu as vraiment envie de tout faire pour me faire plaisir, n'est-ce pas ?
-Oui. J'en ai envie.. On remonte sur la plage ? Heureusement qu'on a encore nos serviettes..
Enroulée dans ma serviette, je me sentais bien. Il faisait encore chaud alors que le soleil avait disparu et que la lune brillait dans le ciel étoilé. Nous rentrâmes à l'hôtel et Marc me rejoignit dans mon bain. Il m'avait apporté une tasse de thé. C'était super agréable. Il m'embrassa sur l'épaule en s'installant derrière-moi. 
-Alors finalement, tu gardes tes cheveux longs ou tu les recoupes ? Tu hésitais à un moment donné..
-Je pense que je vais me faire des extensions le temps que mes cheveux repoussent complètement. J'ai envie d'avoir les cheveux longs. Je vais demander à Elijah de me prendre un rendez-vous chez le gars qui m'avait coupé les cheveux... pourquoi ? Tu préfères quand j'ai les cheveux courts ?
-Peu m'importe. Je n'ai pas vraiment d'avis. Je t'ai aimé avec tes cheveux longs et avec tes cheveux courts. 

Il prit un peu de shampooing et me lava les cheveux. 
-C'est bizarre comme situation.
-Non pas tellement. J'aime l'idée que tu te reposes sur moi.
-Ça veut dire que je peux te laver les cheveux ?
-Ouais bien sûr..
Il me les rinça et se laissa faire par la suite, c'était amusant. Je lui en mis dans l'œil mais il s'en moquait. Ses cheveux étaient soyeux. 
-Je vais devoir sortir du bain, je suis toute fripée.
-Okay. On sort. 
Il y avait des peignoirs blancs moelleux qui nous attendaient. Je m'allongeai sur le lit de l'hôtel pendant que Marc se séchait les cheveux.. moi je préférais toujours quand ils séchaient naturellement. Mes boucles réapparaissaient comme ça. Mon téléphone sonna. C'était Ray.
-Hey beau gosse ! 
Marc passa sa tête et quand il vit que j'étais au téléphone, il referma la porte de la salle de bain pour ne pas que le bruit me dérange.
-Salut ! On part en Europe de quelques heures, je voulais m'assurer que je pouvais te laisser aux USA tranquillement.
-C'est gentil de penser à moi comme ça ! 
-C'est normal. En plus, je n'avais pas calculé mais je vais louper ton anniversaire dans deux semaines ! 
-Ce n'est pas grave.
-Je te promets un Facetime. On l'a bien fait pour mon anniversaire ! Quoi de plus normal.
-Sinon.. dis-moi, tu t'es remis de ta rupture ? Comment tu le vis ? 
-J'ai.. je respire de nouveau. C'est moins douloureux maintenant qu'avant. Je ne pourrais pas l'expliquer. J'ai l'impression de revivre après avoir passé des semaines au fond du gouffre. C'était dur de retourner au lycée, de voir des gens me parler de ma rupture comme si on était des amis mais.. je pense que le moment dur est passé. J'ai l'impression de sentir de nouveau le soleil. De le voir de nouveau !
-J'ai ressenti la même chose tout à l'heure, quand j'étais à la patinoire. Je crois qu'on y est Ray, au moment qu'on attend tous les deux depuis longtemps.
-Tu penses ?
-Oui, je crois ! Et je sens que tout ira pour le mieux maintenant. Tu vas passer un super séjour, je vais passer un super week-end et tout sera parfait.

Sauf que j'avais oublié que la perfection n'existait pas et quand je fus réveillée à 4h du matin par le téléphone de Marc, alors que ça ne faisait qu'une heure que nous nous étions endormis, entrelacés.
-Putain.. mais c'est qui ? grommela Marc. C'est ma cousine. Attends, je vais répondre.
-T'es sérieux là ? Il est 4h ! Si ça se trouve elle est totalement torchée. 
-Je vais voir. Ça a intérêt d'être urgent Belinda McDust. Qu'est-ce que.. Oui. Je suis son cousin. 
Marc se redressa totalement, il n'était plus endormi du tout. Il se leva et j'allumai la lumière. Il tourna les yeux vers moi et je vis de la vraie frayeur.
-Oui.. répondit-il d'une voix blanche. Oui, bien sûr.. Excusez-moi, vous pouvez répéter quel hôpital ? Je vais essayer d'arriver le plus vite possible. Oui bien sûr. Merci beaucoup. Au revoir.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Marc ! 
-Ils ont eu un accident.. 
-Qui ?
-Mon oncle, ma tante et Bee.. ils ont eu.. un..accident de voiture à Bakersfield ...ils ont dit qu'ils ne pouvaient pas en parler au téléphone, ils sont au bloc..
-Assieds-toi et appelle tes parents tout de suite.
Il était sous le choc et quand je revins avec un verre, je le vis entrain de pleurer, la tête dans les mains. Il était tétanisé.
-Va t'habiller chaton.
Je pris son téléphone et j'appelai Benjamin. Il me répondit dans la minute.
-Hummmm ?
-Benjamin ? 
-Sarah ? Oui, Line c'est Sarah. Il y a un souci ?

-Je.. On vient de recevoir un coup de fil d'un hôpital de Bakersfield, si j'ai bien compris et.. Votre frère, sa femme et Bee ont eu un accident et ils ont appelé Marc qui devait être dans les VIP de Bee.
-Quoi ?
-Oui, il est sous le choc. Il va nous falloir quelque chose comme deux heures pour y aller, on peut vous y rejoindre. Ils ont dit qu'ils étaient au bloc..
-Merci de nous avoir prévenu, tu peux me passer Marc ?
Je lui passai et il se contenta d'émettre des sons. J'en profitai enfiler des vêtements et refaire mon sac. Marc finit par se lever.

-Je suis désolé.
-Tu n'as pas à l'être. Habille-toi. Je vais conduire. Tu as réglé la chambre ?
-Pas encore, je.. prends mon portefeuille.
Je descendis les escaliers pour aller plus rapidement et j'arrivais à l'entrée. Il y avait un gardien de nuit. Je réglais la chambre et je remontais. Marc semblait aller mieux mais je refusais de le laisser conduire, il n'était pas en état. Il resta silencieux mais je lui parlais pour le rassurer. Nous arrivâmes à Bakersfield en 1h30. J'avais roulé rapidement. Nous nous rendîmes dans la salle d'attente où les parents de Marc et Paul ne tardèrent pas à arriver. La première réaction de Benjamin fut de prendre son fils dans ses bras et de le serrer. Paul était d'une pâleur à faire peur. Je le pris contre moi et je m'éloignais ensuite pour appeler mon père.
-Sarah.
Il n'était pas du tout endormi.
-Je te réveille ?
-Ça n'a aucune importance. Qu'est-ce qu'il se passe ?
Je lui racontais tout et quand je vis le médecin, je lui dis.
-Okay. Sarah, je suis là dans deux heures. Dis à Benjamin que j'arrive, okay ? 
-Oui. À tout de suite.

Je transmis le message mais je ne savais pas s'ils m'avaient écouté. Mon père arriva au bout d'une heure et demie et il n'était pas seul, il avait deux de ses collègues avec lui, je les connaissais pour les avoir déjà vu à la maison quand j'étais enfant. Il serra Benjamin dans ses bras. 
-Je te laisse pas tomber vieux. Regarde-moi. Je suis là et je te laisserai pas. Je vais aller voir où ça en est, okay ? On revient.
Mon père m'embrassa et se dirigea vers l'infirmière. Je n'avais pas remarqué qu'il avait sa mallette avec lui. Mon père revint une heure plus tard avec le médecin de l'hôpital alors que j'étais à la machine à café avec Paul. Nous nous rapprochâmes.
-...signer les papiers pour le transfert. 
-Le transfert ? demanda Paul.
-L'état de ton oncle et de ta tante est beaucoup plus grave Paul. Le mieux est de les transférer à Los Angeles. Ils seront mieux pris en charge. Pour le moment, c'est encore possible.
-Et Bee ?
-Elle est en salle de réveil, répondit le médecin. L'opération s'est bien passée et elle ne devrait pas avoir de séquelles graves.
-On peut aller la voir ? demanda un Marc d'une pâleur affreuse.

Le médecin hocha la tête et conduisit les frères McDust et leur mère auprès de leur cousine. Mais Benjamin resta et fixa mon père avant de le prendre dans ses bras. 
-Merci d'être là, mon frère. 
-Tu as toujours été là. C'est mon tour. J'ai pu en parler rapidement avec mes confrères et.. si mon avis a une quelconque importance, signe les papiers de transfert, le plus tôt sera le mieux. 
-Donne-les moi.
Mon père lui tendit et Benjamin apposa sa signature avant de filer dans la chambre de sa nièce. 
-Tu as bien fait de m'appeler Sarah. 
-Je ne savais pas quoi faire d'autre. Ils vont s'en sortir, tu crois ?
-Je ne sais pas. Ils ont été plongé dans le coma. Je vais te demander quelque chose Sarah. Je veux que tu sois forte pour Marc et Paul. Ils vont vraiment avoir besoin de ton soutien. Ce sera pas facile pour eux.
-Oui Papa. Je sais. 

Il m'embrassa de nouveau sur la tempe avant qu'un médecin ne l'interpelle. Je me rendis dans la chambre de Belinda. Elle était salement amochée mais elle était en vie. Ils voulaient la garder en observation quelques heures avant de la laisser repartir. Marc et Paul décidèrent de rester avec elle et leurs parents repartirent à Los Angeles. Je ne savais pas vraiment quoi faire. Repartir ? Rester ? Je n'eus pas vraiment le choix en réalité, puisque Marc décida pour moi. Il préférait que je reparte pour ne pas que mon entier WE soit gâché. Mais avant de partir, il me serra tellement fort dans ses bras qu'il me fit presque mal. 
-Merci pour tout Sarah. J'aurais été perdu sans toi. 

-Tu peux toujours compter sur moi. Tu m'appelles quand vous sortez de l'hôpital et que vous revenez sur L.A. ?
-Oui, je te le promets. 
Je récupérai mon sac dans sa voiture et je la transférai dans la voiture de mon père. Ce dernier laissa ses collègues conduire pour me prendre dans ses bras. J'étais trop fatiguée pour réussir à dormir... du moins au début parce que je me réveillais dans ma chambre. Il était tard. Je frappai à la porte de Brian, parce que j'entendais de la musique venant de sa chambre.

-Salut..
-Salut ! Alors pourquoi tu as appelé ton père en pleine nuit ? Marc a été trop insistant ?
-Quoi ? Où est Papa ?
-Il est parti à l'hôpital, Tom est vénère et moi je me cache. Pourquoi ?
Il n'était pas au courant et son visage devint très pâle quand je lui en parlais. Il prit son téléphone et appela Paul sur le champs. Je sortis de sa chambre et je fis quelque chose que j'allais sûrement regretter par la suite. J'appelai Chris. Elle répondit, étrangement.
-Qu'est-ce que tu veux ? M'insulter ?
-Écoute. Je sais que tu me détestes mais là, Paul a besoin de toi. Sa cousine, son oncle et sa tante ont eu un accident de voiture assez grave. Je crois qu'il a besoin de toi Chris. Tu devrais lui téléphoner et voir ce que tu peux faire pour lui. Il ne devrait pas tarder à revenir sur LA. Je pensais que tu devais être mise au courant. C'est tout. Fais ce que tu veux maintenant.

Je lui raccrochai au nez avant d'appeler Sophie pour lui raconter.
-Ils sont où ?
-À Bakersfield pour Paul et Marc et à l'hôpital de mon père pour leurs parents.
-Papa ? fit Sophie au téléphone.. Oui Sarah vient de me le dire à l'instant. Okay.. je ne veux pas être de trop, je vous rejoindrai plus tard. Sarah ? Tu crois que je devrais appeler Paul ?
-Tu en as envie ?
-J'ai.. si je m'écoutais, je prendrai la route jusqu'à Bakersfield. 
-Appelle-le. Il est au téléphone avec Brian, mais vas-y. 
-Je peux venir chez vous ?
-Oui bien sûr. 

Sophie arriva peu de temps après, elle semblait triste et elle se rendit dans la chambre de Brian directement après m'avoir embrassée et saluer Mary. 

-Passe-moi Paul. S'il-te-plaît. 
Brian lui lança le téléphone et Sophie s'assit sur son pouf, le téléphone collé à son oreille et elle lui parla gentiment. Brian me prit par le bras pour m'emmener dehors.
-Pourquoi tu ne m'as pas prévenu avant ?
-Je n'y ai pas pensé. Tu es la seconde personne à le savoir. Tu as trouvé Paul comment ?
-Sous le choc. Je vais aller le dire à Maman si elle n'est pas au courant. Tu as bien réagi en appelant les parents de Marc. Tu as gardé ton sang-froid.
-J'ai fait de mon mieux.

-Tu n'as pas dû beaucoup profiter de ton Week-end.. 
-Un peu. Mais je suis maudite, dès que tout semble bien aller, y'a un souci qui arrive et détruit tout.
-Ouais.. tu devrais aller voir Tom pour lui expliquer avant qu'il ne pense que John ne voulait pas passer son samedi avec lui.

Sophie était toujours au téléphone avec Paul. Si je peux faire quoi que ce soit pour toi, n'hésite pas une minute Paul. Je repoussai la porte et je filai dans celle de Tom. Je lui expliquais la situation et il écarquilla les yeux.
-Tu crois que si je fais un dessin au Papa et à la Maman de Paul, ils iront mieux ?
-Peut-être oui ! 
-Je vais faire ça alors. Salut Sophie ! 
Je me détournais pour faire face à ma meilleure amie, elle avait l'air soulagé.
-Il m'a dit qu'il se sentait mieux et qu'il m'appellerait quand ils reviendraient sur Los Angeles. Ça me fait bizarre toute cette histoire. On jouait parfois avec Belinda quand on était petites ! J'ai besoin de me changer les idées. 
-Moi aussi..
Nous étions entrain de descendre les escaliers et nous entendions Mary et Brian parler en français depuis la cuisine.
-On peut faire des cupcakes ? On a besoin de faire un truc..
-Oui oui bien sûr. 

Nous étions entrain de faire la pâte pour un régiment quand mon père revint. Nous le regardions tous avec de grands yeux en attente de nouvelles.
-Le frère de Benjamin s'est réveillé de son coma mais pas sa femme. J'ai raccompagné Line chez elle, elle était fatiguée. Adèle est restée avec elle et Nick est parti à l'aéroport pour chercher les grands-parents..
-Vous êtes tellement liés les uns aux autres..
Brian paraissait impressionné. Mon père posa sa main sur l'épaule de Brian.
-On a vécu beaucoup de choses ensemble et on se connait depuis toujours Benjamin et moi. Je devrais appeler ma mère pour qu'elle appelle celle de Ben. Et je vais y retourner, je voulais vérifier les constantes de.. 
-JOHN !! 
Tom arriva avec un tas de feuilles à la main.
-Il faut que je vienne avec toi à l'hôpital parce que j'ai fait des dessins pour le Papa et la Maman de Paul. Et je dois leur donner.
-Okay mon petit ange. Va mettre tes chaussures. On va manger en chemin.
Mon téléphone vibra. C'était Marc. Il me prévenait qu'ils seraient sur LA dans deux heures. Je vis Sophie prendre son téléphone, puis Brian. Je mis nos cupcakes au four pendant que Mary était entrain de faire un glaçage. Elle le laissa néanmoins tomber pour parler avec mon père dans le hall.

-Je suis fière de t'avoir épousé, tu es un homme formidable. 
-Quand la mère de Sarah est décédée, Benjamin a posé des jours de congé pour rester avec moi. C'est le moins que je puisse faire pour sa famille. 
-Je vais venir avec toi. Je ramènerai Tom après.

Mary partit avec mon père et son fils, nous laissant tous les trois à la maison. Nous commandâmes une pizza mais je voyais bien que Sophie était affectée comme si c'était un membre de sa famille qui était blessé. Mais.. peut-être était-ce le cas.. Paul n'était-il pas comme notre frère ? Quand ils arrivèrent chez eux et qu'ils nous prévinrent de leur arrivée, nous prîmes la voiture de Sophie pour nous rendre chez eux. C'est Paul qui nous ouvrit. Sophie se jeta dans ses bras. Paul ferma les yeux et la serra contre lui. Il fourra son nez dans ses cheveux blonds et finit par l'embrasser sur la nuque. Il prit aussi Brian dans ses bras, en le remerciant d'être là. Nous avions ramené une grande partie des cupcakes. Marc était avec Belinda dans la chambre du bas de la maison. Mon père m'avait demandé d'être fort pour eux. Je ne savais pas si elle savait pour son père, aussi, je me permis de lui dire. 
-Et ma mère ?
-Je ne sais pas. 
-Tu veux que j'appelle mon père pour lui demander ? lui demanda Paul.
-Oui, je veux bien.
Elle avait envie de pleurer. Marc nous fit signe de partir et il s'installa de telle sorte qu'elle puisse se reposer sur lui. Nous nous posâmes dans le salon. Sophie s'assit à côté de Paul, elle lui tenait la main. Nous parlâmes d'autres choses pour lui changer les idées.. Je savais qu'il était content que nous soyons là mais il était anxieux. Son téléphone sonna. C'était son père. Il le regarda et le tendit à Sophie pour qu'elle réponde. 
-Oui Benjamin. Oui... Je vais leur dire. Oui, d'accord. Ta tante vient de se réveiller. Il voulait que tu préviennes Marc.
Paul soupira et se prit la tête entre les mains. Brian me prit par le bras et m'emmena hors de la pièce.
-Je viens de recevoir un message de Maman, elle voudrait que nous ne tardions pas à rentrer. 
-Okay, je vais aller saluer Marc et on y va.
Je poussai la porte de la chambre et je le trouvai endormi avec Belinda sur lui. C'était attendrissant comme scène. Je me penchai vers lui pour l'embrasser et il se réveilla doucement.
-Ta tante vient de se réveiller et je ne vais pas tarder à y aller, murmurai-je.
-Merci d'avoir été là. 
-C'est normal Marc. J'ai passé un très bon moment, on se refera un autre WE.
-Mais je demanderai aux membres de ma famille de rester chez eux la prochaine fois. 
-On peut aller se promener ensemble demain.. même avec Bee et Paul, si elle se sent mieux.
-Okay. Je t'aime.
-Repose-toi bien. 
Je le quittai et rejoignis Brian. Sophie aussi était sur le point de partir.
-Est-ce que vous pouvez me déposer à l'hôpital ? demanda Paul. 
-Oui bien sûr. On va prendre John au passage comme ça, répondit Sophie.
Il monta à l'avant à côté d'elle et nous récupérâmes mon père. Il était soulagé. Vraiment. Je pouvais le voir. Sophie lui sourit.
-Est-ce que vous savez si mes parents sont toujours là ? 
-Oui. Mais je pense qu'ils ne vont pas tarder, tu veux que je demande à ton père ? 
Mon père sortit son smartphone et envoya un message. 
-Mary me demande si vous voulez rester dîner avec nous ce soir. 
-Je dois aller garder Giulia et mes parents sont invités chez des collègues de mon père. 
-Cameron vient avec toi ?
-Il travaille ce soir. Et puis Lia et moi, on a prévu notre soirée hier quand je l'ai vue avec cette femme là.
-Quelle femme ? La copine d'Eric ?
-Non... Elle était avec une brune avec de grands yeux bleus.
-Et cette femme avait un piercing dans le cartilage de l'oreille ?
-Oui. 

-C'est la mère de Giulia ? demandai-je. Je ne savais pas qu'elle avait le droit de la voir..
-Je ne le savais pas non plus. 
Nous étions arrivés chez nous et mon père remercia Sophie avant de sortir. Je restai un moment avec Sophie dans sa voiture.

-Tu veux que je vienne ce soir ? 
-Comme tu veux. J'avais prévu de profiter de l'écran géant de ton oncle ! Le seul truc positif de cette journée c'est que j'ai échappé au shopping avec ma mère ! 
Nous éclatâmes de rire. Ça me faisait du bien.

-En fait, je suis crevée. J'ai pas dormi cette nuit, je serai de très mauvaise compagnie chez Eric.. 
-Va te reposer. Tu as été super aujourd'hui Sarah. 
-J'ai appelé Chris, lâchai-je. Pour la prévenir. Je ne sais pas ce qu'elle a fait..
-Tu es vraiment une fille bien. 
-J'essaye de le devenir en tout cas. 
J'embrassai Sophie et je rentrai chez moi. J'avais la dalle. J'avais peu mangé le midi. Mary avait préparé une énorme salade composée et je me resservis un dôme. Même Brian me regarda bizarrement
-Petite nature, dis-je en finissant mon assiette.
-Moi ? Une petite nature. Je suis sûr que tu es pas capable de t'avaler une demi-pizza si j'en commandais une. 
-Chiche ?
-Les enfants...
-Je la paye John, dit Brian en dégainant son portable. Barbecue, ça te va ? 
-Supplément fromage dans la pâte. 
-Sarah.. 
-Non mais Papa, c'est bon, il va s'en mordre les doigts. Je mange vachement, on le sait tous les deux ! 
La pizza arriva et Tom me massa les épaules comme si j'étais une sportive. Il avait pris une extra large. J'en pris une part, une seconde et je sentis que ça allait être trop. Mais je n'allais pas lui donner la satisfaction d'arrêter. J'avalais la troisième avec difficulté mais avec le sourire. Brian me regardait et souriait largement. Je pris de l'eau pétillante et je regardai la quatrième part, presque avec dégoût.
-Okay, tu peux arrêter. Tu vas vomir sinon, je sais que tu vas continuer. T'es une warrior Sarah.
-Okay.
-Maman ? Je peux prendre une part de pizza ? Maman ? 
Mary était silencieuse et nous fixait d'un air un peu affligé, un peu nostalgique.
-Quand je pense que je faisais ça avec mon frère.. Martin me manque un peu. Je vais l'appeler.
-Tu sais qu'il est tard sur la côte Est ?
-C'est Martin et on est samedi soir..
Elle se leva et visiblement, elle tomba directement sur son frère au téléphone. Elle se mit à sourire largement et elle s'éloigna. Tom en profita pour piquer une part de pizza et mon père aussi.
-C'est vrai que c'est bon. Tu me diras combien je te dois Brian.

-J'ai de quoi payer une pizza, c'est bon vieux. 
-J'aimerai aller faire un tour, quelqu'un veut m'accompagner ?
-Je vais venir avec toi Choupi. Tom ? Brian ?
-Plus on est de fou, plus on rit ! 
Alors que nous mettions nos chaussures, Mary arriva et voulut venir. Ma petite balade digestive se transforma en balade familiale. Brian me proposa son bras et je l'acceptai. J'étais fatiguée et ça me faisait du bien de pouvoir m'appuyer sur quelqu'un. 
-C'est pas vraiment le week-end que tu attendais..
-Pas vraiment non. Et j'imagine que toi non plus.
Brian sourit et regarda mon père donner le bras à Mary et sa main à Tom.
-Ils ont l'air d'une vraie petite famille bien unie. Tu ne trouves pas ?
-Si. Tu as raison. Je suis crevée..
-On va rentrer si tu veux. Maman ! 
Mary se retourna.
-On va rentrer, Sarah est fatiguée, elle n'a pas beaucoup dormi.
-Okay. On va continuer à se promener. 
Brian me fit faire demi-tour et une fois à la maison, je m'affalai sur le canapé et je m'endormis directement. Je me réveillai le lendemain matin dans la chambre d'amis du bas. Et mon premier réflexe fut de prendre mon téléphone et d'envoyer un message à Chuck.
« J'ai rêvé de toi »

« J'ai hâte de lire le contenu de ton rêve » me répondit-il assez rapidement.

« Tu me chantais une chanson en breton en haut de l'Empire State Building.. et tu t'es fait kidnapper par Donkey Kong. Et tu sais quoi ? Je suis venue te sauver avec une catapulte à bananes. » 
«Et comment t'ai-je remercié ? »

« Tu m'as fait une tarte tatin avec des bananes, du chocolat et du caramel après m'avoir proposée 'ta banana split' que j'ai refusé »

« Tu as un problème avec ma banana split ?  »

Je me mis à rire. Mais vraiment. Mon téléphone vibra peu de temps après.
« Avoue, tu es entrain de te bidonner dans ton lit »

« Tu me connais si bien que ça Charles Grasset ? »

« Il doit être dans les 9h30 chez toi et vu que je suis entrain de me marrer tout seul comme un con dans un taxi, je pense que tu dois être entrain de rire chez toi »

« Tu me connais bien. »

« Tu vas faire quoi aujourd'hui ? »

« Déjeuner en famille, promenade, farniente »

« Je t'envie ! »
« Tu peux me ramener un porte clef avec une tour Eiffel ? »
« Ouais bien sûr. Tu veux autre chose ? »

« Un pull rayé là, typiquement français. »

« Une marinière ? Okay. »

« Je déconne Chuck. Un porte-clef et une carte postale, ce sera cool :) Je ne veux pas que tu fasses des dépenses inconsidérées »

« Tu es tellement mignonne Sarah. Je vais te laisser, on reste en contact. Bises »

Je posai mon téléphone et je souris. Ce gars était un amour. Le jour où il se poserait avec une fille, elle serait la plus chanceuse et heureuse du monde. Je me levai et j'ouvris les volets. Le soleil était déjà levé. Le temps était magnifique. J'allais passer une superbe journée, je le savais.


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