Red Widow

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J'arrivai devant le cabinet de mon oncle dans un des bâtiments les plus imposants de la ville. Je n'étais pas venue souvent ici. La dernière fois, c'était pour son anniversaire, il y a deux ans. J'avais l'impression d'être dans Suits. J'arrivai devant la standardiste.

-Bonjour Madame, je suis Sarah McAllister et mon oncle Eric Evans m'a demandé de passer, est-ce que vous pourriez m'indiquer le chemin de son bureau s'il-vous-plaît et le prévenir de mon arrivée ?
Elle n'en eut pas besoin puisque mon oncle arriva et me fit un signe. J'avançai vers lui, il était en compagnie d'un homme d'un blond presque blanc que je reconnus immédiatement. Mais je patientais encore en arrière. Je ne voulais pas les déranger. Mais au fond de moi, j'étais entrain de fangirler. D'ailleurs, une fois dans le bureau de mon oncle, j'explosai.

-TU ES L'AVOCAT DE JARED LETO.
-Heu.. oui. Enfin, pas moi, mais mon cabinet. Son avocat habituel était absent, je l'ai reçu. Tu vas bien ?
-J'étais à UN MÈTRE de JARED LETO.
-Oui. En effet. Ce n'est pas pour ça que je t'ai fait venir. Tu peux t'asseoir ? 
-Oui. J'ai un rendez-vous avec ma psy à 18h15. 
-Ce sera suffisant. Je voulais savoir si tu étais toujours d'accord pour m'aider à obtenir la garde de ma fille.
-Bien sûr. 
-J'aurai besoin d'un témoignage de ta part.
-Dis-moi ce que je dois dire et je le ferai.
-C'est justement ce que je ne vais pas faire. Je veux que ça vienne de toi. Tout simplement. Que tu sois toi et que tu dises ce que tu as envie de dire. Ce sera filmé, pas ici, mais dans le cabinet de Benjamin. 
-Pourquoi chez Benjamin ?
-Parce que c'est mon avocat. Ça se fera en présence de la partie adverse. Je ne veux pas que tu te fasses influencer par l'une ou l'autre partie. Écoute les questions mais ne dévie pas de cap. Dis ce que tu as à dire. 
-Tu en as parlé avec Giulia ?
-Pas encore. Je comptais le faire tout à l'heure. Vu que vous venez dîner chez moi.
-Ah bon ?
-Oui, je crois que ça aidera beaucoup. Si elle ne veut plus me parler.. je pense qu'une présence féminine lui fera du bien. 
-Ce sera quand pour ce.. témoignage ?
-Je ne sais pas encore, il faut nous mettre d'accord avec les autres. 
-Tu n'auras qu'à prévenir Papa, il faut qu'il prévienne le lycée au cas où. Je suis triste pour toi Eric. Ça ne doit pas être facile pour toi.
-Ça ne l'est pas. Si Carla était une personne fiable, je n'aurai pas à m'inquiéter de l'avenir de ma fille et je n'aurai pas à séparer une enfant de sa mère.
-Elle t'en parle souvent Giulia de sa mère ?

-Oui, et je la laisse faire. Je ne veux pas qu'elle ait une vision fausse de sa mère. C'est une connasse avec moi, mais ça ne veut pas dire qu'elle est une mauvaise personne. Dès qu'elle en a envie, je la laisse téléphoner à sa mère. Même si c'est avant d'aller se coucher.
-T'es un gars bien Eric. Tout le monde le sait. Mais je veux que tu te défendes, d'accord ? Tu ne seras pas du genre à faire des coups bas mais.. si tu y es contraint, fais-le.
-Je t'aime ma petite Sarah. Tu as un air sauvage sur le visage.
-Ma psy me dit que je me préoccupe beaucoup trop des autres et pas assez de moi. C'est dans ma nature. Je pourrais essayer de changer mais je n'ai pas envie. Est-ce que je peux fangirler un coup parce que j'ai vu Jared Leto ?
-Vas-y.
Je poussai un cri et je me mis à danser. Mon oncle me regardait d'un air un peu affligé. 
-J'adore ma vie, finis-je par dire en retombant sur une chaise. J'ai l'impression que tout est en ordre tu vois ? Bon, presque tout. Mais globalement j'aime. On doit débarquer à quelle heure chez toi ?
-19h, ce sera très bien. Mon petit trésor se couche à 20h. 
-Je serai peut-être en retard. Par contre, je vais être un peu juste question argent, tu peux m'avancer le prix du taxi ? 

Mon oncle leva les yeux au ciel et fouilla dans son porte-feuille pour en sortir une mini-liasse de billets. Il me les tendit.
-C'est cadeau. 
-Je t'aime Eric. Je te rembourserai, j'aime pas prendre de l'argent que je n'ai pas gagné. Sauf quand c'est celui de Papa.. et de Brian.. et celui des paris. Mais sinon, non. Il faut que j'y aille, j'ai 20 minutes de trajet. On se voit tout à l'heure. 

Mon oncle regarda son téléphone.
-Attends, deux secondes. Ton père passe te chercher en voiture. 
Je lui rendis son argent mais il refusa.
-Je ne peux pas accepter, il y a près de 60$ là-dedans.
-J'ai le droit de te faire un cadeau. Je suis ton oncle, ma chérie, j'ai le droit de te gâter de temps en temps. Ton père vient d'arriver à la réception, ajouta-t-il en regardant son téléphone. Tu m'attends ici ? Je vais le chercher.
Je restai tranquillement assise à me demander ce qu'il voulait bien lui dire en mon absence. Quand ils arrivèrent cinq minutes plus tard, je vis que mon père avait un regard sombre.
-Qu'est-ce qu'il y a ?
-Rien de particulier, je suis un peu contrarié, c'est tout. On y va ? Je vais être en retard à l'hôpital et toi à ton rendez-vous. 
Mon père était bizarre pendant tout le trajet.
-Papa ? 
-J'ai reçu une lettre de mon conseiller en gestion de patrimoine. Il part à la retraite et ne me propose aucune solution quant à son remplacement. Je trouve ça, agaçant. 
-Grand-Mère n'en a pas un bon dans le coin ? Je parle de Grand-Mère Theresa. Tu devrais peut-être lui demander.
-Oui. C'est peut-être une solution. J'aurais bien demandé à Daniel mais il est à l'étranger avec Candice.Oh, en fait, je ne t'ai pas dit, j'ai parlé avec Mary des travaux, ils vont commencer dans une semaine.. pour le garage, ajouta-t-il en voyant que je ne comprenais rien du tout. Pour son agrandissement. J'ai reçu les plans par mail. Tu n'auras qu'à regarder sur mon ordinateur pour me dire ce que tu en penses.
-Je pensais que tu voulais voir ça avec Mary.
-Sarah. Tu es l'autre propriétaire de la maison. Elle sera à toi bien après ma mort, alors je pense que tu as ton mot à dire sur le garage.
-Je regarderai mais je me range de ton avis. Tu peux regarder la route ? Tu me fais flipper. 
Mon père sourit et nous ne tardâmes pas à arriver à l'hôpital.

Ma séance chez Cooper se passa bien. Je me rendis compte que j'étais devenue ce genre de personnes qui filait chez le psy tout le temps. Mais c'était plus facile de parler à une personne extérieure à sa famille. À la fin de ma séance, j'avais l'impression d'avoir les idées un peu plus claires. Je filai à l'étage de chirurgie et je trouvai mon père avec cette interne que j'avais déjà vu une fois et qui m'était si antipathique. 

-Papa ! Je voulais te dire que je venais de sortir et que je prends un taxi. Je vais chez Eric parce qu'on est invité ce soir.
-Ah. Okay. Je veux un SMS quand tu arrives. 
Il n'avait pas levé l'œil de son dossier. J'haussai des sourcils et je penchai la tête sur le côté.
-Tu as quelque chose à ajouter Sarah peut-être ?
Il releva les yeux et je le vis froncer des sourcils.
-Heu.. j'attends mon bisou ? 
-Arrête de me regarder avec cet air, on dirait ta mère. 
Il m'embrassa sur la tempe tout de même.
-Tu devrais profiter de ces moments où j'accepte toujours que tu m'embrasses en public John McAllister. Je ferai sûrement plus ça quand je serai une Senior. 
-Ou quand tu seras mon interne. 
Je lui fis un clin d'œil et je partis vers l'ascenseur. Le chemin vers la maison d'Eric me parut interminable et quand je m'arrêtai devant son portail, je vis mon oncle sortir de sa maison avec son portefeuille en main. Il paya le taxi et posa sa main sur mon épaule. 
-Ta belle-mère commençait à s'inquiéter, tu ne lui as pas envoyé de messages pour lui dire que tu étais chez ta psy. Je lui ai dit à mi-mot. Ton demi-frère n'a pas entendu.
-Je n'ai pas de demi-frère. 
-Ne commence pas à faire ta relou, tu sais très bien ce que je veux dire. 
Giulia courut vers moi et se jeta dans mes bras.
-Tu as les cheveux plus longs, constata la petite fille.
-Et toi tu as une jolie robe !! 

Giulia se dégagea de mon étreinte et tourna pour me montrer sa robe bleue avec des nœuds roses.
-C'est oncle Eli qui me l'a achetée. C'est la plus jolie que j'ai. ET TU SAIS QUOI ?
-Non ?
-MA POUPÉE A EXACTEMENT LA MÊME.

Elle me tira par le bras, j'eus juste le temps de laisser tomber mon sac sur le bord de la rampe avant qu'elle m'entraine dans sa chambre pour me montrer ses poupées avant qu'elles ne s'endorment. Sa chambre était une vitrine de magasin de  jouets... Eric ne devait absolument rien lui refuser.
-Giulia. Je suis sûre que tu as fait plein de caprices à ton papa pour avoir autant de choses.
-Non. Juste un peu, finit-elle par dire d'un air malicieux. Un tout petit peu. Mais ce sont comme mes enfants !!!! 
-Je veux bien te croire. 
Elle me les présenta un à un. 
-Je dois en profiter maintenant pour leur apprendre à bien se tenir, finit-elle par dire.

-Pourquoi ?
-Maman m'a dit au téléphone que je repartirai bientôt avec elle. Et le copain de Maman, il n'aime pas mes jouets, je pourrai pas les prendre. Je dois leur donner une..
-Bonne éducation ?
-Oui. Comme ça, Papa les punira pas. En plus, tu sais ma poupée Julie, elle fait beaucoup de bêtises. L'autre jour, elle a jeté mes légumes sous la table. Et aujourd'hui, elle a mangé tout le chocolat.
-Le copain de ta maman n'aime pas tes jouets ?
Giulia fronça les sourcils.
-Il aime pas parce qu'ils sont pas rangés dans mon placard. Une fois, j'ai mis ma poupée dans le salon et il m'a grondé. Je l'aime pas.
-Ta poupée ?
-Non. Le copain de Maman. Il est pas gentil. Il fume beaucoup et j'aime pas la fumée. Et il me gronde souvent quand Maman est pas là.
-Il te gronde comme ton Papa quand tu fais des bêtises ?
-Même quand je fais pas de bêtises. C'est pas juste. 

On frappa à la porte de sa chambre et Eric passa sa tête.
-Les filles, je pense que c'est l'heure de laisser les poupées dormir et de venir manger.
-Oui !! Papa ? Tu veux bien venir faire un bisou à Julie, elle est triste d'avoir mangé le chocolat.
Mon oncle me tendit son torchon et fit un bisou à la poupée, installée dans le lit de sa fille. Il souleva Giulia et nous descendîmes. Je vis la rampe. Je croisai le regard d'Eric. Il pensait la même chose que moi.
-Giulia. Accroche-toi à moi très fort.
-Pourquoi ? 
Il s'installa sur la rampe et glissa jusqu'en bas. Giulia riait aux éclats. Je les suivis et je vis les yeux de Tom s'agrandirent.
-Même pas en rêve, Tom, glissa sa mère.
-MAIS MAMAN, ÇA N'A PAS L'AIR SI DANGEREUX.
Mary fusilla du regard Eric et Giulia le remarqua.
-Si c'est dangereux. Julie a essayé de le faire et elle est tombée. Elle a cassé le vase bleu de Papa.
-Pardon ? s'exclama Eric.
Giulia arrêta de sourire et rougit. 
-Elle a été punie mais elle a demandé pardon, alors Elijah a accepté ses excuses. 
-Oh. D'accord. Mais soyons bien d'accord, tu as interdiction de faire ça toute seule.
-Oh je sais. Mais Julie n'a pas voulu m'écouter, elle est têtue. Qu'est-ce qu'on mange ?

-Un de tes plats favoris...
-Mais j'en ai beaucoup ! J'aime tous les plats.
Elle inspira, ferma les yeux, inspira de nouveau. 
-DES MAC&CHEESES AU HOMARD. Mais tu aimes pas ça !!
-Moi ? Ne pas aimer les Mac&Cheese et ne pas aimer le homard ? Tu plaisantes ? J'adore ça. 
-Tu es le meilleur Papa de tout le monde entiiiier. Viens Tom ! 
Elle entraina Tom dans la cuisine pendant que je me laissai tomber sur le canapé.
-Au homard ? Tu es sérieux ? lui demandai-je en enlevant mes chaussures.
-Oui. On se fait un repas au homard ce soir, j'ai été au marché ce matin et ils m'attendaient. Ils voulaient que je les prenne. T'inquiète Mary, j'ai prévu la version healthy pour les grands. Homard grillé aux épices, salade, mini-légumes. 
-Pourquoi que pour les grands ? protestai-je.
-Parce que tu n'as jamais su résister à l'appel de mes Mac&Cheese !! 
-Ouais pas faux.
-Giulia ! Ma chérie, tu peux ramener la bouteille de vin blanc qui est dans le réfrigérateur ? 
La petite fille arriva avec la bouteille et un tire-bouchon.

-Est-ce que Tom et moi on peut prendre un soda, s'il-te-plaît ? demanda-t-elle. 
-Oui.. attends Lia. Vous voulez boire quoi ? Vous nous suivez avec le Sancerre ou vous voulez un soda quelconque ? nous demanda mon oncle très naturellement.
-Non merci, je vais probablement devoir conduire au retour, répondit Brian. Mais ne te gêne pas Sarah.
-Ah non merci.
Ma cousine sourit et elle revint avec deux bouteilles de coca, Tom la suivait. Quand Brian trinqua avec moi, il me fixa avec un sourire sur les lèvres.
-Parait que tu as fini chez les flics hier ?
-Ça te pose un problème ?
Il eut l'air surpris.
-Parce que c'est vrai ? 
-Oui, et je suis punie pendant 15 jours. Lequel de vous deux a lâché l'information ? demandai-je à mon oncle et à ma belle-mère.

-C'est Paul qui me l'a dit. Apparemment, ton père l'a dit au sien au téléphone. Mais qu'est-ce que tu as fait ?

-J'ai sniffé de la coke sur le corps d'une pute que j'avais loué. Apparemment, la prostitution est illégale. 

Il éclata de rire. Mon oncle me fit comprendre que c'était peut-être un peu tôt pour faire des blagues dessus. Quand le plat de Mac&Cheese arriva, je sus que je n'allais pas toucher les légumes. D'ailleurs je vis à la tête de Brian, de Tom et de Giulia, que c'était la même chose pour eux. Même Mary se laissa tenter. 
-Avoue, c'est le plat que tu fais pour draguer, lâcha-t-elle.
-Et ça marche, n'est-ce pas ?
-Je regrette d'être mariée là.
Ils éclatèrent de rire et se resservirent de vin. On sonna à la porte et nous entendîmes la voix d'Elijah.
-C'est moi !! Oh ! 
Je me retournai et je vis Elijah.
-Je ne savais pas que vous étiez là ce soir, je serai resté et me serai évité un début de soirée pourri. Homard ?

-Ouais, répondit son frère.
-J'arrive, je vais me laver les mains. 

-Tu ne devais pas passer la soirée ailleurs ? demanda Eric.
-Si, répondit Elijah depuis la cuisine. Mais la charmante dame que je comptais voir ce soir m'a appris que l'un de ses enfants était malade. Elle m'avait bien évidemment caché la présence d'enfants, ajouta-t-il en revenant s'asseoir à table avec une assiette, des couverts et un verre à pieds.
-Et c'est un souci de sortir avec une mère de famille ?
-Pas du tout Mary. Mais j'aurais préféré le savoir avant, surtout quand les enfants en question sont des triplés de 2 ans, que le père est hyper présent, qu'ils sont restés super amis. Ça ne m'intéresse pas comme situation. Elle va s'attacher, je veux juste m'amuser. Je suis un peu triste. Et puis.. ce n'était pas toi. Elle était potable tu vois. Pas magnifique.
-Je ne sais pas si je dois le prendre comme un compliment ou pas.
-Je pense que tu le devrais, dis-je. T'es un peu le fantasme de tous les mecs de ma famille. 
-C'est quoi un fantasme ? demanda Giulia en parlant la bouche pleine.
-Lia, on ne parle pas la bouche pleine trésor, répondit Elijah. Un fantasme c'est.. 
-Elijah... Du hältst deine Schnauze ! s'exclama Eric.

Je n'avais pas besoin de savoir l'allemand pour comprendre qu'il venait de lui dire de fermer sa gueule. Elijah eut son air amusé et continua.
-Un rêve qui donne envie à des adultes de faire des bébés ensemble.
-Tu as envie de faire des bébés avec la femme d'oncle John, Papa ? fronça des sourcils Giulia.
-Pas du tout, répondit Eric en fusillant son frère du regard.
-Tu peux pas voler la femme de John de toute façon. Sinon John il sera tout seul et triste. Mais peut-être que Mary a une sœur !
-J'ai juste un frère.
-Oh. Tu as une copine gentille pour mon Papa ? Pas comme la blonde ou la rousse, parce qu'elles sont moches et pas gentilles et pas intelligentes. Tu sais, Papa il est gentil. Il a des cravates moches, il est nul en bricolage mais il est très gentil et il est beau aussi et il cuisine et il fait le ménage. Mon Papa c'est Cendrillon.

Et là, Giulia et Tom éclatèrent de rire. Giulia faillit en tomber de sa chaise. 
-Il a besoin d'une princesse charmante.
-Tu la veux comment ? demanda Mary, amusée.

-Oh. Gentille, jolie, qui aime la glace, les macarons, les chocolats. Je veux qu'elle aime jouer. Et je veux qu'elle aime mon Papa et qu'elle m'aime moi aussi. Et je veux qu'elle soit drôle et qu'elle chante. Et qu'elle aime les animaux, qu'elle aime les fraises et faire des tresses et se maquiller. Et c'est tout. Oh et elle doit sentir bon, comme toi.

-D'accord, je vais observer les CV de toutes mes amies, et je te tiens au courant.
-D'accord. Tu peux chercher aussi Papa. 

-Oui mon trésor.
-Tante Mary ? 
-Oui ma chérie ?
-Est-ce que Tom, il peut rester dormir à la maison ?
-Heu.. 
-S'il-te-plaît Maman ?
-Ce n'est pas à moi de décider.
-Bien sûr que tu peux rester dormir si tu veux Tom, sourit mon oncle. Mais ce soir, c'est un peu compliqué, tu as école demain et je n'ai pas de vêtements pour toi. Par contre, tu peux venir pour un grand week-end à compter de demain soir avec ta valise si tu veux.
-C'est vrai ? Oui, je veux bien !! Je peux Maman ?
-Si tu fais tes devoirs correctement pour vendredi, je suis d'accord.
-Oui Maman. 

Ils avaient l'air vraiment ravi tous les deux. C'était super émouvant de les regarder comploter tous les deux. Brian se pencha vers moi et me piqua ma dernière bouchée de Homard. Je le laissai faire, je n'avais plus très faim. Giulia avait l'air fatiguée au moment du dessert alors que c'était de la tarte au chocolat qu'elle adorait. Mary posa sa main sur celle de mon oncle et lui désigna sa fille.
-C'est le moment d'aller te coucher ma chérie. 
-Oui Papa. Tante Mary, tu viens bien venir me lire un peu de mon histoire ? Papa me lit Harry Potter. 
-Oui, j'arrive, va te mettre en pyjama et va te brosser les dents, répondit Mary.
Elle fit un bisou à tout le monde et monta les escaliers. Ma belle-mère ne tarda pas à la suivre. 
-Tu peux aller regarder un dessin animé Tom, si tu en as envie, j'ai une télé gigantesque.
-C'est vrai ? 
-Oui, j'ai une grande collection de DVD aussi. Choisis et regarde ce que tu veux.

Tom quitta la table avec un sourire.
-Alors Brian ? J'ai entendu dire que tu avais réussi avec brio les épreuves de bizutage ! lui demanda mon oncle Elijah.
-Ah oui. Grave. 
-Tu es intronisé quand exactement ? continua-t-il en se servant un verre d'eau.
-Je ne sais pas. Ils ne m'ont pas prévenu.
-Okay. Toutes mes félicitations en tout cas. John était tellement fier quand il me l'a dit. J'étais le président. Qu'est-ce qu'on a ri avec James !!! Ces prochains mois seront.. palpitants. Sinon ! Vous avez décidé dans quelle université vous voulez aller ?
J'avais compris que Mary était entrain de redescendre. 
-Je ne sais pas trop. Je me demande si je ne vais pas contacter mon cousin, répondit Brian. 
-Ton cousin ? l'interrompis-je. Quel cousin ?
-Le petit-fils du frère de mon grand-père. Il s'appelle Cameron, il est en école de droit à UCLA. 
-Cameron.. Miller ? demandai-je.
-Oui, c'est ça. Il est gé-nial ce mec. Je l'ai pas vu depuis super longtemps cela dit, mais avec sa sœur Elena.. qu'est-ce qu'on a ri quand on était petit ! Maman, c'est quand la dernière fois qu'on a vu les autres Miller ?
-C'était à une grande réunion de famille peu de temps avant la naissance de Tom. Je me souviens à quel point tu avais été impressionné par le petit Cam. C'est une bonne idée de lui envoyer un message pour qu'il te parle de l'université.
-C'est ce que je me suis dit mais après.. j'ai toujours voulu aller faire une ou deux années à l'étranger, comme Cambridge ou Oxford.

Je me levai de la table pendant que Brian parlait pour aller faire du café. Je sentis les bras de mon oncle Eli autour de moi.
-Alors.. chez les flics ? Ton père a dû criser ma pauvre chérie.
-Oui. Je suis punie pour les deux prochaines semaines.
-C'est assez cohérent. Je vais repousser ma contrevisite alors.
-Ta contrevisite ? Tu as trouvé un appartement ? 
-J'ai été emballé par la localisation, mais.. ce n'est pas aussi grand qu'ici. Ce serait mon petit trou de Hobbit. Mais comme je tiens à ce que Giulia et toi puissiez venir si vous en avez envie, j'ai besoin de savoir si tu t'y sentirais bien.
-T'es adorable comme oncle.

-Je fais de mon mieux.
-Tu as besoin d'une garantie ? Tu sais que l'argent de Maman dort dans un compte, si tu en as besoin, pas de souci pour moi. 
-Mais non. Ça devrait aller. J'ai demandé à Eric de se porter caution. Je ne prendrai pas un centime de ton argent ma chérie.
-Eli, tant que tu es bien, je suis bien. Tu pourrais habiter dans les égouts comme une Tortue Ninja, je me sentirai bien parce que ce serait ton foyer. Aucun souci là dessus.
-Que complotez-vous dans ma cuisine ?
Je me retournai vers Eric qui portait une pile d'assiette.
-On essaye de savoir comment on va conquérir le monde. Brian, tu veux un déca ou une tisane ? ajoutai-je en le voyant arriver avec des verres. 
-Une tisane, ce serait cool Sarah. Tu veux que je la fasse ?
-Non non, c'est bon. Par contre, tu peux apporter une tasse à ta mère.
Il passa juste à côté de moi.
-Attends deux secondes,
Je me penchai vers lui pour le renifler.
-Non mais t'es sérieux ? tu as changé de parfum ? Comment je fais maintenant pour te reconnaître ?? 
-Tu te rends compte que tu viens de me renifler ?
-Mais tu me perturbes. Je me sers beaucoup de mon odorat pour me repérer. 
Je fronçai les sourcils et Brian dévoila une de ses fossettes dans un demi-sourire.
-Tu es grave McAllister, dis-le que tu as envie de mon corps, tu as pas besoin de paraître bizarre pour me le faire comprendre.
-Non mais tu as pété un câble ?
Je le poussai et je remarquai que mes oncles avaient disparu de la cuisine. Comme par hasard. C'était toujours quand ils n'étaient pas là que Brian sortait des trucs bizarres comme ça.
-Non, pas du tout, mais bon, on dort ensemble, tu me tripotes, tu me parles de mon parfum.. Avoue tout de suite que je t'attire et on sera tranquille. Enfin, toi, c'est bien de soulager son âme.
-Brian. S'il y avait eu la moindre ambiguïté dans ce que je peux ressentir en ta présence, crois-moi, tu le saurais. Et puis, sauf preuve du contraire, c'est toi qui vient dormir avec moi, pas le contraire. Dois-je en conclure que je t'attire ?
Brian se pencha vers moi et nos fronts se touchèrent. 
-Je pensais te l'avoir dit pourtant.. que je n'étais pas attirée par les petites filles pourries gâtées. 
-Je ne suis pas une petite fille pourrie gâtée.
-C'est toi qui le dit. 
-Tu es agaçant, mais je préférai ton parfum d'avant, celui là est un peu trop boisé. Ça fait un peu trop été, je trouve.

Le lendemain matin, il avait remis son parfum d'antan. Je ne pus m'empêcher de sourire devant ce constat.
-Qu'est-ce que tu as à sourire comme ça ? Tu n'as plus tes ragnagnas ?
-Très classe Brian Miller. Tu t'améliores, lâcha sa mère.
-N'est-ce pas Maman ? Est-ce que tu veux que j'aille faire des courses en revenant de mon entrainement ?
-Oui, ce serait cool. Attends, je vais chercher mon porte-feuille.
Tom arriva dans la cuisine au moment où sa mère en sortait. Il avait son agenda dans la main.
-Qu'est-ce que tu fais Tom ? Tu coordonnes tes rendez-vous d'affaire ?
-Très drôle Brian Miller. Tu t'améliores, répondit-il en imitant sa mère. Je regarde mes devoirs pour demain. Maman ? 
-Oui trésor ?
-Je vais rester en permanence ce soir, jusqu'à 18h comme ça j'aurais fini mes devoirs et je pourrai aller chez Giulia pour le week-end.
-Okay, trésor. Tiens Brian. Je t'enverrai la liste dans la journée par mail. Sarah, tu rentres après les cours, je compte sur toi. 
-Oui Mary.
-Tom, on y va ? Je crois que ton père ne va pas tarder à arriver.
La porte d'entrée s'ouvrit à la fin de sa phrase. Elle sourit et rejoignit mon père. Nous pouvions les entendre depuis la cuisine.
-Salut beau gosse ! Tu as bien travaillé ?!
-C'est éreintant. Je suis lessivé. Salut Tom. Parait que tu dors chez Eric ce soir ? J'irai porter tes affaires chez lui. 
-Va dans la voiture Tom ! Je voulais finir plus tôt pour chercher Tom, mais il veut rester en permanence... tu retournes bosser à quelle heure ?
-Pour 19h. Et si je pense à ce que tu penses, on aura tout notre temps. Tu devrais y aller mon amour. 
Mon père débarqua dans la cuisine et nous embrassa. Il avait l'air claqué en effet. Il se servit une tasse de thé et chopa du bacon dans la poêle. La fenêtre de la cuisine était ouverte et je vis Mary. Elle avait un air embêté sur le visage. 
-Chéri, je peux prendre ta voiture ? La mienne ne veut pas démarrer ?!

-Ah ? Serait-ce la fin de Dumbo ? commença à plaisanter mon père.
-Parle pas de malheur s'il-te-plaît. Je n'ai pas envie ni les moyens de me racheter une voiture. Tes clefs ?
Il lui lança en lui affirmant qu'il jetterait un coup d'œil dans la journée. 
-Tu vas le faire ? lui demandai-je en finissant mon assiette d'œufs brouillés.
-Oui, ce midi. Je vais aller dormir. Sarah, tu rentres après le lycée.. 
-Sauf si tu veux venir faire des courses avec moi... fit Brian avec un rictus.
-Non merci.
-Non, intervint mon père. C'est une bonne idée. Prends la carte de secours. Si j'ai besoin d'un truc, je t'enverrai un mail. Bonne journée.
Il bailla et monta s'allonger.
-Faire les courses ? Tu te fous de moi ?
-Tu pourrais me remercier, je suis entrain de te laisser une heure de liberté après le lycée. Bon, je t'emmène ou tu prends ta voiture ?
-Je vais laisser ma voiture à Papa, vu que celle de ta mère est morte. Tu ne devais pas aller chercher Alexandra ?
-Si. Ça te pose un problème ?
-Ça va lui poser un problème à elle. 
-Mais non, tu la crois plus méchante qu'elle l'est. Tu vas voir, elle ne te dira rien.

Il avait raison. Elle ne me dit rien.. pendant tout le trajet où je fus reléguée à l'arrière comme une gosse. Elle me fit juste un geste en entrant et elle fit comme si je n'étais pas là. Alors je fis comme s'ils n'étaient pas là. Je mis mes écouteurs sur mon téléphone et Clive en profita pour me téléphoner.
-Salut ! Comment ça va ? me demanda-t-il d'un ton enjoué.
-Ça va super bien écoute. Et toi ? Tu as l'air de péter la forme.
-Normal ! On va bientôt s'envoler pour l'Europe, tu as besoin de quelque chose ?
-D'Europe.. heu non pas que je sache, tu vas pas faire comme ma grand-mère et me ramener des Kinder Surprise en contrebande donc.. non c'est bon.
-En fait, je t'appelle pour savoir si tu accepterais d'être notre cavalière pour le bal de promo de Ray..
-Quoi ?
-Oui, en fait, ça fait des mois que je cherche l'occasion de te demander en face, mais on est toujours dérangé. Alors est-ce que ça te dirait de venir au bal de promo de Ray avec les garçons et moi ? Je sais que tu viens pour le concert et que vous aviez prévu un crochet dans les Hamptons mais si tu pouvais venir genre 4 jours plus tôt, tu pourrais assister à son bal de promo et à sa remise des diplômes.. de manière surprise. Ça lui ferait vraiment super plaisir... Alors ?
-Tu déconnes ou quoi ? Bien sûr que je veux bien !!! Il faut juste que je demande à Papa pour louper la dernière semaine de cours, mais je serai plus que ravie. Une semaine de plus à New York ça me va très bien.

Je croisai le regard de Brian dans le rétroviseur. 
-Il faudra que tu me donnes le thème de la soirée par contre.

-Ou alors tu me donnes ta taille de vêtements et tes mensurations et je m'occupe de la robe ?
-Tu veux mes mensurations ? Heu..
-Ça m'ennuierait que tu fasses des frais pour une idée que j'ai eue.
-Des frais ? Pour une robe ? Non mais t'inquiète, je vais m'en occuper. Je dois déjà une robe à Charles, je vais abuser non plus.

-Comment ça ? Ah ouuuui. Seattle.
-Seattle. Bon, on va bientôt arriver au lycée, je demande à mon père.. pas tout de suite, je ne suis pas dans ses bonnes grâces en ce moment et je te rappelle.
-Envoie un SMS plutôt. Ça va te couter une blinde de m'appeler alors que je serai outre-atlantique.
-Pas faux. Bisou mec. 
-Bise. 

Je raccrochai et Brian s'arrêta devant la porte du lycée.
-Je te laisse là Troll Snot. On se rejoint à la fin des cours.
-Ouais. Merci. 
Il démarra la portière à peine refermée et je rejoignis Sophie en haut des marches.
-Tu étais avec Alexandra ?
-Ouais, je propose qu'on en parle plus, jamais. Alors, où est Cam ? 
-Il est à la bibliothèque mais j'avais pas envie d'y aller. Mon père m'a détruite hier et il m'a interdit de sortir, de vivre, et de respirer sans son autorisation. Et il m'a interdit en prime de voir Cameron pour ne pas que je sois déconcentrée.
-Il est sérieux ?
-Ouais. Et en plus de ça, il m'a confisqué mon ordi. Et pour mon téléphone, il s'est souvenu de mon code que je lui avais filé y'a 5 mois ce qui lui a permis de bloquer tous mes réseaux sociaux avec un code parent comme si j'avais 5 ans et demi. Je suis tellement dégoûtée. J'arrive pas à le craquer en plus.

-Même mon père ne l'a pas fait.
-Ton père t'aime plus que mon père ne m'aime. Voilà. 
-J'abandonne ma place en cours à Cameron pour les deux semaines qui viennent. Comme ça vous serez ensemble. 
-Tu es gentille mais tu vas me manquer toi aussi.
-Oui, mais théoriquement si j'ai envie de te voir, je ferai des yeux doux à Papa, et vous serez invités à la maison.
-Il refuserait. Papa était vraiment énervé, soupira Sophie. J'ai eu le droit au fameux ton frère cet ange ne nous a jamais fait ça. Le truc bien gavant. Il a manifestement oublié toutes les fois où mon frère s'est retrouvé en cellule de dégrisement pendant ses études.

-Les parents ont une mémoire sélective.

-Carrément. 
-Je connais quelqu'un qui pourrait te le débloquer. 
-Tu es sérieuse ? Ce serait tellement énorme. Mais si mon père le voit ? 
-Il faut juste que tu trouves le code parent pas vrai ? Je sais parfaitement qui peut faire ça. On en reparle au déjeuner. 

Il fallait que je trouve Brian. C'était mon objectif de la pause inter-cours. Il était près de son casier entrain de changer ses livres.
-J'ai besoin de toi.
-Ça dépend combien tu payes.
-Je te propose 5$, c'est tout ce que j'ai sur moi.
-Et moi il me manque 45$ pour conclure l'affaire. Fais péter les 5 tout de suite, tu me donneras le reste plus tard. Alors que puis-je pour toi ?
-Tu sais trouver un code parent sur un iPhone ?
-Pourquoi tu veux ça ?
-Pour Sophie. Elle ne peut plus rien faire avec son téléphone. Il faudrait le code de son père.
-Je pense pouvoir y arriver assez facilement. On fait ça ce midi. Vous me rejoignez dans la salle informatique du 3è étage.
-Okay. Merci.

Sauf qu'encore une fois, j'aurais dû me méfier des plans de Brian. Nous le rejoignîmes dans la salle informatique. Il brancha l'iPhone et se rendit sur le darknet.. Au bout de quelques minutes, je le vis froncer des sourcils. Il prit son propre téléphone.
-Salut vieux, je te dérange ? Tu peux m'aider à déverrouiller un téléphone, j'ai un doute sur.. ouais. Oui, je l'ai fait. Oui je.. non okay, j'ai pas fait ça. Tu peux me le faire à distance ? Merci. D'ailleurs rien à voir mais sympa ta couverture de Eigh..

-Attends, c'est Jay ??

Brian tourna sa tête vers moi.
-Bah ouais, tu connais d'autres as de l'informatique toi ?
-Tu es entrain de me dire que j'avais juste à appeler Jay ?
Il me fit un sourire en mode t'es conne c'est pas de ma faute. J'étais dégoûtée. 
-Oui. Tu étais beau comme tout. Oui.. okay, rit-il. Parle pas si vite, je peux pas taper ton code de merde. Oui. 

Il leva les yeux au ciel et il lâcha le clavier. Je vis les codes sur l'écran, bouger seuls, comme le curseur. 
-Il a pris possession de l'ordi ?
-Ouais, mais comme on est pas sur un réseau sécurisé, il a 5 minutes avant que le webmaster le détecte, répondit Brian à Sophie qui venait de parler.
-Tu vas te faire chopper avec ta session, paniquai-je.
-J'ai pas pris la mienne, j'ai piqué les codes d'un des loosers de mon groupe de littérature anglaise. Ce con gardait les codes dans son agenda, que voilà. 
Il agita l'objet du crime sous mon nez. 
-Quand on fait des choses illégales, chérie, on fait en sorte de flouer quelqu'un.
-Tu es diabolique. Je suis sûre que Jay est d'accord avec moi. 
-Il l'est. Attends.. okay.. 
Brian sourit et demanda à Jay de lui rendre la main pour ne pas qu'il se fasse repérer. Il continua la manipulation et se tourna vers Sophie.
-Le code de ton père. 6937. 
-Tu es extraordinaire.
Elle prit le téléphone de Brian et le colla à son oreille.
-Merci James ! Je te revaudrai ça promis. Non, vraiment. C'est super sympa. Je te repasse Brian.
Brian n'avait pas détaché son regard de Sophie. 
-Ouais.... okay. Merci vieux. Bye. 
Il raccrocha, se déconnecta de ce qu'il faisait et rendit son téléphone à Sophie. Ma meilleure amie embrassa Brian sur la joue et ce dernier eut un sourire un peu bêta à mon avis. Je levai les yeux au ciel, j'aurai pu m'électrocuter, je ne pense pas qu'ils m'auraient vu... exactement comme ils n'avaient pas vu Cameron à l'entrée de la salle informatique. Il était sur le point d'entrer mais il se figea. 
-Sophie. 
-Quoi ? 
-Ton petit ami est juste derrière.
-Merci encore vous deux, vous étiez géniaux ! 
Elle se leva et rejoignit Cameron qui passa un bras autour d'elle comme pour dire à Brian que c'était sa copine à lui. C'est ainsi que le prit Brian d'ailleurs.
-Non mais il est sérieux Punette ? Tu crois qu'il se rend compte que si je voulais Sophie, je l'aurais ? Je me demande si..
-Non. Je t'interdis de leur faire du mal. 
-Tu te prends pour qui, petite délinquante, pour me faire la morale ?
-Je te dis non. Ils sont adorables tous les deux, si tu fais quoi que ce soit pour casser leur couple, je te détruirai.
-On verra bien. Les couples qui sont adorables sont chiants comme la mort. Je n'ai pas besoin de m'en mêler pour savoir que ça marchera pas. Punette n'est pas assez bien pour elle. 
Il se redressa en s'étirant, ce qui souleva son T-shirt au passage. La fille en face de lui arrêta de respirer. 
-Qu'est-ce que tu as à mater mes abdos ? me lança-t-il. Tu veux les lécher ?
-Quels abdos ? Pfffff.
Il souleva son T-shirt et s'approcha tellement près de moi qu'il pouvait probablement sentir mon souffle.
-Tu sais, le truc que tu as pas parce que tu bouffes du sucre et du gras et que tu fais pas de sport. Tu m'accompagnes au réfectoire ?
-Non merci. J'avais l'intention de manger à l'extérieur du lycée.
-Toute seule ?
-Oui. 

Il prit ses affaires et me laissa seule. Il m'avait encore critiqué. Se rendait-il compte de l'effet qu'il me faisait à chaque fois qu'il me parlait comme ça ? J'avais l'impression que ça lui passait au dessus de la tête. 

Je sortis du lycée et je marchai dans la rue. Je n'avais pas faim du tout. Je n'avais plus faim. De toute façon, passer un repas, ce n'était pas la mort non plus. Je croisai la fille tatouée que j'avais vu en retenue. Elle fit tomber son paquet de cigarettes. Je lui ramassai et elle me fit un sourire.

-Je me souviens de toi.. on était ensemble en colle. Tu vas bien ?
-Oui, je pars en promenade parce que j'ai pas spécialement faim. Qu'est-ce que tu fais dans la rue toi ?
-Je ne reste jamais au lycée le midi. Tu es toujours allergique à la fumée ou tu veux m'accompagner ?
Je lui tendis la main et elle me donna une cigarette. Elle l'alluma et je ne toussai pas à la première bouffée. Elle me paraissait plus maigre que la dernière fois que je l'avais vu. Je ne pus m'empêcher de lui faire la remarque.
-La cigarette est un coupe faim. Mon métabolisme a changé. Tu viendrais avec moi à la boulangerie ? J'ai envie d'un pain au chocolat. 
Elle s'acheta une baguette viennoise et sortit de son sac une tablette de chocolat.

-Tu es bien une Senior, n'est-ce pas ?
-Heureusement, je pense qu'une année de plus ici et j'aurais pété un câble. 
-Tu vas faire quoi plus tard ?
-Je vais aller à New York, dans une école d'art. Le plus grand malheur de ma petite bourgeoise de famille c'est que je ne fasse pas d'études. Je leur ai dit pourtant que pour sculpter et peindre, je n'avais pas besoin d'une école, mais apparemment, ils ne voient les choses comme ça. C'était un bon compromis, tu ne trouves pas. Tiens. Mange ça, ça fera passer le goût de la cigarette. Tu n'es pas habituée ça se voit. 

Elle prit la cigarette de ma main et écrasa le mégot au sol avant de le jeter dans une poubelle. Et elle fit bien. Parce que je vis mon oncle Elijah arriver avec une dame assez mignonne.

-Sarah ? Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'es pas privée de sortie ?
-Si tu dis rien, personne ne le saura.
-C'est pas faux. 
Son regard passa sur la fille à côté de moi et il lui sourit.
-Tu recommences à quelle heure ?
-Dans une heure ?
-Ça vous dit de venir avec moi visiter mon futur appartement ?
-Avec plaisir. 
Nous nous levâmes du banc pour le suivre. Il héla un taxi et nous nous engouffrâmes dedans. C'était son agent immobilier qui l'accompagnait et autant je reconnaissais le désintérêt dans les yeux de mon oncle, autant, la femme le dévorait des yeux. Nous arrivâmes devant un immeuble assez ancien avec beaucoup de cachet. Il y avait un code à l'entrée et un ascenseur. Nous nous arrêtâmes au dernier étage.
-Il fait combien ?
-100 m2 . 
Il me fit entrer dans petite entrée menant à une sorte de loft avec une grande pièce de vie baignée de lumière. Il y avait une grande hauteur sous plafond, une cuisine ouverte très grande.. 
-J'adore. 
J'ouvris une porte vitrée et j'arrivais sur une petit balcon. On avait une jolie vue. Je me retournai et je vis la fille de mon lycée parler avec mon oncle. 
-J'ai pensé la même chose que vous, ça manque d'un beau tableau..
-J'adore la vue Elijah !
-Et encore, tu n'as pas tout vu. Suis-moi.

Il monta les escaliers et je le suivis. il avait un un accès sur le toit de l'immeuble.. et quel toit ! J'entrai dans un jardin avec des plantes partout.. je tombai amoureuse de cet endroit.
-Signe le compromis de vente tout de suite. J'aime tout ici. C'est toi cet endroit. 
-C'est ce que je voulais t'entendre dire. Qu'en pensez-vous Rose ?
La fille tatouée... c'était Rose son nom apparemment.
-Il faudrait une statue façon gargouille pour donner un petit côté fun. Mais c'est cool comme en droit je trouve.
-Une statue vous dîtes ?
-Oui. Venez par ici, vous voyez ici, une statue assez haute.
Elle mettait ses mains en perspectives et finit par sortir un carnet de son sac. Elle fit un croquis rapidement. 
-Ça donnerait un côté classe je trouve.
-Vous me la feriez cette statue ?
Elle ouvrit les yeux ?
-Moi ? Je suis encore au lycée !! 
-Mais vous avez un don pour la décoration et l'art non ?

-Oui, je pense.
-Alors je vous engage pour cet été. J'en profite maintenant que vous n'êtes pas connue dans votre domaine.

Elle lui fit un grand sourire et le remercia.. avant de se rappeler que nous allions être en retard en cours. Elle me jeta un coup d'œil.
-Si tu es privée de sortie, ce serait pas top pour toi. Moi je m'en fous, mais toi..
-Je ne peux pas me le permettre. Eli, on te laisse, on file. Signe le compromis.. et tape toi l'agent immobilier pour économiser les frais d'agence, ajoutai-je très bas en l'embrassant.
-C'était prévu, honey. Bosse bien. 

Nous courûmes jusqu'à la route et nous attrapâmes un taxi. Elle paya une fois arrivée au lycée.
-Merci beaucoup. En fait, c'est quoi ton nom ? Je t'ai pas demandé.
-Rose. Juste Rose. Tu sais où me trouver si tu as besoin de moi. File.


Je courus et je bloquai la porte que le prof fermait avec mon sac.
-Vous avez de la chance Sarah. Entrez et installez-vous.

Je devais être rouge. Sophie me regarda d'un air intrigué et je lui fis comprendre que je lui expliquerai plus tard. Mais le plus tard n'arriva pas, parce que Brian m'attendait à la sortie de mon cours pour qu'on aille faire des courses.
-Il faut qu'on se magne en fait, je suis invité chez Alex à 19h

-Il est 17h mec.
-Oui et il nous faut bien une heure de courses à cette heure ci, si on compte la circulation et 15 minutes pour aller chez elle et il me faut du temps pour me préparer donc.. non. On est pas en avance et oui, tu bouges ton cul demoiselle. 

Il me tira par le bras et me poussa presque dans sa voiture. 
-Tu as l'air de mauvaise humeur. Qu'est-ce que tu as ? 
-C'est à cause de cette connasse de prof de français qui a osé me reprendre sur mon orthographe.
-T'es sérieux ?

-Ouais. J'étais au tableau tu vois. 
-Elle sait que tu es bilingue ?
-Non. Bien sûr que non. Je me contente d'être bon et je parle avec un accent, parce que ça m'amuse. Mais putain, elle m'a saoulée. Clef ne prend pas de « f » à la fin, on l'écrit « é ». Et elle m'a tenue tête en plus, cette salope. Pendant trois bonnes minutes. 
-Je dois t'avouer que la teneur du débat me passe au dessus de la tête. 
-Il y a deux orthographes pour le mot clef. Soit on met un f, soit on met é à la fin du mot. Et elle m'a certifiée que j'avais fait une faute. Alors qu'il n'y a pas de faute. J'utilise seulement l'orthographe la plus.. littéraire et ancienne. Elle se fout de ma gueule et ça m'a gavé. 
-Tu t'es fait coller.

-Non. Mais si on avait été à Poudlard, y'aurait eu 50 points de moins pour ma maison. La grognasse. 
-Tu viens de dire : connasse, salope et grognasse en moins de 5 minutes. Bravo. Heureusement que Tom n'est pas là. 
-Ouais. Mais je suis vénère. Bon, tu peux regarder la liste envoyé par ton père et ma mère ?
Il me tendit son téléphone.
-Ta mère veut : de la salade, des courgettes, des tomates, pamplemousse.
-Ouais fruits et légumes quoi. Next.
Je levai les yeux au ciel.
-Poulet, bœuf, bacon, poisson et crustacés.
-Okay. 
-Laitages. Javel, tampons. 
-Okay et ton père ?
-Détergent. Javel. Chocolat, bananes, vaseline et chatterton ?
-Private Joke. Laisse-tomber. Tu t'occupes des fruits et des légumes, je prends les produits ménagers et les tampons. Et on finit par la viande et les laitages. 

Les courses avec Brian avaient l'avantage d'être expéditives et nous rentrâmes à la maison plus vite que prévu. J'entendis des rires à l'étage de notre maison. Brian tourna ses yeux bleus vers moi.
-Toujours à se la donner ses deux là. 
-Tu crois ?
-Suis-moi. Fais pas de bruit. 
Il me tendit la main et je la saisis après avoir enlevé mes chaussures. Il me fit signe de me taire et je vis que la porte du bureau de mon père était entrouverte.
-Arrête John.. les enfants sont arrivés, ils vont se demander ce qu'on fait.
-Je pense qu'ils ne se font pas d'illusion sur ce qu'on est capable de faire quand on est tous les deux et qu'on a la maison pour nous seuls pour une fois. 
-Oui, enfin, y'a une différence entre profiter de notre chambre à coucher et baiser dans ton bureau. 
-J'en vois pas si ce n'est que notre matelas est beaucoup plus confortable que mon canapé. 
Brian me fit ce petit regard supérieur qui voulait clairement dire : je te l'avais dit. 
-Mais après, continuait mon père, ton corps est toujours aussi parfait, qu'il soit dans notre lit, sous la douche, dans la cuisine, dans le grenier, dans véranda, dans la cabane de jardin...
-De quoi tu parles là ? Dans le grenier ? Dans la véranda ? La cabane de jardin ?
-Je veux dire que je t'aime et que je te désire dans toutes les situations possibles et inimaginables. J'imagine pas ma vie sans toi. En plus Sarah et Brian sont de très grands enfants et d'après ce que j'ai cru comprendre Brian est bien ton fils et Sarah est bien ma fille.
-T'es con. 
Brian m'entraina dans sa chambre.
-Tu crois qu'il voulait dire quoi par là, ton père.
-Que t'es une bête de sexe et que moi aussi. Enfin.
Brian me dévisagea et hurla de rire. Il se plia en deux et je le poussai sur son lit avant de m'installer sur son pouf.

-Non mais c'est vrai. J'ai toujours trouvé ça génial. C'est un peu comme une drogue. Et c'est ce que veux dire mon père. Les chats font pas des chiens. Si tu aimes le sexe c'est que ça te vient de ta mère. 

La porte de Brian s'ouvrit sur une Mary avec un regard pétillant et des cheveux décoiffés. 
-Vous êtes là depuis longtemps ?
-Non Maman, on vient juste de monter, Sarah va m'aider à choisir une tenue pour ce soir avec Alex. 
-Okay. Je vais chercher Tom avec John, on revient dans pas longtemps.
-Okay. En fait.. tu t'es plantée de rangée dans ta chemise, y'a un décalage, continua Brian. 

Elle rosit et sortit de la pièce.
-Tu vas passer une soirée en tête à tête avec elle. 
-J'adore ta mère, ça ne me gêne pas du tout. J'ai beaucoup à apprendre d'elle, dis-je.
Brian me sourit et me demanda d'aller lui chercher sa chemise qui était dans la buanderie pendant qu'il se lavait. Quand je revins dans sa chambre, il était en boxer et il se frottait la tête avec une serviette. Je profitai de cet instant pour l'observer. Il était musclé quand même. Quand je relevai la tête, il était entrain de me regarder, sa mèche rebelle dressée sur sa tête. Il soupira et s'approcha de moi.
-Vas-y.
-Vas-y quoi ?
-Vas-y tâte. Je sais que tu en as envie. Tu as le droit de tâter n'importe quelle partie de mon corps. Profite, je ne te le dirai pas tous les jours. 
Je m'approchai d'un pas et je me retrouvai juste devant lui, je relevai la tête vers lui..
-N'importe laquelle ?
Une lueur d'amusement passa dans ses yeux et je le vis déglutir. 
-Tu es bien sûr de toi ?
-Absolument, murmura-t-il. 

Je passai mon index sur son nez, sur sa bouche, son cou, sur son torse et je m'arrêtai juste au dessus de l'élastique de son boxer. Nous n'avions pas cessé une seule seconde de nous regarder. Je plissai un peu des yeux avant de lui tirer sur la peau du ventre.
-Y'a un peu de gras là. Tu dis sur moi, mais tu te laisses aller mon vieux.
Je coupai le contact visuel et je sortis. Il éclata de rire.
-Tu as failli, je dis bien, failli me filer une érection. Tu t'améliores Petit Bateau ! Je suis fier de toi ! me lança-t-il alors que je fermai sa porte. 

Je ne pus m'empêcher de sourire. Il était bête.

J'allais passer une soirée seule avec Mary. Nous ne l'avions pas fait depuis des lustres. D'autant plus que Brian n'avait pas l'intention de rentrer avant longtemps. 
-Mary ?? Je suis privée de sortie, mais est-ce qu'on peut considérer que si on va au restaurant toutes les deux c'est pas une sortie ?
-J'ai l'impression que tu prends beaucoup de plaisir à ta punition, cette fois-ci.
-Non, pas spécialement. Mais j'ai décidé de faire avec. Alors ? On va au restaurant ou on commande ?
Elle sourit mais elle répondit à la négative. Elle avait déjà préparé le dîner. Elle ne s'attendait sûrement pas à ce que Line McDust et Adèle Harper débarquent. 
-Salut petite délinquante ! me lança Line McDust en entrant. Parait qu'une fête de Patrick a mal fini ? Pas de chance pour vous. Tu es toute seule ?
-Non Mary est là. 
Elle arrivait justement dans le hall.
-Tu veux venir dîner avec nous Mary ?
-Je...

-Tu peux y aller Mary si tu as envie, moi je vais regarder Teen Wolf. Je suis mega en retard sur la série.
-Tu ne sors pas en douce de la maison.
-Avec qui ? Je te rappelle que je sors avec Marc qui est à Stanford et que Sophie est punie.
-Je ne rentre pas tard. 
-De toute façon, rétorqua Adèle, on va dîner et on reviendra finir la soirée ici. Comme ça pas de souci ! 

Je n'avais pas du tout prévu ça. Et la maison me sembla très vide sans personne. Je n'avais pas eu cette sensation depuis longtemps. Je mis de la musique à fond et je me mis à danser. Je sentais la musique vibrer en moi. Ce qui était assez pratique avec notre maison, c'est qu'elle n'étais pas mitoyenne avec celles des voisins. Ils ne devaient théoriquement pas m'entendre. Je pris mon téléphone pour appeler Ray.
-Salut !! Qu'est-ce que tu fais ?
-Heu.. j'essaye de dormir.
-Merde, désolée !
-Tu es en boîte de nuit ?
-Non, je suis chez moi. Attends, je baisse la musique. On ne s'est pas parlé cette semaine, ça m'a manqué de ne pas entendre ta voix.
-J'ai eu une semaine éreintante, désolé. Avec tous les paparazzi, les copines de mon ex qui m'appellent pour me dire à quel point elle est malheureuse sans moi. Comme si moi je n'étais pas malheureux.
-Ça ne va pas mieux ?
Il m'avait déjà fait part de son chagrin après sa rupture d'avec Maeva.
-Non. Ça ne va pas mieux. Je l'aimais tellement. J'étais vraiment amoureux d'elle mais elle m'a tellement déçu que.. je ne sais pas trop comment faire pour m'en remettre.
-Je ne sais pas non plus, lui avouai-je. Je suis toujours avec mon premier petit ami alors..
-Owen me dit qu'il faut que je sorte et que je me trouve un plan d'un soir. Chuck m'a dit qu'on ne se remet pas comme ça d'une déception amoureuse et qu'il fallait que je sois abstinent pendant un petit moment.
-Je pense comme Chuck. Essaye de te retrouver un peu. 
-En fait.. tu sais ce que je me suis dit.. je pourrais peut-être venir étudier à Stanford l'an prochain.
-Tu ne voulais pas aller à Yale ? 
-Si. Mais comme ça on pourrait se voir hyper souvent. Plus souvent que maintenant.
-Tu sais que je vais probablement ne pas aller à Stanford moi-même. J'ai toujours été plus attirée par les universités de la côte est. 
-C'est vrai ? 
-Oui, souris-je. Enfin, je verrai selon les réponses que je recevrai des universités mais.. il est probable que je finisse à Harvard comme ma mère.
-Tu te rends compte que si tu n'avais pas été harcelée dans ton lycée, Mary ne t'aurait pas pris avec elle pour mon interview et je ne t'aurais jamais rencontré.
-C'était le destin. Un mal pour un bien. Prêt pour partir en Europe ? 
-Ouaaais, carrément, on commence à Amsterdam, Bruxelles, Stuttgart, Zurich, Turin, Barcelone, Toulouse, Lyon, Strasbourg, Paris, Nantes et on finit par Brest. On fait plus de tournées en France parce qu'on a pas eu le temps d'y aller la dernière fois. Et je crois que Chuck a de la famille pas loin de Brest.
-Il m'a dit que c'était l'anniversaire de son arrière grand-mère.
-Oui, c'est ça. Je suis entrain d'apprendre une chanson en français pour l'occasion. Je galère sur la prononciation pour le moment. Mais ça devrait le faire, je pense. J'espère. Oui Maman ? Non je ne dors pas... Oui, je ne tarde pas. Passe une bonne nuit. 
-Je vais te laisser Ray.
-Okay ma belle. Bonne nuit. 

Je n'avais pas faim. Mais pas faim du tout. Je pris une tisane et je regardai Teen Wolf jusqu'à ce que Brian revienne. 
-Maman n'est pas là ?
-Elle est avec Adèle et Line. Elle m'a envoyé un message pour me dire que finalement, elle s'était posée dans un bar avec elles et qu'elle reviendrait plus tard.
-Oh, d'accord. Tu as dû te faire chier. 
-Je regarde Teen Wolf.
-Tu as mangé quoi ?
-J'avais pas faim.
Et là mon ventre fit un bruit du diable. Brian leva un sourcil et quitta le salon. Il revint avec une assiette de salade caesar qu'il me tendit.
-Mange, sinon tu vas avoir du mal à t'endormir.

-J'ai pas trop envie de manger. 
Il me regarda d'un air un peu inquiet.
-Même si tu n'as pas envie, mange. Attends, je vais t'accompagner.
-Tu n'as pas mangé chez Alexandra ?
-Si, mais je peux manger à n'importe quelle heure. 

Il revint avec une assiette et nous mangeâmes tous les deux devant un épisode. Je m'endormis sur lui et je me réveillai quand j'entendis le bruit d'une tasse qui tombe. Il faisait jour dans le salon et Brian ouvrait les yeux avec difficulté.

-Salut ! 
Il m'écarta doucement de lui et s'étira. 
-Maman ? Tout va bien ?
Mary arriva, elle était encore en pyjama. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu Mary sans fond de teint. Normalement quand je me levais le matin, elle était déjà pratiquement prête. Elle avait l'air un peu fatiguée comme une personne qui a trop bu la veille au soir.
-Tu es rentrée à quelle heure ?
-Beaucoup trop tard. Je vais faire en sorte de finir tôt ce soir aussi. Je crois que c'est le Week-end de libre de John. Je vais pouvoir me reposer. Vous devriez vous préparer. C'est bientôt l'heure d'y aller. 

Je lui laissai ma voiture pour la journée. Apparemment mon père, malgré ses connaissances en mécanique, n'avait pas réussi à sauver la voiture de Mary et avait appelé un garagiste. Il devait avoir des nouvelles dans la journée. Elle m'accompagna jusqu'au lycée.
-Merci encore Sarah de me prêter ta voiture.
-Pas de souci. Si on ne peut pas s'entraider en famille... surtout quand on est les seules filles..
-Tu veux que je vienne te chercher ?
-Non, c'est bon, je demanderai à Adèle de me ramener. Sophie et moi on a un travail de groupe. Tu crois qu'il y aurait moyen qu'on aille soit chez elle, soit à la maison ?
-J'en ai parlé hier avec sa mère. Vous n'aurez qu'à venir à la maison.
-Okay. Tu as l'air un peu contrariée.
-Ce n'est pas contre toi. C'est pour ma voiture. J'adore ma voiture, je sais qu'elle a quelques années mais elle est super et je crois que c'est bientôt la fin.
-Je sais que tu as dit hier que tu n'avais pas les moyens, mais je pensais que Grand-Mère Amélia.
-Elle a donné cet argent pour nous, pas pour moi et j'ai une certaine fierté à m'acheter mes propres affaires. 
-Je pense que Papa te dirait la même chose que moi, ça ne sert à rien de garder cet argent si ce n'est pas pour l'utiliser en cas de besoin. Penses-y.

Elle s'arrêta devant le lycée et je rejoignis Sophie. Elle était entrain de parler avec Brian. Plus exactement, elle était entrain de se faire draguer par Brian. Je connaissais sa façon de faire, tout son être était entrain de la Milleriser. Que ce soit, sa façon de se tenir, sa tête légèrement penchée ou encore le sourire qu'il avait sur les lèvres. Je tournai les yeux et je vis Cameron d'un côté et Alexandra de l'autre. Elle était avec Chris et ses grands yeux étaient écarquillés. Je me précipitai vers Sophie.
-Merci de lui avoir tenu compagnie pendant que je n'étais pas là, mais maintenant tu peux retourner auprès de ta pouffe. Je peux savoir à quoi tu joues avec Brian ? demandai-je sèchement à Sophie en rentrant dans l'établissement.
-Quoi ? On était entrain de parler...
-Il était entrain de te draguer.
-Sarah. Je dois te le répéter combien de fois : JE SUIS AMOUREUSE DE CAMERON. 

J'ouvris la porte de mon casier pour poser certains de mes livres. 
-Et alors, tu ne peux pas te faire draguer par quelqu'un tout en étant amoureuse d'un autre ? 
-Brian peut me draguer, mais je ne suis pas réceptive pour autant. Sinon ça voudrait dire que je ne suis pas vraiment amoureuse de Cameron et c'est pas le cas. 
Je rosis.
-Je suis censée déduire quoi de ça ? Tu es entrain de me dire que je ne suis pas amoureuse de Marc sous prétexte que je suis réceptive quand Chuck flirte avec moi ?
-Je ne parlais pas de toi. Mais si tu te sens visée, il faut peut-être que tu te poses les bonnes questions, non ? Clairement Sarah, si Chuck était un gars tout à fait normal et qu'il habitait dans notre ville, tu sortirais avec qui ? Marc.. ou lui ?
-Marc.
-Tu en es certaine ? Vraiment certaine ?
-Oui.
-Okaaaay. Bah tu n'as pas à te sentir visée par ce que je disais. Brian peut me draguer autant qu'il veut, ça ne me fait rien.

-Et si c'était Paul ? 
-Quoi Paul ? s'exclama-t-elle brusquement.
-Si c'était Paul qui te draguait. Visiblement ton truc, c'est les blonds-châtains clair. Alors si Paul te draguait...
Elle rougit et baissa les yeux. Je me retournai et je vis Paul juste derrière moi. Il était amusé.
-Pourquoi veux-tu que je drague Sophie, Mc Allister ?
-Et si tu te mêlais de ce qui te regarde. Qui te fait croire que je parle de toi McDust ?
-Tu parles toujours de moi avec Sophie. Je veux dire, comme je suis son fantasme. 
-N'importe quoi ! se fâcha Sophie. Tu prends tes rêves pour des réalités McDust.
-Sauf preuve du contraire, c'est toi qui m'a roulé un patin à Malibu, pas moi. Donc visiblement, tu en avais envie, non ?

Sophie allait répliquer mais elle blêmit. 
-Cam..
Son petit ami était là, en retrait. Nous ne l'avions pas vu. Sophie fit un geste vers lui, mais il se recula et il partit dans la foule. Elle se tourna vers Paul.

-Tu te sens bien là ? Connard !
Elle courut derrière Cameron. Paul la regarda s'éloigner et partit en sens inverse. Et après elle disait sur moi et mes amours ? Cameron refusa de lui adresser la parole pendant toute la journée. À la fin des cours de la journée, elle l'attrapa par le bras.

-Je ne veux pas te parler, okay. C'est très bien que tu sois privée de sortie pendant 15 jours, au moins, on aura le temps de réfléchir à notre relation vu que tu te permets d'embrasser McDust. 
-Ce n'est pas ce que tu crois..
-Je dois aller bosser. 
Il partit vers sa voiture à grands pas. Sophie ne dit plus rien. Mais je vis qu'elle était sur le point de pleurer. Elle s'assit sur la marche et elle bascula sur moi. Je n'aimais pas la voir aussi triste. Et, alors que nous allions vers la voiture d'Adèle, je vis sa mère discuter avec les McDust.. Je poussai Sophie dans la voiture de sa mère avant de me retourner vers Paul, furieuse. 
-Tu as intérêt à régler ce problème, sinon, je choppe un scalpel de mon père et je te coupe les couilles, de toute façon, elles ne te servent à rien.

Je rentrai à mon tour dans la voiture. Adèle ne comprenait plus rien. 
-Je peux savoir ce qu'il se passe ? 
-Cameron ne veut plus me parler.

Et là, Sophie se mit à pleurer et elle raconta tout à sa mère qui conduisait. Nous ne tardâmes pas à arriver devant ma maison. J'étais entrain de consoler Sophie. Mais je sentais qu'elle avait besoin que sa mère la prenne dans ses bras, aussi, nous abandonnâmes le travail de groupe.. Je ne pouvais rien faire de plus pour elle. J'étais triste pour elle mais je me sentais inutile. 

Mon père vit tout de suite que j'avais un problème. Je le vis au regard qu'il me lançait.
-Paul a dit devant Cameron que Sophie l'avait embrassée et Cameron ne veut plus lui parler. Elle est triste, elle pleure et moi je suis inutile parce que je suis privée de sortie et je ne peux pas la réconforter. 
-Et c'est vrai ? Qu'elle l'a embrassée ?
-Elle a fait un pari avec moi. Si je gagnai je devais rouler un patin à Brian et si elle perdait, elle devait rouler un patin à Paul et elle a perdu, Dieu Merci. Mais Paul lui a rappelé cet état de fait et maintenant Cameron pense qu'elle l'a trompée de son plein gré alors qu'elle respectait un pari et je suis fâché contre lui aussi.
-J'avais oublié que les ados étaient compliqués. Appelle Paul, explique-lui. Il ne doit rien comprendre le pauvre, je ne suis pas certain d'avoir tout compris moi-même. 

-Je ne peux pas faire ça. Parce que je suis certaine à 80% que Paul a envie d'une relation avec Sophie et si je lui dis ça, il va être hyper malheureux mais si je ne dis rien Sophie va être malheureuse et en plus je devais même pas t'en parler mais tu es le seul confident que j'ai sous la main VU QUE TU M'AS PRIVÉE DE SORTIE. La vie est nulle.

Je laissai tomber ma tête sur le plan de travail de cuisine.
-Tu veux de la glace ? me demanda mon père.
-Oui, couinai-je
Il me donna le pot de glace et une cuiller à soupe. Je sentis une main dans mes cheveux qui me les ébouriffa.
-Dégage Miller.
-Quoi ? J'ai le droit de prendre de la glace moi aussi ! On fait quoi de beau ce soir, vu qu'on est qu'entre adultes ?
-Il faut que vous me couvriez pendant les deux heures qui arrivent, les enfants. J'ai une surprise pour ta mère que je dois aller chercher. 
-File, répondit Brian. On te couvre.

Quand Mary descendit et nous demanda où était John, Brian répondit : Chez les putes. Ça ne fit pas rire sa mère du tout, mais moi, oui. Il mit alors de la musique et entraina sa mère dans un tango. Ils étaient gracieux. Je les regardai évoluer avec étonnement. Qui aurait pu croire que Brian avait cet être en lui ? Un être sensible à la musique, à la danse ? Est-ce qu'en grandissant et en vieillissant, son côté arrogant disparaîtrait pour laisser place au Brian qui dansait avec sa mère ? Ils dansèrent pendant longtemps tous les deux, mêlant les styles musicaux. 
-Bon trêve de plaisanterie, où est John ?
-Qui ?
-MON MARI.
-Je suis là. 

Il avait un sourire amusé sur le visage. 
-Où étais-tu passé ? Pourquoi tu as un foulard à la main ?
-Approche, je vais te le dire.
Il attrapa sa femme par les hanches et je regardai Brian. J'avais l'impression qu'il prenait des notes mentales. Il avait l'air concentré sur la scène. Mon père lui banda les yeux et nous fit signe de venir. Je ne savais pas du tout à quoi il jouait... jusqu'au moment où je vis une Maserati GranCabrio sport de couleur rouge. Mary poussa un cri. 
-Tu m'as acheté un cabriolet ? Tu es fou !!! 
-Ta voiture est morte. Je sais que tu as toujours voulu un cabriolet. Comme j'ai déjà une voiture plus.. familiale, je me suis dit que tu pouvais te faire plaisir. Mais si tu ne l'aimes pas je peux la..
Il ne put pas terminer sa phrase parce que Mary lui sauta au cou pour l'embrasser passionnément. Elle courut vers sa nouvelle voiture et sauta dedans comme une pro. Je repensai, amusée, à son discours féministe du matin, sur la fierté de s'acheter sa propre voiture. Visiblement quand c'était un cadeau de son amoureux, ça ne marchait pas. 
-Qui veut faire un tour ?
Brian courut et sauta à la place passager et ils s'en allèrent. 
-Tu as géré Papa, avouai-je. Elle est superbe. Pourquoi tu souris ?
-Tu as vu son visage quand elle est heureuse ? N'ai-je pas épousé la plus belle femme de la création ?

Il était tellement amoureux que cela me fit un plaisir fou de l'entendre. 

Quand les Miller revinrent de leur balade, la première réflexion de Mary fut qu'elle devait prévenir son fils dernier-né. 
-Et si nous allions chez Eric ? proposai-je. Pour lui montrer ?

Nous montâmes tous dans la nouvelle voiture de Mary. C'était génial. Tom et Giulia étaient entrain de se courir après dans le jardin. Tom pila net en nous voyant et posa un cri. 
-OH MON DIEU, MAMAN ! ELLE EST MAGNIFIQUUUUUUE, hurla-t-il en français.

Je vis Eric se lever de son fauteuil, posé sa tasse et venir vers nous. 
-Wow. Une voiture splendide pour une femme qui l'est tout autant.

Mon père le fusilla du regard.
-C'est ma femme. Trouve-t-en une si tu veux faire des commentaires comme ça. 
-Je préfère m'acheter une voiture qu'une femme ! 
-Tu veux te battre ?
-Je vais gagner McAllister. En plus je te rappelle que j'ai pas le droit de te viser les mains et si je te vise les couilles, ta femme ne va plus m'aimer parce que tu ne seras plus performant du tout. Même si je suis certain que tu as une certaine expertise avec tes doigts.
-T'es sérieux là Eric ? Je veux pas entendre ça ! grognai-je.
Je filai vers Giulia et Tom qui observaient la voiture avec des étoiles dans les yeux. 
-Maman, s'écria Tom. J'ai trouvé son nom. Red Widow. Parce que c'est une warrior, comme Black Widow mais elle est rouge. 
-Red Widow ? Ça me va. 
Tom sourit jusqu'aux oreilles. Mon père commanda des pizzas au moment où Elijah arriva. J'étais privée de sortie et pourtant.. j'avais l'impression que ma punition était oubliée.. Je regrettai juste que Sophie n'ait pas des parents aussi cool que mon père quand il s'agissait de punitions. 

Je pris mon téléphone et j'appelai Paul. Il décrocha immédiatement.
-Sarah.

-Je.. J'ai besoin de toi.
-Je pensais que je n'avais pas de couilles ?
Il avait l'air fâché. 
-Cameron fait la gueule à Sophie, continuai-je en faisant semblant de ne pas l'entendre. Tu sais aussi bien que moi qu'elle vraiment très amoureuse de lui et qu'il fait son bonheur. Et si comme je le crois, tu l'aimes autant que moi je l'aime, s'il-te-plaît... va dire à Cameron que ce n'était rien et qu'on était entrain de jouer au jeu de la bouteille ou n'importe quoi. Dis-lui que c'est toi qui l'a embrassé et que tu la taquinais, que c'est ta meilleure amie et que ça ne prête vraiment pas à conséquence. S'il-te-plaît. Elle est malheureuse de cette situation et je sais que tu ne veux pas son malheur. Alors je t'en prie. Arrange les choses. Cameron ne veut plus lui adresser la parole et il ne m'écoutera pas plus. Toi, il t'écoutera. Fais ça pour elle.

Il me raccrocha au nez. Ce connard. Mais si lui n'arrivait pas à trouver un moyen de les rabibocher, je ne voyais pas qui pourrait le faire et je n'avais pas envie du tout de voir ma meilleure amie malheureuse. D'après ce que j'avais compris, elle avait beaucoup souffert avec ce gars qu'elle avait rencontré pendant les vacances d'été. Sophie était l'un des êtres les plus doux de ma connaissance. Moins que quiconque, elle méritait de souffrir.

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