Patrick "la Bique"

32 minutes de lecture

Non, le lycée ne m'avait pas manqué. Mais pas du tout. La bouffe dégueulasse, Brian qui m'ignorait comme si nous n'avions pas passé une superbe semaine de vacances... Le seul point positif, c'était de retrouver Sophie et Cam. Ils étaient tellement mignons tous les deux ! J'avais l'impression que la distance avait renforcé leur couple. Il était rentré de son État d'origine le samedi soir et si j'avais bien compris, le dimanche matin, il était déjà chez les Harper avec un gros bouquet de fleurs. Il avait même accompagné Sophie et Marc pour venir me chercher à l'aéroport.

Sophie avait crié mon prénom et elle avait couru vers moi pour me prendre dans ses bras.

J'étais chez moi. Et il n'y a en de mieux que d'être chez soi, non ? tout était parfait. Et Marc était là. Je lui sautai dessus pour l'embrasser. 
-Tu m'as tellement manqué, murmura mon amoureux.
Est-ce qu'il m'avait vraiment manquée ? Je ne savais pas trop. J'avais été super occupée et je n'avais pas eu le temps de penser à lui. Mais en le voyant, mon cœur se mit à battre plus vite. Son sourire me faisait du bien, ses lèvres me faisaient du bien. Il salua ma famille mais il ne me lâcha pas. Je n'avais même pas fait attention à Benjamin McDust. 
-Je suis venu vous chercher. Et comme je suis sûr que vous n'avez rien dans vos placards, on se fait un barbecue avec Nick et Adèle chez moi. Alors on vous laisse deux heures et vous venez nous rejoindre si vous voulez. 
J'acquiesçai en regardant mon père. 
-On fait comment ? Pour revenir ? 
-Marc est venu en moto, me répondit Sophie alors que je prenais Cameron dans mes bras pour lui dire bonjour. Alors on pensait qu'on prenait tes bagages, on prend Brian et Tom avec nous et on laisse les vieux ensemble.
-Je t'ai entendue mini-Harper, répondit Benjamin McDust. Je me vengerai un jour.
-Désolée monsieur McDust.
-Sophie, on se connaît depuis que tu étais dans le ventre de ta mère. Appelle-moi Benjamin. Et je me vengerai, parce que j'ai cru comprendre qu'il n'y avait aucune chance pour que tu deviennes un jour ma belle-fille.. tu subiras mon courroux petite Harper.

-Et si je vous fais un bisou et un sourire ? Et si je vous dis un truc sur mon père que vous ne savez pas ?
-Vendu. Je ne me vengerai pas si tu me racontes un truc sur ton père.
-Mon frère va avoir un bébé. Dans quelques mois, il sera grand-père.

Mon père écarquilla les yeux comme le père de Marc. Ils n'étaient pas au courant visiblement. Et ils hurlèrent de rire devant l'aéroport. Mon père prit appui sur Mary et Benjamin sur la voiture. 
-Papy Nick. Oh putain. Je meeeeuuurs, fit mon père preuve qu'il traînait vraiment beaucoup avec moi. J'ai pas fini de le charrier. 
Benjamin s'essuya les yeux et nous regarda froidement Marc et moi.
-Vous avez interdiction de me faire un petit-enfant dans les années à venir. Qu'on se le dise. Pas avant que tu aies fini ton lycée et une bonne partie de tes études supérieures. 
-Pareil pour toi, monsieur je drague au rayon tampon, rétorqua Mary en voyant Brian commencer à rire.
-Et pareil pour vous deux, fille numéro 2 et petit ami de ma fille numéro 2, continua mon père en pointant Sophie et Cameron du doigt. 
-Oui monsieur, répondit Cam en rougissant. 
-On va y aller. Tu es garé où, mon chéri ?
Mon chéri sourit, ouvrit la portière de la voiture de son père et prit deux casques. Il posa son bras autour de moi et m'emmena vers sa moto. C'était grisant. J'adorais ça. Je me souvenais avoir entendu mon père disant qu'il avait eu une moto plus jeune. Est-ce qu'il voudrait m'en acheter une ? Il faudrait que je lui demande à l'occasion. Nous arrivâmes devant ma maison et Marc se gara. 
-Tu rentres ? 
-Avec plaisir. 
Ma maison. C'était réjouissant de rentrer chez soi après un voyage. Sophie était venue arroser les plantes tous les jours. Je m'affalais dans le canapé avec Marc et je l'embrassais. 
-Ça te dit qu'on monte dans ma chambre ? lui demandai-je en montant sur ses genoux. 
-Ça me dirait beaucoup mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée.
-Pardon ? 
-Ton père ne va pas tarder à rentrer et.. je crois qu'on fait une erreur de toujours s'envoyer en l'air à chaque fois qu'on se voit. Enfin, pas vraiment, ce n'est pas que tu m'attires pas Sarah mais.. je pense qu'on devrait apprendre à faire des choses plus amusantes.
-Plus amusante que le sexe ? Je ne vois pas.
Marc me sourit mais je vis qu'il avait compris mon point de vue. 
-Alors qu'est-ce que tu proposes ? 
-On prend ma voiture cet après-midi et on file à Santa Monica pour se promener à la plage par exemple. Il y aura peut-être Sophie et son mec. Tu ne voulais pas qu'on fasse des trucs à quatre ? 
-Siiii ! 
On ouvrit la porte d'entrée et je vis Brian.
-Aller dans une chambre... non ? 
-Tu as l'impression qu'on fait un truc de sexuel là ? lui demandais-je.
Le regard de Brian passa sur mes cuisses, sur mes genoux.
-Petits joueurs. 
-Tout le monde n'est pas un éjaculateur précoce comme toi Brian Miller. Où est Sophie ? 
-Ses parents l'ont appelée, elle nous a déposés et ils sont repartis Punette et elle.
-Punette ? demanda Marc..
-Le puceau à lunettes.
-Bien trouvé Miller, se mit à rire Marc de concert avec Brian.

-Vous êtes cons ! Arrêtez. Il est adorable.
-On peut être adorable et puceau, ma chérie. N'est-ce pas Monsieur McAllister ?
-John. Appelle-moi John, Marc. Et oui, heureusement. 
Marc me posa sur le côté et se releva.
-Je vais y aller..
-Pourquoi ?

Marc me regarda avec affection. 
-Il faut que j'aille aider ma mère, elle m'a envoyé un message y'a 5 minutes, mais je ne voulais pas te laisser toute seule. 
Une fois Marc partit, je filai prendre une bonne douche chaude. J'entendis du bruit dans ma chambre alors que j'étais dans ma salle de bain.
-Tu es par là Petit Bateau ?
Brian, toujours là au mauvais moment. J'étais enroulé dans serviette jaune et je sortis de la salle de bain.
-Oui ?
-J'ai mis une de mes chemises dans ta valise. Je peux la récupérer ? 
-Regarde dans ma valise où elle est. 
J'ouvris ma commode et je pris des sous-vêtements. Il ressortit sans dire un mot. Je mis de la musique et je m'habillai. Je mis une mini-jupe, le blouson que Mary m'avait acheté et mon T-shirt Mickey is my dealer. J'étais prête à y aller. Et c'est alors que je la vis. Une énorme araignée dans ma chambre. Je poussai un hurlement strident et ma porte s'ouvrit. C'était mon père. 
-Sarah..
-Y'A ARAGOG DANS MA CHAMBRE.
-Quoi ? Où ?
-LÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀÀ. 

Et mon père, ce grand malade, s'accroupit, prit l'araignée dans sa main et la jeta dehors.
-Merci.
Il me lança un regard qui voulait dire : petite nature, avant de me laisser toute seule. Ça me faisait bizarre de me retrouver à l'arrière de la voiture moi qui avait l'habitude de conduire. Sophie arriva en même temps que nous avec Cameron. Quand Brian le vit, il eut un rictus. Je me demandais à quoi il pensait au juste. J'eus l'immense déplaisir de voir Chris et Alex chez Paul. Je ne leur dis même pas bonjour. Je vis que Line était agacée, et je me tournai vers mon père. Il était déjà occupé avec Benjamin. J'en profitai pour monter dans la chambre de Marc, il était entrain de chercher une chemise.
-Salut beau gosse. Tu savais que Alexandra pétasse et Chris Pute étaient là ?
-Quoi ?
-C'est bien ce que je pensais. Je vais devoir rester avec elles, ça me gave. 
Marc prit son téléphone et le posa sur son lit après avoir envoyé un SMS. Paul débarqua quelques minutes plus tard.
-Tu veux quoi ? Salut Sarah ! J'ai l'impression que tu as un peu bronzé.
-C'est le cas..
-Tu as invité Chris ? Tu te fous de moi ? 
Marc semblait fâcher contre son petit frère.
-J'ai le droit de demander à ma petite amie de venir déjeuner, je vois le problème.
-Heu.. et vis à vis de Sarah ?
-Je croyais que vos histoires étaient réglées ?
-Je ne lui parle pas, elle ne me parle pas.
-Voilà qui règle la question. Je ferai en sorte qu'elle ne t'approche pas. 

Sauf que c'était loupé. Elle n'avait pas besoin de me parler pour me faire sentir mal. Elle avait juste à me regarder me servir de nourriture avec son petit sourire. Sophie était furieuse de la voir là. Et elle décidé d'ignorer Paul et sa copine pendant tout le repas. 
-Sophie ?
Elle tourna les yeux vers lui.
-Oui ?
-Tu peux me passer le sel ?
Elle lui tendit et elle retourna à sa conversation avec Brian, assis juste à côté d'elle. Je voyais au regard d'Alexandra que ça ne lui plaisait pas du tout. J'entendis le rire de mon père et de ses amis à l'autre bout de la table. Mon père s'essuyait les yeux. 
-D'ailleurs Tom ! J'ai pas eu le temps de te demander, c'est quoi le délire avec ma nièce ? 
Tom devint rouge brique. 
-Arrête c'est pas cool Papa. 
-Non mais je me demande, je pensais pas être là pour le premier baiser de Becky. Alors je demande.
-C'est elle qui m'a sauté dessus ! C'est pas de ma faute si toutes les filles veulent me pincer les joues, me faire des bisous ou m'épouser ! 
Nous éclatâmes tous de rire. 
-C'est vrai que tu avais prévu d'épouser Giulia, comment vas-tu faire avec Rebecca ? le taquina son frère aîné.
-Bah. C'est le souci. Mais de toute façon, je vais pas épouser une des cousines de Sarah.
-Ah ? Pourquoi ? lui demandai-je.
-Parce que je suis trop jeune ? Et aussi parce que je suis plus beau que Brian alors je vais sortir avec deux fois plus de filles que lui et elles vont pas aimer ça du tout. 
-Comment ça tu es plus beau que moi ?
-Bah oui. C'est comme en dessin. Soit on fait un original qui est parfait dès la première fois, soit on fait un brouillon avant le chef-d'œuvre. 
-Tope-là Thomas ! fit Paul en se levant pour lui tendre la main.
Brian ne dit rien, il se contenta de regarder son petit frère avec un amour débordant. Tom le remarqua et le fixa avec la même affection. Est-ce que j'aurais eu la même réaction si j'avais eu une sœur ou un petit frère ? C'est en les regardant que je remarquai à quel point ils avaient changé ma vie. J'étais passée de fille unique à fille dans une fratrie. J'y pensais encore alors que j'étais dans le jardin des McDust allongée sur les genoux de Marc. 
-À quoi tu penses ?
-À Brian.
-Oh. En bien ou en mal ?
-Je pensais à ma famille et à cette.. quasi-fratrie qu'on s'est créé tous les trois. Tu sais quoi ? Tu devrais aller prendre ton appareil photo.. tu ne voulais pas que je sois ton modèle ??
-Si. Je reviens dans quelques minutes.
Je profitai du départ de Marc pour me promener dans le gigantesque jardin des McDust. Cameron et Sophie étaient dans un coin, pas très loin de moi entrain de jouer aux cartes avec Tom. Je ne savais pas du tout où pouvaient être les autres. Mais je finis par les trouver. Du moins, je trouvais Brian et Alexandra contre la cabane dans le fond fond du jardin. La chemise de Brian était ouverte, je voyais les pans pendre lamentablement sur le côté. Je me figeai. 
-Tu m'as tellement manqué Alexandra. 
Il était essoufflé et il l'embrassa de nouveau avec force. Il glissa ses mains sur sa cuisse et c'est à ce moment que je remarquai la dentelle qui dépassait de la poche de Brian. Je reculai et je craquai une branche, je me précipitai derrière le chêne centenaire.
-Tu as entendu ? Chouchou ?
J'entendis des pas et je vis Brian venir jusqu'à mon niveau. Il se tourna, me vit et une pointe de rire s'afficha dans ses prunelles. Il avait son torse à l'air et son jean ouvert.
-C'est Personne, Alex. Je reviens. Je peux savoir ce que tu es entrain de faire avec cette culotte ? Il ne me semble pas en avoir totalement fini avec toi.
J'entendis des gloussements et je retournai rapidement vers la place que j'avais laissé avec Marc, je croisais Paul. 
-Qu'est-ce que tu as ?
-Je viens juste de voir une partie de jambes en l'air. Rien de particulier, où est ta copine ?
-Chez elle. Ses parents l'ont appelée.
-Pourquoi tu me regardes comme ça ?
-On fait la course ?
Je le poussai et je me mis à courir de plus en plus vite. Je m'éclatai dans les bras de Sophie. J'étais morte. Je ne vis pas Cameron... où était-il ?
-Raté Paul. Je me demande quel sera ton gage.
-Mon gage ? 
Sophie eut un demi-sourire.
-Où est Cameron ? 
-Il est rentré chez lui. Sa mère lui a pété un mini scandale. Bon et bien Paul. À poil dans la piscine.
-Uniquement si tu m'accompagnes.
-J'ai pas perdu à la course, moi. 
-
Okay.

Il retira son gilet et le lança sur Sophie. Il allait faire quoi ?? La piscine était de l'autre côté de la maison. Je vis Paul s'arrêter sur la terrasse et retirer ses chaussures. Je regardai Sophie et nous le suivîmes. Je rattrapai son T-shirt. Et je le vis défaire son jean qu'il laissa derrière lui. Il portait un caleçon moulant. Il se retourna d'un air narquois. Il regarda la piscine et moi je regardai tous nos parents près de ladite piscine qui s'étaient arrêtés de parler.Il plongea dans la piscine et une fois qu'il fut dedans, je le vis balancer son caleçon sur le côté.
-Mon Dieu Paul, mais qu'est-ce que tu fais ?
-Demande à Sophie M'man. Elle est plutôt froide. Putain de bordel. Je me gèle les couilles. 
-Paul !! 
-Tu peux m'apporter une serviette P'pa ?? Sauf si tu veux m'accompagner Sophie ?
-Hors de question que je plonge à poil dans ta piscine ! 
-Petite joueuse.
-Mais..Sarah ! Qu'est-ce que tu fais ? s'exclama Sophie.
Je venais de retirer mes chaussures et mes bas. Je me glissai en dehors de ma robe.
-Bah quoi ? Je vais me baigner. 
-À POIL SARAH ! hurla Paul avant de rire. 
Je retirai mon soutif avant de sauter. Je tapai dans le fond de la piscine pour remonter. 
-Remets ton caleçon Paul. J'ai pas envie de me baigner dans ton jus de couilles sales. Sophie !! Allez viens ! Elle est super bonne !
Elle enleva sa chaussure et la plongea dans l'eau.
-Bande de menteurs, je veux pas chopper une pneumonie. 

Je regardai Paul. Il plongea sous moi et me monta sur ses épaules. Je tirai sur les bras de ma meilleure amie. Elle hurla et s'accrocha à moi alors que je tombai en arrière. Elle arriva à la surface une seconde après moi. Elle toussait énormément. 
-Je vous hais. Bande de débiles. 
Elle nagea vers le bord frigorifiée. 
-Sophie vas-y fais pas la tête ! 
Paul sortit juste derrière elle, mais elle le repoussa dans la piscine. 
-Je lui aurai bien couru après mais je cours pas en culotte en dehors de ma maison.
-Franchement, vous êtes pires que des gosses. Vous auriez pu attendre que je me déshabille ! Mais non ! Vous en faites toujours à votre tête ! 
-De rien Maman Sophie. Tu viens ? 
Elle plongea en boule ce qui eut pour effet de nous arroser un peu plus. Et elle décida de me couler dans le fond de la piscine. J'avais l'impression d'être revenue en enfance. Sauf que je pris froid beaucoup plus rapidement et que je sortis de l'eau rapidement. Marc me tendit une grande serviette. Je ne l'avais pas vu arriver. Il en tendit une autre à Sophie. 
-Va dans ma chambre Sophie, je vais te sortir des vêtements, fit Paul en posant une main dans son dos. 
-Tu peux me donner mon soutien-gorge mon chéri ? demandai-je à Marc. 
Je renfilai mes habits. 
-Line, je peux vous piquer votre super sèche-cheveux de la mort qui tue ?

Elle acquiesça et je filai à l'intérieur de la maison. Je passais devant la chambre de Paul...Il avait un sourire béat sur les lèvres. Je m'installais dans la salle de bain de Marc. Je l'entendais chantonner dans sa chambre. 
-Marc ? Chéri?
-Oui ?
-Je peux te piquer ta brosse à cheveux ?
-Ouais bien sûr, regarde dans ma trousse de toilette sur ta droite.
Je la pris et je fis tomber son paquet de préservatif. 
-C'est rien, je vais ramasser. 
-Tu en as.. plein !
-J'en ai de toute sorte. Celle-la.. elle est fluorescente. Je l'ai acheté.. au MoSex
-Tu as été au Museum of Sex de New York ??
-Ouais.. avec mon père, quand je suis devenu majeur. Il était mort de rire. Il m'a dit qu'il valait mieux ça que j'aille voir une pute. Il avait raison. C'était marrant. Et j'ai acheté ça. Dans la boutique. 
-On devrait l'essayer un jour..
-Enfin, une nuit, rit Marc. Elle est fluorescente. Tes cheveux ont vachement repoussés.
-Tu en veux toujours à Chris, n'est-ce pas ? Tu ne lui as pas adressé la parole du repas.
-Évidemment. Toi aussi tu devrais lui en vouloir à l'autre conne d'Alexandra Pilgrim. Je ne comprends pas pourquoi tu lui as pardonné aussi vite.
-À cause de Brian.
-Je ne vois pas le rapport, rétorqua-t-il sèchement.
-Il l'aime et on vit ensemble. J'ai fait ça pour lui. Pour ne pas qu'il s'en veuille d'être amoureux. Ne me regarde pas avec cet air désapprobateur.
-C'est une pétasse tyrannique. Je ne l'aime pas du tout et tu aurais rendu service à ton quasi-bro en l'éloignant de lui. Parce que cette sangsue va s'accrocher à lui, encore et encore. Et il ne pourra plus s'en débarrasser après.
-Je te trouve cynique Marc.
-Je le suis un peu, c'est vrai. Elles sont très jolies ces boucles d'oreilles...
-Brian me les a offertes à Noël. Je les trouve amusante. 
-J'ai un cadeau pour toi. Tiens.
Il me tendit une petite boîte. Il y avait un bracelet dedans en argent, plusieurs fils entremêlés.
-J'ai pensé à toi en le voyant. C'est simple mais magnifique.
-J'adore. Vraiment. Merci mon chéri. 
Je me mis sur la pointe des pieds pour l'embrasser. Il me le mit au poignet. Il allait partir dans quelques heures et j'avais envie de profiter de chaque minute avec lui.

-McALLISTER ! 
Je sursautai pendant mon cours d'algèbre. Non, le lycée ne m'avait pas manqué du tout. Je souris à ma prof. Elle n'avait pas l'air ravie du tout elle.
-Pourriez-vous arrêter de rêvasser dans votre coin ? 
-Désolée.

Je me rendormis dès qu'elle eut le dos tourné. Sophie se pencha vers moi et me tendit sa feuille d'exo pour que je puisse recopier tranquillement. Je lui rendis sa feuille et quand la prof m'interrogea, la sonnerie retentit. Elle plissa des yeux, l'air de dire : demain, vous allez souffrir. J'avais la dalle. La méga-dalle. Brian avait eu la bonne idée de me faire une farce le matin même en changeant l'heure de mon réveil. Je m'étais réveillée 30 minutes avant le début des cours, j'avais sauté dans la douche, sauté dans mon jean et j'avais enfilé le reste dans la voiture de Mary qui avait bien voulu me déposer. J'avais couru en cours d'algèbre, poussé une freshman qui me bloquait la route pour enfin me rendre compte que ma prof avait 5 minutes de retard. Cameron n'était pas là ce matin là et Sophie avait eu l'air inquiète pendant une bonne partie de la journée.
-Il a dû chopper un rhume hier. Il pleuvait des cordes et il était en T-shirt ! 
-Oui, peut-être. Je vais lui envoyer un SMS. En fait, tu es au courant pour Cathy ?
-Non..
-Elle a un mec ! 
-NOOON ! QUI ! 
Sophie n'eut pas le temps de me répondre parce que l'intéressée se laissa tomber sur la chaise juste à côté de la mienne pour le cours de Chimie. Nous étions en binôme ensemble puisque la prof avait décidé de changer nos groupes une semaine auparavant, le jour même de la rentrée. 
-Tu as un mec ? C'est qui ?
-Dave.
-L'ex d'Alexandra ? TU TE TAPES SON EX.
-Bah ouais. 
-Elle va te massacrer.
-Qu'elle essaye la connasse, je lui cramerai ses extensions. J'adore ton rouge à lèvres Sophie. Où est le petit Cameron ?
-Il doit être malade, il ne m'a pas répondu encore.
-Le pauvre. Alors ? Vous avez couché ensemble ou pas ?
Sophie rougit et Cathy soupira.
-Non mais Sophie ! Un petit ami c'est comme une voiture. On l'essaye avant de le garder. Sinon y'a pas d'intérêt. 
-Je le fais. Nous essayons de nous connaître. Ce n'est pas parce qu'on couche pas ensemble qu'on ne s'aime pas. 
-Je ne dis pas le contraire, mais je veux dire, tu es super jolie, sous tes lunettes. Je suis sûre qu'il y aurait moyen..
-Cathy. Je ne dis pas ça parce que je suis frigide et vierge, je dis ça parce que je tiens beaucoup à lui et que j'ai envie de le connaître et d'avoir une confiance absolue en lui. 
-Mademoiselle Harper, auriez-vous la gentillesse de vous retourner, je suis là ! 

Sophie rougit et se retourna complètement. Cathy passa son cours à me raconter des détails sur Dave, à quel point il était mignon, gentil, attentionné. Je n'en pouvais plus. Ce gars m'avait toujours regardé de haut. Comme sa copine.. du moins, son ex copine. Je ne savais pas vraiment de pourquoi mais il était comme ça. D'ailleurs, il m'ignora aussi quand je passai devant lui en sortant de mon cours. Il me gavait. Vraiment.
-McAllister ! 
Brian. Il ne pouvait pas m'appeler par mon prénom ? Je me retournai et je le vis, nonchalamment, appuyé sur les casiers entrain de parler avec ses potes.
-Quoi ?
-J'ai un entrainement surprise, ça te dérange d'aller chercher Tom chez son ami ? Je te passe la Batmobile.
Sophie s'approcha de moi.
-Salut Brian ! Y'a un souci ?
-Il veut qu'on aille chercher Tom dans la Batmobile.
-Oh non, c'est bon, j'ai ma voiture, on va y aller. Sarah dort chez moi ce soir, tu peux venir chercher ton petit frère à la casa Harper ?
-On fait ça. Merci ma belle.
Il fit un sourire ravageur à Sophie qui rosit bien malgré elle. Mais à moi, il ne dit rien. J'explosais dans la voiture.
-Non mais tu l'as entendu ??? Je crois qu'il se fout de moi ! Il fait comme si je n'existais pas, c'est insupportable
-Mais c'est Brian. On a admis y'a des mois qu'il était bizarrement cool.
-Ah non, moi j'ai dit bizarre. C'est toi qui a rajouté cool. Mais je suis perdue, on a été super proches pendant les vacances et là.. rien. Il fait comme si on ne se connaissait pas. Je trouve ça désobligeant à force. 
Sophie démarra en riant. Nous arrivâmes rapidement chez l'ami de Tom.
-Tu sais quoi ? Tu prends tout ce que fait Brian trop à cœur, c'est ça le souci. Laisse couler Sarah. 
Je récupérai Tom. Je trouvais qu'il avait l'air préoccupé. 
-Thomas ? Tu vas bien ?
Il me fusilla du regard et je crus voir Brian pendant une minute. 
-J'ai pas envie d'en parler maintenant. 
-Après une glace ? 
-Une glace comment ?
Je le vis essayer de garder son sérieux mais il n'arrivait plus à le faire, son sourire si adorable revint hanté son visage. 
-J'ai de la glace au caramel beurre salé chez moi, répondit Sophie en souriant.
-Okay. Je veux bien de la glace. Mais faudra pas le dire à Maman. Elle aime pas quand je mange de la glace après 18h.
-Bouche cousue.
Une fois chez les Harper, Sophie lui servit deux boules de glace et lui rajouta du coulis de caramel par dessus.
-Alors qu'est-ce que tu as ?
-J'ai eu une mauvaise note en sciences. Maman va me gronder.
-Mais non, ça arrive à tout le monde.
-Non. Pas à tout le monde. 
-Tu as eu combien... ?
-B-.
-Bah c'est pas mal.

Tom me regarda l'air de dire que je comprenais rien du tout.
-Non, c'est mauvais. Brian va se moquer de moi. Maman va dire qu'au lieu de jouer avec Becky et Abby, j'aurais mieux fait de travailler. Elle va me gronder. 
-Tu exagères. Moi aussi ça m'arrive d'avoir des B-.
-Oui, mais toi tu as pas A de moyenne. Et puis tout le monde sait que tu es nulle dans les matières comme les maths ou les sciences. Mais si je veux devenir chirurgien comme John, il faut pas que je sois nul en sciences. 
-Très sympa Tom, marmonnai-je en pinçant la bouche.
-C'était pas pour te vexer Sarah.Mais tu es moins bonne en sciences parce que tu travailles pas beaucoup en sciences. Et moi j'ai pas beaucoup travaillé pour ce contrôle parce que je voulais jouer avec tes cousines. Alors Maman va me gronder. Mais je suis habitué. Je me souviens, une fois, elle a privé Brian de console parce qu'il a ramené un B-. Ma mère est un tyran.

-Tu veux l'appeler pour lui dire maintenant ? Elle sera moins fâchée si tu lui dis maintenant, tu ne crois pas ?
Je lui tendis mon téléphone et il le déverrouilla. C'est après coup que je remarquai que Tom connaissait mon code de téléphone. Il parla à sa mère en français et il fit une grimace comique. J'en profitai pour prendre sa cuiller et finir sa glace.
-Non mais ça va pas la tête ! lâcha-t-il. Non ! C'est à Sarah que je parle Maman, rougit-il. Oui. On en parle ce soir. Oui. Bisou Maman. Je vais mourir ce soir. J'ai besoin de glace. Je peux en avoir une autre boule ?
-Oui. Uniquement parce que Sarah a mangé la tienne ! 
Sophie était un amour avec les enfants. Je la regardai s'amuser avec Tom tout en faisant mes devoirs de chimie. Depuis mon exclusion du cours et mon travail personnel, j'étais bien meilleure, je le sentais. 

Ça me fit du bien de rester chez Sophie ce jeudi-là. Ça faisait très longtemps, trop longtemps que je n'avais pas passé une soirée sans les Miller. Nicholas n'était pas là, il était en déplacement dans un autre État et manifestement Adèle avait envie de compagnie. Elle resta avec nous pendant que nous regardions un film mais elle s'endormit avant la fin. Sophie, en bonne fille qu'elle était, déplaça une couverture sur elle et nous montâmes dans sa chambre.

-Tu n'as pas appelé Ray cette semaine.
-Ouais, je sais, mais ses grands-parents étaient là lundi alors.. il a décalé le rendez-vous téléphonique. Dis Sophie, tu n'as jamais envisagé l'idée d'élargir notre cercle ? Je veux dire, on est toujours toutes les deux et ça me va, y'a pas de souci mais.. tu ne t'es jamais dit qu'on devrait ajouter quelqu'un ?
-On avait Paul avant et non, je n'ai pas envie de le remplacer et puis on a de très bonnes copines. Regarde, on a Cathy. D'accord elle va se faire tuer par Alexandra parce qu'elle sort avec son ex.
-Ce gros con.
-J'avoue. J'ai peur qu'elle souffre. 
-Elle ne pourra pas plus souffrir qu'en étant amoureuse de Brian alors que ce n'est pas réciproque du tout. 
-Tu sais quoi ? On devrait sortir ce soir.. on passerait par ma fenêtre et on irait se promener.. tu en penses quoi ?
-Je suis totalement okay avec ça. On se tente une nuit blanche... et demain on va en cours à 8h.

Sophie se refit une queue de cheval et moi, je remis une petite dose de mascara. C'était assez galère de sortir par son balcon, mais nous arrivâmes en bas sans encombre. Elle me prit la main et nous courûmes jusqu'à l'arrêt de bus. Il arriva quelques minutes plus tard. C'était assez dingue de faire ça. Mais faire des choses dingues parfois, c'était bénéfique. C'était ce que j'avais retenu de mon séjour à New York et à Malibu. Duncan avait déteint sur moi. Je pris mon téléphone et j'appelai Marc.
-Salut ma chérie.
-Salut ! Sophie et moi on a envie de s'amuser, tu as l'adresse d'un lieu où on pourrait aller.
-Tout dépend le type d'amusement mais je vous conseillerai d'aller chez Patrick la Bique.
-Patrick la Bique.
-Ouais c'est son surnom, ne me demande pas pourquoi. Tu as de quoi noter ? 
Je pris l'iPhone de Sophie pour inscrire l'adresse dans l'application Plan. 
-Il fait des fêtes démentielles. La musique est toujours bonne, l'ambiance aussi. Vous allez vous éclater. Le mot de passe c'est Souplette.
-Souplette ? 
-Yep. Chaque semaine, le jeudi, le mot de passe change pour une semaine. Amuse-toi bien ma chérie. On se voit samedi ? 
-Avec plaisir. Je t'aime.

Patrick la Bique habitait dans un des appartements hyper huppés de Beverly Hills. Je le vis immédiatement. Sophie sonna à la porte et une femme en toge nous ouvrit la porte. Elle était maigrichonne mais elle avait un sourire sur les lèvres.
-Le mot de passe ?
-Souplette ?
Elle s'effaça pour nous laisser entrer et nous entrâmes dans un autre temps. Ils étaient tous déguisés en citoyens romains. Ils se couraient après.
-On est où là ?
Un homme assez vieux , en toge bleue, arriva vers nous avec un grand sourire. Il avait une couronne de fleurs dans les cheveux et une coupe à la main. 
-Bienvenue dans le temple de Bacchus ! Vous devez être Sarah, n'est-ce pas ? me demanda-t-il, j'ai reçu un message de Marc me prévenant de votre venue. Vous pouvez aller déposer vos affaires dans le vestiaire. Vesta vous fournira des costumes ! Amusez-vous bien.
-Merci monsieur.
-Monsieur ?? 
Il éclata de rire dévoilant des dents blanches refaites. 
-Appelez moi Patrick ! 
Il fut entraîné par une jeune femme guère plus âgée que nous. C'était un peu flippant. Mais il avait l'air super gentil. Nous suivîmes Vesta dans une chambre où elle nous tendit des costumes. Nous lui donnâmes nos vêtements en retour. Je gardai néanmoins mon téléphone avec moi et je le glissai dans mon soutien-gorge. Sophie me regarda d'un air goguenard.
-Voilà pourquoi il faut toujours porter des bas, me dit-elle tout en me montrant son iPhone coincé dans son bas autofixant.

Je n'avais jamais mis les pieds dans un tel endroit. C'était amusant, il y avait de la bonne musique et Sophie et moi, nous nous amusâmes comme des folles. Jusqu'à ce que nous soyons trop fatiguée pour nous continuer à danser. Nous arrivâmes dans une pièce attenante de l'appartement, il y avait un canapé près de la terrasse et Sophie s'y laissa tomber comme une loque. Moi aussi d'ailleurs. 
-C'était un bon plan, tu remercieras Maxi-McDust pour moi. 
-Je le ferai, promis.
J'entendis un grand bruit qui me fit retourner. C'était une fille, jeune, dans la vingtaine. Elle avait de longs cheveux blond cendré. Ce devait être une perruque vu sa carnation. Elle avait un air.. éthéré. Je tournai les yeux vers Sophie. Elle regardait dehors, les magnifiques étoiles qui brillaient dans le ciel. 
-Oh ! Attends, je viens de voir une étoile filante..
Elle se leva du canapé où nous avions élu domicile et elle se rendit dehors. Je la suivis. 
-Je pense qu'on devrait faire un vœu.
-Oui, tu as raison.

Étonnamment, je repensai à Brian et à cette nuit que nous avions passé sur le toit de sa chambre. Je vis une étoile au moment où, je pensais que nous étions tranquilles à ce moment là et que j'espérais que ça serait toujours comme ça. 
-Tu n'as pas entendu un..
J'écarquillai les yeux.
-Putain, elle est entrain de prendre un rail de coke. 
Sophie se retourna pour la regarder. 
-il faut qu'on se tire de là. Imagine s'il y a des flics !! 


Elle me prit par la main et m'entraina hors de la pièce à la recherche de Vesta. C'est elle qui avait pris nos habits. C'est à ce moment précis que nous entendîmes très clairement un C'est la police. Je regardai Sophie paniquée. Elle avait l'air catastrophée, plus que moi en tout cas. Je pris mon téléphone et j'appelai Eric, tout en entrainant Sophie dans une autre pièce. Avec un peu de chance, ils ne nous trouveraient pas. C'était justement la pièce où nos vêtements étaient entreposés. Il y avait mon nom sur un cintre et j'étais entrain de me rhabiller alors qu'Eric ne décrochait toujours pas.
-Décroche, décroche, décroche.
-Tu appelles qui ? 
-Eric
-Oui ? fit la voix endormie de mon oncle.
-On a un souci, dis-je soulagée qu'il ait répondu.
-Qui ? Sarah ? C'est toi ?
-Oui, c'est moi, je suis avec Sophie à une fêtles flics ont débarqué et y'avait une fille qui avait un rail de coke et..
La porte s'ouvrit devant un policier en uniforme qui nous demanda nos papiers. Papier que nous n'avions pas emporté avec nous, comme des idiotes. 
-On n'a pas nos papiers monsieur l'agent.
-Sarah. Tu es où exactement ?
-Je suis...
-Vous allez me devoir suivre mesdemoiselles.
-Okay, Sarah, me dit mon oncle très sérieusement, tu vas demander à ce policier dans quel commissariat de la ville vous serez emmenées, j'arrive.
-Vous êtes en communication avec vos parents ? me demanda le policier.
-Avec notre avocat. Vous voulez lui parler ? 
Je lui tendis mon téléphone et le policier le saisit tout en nous embarquant, nous et quelques autres personnes. 

Ce fut l'heure la plus longue de toute ma vie, surtout quand on nous fit asseoir dans une cellule après nous avoir interrogé pour savoir notre identité.
-Mon père va me tuer.
-Mais non, on a rien fait de mal. On était juste là au mauvais moment.
-Sarah, on est sortie sans aucune permission, on est foutue. Il faut que tu te fasses à cette évidence. Ton oncle va nous passer un savon. Mon père va m'assassiner.
-Et il aurait raison.
Eric. Notre sauveur. Je me précipitais dans ses bras au moment où la grille de notre cellule s'ouvrit.
-Je ne le ferai plus jamais. 
-Heureusement que je n'avais pas éteint mon téléphone surtout. Vous avez de la chance, je connais très bien le policier de garde. Vous n'aurez pas de mentions dans votre casier. Ils vous ont fait passé des tests ?
-Oui, répondis-je. 
-Sanguins ?

-Non, juste un Alcotest. Mais nous n'avons rien bu M.Evans. On voulait juste aller danser un peu. 
-Chez Patrick la Bique.. ?
-Tu connais.
-Bah oui, évidemment, je suis surpris que la coke ait réussi à passer, il est super strict là dessus. Pas de ça chez lui. Enfin bref. Tu vas bien Sarah ? Tu m'as l'air pâle.
-Je suis dégoûtée. Et je me sens idiote.
-Tu peux. Il faut être débile pour sortir sans ses papiers. Et si tu avais été victime d'une agression ? Ou d'un meurtre ? Personne n'aurait su que c'était. Je ne te félicite pas non plus Sophie Harper.
Je descendis les marches du commissariat et je vis mon père et Adèle dans le parking. 
-Tu les as prévenu ?
-Pas du tout. 
Mon père était furieux. Vraiment furieux. 
-Comment tu as su que j'étais là ?
-La prochaine fois que vous ferez le mur, veillez à ce que personne ne poste des photos de vous sur Instagram ! 
Il me tendit son téléphone. J'étais en arrière plan sur une photo. On me reconnaissait très bien.
-J'ai appelé Patrick pour savoir ce que vous foutiez là et tu sais ce qu'il m'a dit ? QUE TU AVAIS ÉTÉ EMBARQUÉE PAR LES FLICS. Mais tu vois comme je suis de garde et que je n'avais pas prévu que mon adolescente de fille soit une délinquante juvénile, je vais y retourner mais tu es privée de sortie jusqu'à nouvel ordre. 
-Mais Papa...
-Chez les flics putain ! Crois-moi, c'était ta dernière sortie.
-Même régime pour toi Sophie Harper, fit Adèle. Il est tard, vous avez cours dans 4h. Merci Eric de les avoir fait sortir de là.
Elle embrassa mon oncle sur la joue. 
-C'est normal Adèle, tu n'as pas à me remercier. Rentrez bien. Sarah, tu passeras me voir demain à mon bureau s'il-te-plaît.
-Pour le paiement de tes honoraires ? 
-Je ne pense pas que ce soit le moment de faire de l'humour.
-Tu as raison Papa. Je viendrai, Eric. 

Je montai en voiture derrière Adèle. Je ne pris pas la peine d'embrasser mon père qui avait l'air tellement énervé. Adèle ne nous sermonna pas comme on aurait pu s'y attendre. Elle ne dit absolument rien, c'était pire probablement. Elle me demanda de dormir dans la chambre d'amis pour le peu d'heure de sommeil que j'avais, une fois rentrées chez les Harper. Je n'avais jamais dormi dans la chambre d'amis et je n'arrivai pas à dormir non plus. J'avais juste envie de prendre une douche, de me débarrasser de toute cette crasse qui me collait à la peau depuis mon micro-séjour dans une prison. Le soleil était entrain de se lever, je n'avais pas fermé l'œil. Sophie non plus d'ailleurs, c'est ce qu'elle m'avoua au petit déjeuner. 
-Je vais vous emmener au lycée les filles. J'ai prévenu ton père Sophie. Tu rentreras directement après les cours. 
-Si tu nous accompagnes, je ne vois pas comment je pourrais rentrer.
-Tu prendras le bus.
-Super. Merci Maman, répondit Sophie d'un ton aigre. 
-Je te trouve bien insolente pour une petite délinquante juvénile qui a fini en prison la nuit dernière.
-Nous n'avons pas fait exprès.
-Oh. 
Je vois. On t'a donc traîné par les pieds hors de ta chambre, on t'a emmené à une fête.. dois-je porter plainte contre Sarah alors ?
-Je..
-Cesse de dire des imbécilités. Vous avez fait une connerie, maintenant tu assumes. Mais tu as raison. Te laisser prendre le bus sans aucune surveillance serait beaucoup trop laxiste, je viendrai te chercher à la porte du lycée.
-T'es sérieuse là ?
-Évidemment. Je me mettrai debout comme quand tu étais encore une enfant, comme tu te comportes comme tel. Quant à toi Sarah, j'ai reçu un message de ton père, il veut que tu rentres directement après le lycée. Je crois qu'il a prévenu ta belle-mère.
-Oh. Mais je devais passer voir Eric. 
-Arrange-toi avec lui alors. 

Je soupirai, pris mon téléphone et j'appelai mon père.
-Oui Sarah.
-Tu es en voiture ? 
-Oui.
-Je ne pourrais pas rentrer directement après les cours parce qu'Eric voulait que je passe le voir à son cabinet.
-Très bien. Je suis très déçu Sarah. Tu sais très bien en plus qu'Adèle aurait accepté que vous laissez sortir. Mais encore une fois, vous n'en avez fait qu'à votre tête. C'est ça qui me déçoit le plus. Pas que tu aies fini chez les flics alors que tu n'avais rien fait, mais le fait que tu sois partie en douce. Je ne sais pas si tu as conscience du danger, et ça m'effraie.
-Je comprends Papa.. Ça te dit qu'on mange ensemble ce midi ? Tu viendrais me chercher. Je crois qu'on a besoin de se parler. 
-Oui. Bonne idée. On se voit tout à l'heure. Va en cours. 

J'étais stressée pendant toute la matinée. Pas à cause de ce foutu examen d'histoire surprise, mais à cause de ce rendez-vous avec mon père. Je craignais son sermon et la déception que je verrai dans ses yeux. Cette même déception que Nicholas exprima envers Sophie pendant notre courte récré. Je la vis rougir, pâlir et balbutier. Quand elle raccrocha, elle refusa d'en parler avec moi pendant une bonne minute.
-Papa est resté assez.. calme. C'était flippant. Vraiment flippant. Il m'a dit que nous parlerions souvent. Cameron arrive. Ne lui dis rien, s'il-te-plaît. 
-T'inquiète, j'ai l'intention d'oublier cette soirée. Enfin.. la seconde partie de soirée, on s'est bien amusée sinon, tu ne trouves pas ?
Sophie sourit largement mais n'eut pas le temps de répondre puisque son petit ami arriva et l'embrassa dans le coup.

-Tu as une sale tête.
-Salut à toi aussi Sarah, me répondit-il en m'embrassant sur la joue. J'étais pas bien du tout ce matin. C'est pour ça que vous m'avez pas vu. Mais je me suis dit que j'allais venir quand même. J'ai loupé quoi ?
-Un contrôle surprise d'histoire.
-Ah. Mince. Tu vas bien ma chérie ? tu as l'air.. pensive.
Je m'écartai pour leur laisser un peu d'intimité et je tombais sur Chris. Elle était avec une de ses copines et elle s'arrêta de parler en me voyant. 

-Tu as vu ce que je te disais.. 
-Tu avais raison, répondit sa copine en me détaillant. Clairement, je pense que je vais arrêter de manger du sucre et du gras. Je n'ai pas envie de ressembler à.. un petit cochon. 
Chris eut une moue victorieuse et elles se détournèrent de moi. Pourquoi étais-je autant attachée à ce qu'elles pouvaient penser ? Je sentais encore le regard de Chris sur moi. Je pinçais les lèvres et je me dirigeai rapidement vers les toilettes. Je m'enfermai dans une cabine et je pris mon iPhone pour me regarder. Est-ce que j'étais grosse ? Est-ce que j'étais aussi laide que ça ? J'avais l'impression que toutes mes séances avec Cooper étaient réduites à néant. Je l'appelai.

-Sarah ?
-J'aurais besoin d'un rendez-vous.. je ne sais pas quand mais d'ici la fin de la semaine ce serait cool. Même ce soir si c'est possible. 
-J'ai un créneau tout à l'heure à 18h15. 
-Merci. À tout à l'heure. 
Ce fut la première chose que je dis à mon père quand je le vis à la sortie du lycée avec ma voiture. Il portait un polo, un jean et une paire de lunettes de soleil. Mon père en mode décontracté. 
-Salut chérie. Je vais conduire. 
-J'ai pris un rendez-vous avec le Dr Cooper ce soir. J'avais besoin de parler et elle m'a dit que je pouvais y aller à 18h15. 
-Lui parler ? De quoi ?
-Si ça ne te dérange pas, j'aimerai avoir son avis avant de t'en parler. 
-Okay. Tu veux manger quoi ?
-Un truc.. bon et surprenant et réconfortant.
-Un burger au chili ?
-Non mais ça va pas ??? 

Mon père se mit à rire et il se gara devant le petit restaurant où nous avions nos habitudes avant le mariage. Il me tira ma chaise.
-Bon. Tu voulais que nous parlions.. je t'écoute. 
-Je.. tu as déjà eu la sensation de ne pas te sentir vivant ? Je sais que je suis vivante. Je sais que je respire, que je marche, mais j'ai pas l'impression de vivre. Alors hier, j'ai proposé à Sophie qu'on sorte prendre l'air et tu vois.. je sais que j'aurais dû te prévenir, ou prévenir Adèle, mais elle dormait sur son canapé et.. je me suis senti vivante de faire quelque chose que j'avais décidé toute seule. 
-Je comprends ce que tu veux dire, néanmoins, c'est à toi de comprendre maintenant. Je m'inquièterai toujours pour toi, même quand tu seras une adulte. Et tu n'es pas encore une adulte. Tu n'as pas encore le droit de faire ce que tu veux, quand tu le veux. Je ne me trouve pas d'une extrême sévérité avec toi, tu as le droit de faire de nombreuses choses que certains de tes camarades rêveraient de faire. Tout ce que je te demande en retour c'est de ne justement pas sortir en pleine nuit sans prévenir personne. Tu aurais prévenu Adèle, je n'aurais pas été trop en colère mais.. tu as fait ça derrière notre dos ! C'est ça qui m'énerve. Tu sais que tu peux me faire confiance.
-Oui, je sais. Mais je ne pensais pas à mal. Je n'ai pas fait exprès Papa. Dans l'absolu, on serait rentré tranquillement et personne n'aurait rien vu.
-Bon. Le point positif c'est que tu as une anecdote à raconter à tes futurs enfants.
-Tu m'en veux toujours ?
-Oui. Un peu.
-Ça veut dire que tu me prives de sortie pendant combien de temps ?
-Deux semaines.
-Okay. 
-J'estime que tu as suffisamment été punie en finissant dans une cellule. Eric m'a dit que tu ne faisais pas la fière.
-Pas du tout. C'est.. crasseux. Tu pourras parler à Nick ? Je crois qu'il en veut vraiment à Sophie. Je n'aime pas quand Sophie se sent mal. D'autant plus que c'est de ma faute et que c'est moi qui l'ait entraîné là dedans.. S'il-te-plaît ?
-Je vais lui envoyer un mail. Bon.. c'est pas tout mais j'ai la dalle.
Il regardait la carte en fronçant les sourcils. Il ressemblait à Thomas quand il faisait ça. Je ne savais pas qui des deux avait le plus pris de l'autre. Il releva les yeux vers moi et leva le sourcil.
-Tu as déjà choisi mon trésor ?
-Je vais prendre comme d'habitude. Tu sais que Tom fait la même tête que toi ?
-Cet enfant est absolument fabuleux. Il me rappelle James à son âge. Il me rappelle aussi toi dans une certaine mesure.
-J'étais moins bruyante.
-Non, pas tellement. Mais tu laissais encore plus tes affaires à traîner. Tes Barbies et tes poupées. On pouvait en trouver partout. Même dans la cuisine et dans notre linge à ta mère et à moi. Mais c'était très mignon. 
Je levai les yeux au ciel. 
-En fait, comment as-tu rencontré Patrick la Bique ?
-Je le connais depuis que j'ai ton âge, il était l'un des sponsors du Wickham's Club du lycée..
-La société secrète créée par Eric ?
-Oui. C'était un sponsor. C'est ton oncle qui me l'a présenté. Toutes personnes qui fait partie du Club le connait. Et d'ailleurs.. comment toi tu le connais ?
-C'est Marc qui m'en a parlé.
-Ah oui, j'avais oublié qu'il en fait partie.
-Qu'il en faisait partie.
-Non, me reprit mon père. Nous sommes membres à vie. D'ailleurs Brian vient d'y entrer, ajouta-t-il avec une pointe de fierté. Il a passé les épreuves avec talent, je dois bien l'admettre.
-J'ai demandé à Eric de le pistonner.
-Oui, je sais. C'est une bonne chose d'ailleurs. Tu n'imagines pas ce que le club est capable de faire pour ses membres.
-Comme dans The Riot Club ? 
-Nous n'avons pas eu ce genre d'affaires à régler bien heureusement mais oui, dans l'absolu, j'imagine qu'Eric pourrait défendre un membre du Club pour un crime. 
La serveuse nous apporta nos plats et nous parlâmes de tout et de rien, pendant longtemps, trop longtemps même puisque j'arrivai en retard à mon cours de sport. Sophie s'approcha de moi et me marmonna qu'elle avait dit à la prof que j'étais à l'infirmerie.
-Ne me fais pas mentir, conclut-elle en me fusillant du regard. 

J'eus un regard angélique et je me dirigeai vers mon professeur. Et elle ne m'adressa qu'une heure de colle pour mon retard. Génial. Depuis le début de l'année scolaire, j'avais l'impression de les collectionner. Le seul souci c'était que je n'avais pas le temps d'aller à ma retenue. J'avais rendez-vous avec mon avocat après tout. De toute façon, une heure de plus ou de moins, qu'est-ce que ça pouvait bien changer ? Je n'allais pas me faire tuer pour ça... n'est-ce pas ?


Annotations

Vous aimez lire Mellyturtle ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0