La colère de Jay

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À la fin de ma seconde journée d'exam, j'avais envie de pleurer. J'avais un mal de crâne épouvantable et j'avais la sensation d'avoir fait n'importe quoi pendant mon épreuve de physique. J'étais démoralisée en sortant. 

-Sarah ? Bah qu'est-ce que tu as ?
-Je suis une quiche. Voilà ce qui se passe. 
Sophie me prit dans ses bras, c'était ce dont j'avais besoin. Elle avait l'air désolée pour moi. 
-Si vous voulez venir chez Macy's, c'est mon service, je vous mets un supplément caramel.
-Ah oui, je veux bien, tu es tellement cool Cameron. 
Il prit la main de Sophie et il nous emmena dans sa voiture. Elle était propre cette fois, il me fit un clin d'œil, il y avait pensé aussi apparemment. Il y avait plusieurs personnes du lycée ici. Le lendemain matin, c'était sport. Autant dire que les examens étaient terminés. Je vis Brian avec sa copine, Paul et l'autre tortionnaire. Cameron leva les yeux au ciel et fila se changer. Je me laissais tomber à une table. 
-Sarah ? 
C'était Jay. Il se laissa tomber à côté de moi.
-Mary t'a laissé sortir ? 
-Ah oui, j'ai une permission. C'était vraiment super aujourd'hui. C'est génial comme univers en fait. Je ne pensais pas que c'était aussi sérieux. Quand tu penses mode, tu penses superficialité mais pas du tout. 
-C'est ce que je me suis dit en faisant un stage avec elle. Tu devrais rejoindre Brian.
Jay se pencha et regarda.
-Tu sais, je suis quelqu'un de timide, quand, il m'enverra un message, j'irai, mais pas avant.
-On peut venir avec toi..
-Apparemment, ce ne sont pas vos amis sinon vous seriez avec eux. 
-Bah disons qu'on n'est pas du même niveau social lycéen. Si on les voyait avec nous, ce serait un suicide social pour eux alors... Mais ne t'inquiète pas comme ça.
Il avait froncé des sourcils. Il se leva tout à coup et marcha vers Brian. Ce dernier se leva pour lui donner une accolade. Et Brian tourna les yeux vers nous, il leva les yeux au ciel et se dirigea vers nous.

-Vous voulez vous joindre à nous ? 
-Heu.. je ne pense pas.
-Ça ferait plaisir à Jay.
-Et à toi ? répondis-je en le fixant. 
-Tant que ça fait plaisir à Jay, ça me fait plaisir.
-Quelle abnégation Brian Miller ! ironisai-je en me levant tout de même. 
Sophie me suivit et se laissa tomber à côté de Jay. Elle ne voulait pas se mettre à côté de Paul. Ou alors elle voulait être juste en face de lui pour faire chier sa copine. Je ne savais pas vraiment. Alexandra me regarda froidement. Les autres étaient déjà servis et Cameron nous apporta notre glace. Il avait mis un supplément caramel de folie.

-Wow, un supplément calorie, quelle merveilleuse idée ! lâcha Chris en regardant notre glace. 
Ça me coupa l'appétit. Elle n'avait qu'un smoothie, elle. Pareil pour Alexandra. Brian n'avait pas entendu, il n'était pas là, il était entrain de commander avec Jay et Paul au comptoir. Sophie était partie aux toilettes pour se laver les mains, je n'avais plus assez de solution hydro alcoolique.
-Et si tu allais te faire foutre.
-Non mais c'est toi qui vois, je veux dire, tu es déjà une mini-baleine.
-Je peux savoir ce que je t'ai fait ?
-Tu existes et tu pollues. Mon. Air. Ça te fait quoi d'être assise à notre table par pitié ?
-Chris, arrête. 
Alexandra lui avait dit d'arrêter. Hallucinant.
-Non mais arrête Lexie. Je sais que tu n'oses plus rien lui dire parce qu'elle a la main-mise sur ton mec mais c'est vrai quoi ? Quelle fille qui se respecte prend le supplément grosse vache sur sa glace passée l'âge de 5 ans ? 
-Parce que se nourrir de liquide c'est mieux ?
-Non mais redescends sur terre Troll Snot. Je ne me nourris pas, je suis entrain de me désaltérer. Toi tu fais ça parce que tu es une grosse gloutonne. Je ne comprends pas pourquoi Marc sort avec toi. Lui qui était du genre à demander à ses copines de ne manger que des crudités pour ne pas qu'elle prenne du poids...
-Laisse-moi tranquille.
-Non mais c'est vrai. Remarque, il couche avec toi pour ton nom de famille. Il veut s'assurer une place à l'hôpital, c'est tout. C'est pour ça qu'il te garde alors que tu manges comme une enfant. 
-Il m'a dit que..
-Qu'il t'aimait comme tu es ? Oh ma pauvre chérie. Tu y as cru ? Il a dit ça avant ou après que tu ouvres les cuisses ? Parce que faut pas se leurrer, tu es un vagin pour lui. Et c'est tout, ricana la petite amie de Paul. Rien de plus, ne te fais pas d'illusion la Baleine. Tu seras rien de plus. 
-Je te demande pardon ?

La voix de Jay résonna derrière moi. Il semblait outré. Il posa son smoothie sur la table. 
-Non mais un smoothie Jay, tu es grave, fit la voix de Brian. Il y a souci ? 
Jay lança un regard noir à son meilleur ami et saisit mon sac. Sophie comprit en voyant ma tête qu'il y avait un souci, elle se dépêcha de revenir vers nous. Jay saisit mon poignet.
-On se casse. Il y a une odeur nauséabonde dans le coin. 
Sophie prit son sac aussi. Jay ne m'avait toujours pas lâché. Il avait une poigne assez forte. 
-Quelqu'un peut m'expliquer ? 
-Demande à tes amis.
Il avait lâché ce mot avec un tel dégoût que Brian lança immédiatement un regard noir à sa petite amie. Il m'entraina en dehors du glacier.

-Tu.. n'aurais pas dû, je suis habituée. Chris me traite toujours comme ça. Vraiment, ce n'était pas grave.
-Pas grave ?
-Jay attends !

Brian lui courut après et voulut lui dire un truc mais Jay lui coupa la parole.
-Je ne sais pas si c'est normal pour toi de voir une fille se faire insulter sans réagir, mais ça ne l'est pas pour moi.
-Sarah, qu'est-ce qu'elle t'a dit ?
-Laisse tomber Brian.
-Non. Je suis désolé, on avait un accord, si j'ai bonne mémoire. C'est Alex ? 
Je secouais la tête. 
-Oh la pétasse. Je vais me la faire. 
Sophie lâcha son sac au sol et rerentra. Je la vis depuis l'extérieur et prendre notre super glace pour lui jeter à la figure. Elle ressortit tout aussi vite. 
-Maintenant on part en courant ou en taxi. 
Elle siffla et un taxi s'arrêta sur le bas côté. Mon héroïne de meilleure amie se retourna vers nous. 
-J'ai dit en courant avant que la vieille folle me plante son talon aiguille dans la tête. 
Jay me prit de nouveau la main et me poussa dans le taxi. Il ne jeta pas un regard à son meilleur ami. 
-Tu vas te fâcher avec Brian pour ça.
-Tu es sa sœur. Quoi qu'il en dise, tu es sa sœur. Vous habitez ensemble, vous vivez ensemble. Je ne pouvais pas laisser passer ça. Ton père m'a accueilli dans sa maison et je laisserai une péronnelle t'insulter ? C'est une question d'honneur, tout simplement. Une fois que je serai parti, il pourra fréquenter qui il veut et se comporter comme il veut, mais tant que je suis là, j'ai bien l'intention de lui faire comprendre ma façon de penser. Je ne me suis jamais gêné pour le faire. 
-Tu m'étonnes, tu lui as carré ton poing dans la figure la dernière fois.
Jay rosit. Sophie se pencha vers lui et posa sa main sur la sienne.
-Merci. Merci beaucoup.

-Vous voulez prendre une glace à la maison pour remplacer celle qu'on a perdu ? dis-je. Je suis pas sûre qu'elle soit aussi bonne que celle de Cam mais..
-Okay, fit Sophie, moi ça me va. Je suis hyper énervée. 
Nous arrivâmes à la maison et c'est mon père qui nous ouvrit la porte, il paya le taxi et il demanda quel était le problème et où était Brian.
-Je..
Il arriva juste derrière nous, il avait l'air super penaud en regardant Jay. Et il tourna les yeux vers moi. Il prit ma main et m'entraina dans la chambre d'amis du bas sous le regard éberlué de mon père. 
-Je suis désolé. Je ne pensais pas que.. c'était une très mauvaise idée et je sais que tu m'en veux comme Jay m'en veut. Mais je voulais te dire que je suis désolé. Voilà.
-Pourquoi tu veux que je t'en veuille ? Brian, tu n'es pas responsable de tous mes malheurs ! Et certainement de la façon dont me traite Chris.
-Alex m'a raconté. Est-ce que c'est vrai que..
-Elle lui a demandé d'arrêter. C'est vrai. Brian. 
Je m'approchai de lui et je pris son visage entre mes mains froides. 
-Arrête de te flageller, tu n'étais pas là. 
Je le contournais et je rejoignis mon père dans la cuisine. Jay avait un air désolé, Sophie aussi. Elle me regarda et elle rougit.

-Vous êtes sérieux ? 
-Je vais appeler ses parents pour qu'elle s'excuse immédiatement. 
Mon père était furieux. 
-Sarah, donne-moi l'annuaire des élèves du lycée.
-Ne fais pas ça. Elle viendra me présenter des excuses mais ça ne sera pas sincère alors..
Brian lui lança son téléphone. 
-Merci mon garçon.
-Si tu fais ça Papa, je quitte la maison. Je l'ai déjà fait une fois..
-Tu penses qu'Eric laissera ça passer quand je.... Oui, bonjour Mademoiselle. Non, ce n'est pas Brian. C'est le père de Sarah McAllister. Et bien, mademoiselle ? Vous n'êtes plus aussi loquace ? J'ai pourtant ouï dire.. Ce n'est pas à moi qu'il faut présenter des excuses mademoiselle. Et comprenez bien que si il me parvient aux oreilles que vous avez ne serait-ce que jeter un regard méprisant sur mon enfant, je porterai plainte pour harcèlement et je connais d'excellents avocats, comme le père de votre petit ami par exemple... Attendez, vous ne semblez pas comprendre...
Mon père avait élevé un tout petit peu sa voix et même moi ça me fit un peu flipper. Il planta son regard dans le mien. Il était furieux. 
-Qu'il m'importe assez peu de savoir qui a commencé. Mais peut-être que je peux me présenter chez vos parents directement avec mon avocat ? Très bien. Bonne soirée mademoiselle. 
Il raccrocha et fronça les sourcils en me regardant. Il rendit son téléphone à Brian. 
-Tu te rends compte que tu viens de foutre ma vie en l'air là Papa ? On ne menace pas les performers.
-J'étais un performers, je sais comment se comportent les performers. Et s'il y a des représailles, je suis certain que ta directrice sera ravie de recevoir une plainte officielle, cette fois. On ne touche pas à mes enfants, il me semblait que tu savais depuis le temps. C'est mon devoir de te garder saine et sauve et je compte bien le faire. 
-Tu vis dans le monde des Bisounours Papa en ce qui me concerne. Tu viens de faire une affaire d'État d'une petite insulte.
-Il n'y a pas de petites insultes. Quand vas-tu le comprendre ? Il n'y a pas de petites insultes. Et une petite insulte, plus une autre, tous les jours, tu sais ce que ça fait Sarah ? Ça fait que le suicide est la deuxième cause de mort chez les 10-24 ans, toutes causes confondues et que plus de 5000 jeunes tentent de se donner la mort chaque jour dans notre pays. Alors non, Sarah, il n'y a pas de petites insultes, surtout quand on connaît tes antécédents. 
-Mes antécédents ? Tu te fous de moi, je pensais que c'était derrière nous.
-C'était avant que j'apprenne que tu avais mélangé de l'alcool et des médicaments Sarah. Je sais que tu es fragile et je fais ce que je peux, tu comprends ? J'ai signé pour ça en acceptant d'être père. C'est mon rôle.
-Tu veux que je sois plus forte mais tu viens de me fragiliser par cet appel, je veux que tu le saches et que tu en prennes conscience. Elle va me présenter des excuses, et elle m'ignorera jusqu'à la fin de mon lycée, elle, tous ses amis et toutes les personnes qui voudront paraître cool à ses yeux. Tu viens de me condamner à une vie lycéenne de solitude. Mais c'est peut-être ce que tu veux ? Que je n'ai aucune vie sociale, des fois que j'aurais envie de m'envoyer en l'air avec n'importe qui et ramener un gosse à la maison ? Ça commençait à aller bien pour moi et tu viens de tout foutre en l'air ! 
J'avais fini en criant presque et je tournai les talons. Sophie, Brian et Jay avaient quitté la pièce. Brian m'attrapa dans le couloir. 
-Il a bien fait. Il fallait que ça cesse. Je ne lui ai pas donné mon téléphone pour rien.
Je vis Sophie derrière Brian.
-Sarah..
Je montais dans ma chambre et je pris mon téléphone. 
-Oncle James ? 
-Sarah ? Tu as une toute petite voix, qu'est-ce que tu as ? 
-Est-ce que je peux m'enfuir chez toi ? 
Et là je me mis à pleurer comme une idiote. Et je lui racontais tout.
-Oh mon petit trésor.. John a bien fait. Il a tellement bien fait. Tu as été froissé parce qu'il n'a pas pris en considération ton avis mais.. en tant que père c'était la meilleure solution à faire. Sache que moi, j'aurais été directement porter plainte. 
-Je vais devenir moins importante qu'une bacille. Autant changer tout de suite de lycée et de pays. 
-Écoute Sarah, mon bébé cadum, fuir ne changerait rien du tout. Tes problèmes seraient toujours là. Alors tu vas me faire le plaisir de remonter la tête et narguer cette petite pute. Je pense que tu n'imagines pas le nombre de personnes qui pensent comme toi. L'avis d'une connasse comme ça ne compte pas. Tu ne devrais même pas prendre en considération de telles remarques. C'est une garce de la pire espèce. 
Je m'étais recroquevillée sur mon lit et James était en haut-parleur.
-Tu crois ?
-Oui. J'en suis persuadé. Et puis.. tu n'as pas besoin des autres. Tu as Sophie, tu as ta famille et nous serons toujours là pour toi. Toujours. 
-Merci James. 
Je me tournai pour voir mon père. Il avait l'air tellement chagriné. Il s'allongea contre moi et il me serra contre lui.
-Je suis désolée. Je ne voulais pas te parler comme ça. 
-Sarah tu..
-Non mais John, tu dis, je sais, je sais, je ne t'en veux pas et on n'en parle plus. 
-James..
-Oui mon gros chaton ?
-Raccroche, on n'a plus besoin de toi.
-Moi aussi je vous aime les nains. Oh en fait.. c'est toujours okay pour Pâques ? Vous me faites pas un coup foireux en ne venant pas hein.
-On sera là, répondit mon père. Salut petite bite.
Il raccrocha et il me regarda. Je me mis à rire. 
-Sophie est repartie ? 
-Avec Brian et Jay. Je pense qu'ils ont besoin de se parler, il a été très choqué d'entendre ce que cette fille t'a dit. Et Brian a bien agi, ne lui en veux pas.
-Je ne lui en veux pas. Je comprends. Je.. vais aller prendre un bain chaud, j'ai besoin de me détendre et je dois appeler Sophie. 

Je l'appelai depuis mon bain. Je m'excusai de mon comportement, elle me demanda ce qu'il s'était exactement passé, je lui dis. 
-J'ai bien fait de lui balancer ta glace à la figure. Et. Maman, je suis entrain de parler avec Sarah. Oh.. Sarah, Henry veut me parler je..
-Pas de souci, à demain ma chérie. 
Je me prélassais dans mon bain. Et on ouvrit la porte.
-Oh excuse-moi.
-C'est pas grave. Jay, attends. Viens là.
Il était rouge. 
-Tu as bien fait de le dire à mon père. Je ne t'en veux pas. Pas du tout.
-Okay. Est-ce que je peux repartir ? Parce que je me sens mal à l'aise avec toi dans ton bain.
-Oh oui ! Désolée.
Je rougis. J'avais quand même une tendance à rougir assez grande mine de rien. Je ne me mis pas en pyjama alors que j'en mourrais d'envie. Mais je n'osais pas devant Jay. Aussi, j'enfilai le truc le plus confortable que j'avais. Ce n'était pas seyant mais peu importait. D'ailleurs, je n'étais pas la seule puisque mon père était en jean et chaussette.
-Alors petite écrevisse ? Tu as bien profité de ton bain ?
-Parfait petite moule, répondis-je à Brian.
-Ah non. Je ne suis pas une moule moi.
-J'ai l'impression qu'il y a un sous-entendu pervers là-dedans.
Brian se mit à rire et Jay aussi. Mary arriva à ce moment précis.
-John ? Chéri ? tu es par là ? Salut mes petits chéris !
J'avais l'impression que sa taille était encore plus fine que d'ordinaire. 
-Tu portes un corset ?? lui demandai-je alors que mon père arrivait dans le salon.
-Je n'arrive plus à respirer. John, tu peux m'aider à l'enlever ?
-Mais avec grand plaisir.
Elle le regarda d'un air bizarre. 
-Non. C'est pas pour ce que tu crois.
-Ah. Bah demande à ton fils alors.
Et il quitta le salon. J'hallucinai. Il revint mort de rire. 
-Je plaisante, je comprends pas comment tu peux porter de tels instruments de torture.
-Arrête j'ai pris du poids à cause de votre junk food. 
-N'importe quoi.
-Dis-le à ma robe dans laquelle j'avais l'air grosse.
Et là je compris que Mary était comme moi. Elle avait un complexe avec son poids. Alors qu'elle avait un corps de déesse. Pourquoi les filles même jolies avaient toujours un problème ?

-Tu plaisantes là ?
-À demi seulement. C'est cette robe qui est faite d'une telle manière qu'il faut un corset pour se tenir très droit pour qu'elle soit jolie. Et c'est vrai que j'ai eu la main un peu lourde ce matin en le serrant. Normalement, je ne le fais pas mais.. j'ai mangé de la junk food hier. Mais c'est tellement bon. 
-Arrête de parler et monte.
Mary se retourna les mains sur les hanches. Elle jugea mon père du regard. 
-Heu.. Tu te crois où là ? Tu penses que tu peux me donner des ordres et que je vais obéir ? On est au XXIè siècle. Les femmes n'ont pas à obéir aux hommes, faire la cuisine et faire des gosses. Elles ont des consciences propres, je te signale.
-Tu as oublié le ménage. Et le sexe quand je veux aussi. 
Cela la choqua. D'autant plus que mon père levait le sourcil comme s'il était un gros macho. Il s'appuyait sur le chambranle de la porte. Il avait une tête insolente. Si je ne savais pas qu'il plaisantait, j'aurais eu envie de le gifler. Il soutint son regard et finit par rire.
-Désolé, mais j'ai adoré ta tête outragée. 
-Je suis fâchée. 
Il essaya de lui prendre la main mais elle la retira et elle se tourna vers nous. Elle ne s'attendait sûrement pas à ce que mon père la choppe par la hanche pour la tourner vers lui et l'embrasser. Ensuite, il la souleva sur son épaule comme Brian l'avait fait avec moi et elle se mit à crier.
-Lâche-moi Cromagnon !! PAS LES ESCALIERS ! 
Il monta rapidement sous les cris amusés et apeurés de sa femme. Ils redescendirent 20 minutes plus tard et Mary semblait enfin respirer normalement. Elle s'affala sur le canapé et mis les pieds sur Brian. 
-On a passé une super bonne journée avec Jay. Tu as été parfait. Vraiment. J'ai été super contente de t'avoir avec moi. 
-Heu Maman, je sais pas si tu as remarqué mais on est en pleine partie là. 
Mon père la souleva pour la prendre contre lui sur un fauteuil. Jay les regarda et il sourit d'un air un peu triste et d'un air content. C'était un mélange étrange.
-Tu ne devais pas travailler toi ?
-Si, j'y vais. J'ai demandé quelques heures le temps que tu reviennes, je savais que ça allait être chaud. 
-Tu repars quand ? 
-Dans 3h.
-Oh. On devrait manger maintenant. J'ai faim. 
Brian eut un sourire en coin et il me jeta un coup d'œil. Il pensait la même chose que moi et ça nous fit pouffer de rire. Jay nous regarda et pencha la tête l'air de dire que nous abusions, mais visiblement, il avait compris la même chose que nous. Nos parents montèrent rapidement après manger pour soi-disant, aller coucher Tom. Mon père repartit seul. Comme par hasard. J'allais frapper à la porte de Mary, et elle me dit d'entrer. Le lit était défait et elle se déhanchait sur une musique latino tout en se coiffant.

-Oui Sarah ?
-Je voulais savoir si tu voulais regarder un film avec moi mais comme j'imagine que vous avez fait des cochonneries dans les draps, je ne vais pas te proposer de le mater dans ta chambre. 
-Ma chérie ? Le lit est comme ça depuis ce matin. Je n'ai juste pas eu le temps de le faire et ton père ne l'a pas fait non plus. Est-ce que tu aimerais que je te masse plutôt. Et qu'on papote en mangeant de la glace ? bon peut-être pas, tu as sport demain mais..
-Oui. J'aimerais beaucoup.
Je parlais beaucoup à Mary. Du lycée, de mes doutes, de Chris et du comportement de Papa. Je me doutais qu'il avait dû lui en parler mais.. sous ses mains douces et mentholées, je me lâchais. 
-J'ai eu un appel de Nora Stington aujourd'hui. 
-Ah bon ? 
-Elle voulait savoir s'il y avait des rumeurs d'une liaison entre Charles et une fille Californienne charmante.
-Tu déconnes ? m'étranglai-je.
-Non pas du tout.
J'avais envie de me cacher et heureusement, je pouvais cacher ma tête entre les deux oreillers. 
-Et qu'est-ce que tu lui as dit ? 
-Que les rumeurs de liaisons des Atlas Wild Child, il y en avait pleins. Et que j'avais même entendu dire qu'elle était grand-mère de deux enfants. Elle a ri. Aussi je lui ai demandé des précisions et tu sais quoi ? Devine quelle fille, elle m'a dépeinte ? 
-Pamela Anderson dans Alerte à Malibu.
-Bien essayé. Mais non. Elle t'a décrite. 
-Tu lui as dit quoi ?
-Je lui ai dit que je n'avais pas eu vent d'une liaison entre son fils chéri et ma fille chérie, si elle parlait de Sarah McAllister. Je crois qu'elle est encore estomaquée. Elle m'a dit : c'est votre fille Mary ?? Mais pourquoi ne me l'a-t-elle pas dit ? Je suis soulagée, en vérité, Charles semble très attaché à elle et ça m'aurait fait du mal si un torchon avait fait étalage d'une si belle amitié en salissant tout sur son passage.

-Heu.. tu es sérieuse là.
-Je la cite. Je l'ai rassurée mais, ça m'a fait rire. Toi qui pensais qu'elle ne t'aimait pas. Maintenant, c'est sûr et certain qu'elle t'adore.
Je souris. Dans le fond, j'étais contente. Ultra contente. D'ailleurs, quand j'appelai Sophie pour lui dire une fois dans ma chambre, elle fangirla. Limite, je pouvais l'entendre sauter sur son lit comme une dingue. 
-Naaaan. Tu as l'approbation de belle-Maman !!!! 
-Heu. Arrête. Ne dis pas ça.
-Rhooooo. Si on n'a plus le droit de rigoler, mais comme ça quand tu iras dormir chez lui en juillet..
-Pardon ? 
-Quand tu seras à New-york.. tu vas pas dormir chez Ray alors que tu peux avoir..
-Je te rappelle que je sors avec Marc.
-Je suis dans mon trip groupie, là, me casse pas dans mon élan, stoplait meuf, me réprimanda Sophie.
-Heu.. okay. Continue...
-Je reprends.. tu ne vas pas dormir chez Ray alors que tu peux avoir.. Charles..
Elle avait pris une voix rauque et ça me fit délirer. J'étais tellement morte de rire que Brian passa sa tête dans ma chambre pour savoir ce que j'avais. 
-Tu pourrais arrêter de glousser comme une poule ? On t'entend depuis le bas des escaliers..
-Cot cot cot cot coooot.
Sophie hurla de rire. Jay aussi, il était juste derrière. Brian me fixa et commença à étirer ses lèvres. Il referma la porte et je ne tardais pas à m'endormir. Je fis un cauchemar cette nuit là. J'étais en cours de sport. Nue. Parce que Chris s'était vengée en volant mes affaires et qu'elle m'avait poussée dans la salle. Et on m'avait écrasé des œufs dessus. Et je m'étais réveillée. Il était 5h. Autant dire que je ne pouvais plus dormir. Je pris mon téléphone. J'appelai mon père. 
-Salut Sarah, tu es en haut-parleur dans mon bloc.
-J'arrive plus à dormir à cause du stress et là je me suis rappelée que tu étais à l'hôpital et je me suis dit que si tu faisais un truc chiant comme me décrire ton opération, je pourrais me rendormir rapidement.
-Me fais pas rire. 
-Désolée. Non en vrai, je me suis réveillée avec un terme en tête et je me suis dit que tu pourrais me le définir.
-Balance. 
-C'est quoi Fibrinolytique ? 
-Ça désigne deux choses, la première c'est une enzyme capable de dissoudre un caillot sanguin, et elle est utilisée en cas de thrombose artérielle récente. 
-C'est quoi exactement une enzyme ? enfin, je veux dire ça ressemble à quoi ? 
-Tu vois Pac-Man ? C'est pareil.
-Okay. Et c'est quoi la suite ? la seconde définition.
-C'est ce qui se rapporte à la fibrinolyse.
-La.. destruction de la fibrine.
-Exactement. 
-C'est quoi la fibrine ? 
-C'est une protéine du plasma sanguin qui en gros est produite dans le foie et aide à la circulation sanguine.
-Okay. Merci. C'est tout ce que je voulais savoir. 
-Tu as sûrement la seule fille du monde qui se réveille avec des termes médicaux en tête avant même d'entrer en médecine.
-Wolf ?! Si vous me faites une dispense pour mon examen de sport, je m'engage à cracher sur la chirurgie cardiaque et à embrasser la chirurgie esthétique en cas d'engagement en médecine. 
-Sarah. Raccroche avant d'aller du côté obscure de la chirurgie. Même pas en rêve Wolf, tu ne lui fais pas de dispense. 
-Désolé ma petite Sarah. Il vient de me fusiller du regard et il a un scalpel à la main. 
-C'est pas grave. Bisous les Jedi de la Chirurgie. Que la Force soit avec vous. 

Je raccrochai. Je n'avais plus envie de dormir. Je me levai, et je filai dans le grenier où se trouvait le piano de ma mère. Je ne m'étais pas assise devant lui depuis.. des années.. il fallait vraiment le descendre de là. C'était un piano quart de queue C.Bechstein en acajou équipé d'un silencieux. C'était un crime de le laisser là. Un tel piano valait dans les 70 000$ neuf. Je ne savais pas s'il était accordé. Je posai mes mains sur le piano et je fermai les yeux. J'avais presque la sensation de la sentir à côté de moi. Avec ses longs cheveux nattés châtains clairs. Ses grands yeux bleus et son parfum que j'aimais tant. Shalimar. J'avais encore le flacon qu'elle avait. Il était dans ma salle de bain. Il m'arrivait encore parfois d'en vaporiser sur un foulard, juste pour avoir son odeur près de moi. Je me mis à jouer un morceau que je connaissais par cœur. Un morceau de Mozart. Quand je rouvris les yeux, je vis Mary.
-Chérie qu'est-ce que.. oh, c'est le fameux piano. Je vais appeler des déménageurs pour le remettre en bas.. Il est magnifique. Est-ce que je peux ? Je ne voudrais pas..
-Viens. Je suis désolée, je t'ai réveillée..
-Je me suis réveillée et j'ai entendu la musique. 
Ses mains frôlèrent les touches et elle joua. Elle s'arrêta après une minute.
-Splendide, je crois que je n'ai jamais vu un aussi bel instrument de près. Il est splendide. Tu stresses pour ton exam ?
-Un peu oui, j'ai appelé Papa mais ça n'a pas suffit. 
-Viens avec moi dans le lit, je vais te border, je te promets que tu vas te rendormir.
Elle m'entraina dans sa chambre. Celle de Jay était ouverte et je remarquai que Brian et lui étaient entrain de dormir en travers le lit. Mary entra pour poser une couverture sur eux. Et elle me borda. Elle me prit dans ses bras et je me retrouvai la tête entre ses seins. Elle fredonna et je m'endormis.

-Tu as une tête de zombie. Tu as l'intention de mettre du fond de teint ou un truc pour cacher ça ?
Brian était entrain de me regarder en riant. Il blaguait, très clairement. J'avais la nausée. Jay dormait encore apparemment. 
-Je vais mourir et toi tu te fous de moi.
-Mais non, tout va bien se passer. J'en suis certain. Sarah. Regarde-moi.
Je croisais ses yeux bleus.
-Ça va aller. Il faut juste que tu aies confiance en toi. Tu t'en tapes des autres, sauf si c'est un sport d'équipe, au quel cas, comprends, et assimile que les autres ont besoin de toi, autant que toi tu as besoin d'eux. 
Il posa sa main sur la mienne et son contact me fit frémir. Il avait les extrémités des doigts glacés.
-Et puis.. tu sais où on va tout à l'heure ? D'ailleurs, si tu pouvais laisser ta voiture à Jay, ce serait sympa, j'ai pas osé le réveiller.
Je posai mes clefs sur le comptoir de la cuisine et je pris un post-it. 
-En fait, Sarah, j'ai un truc à te..
On sonna à la porte et j'entendis Mary dire bonjour à Paul. Il n'osait pas me regarder et quand il le fit, il avait l'air tellement désolé que je sus ce qu'il allait dire avant même qu'il n'ouvre la bouche.
-C'est pas de ta faute. Ne vas pas le croire. Tu veux des pancakes et.. Sophie ??
Elle était juste devant la fenêtre de la cuisine. Je lui ouvris et elle grimpa comme Elijah. D'ailleurs Mary leva les yeux au ciel.
-Qu'est-ce que vous avez à tous passer par la fenêtre ?
-Je me suis dit que si John était là, c'était pas cool de le réveiller en sonnant. Salut Mary ! Vous êtes splendide ce matin. Quand je veux être plus vieille, je veux votre corps. Vous le savez ?
-Tu es bien plus jolie que moi ma chérie. Heu.. je vais y aller avec Tom. Bisous mes amouuuurs. 
Tom passa en coup de vent prendre une petite pile de pancakes et il repartit tout aussi vite. Je souris et Sophie aussi. Et elle avisa ensuite de la présence de Paul. Elle le fixa d'un air narquois.
-Ta voiture a pris la place de ma voiture devant chez les McAllister, on va avoir un problème.
-C'est toujours là où je me gare. Parait que vous allez à Malibu ? Je peux venir ?
-Ta copine n'a pas le droit de venir, elle, rétorqua Sophie.

Paul lui jeta un regard dur qui la fit rosir d'un coup.
-Je n'en avais pas l'intention et clairement vu ce qu'elle a fait à Sarah, elle ne va pas rester longtemps ma copine.
-Paul.
-C'est pas trop tôt, lâcha Sophie avant de sourire à Paul. Mais, ne va pas à l'encontre de ce que te dit ton cœur pour une histoire de raison. Elle avait juste besoin d'être remise à sa place une bonne fois pour toute et perso, j'aurais pas aimé recevoir un appel de John. 
-Moi non plus, se mit à rire Brian. Elle a dû flipper un truc de dingue.
Il fut prit d'un fou rire qui eut raison de nous. 
-Putain ta mère est déjà parti, t'aurais pu me prévenir vieux.
Jay était torse nu. Et quel torse il avait ! Fin et musclé. Dans quelques années, il aurait un torse comme celui de Andrew Garfield dans Spiderman. 
-Heu Jay, t'aurais pu mettre un T-shirt vieux, les meufs sont entrain d'avoir un orgasme visuel.
-C'est pas sympa Brian de nous priver d'une telle image avant qu'on aille en exam. Reste comme ça, rétorqua Sophie. Ne remets plus jamais de T-shirt.
Je me mis à rire et Sophie ouvrit mon réfrigérateur pour prendre la bouteille de lait et se servir un verre, tandis que Paul piqua du bacon et sortit trois autres assiettes.
-Juste pour savoir, demandai-je, pourquoi vous venez toujours chez nous pour manger un petit-dèj ? Vous n'avez pas de maison ?
-C'est meilleur chez vous, rétorqua Paul
-Grave. Vous vous avez des pancakes tous les matins. Moi j'ai des céréales ou du pain le matin. Vas-y Paul, fais pas ta pute, tu prends pas tous les morceaux croustillants, ce sont mes favoris
Elle taxa une tranche de bacon dans l'assiette de Paul .
-Tu faisais déjà la même chose quand on avait 5 ans et j'aimais pas ça du tout. 
-
Te traiter de pute ? Ça risque pas. 
-
Tu piquais toujours mon bacon dans mon assiette. Sale pique-assiette va. 
Jay s'approcha de la cafetière pour en servir une tasse à Sophie, à Paul et une pour lui. Si Paul venait vraiment avec nous dans la maison de mon père, on aurait l'impression d'être dans la série Friends. Clairement. Parce que là, assis dans la cuisine, c'était vraiment l'impression que j'avais. 
-Tu fais quoi ce matin Jay ? lui demanda Paul.
-Heu.. je prends mon temps et je vais sûrement retourner aider Mary. Ensuite, je viens vous cueillir à la sortie du lycée. 
Je pris la tasse à café de Sophie et elle piqua celle de Paul.
-T'es sérieuse ? 
-C'est de la faute de Sarah. C'est à elle qu'il faut se plaindre. 
Brian leva les yeux au ciel et se leva pour servir une tasse à Paul. 
-Non c'est bon mec, je vais prendre du jus d'orange. 
Ça fit rire Jay et il se mit à parler du championnat de NBA avec les garçons, ce que je trouvais saoulant, comme Sophie. J'avais pris une gorgée de café et Brian versa le contenu de ma tasse dans la sienne. Paul n'eut pas les scrupules de Brian parce qu'il finit le café de Sophie. 
-Je crois que ma relation avec Paul s'est améliorée.. tu as vu ? J'ai fait un effort, je ne lui ai pas dit que sa copine était une pute, me dit Sophie alors que nous étions dans ma chambre où je cherchais ma veste.
-J'ai eu l'impression de nous revoir enfant.
-Toi aussi ? Ça m'a fait bizarre sur le coup mais c'était agréable.
Au moment de partir, je prévins Jay qu'il pouvait garder ma voiture aujourd'hui. Il me remercia chaleureusement et je me retrouvai rapidement contre son torse. 
-Ah oui, tu avais raison Brian, elle est devenue rose. Je pensais que tu allais me faire gagner ce pari. Je viens de perdre une journée de liberté. 
-Tu as encore parier une journée d'esclavage ? Non mais faut arrêter Brian. Sale esclavagiste de merde va ! 
Il m'envoya un bisou et Sophie ne put s'empêcher de me faire remarquer que notre relation avait évolué si maintenant il m'embrassait même de loin.
-Je pense qu'il voulait juste m'agacer. Tu sais quoi ? Finalement, je crois que je le sens bien. Le sport. Je le sens bien.

Mais tout de suite, quand Chris m'envoya de toutes ses forces le ballon de volley dans la tête, je le sentais beaucoup moins bien. D'autant plus que je m'éclatai au sol. Elle se précipita vers moi, l'air désolée. Mais je savais qu'elle ne l'était pas. Déjà quand j'étais arrivée au lycée le matin et qu'elle était venue vers moi pour me présenter des excuses, accompagnée de toute sa cour pour avoir un maximum de témoins, elle n'était pas sincère. Heureusement que je ne portais pas de lunettes, sinon j'aurais eu un souci. 
-Pétasse ! 
-McAllister ! 
-Quoi ? Qu'est-ce que.. où suis-je ?
Je jouais la fille désorientée (je l'étais d'ailleurs mais pas à ce point), c'était la seule et l'unique solution pour qu'elle me dispense et qu'elle me mette la moyenne. D'autant plus que je me débrouillais bien avant de recevoir ce truc dans la tête. Elle me fit emmener à l'infirmerie. YATTTTTTAAAAAAA. J'allais pouvoir me reposer en paix, même si mine de rien, ma tête me faisait souffrir, comme mon poignet droit sur lequel j'étais retombée. Et j'avais comme une sensation de vertige aussi. 
-Sarah ?
J'ouvris les yeux et je vis mon père. Il avait son air de Dr Papou. C'était mauvais signe.
-Il paraît que tu as reçu un coup violent à la tête. Est-ce que tu as la nausée ? 
-Non, ça va. Mais j'ai mal. 
-Tu n'as pas perdu connaissance, c'est bien ça ?
-Non, je n'ai pas perdu connaissance.
-Hum. Mais je lis sur ta fiche que tu as eu une dysmnésie légère. Est-ce que tu as eu un..
-Tu penses que j'ai un traumatisme crânien ? Parce que j'ai eu un peu de vertige mais je ne sais pas si c'est vrai ou si c'est juste une sensation. 
-On va passer aux urgences. Merci de m'avoir appelée mademoiselle, je vais m'occuper de la suite, est-ce que vous pourriez me faxer vos notes, s'il-vous-plaît, je vais vous laisser mes coordonnées. 
Mon père me prit le bras et m'aida à me relever. Il me colla contre lui et il me fit entrer dans sa voiture, direction l'hôpital. Je vis un de ses collègues, je ne pouvais pas lui mentir à lui. Il devait faire un bon diagnostique. Aussi je lui dis que j'étais désorientée mais que je n'avais pas eu vraiment de souci de mémoire et que j'avais fait ça pour arrêter l'exam. Il leva les yeux au ciel et mon père aussi, vu qu'il avait assisté à l'examen. J'échappai tout de même au scan crânien. Mon père ne me fit pas de remarques du tout, du moins au début.
-Qui t'a lancé ce ballon ? 
-Je.. n'ai pas vu Papa. En fait, j'ai tourné la tête à ce moment et bam. Mais je n'ai pas vu.
-Okay. Mais je ne sais pas si c'est une bonne idée de te laisser partir pour Malibu aujourd'hui dans ses conditions. Je préfère que tu restes dans les parages. Je ne pense pas que Sophie y verra un inconvénient.
Il avait vu juste, Sophie débarqua chez nous peu de temps après la fin de l'examen.
-Tu vas mieux ? J'ai flippé quand j'ai appris que ton père était venu te chercher. J'imagine que c'est mort pour Malibu alors...
C'est la première chose qu'elle me dit en me voyant. Mon père acquiesça en lui confiant que ce serait plus prudent. Elle le comprit immédiatement. Ma copine était intelligente. Même Brian et Paul le comprirent étrangement.
-Sarah. On ne va pas aller dans la maison de ton père sans toi, ce serait pas normal, me dit Brian. Et puis j'ai eu un message de Jay, apparemment, ma mère aura besoin de lui aussi cet après-midi. Je vais aller au stage de basket finalement, juste aujourd'hui. 

Sophie resta avec moi tout l'après-midi nous nous promenâmes un peu dans la ville avec mon père. Il voulait faire un cadeau à Mary mais il ne savait pas quoi prendre.
-Un cadeau ? Pourquoi faire ?
-Parce que je l'aime.
Mon père était un incorrigible romantique. Nous entrâmes dans une boutique de luxe où visiblement, ils le connaissaient. Je levai le sourcil, il m'avait caché cette facette.
-Ce n'est pas la première fois que tu fais un cadeau à Mary, avoue.
-Non. Pas vraiment. 
-Pourquoi je ne les ai jamais vu ? 
-Je lui ai offert dans le secret de notre chambre ma chérie. Mais cette fois, comme vous êtes là, je ne vais pas passer trois heures à choisir.
Il lui acheta une paire de boucle d'oreille pendante avec des diamants. 
-Pourquoi pas des saphirs ? 
-Parce que je suis son mari. Ses enfants peuvent lui acheter des saphirs, mais les diamants, c'est ma prérogative. Et elle adore, Tom me l'a dit. J'ai envie de manger un truc gras. Un muffin aux myrtilles.
-Si tu m'en payes un, je dis pas non !
-Je suis un homme, je ne laisse jamais une femme payer. Allez venez mes chéries.
Nous finîmes dans un Starbucks. 
-Tu ne t'es pas reposé Papa.
-Mais si, j'ai dormi ce matin et je vais faire une sieste en rentrant.
-Pas avec le café que tu as pris..
-C'est un chocolat viennois.
-Haaaaan. Je peux en prendre ? 
Mon père me regarda comme si j'étais une gosse. Bon, je venais de me comporter comme une gosse. Il me laissa goûter.
-Oh, c'est trop bon. J'aime trop ça. Merci Papa. 
Quand il nous ramena à la maison, nous nous installâmes sur le canapé. Et Sophie zappa sur E! Il y avait des people, des people, et encore des people. Ça faisait du bien de regarder un truc débile. Tellement débile que nous n'avions pas besoin de réfléchir. Sophie me parla de Cameron. Elle voulait savoir s'il pouvait venir avec nous à Malibu dans la journée.
-Pourquoi tu me demandes ? 
-Heu.. oui tu as raison. John ! Est-ce que ça vous dérange si mon copain vient à Malibu demain ?
-Cameron ? Non bien sûr, il est très gentil ce garçon. Les filles, je vais aller me coucher pour quelques heures, vous pourriez aller chercher Tom ? 
-Oui oui, on va le faire P'pa. Va dormir.

Mon téléphone vibra à ce moment, c'était Marc et je lui répondis. Il avait dit qu'il m'appellerait dans la journée et je fus contente qu'il le fasse. Je n'avais pas été cool avec lui le week-end dernier en ne lui répondant pas. Sophie en profita pour rentrer chez elle. Marc me raconta sa journée et moi la mienne. Je ne laissais aucun détail. Sauf peut-être l'histoire avec Chris, je ne voulais pas qu'il se fâche de nouveau avec Paul. 
-Je suis dégoûté qu'on ne puisse pas se voir avant Pâques. Tu rentres quand de chez ta famille ? 
-Je ne sais pas vraiment, mais si on s'appelle tous les jours, on aura l'impression d'être ensemble.
-Tu es toujours tellement optimiste. C'est que j'aime chez toi. en fait, Paul m'a raconté que Chris avait été une garce avec toi et qu'il allait régler le problème, il l'a fait ?
-Oui, enfin, je pense, elle m'a présentée des excuses publiques et je pense qu'elle ne me parlera plus jamais. Paul avait l'intention de la jeter mais je ne sais pas s'il l'a fait. Sophie lui a plus ou moins dit, de choisir son cœur plus que la raison. 
-Si je te dis un truc, tu ne le répèteras pas à Sophie ?
-Je ne lui dirai pas. Balance.
-Paul fantasme à mort sur elle. Mais vraiment. L'autre week-end, je voulais aller le réveiller pour le faire chier et quand je suis entré dans sa chambre, il était entrain de marmonner son nom. Je crois que c'est son crush mais que le fait qu'elle sorte avec Cameron -c'est bien ça ?- ça le refroidit à mort.
-Et bah tu sais quoi ? C'est ce qu'on se demande tous. Est-ce que Paul a vraiment un crush ou pas. Parce que je sais que Sophie est folle de Cam, tu vois ? Alors qu'ils ne couchent pas ensemble ?


-Quoi ?
-Si tu le répètes, je te tue.
-Je ne le répèterai pas. Mais.. pourquoi ? Je ne pense pas que le problème vienne de Sophie.
-Je crois qu'elle n'a pas envie de s'embarquer dans une relation exclusivement sexuelle. Je veux dire, c'est le risque non ? Qu'un couple ne fasse que s'envoyer en l'air.

-Est-ce que tu trouves qu'on ne fait pas assez de choses tous les deux ? Et qu'on s'envoie trop en l'air ?
-Chéri, je ne crois pas qu'on s'envoie trop en l'air. On ne le fait jamais assez.
-Non mais sérieusement Sarah.
-C'est vrai qu'on pourrait faire autre chose. Sortir, se promener, aller au ciné.. mais je sais que tu es en médecine et que tu as besoin de toute ta concentration, c'est quelque chose que je respecte. Je suis fille de médecin après tout. 
-Tu sais quoi ? Voilà ce que je propose, quand tu reviendras après les vacances de Pâques, tu choisiras le programme et je ferai tout ce que tu veux.
-Tu es sérieux ?
-Oui, j'oublie que tu n'as que 16 ans. C'est normal que tu profites à fond. Alors, tu choisis, on fait. Bon si tu veux une activité en plein air, fais en sorte qu'il fasse beau. 
-On pourrait faire un double rencard avec Sophie et Cam ?
-Oui. Tout ce que tu veux.
-En fait, tu as toujours envie de me prendre comme modèle ? 
-Toujours. 
-J'y ai repensé et je pourrais presque me laisser tenter par du nu.
-Wow. Comme tu veux ma belle. 
-Je..

On sonna à la porte et je raccrochai, c'était Brian. Il avait des sacs en main. Je lui pris des courses et je me rendis dans la cuisine.

-Ta mère t'a demandé de faire des courses ? Tu aurais pu m'appeler.
-Bah non, tu as eu un trauma ce matin. Jay et elle ne vont pas tarder à revenir, c'est lui qui me l'a dit. Tu as l'air d'aller mieux.
-C'est le cas. D'ailleurs, il faut que j'aille chercher Tom, tu veux venir ?
-Non mais je vais le faire. Je vais aller le chercher ! 
-On peut y aller tous les deux ? proposai-je.
-Ma compagnie te manque Sarah ? me taquina Brian.
-Et bien, j'ai peur de m'ennuyer toute seule. Je veux dire, Sophie est rentrée chez elle, Papa dort..
-Je plaisante Sarah, tu n'as pas besoin de te justifier si tu veux passer du temps avec moi. Prépare-toi, on y va. 
Il m'ouvrit la portière de sa voiture et la claqua derrière moi. Tom courut vers nous et il me bouscula presque. 
-Alors ??? TU AS GÉRÉ EN SPORT ??? me hurla-t-il dans les oreilles en entrant dans la Batmobile.
-Pas du tout, je me suis pris un ballon dans la tête. Et Papa est venu me chercher.
-Tu vas bien ? 
Tom avait l'air inquiet aussi je le rassurai.
-C'est qui qui t'a fait ça ? Avec le ballon.
-Une pétasse.

-Oh. D'accord. Diiiiiiiis, on fait quoi comme cadeau à John pour son anniversaire ?? C'est dans deux semaines. 
Je me tournai vers Tom. Il avait ses yeux bleus magnifiques écarquillés.
-Je pensais à un appareil photo, il adore la photo.
-Ah bon ?
-Oui, mais.. il n'a pas trop le temps d'en faire..
-Ah oui, tu m'en as parlé pendant notre week-end. Il y a une chambre noire au dessus du garage Tom.
-C'est vrai ??? JE SAVAIS MÊME PAS QU'IL Y AVAIT UNE PIÈCE. 
-On peut y accéder par le grenier, apparemment. On nous cache des trucs Tommy.
Tom se mit à rire et quand nous arrivâmes devant la maison, il y avait un camion. Je levai le sourcil et quand j'arrivai dans le salon, je poussai un cri. Le piano était là, à sa place. Comme si rien n'avait changé depuis la mort de ma mère. Je me mis à sauter et quand je me retournai j'entendis mon père remercier quelqu'un. 
-Tu devrais aller faire un tour dans ta chambre au passage. 
Je courus dans les escaliers et le rocking chair de ma mère était là, celui que mon Grand-Père devait me faire livrer. 
-Il retrouve enfin sa place. Après tout ce temps.

Mon père était derrière moi et je l'embrassai. Je redescendis les escaliers et je vis Brian caresser le piano.
-Et vous aviez ça dans le grenier. Vous êtes des malades les gens. Est-ce que je peux.. ?
Mon père hocha la tête et il repartit dans la cuisine en sifflotant. Brian s'assit et commença à jouer. Il jouait bien. Il jouait très bien. D'ailleurs, je l'écoutais toujours jouer, avec Tom dans les bras au moment où Jay et Mary revinrent. Mon père était retourné se coucher apparemment. 
-John a appelé les déménageurs ? 
-Je crois qu'il a payé ceux qui ont emmené mon rocking chair. 
Jay se laissa tomber à côté de Brian, il était coiffé bizarrement. Ses cheveux étaient plaqués sur sa tête et ça faisait ressortir les traits fins de son visage et ses grands yeux. D'ailleurs Brian le lui fit comprendre. 
-Tu n'imagines pas deux secondes ce que j'ai fait aujourd'hui vieux. Pas une seule seconde. Il est super beau ce piano.
-C'est celui de Sarah.
Jay tourna son visage souriant vers moi. 
-C'est vrai ? 
-J'en ai hérité. Mais comme je joue pas très bien, je pense que Brian aura plus de plaisir que moi à l'utiliser. 
-Clairement. Je ne comprends pas comment on ne peut pas aimer jouer sur un tel instrument. Tu sais qu'il est utilisé dans certains orchestres ? 
Je pensais à Chuck et à sa famille. Est-ce qu'il aimerait jouer sur un tel instrument ? Je secouais la tête. Je ne devais pas penser tout le temps à Chuck comme ça dès que je faisais un truc. Ou encore que je pense à un des gars du groupe. C'était des amis. Pas ma famille. Brian crut que c'était pour lui et il se mit à jouer un autre morceau. Jay se leva et s'excusa avant de quitter la pièce. Je fermai les yeux. 
-Brian ?
-Oui Sarah ? 
-Est-ce que tu connais la partition de Across the stars ? 
-Heu non. 
Je me levai et je tirai un livre de la bibliothèque. Je m'assis à côté de lui.
-Maman rangeait toujours ses partitions dedans. Tu peux les travailler si tu veux. Moi je ne joue pas assez bien pour ça mais toi si tu as envie, tu peux. Tiens.

Il commença à jouer et je tournai sur moi-même en entrainant Tom dans ma danse. Il enchaîna sur Somebody that I used to know. Jay arriva et je l'entrainai de la main pour qu'il danse avec moi. Il me fit tourner. Brian chantait en prime, les yeux fermés. Il chantait juste en plus de savoir jouer. Il arrêta et je mis de la musique avec mon iPod. J'avais envie de me défouler, aussi je montais sur la table du salon avec Tom pour danser. Et soudain la chanson So Yesterday d'Hilary Duff retentit dans le salon. Elle me rappelait de bons moments avec Sophie. Nous étions toutes petites quand elle était sortie cette chanson. Mais une fois nous avions surpris nos mères entrain de chanter ça. You can say you're bored, if you wanna, you can act real tough if you wanna. You can say you're torn, But 'Ive heard enough.Thank you, you made my mind up for me, when you started to ignore me. Do you see a single teau, It isn't gonna happen here. At least not today, not today, not today...

Brian me regardait bizarrement puis il se mit à me sourire. Il n'y avait aucune moquerie. Jay était-il entrain de déteindre sur lui. C'était un sourire assez semblable à celui de son frère de cœur qu'il me montrait. Il me tendit la main et je sautais de la table, il me fit tourner pendant que Tom augmentait la musique d'un ou deux décibels. Jay était entrain de nous regarder comme si nous étions dingues. 
-Vous êtes sérieux ? Je vous signale que quelqu'un sonne à la porte là. 
Mary fronça des sourcils. Elle avait l'air un peu.. débraillé. Elle baissa un peu la musique et je me mis à rire. Surtout que c'était une chanson d'Avril Lavigne qui retentissait. Losing grip. WHY SHOULD I CARE ??? Brian se mit à rire aussi, comme Jay. 

-Avril Lavigne, tu es sérieuse ?

Je perdis tous mes moyens en voyant qui se découpait dans l'embrasure de la porte. Notamment parce que je ne reconnus pas tout de suite ce magnifique hispanique qui me fixait avec un sourcil levé. Et ensuite, je vis ses yeux si semblables à ceux de mon père, de mon oncle ou des miens. Je poussais un cri.
-DUNCAN !!!!
Je lui courus dessus et il me réceptionna tant bien que mal. Plus mal que bien d'ailleurs puisqu'il s'écrasa sur le guéridon juste derrière lui. 
-Oui, c'est moi ma belle. 
Il se redressa et me souleva pour que je sois au niveau de ses yeux. Et comme mon cousin était beaucoup plus grand que moi, je ne touchais plus le sol. Il posa un bisou sur chacun de mes yeux. Il faisait déjà ça quand on avait respectivement 3 et 6 ans. Il avait laissé poussé ses cheveux, ils lui arrivaient jusqu'à l'épaule. Ma tige de cousin s'était étoffée. Je sentais qu'il avait pris des muscles. D'ailleurs, il ressemblait beaucoup à Papa comme ça. Il avait une silhouette assez similaire. À regarder de plus près, il était bien un McAllister. Seule sa peau légèrement plus bronzée que la mienne pouvait laisser présager des origines mexicaines qu'il avait par sa mère. 
-Qu'est-ce que tu fais là ?
-C'est aussi la question que je me pose, rétorqua mon père au dessus de nous.
-Oncle John. 
Duncan me lâcha et il serra mon père contre lui. Le regard que lui renvoya Papa était purement paternel. Il considérait Duncan comme son fils, je l'avais toujours su. Il ne faisait pas de différence entre les enfants de son frère et moi. J'avais toujours apprécié ça. D'ailleurs quand nous étions enfants, comme ils habitaient encore en Californie, Duncan et moi avions été élevé ensemble. De toute façon, c'était sa mère qui me gardait. 
-Qu'est-ce que tu fais là ? reprit mon père.
-Un de mes profs a annulé ses cours. Je suis donc en vacances un peu plus tôt. Je me suis rappelé que vous veniez pour Pâques et je me suis dit que ça faisait longtemps que je n'étais pas venu à la maison. Et aussi je me disais que je pourrais te taxer ta maison de Malibu pendant un ou deux jours pour décompresser.. ? Tom et Brian, c'est bien ça ? Je crois pas qu'on ait été présenté en bonne et due forme. Duncan McAllister.
Il serra la main des garçons et semblait ravi de rencontrer Jay. Ensuite, il repassa son bras autour de mes épaules et il m'assit sur ses genoux quand il s'installa sur le canapé.

-Où sont tes bagages ?
-À l'hôtel ?
-Tu déconnes Duncan.
-Pas du tout Oncle John. Je n'ai pas l'intention de rester à la maison.
-Pourquoi tu dis la maison ? demanda Tom en le regardant comme s'il était une bête curieuse.
-Quand j'avais ton âge à peu près, on habitait en Californie. Dans un appartement. Alors quand on disait à l'appart', on désignait ma maison et quand on disait la maison, on désignait celle de Sarah. 
-Est-ce que tu aimes bien jouer aux petites voitures ? 

Duncan sourit devant la curiosité de Tom mais Mary, elle était morte de honte.
-J'adore. Je ne sais pas si on aura le temps de passer chez mes parents pendant votre séjour ou si on reste chez Grand-Mère Picsou, mais chez moi, on a une pièce avec un grand circuit dedans. Avec mon père on joue encore de temps à autres. 
-Tu préfères le chocolat ou les chamallows ?
-Tom arrête.
-Mais MAMAN !
-Je ne vois pas pourquoi on devrait choisir quand on peut manger les deux dans deux tranches de brioches.
-Je crois que je t'aime bien, sourit Tom.
-Moi aussi.
-Tu préfères les filles, les garçons ou tu es comme l'oncle de Sarah qui arrive pas à se décider ?
-Thomas ! Ça suffit.
-Bah quoi ? Je demande !! Ça m'intéresse. 
-Ce n'est pas poli de demander des détails sur la vie intime des gens. Excusez-moi Duncan, je suis vraiment désolée. Mon fils est incorrigible.
Tom rougit et je vis Duncan le regarder très gentiment.
-Pas de souci. 
Duncan raffermit sa prise sur moi. Je me tournai pour le regarder. J'avais l'impression qu'il me cachait un truc mais comme je n'étais plus proche de lui, je ne savais pas si j'avais raison ou pas. 
-En fait pour répondre à ta question, je sors avec un garçon en ce moment. Mais je suis déjà sorti avec des filles avant.
Tom leva les yeux au ciel alors que je sentais mon visage se décomposer. 
-Tu sors avec un mec ? 
-Oui. Il est avec moi là, il m'attend à l'hôtel. Ne me regarde pas comme John.. J'ai l'impression d'être différent. J'ai horreur de ça. 
-Pourquoi tu ne l'as emmené ?
-Je.. je ne savais pas comment tu réagirais. Comment vous réagiriez. 
-Duncan, j'aimerai savoir par quel détour de ton imagination, tu as pu pensé qu'on te rejetterai parce que tu sors avec un homme. 
-Tu sors avec un mec ? répétai-je. 
-Oui. Bah.. je ne sais pas, tu aurais pu ne pas accepter qui je suis.
-Heu.. J'ai toujours accepté Elijah. 
-Ce n'est pas pareil quand ça touche sa famille. Sa vraie famille je veux dire. Ton avis a toujours beaucoup compté. Tu le sais bien. Et le tien aussi. 
Duncan tourna les yeux vers moi. Il me fixa et je sentis qu'il cherchait mon approbation. Mais j'étais bloquée.
-Tu sors avec un mec ? 
-Fais pas attention à Sarah, rétorqua Brian, elle aime bien dire des conneries.
Duncan sourit mais il me regardait.
-Non mais c'est pas ce qui me perturbe en fait, mais, tu me l'as pas dit avant de le dire à Papa quoi. Genre, tu aurais pas pu m'envoyer un SMS ? Coucou, je me tape un mec, il est ultra cute ? 
-Vous le savez alors que mes parents ne le savent pas. Et puis, si je ne m'abuse, tu ne m'as pas dit que tu sortais avec McDust alors que je le connais depuis 20 ans. 
Je rougis et il m'embrassa sur la joue. 
-Je ne vais pas tarder à partir pour bosser mais j'adorerai que tu me présentes ton petit-ami, mon garçon. Un déjeuner demain ? 
-Tu as l'intention de nous emmener dans un restaurant comme Grand-Mère Picsou ? Parce qu'il a flippé, je tiens à te le dire.
-GRAND-MÈRE PICSOU EST AU COURANT. 
-Bah en fait..
Duncan se mit à rire. 
-Elle m'a surprise dans une position assez.. gênante. Alors oui, elle est au courant. 
J'hurlais de rire et je lui demandais des détails. Papa était horrifié. Il ne le cachait même pas. 
-Elle est venue à la fac et mon troisième coloc lui a ouvert en lui disant que j'étais dans ma chambre. Il lui a désigné ma chambre. Alors elle a frappé, est entré et.. 
Il était entrain de rire. Et il y avait des larmes qui coulaient presque sur son visage.
-Oh merde, Grand-Mère t'a surpris en pleine action, marmonna mon père. 
-Non pas vraiment, mais cinq minutes plus tard, c'est clair que j'aurais tué Grand-Mère là; toujours est-il qu'elle m'a donné son approbation. Enfin, je pense. Elle m'a dit qu'on se revoyait à Pâques donc.. 
-Genre.. elle n'a pas fait de remarques du tout.
-Heu.. elle a refermé la porte, m'a attendu dans le salon et elle m'a dit : mon chéri, ne peux-tu donc pas mettre un panneau « Ne pas déranger sur ta porte » comme tout le monde ? Et ensuite elle nous a invité au restaurant. Et quand je lui ai demandé si ça la dérangeait que je sorte avec un mec tu sais ce qu'elle m'a dit : Du moment que tu ramènes un McAllister qu'il soit de ton sang ou de ton choix, moi je n'ai rien à dire. De toute façon, mon oncle aussi était bi-curieux. 
-Bi-curieux. 
-Ouais, j'en ai craché ma boisson par mon nez et elle m'a dit.. 
-Duncan, c'est très inconvenant et inélégant. Tiens-toi comme un McAllister doit se tenir, ne me fais pas honte comme ça. 
-Parfaitement. Et elle a regardé autour pour vérifier que personne n'avait vu. 
-Normal. Elle m'a fait la même quand elle m'a fait louper les cours. Et j'ai eu le malheur de renifler.

Je me levais des genoux de mon cousin pour aller dans la cuisine et Tom me suivit.
-Dis. J'aime bien ton cousin. Est-ce qu'il peut être mon cousin à moi aussi ?

-Bah oui. Vu que tu es mon petit frère.
-Sarah ? 
Duncan était là, dans ma cuisine. Il souleva Tom et lui demanda d'aller lui chercher sa plus belle voiture. Il le regarda partir et il s'approcha de moi.
-Il faut qu'on parle je pense. Sérieusement.
Oui. Nous devions parler. Mais j'avais peur de ce qu'il pouvait bien vouloir me dire. Vraiment peur.


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