Chantage affectif

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Nous allâmes chez les McDust, je le compris au chemin qu'il empruntait. 

-Tu t'es réconcilié avec Paul ?
-Ce petit con ? Certainement pas non. Il t'a fait pleurer.
-On s'est réconcilié. Marc, s'il-te-plaît. On n'a qu'une seule famille.
-Tu te plantes sur ce coup là. On a sa famille biologique et celle qu'on se choisit. 
-Pour moi, il n'y a pas de différence. C'est toujours sa famille à soi. Elle est une. Elle est indivisible. Réconcilie toi avec Paul.
-Sinon quoi Sarah ? Tu vas me quitter parce que je suis en froid avec cet abruti qui me sert de frère ? 
Je fus choquée par le ton qu'il avait employé. Il y avait du dédain dans sa voix.
-Arrête ta voiture. 
-T'es sérieuse ? Le prends pas comme ça.
Il était arrivé à un feu rouge, je défis ma ceinture et je sortis de sa voiture avant de claquer la portière. Il s'était mis à pleuvoir en plus. Fuck. 
-Arrête, c'est ridicule. 
Il roulait lentement à côté de moi. 
-Sarah.. remonte, tu vas être trempée.
Il me coupa la route avec sa voiture et il sortit en me coinçant. Soit je le poussais, soit je passais sur sa voiture. 
-Si tu m'aimais vraiment, tu ferais ce que je te dis.
-Tu crois ça toi ? C'est pas comme ça l'amour. On n'obéit pas à l'autre. On fait avec l'autre. Et excuse-moi, tu ne sais pas comment ça s'est déroulé entre Paul et moi. 
-Et alors ? Tu ne peux pas faire le premier pas juste une fois ?
-Avec ce qu'il m'a dit. Non. 
-Je n'aurais pas agi comme toi.
Il me regarda durement et il leva un sourcil. Paul et lui se ressemblaient tellement. Sauf qu'il avait une dureté dans les yeux que je ne connaissais pas à Paul.
-Sans vouloir te manquer de respect Sarah, tu es fille unique. Ne me dis pas comment je dois agir avec mon frère.
-Alors pour ta gouverne, j'ai deux garçons avec moi à la maison et tu devrais prendre exemple sur eux. Ce sont des modèles de fratrie et de fraternité aussi. Et puis va te faire foutre. J'ai peut-être pas des frères depuis longtemps mais visiblement moi j'ai un truc qui te fait défaut, ça s'appelle le bon sens. C'est pas parce que Paul est ton cadet qu'il mérite moins ton respect. C'est une tête de cochon, il fera jamais le premier pas. Toi tu pourrais mais visiblement tu es plus têtu que lui. J'en ai ras le cul des frères McDust. Je ne veux pas me mêler de vos histoires.
-Je trouve honnêtement que tu la ramènes beaucoup pour une fille qui ne veut pas se mêler de nos histoires. 
Je le giflai et je partis. Il pleuvait des cordes. J'en avais rien à foutre. Il ne me suivit pas cette fois, il fallait dire qu'il avait dû comprendre qu'il m'avait gavée. J'arrivai devant Fairchild Group. Trempée. Je montai dans les étages et je trouvai ma belle-mère entrain de superviser une séance photo.
-Ma chérie. Tu es trempée. Que s'est-il passé ?
-Marc m'a saoulée. Alors je suis partie ? Je peux squatter ? je vais me faire toute petite. Promis.
-Installe toi. Kelly, viens par là !! Va dans la réserve, prends des vêtements pour te changer, je ne veux pas que tu sois malade et ramène moi les cravates Sarah.
Elle ne me donna pas plus d'indications. Je filai à la réserve de vêtements. Cet endroit était un énorme dressing. 
-Salut !!! Miranda Presley veut je cite : les cravates. Et j'ai besoin d'un truc à me mettre parce que je suis tellement mouillée que j'ai une seconde peau. Si vous me trouvez ça, je vous jure de vous ramener un café par jour pendant une semaine. 
La responsable de la réserve était adorable. Elle me fit signe que ce n'était pas la peine et je ramenai les cravates à Mary avant de redescendre. Elle m'avait préparé un jean skinny gris foncé taille basse, qui avait des coutures en relief, des empiècements aux genoux façon motard et des fermetures zippées aux poches ainsi qu'aux chevilles. Il était superbe. C'était un Balmain.
-Oh.. plus d'un an d'argent de poche en un jean. Ça c'est cool.
-Ce qui est cool c'est que tu vas pouvoir le garder parce qu'on en a au moins 3 comme ça.
Elle avait mis aussi un T-shirt noir avec écrit dessus #DoYouSpeakBalmain, une manchette dorée assez imposante et une paire de basket blanches, Michael Kors. (1)
-J'adore. Merci beaucoup. C'est top. Je peux me changer ici ? 
-Oui, vas-y. Je vais mettre tes affaires sur un cintre.
La tenue m'allait super bien. J'adorai. Je filai à l'étage pour voir Mary. Elle s'arrêta en me voyant, acquiesça du regard. Je regardai les mannequins. Elles étaient si.. jolies.
-Chérie, tu devrais aller te sécher les cheveux. Si tu as un rhume.. ton père va me tuer.
-Il va tuer Marc.
-Ce serait pire. Je ne veux pas que mon mari aille en prison pour Marc McDust. Raconte moi ce qu'il s'est passé.
Je lui dis tout. De toute façon, elle savait déjà tout de moi, pratiquement tout. 
-Hum. Les garçons sont des imbéciles. Je suis désolée ma chérie. Tu devrais peut-être essayer de lui parler.
-Mais..
-Je sais qu'il a eu tort mais comme tu le dis, tu es pleine de bon sens et tu l'aimes n'est-ce pas ? Je crains qu'il ne fasse pas le premier pas ou du moins pas avant longtemps. 
-Qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Je suis en colère contre lui.
-Calme toi et avise de ce qu'il faut faire. Je suis là si tu as besoin de conseil mais je pense que tu devrais lui parler en premier.

J'allais faire mieux que ça. J'attendis d'être rentrée à la maison pour mettre mon plan à exécution. Je pris un bain moussant et je m'épilai avec soin. Je n'en avais pas vraiment besoin mais c'était pour le symbole. J'allais dans ma chambre et je pris une belle parure de sous-vêtement et des bas Je pris l'un de mes longs manteaux et je l'enfilai par dessus. 
-Mary, je vais voir Marc, je reviens à temps pour manger. 
Je fermai la porte avant qu'elle ne réponde. Je partis dans ma voiture. Ce fut Paul qui m'ouvrit la porte.
-Salut Sarah. Qu'est-ce que tu fais là ?
-Ton abruti de frère est là ?
-Ouais dans sa chambre.
Il me laissa entrer et je filais dans la chambre de Marc, il était entrain de lire un manga sur son lit avec de la musique à fond dans les oreilles parce qu'il ne tilta pas quand j'ouvris la porte. Il était en T-shirt et caleçon. Comme un Brian. C'était quoi ce délire des mecs de ma connaissance de rester en calbar ? Je la claquai et il releva les yeux. Il eut un mouvement de surprise. 
-Sarah, je ne t'attendais pas.
-Je sais. 
Je fermais la porte à clef et j'ouvris mon manteau, laissant voir la dernière parure offerte par Mary. J'enlevai mes ballerines et je montai sur son lit. Je le vis déglutir, je vis à son souffle que ce dernier s'était accéléré. Je m'assis sur lui. Il essaya de me toucher mais je fis un non de la tête et je plaquai ses bras sur le lit. J'approchai ma bouche de son visage et quand il essaya de m'embrasser, je reculai.
-C'est moi qui décide.
-Je ne te savais pas aussi dominatrice.
-Tu n'as pas idée à quel point.
Il eut un petit sourire et je me mordillai la lèvre. Je commençai à onduler du bassin jusqu'à sentir son érection grandissante. Il n'en pouvait plus de ne pas bouger, je pouvais le voir dans ses yeux. Il lâcha un gémissement et j'arrêtai tout. Je me redressai et je m'écartai du lit.
-Mais..
-Tant que tu ne te seras pas réconcilié avec Paul, ceci, dis-je en montrant mon corps, est un temple dont les portes te sont fermées. Pas de pardon, pas de sexe. Fais ce que tu as à faire.

Je remis mes ballerines et mon manteau sous son regard ahuri. Je pouvais voir qu'il avait toujours une érection. Je sortis de sa chambre en fermant la porte. Je sortis de chez les McDust. Je savais que ça allait marcher. Paul était sur le perron avec Chris.
-Marc a un truc à te dire Paul. Je pense que tu devrais aller le voir. 
Je rentrai chez moi amusée. Je vis Brian dans le couloir menant à ma chambre. Il avait l'air détendu. 
-Laisse-moi deviner, tu te l'es jouée bombasse sans rien sous le manteau.
Je rougis et il hurla de rire. Ça me vexa. 
-Je suis vraiment trop doué. Attends, je veux voir ce que ça donne.
-Comment ça..
Il défit rapidement ma ceinture et il m'observa alors que j'étais en sous-vêtements.
-Ah ouais. Elle en jette ta lingerie. Remercie Maman chaleureusement si tu veux mon avis, on est loin de la brassière dégueulasse. On sent que tu as une vie sexuelle maintenant.
Je le poussai et il continua à rire avec sa tête insolente.
-Marc a dû adorer.
-Adorer quoi ?
Je me tournai et je vis mon père. Son regard glissa sur moi. Ses yeux s'écarquillèrent. Il venait de tilter sur ce que venait de dire Brian. Je poussai un cri et je me réfugiai dans ma chambre sous le rire de Brian. Je ne voulais plus jamais sortir de ma vie entière. Je me recroquevillai à côté de mon lit, du côté fenêtre. 
-Sarah, entendis-je au bout d'un moment.
-Non Mary. Laisse-moi mourir de honte.
-Ce n'est pas si grave que ça.
-Ton père t'a déjà vu comme ça ?

Je me relevai pour lui montrer le manteau, les sous-vêtements. Ses lèvres commencèrent à s'étirer dangereusement. Oh mince, elle allait se mettre à rire. Elle ne répondit pas, elle se contenta d'hocher la tête.
-Je vais mourir de honte. Je vais aller vivre avec Grand-Mère.
-Elle est en bas. Tu devrais mettre des habits je pense si tu veux aller la voir.
Et là, elle se mit à rire. Elle n'en pouvait plus. J'étais rouge. Comme ma lingerie. Je descendis voir ma Grand-Mère Amélia et je croisai mon père. Je devins toute rouge. 
-Je peux savoir ce qu'il se passe ?
Amélia nous regarda tour à tour. Tom était juste à côté d'elle. Il fronça les sourcils alors que mon père m'abandonnait lâchement.
-Rien de particulier.

Tom secoua la tête et cela n'échappa au regard aiguisé de ma Grand-Mère.
-Thomas ? 
Je lui fis signe de se taire mais il ne me vit pas.
-Je crois que Sarah a fait un truc dont elle a honte. Mais je ne sais pas ce que c'est..
-Merci Tom. Petite balance va.
-Sarah ! 
-Non mais.. bon c'est pas aussi grave. Papa m'a vu en sous-vêtements, du coup j'ai honte.
-C'est tout ? fit Grand-Mère. Ton père est médecin. Je pense que ça ne lui fait absolument rien. Maintenant présente tes excuses à Thomas.
-Désolée Tom. Ma banana split.
-Je suis pas une banane. Je suis un félin. 
-Oui mon gros chat de gouttière.
Il eut l'air outré.
-Je suis un angora. Au moins. 
-Oui chaton. Tu lis quoi ?

-Je lis le livre que Grand-Mère Amélia m'a offert. C'est vraiment bien. J'adore Mark Twain. 
Ses yeux brillaient et je souris et je me levai pour aller dans la cuisine. Papa était là, entrain d'embrasser sa femme. 
-Papa, je peux te parler ? Je voulais te dire que ce n'était pas ce que tu croyais. Je veux dire, par rapport à ce qu'a dit Brian. Je veux dire j'ai pas cou..
-Sarah. Écoute, je ne veux pas savoir ce genre de détails. Je sais que tu as eu honte face à moi tout à l'heure mais je ne veux pas savoir. Tu n'as qu'à en parler à ta belle-mère.
Il se rendit dans le salon avec un verre de vin. Je restai seule avec ma belle-mère.
-Bon. Autant te le dire, j'ai ri en te voyant mais c'était pas fait exprès, excuse-moi ma chérie. Je suis vraiment désolée. 
-Je ne t'en veux pas. En fait, si je te dis pourquoi j'ai fait ça, tu trouveras ça génial. Je voulais juste montrer à Marc tout ce qu'il allait manquer s'il ne se réconcilie pas avec Paul. Alors je me suis plantée devant lui en mode bombasse en manteau comme dirait Brian et je lui ai dit : Pas de pardon, pas de sexe. Tu aurais dû voir sa tête.
-C'est BRILLANT. Je vais faire ça avec ton père quand il me contrarie. Je déconne Sarah. Ton père ne me contrarie jamais. 
-Je croyais que tu allais dire que tu aimais trop le sexe pour t'en passer.
Je rosis. J'avais dit ça à ma belle-mère. Elle sourit.
-Ouais aussi. Les chats font pas des chiens. Tu as vu mon fils ? Enfin bref. Je trouve que c'est une bonne astuce... j'ai dans l'idée que tu auras des nouvelles de Paul et de Marc rapidement. 
-Tu pourras dire à Papa que ce n'est pas ce qu'il croit ?
-Je crois que ton père ne se fait pas d'illusion sur ce que tu fais ou pas avec Marc. Il est arrivé 5 minutes après que tu sois partie et tu es revenu au bout de 30 minutes. Alors à moins que Marc soit un éjaculateur précoce.
-Je suis sûr que c'est le cas, répondit Brian en entrant dans la cuisine. Tiens Sarah. Tu as trouvé des habits finalement.
-Ta gueule.
-Ta gueule toi même. Pouffiasse.
-Vous êtes insupportables, soupira Mary. Au lieu de dire n'importe quoi Brian pourrais-tu demander à Mme McAllister si elle souhaite une tasse de thé ou une tisane ?

Il partit et revint quelques minutes plus tard. Il s'assit sur le tabouret près de moi. 
-Alors comme ça Marc est un éjaculateur précoce ? Ma pauvre Sarah. Je connais un tas de gars qui seraient ravis de t'envoyer au septième ciel. Tu n'as qu'à demander. 
-Non mais tu es sérieux ? Ta gueule et arrête de parler de mon mec okay ?
-Non, je ne suis pas d'accord. Et tu arrêtes de me parler comme ça. Tu sais que Grand-Mère Amélia n'aime pas quand tu utilises ce genre de vocabulaire. 
-Je te rappelle que c'est ma Grand-Mère, pas la tienne.
-Sarah, arrête d'être désobligeante avec Brian, me répondit mon père en arrivant derrière moi. Au lieu de dire n'importe quoi, va avec ta Grand-Mère.
Je pinçais des lèvres et j'obéis. Je m'affalais sur un fauteuil et j'écoutais Thomas parler de sa journée avec Mère-Grand. Je pris l'iPad à traîner. C'était celui de Brian. Je me connectais sur son profil Facebook pour regarder ce qu'il se passait dans le monde. Je vis un message de Pimprenelle arriver. 
-Brian !!! Tu as un message de Pim sur Facebook, je peux lui répondre que je trouve que c'est une péripatéticienne ? 
-C'est quoi une péripatétruc ? demanda Tom surpris.
-Une pute, répondis-je en m'attirant les foudre de ma Grand-Mère. 
-Heu non, tu ne fais pas ça, répondit Brian en arrivant avec un plateau. C'est pas toi qui habite dans une petite ville où tout le monde connait tout le monde.
-Tu n'habites pas dans sa ville.
-Peut-être que tu ne te sens pas chez toi chez tes Grands-Parents parce que tu en as plein mais moi c'est pas le cas, rétorqua-t-il sèchement en fronçant les sourcils. Si je fais quelque chose comme ça, ça va leur retomber dessus. Tatie Suzie est la meilleure amie de Grand-Mère. Si tu traites sa petite fille de pute, ça va forcément se savoir. 
-Je me sens chez moi chez mes Grands-Parents. Pas au point de penser que c'est ma ville.
-Alors tu ne te sens pas chez toi. 
-En fait, dis-je, je crois que tu as raison. Je suis chez moi non pas chez mes Grands-Parents, mais avec eux. Peu importe leur ville. Je suis moins matérialiste que toi visiblement. 
-Visiblement. Ou alors ta famille n'est pas restée plusieurs siècles au même endroit et tu n'as pas un réel sentiment d'appartenance à un endroit. 
-C'est toi le Miller qui va aller t'enterrer au Texas en fait. Hum.
Brian me regarda avec dureté et une grande froideur. 
-Désolé princesse d'être trop campagnard pour toi. Mais si j'allais habiter là-bas dans la maison familiale, je ne considèrerai pas que je m'enterre dans un coin perdu. Parce que j'aime tout là-bas. Que ce soit les gens, le lieu, l'ambiance. Et je suis toujours hyper triste de partir. Mais j'adore la Californie. Ce n'est pas incompatible. 
Je rosis. Je ne voulais pas le vexer ou dire que c'était la campagne profonde. 
-Je ne voulais pas te vexer. J'aime beaucoup la maison de tes grands-parents moi aussi et tout le monde a été très sympathique avec moi. J'ai été méchante. Excusez-moi.
Je me levai d'un bond et je filai dans le jardin. J'avais envie de pleurer. Je m'assis sur la nacelle.
-Sarah.

C'était ma Grand-Mère Amélia. Elle s'installa à côté de moi et elle me prit les mains. Elle me fixait. Je n'aimais pas ça. J'avais l'impression qu'elle me mettait à nu. C'était déroutant.
-Je crois que tu as compris la leçon ma petite chérie. Réfléchis toujours avant de parler. Sous prétexte d'avoir le dernier mot, tu dis n'importe quoi. Tu l'as beaucoup blessé, plus qu'il ne l'a laissé transparaître. Tu as encore beaucoup à apprendre sur les hommes. Fais en sorte qu'il te pardonne. Il faut que tu sois sincère dans ta démarche. Pourquoi est-ce que tu pleures ? 
-Je pensais que j'allais avoir une bonne journée mais tout va de travers Grand-Mère. En fait, rien ne va jamais. À chaque fois que j'essaye d'arranger les choses d'un côté, c'est pire d'un autre côté. Je suis une nullité. J'arrive pas Grand-Mère. J'arrive pas.
Je me penchai et je posais ma tête sur ses genoux pour pleurer. 
-Tu me bouleverses ma petite chérie. C'est dans la nature des hommes de ne pas toujours tout réussir et en plus tu es jeune, il faut bien que tu apprennes. Sèche tes larmes. Je vais te laisser méditer quelques instants et ensuite, reviens vers nous.
Elle se leva pour me laisser. Elle avait raison. Je devais présenter mes excuses à Brian. Il se laissa d'ailleurs tomber à côté de moi. 
-Je ne voulais pas te faire pleurer Sarah. 
-Tu n'as pas à t'excuser.
-Je ne le fais pas. Je constate simplement que j'aurais dû prendre en compte ta fragilité avant de te répondre. Je ne voulais pas te faire pleurer. 
-Je.. je suis désolée. J'adore Crowell. J'adore vraiment cette ville. Je ne voulais pas la comparer à un cercueil. Je suis désolée. J'ai adoré mon séjour là-bas avec ta famille et toi. Moi aussi j'ai été triste de partir.
Il m'écouta me sourit et se moqua allègrement de moi.
-Si tu savais le nombre de fois où j'ai dit à ma famille que c'était le trou du cul du monde et que je préfèrerai me faire, je cite, sodomiser par un gorille, plutôt que d'aller vivre là-bas, tu ne te sentirais pas aussi coupable.
-Pardon ?
-Je te jure. Je suis un rebelle. Allez viens, on y va. On se les gèle. Et oui, je parle de mes couilles. 
Je ris. Il était bête. Il eut un sourire en coin. Il prit un mouchoir et me le tendit pour que je me tapote les yeux et je me mouchai dedans. 
-Je fais pas mine de te rendre ton mouchoir.

-Tu peux le garder. Ma grand-Mère m'en a brodé une quantité astronomique parce que c'est.. c'est plus élégant de présenter un mouchoir en tissu à une dame si elle pleure. 
Il avait imité Penny Miller à la perfection. Nous nous redressâmes et avant de rentrer, je lui pris le bras et je le serrai contre moi.
-Tu es un gars bien sous toutes tes couches de connard. Je suis sûre qu'il y a un gars bien en dessous.
-Sarah McAllister, la seule meuf de la planète qui t'insulte en faisant un compliment. 
Je glissai mes lèvres sur sa joue pour lui faire un bisou et je rentrai. Ma Grand-Mère m'approuva du regard, elle avait vu ce que j'avais fait.
-Tu n'as peut-être pas autant à apprendre sur les hommes, me murmura-t-elle. 

Je me tournai vers Brian, il n'avait pas bougé et il entra brusquement dans la maison. Il avait buggé. Je m'en doutais. Ce fut Brian et moi qui raccompagnâmes Grand-Mère à l'hôtel. Il insista pour la raccompagner jusqu'à sa porte de chambre. Et il m'emmena directement devant chez les McDust.
-Qu'est-ce qu'on fait là ? dis-je alors qu'il coupait le contact.
-Paul veut te parler, tu ne lui réponds pas. Les parents sont au courant qu'on est là, pas de souci.
Je sus qu'ils s'étaient réconciliés au visage soulagé de Paul qui nous ouvrit. Il laissa Brian saluer ses parents et il me prit à l'écart.
-Je... merci. Je ne sais pas ce que tu lui as dit..
-Genre..
-Bon okay, il me l'a dit et je crois que la perspective de se servir de sa main pendant quelques temps lui a paru insurmontable mais on s'est expliqué. Merci. 
Marc me souleva dans ses bras et me renversa sur le canapé alors que Brian, Paul et moi étions tous les trois montés à l'étage pour aller jouer à la console. 
-Je vous file 50$ chacun si vous nous laissez et que vous allez jouer dans la bibliothèque.
-Marc ! gloussai-je.
-Tu as raison. On va dans ma chambre.
Il me souleva comme un homme de cromagnon et me balança sur le lit. 
-J'ai fait ce que tu voulais. Tu as vu ?
-Oui. Je suis fière de toi. 
-Je tenais à te présenter mes excuses, je t'ai parlé de manière inadmissible. Je peux être un vrai con parfois. 
-Oui, c'est vrai. Mais je te pardonne. Je dois être conne aussi pour te pardonner comme ça sans condition. Promets moi de ne plus te fâcher contre Paul pour moi.
-Je te le jure. Maintenant. Comme tu m'as torturé tout à l'heure, c'est mon tour.
Il m'embrassa avec une force impressionnante et il me plaqua sur le lit. Il fit glisser mes ballerines avec ses pieds. Il glissa une main sous mon sweat pour me le retirer et arriva à ma peau. Il posa ses lèvres sur mon cou. J'étais presque prise au piège. Il déboutonna mon jean et il me le retira.
-Je me demande bien ce que je pourrais te faire. 
-Je me le demande aussi. 
Il se leva pour aller chercher une cravate et il m'attacha les mains. Je crus qu'il faisait ça pour déconner. Mais je me trompais. Il m'attacha vraiment les mains et il m'attacha à son lit ensuite.
-Bon, je vais aller faire une partie de console. Je reviens ma chérie.
-Tu te fous de moi ? 

Il sortit de la pièce. Oh le con. J'étais attachée à moitié à poil sur son lit. J'arrivai pas à me défaire. Sa porte était un peu ouverte. Et quand je vis quelqu'un passer, je l'interpellai. Je ne pouvais pas rester là, comme ça. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit Brian. Il me regarda et il commença à rire comme un dingue. Il prit son téléphone et me prit en photo.
-Non mais tu te fous de moi. Brian !! Va chercher Marc tout de suite.
-Il arrive, il est parti à la cuisine. La photo c'est pour la postérité. Je vais la garder, tiens. Amuse-toi bien bella. Tu vas sûrement te faire tanner le derrière. Je serai curieux de savoir si tu es vraiment SM ou pas. On verra demain, quand tu pourras plus t'asseoir.
Il éclata de rire et il me laissa. L'imbécile. J'essayai de me défaire et Marc arriva. Il avait de la glace à la main. 
-Tu as essayé de juste tirer sur le bout qui dépassait ? 
J'essayai et le nœud se détacha. J'eus honte tout à coup mais je le tapais pour la forme.
-Je ne suis pas un sadique mais je t'ai trouvé particulièrement hot là, ton corps cambré. Wow, le spectacle qui pourrait faire bander n'importe qui. T'es vraiment belle Sarah. Et tu sais ce que j'aime savoir ? C'est que tu es à moi. Et uniquement à moi. 
-Je pourrais te retourner la même remarque. 
-Oui, je suis à toi. Corps et âme.
Il m'embrassa et laissa tomber le pot de glace sur le parquet. Il prit son iPod et mit de la musique. Des musiques latinos. Il sourit, ce n'était pas prévu.
-Je t'aime tellement. Sarah. Regarde-moi.
Ce fut passionnel. Je l'aimais. C'était indéniable. Il était à moi. J'étais à lui. L'univers pouvait être contre nous je m'en foutais royalement. J'étais sur un petit nuage. On frappa à la porte de Marc alors que nous étions allongés dans le lit, l'un contre l'autre.
-Marc ? l'appela sa mère.
-Si tu ne veux pas être traumatisée, je te conseille de ne pas entrer.
Il se leva, s'enroula dans son drap et ouvrit la porte à demi, comme pour me cacher. Je vis néanmoins le regard de Line McDust se poser sur moi et mon corps nu. J'étais mal à l'aise. Je vis l'appareil photo de Marc sur son étagère. Il était.. imposant. Marc referma la porte.
-Mère est chiante. 
Je me levai pour aller prendre l'appareil et il me regarda avec un petit sourire. 
-En fait, Marc, j'ai repensé à ce que tu m'as demandé pour les photos et je suis d'accord. Je veux bien que tu me prennes en photo mais pour le nu, je ne suis pas encore prête.
-Tu veux que je te prenne en photo maintenant ?
-J'ai dit pas de nu.
-Tu n'as pas besoin de l'être.
Je souris, arrivai vers lui et je lui taxai le drap qui était encore autour de ses hanches. Je m'enroulai dedans et je vis un flash.
-Arrête, je ne suis pas prête !! 
-Tu es splendide comme ça. 
J'enfilai le caleçon de Marc et son T-shirt et j'allais dans la salle de bain. Mes cheveux avaient repoussé suffisamment pour que je fasse une petite queue de cheval. 
-Avoue, je suis bien comme ça ! 
Il se tourna et il eut un choc. 
-Tu es.. wow. tu es mon fantasme clairement.
Il me prit encore en photo avant de sortir un autre caleçon et de l'enfiler. Il eut raison parce qu'on frappa et on entra dans sa chambre. Le regard de Paul glissa sur moi habillée avec les habits de son frère. 
-Je voulais juste te dire que ton père est en bas. Je ne sais pas trop pourquoi en fait. Mais je l'ai entendu. 
-Papa ? 
-Ouais et il a vu Brian alors, il sait que tu es là. Tu devrais te rhabiller je crois. 
-J'arrive tout de suite. Merci Paul.

Je me rhabillai en vitesse, sans remettre mes chaussures et je filai dans le salon. Mon père avait une tasse de café en main.
-Salut Papa ! Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je suis venu porter un truc à Benjamin. La dernière fois que je t'ai vu en chaussette chez les McDust c'était avant le collège.
-Ouais je sais. Tu finis ton café et on rentre à la casa ?
-Yep. Prends ton temps.
Je remontai pour prendre mes chaussures sous le regard un peu désapprobateur de Line McDust. Je trouvai Marc entrain de jouer une partie contre Brian. Il perdit au jeu de bagnole et il se mit à rire.
-Bien joué, mec, fit Marc en tapant dans la main de Brian. Alors comment va John ?
-Ça va, dis-je en lui prenant la manette des mains et en m'asseyant sur ses genoux alors que Paul relançait une partie. Comment ça débutant ? Mets le niveau confirmé. Sauf si tu as peur de perdre contre moi.
Je gagnai la partie et je fis la petite danse de la joie.
-Les Miller/McAllister 30 points, les McDust 0.
Brian rit, moi aussi. Pas les frères McDust. Line monta pour nous dire que nous devions y aller. Elle me parlait normalement. Mais je l'avais perturbée, je le savais. Je lui pris le bras alors que Brian nous précédait dans l'escalier.
-Je ne veux pas que vous m'en vouliez Line, de sortir avec Marc alors que moi ça me fait plaisir de presque faire partie de la famille McDust. 
-Tu faisais partie de notre famille bien avant que tu sortes avec mon fils ma petite chérie. Ne crois pas que je t'en veuille. Je ne t'en veux pas. Je ne voudrais pas que mon fils te brise le cœur. C'est tout. 

Elle m'embrassa et descendit les escaliers. Ce qu'elle me dit, me bouleversa. J'y repensais encore alors que mon père et moi suivions la voiture de Brian sur la route.
-Tu penses à quoi ?
-Line m'a dit que Marc allait me briser le cœur. Je ne sais pas pourquoi.
-Elle a dit la même chose à ta mère à propos de moi. Ce n'est pas pour t'empêcher de sortir avec lui mais parce qu'elle t'aime. En plus je crois que ta mère et elle avaient plus ou moins prévue un truc dans le genre. En fait, y'a un truc dont je voudrais parler avec toi. Il se passe quoi entre Sophie et Paul ? Ben m'a dit qu'elle lui en avait collé une magistrale et son fils n'a pas voulu lui parler après.
-Sophie et Paul, c'est un gros dossier Papa.
-Ah ?
-Enfin.. tu es soumis au secret professionnel ?
-Au secret paternel. 
-Hum. En fait, Paul et Marc étaient fâchés et Paul m'a légèrement reproché d'en être la cause et Sophie lui en a collé une baffe. 
-Hum. C'est tout. 
-Je crois aussi que Paul a un gros faible pour Sophie. 
-C'est ce qu'on pensait avec Benjamin et Nicolas. Il a pas un comportement normal avec elle. Par contre, je n'ai pas l'impression qu'il y ait des sentiments du côté de Sophie. Elle a l'air très amouraché du petit binoclard.
-Cameron. 
-Oui c'est ça. Le petit binoclard. 
-Arrête de l'appeler comme ça. Brian l'appelle Punette, le puceau à lunettes. 
Je ne m'attendais pas à ce que mon père se mette à rire et pourtant, il le fit en lâchant un ça lui va bien. Je lui donnai une tape derrière la tête. 
-Mais je pense que Brian se trompe. Il n'est pas puceau ce garçon.
-Papa. Il me l'a dit. Que Sophie était sa première copine, insistai-je. 
-Pardon ? Il n'a pas d'amis ou quoi ?
-Pas trop, il est nouveau. Il a un ou deux amis du club d'échec.
-Aaaaah. Bah il est puceau alors. C'est pas étonnant. 
-T'es grave.
-C'est mathématique ma chérie. Tu as plus d'occasion de pécho en étant sportif qu'en étant au club d'échec. 
-De pécho ?
-Tu crois que ta génération a inventé le verlan ? Pffffff. J'ai juste amélioré mon vocabulaire en devenant un adulte. Je parlais exactement comme toi quand j'avais ton âge Choupi.
-Je suis sûre qu'on aurait été pote.
-Ah non. Je ne pense pas.
-Parce que je ne suis pas assez cool ? demandai-je piquée à vif. 
-Ah non pas du tout. J'aurais fait mon possible pour te draguer, tu m'aurais trouvé ultra lourd. 
-Oui mais je t'aurais trouvé très beau aussi.

Mon père me fit un clin d'œil et il se gara devant la maison. Il m'ouvrit la portière.
-T'as parlé à Mary des travaux pour agrandir le garage en grignotant sur notre jardin ?
-Nan. Pas encore.
-Tu attends quoi au juste Papa ? soupirai-je. Le dégel ?
-Je sens une pointe d'insolence. Grand-Mère n'aimerait pas.
-Tu sais quoi ? Ça me fait toujours bizarre avec Grand-Mère. Je redoute le moment où elle arrive mais je n'ai jamais envie qu'elle parte, dis-je en retirant mon manteau et en allant dans le salon.
-Moi aussi. Mais tu remarqueras que cette fois-ci, elle n'a pas critiqué ma barbe.
-Elle a été trop perturbé par Mary la bombasse.

Je m'assis sur le fauteuil pour laisser Mary et Brian installés sur le canapé. Elle était fourrée dans les bras de son fils. C'était chou.
-C'est très gentil de dire que je suis une bombasse.
-C'est un fait. Ma psy me dit que je dois dire ce que je ressens. Alors, je te le dis, tu es une bombasse et je vais devoir bosser très très fort sur mon corps pour atteindre ta perfection corporelle. 
-C'est clair, lâcha Brian. D'ailleurs tu devrais venir courir avec John et moi demain matin ?
-T'as vu la vierge ? Demain je commence à 10h, je vais rester au pieu. D'ailleurs, c'était quoi votre cadeau ?
-Quel cadeau ? demanda Mary.
-Le cadeau de Grand-Mère... genre, elle n'est pas venu à votre mariage, on l'a pas vu à Noël et vous essayez de me faire croire qu'elle ne vous a pas fait de cadeau.
-Je n'ai rien dit de tel, répondit doucement mon père. Mais j'aurais apprécié en parler à ma femme avant de t'en parler.
-Mary et moi, même combat, répondis-je au tac-o-tac. Alors ?
-Elle nous a fait un chèque. 
-De combien ? 3 ? 5 ? essayai-je.
-10.
-Pardon ? Elle vous a offert 10 millions de dollars ? Tu déconnes ? 
-Non. Et une semaine aux Caraïbes, juste tous les deux. 
-Je te demande pardon ? hoqueta Mary.
-Elle voulait aussi nous payer une semaine à Paris mais je lui ai fait comprendre qu'elle avait déjà été très généreuse.
-Ce n'est plus de la générosité là.. 10 millions ? 
Brian était bouche bée, sa mère abasourdie.
-Elle s'en voulait vraiment de ne pas avoir assisté à notre mariage et j'ai essayé de refuser l'argent mais je ne voulais pas la froisser. Elle m'a dit qu'elle voulait nous donner un « petit coup de pouce » pour qu'on démarre notre vie maritale sur de bonnes bases. Plus exactement, elle a fait un chèque de banque à ton nom, mon amour et en mon nom, parce qu'elle ne savait pas pour le compte commun. Mais ça revient au même de toute façon. Il était sous entendu qu'on avait chacun notre moitié dont on peut disposer comme bon nous semble. 
-Avoue, elle t'avait filé un cachet lors de ton précédent mariage, aussi, fit Brian. 
-Ouais, répondit mon père en s'étirant, en posant les pieds sur la table et en les retirant sous le regard de Mary. On avait eu moins. Tu as Millerisé ma Grand-Mère, mon amour. Remarque, tu lui as fait une impression très positive Brian. Elle me l'a dit. Elle m'a même demandé très sérieusement, si en fait, Tom et toi vous n'étiez pas mes enfants cachés.

Il éclata de rire.
-Qu'est-ce que tu as fait avec l'argent de ton précédent mariage ?
-J'ai acheté ma maison. Il y avait un terrain ici. On l'a faite construire. Je crois qu'on a presque tout dépensé. Il doit rester un ou deux millions. Pas plus. C'est sur un compte en banque à dormir et à faire des intérêts. 
-On fera quoi pendant votre semaine aux Caraïbes ? demandais-je.
-On pourrait garder la maison ? 
-Tous seuls ? fit Mary face à la l'intervention de son fils. Même pas en rêve.
-Mais on sera pas tous seuls.. y'aura Eric probablement, Elijah. 
-Les McDust, continua Brian.
-Les Harper. Après ça dépend quand vous la prenez cette semaine. Je veux dire, si c'est cet été, on pourra aller à Malibu ou sur la côte est, chez James ou Grand-Mère Picsou. Ou alors on pourrait aller chez tes parents Mary. 
-J'ai l'impression que nos enfants sont entrain de nous mettre dehors John ! se mit à rire Mary. 
Elle essaya de se redresser et elle eut une petite grimace de douleur qui n'échappa pas à mon père.
-Je vais te masser trésor. 
-Ça va aller. J'ai dû faire un faux mouvement.
La pauvre. Elle grimaça de nouveau et mon père eut pitié parce qu'il se leva et la souleva facilement avant de la monter. 
-Je te parie 10$ que c'est un prétexte pour faire un massage coquin.
-Mais non ! Elle avait l'air d'aller super mal. 
Brian me traina par la main et il m'entraina dans le couloir. La porte des parents n'étaient pas bien fermée. Mary était à moitié dénudée, sur le ventre. Mon père était assis au dessus d'elle et il posa un baiser au creux de ses reins.
-C'est mieux là ?
-Ah ouais. 
Je me tournai vers Brian et je levai les yeux au ciel avant d'aller dans ma chambre.
-Je te l'avais dit, tu me dois 10$. 
Je lui tendis mes billets à contrecœur et il les fourra dans sa poche. Brian me fixa.
-En fait, je voulais te dire. Y'aurait pas autant de boulot que ça, si tu veux avoir le corps de ma mère. Je voulais juste faire de l'esprit. Pas t'enfoncer.
-Je peux te poser une question ultra délicate ?
Brian soupira et se balança sur mon lit comme un malpropre, tant et si bien que je dus me mettre dans la position du scribe. Je ne savais pas comment lui parler de ça. Il le vit. Il se releva.
-Quand tu auras trouvé tes mots viens me voir. Je vais mettre en pyjama.
Il ferma la porte. Crétin. J'enfilai ma nuisette, mon peignoir et je filai dans la chambre de Brian. Il cherchait des chaussettes pour la nuit apparemment.
-Raconte ton problème.
-Je crois que je suis mauvaise.
-Tu peux préciser ? 
-Je crois que je suis mauvaise au lit. 
-Ah. Et pourquoi tu m'en parles à moi ?
-Est-ce que tu pourrais m'aider ?
-Je te demande pardon ? Je ne vais pas coucher avec toi Sarah. Je sors avec Alexandra. Je ne vais pas la tromper. 
-Ce n'est pas ce que je te demande, je voudrais juste que tu me montres ou que tu me dises ce que les mecs aiment tu vois. Je sais pas.
-Tu t'es pas éclatée ?
-Je. Si. C'est super le sexe avec Marc mais.. merde, il a vraiment dit à Paul qu'il voulait.. 
-Ah c'est ça. Je pense que Paul était vénère, il aurait dit n'importe quoi pour te vexer et te blesser. Après évidemment, c'est sûr que s'il a dit la vérité, tu marques pas de bon point.
-Mais je trouve ça dégoûtant. L'idée même ça me perturbe.
-Il ne faut pas. Mais peut-être que c'est avec Marc que tu n'as pas envie de le faire ou alors ça va trop vite pour toi. Je veux dire, on est encore jeune.
-Mais.. tu pourrais pas juste me montrer ?
-Tu es entrain de me proposer une pipe Sarah ? 
-Non pas du tout. Je ne voulais pas dire ça.
J'étais rouge et moi qui m'étais assise sur son lit, je me levai. Il me rattrapa par le bras et me tira sur le lit. Il s'installa sur moi.


-Tu voulais dire quoi ? Tu veux savoir quel genre de position m'emmène au septième ciel Sarah?
Je voyais ses grands yeux me regarder avec une rare intensité. Je me sentais devenir plus rouge que rouge. 
-Pourquoi est-ce que je te donnerai mes trucs et astuces pour que tu t'en serves avec Marc McDust ? Ce n'est pas logique.
-Je veux juste savoir si je fais mal les choses ou si c'est juste une impression, il ne va pas me répondre si je demande à Marc mais toi tu seras franc.
-Okay. Donne-moi 100$ et je te dirai.
-Quoi ? Mais c'est du racket ! 
-Ton père est millionnaire, et toi tu n'as pas 100$ ?
-Si mais..
-Bah voilà. Donne-les moi et l'opération Sarah reine de la Débauche commencera.
-T'es con.
-Peut-être mais moi j'ai jamais demandé des cours de sexe à qui que ce soit ? Je suis un pionnier.
-Tu vas me dire que tu plantes ton drapeau dans des terres vierges ? marmonnai-je.
Il hurla de rire et moi aussi. Il se décala sur le côté. 
-Comment est-ce que tu t'y prends avec McDust ?
-Tout de suite ? Maintenant ? 
Il se rendit dans le couloir et il revint quelques secondes plus tard avec une liasse de billet en main. Visiblement il avait été se servir dans ma chambre. Le salopard.
-Les parents sont occupés. Bon. Montre-moi. Tu te mets en dessous ou dessus.
-Heu.. dessous.

-Mets-toi dessus, la prochaine fois. Insiste pour te mettre dessus, ou alors.. fais en sorte de le renverser sur le dos. Plante lui tes seins dans le nez. C'est ultra sexy en général. Il faut juste que tu détournes son attention suffisamment longtemps. 
-Tu veux que je le chevauche. Comme un poney.
-Ouais. C'est l'idée. Tu as un autre truc à me demander ? 
-Tu te fous de moi ? C'est ça ton super conseil à 100$ ? Arnaque.
-Je n'ai jamais promis un conseil probant. Et puis.. encore, tu m'aurais dit que tu voulais me sucer, je t'aurais peut-être donné des indications plus détaillées. Mais là, je ne vois pas ce que j'y gagne.
-Heu.. 100$ ? 
-Si tu m'avais taillé une pipe, je te l'aurais fait gratis. Passe une bonne nuit Sarah.
-Je pensais que tu étais irréprochable. Et pourtant tu veux tromper ta copine ? 
-J'ai repensé à ce que tu m'as dit avec Pimprenelle. Je crois que tu as eu raison. Si j'avais été une fille, j'aurais pensé à une agression sexuelle. Ce n'était pas de ma faute ou ma volonté, on ne peut pas dire que j'ai trompé ma copine ce soir là.
-Je suis d'accord. Et Cathy ?
-Putain, j'avais largué ma copine. J'étais célibataire. Tu vas m'en vouloir longtemps ? commença-t-il à se fâcher.
-Non. C'était mesquin d'utiliser ça contre toi. Excuse-moi Brian. Je vais te laisser dormir. À demain.

Je fermai doucement sa porte. Je fis un cauchemar ce soir là. Je me retrouvai nue au lycée et tout le monde se moquait de moi. De mes cuisses énormes, de mes seins ridiculement petits. Je me réveillai en sursaut et je me regardai dans mon miroir. Je n'avais pas changé et pourtant.. j'étais tellement déformée dans mon cauchemar. On ouvrit la porte alors que j'étais en culotte, les mains sur les seins.
-Désolé Sarah, je pensais que tu dormais. 
-C'est pas grave Papa. Attends, tu penses que je suis maigre ?
Il m'observa avec son œil de médecin. 
-Je crois que tu as maigri ces derniers temps mais que rien n'est inévitable. Je ne pense pas que tu sois en maigreur mais c'est très simple, il suffit de te peser ma chérie et de calculer ton IMC. Après, je sais que tu as toujours eu une tendance à la minceur depuis ton adolescence. Tu manges tout à fait normalement et tu ne prends pas de poids de manière excessive.
-Je crois que je devrais faire un régime grossissant. Rien que pour avoir des seins plus gros.
-Sarah, je préfèrerai que tu parles de ce genre de choses avec Mary. Vraiment. 
-Moi aussi je t'aime.
-Bon John tu viens cou..
Je poussai un cri et je me réfugiai dans ma salle de bain. Il m'avait vu en slip. Nom de nom ! Il me regarda d'un air goguenard quand j'arrivai dans la cuisine. Mon père et lui étaient en jogging et ils ne tardèrent pas à partir courir. Ils revinrent en sueur. J'avais déjà couru avec mon père, j'avais couru avec Brian, et ils n'étaient pas en sueur. Hum. J'allais devoir expliciter ce point particulier plus tard. Je devais aller en cours. Je trouvais Sophie avec Cameron. Ils étaient à la cafèt devant un cappuccino. J'allais vers eux quand je fus interrompue par mon prof principal. 
-Je peux vous parler Sarah ?
-Heu.. oui. 
Il m'entraina dans sa salle de cours.
-Je peux savoir ce que vous avez ? Dois-je prévenir votre père qu'il y a un souci ?
-Heu.. de quoi vous parlez M'sieur ? Je ne sais pas du tout. 
-Vous n'allez plus en cours de chimie.
-Qui vous a dit ça ? C'est un mensonge. Je viens. 
-C'est votre professeur de chimie qui m'en a parlé.
-Ah la pute ! lâchai-je en tournant les yeux et en pinçant les lèvres. 
-Je vous demande pardon.
-C'est la vérité monsieur. Je ne vois pas l'intérêt d'en parler maintenant alors qu'elle part à la fin de la semaine.
-Comment le savez-vous ?
-On est au lycée monsieur. Tout le monde sait tout sur tout.
Il allait parler mais la sonnerie retentit, me sauvant d'un examen plus poussé, sachant qu'on avait un cours avec lui. Je m'assis dans le fond de la salle. Sophie me regarda bizarrement. J'écrivis mon problème sur un papier et je lui lançai dessus pendant le cours.
-Pardon ? fit-elle à voix haute.
Il y eut un silence dans la salle et tout le monde se retourna vers elle, dont notre professeur. 
-Je veux dire, tout le monde sait que la culpabilité d'Oswald est louche. Il n'a pas décidé tout seul d'assassiner Kennedy, c'est pas possible.
Ma copine. Elle se faisait prendre et pourtant.. elle était capable de répondre sans sourciller. Elle me lança un petit regard amusé. À la fin du cours, je sautai pratiquement en dehors de la la salle. Je parlai de ma conversation avec Brian à Sophie.
-À Brian ? T'es sérieuse ? Pourquoi tu m'as pas demandé à moi ?
-Bah, tu n'es pas un mec. Tu m'aiderais ?
-Bah évidemment ma chérie, fit-elle en imitant Mary. En fait, depuis quand tu portes des fringues de chez Balmain ? 
J'avais remis la tenue que j'avais taxé au job de Mary. 
-Je les ai piqué à Eighteen. Tu aimes ? 
-J'adore. Je trouve que ça te va très bien. Ça te donne un petit côté rock.
Je souris, elle aussi. Et c'est alors que je remarquai qu'elle avait coupé ses cheveux.
-Putain mais qu'est-ce que tu as fait à tes cheveux ? Ils sont couuuuurts.
-Oui, enfin, ils m'arrivent presque à l'épaule maintenant.
-Pourquoi tu as fait ça ?
-Tu m'as dit que tu détestais d'avoir les cheveux là, alors je me suis dit que si je me coupais les cheveux à la même hauteur, peut-être que tu verrais que c'est juste une coupe de cheveux, et pas la fin du monde.
-Comment peut-on être aussi mignonne que toi Sophie Harper ?
-Tu es cute toi aussi. Mais tu es malheureuse avec cette coupe alors.. on sera deux maintenant. 
-Sauf que toi tu es toujours jolie, même avec des cheveux courts. Alors que moi...
-Tu sais ce qu'a dit le pote de Cameron ? Il a dit que ça te donnait un air de rebelle sexy. Et il lui a demandé si tu avais un copain. Cam a dit que tu en avais un mais que ça ne devait pas l'empêcher de tenter le coup.
-Pardon ? 

Nous éclatâmes de rire jusqu'à ce que Paul arrive. Il fit un sourire à Sophie mais ne lui adressa pas pour autant la parole.
-Marc a fait tomber son iPhone ce matin, et la vitre a explosé. Il préférait que tu l'appelles sur Facetime si tu as un truc à lui dire, il garde son iPad mini avec lui. Voilà. 
-Okay, merci.
-Oh et je fais une fête demain chez moi. Vous devriez venir. Tu peux même emmener ton copain Sophie. Si tu en as envie.
-Il travaille demain soir, mais c'est gentil Paul.
Paul sourit. J'avais l'impression que mon père n'avait pas tort du tout à son propos. Il avait le béguin pour elle. J'aurais pu me trancher les veines à côté d'eux, ils n'auraient pas remarqué.
-Chouchou ?
Chris arriva et brisa le lien entre eux. Elle fit comme si nous n'étions pas là. Elle se pendit au cou de Paul. 
-J'ai réussi à convaincre mon frère, on va pouvoir avoir le DJ de sa dernière fête pour demain.
-J'ai tellement hâte de voir ça ! lâchai-je d'un ton faussement enthousiaste. 
Paul eut un demi-sourire qu'il réprima rapidement. 
-Parce que tu vas venir ? rétorqua une Chris méprisante.
-Bah évidemment, maintenant que je sais qu'il y a un super DJ. Remarque, c'est peut-être parce que je ne veux pas que tu baises dans notre chambre.
-Dans votre chambre ?
-Paul, tu ne lui as pas dit pour la chambre ?
Chris eut l'air outrée et Paul me regarda avec un sourcil levé mais je pouvais voir de l'humour dans la prunelle de ses yeux bleus.
-Non. On ne parle pas de toi Sarah quand on est tous les deux. 
-Elle a une chambre chez toi ?
-Depuis que je suis toute petite. On dormait toujours là Sophie et moi. Et comme Line nous adore toutes les deux, elle avait décrété que c'était notre chambre. Peut-être que tu auras le droit à ta chambre si un jour tu deviens une McDust. 
Paul arrêta de sourire l'air de dire, tu vas me le payer un de ses quatre, meuf. Chris tourna les talons sans nous dire au revoir.
-T'es sérieuse, Sarah ? Si tu deviens une McDust ? Tu n'es pas une McDust et tu as le droit de venir crécher quand tu veux.
-Quand mon père veut, le repris-je.
Chris l'interpella mais il ne bougea pas. Elle revint vers lui, l'air vexée. Je n'étais pas du côté de son visage. Mais je vis Sophie avoir un mouvement de surprise. Chris arrêta d'avoir son air excédé et elle baissa les yeux. Paul tourna de nouveau les yeux vers moi et je vis les traces d'une implacable froideur. Comme celle que j'avais vu lors de notre dispute. J'avais l'impression que c'était il y a un siècle d'ailleurs.
-Je compte sur vous demain les filles. 
Il prit le bras de sa copine pour l'éloigner. J'avais dit à Paul qu'il était faible. Mais visiblement, Chris ne le manipulait pas autant que je le pensais. Je n'avais jamais vu la pouffe baisser le regard. Et pourtant.. elle l'avait fait. 
-Tu as vu comment il l'a regardé ? hoqueta Sophie. J'aurais pas aimé. Il était tellement.. glacial ! Limite il m'a fait peur ; regarde, j'en ai la chair de poule.
Elle me montra son avant-bras. J'acquiesçai mais je remarquai pendant que je regardai le SMS que j'avais reçu qu'elle avait tourné les yeux dans la direction de la table où il s'était installé. 
-C'est un message de qui ? me demanda-t-elle.
-De Brian. Il veut savoir si j'avais l'intention de tester sa technique tout à l'heure ?
-Ah oui, on parlait de ça. Il t'a dit quoi déjà ? De te mettre dessus ? Je te l'aurais dit gratuitement en plus. 
Elle sourit néanmoins. Marc vint me chercher au lycée.

-Salut ma belle. Salut Sophie, on te ramène ?
On. J'aimais l'entendre parler comme ça. Il était à moi, j'étais à lui. Il nous ramena toutes les deux chez lui. Sophie était gênée d'être là. Y'avait une super bonne odeur chez eux. Sa mère était chez eux. Elle était entrain de cuisiner. 
-Salut les filles !! Je suis vraiment contente de vous voir. Prenez place. Vous voulez boire quelque chose ? Je voulais me faire un lait miel..
-Avec grand plaisir Mme McDust.
-Sophie, ma chérie, appelle-moi Line. Vraiment. 
-Je vais vous aider, dit Sophie en se levant pour aller de l'autre côté de la cuisine. 
Marc en profita pour m'entrainer par la main. Il m'embrassa avec fougue en me plaquant contre un mur dans le couloir.
-Tu sais que je t'aime ? 
-J'ai envie de toi, répondis-je en me mordillant la lèvre. 
-Je suis ton humble serviteur. 
Il me souleva sur son épaule en homme de cromagnon et m'emmena dans la chambre du bas. Il ferma la porte derrière lui et retira son pull fin. 
-T'inquiète, Sophie fait office de distraction pour ma mère. Elle ne viendra pas nous déranger. 
Il retira mon T-shirt et comme toujours, je me retrouvai pratiquement nue bien avant lui. Je voulais voir si les conseils de Brian étaient bons. Je défis sa ceinture alors que j'étais à genou sur le lit. Il se débarrassa de ses derniers habits rapidement et me bascula sur le lit. 
-Tu es parfaite comme tu es. Ne maigris pas et ne grossis pas non plus. Tu es juste comme j'aime. 
C'était plus dur de mettre en œuvre le conseil de Brian que je le pensais. Il était beaucoup plus lourd que moi. J'arrivai néanmoins à me mettre sur lui. Les sensations étaient différentes. Très étrangement, ce fut un autre visage que je vis pendant  un quart de seconde. Je renversai ma tête en arrière pour cacher mon trouble et je sentis les lèvres de Marc dans mon cou. Je croisai son regard.
-Ne détourne pas les yeux, dis-je alors que je le voyais sur le point de fourrer sa tête contre moi. 
Visiblement, il en eut assez parce qu'il me renversa de nouveau sur le dos. J'étais déçue. Il ne m'avait pas laissé faire. 
-Ce n'est pas contre toi Sarah, me dit-il alors qu'il était entrain de rhabiller et qu'il cherchait son paquet de cigarette pour fumer à la fenêtre. Les filles qui me chevauchent pendant tout l'acte, c'est pas trop mon délire. J'aurais dû te le dire. J'aime garder un minimum de contrôle. Tu n'es pas fâchée ?
-Non. Pas du tout. Ta mère va se demander ce qu'on est entrain de faire.
-Je crois que depuis hier, elle ne se fait plus d'illusions ma foi. 
Quand il laissa s'échapper un volute de fumée, je repensai à la fille en retenue. Elle était tellement libre ! Je m'approchai de Marc et je lui pris sa cigarette des mains. Il observait mes gestes alors que je plaçais la cigarette entre mes lèvres. Je me sentis sexy. Ultra sexy. J'étais entrain de me retirer des minutes de vie mais.. je me sentais belle. Je m'approchais de sa bouche pour souffler la fumée dans la sienne. J'avais envie de tousser. Un truc de dingue. Je lui rendis sa petite drogue et j'allais dans la salle de bain. Je fis couler de l'eau pour cacher le bruit. Je toussai comme une malade. C'était dégueulasse le tabac. En plus, je devais puer; Papa allait me tuer. Je sortis de la chambre pour rejoindre Line et Sophie qui étaient entrain de discuter dans la cuisine. La mère de mon copain me versa du lait miel dans une tasse et je m'assis juste à côté d'elles. 
-De quoi parliez-vous ?
-Je demandais à Sophie si elle pensait que Paul était heureux.
-Ah. Oui, pourquoi il ne le serait pas ? Il a une super famille, des amis, une copine. Il a tout pour être heureux.
-Je le trouve pas si heureux que ça justement, répondit sa mère avec inquiétude. Je le trouvais plus heureux avant. Quand.. il trainait plus souvent avec vous. Il rentrait avec des étoiles dans les yeux.
-Et des croutes sur les genoux.
-Oui aussi, se rappela Line en prenant un cookie, mais il était heureux. Maintenant.. il sourit mais.. ,il n'y a plus cette petite étincelle. Je voulais juste savoir si vous saviez pourquoi ?
-Si vous saviez quoi ? fit la voix de Paul derrière nous. 
Je me retournai et il fut surpris mais je ne pouvais m'empêcher de voir qu'il était content de nous voir là. Je comprenais ce que voulait dire sa mère. Il avait l'œil pétillant en le posant sur Sophie. Je crois que je comprenais ce qui manquait dans sa vie et quand je tournai les yeux vers Line, je croisai ses yeux si semblables à ceux de son fils. Elle venait de confirmer ses doutes là.
-Si on savait pourquoi les garçons gardaient toujours des caleçons à trainer dans leur chambre.
-Parce qu'on a passé l'âge d'avoir une Maman boniche qui vient les chercher à notre place. Voilà pourquoi. Ah cool des cookies. Sarah, je peux te parler une petite minute, seul à seul ?
-Hum. Oui.
Il allait m'engueuler pour Chris, c'était clair et net. Nous allâmes dans le salon attenant.
-Écoute, je voulais te dire, ne crois pas que tu sois mauvaise au lit, c'est pas vrai. Marc m'a dit que tu étais l'un des meilleurs coups qu'il avait eu dans sa vie. Je ne.. Je voulais te blesser c'est tout. Tu es bien comme tu es.
-Brian te l'a dit ?
-Il était mort de rire. Je pense que tout le vestiaire de basket doit être au courant mais t'inquiète pas, ce genre d'infos reste entre mecs, ajouta-t-il alors que je devenais rouge tomate. 

J'allais tuer Brian. C'était le seul moyen. J'allais le tuer. C'était avec cette idée que je débarquais dans sa chambre et que je lui sautais dessus pour lui faire une prise de catch. 
-Mais qu'est-ce que..
-Tu l'as dit à PAUL !! 
J'arrivais à le plaquer sur son lit, la tête contre l'oreiller. 
-Tu me fais mal, arrête.
-C'est le but trou du.. HIIIIIII.
Il venait de se rejeter en arrière et j'étais tombée du lit quelques secondes avant d'être écrasée par son corps. Je le griffais et je lui tirais les cheveux. Il m'empêcha de bouger et il se figea. Je lui donnai un coup dans le nez avec la paume de ma main et je vis mon père. 
-Va falloir m'expliquer. 
Je poussais Brian et j'essayais de m'enfuir mais mon père me rattrapa et me regarda d'un air sévère. Je sentis mes yeux s'humidifier.
-Tu prends toujours sa défense, pleurai-je.
-Je n'ai rien dit, je constate que vous vous battiez; Encore. 
-IL A FOUTU MA VIE EN L'AIR, JE VAIS DEVENIR LA RISÉE DU LYCÉE ET TU PRENDS SA DÉFENSE. JE TE DÉTESTE. 
Je me dégageai et je claquais la porte d'entrée en sortant. Je pris ma voiture et je filais jusqu'à l'hôtel de ma Grand-Mère. Je me fourrais dans ses bras. Je lui racontai une partie de la vérité.
-Les garçons peuvent être bêtes ma chérie. Vraiment bêtes.
-Il l'a fait exprès, j'en suis certaine. Il me veut du mal, parce qu'il me déteste. 
On frappa à la porte et ma Grand-Mère se leva pour ouvrir. J'étais dans la seconde chambre de sa suite. Je ne voulais pas rentrer à la maison. Elle avait sûrement prévenu mon père. Je relevai les yeux et je vis Brian Miller.

-Dégage trou du cul.
-Sarah McAllister ! Je suis peut-être âgée mais je ne suis pas sourde ! fit la voix de ma Grand-Mère depuis le salon.
Brian referma la porte. Il avait l'air désolé.

-Sarah...
-Tu l'as dit à Paul. Je te l'ai dit à toi parce que dans mon esprit, probablement dézingué par les séances chez le docteur de la caboche, je pouvais te faire confiance mais j'avais oublié qu'on ne pouvait pas faire confiance à un autre être humain. C'est peine perdue. 
-C'est bon tu as terminé de geindre comme une gosse ? Je peux parler ? Bien. Je n'ai rien dit de particulier à Paul; Je me suis confié à lui pour qu'il t'avoue qu'il avait dit de la merde. Voilà. Je ne sais pas ce qu'il t'a dit mais il est le seul à le savoir et.. je lui fais confiance. Je ne fais pas confiance à n'importe qui.
-Il m'a dit que tout le vestiaire était au courant.
-On.. bon okay, on était entouré d'autres mecs mais sérieusement, tout le monde parlait, personne n'a compris ce qu'on disait et tout le monde s'en fout. 
-Je te déteste et je ne veux..
-Tu as le droit de me détester. On n'est pas de la même famille. Mais tu n'as pas le droit de dire à ton père que tu le détestes. C'est un mensonge et ça le blesse profondément. Tu es tarée et il a changé tout son emploi du temps pour toi. Il passe moins de temps avec tous les autres pour passer plus de temps avec toi. Alors c'est dégueulasse de lui dire que tu le détestes. Parce que c'est faux. Alors tu vas me faire le plaisir de téléphoner à ton père pour te rétracter et fissa ! 
Il avait élevé la voix. Il était en colère. 
-Va te faire foutre. C'est mon père pas le tien. Je sais parfaitement ce que je fais en toute circonstance.
-Alors t'es qu'une connasse. Et pour ta gouverne, si tu n'es pas capable de faire grimper au rideau ton petit ami, ce n'est pas de ma faute, c'est parce que tu es tellement froide que ça doit le glacer.
Je me jetai de nouveau sur lui pour le frapper mais il se prépara et nous tombâmes de nouveau sur les draps. 
-Lâche-moi Brian. Arrête.
-Pas avant que tu l'aies dit. Que tu t'es mal comportée.
-Je me suis sentie trahie Brian. Tu m'as trahie putain. 
Je le frappai sur son torse dès que je réussis à me dégager et il m'enserra de ses bras. Je voulus partir mais je n'en avais plus la force.
-Tu m'as trahie, répétai-je en pleurant contre lui.
-Je suis désolé. Vraiment. Je ne pensais pas que ça devait rester sous le sceau du secret et je peux t'assurer sur la tête de ma mère que Paul ne le répètera pas. Je suis désolé. Allez viens, on rentre chez nous. 
Je n'avais pas pris de manteau aussi, il se débarrassa du mien pour le mettre sur mes épaules.
-Grand-Mère Amélia ? Je vais ramener Sarah. Je suis désolé du dérangement que nous avons pu vous causer. 
-Ce n'est rien. Je vais appeler mon petit-fils pour lui dire que vous rentrez.
-Passez une bonne fin de soirée.
Brian m'entraina à sa suite dans l'ascenseur et il me fourra dans le premier taxi avant de s'asseoir à côté de moi. Je posais ma tête sur lui. Il m'aida à ressortir une fois devant la maison. Je me fourrais dans les bras de Papa. Je l'avais fait souffrir ce soir. J'étais cruelle. Je lui dis ce que je pensais. Que j'étais une garce et que je l'aimais. Parce que c'était une certitude. Je l'aimais.

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