La remontrance

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Tout allait bien. Tout allait comme sur des roulettes et j'étais heureuse. Vraiment heureuse. J'avais mon mec avec moi, ma famille déjantée. Les seuls absents étaient mon père et Sophie. Mais Sophie arrivait le soir même avec Nicholas. Ce dernier resterait probablement la nuit et repartirait le lendemain. Nous étions le 2 janvier. J'étais retournée dans les bras de Marc la veille. J'avais l'intention d'en profiter un maximum. Il m'avait dit que son père nous avait grillé mais qu'il n'avait rien dit à Line. Je lui avais dit que j'avais vu sa mère en sortant de sa chambre. Ma mère ne voit que ce qu'elle veut voir. C'est ce qu'il m'avait dit sur un ton voulant clairement dire : Ma mère est conne alors t'inquiète. Je marchai dans la ville d'Aspen. C'était tellement mignon. J'aimais beaucoup cette ville en hiver. Mon grand-père habitait là 6 mois dans l'année, et le reste du temps, il voyageait, soit aux États-Unis, soit en Europe en compagnie de son épouse. Mon grand-père profitait de sa retraite pour vivre en globe-trotter. Qui aurait pu lui en vouloir ? Il était riche, il faisait ce qu'il voulait de son argent ! C'est alors que je vis l'impensable. Une armada de paparazzi. Ils étaient sérieux ? Tout ça parce qu'une petite célébrité de pacotille passait dans le coin ? Depuis que j'avais moi même fait les frais de ces charognards, j'étais très sévère contre les tabloïds. C'est alors que je vis l'impensable. C'était Ray. Mon Ray. Et il y avait Clive aussi. Je vis quelqu'un monter dans une voiture noire. Un autre membre du groupe ? Je poussai un cri et j'allais vers eux. Je me frayais un chemin. Il y avait beaucoup de filles en délire. Je sortis un papier et arrivai au premier rang. Ray signait des autographes. Ses cheveux châtains bruns, sortaient d'un bonnet bleu clair. Il releva les yeux et il me vit. La surprise se dessina sur ses traits et un sourire éblouissant s'afficha sur ses lèvres. Je pris mon téléphone et lui demandai une photo. Nous fîmes un selfie. Je le remerciai et il monta dans la voiture à la suite de Clive. La voiture démarra.

Que m'avait-il dit déjà ? Owen passe ses vacances à Aspen. Booyah. Je pris mon téléphone et j'appelai mon ami. Je tombai sur son répondeur.. Hum.. What ? Je vis alors son appel en absence. J'attendis qu'il me rappelle ce qui ne tarda pas.
-Tu as intérêt à venir nous voir Mademoiselle.
-J'aimerai beaucoup mais je connais pas ton adresse banane.
-Ah oui. Owen, c'est quoi déjà ton adresse ? Non, c'est pas pour Maeva. C'est pour Sar..
-SALUT !!! hurla Owen dans le combiné. Non. Je ne mets pas le haut-parleur bébé cadum. Tu as perdu, tu as perdu. Point. Chuck, plaque le au sol, s'il essaye de reprendre son téléphone. Oui, pardon Sarah. Comment tu vas ?
-Très bien Owen. Si tu me donnes ton adresse, je te donne ma parole que je te ramène un café de chez Starbucks, un Caramel Macchiato supplément caramel.
-Okay ma petite chérie. Moi aussi j'ai hâte de voir la nouvelle parure en dentelle que tu t'aies acheté. 
-S'il n'y avait qu'une parure.. tu ne sais pas que j'ai des menottes et des fouets pour aller avec ?
Il arrêta de respirer.
-T'es une vraie cochonne. Je suis estomaqué. Mais comme mon lit est à baldaquin, on aura aucun souci pour t'attacher.
-Tu m'envoies ton adresse ? 
-Tout de suite ma belle. 
Il raccrocha et je reçus un SMS de sa part quelques minutes plus tard. J'étais hilareJe rentrai rapidement chez moi après être passée chez Starbucks. Ce serait plus rapide pour y accéder, et puis, j'avais quelque chose à prendre. J'arrivais devant un chalet similaire à celui de mon père sauf qu'il y avait un grand portail devant et une piste privée derrière. Il y avait des paparazzis. Je passais par l'arrière de la maison. Et j'appelai Owen. Un domestique vint ouvrir et me mena vers le salon.
-Salut les mecs !
Je posai les cafés et je courus dans les bras de Ray. Il me souleva pour me serrer dans ses bras. Je fis pratiquement la même chose avec les autres garçons. Je finis avec Chuck qui m'embrassa sur les deux joues. Ça faisait très.. français, c'était doux. Je repris les cafés et j'en tendis un à chaque garçon avant de m'asseoir juste à côté de Chuck. Ça me faisait plaisir de les voir. Vraiment. Mon téléphone sonna. C'était mon oncle Elijah. Je me levai pour répondre. 
-Oui mon lapin ? 
-Tu es bien la fille de ton père ? me demanda mon oncle.
-Heu.. manifestement.
-Donc tu es une McAllister ?
-Tu es ivre ? 
-Mais non enfin, je voulais juste savoir quelle marque de whisky je devais prendre pour faire un Irish..
-Heu.. un irlandais ? Je sais que mon père ne jure que par le Scotch, mais il fait des exceptions pour l'Irish. Donc..
-Ton oncle ne va pas me tuer.
-Je ne crois pas, non. N'oublie pas que c'est de la crème qu'il faut et pas de la chantilly. 
-Oui je sais, j'avais juste un doute sur l'alcool.
-À ton service ! Bisou Eli. Excusez-moi.. les joies de la famille ! D'ailleurs, en parlant de famille, je voulais te dire que tu as une nouvelle fan Clive..
-Ah ? Une fille sexy de ta famille ? 
-Très sexy. Attends je vais te montrer.
Je pris la photo et je la brandis devant moi.
-Ma grand-mère. Sérieusement. Tu as fait une photo avec Grand-Mère Maddy. Respect vieux.
Il prit la photo et se mit à rire.

-Ah oui, je m'en souviens, y'avait deux petites filles aussi. Tes cousines ? 
-Oui. Enfin, bref, j'ai beaucoup ri vu que tu m'aies signé un autographe.. je devrais peut-être le revendre ou l'encadrer parce que ma grand-mère me l'a offert. J'hésite.
-Tu manques d'argent ? 
Je fis mine de réfléchir et je lui fis un clin d'œil.
-Non bien sûr que non, de toute façon, même si j'étais en mal d'argent, il faudrait que l'intégralité de ma famille soit dans la dèche pour que je vende mes affaires. Vraiment. Et avant que l'intégralité de ma famille soit SDF.. il faudrait des milliers d'années.
-Tu ne crois pas que tu exagères ? 
-Tu ne connais pas ma Grand-Mère Picsou, c'est pour ça, alors.. vous restez jusqu'à quand ? 
-Dimanche.
-Trop cool. J'ai hâte de vous éclater au snowboard.
Owen eut un sourire désabusé et me fit comprendre que cela n'arriverait pas. Mon téléphone sonna. C'était Marc. Je ne répondis pas. Je vis le regard de Chuck. Il avait vu. 
-Est-ce que tu sais ce que ça veut dire ? Qu'on va devoir faire un pari ! 
-Tu as perdu la dernière fois qu'on a fait un pari. 
-Mais si cette fois, c'est à toi de finir toute nue dans la neige..
-Pourquoi moi et pas toi ? 
-Parce que je ne veux pas attraper un rhume des fesses pardi ! 
J'éclatai de rire. Et je basculai sur Chuck. Lui aussi était hilare. Il referma son bras sur moi. 
-Bon. On devait se faire un billard, je crois, fit Ray. Tu joues avec nous Sarah ? 
-Je ne suis pas très douée au billard. Enfin.. ça fait longtemps quoi.
Ray sourit et se leva d'un bond. Il me tira par la main et m'emmena dans une salle de jeu avec un magnifique billard au milieu. Il était entrain de me rappeler les règles quand mon portable sonna de nouveau. C'était encore Marc. Je ne comprenais pas. Je n'avais pas envie de répondre, mais comme Chuck était entrain de lever les yeux au ciel, je le fis quand même.
-Salut ! 
-Je voulais juste savoir si tu voulais venir à la maison ce soir, je suis tout seul et on pourrait en profiter pour.. 
Le reste de sa phrase me fit rougir comme une folle. Il se mit à rire en me disant que j'étais tellement innocente que c'était un vrai bonheur de m'avoir.
-Je ne suis pas innocente j'ai parfaitement compris ce que tu disais, je m'y attendais pas c'est tout. Heureusement que je suis pas en famille... !

Je vis Keito se retourner alors qu'il allait jouer, il était hilare.
-Tu es toute seule ? s'enquit Marc.
-Non pas exactement. Écoute, je te rappelle quand j'aurais une minute.
Je raccrochai et je fis craquer mes doigts en regardant les garçons d'un air carnassier.

-Vous êtes prêt à vous faire écraser par Ray et moi ?
Ray commença à blêmir à la pensée de m'avoir dans son équipe et je le tapai pour la forme. Il se mit à rire.
-Tant pis pour toi, tu me regretteras. Je peux commencer ? 
Je me penchai sur la table avec ma queue de billards et je rentrai trois billes. C'était amusant. Je gagnai la partie. 
-Et tu dis que tu n'es pas douée ? lâcha Owen en riant.
-Comparer à mon grand-père qui joue comme un dieu, je suis une quiche. Et comme je n'ai jamais joué autrement qu'avec lui.. mais qu'est-ce que tu fais Clive ? 
-C'est du jus de pommes. J'ai décidé d'arrêter de boire.
J'entendis un rire derrière moi. C'était Keito et Chuck qui pleuraient de rire. Clive posa son verre et leur courut après. Owen aussi d'ailleurs, en leur criant de ne rien péter sinon sa mère allait le buter. Je restai seule avec Ray, il se passa une main dans les cheveux. 
-Fais pas attention à eux. J'ai un cadeau pour toi en fait, viens, suis-moi. 
-Il ne fallait pas Ray. Je ne t'ai même pas fait de cadeau moi.
-Ferme les yeux.

J'obéis et il me mena à l'étage. Il me fit asseoir dans un fauteuil et quand il me demanda d'ouvrir les yeux, il avait une enveloppe en main. 
-Qu'est-ce que c'est ? 
-Regarde.
Je décachetai l'enveloppe et je vis une partition. Sarah she's all that, jet 1. C'était ce qu'il y avait écrit en haut de la page.
-Tu l'as terminé ?
-Oui. Enfin, c'est juste le premier jet, mais j'ai pensé que ça te plairait de l'avoir. 
Je lui sautai au cou. C'était tellement adorable que j'en pleurais. C'était l'original de ma chanson. Il l'avait recopié à la main, juste pour moi. Cette partition devait valoir des millions. C'était ce que rapportait toutes les chansons des Atlas Wild Chid et là, il me l'offrait dans une enveloppe en kraft. 
-Oh ! Ne pleure pas.
-C'est juste que j'adore. Je suis émue, c'est tout. Est-ce que j'aurais le droit de l'entendre en avant-première ?

-J'espérais que tu allais me le demander. On va dans la salle de musique d'Owen.
Il prit sa guitare et je le suivis. J'entendis les cris des garçons. Manifestement. Ils étaient entrain de se faire une bataille de polochon. Ils avaient 19 et 18 ans et s'éclataient à se balancer des coussins dessus. Je trouvais ça hilarant. La salle de musique était en réalité un petit studio. Il y avait une vitre assez large et un studio d'enregistrement.
-Ah ouais.. un studio, carrément ! 
-On a enregistré le tout premier album ici. Je veux dire, la toute première maquette, mais pour nous c'est comme si c'était notre premier album. Les parents d'Owen ont acheté cette maison pour cette pièce. Tu sais toujours lire une partition ?
-Oui.
-Et tu sais chanter une partition ?
-Tu veux que je chante avec toi ? 
-Oui bien sûr. On devait le faire y'a des mois, je te rappelle. L'acoustique de cette pièce est incroyable. Voilà ce que je te propose, je chante une première fois et la seconde fois, on le fait ensemble.

C'était tellement beau d'écouter Ray chanter avec sa guitare. Il était assis sur un tabouret haut. Ses cheveux tombaient devant ses yeux. Il était investi dans sa musique, chantait avec passion, avec ses tripes. Sa voix vibrait, me touchait, m'emmenait loin d'ici. Cette chanson, c'était moi. Il m'avait cerné en intégralité. Mais je sentais aussi que c'était lui. Cette chanson pouvait toucher n'importe qui. Elle parlait de la souffrance intérieure qui parfois revenait comme une vague, elle parlait de la persécution, de ce sentiment de ne pas être à la hauteur des autres, de ce qu'on attend de nous. Mais elle parlait aussi de l'espoir et de la force intérieure. Rien est insurmontable. C'est ce que disait cette chanson. Qu'avec de la volonté, on pouvait surmonter les obstacles. Qu'en acceptant de tendre la main pour attraper celle d'un autre, on devenait plus fort. Elle parlait aussi de ces personnes qui manifestement inspiraient les autres et les apaisaient par leur seule présence. La dernière note résonna dans l'air, j'étais bouleversée.

-Alors ? Tu aimes ?
-Évidemment que j'aime. Comment arrives-tu à écrire des choses pareilles sérieusement ? 
-J'ai été inspiré. Il m'a fallu du temps mine de rien pour la mélodie, j'ai utilisé tes conseils sur le tempo, ajouta-t-il en allant me chercher un autre tabouret que je sois juste à côté de lui.
-C'était beaucoup mieux. Je suis contente d'avoir la véritable version de cette chanson.
-Bon à ton tour.
J'arrêtai de sourire. J'avais oublié ce détail. Il voulait que je chante avec lui.
-Personne ne nous entendra ? 
-Personne.
-Tu ne critiqueras pas ma façon de chanter, promets-le.
-Je ne le ferai jamais. 
Je m'assis sur le tabouret et il prit un pupitre pour que je pose les partitions dessus. J'avais les mains moites et elles tremblaient.
-N'aie pas peur. Ça va aller. Il n'y a personne. On est juste tous les deux. Attends, tu peux prendre ma guitare deux secondes. Je reviens. 
Il revint avec un casque d'enregistrement.
-Si tu veux, je le mets et je ne t'entendrai pas. Pourquoi est-ce que tu souris ? 
-Est-ce que c'est possible d'être aussi adorable naturellement ? Ou est-ce que tu en rajoutes une couche pour être plus craquant que tu ne l'es ? 
Il rougit et je sus qu'il était naturellement adorable. Je pris son casque, le mis sur mes oreilles et je lui fis signe de commencer. 
Je n'entendais pas vraiment ma voix. C'était bizarre. Je voyais les lèvres de Ray bouger en même temps que les miennes et je décalai le casque. Je tournai la partition et j'entendis qu'il usait d'une autre voix. Il reprenait le refrain et je le suivis. Je fermai les yeux. J'avais l'impression d'être seule. Je n'entendais plus vraiment Ray, juste le bruit des cordes qui résonnaient. Quand je rouvris les yeux, je vis ses yeux brillants. 
-Je suis entrain de me dire que tu devrais la chanter avec moi sur la version commerciale. Tu as une voix vraiment jolie. J'ai eu l'impression que tu y as mis tout ce que tu avais.
-C'est le cas..
-C'est ça qui est beau. Alors.. on chante quoi maintenant ? Tu choisis.
-N'importe quoi ? 
-Si je la connais. Sinon, j'ai mon téléphone donc.. au pire, j'achète la partition.

Je commençai à chercher et quand je lui désignai une If I were a boy de Beyoncé, il sourit et commença à jouer et chanter. If I were a boy... Even just for a day... I'd roll out of bed in the morning and throw on what I wanted and go.

Il chanta le refrain tout seul et je pris le second couplet. If I were a boy, I will turn off my phone. Tell everyone it's broken, so they'd think that I was sleeping alone. Je me levai de mon tabouret parce que j'avais envie de danser, Ray me regarda en souriant. Il s'amusait énormément. But you're just a boy... you don't understand how it feels to love a girl someday...You wish you were a better man ! You don't listen to her...You don't care how it hurts until you lose the one you wanted.'Cause you've taken her for granted and everything you have got destroyed.. But you're just a boy.

Je relevai les yeux et je croisai ceux de Chuck. Il était de l'autre côté de la vitre. Il leva les pouces et je vis que ses amis étaient avec lui. Il se pencha et j'entendis sa voix dans un micro.
-C'était top Sarah. Je suis jaloux parce que je t'ai loupé entrain de danser dans ton petit jean moulant mais franchement, tu as une voix super jolie.
J'étais rouge.
-Tu avais dit qu'il y avait personne, marmonnai-je en baissant les yeux.
-On vient juste d'arriver.. pas de souci. 
Keito passa dans le studio et s'assit à la batterie. Clive resta dans le studio d'enregistrement.
-Quand on sait que c'est ici que notre rêve est devenu une réalité. C'est fou. Vous vous souvenez de la première chanson qu'on a chanté ici ? 
-Le curé de Camaret, répondit Chuck en riant.
-Le quoi ?
-C'est une chanson graveleuse française.
-Et comment ça se fait que tu connaisses ce genre de choses ? 
Chuck me regarda vraiment très bizarrement mais je soutins son regard.
-Heu.. parce que je suis français ?
-Ah bon ? Et depuis quand ? 
-Bah.. depuis ma naissance en fait. Mon père est français. Je suis New-Yorkais sinon..
-Grass ça fait pas trop français en fait, lâchai-je d'un air perplexe.
-C'est parce que c'est un nom de scène. Mon nom de naissance c'est Charles Grasset.
-Grasset.. comme Nathan Grasset ? Le maestro de l'Orchestre Philharmonique de New-York ?
-C'est mon père. 
-Je vais avoir une crise cardiaque. Quand j'avais 5 ans, j'ai été voir un concert dirigé par ton père, j'ai fait une comédie à ma mère pour qu'elle m'achète le CD !!! 
-C'est pour ça que je n'affiche pas mon nom de famille. 
-Et que tu vas passer tes fêtes de famille à Paris.
-Aussi, me sourit doucement Chuck.

Ses yeux étaient pétillants et je souris de toutes mes dents. 
-C'est pour ça que je n'affiche pas mon nom de famille, répéta Owen en imitant son ami. Il dit de la merde, c'est pas du tout pour ça qu'il se fait appeler Grass. C'est juste parce que quand on avait 15 ans ou un truc comme ça, un jour dans le garage de Keito on a fumé de l'herbe et c'est Chuck qui l'avait fourni et du coup ça nous a fait rire de l'appeler Grass (1). Et ce surnom lui est resté..

-Sans oublier qu'à la même époque, y'avait Gossip Girl qui passait à la télé et que ma sœur aînée ne loupait pas un épisode et nous non plus d'ailleurs, on en loupait pas un et.. dedans il y avait Chuck Bass. Ça nous a fait encore plus rire et du coup on l'a appelé Chuck Grass pour le rappel. Et parce que ça sonne bien. 
-Et aussi parce que quand son père est connu dans le monde de la musique et qu'on ne veut pas devenir violoniste comme lui c'est pas terrible. Enfin, moi je dis ça.. je dis rien. 
-Aussi.. mais avoue que le fait qu'on t'ait appelé Grass pendant des années a quand même fortement influencé le nom choisi de ta carrière.

-Je ne le nie absolument pas. Par contre, officiellement on est bien d'accord, c'est à cause de mon père. C'est ce que je lui ai dit en tout cas.
-Bah.. ça parait évident, rit Clive dans le micro. Tu t'imagines si on disait à nos fans que tu as fumé de l'herbe quand tu avais 15 ans ? L'image que ça véhiculerait ? 
-Une très mauvaise image. Mais ça irait bien avec le côté bad boy.
-Bad boy que tu n'es absolument pas. 
-Certes mais regarde la façon dont on fait la promotion de notre groupe. On a le puceau lycéen qui a du talent, ça c'est Ray.
-Le puceau t'emmerde Chuck.
-Je voulais dire, on a le lycéen que toutes les filles aimeraient avoir dans leur lycée et qui sort avec un mannequin à qui toute les filles voudraient ressembler. On a l'amoureux fidèle, ça c'est Keito, On a le célibataire rock, un peu bling bling qui roule dans des voitures de luxe, ça c'est Clive, on a le célibataire serial fucker, c'est Owen et puis y'a moi.
-Le bad boy qui aurait pu avoir une carrière dans la musique classique mais qui fait de la pop pour ne pas faire comme Papa et Maman, poursuivit Owen. Qui est mystérieux, mais on lui prête quand même plusieurs liaisons. Et je suis d'accord sur le portrait du lycéen puceau. 
Il se prit une chaussure de Ray. Littéralement. Ray avait retiré sa chaussure pour lui lancer dessus.
-Qu'est-ce qu'un puceau lycéen ou un amoureux fidèle irait faire avec un womanizer ? Je veux dire, tout le monde s'en fout avec qui tu couches ou pas. Je suis peut-être naïve, ce n'est pas mon monde, je veux dire, mais ce qui intéresse les fans, c'est.. la musique, non ? 
-S'il n'y avait que la musique, me répondit gentiment Keito, il n'y aurait pas des hordes de paparazzis devant nos portes à photographier le moindre de nos faits et gestes. À partir du moment où on accepte de devenir une personne publique, malheureusement, beaucoup de gens considèrent que nos vies privées sont aussi publiques. Et ce que l'on fait a de l'influence. L'analyse de Chuck n'est pas aussi erronée que cela. Nos agents nous l'ont bien fait comprendre. C'est très caricatural. Certes mais.. ça reflète assez bien la réalité.Quand Clive a eu le malheur de prendre une Ferrari, il est passé pour le métis bling bling qui venait du Bronx. Alors que sérieusement, il vient pas du tout de ce quartier. 
-J'y ai jamais mis les pieds d'ailleurs. Ma mère était agacée mais à un point ! 
-On a demandé à ma copine de faire des pubs pour promouvoir des robes de mariée ou ce genre de choses, ajouta Keito. Et Owen et Chuck ? On va systématiquement les prendre en photo alors qu'ils parlent à des filles ou quand ils ont un verre à la main... Mais pas trop quand même parce que nos chansons sont énormément écoutées par des ados. Pour vendre, il faut avoir une image. Nous sommes déjà des rebelles vis à vis de nos.. éducations. Tu le saurais si tu avais rencontré nos parents. Mais ça.. c'est pas très vendeur de dire que c'est une bande d'étudiant un peu nerd aimant jouer à la console et regarder des séries qui arrive à générer des millions. 
-Maintenant, reprit Owen, on a une certaine notoriété, et c'est plus facile d'être plus nous et pas l'image qu'on nous a demandé d'être quand on a signé et qu'on était mineur. 
-Moi je ne vous vois pas vraiment comme ça. Et je ne pense pas être une marginale. Moi ce que je vois c'est que vous êtes en.. en osmose ? Oui en osmose les uns avec les autres. Quand on vous voit sur scène, ça se sent que vous aimez être là que vous aimez être entre vous et interagir avec le public. Et si vous êtes inspirants ce n'est pas parce que vous sortez avec des filles qui clairement sont au dessus du panier. 
-Explique ta théorie. Ça m'intéresse, fit Owen en se glissant sur un canapé.

-D'une part, vous avez un talent absolument incroyable. D'autre part, vous vous engagez dans des causes qui vous tiennent à cœur. Le genre de causes qui fait craquer n'importe qui. Genre vous avez donné de l'argent pour promouvoir la culture chez les enfants dans les quartiers plus pauvres de New York ? Super chou comme cause. Et en dernier lieu, vous êtes des spécimens masculins particulièrement gâtés par la nature. Vous vendez du rêve. On regarde un seul de vos clips et qu'est-ce qu'on voit ? Des mecs tellement beaux qu'on pourrait penser que vous avez tous été photoshopé. Clairement, si demain Keito larguait sa copine, quelle est la probabilité qu'on prenne son parti à elle ? 15% et encore je suis optimiste. Pourquoi ? Parce qu'il est beau comme un dieu. L'image qu'on fait circuler avec vous les gars c'est que les jeunes adultes sont tellement hot que ça peut faire regretter à des trentenaires de ne plus être au lycée. Toutes vos fans sont amoureuses de vous, elles tueraient pour une photo, même pour un mouchoir usagé. Quand on pense que la mèche de Bieber a été vendue pour plus de 40 000$, imaginez une mèche de cheveux de Ray alors qu'il pèse plus lourd que Bieber à son âge... Elles en ont absolument rien à faire que vous soyez célibataire ou en couple. Je ne dis rien sur le côté bling bling par contre. Voilà votre image selon moi : vous êtes hots, riches, jeunes et célèbres. Vous avez tout ce que beaucoup de gens veulent. Vous vendez du rêve. Point.
-Alors comme ça je suis beau comme un dieu ? sourit Keito. Tu peux le redire encore une fois pour gonfler mon égo ? 
J'éclatai de rire. 
-Je n'aimerai pas que ton égo gonfle comme un ballon de baudruche qu'il explose et qu'on soit obligé de te ramasser à petite cuiller Keito. Et puis c'est juste une théorie. Bon, vous me jouez un morceau ? 
-En quel honneur ? demanda Clive en levant le sourcil.
-Je vous ai apporté des cafés ? essayai-je.
-Essaye encore ! 
Je regardai Clive et je me mordis l'intérieur de la joue. Quelques secondes plus tard, je sentis mes yeux devenir humides et des larmes coulèrent de mes yeux. Je constatai que Clive était tout penaud. Et Owen lui donna une tape derrière la tête. 
-On va te le faire ton morceau de musique, fallait pas pleurer.
-Technique apprise par Sophie qui fait du théâtre. Je viens de te manipuler, c'était beau. Splendide. Je peux choisir le morceau ?
Ray hurla de rire suivi de près par ses amis. C'était enrichissant et amusant de les entendre évoluer en groupe. Il suffisait que l'un deux décide de modifier le morceau pour que l'adaptation soit immédiate. Ils s'amusaient vraiment. J'avais adoré être là avec eux. Voir leur univers. Ils m'avaient presque oublié. Je n'avais pas pu m'empêcher d'observer Chuck. Son visage rayonnait. Il m'avait dit que c'était sa passion. La musique coulait dans ses veines. Je croisais son regard, il était ardent. Je n'avais pas envie de repartir dans le froid, je n'avais pas envie de retourner chez moi, de me prendre la tête avec Brian. Je me sentais bien là. Avec eux. 
-Il va falloir que j'y aille.
-Ah oui, tu as rendez-vous avec ton petit ami ce soir..
-Je suis surtout mineure et j'ai des comptes à rendre à mes grands-parents. Mais si ça ne dépendait que de moi, je squatterai ce canapé jusqu'à la fin de la semaine.
-J'ai des chambres de libre. Tu repasses quand tu veux. Merci d'être venu.
Owen me prit dans ses bras et Chuck me raccompagna à la porte par je ne sais quel hasard. Au moment de partir, il vérifia par fenêtre qu'aucun photographe n'était devant la maison. Mais de toute évidence, il neigeait à plein et ils avaient abandonné.
-Tiens, prends ça.
C'était la petite boîte que j'avais vu sur sa vidéo super mignonne de Noël.
-Ce n'est pas grand chose, c'est juste que ça m'a fait penser à toi.
Il y avait un cygne en cristal dedans. 
-Tu m'as dit un jour que tu avais l'impression d'être un indigne petit canard. Je voulais juste te rappeler que le vilain petit canard devenait un cygne, qu'il finit par se faire respecter et devient plus beau que jamais.
Je repoussai sa mèche de cheveux et je l'embrassai sur la joue.

-Merci Chuck. Je le mettrais sur ma table de nuit. Il faut vraiment que j'y aille, mais ça me fait très très plaisir. Je crois que j'ai passé les meilleures vacances de Noël de toute ma vie. 
J'ouvris la porte et je le laissai, j'étais heureuse. Vraiment heureuse. Je retournai à la maison et je trouvai Valentina avec Candice dans la cuisine. Manifestement mes grands-parents étaient partis avec les petites. Je m'assis sur le plan de travail.

-Tu as l'air heureuse ma chérie. 
-J'ai rencontré des amis que je n'avais pas vu depuis des lustres. Est-ce que je peux aller dormir chez les McDust ce soir ? 
-Oui bien sûr ma chérie. Tu as prévenu les McDust ? 
-Marc est au courant, c'est l'essentiel.
Ma tante Valentina s'arrêta de couper des légumes et me fixa.
-Ton petit ami Marc ? 
-Heu.. oui.. c'est lui qui m'a invitée.
-Candice ! Laisse-la aller avec son petit copain. Elle aurait très bien pu passer par sa chambre pour aller le rejoindre mais elle te demande la permission. C'est très sérieux comme comportement.
-Très bien. Non mais attends.. ce n'est pas ce soir qu'arrive ta copine Sophie et son père ? 
Jeez. J'étais la pire pote du monde. J'étais tellement excitée de voir les Atlas Wild Child que j'avais oublié que je ne pouvais pas rester dormir chez Marc à cause de Sophie. 
-Si tu as raison, mais je t'adore parce que tu as accepté sur le principe.

Je montai dans ma chambre en soupirant. Je pris un bain brûlant pour me détendre et je me lavai les cheveux. Ensuite j'allais sur le balcon et je vis Brian revenir. Il avait dû aller se promener.. Je me cachai dans sa chambre pour lui faire peur. Je me mis juste derrière sa porte et quand il l'ouvrit, j'hurlai. Il sursauta et quand il se retourna, je sus qu'il allait me taper. Je m'enfuis et il me courut après. Nous passâmes devant mes oncles et il m'attrapa alors que je courais dans la neige et il éclata de rire. 
-Pouffiasse. Tu savais que j'allais me venger. T'es une sadique en fait. 
-Je ne suis pas une sadique, j'avais juste envie de rire un peu. Je vais chez les McDust dans pas longtemps, ça te dit qu'on aille faire du ski avant ? 
-Je suis frigorifié et crevé. 
-C'est pas grave. 
-En fait, j'ai appris qu'il y avait les Atlas Wild Child en ville et vu que tu es fan, tu devrais essayer d'avoir un autographe. 
Je faillis rire. 
-Oui tu as raison, ce serait amusant, mais je suis pas du genre groupie. Bon, je commence à avoir froid. 
Brian se leva, s'épousseta et me tendit la main pour m'aider à me relever. De retour dans le salon, mes oncles nous regardaient avec humour.
-Brian, mon garçon, tu n'as rien compris. Quand on veut embêter une fille, on prend de la neige et on la glisse dans son haut, on ne lui enfonce pas la tête dans la neige.

-La dernière fois que j'ai mis de la neige dans le soutien-gorge d'une fille, ce n'était pas pour l'embêter, rétorqua Brian en souriant. 
-Ah ? 
-Ma mère n'a pas aimé devoir venir me chercher au lycée à cause de ça.
-Salle de musique ? demanda Eric
-Laboratoire de chimie.
-Tu es sûr que tu n'es pas le fils caché de John ? demanda James.
-Il s'était tapé la jeune remplaçante de la prof d'espagnol dans la salle de musique quand il était en dernière année, expliqua Eric. J'étais vraiment fier de lui.
-Je croyais qu'il sortait avec votre sœur à cette époque.
-Non, ils ont commencé à sortir ensemble quand ils étaient à la fac, répondit Elijah.
-Une prof ? Je suis hyper choquée par Papa, là. 
-Elle était hyper bandante, rétorqua James.
-Qui était hyper bandante ? demanda sa femme en arrivant derrière lui.
-Toi, mon amour, répondit James au tac-o-tac sans se retourner.
-Arrête de dire des bêtises James, lui dit-elle en espagnol. Sarah. J'ai cru comprendre par notre jeune ami que tu avais un niveau lamentable en espagnol. Je suis fâchée. Dorénavant, tu me parleras une heure chaque jour dans ma langue maternelle jusqu'à ce que j'estime que ton niveau soit suffisant.
-Heu.. à compter de demain. Je vais passer chez les McDust, je serai là à temps pour aller chercher Soso à l'aéroport.

Brian répondit quelque chose en espagnol tellement rapidement que je ne compris pas ce qu'il disait mais manifestement mon oncle apprécia car il se mit à rire. Ma tante aussi. 
-Sarah, avant que tu ailles chez McDust, j'ai un truc à te dire, fit Eric.
Je m'arrêtai et je retournai devant mon oncle. Il m'observa d'un air sévère.
-Tu as l'intention d'y faire quoi exactement ? 
-On va regarder la télé en mangeant du pop corn.
-Tu mens extrêmement mal, tu devrais le dire à ton père. Tout le monde le sait sauf lui, ce n'est pas normal et en plus, je voulais te dire que personnellement, je désapprouve cette liaison.
-Pourquoi ? Parce que James a couché avec la tante de Marc ? 
-Parce qu'il est à la fac et que toi tu es au lycée. Il n'a pas les mêmes objectifs.
-T'es relou, c'est pas parce que tu es à la fac que tu es un coureur de jupons.
-Je pensais le contraire. Tu es super jeune. Tu ne devrais pas sortir avec quelqu'un en particulier mais profiter de ta jeunesse avant d'avoir à te mettre la corde autour du cou. Il viendra un moment où lui voudra s'installer et avoir une vie de famille.
-T'es mignon, mais il a 19 ans, je crois pas qu'il soit dans l'optique avoir un mini-Marc et tout.. Et comme tu es pas vraiment au courant de la situation, tu ne peux pas savoir si on fait ça pour s'amuser ou..
-Tu couches avec lui uniquement pour te faire plaisir ?

-Non ! Sinon j'aurais demandé à.. enfin bref,ajoutai-je avant de lâcher le nom de Chuck. Je l'aime. Je peux y aller ?
Je vis Brian me suivre du regard. Je savais qu'ils allaient parler de moi, aussi je me cachais pour écouter un peu. J'étais dans l'escalier et je les entendais très bien.
-Tu as été dure avec elle Eric.
-Il faut bien que quelqu'un le soit. Vu que John n'est pas au courant. Qu'est-ce que tu penses toi ? 
-Moi ? Heu.. pas grand chose, répondit Brian.
-On ira pas lui répéter.
-Je ne l'aime pas plus que ça. Mais je ne le connais pas.
-Et pourquoi tu ne l'aimes pas ?
-Je ne sais pas. Il ne m'inspire pas confiance. Je trouve Paul beaucoup plus honnête, après, je ne le connais pas. C'est peut-être juste une impression. Je veux dire..
Connard. Il aurait pas pu dire tout simplement, c'est un gars bien. Une fois montée, j'attendis Brian dans sa chambre. Brian me trouva assise sur son lit. 
-Toi tu m'as entendu. J'ai juste dit la vérité. Il ne m'inspirait pas confiance. 
-Tu as dit inspire pas confiance au présent ! Pas au passé.
-Et ensuite je me suis repris et j'ai dit que j'avais peut-être été trop dur dans mon jugement et que sous ses airs de playboy c'était un gars bien élevé. Voilà ce que j'ai dit. Sors de ma chambre maintenant. Sauf si tu veux me mater pendant que je prends une douche. Je veux dire c'est un spectacle que toute personne devrait voir dans sa vie.
-Brian.. tu es navrant. J'ai vu des torses autrement plus musclés que le tien.
Je pensais bien évidemment Chuck et Clive aussi. Parce que ce dernier avait un torse de folie. 
-Et dans la réalité bien sûr, ajoutai-je. Bon je te lèche.. je te laisse.
Je rougis et je partis rapidement de sa chambre. J'étais stupide. J'avais hâte de ne plus être à la portée de son rire tonitruant. Je me rendis rapidement chez les McDust. En chemin, j'appelai mon père.
-Salut Papa ! Bon, tu n'es pas dispo, je suis sûre que tu es entrain de sauver une vie donc je ne t'en veux pas trop de ne pas me répondre. Je voulais juste te dire que je t'aimais et que.. faudrait qu'on ait une discussion quand on aura une minute tous les deux en face à face. En fait.. tu as des nouvelles de Tom ? Je n'ai pas osé demander à Brian ou appeler Mme Miller, même si elle a insisté pour que je prenne son numéro de téléphone personnel. Bon, je te souhaite une bonne fin de soirée ! Bisouuuuu.
Je sonnais chez Marc quand sa mère ouvrit la porte. 
-Bonjour Line !! Est-ce que les garçons sont là ? 
-Juste Marc. Paul est parti, je ne sais où avec son père. Il parait que Sophie arrive tout à l'heure et que nous allons tous dans le chalet McAllister.. c'est ce que j'ai cru comprendre. Tu sais ce qu'il en est ? 
-Si j'ai bien compris mon oncle James, il va venir avec moi pour chercher Sophie et son père. Ensuite, il dépose Sophie chez mon Grand-père, il vous prend au passage et vous finissez la soirée au Chalet. Il faudrait le rappeler. Je pense que c'est mieux.
-J'allais le faire. Marc !! 
Ce dernier apparut, il était en caleçon. 
-Tu pourrais mettre un pantalon tout de même nous avons de la visite.
-Tu m'avais pas prévenu que nous avions de la visite, mère. Sarah, excuse-moi.
-J'ai été élevée par mon père ces dernières années et je vis avec Brian alors, ça ne me fait rien Line. J'adore votre nouvelle coiffure en fait ! Ça vous va super bien.
-Tu trouves ? rougit la mère de Marc. C'est ta belle-mère qui m'a donnée l'idée.

-C'est super beau en tout cas. 
-Tu ne devais pas y aller maman.. genre faire des courses ? 
-Si si. Je serais là dans une heure mon ange. 
Sa mère était à peine partie que Marc me poussa contre la porte d'entrée et qu'il m'embrassa avec force. Ses mains expertes déboutonnèrent mon manteau.

-En fait si j'ai bien compris ta copine débarque ce soir.. on aura plus de moments juste tous les deux, sauf si on arrive à la laisser avec Paul et Brian. 
-C'est l'idée. 
-Ça veut dire.. qu'on va devoir savourer celui-la. L'un des derniers moments tous les deux. 
Il me déshabilla et m'entraina sur le canapé du salon.
-Ici ? 
-Pourquoi pas ? J'ai mis la clef dans la porte, personne ne pourra entrer de toute façon.
-Ils pourraient nous voir. 
-Y'a des rideaux. Tu ne devrais pas t'inquiéter autant. Laisse-moi m'occuper des détails techniques. 
Il glissa sa main sous mon pull fin et me le retira. Il était tellement beau. Et il était à moi. Son téléphone sonna alors que j'étais entrain de réellement apprécier ce qu'il était entrain de me faire. Chuck avait eu raison encore une fois, avec le temps, c'était beaucoup plus agréable. Il s'arrêta et je protestai. 
-Attends, il faut que je réponde, c'est ma mère.
Il était sérieux ? Je ne pouvais pas bouger, il était complètement sur moi. 
-Oui Maman.
Il continua à m'embrasser dans le cou et il passa sa langue sur mon téton.
-Oui. Hum..
Il se remit doucement en mouvement alors que son téléphone était coincé entre son oreille et son épaule. J'hallucinai.. il pouvait faire une chose aussi intime en téléphonant ? 
-Vas-y.
Il leva les yeux au ciel et son regard semblait plus sombre quand il porta de nouveau son regard sur moi. Je ne pouvais pas me dérober à son regard alors qu'il accélérait le rythme. Il rattrapa son téléphone alors que ce dernier venait de glisser.
-Non, je n'ai pas de crayon à proximité, non.
Il commença à rire et il glissa son bras autour de mes hanches pour me redresser légèrement et je me retrouvais avec la tête plus basse que mes épaules. Je gémis et il plissa des yeux. Il me fit son sourire 100% Marc McDust et je rougis. Mon cœur battait la chamade et il sut à ce moment là que j'étais à lui. 
-Maman. Écoute, je suis avec Sarah, c'est pas poli de rester au.. oui. Salut.
Il balança son téléphone et manifestement il voulait se faire pardonner. J'allais devoir prendre une douche. J'étais toute nue sur le canapé et Marc venait de se redresser. Il me regarda et je me sentis rougir de la tête aux pieds.

-C'est amusant que tu sois aussi gênée vu ce qu'on vient de faire. 
Il prit une clope et l'alluma. 
-Est-ce que je peux essayer ? 
Il me tendit sa cigarette et j'inspirai une bouffée. Je toussai. C'était.. âcre. Marc rit et il m'embrassa avant de reprendre sa cigarette. 
-Tu es tellement jolie. Tu sens tellement bon et tu as un goût tellement délicieux.
-Il faudrait qu'on se rhabille.
-Mais non. On a encore du temps avant que ma mère arrive.
-Et les autres membres de ta famille ? J'ai pas envie que Paul me voit toute nue. En plus tu as ouvert la fenêtre pour enlever l'odeur de la cigarette et on va avoir froid.
-Paul t'a déjà vu toute nue quand vous aviez 5 ans. Dans la piscine. Mais okay. Viens dans mes bras Miss McAllister. 
Il m'attrapa, me souleva et m'emmena dans sa chambre. Il me lança sur son lit et il revint avec nos vêtements. Il finit sa cigarette et écrasa le mégot dans le cendrier près de son lit. 
-Tu sais que tu m'excites à mort quand je te vois comme ça ? 
Je m'étais agenouillée et j'étais assise sur mes pieds. Mes cheveux retombaient sur mes épaules. 
-Tu as un corps magnifique.
-Je commence à avoir froid en fait. Tu peux me donner mon pull ?
-Tu devrais prendre une douche surtout. 
Je me rendis dans sa salle de bain. C'était bizarre. Je m'attachais les cheveux quand j'entendis la sonnette. Je pris une douche rapide. Je m'enroulai dans une serviette blanche et je retournai dans la chambre de Marc. Il n'était pas là. Je laissai tomber la serviette le temps de m'habiller. Je ne m'attendais pas à ce que Paul soit là dans le couloir et je ne m'attendais pas à ce qu'il devienne rouge en me voyant. Je tirai rapidement sur la couette pour me cacher et il partit tout aussi vite. Marc arriva quelques minutes plus tard.

-Je suis désolé. Je vais taper mon frère, je reviens.
J'enfilai mon pull, ma culotte et mon jean et mes chaussures. Je cherchai mes chaussettes et mon soutien-gorge. Je les fourrai dans mon sac.
-Il faut que j'y aille. 
-Sarah...
-Tout de suite. Salut, on se voit tout à l'heure...demain je veux dire. On se voit demain. 
Je courus en dehors de la maison, croisai Line.
-Je suis super en retard chez James ! 
C'était un mensonge, mais je me voyais mal lui dire qu'après avoir couché avec son aîné, son cadet m'avait vu toute nue. Je me rendis non pas chez James mais chez mon Grand-Père et je vis Brian sur le balcon. Il me regarda et me fit un signe pour me dire de le rejoindre. Il était assis sur le canapé du salon de balcon.
-Tu viens de traumatiser Paul. 
-Ah ? 
-D'après lui, tu es bien roulée. Clairement, il a été traumatisée vu que tu..
-Est roulée comme une crêpe bretonne. Oui je sais, tu me l'as déjà dit, banane. Mais je ne te crois pas du tout.
-Tu parles de tes seins ? Parce que les crêpes sont plates ? Tu connais les grumeaux dans la pâte ? 
Je le poussais et il se mit à rire.
-Je te vanne. Et puis.. n'oublie pas qu'un jour je serai ton maître pendant une semaine. Tu n'auras pas le droit de me frapper. Et je pourrais faire ce que je veux de toi. En plus de la faveur que tu m'as demandé concernant Alexandra..
-Pourquoi est-ce que tu tiens absolument à me contrôler comme ça.. D'ailleurs, pour la semaine d'esclavage. Tu as interdiction de me forcer à faire un truc sexuel ou criminel. 
-Ça va de soi. Mais si je te demande de me faire un strip tease...
-Je pensais que j'étais une pâte à crêpe avec des grumeaux ? Tu aurais quel intérêt à regarder banane ? 
Je me levais mais il me retint par le bras.
-C'était une blague Sarah. Tu prends tout au premier degré. Tu n'es pas une crêpe. Tu veux savoir pourquoi ? J'adore les crêpes, je pourrais en manger tous les jours. Et toi, j'ai pas envie de te lécher, de te humer et de te mordre. 
-Merci. C'est gentil de ne pas vouloir faire un remake glauque de Twilight. 
-Je t'en prie. Je pensais plutôt à Damon Salvatore dans The Vampire Diairies, mais bon.. on a pas les mêmes valeurs. 
-Manifestement pas. Tu fais quoi ce soir ? Tu vas chez les McDust ? 
-Heu.. j'avais l'intention de rester lire pourquoi ? 
-Pour rien. Je voulais juste savoir, vu que Sophie sera là..
-J'ai pas deux ans, je suis capable de m'occuper tout seul sans avoir quelqu'un avec moi. 
Étrangement, cela me vexa.
-Je suis capable de m'occuper toute seule.
-Non. Regarde au Texas, dès que je faisais un truc, tu me collais. Et là.. pareil. Tu veux tout savoir de mon emploi du temps.
-Je.. dans le Texas, je ne connaissais personne d'autre que toi, mais maintenant, c'est différent. Je veux dire, la prochaine fois que j'irai, j'aurais qu'à appeler Jay, il sera ravi de me distraire, j'en suis certaine.

Brian se redressa brusquement.
-Ne me pique pas mes amis. 
-Tu te fous de moi ? C'est toi qui débarque dans ma ville, dans mon lycée et c'est moi qui te pique tes amis ? 
-Jay est à moi. Tu n'as pas le droit d'avoir de relations avec lui autrement. 
-Tu as bien des relations avec Sophie en dehors de moi, rien que pour des maths, certes, mais..
-Tu as lu mes messages ? 
Fichtre. Je venais de me vendre de manière lamentable. Il avait parlé d'une voix blanche. 
-T'es une belle garce, siffla-t-il. Je comprends mieux pourquoi tu étais dans la chambre de la dépendance au Texas. T'es.. je n'ai pas de mot pour te qualifier. 
-Je n'ai pas fait exprès
-Pour ta gouverne, c'est Sophie qui est venue me parler, pas l'inverse. Ne me parle plus.
J'essayai de le toucher, il me bouscula et rentra dans sa chambre avant de déverrouiller sa porte fenêtre.
-Brian, je suis désolée. Je ne voulais pas.. Excuse-moi. 
Il referma ses volets et je passais par ma chambre. J'ouvris sa porte et je le vis entrain de ruminer.
-Dégage. 
-Brian.
-DÉGAGE. 
Il me prit par les bras et me mit dehors. Dans la maison de mon grand-père.
-MAIS QU'EST-CE QUE TU PEUX ÊTRE BORNÉ, C'EST PAS POSSIBLE !
Il rouvrit la porte, il était furieux.
-Apprends à respecter le simple principe de la propriété privée et on en reparlera. Maintenant, arrête de crier avec ta voix de crécelle. Tu es horripilante. 
-Et toi tu es un crétin ! Tu n'as qu'à pas laisser tes affaires à trainer ! Tu tends le bâton pour te faire rosser, est-ce de ma faute ? 
-Tu as fouillé dans mon iPad Sarah. 
-Je t'ai dit que j'étais désolée !! Tu pourrais pas passer à autre chose sérieusement ? 
-Tu veux que je passe à autre chose ? LÂCHE MOI LA GRAPPE ! 
Il claqua la porte et j'entendis des pas dans l'escalier, je vis Candice. Je levai les yeux au ciel et je rentrai dans ma chambre. J'entendis la femme de mon père frapper à la porte de Brian. 
-Tout va bien ? demandait Candice à Brian.
-Oui madame. Tout va bien. 
-Je me demandais si tu accepterais de venir m'aider à préparer le dîner de ce soir. Mon mari est sorti avec Giulia. Sarah est nulle en cuisine alors..
-Avec plaisir. 
J'entendis la porte de Brian et j'ouvris un peu plus la mienne. Il était de dos et il fit signe à Candice qu'il passait le premier dans les escaliers.
-Gentleman jusqu'au bout à ce que je vois. 
-Toujours.

Gentleman peut-être. Mais connard, sûrement. Ce n'était pas de ma faute si j'étais curieuse. C'était un trait de caractère. Et puis.. pourquoi n'arrivait-il pas à pardonner une simple erreur ? Je n'avais pas.. bon si, okay, j'avais fait exprès de lire, mais.. il parlait de moi. N'était-ce pas normal de savoir ce que les autres pensaient réellement de nous ? Il m'énervait cet idiot. Et en plus, il devait sûrement monter Candice contre moi avec son air innocent et ses grands yeux bleus. Ça n'allait pas se passer comme ça. Je me rendis dans la cuisine et je stoppai net.
-Non. Je n'ai pas eu de nouvelles de lui.. enfin.. il m'a envoyé une lettre mais je l'ai brûlé. 
-Vraiment ? Et tu ne regrettes pas ? 
-Non. Je n'avais pas eu de nouvelles de lui depuis tellement d'années que.. ça ne me fait rien. Un jour, je me suis endormi, j'avais un père, le lendemain quand je me suis réveillé, mon père était parti mais j'avais un petit frère. Il s'est barré le jour de la naissance de Tom.. Ça fait 9 ans que j'essaye de protéger mon petit frère. J'ai essayé du mieux que je pouvais d'éloigner l'ombre de l'homme qui n'avait pas voulu de lui. Alors non je n'ai pas de regrets. Et je suis très content que mon frère n'ait pas eu vent de cette histoire. 
-Je me demande si c'est bien à toi de prendre autant soin de ton petit frère.
-J'ai grandi d'un coup le jour où mon frère est né. Alors, je veille à ce qu'il reste un enfant le plus longtemps possible pour compenser... Et puis.. c'était dur pour ma mère. Passer d'en couple avec un enfant à célibataire avec enfant et nourrisson . Elle est fière comme tous les Millers. Mais c'était dur. Je ne compte plus le nombre de fois où elle pleurait quand elle pensait que je dormais. Ça me faisait plaisir de m'occuper de Tom et de jouer avec lui.

-Tu es un gars bien et j'imagine que ton petit frère doit être un gentil garçon lui aussi.

-Mon petit frère c'est.. un vrai diable. Il est insupportable. Il crie, il est capable de bouder, de pleurer, de nous manipuler aussi. Mais.. vous devriez le voir quand il rit. C'est son être tout entier qui s'agite. C'est un autre Tom. Rien que pour ça, c'est un bonheur de l'avoir. Il m'inspire en fait.

-Ah ouais ? 
Brian se tourna vers moi et je lus une parfaite sincérité dans son regard. 
-Quand je vais dire ça à Tom, il ne va jamais s'en remettre. J'espère que toi tu ne l'inspires pas trop. Ce serait dommage s'il devenait un horrible connard misogyne.
-Sarah ! 
-Je ne suis pas misogyne, répondit-il calmement en continuant à couper des lanières de poivrons avec un grand couteau. Un connard sans scrupule. Sûrement. Mais certainement pas misogyne. J'aime les femmes. Toute sorte de femmes. Je l'ai toujours su d'ailleurs. 
J'étais un peu hypnotisée par le couteau et j'imaginais Brian entrain de me le planter dans la poitrine. Je sursautai et criai quand Elijah m'attrapa par les hanches. Je l'avais pas vu venir.
-Tu m'as fait peur Eli ! 
-J'ai cru voir ça. Quelqu'un pourrait m'expliquer le plan pour ce soir, parce que j'ai rien compris. Je croyais qu'on allait juste picoler avec Nicholas Harper, mais en fait.. je ne crois pas que ce soit ça.
-Les Harper et les McDust viennent dîner ce soir et ensuite vous irez chez les McAllister pour picoler.
-Tu ne viens pas avec nous ?
-Non, je ne crois pas. Je veux dire.. je sais qu'Eric me déteste, je ne veux pas m'imposer.
-Je ne te déteste pas, fit la voix grave de mon oncle Eric derrière moi.
Candice rougit violemment. 
-J'en ai voulu à mon père de sortir avec une femme de mon âge alors que je n'avais plus personne dans ma vie. Surtout toi parce que t'es tout à fait mon genre. Mais je te déteste pas Candice. Je l'ai compris le jour où..
-Le jour où tu m'as dit que j'étais une arriviste qui couchait avec ton père pour son argent ? 
Mon oncle rosit et baissa les yeux. Il lui avait dit ça ?
-Le jour où tu l'as plaqué et que vous étiez tellement malheureux l'un sans l'autre que je lui ai dit de t'offrir une bague. Je te déteste pas Candice. Si j'ai été distant, c'est parce que je m'en voulais d'avoir failli faire capoter votre couple. Il m'a juste fallu du temps pour comprendre que mon père était un homme avant d'être celui qui m'a donné la vie. Point. En plus tu connais aussi bien Nicholas Harper que nous. T'es sorti avec son frère aîné. Viens avec nous. Laissons Papa avec la grand-mère de Sarah et les gosses.

-Tu parles de Brian et moi ?
-Non, je parle de Giulia, Abigail et Rebecca. Tu es capable de t'occuper toute seule.
-Brian pense que je ne suis pas capable de m'occuper toute seule.
-Je n'ai pas vraiment dit ça, j'ai dit que j'étais capable de m'occuper tout seul, mais que toi tu as constamment besoin de compagnie parce que tu t'ennuies.
-Je suis sûre que tu t'ennuies quand tu es tout seul.
-J'aime être tout seul, parce que la plupart du temps, je trouve que les gens sont cons. J'aime traîner avec des gens plus intelligents que moi. 
-Bah pourquoi tu sors avec Alexandra, alors ? 
Il se figea et me jeta un regard noir. 
-Rien à voir. J'ai pas l'intention de faire ma vie avec. Les amours de lycée, ça ne dure pas. 
-Tu as l'intention de la planter avant d'aller à la fac ?
-J'ai l'intention de faire ce que je veux. Et si j'ai envie de partir en Europe, j'ai pas l'intention d'avoir un bagage émotionnel avec moi. 
-C'est un putain de scoop ça. Monsieur.. ma vie privée ne te regarde pas. 
-Elle ne te regarde pas. Et ne va pas croire que c'est une invitation pour que tu fouilles encore dans mes messages. 
-J'AI PAS FAIT EXPRÈS, TU VAS RENTRER ÇA DANS TON CRÂNE ESPÈCE DE DÉBILE. 
-Sarah ! Si tu penses que je ne suis pas capable de te punir, tu fais erreur, alors tu présentes immédiatement tes excuses à Brian ou sinon tu seras consignée dans ta chambre. 
Je fixai Candice d'un air glacial.
-Je peux savoir pour qui tu te prends exactement pour me dire ce que je dois faire ou non ?
Candice blêmit et je regrettai immédiatement ce que je venais de dire. Mon oncle Elijah me tira par le bras et me força à le regarder. 
-Tu montes immédiatement dans ta chambre. Et à moins que tu nous prouves que tu peux être une personne agréable plus de 5 minutes sans insulter qui que ce soit, tu n'iras pas chercher ta copine à l'aéroport. Hors de ma vue.

Elijah ne plaisantait pas. Il me faisait penser à ma mère quand elle était en colère contre moi. Je me dégageai et je sortis la tête haute. J'avais été beaucoup trop loin avec Candice. Elle avait toujours été adorable avec moi. Tout le monde prenait toujours la défense de Brian. Comme s'ils entendaient pas sa haine sous jacente à mon égard. Il faisait tout pour monter les gens contre moi. De toute façon, je n'étais plus une gosse ! Pourquoi j'obéissais comme ça ? J'ouvris mon balcon. Est-ce que c'était faisable ? Il était haut, mais y'avait de la neige. Je l'enjambai et je sautai. C'était pas aussi cool que ça. J'atterris dans un bosquet. C'était un peu douloureux. J'avais juste pris ma veste en laine et mon écharpe. Même pas mon téléphone portable. Il commençait à faire nuit. Je déambulais dans la rue. Moi aussi j'avais besoin d'être toute seule de temps à autre. Je ne m'attendais pas à ce que mon oncle James arrive en voiture.

-Tu comptes aller loin comme ça ? me demanda-t-il tout en continuant à conduire.
-Pardon ? 
Il s'arrêta et sortit de sa voiture.
-Tout le monde est inquiet. Ça fait une heure que tout le monde te cherche. Je crois bien que ton grand-père était sur le point de signaler ta disparition. Elijah est mort d'inquiétude. Tu ne réfléchis donc pas ? Tes actes ont des conséquences ! me rabroua mon oncle.
-J'avais envie de marcher. Je ne savais pas que ça faisait aussi longtemps que j'étais partie. Je voulais pas être impolie envers Candice. Je l'adore en plus. J'ai été méchante avec elle.
-Absolument. Mais au moins tu as la décence de le reconnaître. Et tu n'es pas gentille non plus avec Brian.
-J'ai l'impression que tout le monde m'en veut. Vous vous mettez jamais de mon côté et toujours de celui de Brian.
-Peut-être parce que Brian ne t'insulte pas lui.
-Il passe son temps à me dire que je suis une pute, une conne ou une pouffiasse. Mais ça comme par hasard, personne ne l'entend. 
-S'il te dit des choses pareilles, ce n'est pas une raison pour faire comme lui. Et au moins, lui ne le fait pas dans la cuisine. Alors, tu vas monter dans cette voiture et tu vas présenter des excuses à tout le monde et surtout à Candice. 
-Et si je refuse ? 
-J'appelle ton père et je ferai en sorte que tu sois punie jusqu'à ta majorité.
-Je retire tout ce que j'ai pu dire sur toi James. T'es vraiment pas cool.
-Je n'ai pas vocation à être cool quand John n'est pas là, mais à veiller à ce que tu ne fasses pas honte à la famille McAllister et à ton éducation. 
-Qu'est-ce que tu connais de mon éducation ? Tu as déménagé à l'autre bout du pays quand j'avais 6 ans. Avant le mariage de Papa, je t'avais pas vu depuis des lustres !

James me regardait avec une sévérité que je ne lui connaissais pas. Il me faisait tellement penser à mon père que c'était troublant. Ils se ressemblaient vraiment beaucoup. Il me parla avec fermeté.

-Je sais que John t'a élevé avec la même éducation que j'ai moi-même inculqué à mes enfants. Je sais que tu es une jeune femme vraiment bien et je me doute que c'était pas facile d'avoir une nouvelle famille qui s'installe dans la tienne. Mais ça fait quelques mois maintenant, il serait temps que tu t'en remettes. On ne te demande pas d'aimer Brian, mais d'être polie. C'est tout. Je ne croyais pas John quand il m'avait dit que tu avais changé, mais je commence à le croire. Clairement, ton comportement ne me plaît absolument pas. Et tu sais quoi ? J'ai extrêmement bien connu ta mère et elle aurait eu honte. Elle ne t'a pas élevé pour que tu deviennes cette pétasse qui prend tout le monde de haut. Alors, tu montes dans cette putain de voiture et tu vas redevenir ma nièce. Compris ?
-Oui oncle James, soufflai-je impressionnée par son ton.
-Je veux que tu me donnes ta parole que tu arrêteras de te comporter n'importe comment.
-Tu l'as. 
Son visage changea du tout au tout, il me prit dans ses bras et me sourit. 
-On va passer chercher le dessert. Je sais que Line doit en ramener un, que Valentina en a fait un mais tu sais que j'aime avoir plusieurs desserts. 
-Moi aussi. J'aime les cafés gourmands. D'ailleurs quand on va au restaurant.. quand on allait au restaurant avec Papa, on prenait 4 desserts et on goûtait de tout. 
Nous marchâmes silencieusement jusqu'à la supérette la plus proche et mon oncle acheta des bacs de glaces. Nous croisâmes Brian, il avait des fleurs à la main, Candice lui avait demandé d'aller en chercher. 
-Monte mon garçon, fit mon oncle en s'arrêtant.
Brian monta à l'arrière. Mon oncle me jeta un regard insistant. Je me détachai et je passais à l'arrière de la voiture, faisant faire une crise cardiaque à mon oncle qui freina et je me retrouvais sur les genoux de Brian, la tête sur la banquette et les pieds en l'air.
-Non mais tu as pété une durite Rahrah ? Ne me refais pas un coup pareil sans prévenir.
-Oui oui. Je suis désolée.
Brian me tenait. Il m'avait retenue. 
-De.. ? Moi ça me dérange pas d'avoir une fille dans cette position sur mes genoux si elle est SM. 
Comme pour ponctuer son propos, il me donna une tape sur les fesses. James éclata de rire, surtout en voyant ma tête.
-J'allais m'excuser de t'avoir traité de débile, mais en fait, je viens de changer d'avis. Tu peux m'aider à me remettre dans une bonne position ? 
-J'accepte tes excuses. J'imagine qu'on va directement à l'aéroport ? 
-Oui oui..
-Et la glace ? 
-On a acheté des sacs réfrigérants Sarah. On s'en fout de la glace. 
-En fait, tu allais à l'aéroport, tu ne venais pas du tout me chercher.
-Tu penses que je serai passé par le centre d'Aspen pour aller à l'aéroport si je ne voulais pas te trouver ? Réfléchis petite. 
-Je ne suis pas petite.
-Tu es plus petite que moi, tu es plus petite que Brian, tu es plus petite que Sophie et tu es plus petite que Nicholas. Donc jusqu'à ce qu'on retourne à la maison, tu es la petite. 
-J'aime votre façon de penser James, rétorqua Brian. Est-ce que vous pourriez monter un peu la clim ? Sarah est glacée.
-C'est pas vrai.
-Si regarde. 
Il prit ma main et je constatai que la sienne était chaude. Il portait sa chevalière.
-Pourquoi tous les mecs que je connais portent des chevalières ? 
-J'en portais toujours une avant de me marier, ensuite, je me suis dit que mon alliance suffisait. John aussi. C'est..beau tout simplement. 
-Je n'ai pas l'intention de me mettre un piercing, je porte rarement de bracelet si ce n'est ma gourmette et j'ai juste une chaîne en or. 
-Ce n'était pas reproche. J'aime bien. Ça donne un côté viril. Mais je veux dire, je pensais pas que c'était courant. Ce doit être éducationnel, c'est tout. 
Je coupais le contact avec Brian. Au moment d'arriver à l'aéroport, j'étais toute excitée.

-Tu es sûre que tu es pas amoureuse de Sophie ? 
Je tapai Brian pour la forme.

-Non parce que tu es plus excitée de revoir Sophie, que de revoir ton mec alors..
Je le retapai et il se mit à rire. Moi aussi comme une idiote. James n'intervint pas mais il souriait. 
-C'est Sophie ! ça fait deux semaines que je l'ai pas vu.
-Ça faisait plus de deux semaines que tu n'avais pas vu ton mec.
-C'est pas pareil. Je ne peux pas me passer de Sophie, d'accord ? J'étais super malheureuse quand on s'est fait la tête.
-Si tu devais choisir entre Sophie et Marc..
-Je prends Sophie, répondis-je sans attendre la fin de sa question. Toi tu prendrais ta copine si tu devais choisir entre Alexandra et Tom ?
-C'est mon frère. 
-Sophie c'est ma sœur, tu vas devoir t'y faire.
-Je m'en fous, c'est pas ma sœur à moi alors si l'envie m'en prenait de coucher avec elle, je pourrais. 
-Il faudrait déjà qu'elle soit d'accord.
-Étonnamment je pense qu'elle ne serait pas contre. 
-On est arrivé, fit James en se garant et en mettant fin à la conversation. 
Je vis Sophie avant qu'elle me voie. Elle avait coupé ses cheveux, semblait crevée mais quand elle me vit son visage s'éclaira. Elle laissa tomber tous ses sacs et elle courut vers moi et moi je courais vers elle. Brian avait raison. On aurait pu paraitre pour un couple gay. Mais je m'en foutais royalement. Sophie se détacha de moi à un moment donné et je remarquai que son père était juste à côté de nous. Je le pris aussi dans mes bras en lui souhaitant une bonne année. Il avait de la barbe. Il piquait un peu. C'était sympa de les revoir.
-Oh la vache. McAllister, c'est quoi cette couleur de cheveux ???
Brian s'avança de Sophie et lui fit un grand sourire en lui souhaitant une bonne année et la bienvenue. Ma meilleure amie le serra contre elle et elle accepta qu'il porte son sac. Sophie glissa son bras sous le mien et aussi sous celui de Brian une fois dans la voiture. Elle était assise au milieu de la voiture.
-Vous avez un tas de trucs à me raconter j'en suis sûre.. dont cette histoire de fellations, j'ai pas tout compris. Tu voulais qu'elle t'en fasse une ou lui apprendre avec une banane ?

Je ne savais pas ce qui était le pire. Le fait qu'elle avoue à Brian que je lui en avais parlé ou le fait qu'elle le fasse alors que son père était assis à la place du mort. Mon oncle et son père se retournèrent d'un coup et je devins rouge. Brian aussi. Je ne l'avais jamais vu comme ça.
-Tu me dois 10$ Papa. Je t'avais dit que je pouvais faire rougir n'importe quel garçon après 10s de conversation.
Nicholas éclata de rire et sortit son portefeuille avant de tendre un billet de 20 à sa fille.
-Tu as fait rougir James en prime. 
Sophie embrassa son père et empocha l'argent. 
-Ça me fait plaisir de vous voir tous les deux. Je sens qu'on va bien s'amuser pendant ces deux jours.

Elle posa ses lèvres sur ma joue puis sur celle de Brian. Oui, on allait bien s'amuser, je n'en doutais pas une seule seconde.


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