L'autographe de la honte

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-Vous êtes vraiment gentil de m'accueillir comme ça au pied levé. Tenez Candice, je vous ai ramené ça de France pour vous remercier.

-Il ne fallait pas ma chérie.
Mon grand-père était entrain de parler avec Nicolas. Manifestement, pour le repas du soir, il ne manquait que les McDust et la famille de James. Brian s'était proposé de porter les bagages de Sophie à l'étage, dans ma chambre. Sophie lui avait demandé si elle devait lui donner un pourboire et lui avait ri. 
-Un baiser me suffira. 
-Un vrai baiser ou un baiser sur la joue ? 
-Choisis, c'est toi qui donne le pourboire.
Sophie avait rosi et lui avait déposé un bisou sur la joue. Je levai les yeux au ciel et je suivis Candice dans la cuisine. 
-Candice..
-Ne dis rien. Je sais.
-Je suis désolée. Vraiment désolée. Je t'ai parlé d'une manière inadmissible et je voulais te dire que je ferai tout pour regagner ta confiance et me faire pardonner. 
-Je sais. J'ai compris. J'accepte tes excuses. Tu devrais aller voir Elijah. Il est dans sa chambre. Frappe avant d'entrer.
J'obéis. Mon oncle n'était pas dans sa chambre. Je l'appelai et il me répondit depuis la salle juste à côté. C'était un bureau. Il était entrain d'écrire une lettre à la main.
-Que puis-je pour toi ? 
-Tu pourrais accepter mes excuses ? Celle que je vais te présenter maintenant en te disant que je suis une conne et que je ne voulais pas te faire de la peine ou te manquer de respect et que je sais que tu as été inquiet et que je suis désolée. 
-Bien. Tu refermeras la porte en sortant.
C'était tout ? Pas de crise de larmes ? Pas de câlin ? Il m'avait parlée froidement. Très froidement.
-Tu as autre chose à me dire.
-Tu es toujours fâché ? 
-Oui. 
Okay. J'allais fermer la porte quand la voix de mon oncle me parvint. 
-Quand tu te comportes comme une conne Sarah, non seulement tu te couvres de ridicule mais tu nous couvre tous de ridicule. 
-Je..
-Tu ne sembles pas comprendre à quel point dans une famille, on est tous connecté les uns aux autres. Et tu ne sembles pas comprendre que Candice est un membre à part entière de cette famille. Quand tu sous-entends qu'elle n'a aucun droit sur toi, tu as tort. C'est ta grand-mère par alliance désormais. Si elle avait raconté à mon père la façon dont tu lui as parlé, il t'aurait mis à la porte de la maison. Tu sais pourquoi ? Dans la famille Evans, le respect passe avant tout et je suis horrifié de voir que cette notion te passe au dessus de la tête quand tu es en colère. Tu ne devrais jamais être irrespectueuse.
-Je..
-Je n'ai pas terminé Sarah. Je t'aime à la folie, comme si tu étais ma propre fille. Je t'ai toujours considéré comme telle parce qu'Elena était ma jumelle et ma... moitié. J'ai essayé d'être l'oncle cool qui te permettait de sécher les cours pour aller au SPA, avec qui tu faisais du shopping mais je me demande si je ne suis pas entrain de faire de toi une fille dont ta mère aurait profondément honte et qu'elle détesterait à force. J'ai honte de ce que j'ai vu dans la cuisine. Je sais que ton père n'aurait jamais accepté ça. et je me demande bien pourquoi tu penses que tu peux te permettre d'être comme ça, devant nous, mais sache que ça va changer. Je ne laisserai pas Éric gérer le problème seul dorénavant. Sache que si je te surprends de nouveau à manquer de respect à tes aînés, tu seras punie. Je ne laisserai plus rien passer. Rien du tout. Et si tu t'avises de me refaire un coup pareil, à savoir, fuguer alors que je t'ai consignée, j'appellerai immédiatement ton père et je n'aurais plus de contact avec toi jusqu'à ce que tu comprennes que chaque acte a des conséquences et qu'on ne peut pas impunément se moquer des autres.. Dans une famille, on marche à la confiance. Souviens-t-en. Maintenant laisse-moi terminer ma lettre.
Je pleurais. J'avais honte de pleurer devant lui. Je ne voulais pas et pourtant... je ne pouvais pas m'en empêcher. C'était atroce. Je trouvais ça pire dans la bouche d'Elijah, mon oncle qui me pardonnait tout que dans celle de James. Je sortis et je tombai sur mon grand-père.
-Qu'est-ce qu'il y a Crapounette ? 
-Rien du tout. 
-Tu es en larmes. Elijah. Viens ici deux minutes. Tu peux m'expliquer ?
Mon oncle apparut à la porte, visiblement agacé d'être ainsi invectivé par son père.
-J'ai simplement rappelé à Sarah quelques notions éducatives, telle que le respect Papa. Elle va bien, pas de souci, je ne l'ai pas maltraitée.
-Suis-moi Sarah. 
Mon grand-père m'emmena dans le salon du haut. 
-Qu'est-ce que t'as fait Elijah ? Dis-le moi.
-Il .. a rien fait. Il a eu raison même. C'est juste que j'ai honte parce que je suis devenue une personne que ma mère détesterait. 
-Bien sûr que non. El' était comme toi à ton âge. Je ne vois pas du tout pourquoi tu penses ça.

-J'ai super mal parlé à Candice tout à l'heure quand tu n'étais pas là.
-Oh. Et Candice t'a pardonnée ?
J'hochai la tête.
-Alors je n'ai pas besoin de savoir Crapounette. Si tu as eu le pardon de la personne que tu as offensée, c'est l'essentiel.
-Elijah est toujours fâché contre moi.
-Laisse couler. Il te dira quand il ne sera plus fâché. N'insiste pas. Il est têtu mais il t'aime tellement qu'il te pardonnera. Il t'a sûrement déjà pardonné. Tu devrais retourner auprès de ta copine.

Mon grand-père avait raison. Quand on sonna à la porte et que les McDust arrivèrent, Elijah me saisit par les épaules et me serra contre lui. 
-Tu ressembles trop à ma sœur quand tu pleures. Je n'ai jamais pu supporter de voir Elena pleurer. Je te pardonne. Où est Sophie ? Je n'ai pas eu l'occasion de la saluer.
-Je suis là ! 
Sophie avait enfilé une petite robe rose saumon. Elle était en haut des escaliers, elle allait descendre, mais elle se retourna et Brian passa avant elle. Je le regardais avec mépris.
-Quoi ? me lança-t-il.
-Ça t'arrive souvent de passer devant les gens comme ça ?
-Seulement devant les filles, parce que je suis éduqué. 
Je devais le fixer d'un œil bizarre parce qu'Elijah se sentit obligé de m'expliquer.
-Un homme galant doit toujours être plus bas dans les escaliers qu'une femme pour la rattraper quand elle tombe. 
Je levai les yeux au ciel et je vis tout de suite Paul. Mais pas Marc. 
-Il n'a pas pu venir, il n'avait pas prévu de dîner ici. Il a des amis de fac qui sont Aspen et il devait les voir pour le début de soirée alors..
-Ce n'est pas grave.
J'étais désappointée. Il aurait pu me prévenir tout de même. Sophie avait dû sentir que ça me gênait parce qu'elle prit la main de Paul.
-Salut toi ! 
Elle l'attira à elle et posa ses lèvres sur sa joue. Paul regarda par dessus mon épaule. Il regardait Brian. Apparemment, il y avait une private joke ou alors il était surpris qu'elle lui fasse la bise.
-Alors comme ça je manquais sur la photo du début d'année ? On devrait s'en faire une alors, qu'est-ce que tu en penses ?
Elle sortit son téléphone, fit un sourire immense et se colla à Paul. Ils étaient tellement assortis que s'en était étrange. Brian et moi, nous nous regardâmes. Il pensait manifestement la même chose que moi et il s'incrusta sur la photo en faisant une grimace. Je me précipitai derrière Brian, montai sur son dos, attrapai le téléphone de Sophie.
-Cheeeeeeeese ! 
C'était une photo de dingue. On était tous un brin ridicule dessus. 
-C'est énorme ! rit Brian alors que je descendais de son dos. Je peux me l'envoyer Sophie ? Je vais la mettre en photo de couverture sur Facebook.
-Oui bien sûr. Tu l'envoies à Sarah et Paul aussi ? Mme McAllister !! Ça faisait longtemps que je ne vous avais pas vu.
Elle parlait de Valentina, mais ça me faisait bizarre de l'entendre dire Mme McAllister. Ma tante avait mis une petite robe noire qui mettait en valeur ses formes avantageuses. Même Paul tiqua en voyant sa poitrine. Il se prit un coup de coude de son père. Le repas était animé. Ça me faisait du bien de voir mes oncles s'amuser autant. Elijah parlait avec Line McDust. Ils se connaissaient énormément et je voyais à quel point il y avait de l'affection entre eux. Sophie était assise à côté de Brian et ce dernier passait son temps à la faire rire. Paul les observait et il n'était pas le seul parce que manifestement Nicholas Harper veillait au grain.
-Sinon Nick, elles sont comment les françaises ? demanda James.
-Heu..
Il jeta un coup d'œil à sa fille.
-Oui, papa, elles sont comment les françaises ? 
Sophie se mit à rire.
-Il n'a pas arrêté de se faire draguer, c'était énorme. 
-Je n'en pouvais plus, il suffisait que je parle pour qu'une femme me fasse de l'œil. C'était lassant. Surtout quand ma femme était dans les parages, c'est le genre de trucs qui la vexe. Va savoir pourquoi.
-Moi ça m'a beaucoup fait rire, en tout cas. Surtout celle qui a cru que j'étais ta copine quand même. C'était fabuleux.

-T'es sérieuse ? lâchai-je.
-J'adore quand on pense que je suis une pouffe qui se tape un vieux. Non pas que tu sois vieux Papa, mais.. enfin.. tu vois, rosit Sophie.
-J'avais compris. Mon ego vient d'en prendre un coup, mais j'ai compris. Je dois t'avouer que je n'ai pas apprécié non plus. En plus.. on se ressemble ma fille et moi quand même. C'est ridicule. Je crois que le pire c'est mon fils aîné. Il a pleuré de rire en entendant ça.
-Ah oui !! Henry était tellement hilare que sa petite amie en a eu honte. Elle n'a pas arrêté de lui dire : Arrête mon chéri, tout le monde te regarde.

Sophie avait un petit accent et vu la tête que faisait Brian, il trouvait ça sexy. D'ailleurs, il lui fit comprendre et Sophie devint rouge pivoine. Tellement rouge que Paul se sentit obliger d'intervenir pour la sortir de là.
-Je suis sûr que tu as le même accent qu'elle, arrête de l'embêter. 
-J'ai pas d'accent Paul.
-T'es pas un peu arrogant par hasard ? 
-Il est totalement arrogant, l'approuvai-je en souriant. 
-Honnêtement Paul, je peux t'assurer que je n'ai pas d'accent quand je parle français. répondit Brian d'un ton assez calme dans la langue de Molière.
-Wow. T'as pas un brin d'accent, on a l'impression d'entendre ma belle-sœur, hallucina Sophie. En fait, c'est auprès de toi qu'il faut prendre des cours de langue.
-Je t'en donne quand tu veux.

-T'es certain de ne pas être le fils de John ? demanda Elijah à Brian. À 100% ? Donner des cours de langue. C'est énorme comme approche. 
Le père de Sophie se pencha pour regarder Brian d'un air sévère qui voulait dire : si tu colles ta langue dans la bouche de ma fille, je te colle mon pied au derche. Brian rosit et eut un sourire en coin. 
-Heu.. j'avais pas de sous-entendu pervers derrière, je suis vraiment doué en langue. C'est mon truc. Demandez à Sarah. Je lui fais réviser son français. 
-C'est vrai Nicholas, il est bilingue en français et il parle espagnol super bien aussi. D'ailleurs, en parlant de bilingue, t'as des nouvelles de Tom ?
-Bah.. oui. Tous les jours.
-Tous les jours ? 
-Je l'appelle tous les soirs avant qu'il ne dorme pour qu'il me raconte sa journée. D'ailleurs, il pense que tu le boudes, parce que toi tu ne le fais pas.
-T'aurais pas pu me le dire plus tôt ? 
-Il me l'a dit tout à l'heure quand il m'a appelé. 
-Je croyais qu'il t'appelait le soir ? 
-Je l'appelle le soir, lui il m'appelle quand il veut. 
-Je ne savais pas que je devais l'appeler en fait. J'ai pas osé. J'ai pas l'habitude d'avoir des frères et sœurs. 
Brian sourit et je vis du coin de l'œil mes cousines McAllister avoir un regard complice.
-Brian ? demanda Becky en penchant sa tête sur le côté.
-Oui Rebecca.
Pardon ? Comment avait-il fait pour les reconnaître ? Même James tiqua.
-Est-ce que tu sais danser la salsa ? 
-Oui un peu. 
-Je te l'avais dit Maman. Il sait tout faire. Sarah va pouvoir l'épouser.
Je recrachai l'eau que j'avais dans la bouche.
-Ou pas, répondit Abby en fronçant du nez. Je ne suis pas sûre qu'il ait envie d'une femme qui crache de l'eau comme un lama.
Sophie essaya de ne pas rire, mais elle ne put s'en empêcher et bientôt nous étions tous entrain de rire. 
-J'aimerai bien comprendre le rapport entre Brian, la salsa et moi, les grumelles.. 
-Maman dit qu'il ne faut pas épouser quelqu'un qui sait pas danser la salsa parce que ça veut dire qu'il est pas fun, dit Abby.
-Et puis c'est pas ton frère donc tu peux l'épouser !! continua Becky.
-Et comme ça Brian sera notre vrai cousin..
-Et comme ça, il pourra jouer tout le temps avec nous.
Elles se tapèrent dans les mains. Les jumelles se mirent à se parler entre elles en espagnol.
-Ah mais j'ai pas besoin d'épouser Sarah pour aller prendre le thé avec vos poupées et vous, sourit Brian gentiment.
-Oui, c'est vrai, d'ailleurs, il va pas se marier avec Sarah, fit Giulia, parce qu'il va se marier avec moi.
Et là, elle se mit à rire avec les filles de mon oncle.
-Je crois que je suis un petit peu vieux pour toi.
Giulia réfléchit et elle se redressa sur sa chaise.
-Et bien.. quand je serai grande. Tu auras un travail et tu auras de l'argent.
-Comme tu peux le constater Brian, ma fille est vénale, comme toutes les personnes de l'autre sexe. 

Il n'en fallut pas plus pour que Valentina, Candice et Mme McDust se manifestent en le traitant de sexiste, vulgaire macho et arriéré du 5è siècle. Je savais qu'il avait fait ça pour que sa fille laisse Brian tranquille. Au moment du dessert, je me levai pour aider Candice à débarrasser avec l'aide de Sophie. Ma copine était hilare.
-C'est dingue, je trouve que vous avez une bien meilleure relation avec Brian. C'est flagrant. Tu as pas remarqué qu'à chaque fois qu'il te regarde, il sourit ? 
-Heu non parce qu'en général, tu le fais rire et comme je suis en face, il sourit toujours, c'est tout. Par contre, tu te rends compte que Paul est jaloux ?
-N'importe quoi.
-Candice ? Tu tranches ?
-Je suis d'accord avec Sarah, je suis sûre qu'il préfèrerait que tu ris avec lui plutôt qu'avec Brian. 
J'envoyai un bisou à Candice et Sophie leva les yeux au ciel. Mais je vis néanmoins que cela l'affectait un peu. Et quand elle revint, elle s'assit à ma place à côté de Paul et elle me laissa sa place à côté de Brian. Elle prétexta qu'elle avait un truc à lui montrer. Je vis Nicholas, faire un signe de connivence avec Benjamin. Manifestement, s'il se passait un truc entre ces deux-là, ça ne déplairait pas tant que ça à leurs parents. Est-ce qu'il pensait la même chose de Marc et moi ? Le dessert passé, ils s'en allèrent tous en nous laissant Paul, Brian, Sophie, les petites, mes grands-parents et moi. Nous étions montés dans le salon du haut pour laisser mes grands-parents parler ensemble. Les jumelles montèrent se coucher contrairement à ma cousine Lia qui monta sur les genoux de Brian. Elle avait dit qu'elle voulait l'épouser ? Force était de constater qu'elle l'appréciait énormément. Je me demandais même si ma cousine de 6 ans n'avait pas son premier crush dans la personne de Brian Miller.. Ce serait le pompon. 
-J'ai l'impression que tu veux me demander quelque chose..
-Est-ce que tu veux bien me lire une histoire avant que je m'endorme ? 
Il lui fit un sourire tellement gentil que cela en était presque inhumain.
-Bien sûr. Va te mettre en pyjama et va te brosser les dents. J'arrive.
Elle fila et Brian croisa mon regard goguenard.
-Quoi ?
-Tu arrêtes de faire du charme aux petites filles oui ? 
-Je ne.. t'es un peu grave McAllister. Arrête de me prêter ce genre d'intention, ça ne me fait pas vraiment rire.
-Je ne disais pas que tu étais un pédophile, je te dis juste que ma cousine est tombée sous ton charme. Elle t'adore.
Il se leva sans un mot et moi aussi. Je ne savais pas si laisser Paul et Sophie tous les deux était une très bonne idée, mais j'avais envie d'un thé et je comptais bien faire une pleine théière. En remontant, je croisais Brian qui sortait de la chambre de ma cousine. Il me fit signe de me taire.
-Tu as laissé les blonds tous seuls ? 
-Oui. Tu crois que..
-Je sais pas. 
Brian me fit signe de me taire et il poussa un peu la porte du salon du haut. Je me mis devant lui et j'observais ma copine et Paul.

-J'ai toujours voulu aller en France, ça doit être beau.
-C'est pas seulement beau.. c'est.. magique. Tu sens que Paris a une histoire quand tu te balades dans les rues, je suis sûre que tu adorerais. Je comprends les gens qui y vont en lune de miel honnêtement. 
-Je ne savais pas que tu étais aussi romantique.
-Je le suis. Mais les garçons.. parfois ça leur passe au dessus de la tête. 
-Et bien.. je connais des filles qui n'aiment pas les trucs romantiques. Alors.. c'est compliqué de savoir. 
-Chris n'est pas romantique ? je crois que ça ne m'étonne pas. Je suis certaine qu'elle est du genre à refuser que tu lui ouvres la portière, non ?

-Heu..
-Alors que moi je crois que la galanterie fait parti intégrante du romantisme car c'est une preuve de respect et politesse. Après je suis sûrement super vieux jeu.
-Oui, sûrement. Mais tu ne dois pas être la seule. Ma mère m'a toujours appris qu'il fallait faire ça. Je dois être vieux jeu, moi aussi.

Je vis Brian sourire et il finit par ouvrir la porte. 
-Bon,on fait quoi ? 
Brian eut un sourire un peu carnassier et deux heures plus tard, mon grand-père dut venir nous dire de baisser un peu la musique parce que nous étions entrain de danser sur le petit salon. Il avisa de sa bouteille de tequila et des citrons.
-Vous êtes sérieux ? 
-Grand-Père, on fête le premier de l'an avec Sophie. 
-Oh. Baissez votre musique un tout petit peu pour ne pas réveiller les petites. 
Il partit sans rien nous dire et j'éclatai de rire. I kissed a girl passa sur la playlist de Brian ( je faillis me moquer de lui mais c'était notre chanson avec Sophie alors je ne pouvais pas). Les garçons restèrent sans voix en nous voyant nous déhancher toutes les deux. C'était assez impressionnant.
-Ultra sexy, ne put s'empêcher de dire Brian
-Supra hot, affirma Paul.
-Vous dîtes ça parce que vous êtes bourrés, les taquina Sophie.
-Je te trouve toujours super hot en ce qui me concerne, lâcha Paul avant de rougir comme un malade.
Je l'avais entendu, Brian l'avait entendu mais je n'étais pas certaine que Sophie l'ait entendu parce qu'elle venait de se rapprocher de la station iPod. Elle arrêta la musique.
-Ça vous dit qu'on aille faire un tour dehors en douce ? J'ai envie d'aller me promener.
-Moi ça me va, fit Brian. On a rencontré des filles qui font une fête pas très loin, elles voulaient qu'on vienne.. On peut aller y faire un tour.
C'était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée, mais la tequila aidant, nous étions désormais en route vers une maison remplie d'inconnus. Nous la repérâmes rapidement, il y avait des jeunes de notre âge devant. J'avais rarement vu Sophie aussi libérée. Son séjour en France lui avait fait du bien. Elle avait entrainé Paul par la main environ 40 minutes après notre arrivée et elle dansait avec lui. J'avais un verre à la main, je commençais à avoir chaud. J'avais trop bu. Brian était juste à côté de moi avec une bière à la main.

-Ils vont bien ensemble, c'est indéniable.
-Elle sort avec Cameron et lui avec Chris.
-Je pourrais parier qu'ils auront une histoire un jour. Pas forcément au lycée.. mais.. un jour. Allez, on va danser.
Brian m'entraina par la main et il me fit tourner avant de me ramener vers lui d'un geste. J'étais pas très douée en danse. J'avais juste appris un peu à valser avec mon père, suffisamment pour ne pas avoir l'air d'une cruche à son mariage. Je connaissais les slow aussi, mais là, de toute évidence, Brian avait l'intention de danser comme je l'avais surpris un jour dans le salon avec sa mère.
-Mets le bout de tes pieds sur les miens.
Je lui obéis. En fait ça m'amusait de me dire qu'il m'autorisait à lui écraser les pieds. Il me colla contre lui et se cala sur le rythme de la chanson. 
-Maman adore danser, m'expliqua-t-il. Je me souviens d'une fois, quand j'avais 3 ans. Elle m'avait fait monter sur ses pieds pour que je danse avec elle.
-Brian sérieux, qu'est-ce que tu ne sais pas faire ? 
-Pleins de choses. Mais ma mère a fait en sorte de m'apprendre pleins de trucs pour que je trouve ma voie. Elle est un peu vieux jeu au cas où tu n'aurais pas remarqué, elle pense qu'il y a certains incontournables dans une bonne éducation. Tu vois dans Vampire Diairies comment sont les familles fondatrices ? Ils savent tout faire ? Et bah ma mère, elle est un peu comme ça. Elle vient d'une vieille famille du Texas, conclut-il comme si cela expliquait tout.
-Donc elle t'a appris la musique, la danse et les langues. 
-Sans oublier qu'elle est fan de Jane Austen alors imagine sa vision d'une personne accomplie.
-Oh. Et elle voulait faire quoi de toi ? Un Fitzwilliam Darcy ? Alors que tu es clairement un John Willoughby !! 
-Non, je ne suis pas un Willoughby. Parce que clairement je n'aurais jamais abandonné une femme enceinte. Jamais. Ce n'est pas digne d'un homme d'agir comme ça.
Il pensait à son père. J'étais idiote et je constatai qu'il avait quand même une sacrée culture littéraire pour un sportif.
-Je suis pas si con que ça, n'est-ce pas ? rit-il. Si tu veux tout savoir, ma mère me lisait Raison et Sentiments quand j'étais petit pour m'endormir, parce que c'est l'un de ses livres préférés. Et elle me faisait des dictées avec Orgueil et Préjugés parce que c'est toujours ce qu'elle avait sous la main. Et quand j'ai eu l'âge de lire par moi-même et bien, j'ai lu les livres qu'il y avait chez moi. Et je ne comprenais pas pourquoi ma mère passait son temps à dire qu'elle cherchait son Darcy. Alors.. j'ai essayé de le savoir.
-Moi aussi je veux un Fitzwilliam Darcy. 
-Et Marc ne l'est pas ? 
-Je ne sais pas encore. J'espère que oui. En fait, tu as aimé ? 
-De quoi ? Marc ? 
-Non, Jane Austen.. ce sont des romans assez.. féminins. C'est le moins qu'on puisse dire.
-J'aime bien le ton de l'histoire. Elle était sarcastique, Jane Austen. Ce ne sont pas mes livres préférés pour autant mais j'ai bien aimé.
-'Tain, tu es un garçon et tu aimes Jane Austen. 
Il sourit, me fit tourner et me pencha en arrière en riant. Il me ramena vers lui et ma tête heurta légèrement son torse. Je restais comme ça. Je devais être un peu saoule. Non, j'étais complètement saoule. Je fermai les yeux doucement. 
-Tu sais quoi Brian ? Je suis saoule.
-Oui, je sais, c'est pour ça que je ne te lâche pas d'une semelle. Tu risquerais de faire des trucs que tu ne veux pas faire. Comme te faire peloter ou autre.. John m'a demandé de veiller sur toi. Tu tiens pas l'alcool. Pourquoi tu bois ?
-Pour être cool.
-Hum. Alors tu devrais arrêter. 
Je resserrai mon étreinte. J'avais passé mes bras autour de lui. Je n'entendais plus vraiment la musique autour de moi. J'étais comme anesthésiée. J'avais un peu sommeil aussi. Je sentis la tête de Brian au dessus de mon crâne.
-Tu veux qu'on rentre ?
-Oui, murmurai-je.

-Je croyais que tu passais la soirée avec Sophie, pas dans les bras de Brian Miller.
La voix de Marc claqua derrière moi. Je me retournai, un peu vite sûrement parce que Brian me rattrapa pour ne pas que je tombe. Mon petit ami était là. 
-Oh tu es là mon chéri.
J'allais vers lui, avec une démarche pas très assurée. Je me pendis à son cou pour l'embrasser amoureusement. Du moins, c'était mon intention, mais il recula et me regarda durement. Il me toisait plus exactement.
-Oui je suis là, désolé de vous déranger.
-Tu nous déranges pas ! 
-Ce n'était pas l'impression que j'avais.
Je reculai pour le regarder. 
-J'ai le droit de danser avec qui je veux et j'ai le droit de danser avec mon stepbro, okay ? Et si tu n'es pas content, c'est pareil. Je pourrais te retourner la même remarque, tu étais censé être avec moi ce soir et tu aurais pu, dès lors, prétendre à connaître mon emploi du temps de la soirée mais ce n'est pas le cas, tu n'as pas daigné me prévenir que tu ne venais pas. Alors, va te faire foutre.

C'était l'alcool qui parlait manifestement. Marc avança sa main vers moi.
-Sarah.
-Ne me touche pas. Tu m'as énervée. 

Brian aussi essaya de le me retenir, mais je lui lançai un tel regard qu'il ne me toucha pas. Je repris ma veste et je sortis de la maison et du jardin. J'étais dans la rue, toute seule et énervée. Il se prenait pour qui au juste pour être jaloux de mon quasi-frère ? Sérieusement ? On avait couché ensemble. Il voulait quoi de plus ? Connaître chaque détail de ma vie privée ? Je relevai la tête, je ne savais plus où j'étais. Je ne connaissais pas cette rue. J'avais réussi à me perdre et comme je ne marchais pas très droit, j'étais dans la merde. Et bien évidemment, mon téléphone, ce lâche, sonna faiblement pour m'alerter que je n'avais plus de batterie. J'étais censée rester avec Sophie, Brian et Paul. Je donnais un coup de pieds rageur dans de la neige et je vis une voiture s'engager dans la rue, passer devant moi et s'arrêter. C'était pas nécessairement bon signe. Je me retournai pour faire demi-tour. Est-ce que j'avais un objet qui pourrait me sauver sur moi ? J'entendis une portière s'ouvrir et je me mis à courir. J'entendis la voiture revenir vers moi et s'arrêter juste devant moi sur le trottoir. J'étais foutue. La portière s'ouvrit et je vis Owen.
-Hey ! Salut, faut pas avoir peur comme ça ? Qu'est-ce que tu fais toute..
Il n'eut pas le temps de finir parce que je lui avais sauté au cou. J'étais soulagée de le voir. Vraiment soulagée. 
-Tu m'as fait une de ses peurs ! 
-Qu'est-ce que tu fais toute seule ? 
-J'avais besoin de marcher et j'ai plus de téléphone donc..
-Tu habites loin ?
-Je sais pas où je suis.
Il m'observa et fronça des sourcils. Il releva mon menton et me scruta.
-Toi, tu n'es pas dans ton état normal.
-Je vais retrouver mon chemin.
Je me dégageai de ses bras et je commençai à reculer et à faire demi-tour. Je ne devais pas vraiment marcher droit. 
-Arrête, je vais te ramener. Tu n'es pas en état de rester toute seule. 
Il me prit par le bras, me fit monter à l'avant de sa voiture. C'était une Fisker Karma rutilante. Il démarra et de la musique classique s'échappa de l'habitacle.
-Du classique ?
-J'adore Mozart. Je peux enlever si tu veux.
-Non c'est bon. Laisse, j'aime beaucoup aussi. On a un piano à la maison et ma mère jouait parfois du Mozart quand j'étais petite.
Il baissa néanmoins le son.
-Tu as la même voiture que Justin Bieber.
-Non, c'est Justin qui a la même voiture que moi. Quand on en a parlé tous les deux..
-Pardon ? Justin ?
Owen sourit et changea la vitesse de sa voiture. 
-Ah oui, je suis bête, j'oublie que tu es célèbre. Et du coup.. qui a acheté sa voiture en premier ?
-C'est moi. Il l'a acheté l'année d'après. Et tu sais, j'aime beaucoup que tu oublies ma célébrité. On est.. c'est pas Sophie là ?
C'était bien ma copine, elle était avec Paul, Brian et Marc sur un trottoir, elle avait son téléphone sur son oreille. Les vitres d'Owen étaient teintées.. J'observais les alentours. 
-Je.. attends, c'est mon quartier, elle est devant la maison de mon Grand-Père.
Owen s'arrêta un peu plus loin que l'entrée de ma maison. Manifestement, il n'avait pas envie qu'on le reconnaisse. Je me tournai vers lui.
-On va skier demain ? 
-Avec plaisir.. Tu m'appelles et si je ne te réponds pas... Attends. 
Il se pencha pour prendre un papier qui trainait et il écrivit derrière.
-C'est le code de la maison. Tu n'as qu'à venir sonner. File avant que tes amis ne s'inquiètent et appellent la police.
Je regardai Marc dans le rétroviseur.
-Vu la façon dont mon mec m'a saoulée, qu'il s'inquiète un peu plus, ça ne me fait rien. 
-Il t'a.. saoulée.. c'est lui qui t'a fait boire ?
-Non, il m'a énervée, c'est ce que je voulais dire, j'ai bu toute seule parce que je suis une petite fille stupide qui tient pas l'alcool, qui le sait, mais qui essaye de faire comme tout le monde. Mais je le ferai plus.
-C'est une bonne résolution. Passe une bonne nuit Sarah.
-Merci de m'avoir ramenée.
J'ouvris la portière et je sortis de la voiture. Je me penchai pour lui faire un dernier coucou.
-À demain Sarah.
Il démarra quelques secondes après. Marc se précipita vers moi et me serra dans ses bras.

-J'ai eu peur qu'il te soit arrivé quelque chose.
-Oh vraiment ? le raillai-je.
-Évidemment. C'était qui ? demanda-t-il en observant la Fisker Karma faire demi-tour et filer à toute vitesse.
-Mon amant. Enfin je devrai dire, l'un de mes amants vu que d'après toi, je couche avec la terre entière.
-Je n'ai rien dit de tel.
-Je suis fatiguée, j'ai froid, j'ai moitié envie de vomir, je ne veux pas te parler tout de suite. Paul, tu rentres chez toi ou tu restes chez moi ? 
Paul regarda Sophie, son frère et il soupira.
-Je vais rentrer avec Ma..
-Attends, tu penses que tu vas t'en tirer comme ça ? On a tous flippé en voyant que tu étais pas chez toi. Et je n'ai jamais dit que tu me trompais.
-Je croyais que tu passais la soirée avec Sophie, pas dans les bras de Brian Miller.
-Quoi ? 
-C'est ce que tu as dit, littéralement. Je croyais que tu passais la soirée avec Sophie, pas dans les bras de Brian Miller. Tu n'es pas complètement stupide que je sache, tu sais ce que ça veut dire ? 
-En l'occurrence, tu étais dans les bras de Brian.
-C'est ce qu'il se passe quand on danse, on finit dans le bras de son partenaire tu vois. Et tu sais quoi j'ai pas envie d'encore me faire engueuler, j'en ai eu assez pour aujourd'hui. Lâche-moi. Tu me lâches immédiatement. 
Je dégageai mon bras et je reculai. Ma sortie aurait eu un peu plus de classe sûrement si je n'étais pas si maladroite. Je glissai sur une plaque de verglas, me rattrapai à Brian qui s'affala par terre lui-aussi. Je le regardai et j'explosai de rire. Okay. J'étais saoule. Clairement. Personne ne passait de la fureur au rire comme ça. 
-Arrête de vouloir tâter mes muscles McAllister.
-Vu que je t'ai pas vu faire d'abdo pendant les vacances, je pense que je tâte plutôt du gras, banane. 
Il se mit à rire et accepta la main tendue par Paul alors que moi, on me soulevait directement par les hanches.
-Merci Marc, mais ça change pas le fait que je sois blessée et fâchée contre toi. Paul ? Tu rentres avec ton idiot de frère qui traite sa copine comme si c'était une Marie-couche-toi-là ? Ou tu continues ta nuit avec nous ? 
Marc leva les yeux au ciel et répondit à la place de son petit frère.
-Je ne rentre pas personnellement, tu n'as qu'à rester. Je t'appelle demain Sarah.
Il tourna les talons et s'enfonça dans la nuit. Je m'en voulais un peu. J'avais envie de lui courir après mais avec le verglas, c'était juste pas possible. Je le regardai s'éloigner.
-J'ai été dure, non ? 
-Oui, un peu. Maintenant, si ça ne te dérange pas, tu pourrais peut-être.. je ne sais pas.. ouvrir la porte pour ne pas qu'on crève de froid devant chez ton grand-père ? 
Sophie sourit et j'ouvris la porte d'entrée. C'est vrai qu'une fois à l'intérieur, c'était beaucoup mieux. Les garçons montèrent dans la chambre de Brian et Sophie et moi dans la mienne. J'étais bien sous ma couette. Je regardai Sophie.

-Bon, pourquoi tu es fâchée avec Marc ? 
-Quand on était au Texas, il était jaloux de Brian. Il.. il m'a saoulée déjà à l'époque et j'ai pas aimé la suspicion dans son regard. On a rien fait de mal en plus.
-Je crois que c'est dans son tempérament. D'être un peu jaloux. Mais, il était vraiment super inquiet. Il était à deux doigts d'appeler ses parents pour qu'ils préviennent tes oncles . Je crois qu'il est vraiment amoureux de toi Sarah. 
-Il ne me l'a jamais dit. Enfin.. pas en face. 
-Peut-être que ce n'est pas facile pour lui. Dire je t'aime, c'est tout une étape. Moi j'ai beaucoup d'affection pour Cam, je ne peux pas dire le contraire, mais je ne sais pas si je lui dirai un jour que je l'aime.
-Oui mais toi tu ne couches pas avec lui. Tu ne serais pas vexée à ma place ? 
-Hum.. tu couches avec lui depuis combien de temps ? 2 jours ? 3 jours maintenant vu qu'on est vendredi. C'est un peu tôt pour un mec. Pour dire qu'il t'aime. Ne t'en formalise pas. Les garçons n'aiment pas de la même manière et ne réagissent pas pareil.
-Brian n'hésite pas à dire à Alexandra qu'il l'aime, lui.
-Et bien il est passé à un stade supérieur de la relation. Vous n'en êtes pas là avec Marc. C'est tout. Mais je suis sûre qu'il est amoureux de toi.
Sophie bailla et éteignit la lumière.
-J'ai sommeil. Bonne nuit Sarah.
-Bonne nuit So.
-En fait c'était qui la personne qui t'a ramené ?
-Owen.
Sophie se redressa et elle ralluma la lumière
-Owen.. Bridges ? 
-J'en connais pas d'autres.
-Tu veux dire que.. les garçons sont là ? Tous les garçons ?
-Oui oui. On va skier avec eux tout à l'heure.. enfin si on dort un peu.
-Tu te fous de moi ? Pourquoi tu me l'as pas dit ?
-Laisse moi deviner.. on a jamais été toutes les deux toutes seules depuis que tu es arrivée.
-C'est vrai.. j'ai hâte de les voir. 
Moi aussi. Comment avais-je pu trouver la force de m'endormir ? J'étais crevée au petit-déjeuner. Mais j'étais pas la seule et ça c'était assez top. Les garçons n'étaient pas levés. D'ailleurs il n'y avait que mon grand-père avec les petites.
-Tu crois que je devrai aller voir Marc ? 
-Oui, répondit Sophie. Je vais rester avec les garçons.
J'allai chez les McDust et je tombai sur Marc. Il avait les mêmes habits que la veille et quand il se tourna, je vis qu'il n'avait pas fermé l'œil de la nuit.
-Salut, lui dis-je. Je peux entrer ?
Il me fit signe de rentrer. 
-Je suis désolé Sarah. Je comprends ce que tu as voulu me dire. Je ne suis pas jaloux d'ordinaire. Mais je n'aime pas te voir dans les bras d'un autre. Et je n'ai pas aimé le regard qu'il m'a lancé quand il m'a vu alors que vous dansiez. Et je n'ai pas aimé qu'il te colle contre lui non plus. Je suis désolé, parce que j'ai été jaloux sur le moment et j'aurai dû me taire. Je..
Je ne le laissai pas finir et je l'embrassai. Mon cœur battait la chamade. J'étais venue pour m'excuser, c'était lui qui avait présenté ses excuses. Il était adorable. 
-Ne dis rien. Je te pardonne.
-Je ne voulais pas te blesser et te faire passer pour une pute. Je sais que ce n'est pas le cas et que tu ne me trahiras jamais. 
-Non, murmurai-je un peu troublée. Je ne te trahirai jamais. 
Il m'attira dans ses bras et je me sentis fondre. Sa bouche entra en contact avec ma tempe.

-Est-ce que tu m'accorderais cette danse ? 
Je me dégageai. De quoi parlait-il ? Il sourit et prit son iPhone. Il ouvrit une application et de la musique se propagea dans la pièce. Il s'inclina devant moi et m'attira vers lui. Je crois que le pire dans cette histoire, ce n'était pas le fait de lui écraser les pieds, lui il s'en fichait manifestement. Non, le pire c'était que la musique qui passait était Definitely Yours. J'entendais la voix de Ray et de Keito et alors que j'étais avec mon mec, je mourrais d'envie d'aller faire du ski avec tous les garçons. Ce qui voulait dire, sans lui. 
-Je repars demain dans l'après-midi Sarah. Je reprends les cours à 8h lundi et je ne peux pas me permettre d'arriver complètement décalqué. 
-T'es sérieux ? J'ai l'impression que je n'ai pas profité de toi comme j'aurais dû. Je suis un peu perturbée pour le coup. Je pensais qu'il nous restait encore du temps.
-On en a, du temps. Bon, pas tout de suite, parce que je suis tellement crevé que c'est miraculeux que je tienne debout, mais.. après une petite sieste, on fera ce que tu veux. 
-J'aimerai bien me promener cet après-midi. 
-Okay. Faisons ça alors. 
Ses parents ouvrirent la porte d'entrée. Manifestement, ils avaient la gueule de bois. Ils me dirent bonjour mais je savais que c'était le signal du départ.
-Marc, autant te le dire tout de suite, ta musique ça ne va pas le faire du tout, disait sa mère alors que je franchissais la porte pour sortir. 
Marc leva les yeux au ciel. Je l'embrassai sur la joue et je le laissai. Je croisai Paul, Brian et Sophie sur le chemin, pas très loin de chez mon grand-père. Manifestement ils ramenaient Paul chez lui. Sophie portait les guêtres que je lui avais offert pour Noël. C'était une partie de son cadeau, je les avais achetées au Texas avec Mary. Je connaissais tellement bien Sophie que je savais ce qui lui plaisait d'instinct. Elle tenait le bras de Brian et celui de Paul, manifestement, elle avait failli glisser. Elle détestait le verglas. Viscéralement. Elle s'était cassée le poignet quand nous avions 5 ans en glissant sur une plaque de verglas devant chez elle.

Quand il me vit, Brian prit une boule de neige et me l'envoya dans la tête. Il se mit à courir comme un dératé dans le sens inverse. Je lui courus après en lui lançant de la neige dessus. Il s'éclata sur une plaque de verglas devant la maison de mon grand-père et hurla de rire quand, comme une grande maligne, je me retrouvai sur les fesses juste à côté de lui. Je venais de me faire mal en réalité.
-Débilos. Je me suis fait mal à cause de toi.
-T'avais qu'à pas me courir après.. je sais que je suis irrésistible mais bon.. faut apprendre à se contrôler ma petite. 
Je m'assis sur lui pour l'empêcher de bouger et je lui écrasais de la neige sur la tête. Nous étions dans la rue et je vis Sophie et Paul revenir vers nous. Et soudain, j'eus envie de lui faire honte. Vraiment honte. 
-Il faut dire que tu es tellement sexy et viril... tu me fais tellement envie que je meurs d'envie que tu me prennes sauvagement là tout de suite, sur le verglas. OH OUUUUUUUI ! hurlai-je en remuant mon bassin. PLUS FORT. TON PÉNIS EST COLOSSSSSAAAAAAAAAL. 
-MAIS ARRÊTE, T'ES COMPLÈTEMENT FOLLE !
-AGENT DOUBLE ZÉRO SEXE ! 
Il me balança sur le côté et j'éclatai de rire. Il s'éloigna de moi comme si j'avais la lèpre. C'était tellement drôle que je sentis des larmes couler de mes yeux. Je relevai la tête et je vis mon grand-père. Il n'était pas loin de Brian et il m'avait forcément entendu hurler. Je devins rouge tomate. C'était évident. J'avais dit : ton pénis est colossal devant mon grand-père. Je ne pourrais plus jamais le regarder en face. Mais j'avais oublié que mon grand-père était un Evans. Il éclata de rire. Vraiment.
-Ton pénis est colossal. Diantre, mon garçon, si c'est la vérité, tu vas avoir des dizaines de femmes à genoux devant toi, sans faire de vilains jeux de mots.

Mon grand-père partit dans un rire tonitruant. Ma honte s'envola mais pas celle de Brian.
-Je...
-Ne t'inquiète pas mon garçon, j'ai élevé deux fils, pire que Sarah, je l'ai même trouvée assez soft. Je vais faire une course, il n'y a personne à la maison. Tu as tes clefs Crapounette ? 
-Oui Grand-père. 
-Amusez-vous bien. 
Mon grand-père avait à peine tourné le dos que je me pris une grande boule de neige.
-Non mais ça va pas la..
-Oh ça va ! J'aurais pu faire l'intégralité de la chanson du pénis. Tu peux te considérer comme heureux. Sophie ? Tu viens avec moi faire du ski ou tu restes avec les garçons.
-J'arrive. On se voit tout à l'heure ? 
Une fois les ski en main, la combi enfilée, je pris le bras de Sophie et je fis ma démarche de déesse. Sophie était hilare. Elle avait entendu ce que j'avais fait à Brian. J'arrivais devant la porte de la maison d'Owen et je l'appelai. Il ne me répondit pas et je tapai le code. Je sonnais directement et une domestique, manifestement, ouvrit la porte. Elle était assez jeune, la vingtaine sûrement. J'avais l'impression qu'Owen ne devait pas être insensible au charme de cette jeune femme ébène aux grands yeux bleus. Elle nous fit signe d'entrer et la première personne que je vis, c'était Chuck descendant les escaliers.. Il avait sa guitare à la main.

-Hey ! Salut !! Comment ça va ? 
Il me prit dans ses bras, fit de même avec Sophie et il nous regarda en riant.
-Je ne savais pas que vous deviez venir.
-On doit aller faire du ski avec..
-J'ARRIVE !! hurla Owen en passant à toute vitesse et en caleçon devant nous. 
-Owen, ajoutai-je en regardant le garçon disparaitre à l'étage. Tu veux venir avec nous ? 
-Pas tout de suite. Je dois travailler sur un morceau. Je crois que Ray et Clive sont toujours entrain de dormir mais pas Keito.. je pense qu'il sera content de vous accompagner. Je vais lui demander. Allez dans le salon sur votre droite et mettez-vous à l'aise, je vais lui demander. Tu peux prendre ma guitare ? Merci Sarah.
Il me fit un sourire et remonta les escaliers. Owen arriva dans l'intervalle avec un snowboard dans les bras. 
-On y va ? 
-Chuck est parti voir si Keito voulait venir.
-Ça m'étonnerait, il était en discussion avec sa copine. Je crois qu'elle lui manque si vous voyez ce que je veux dire, ajouta-t-il avec un petit sourire entendu au coin des lèvres. 
Keito refusa de venir et Owen insista pour que Chuck vienne avec nous. Il n'avait pas envie mais je voyais bien qu'il ne pouvait pas refuser quelque chose à son meilleur ami. Il enfila une combinaison et nous partîmes tous les quatre sur la piste privée d'Owen, c'était hyper drôle et je passais vraiment un bon moment. Owen tentait de nouvelles figures et il se ratait lamentablement. Cela finit en grande bataille de boules de neige dans le jardin de mon ami, alors que nous nous étions débarrassées de nos combinaisons dans la maison encore endormie.

Nous rentrâmes dans la maison d'Owen frigorifiés. Ray était avec Clive. Ray avait un bouquin en main et prenait des notes. Clive était entrain de jouer à la Wii. 
-Hey, salut. Vous allez bien ? 
-Oui oui ça va. On va rentrer.
-Mais..
-En ce qui me concerne, je suis glacée.

Clive se mit à rire et toucha les mains de Sophie.
-Je vais vous passer des vêtements, vous n'aurez qu'à me les rendre tout à l'heure. 
-Mais non Clive. Ça va aller, répondit ma meilleure amie.
-Fais pas ta tête de cochon, suis-moi.
Il lui prit la main et il l'entraina à sa suite dans les étages. Le regard que me lança ma best voulait clairement dire : please, ne me laisse pas toute seule avec ce sex symbol, je vais faire une connerie. Apparemment, Ray le comprit de la même manière. Il me prit aussi par le poignet et il suivit Clive. 
-Je vais te chercher des habits, on va pas taxer tous les pulls de Clive. J'imagine que tu n'as pas besoin de sous-vêtements.. ?
-Non merci Ray. C'est gentil. Est-ce que tu as un sèche cheveu ou un truc comme ça ?
-Oui je dois avoir ça. Il y en a dans toutes les salles de bain.

Il s'éloigna quelques minutes pendant que Clive cherchait dans sa valise. Il sifflotait. Il allait partir mais il se retourna. Ray était juste derrière lui et il le laissa passer.
-Vous pouvez prendre un bain ou une douche si vous voulez, je n'y vois pas d'inconvénient en ce qui me concerne.
-Ça va aller merci beaucoup, répondis-je en prenant les affaires que me tendit Ray. Vous êtes de la crème les garçons.
Ils nous laissèrent. Du moins ils essayèrent parce qu'Owen arriva. Ses yeux glissèrent sur nous et il avait un air espiègle sur le visage.
-Si vous avez besoin d'aide pour vous habiller, vous déshabiller, je suis dans la chambre juste en face. Venez frapper.
Il se prit un coup derrière la tête de la part de Clive et Ray le tira par le bras et le poussa vers sa chambre. Ils étaient bêtes et j'éclatai de rire tout en retirant mon sweat trempé. J'entendis le sèche cheveu et je vis Sophie disparaître sous le nuage blond de ses cheveux. 
-Sophie ! Qu'est-ce que tu t'es fait sur le flanc ? tu as une marque.
-Où ?

Elle détailla chaque parcelle de son corps et grimaça.
-Je ne pensais pas que ça ferait une marque pareille. C'est en France je me suis cognée mais y'avait pas de marques. C'est moche. Tu crois que ton grand-père a une pommade ? 
-Tu t'es.. cognée ? 
J'étais assez perplexe, Sophie était loin d'être maladroite.
-Heu Sarah. J'adore ta sollicitude. Mais je n'ai pas été victime de maltraitance par un membre de ma famille. Je me fâche avec mon père, je viens me réfugier chez toi. Si mon père me gifle, tu crois que je ferai quoi ? 
-Tu déménagerais chez moi. Oui, je suis bête. Désolée.
-Moi aussi je t'aime, Crapounette. 
-Oh ça va. Je te rappelle que ton grand-père t'appelle Poupette. Alors je pense que t'as rien à dire.
-C'est vrai qu'avec leurs surnoms.. on a l'air bien ridicule. Il ne faudra pas oublier de leur rendre leurs affaires. Je parle des garçons bien sûr. 
Je me sentais bien en redescendant. Non pas parce que je portais le sweat de Ray qui sentait comme lui (même si c'était quand même assez cool). Mais parce que j'avais chaud, que Chuck me tendit une tasse de thé et que Keito était entrain de jouer à Guitar Hero avec Ray. Il y avait une ambiance de folie. Clive avait réservé la place juste à côté de Sophie. Cela me rappelait une autre journée avec les garçons à LA. J'avais l'impression que c'était il y a des lustres et pourtant, ce n'était pas le cas. C'était il y a quelques mois. Après la défaite manifeste de Ray, ce dernier laissa la place à Chuck et se laissa tomber juste à côté de moi.
-Arrête de bouder.

-Je boude pas.
-C'est pas de ta faute si tu es nul à Guitar Hero. 
Ray me fusilla du regard mais je lui fis un bisou sur la joue, je lui ébouriffai les cheveux.
-J'aime pas quand on m'ébouriffe les cheveux.
-Et alors ? Qu'est-ce que ça peut me faire ? 
Il m'attrapa et commença à me chatouiller. Vraiment fort. J'avais enlevé mes chaussures avant de monter dans les étages et j'étais en chaussette.
-Hiiiiiiiiiiiiiiiii.
Je réussis à me dégager et je me mis à courir pour lui échapper. Owen descendait les escaliers à ce moment là et je me cachai derrière lui.
-Toi, tu embêtes mon invitée. Alors que clairement, c'est ma prérogative.
Ray éclata de rire alors qu'Owen me balançait sur son épaule comme si j'étais un poids plume. 
-Mais qu'est-ce que ?
-Owen a l'intention de jouer à l'homme de cro-magnon.
On sonna à la porte. Il me lâcha pour aller ouvrir. Je l'entendis parler à la domestique alors que Ray me prit par les hanches pour me faire danser au rythme de la musique mise par Chuck qui montrait des pas de salsa à Sophie. 
-Je sais pas danser Ray.
-Moi non plus, ça tombe bien, sourit mon ami dévoilant ses dents régulières.
-Je ne sais vraiment pas danser.
-On s'en fiche. Tu danseras toujours suffisamment bien pour moi. 
-Tu diras plus ça quand tu n'auras plus de pieds. 
-On avisera à ce moment là alors.
Je croisai le regard de Chuck. Il était heureux. Était-ce de me voir entrain de m'amuser ou de voir Ray rire aux éclats ? Je l'ignorai. Mais je savais que pour lui, le bien-être de ses proches passait avant son propre bonheur. Ray me renversa en arrière et je vis deux paires de jambes dans le salon. L'une appartenait à Owen et l'autre.. à Maeva Monroe..

-Tu sais quoi ? Je l'aime pas du tout cette fille.
C'est ce que Sophie m'avait dit alors que nous étions dans ma chambre, allongées sur le lit entrain de papoter.
-Elle a pété l'ambiance par sa seule présence et tu as vu la tête d'Owen ? Il ne s'y attendait pas du tout. Mais pas du tout.

Personne ne s'y attendait. Ray m'avait redressée et Maeva avait levé un sourcil en voyant la main de son petit ami sur ma hanche. Puis elle avait fait une moue assez sexy. 
-Salut les gosses !! avait-elle lâché en retirant son manteau et en le confiant à un Owen dégoûté d'être relayé au rang de porte-manteau. Il laissa tomber le manteau sur un meuble. 
Elle portait une robe moulante, totalement inadapté à un temps de montagne. Et encore une fois, je m'étais sentie.. inutile, grosse et moche. Je m'étais dégagée des bras de Ray et elle en avait profité pour venir poser ses lèvres sur sa bouche. Il n'avait pas encore dit un mot. Il avait fini par sourire mais le regard qu'il m'avait lancée voulait clairement dire : je suis désolé, je ne savais pas. Maeva s'était tournée vers moi et elle m'avait souri. Je savais que c'était hypocrite et pourtant j'avais fait comme si.. et bien comme si je l'appréciais, alors que je savais pertinemment que ce n'était pas le cas. J'étais bien élevée. Quelque chose s'était brisé. Maeva collait Ray. Chuck avait baissé sa musique. Elle parlait de New York, de la mode et en définitive de tant de choses totalement en décalage avec nous que Sophie et moi nous nous étions rapidement senties exclues. Le message que je reçus de Brian me permit de me lever.
-Il faut qu'on rentre. Brian vient de m'envoyer un SMS. Ça m'a fait plaisir de passer un petit moment avec vous, vraiment. Est-ce que ça te dérange si on revient tout à l'heure chercher notre matos ? J'ai la flemme de les ramener.
-Je vais vous ramener en voiture, rétorqua Chuck. De toute façon, je devais aller en ville pour chercher un truc.
-Et moi j'ai promis à Maya de lui ramener un cadeau d'Aspen, glissa Keito calmement en se levant. Tu m'emmènes ? 
-Ouaip.
-Vous êtes choux, les garçons. Vraiment.
Ce n'est qu'une fois dans la voiture et hors de la propriété que je demandais à Chuck la raison de sa subite envie de sortir en ville, lui qu'on avait dû trainer pour aller skier.
-Je n'aime pas les gens mal élevés qui s'incrustent sans prévenir. C'est un manque total de savoir vivre. 
-C'est clair, fit Keito. Après Maeva et la politesse, ça fait deux parfois, malheureusement. T'as vu la tête de Bridges ?
-Il était agacé. On devait profiter de notre court séjour pour travailler sur l'album loin de tout. Elle va nous saouler. C'est clair. 
-Quel album ?? NAAAAAAN !!! Vous sortez un nouvel Album ???? Ça c'est trop cool. 
Je croisai le regard de Chuck dans le rétroviseur.Je baissai les yeux, 
-Désolée, ça m'a échappée.
-Tu as le droit d'être une groupie de temps à autres Sarah. Et puis, je te rappelle que tu connais déjà l'une des chansons.
-Pardon ?? fit Sophie.
-Oui, Ray m'a joué un morceau, mais je pensais que c'était tu vois, pour un single, pas pour un album en entier ! 
-C'est pour ça que tu devais travailler sur un morceau ? lui demanda alors Sophie. C'est ce que tu as dit tout à l'heure.
-Absolument. Je crois qu'on est bientôt arrivé, non ? 
-Oui oui, tu peux nous laisser ça, ça t'évitera de faire un détour. 
-Ça ne me dérange pas.
Il tourna au carrefour et s'engagea dans la rue de mon grand-père. Il siffla en voyant la voiture.
-Wow, c'est joli comme tout dis-moi. 
-C'est pas mal, c'est vrai. Si vous vous ennuyez ou que vous voulez échapper à un Ray énamouré, vous pouvez nous appeler, y'a pas de souci, je vous donnerai l'adresse du Chalet de mon père. Personne ne pourra savoir que vous y êtes et vous pourrez être.. tranquille pour bosser. 
-Ou alors on t'appelle et tu viens faire du snow sur la piste privée.
-Aussi. Merci de nous avoir ramenés.
Je sortis de la voiture, nous récupérâmes nos affaires et je regardai enfin le SMS de Brian. Marc a un problème de téléphone, il te dit cet après-midi, 16h. Je montrai le message à Sophie. 
-Pas de souci pour moi. J'ai des emplettes à faire. Va faire des galipettes avec le BG si tu en as envie.

Elle m'avait tirée la langue à ce moment là. Elle avait raison. Si j'allais rejoindre Marc, la probabilité pour qu'on s'en tienne à notre balade était assez mince.

C'était à ça que je pensais alors que Sophie et moi étions dans ma chambre et qu'elle me parlait de Maeva Monroe. Il était presque 16h.
-Sarah.. faut que tu enlèves les habits de Ray.
-Mais elles sont confortables ! protestai-je.
-Tu ne peux pas aller voir Marc avec les habits d'un autre. C'est pas possible ça. Même si tu ne les gardes pas longtemps, ajouta-t-elle en gloussant.
-T'es bête, mais je t'adore. Tu vas faire quoi en attendant ? 
-Paul m'a dit qu'il allait m'apprendre à faire une nouvelle figure en snowboard.
-Vous vous êtes réconciliés à ce que je vois. 
-On était pas vraiment fâché, enfin, si je l'étais un peu mais dans un autre contexte, c'était super cool de le revoir. Ça m'a rappelé certains moments quand on était encore des enfants. C'était agréable. D'ailleurs, j'ai trouvé que Brian avait changé son comportement vis à vis de toi. Vous êtes plus.. proches. Et je trouve ça vraiment super. Je t'avais dit qu'il gagnait à être connu.
-Toi tu as eu un mini coup de foudre pour Brian.
-Non pas du tout. Je le trouve juste très beau et intimidant. Du coup quand il me regarde et qu'il fait son regard intimidant, je rosis, c'est tout. J'ai envie d'un soda, tu en veux un ? 
-Volontiers. 
Ma copine hors de ma chambre, je me déshabillais et je cherchais dans mes placards une tenue idéale. La porte se rouvrit.
-Sophie, tu crois que je devrais mettre cette robe avec ou sans soutien-gorge ? 
Je me retournai et je vis Brian. Il s'adossa au chambranle de la porte.
-Vu que ta robe est assez moulante et vu le temps qu'il fait dehors, si tu veux que tout le monde voit tes tétons qui pointent, je dirai sans. 
-T'es grave Brian. Tu peux arrêter d'être indécent comme ça ?
-Vu que tu as imité un orgasme dans la rue en étant assise sur moi, je pense qu'on a passé le stade de la décence. Non ? Et puis cette robe est trop courte. Mets un jean et un pull. C'est plus adapté. Je voulais juste savoir si tu étais là ce soir ou si tu restais avec les McDust.
-Je suis là, pourquoi ? 
-Je voulais juste savoir. Sois à l'heure pour le repas de ce soir.
-Tu vas cuisiner ? 
Il me fit un sourire énigmatique.
-En fait, elle est très jolie cette robe. Tu devrais la mettre, elle te va bien.

Il referma la porte et je repensais à ce que m'avait dit Sophie. Brian avait changé son comportement envers moi. C'était certain. Mais pour combien de temps ? Ce garçon était une véritable girouette et en plus.. il devait devenir mon maître pendant une semaine quand il déciderait que c'était le moment. Pourquoi avais-je fait ce pari stupide déjà ? J'y repensais encore alors que j'étais avec Marc. Nous étions en cuiller sur son lit. Il embrassait mon épaule et il m'avait dit : elle est très jolie la petite robe que tu avais, elle te met en valeur. Instantanément, j'avais pensé à Brian. Je m'étais tournée, j'avais embrassé Marc. Il s'était levé et s'était habillé. J'avais observé son ventre plat, ses fesses musclées. 
-Tu viens ? On devait aller se balader, tu n'as pas oublié ?
-Je pensais que tu préfèrerais rester là pour.. enfin.. réitérer ce qu'on vient de faire.
Marc se rassit sur le bord de son lit et caressa ma hanche du bout du doigt. Cela me chatouilla.
-Sarah, Sarah, Sarah. Il n'y a probablement rien que j'aime plus que le sexe, mais je sais qu'autant, je ne me lasserai jamais de t'aimer de cette manière, autant toi, tu ne pourras pas te contenter de ça. Même si tu prends ton pied. Alors habille toi, on va se promener sous la neige, main dans la main, comme le petit couple tout nouveau que nous sommes. Allez.Viens. 
Il me traina hors du lit et je me rhabillai. Je devais avouer qu'il avait raison. C'était agréable de le tenir contre moi, de l'embrasser et de lui donner la main dans la rue. C'était ultra-agréable même. Je ne pensais pas croiser Chuck à ce moment là. Pas plus que Ray avec Maeva. Mais pourtant.. ce fut le cas. Tout le groupe était là, à la terrasse d'un café et ils étaient entourés d'une bande de fans. Ils étaient entrain de signer des autographes. Je ne les avais pas vu du premier abord, mais Marc, oui. Il avait un bras sur mes épaules et il avait tourné les yeux.
-Tiens, ce sont pas les Atlas Wild Child là ? 
Je m'étais tournée moi aussi dans leur direction et j'avais croisé le regard de Chuck et celui de Ray. J'étais de l'autre côté de la rue. J'avais pourtant été très gênée que les garçons me voient ainsi avec Marc. Un peu comme si tous les pans de ma vie venait de se percuter. Il ne manquait plus que Brian pour que je sois définitivement mal à l'aise. Et évidemment, comme un malheur n'arrive jamais seul.. Brian apparut au bout de la rue avec des sacs à la main et donnant la main à ma cousine Giulia. Il nous vit et il traversa au passage pour piétons m'empêchant par la même de mener Marc ailleurs, comme pour le soustraire au regard ténébreux de Chuck Grass.

-Ce sont les Atlas Wild Child, non ? Qu'est-ce que tu attends pour aller demander un autographe ?
-Je..
-C'est l'un de tes groupes préférés. Tu devrais en profiter, continuait Brian.
-C'est vrai ? C'est un de tes groupes préférés ? me demanda Marc d'un air surpris.
-Bah..
-Elle a été au concert avec Sophie le jour de la toussaint. J'imagine qu'elle doit être fan.
-Attends-moi là.
Marc m'embrassa, me lâcha et traversa avant que je puisse faire un geste. Je fusillai Brian du regard pour avoir répondu à ma place mais il ne me vit pas. Il regardait mon petit ami.
-C'est gentil de la part de Marc. Moi Alex aurait toujours pu courir pour que je brave une foule pour un autographe. Par contre Giulia, si tu veux un autographe, j'irai t'en chercher un.
Hum.. what ? Ma cousine secoua la tête et ses deux couettes brunes frôlèrent son visage. 
-Non merci. J'aime pas quand il y a beaucoup de monde. 
-Moi aussi quand j'étais petit, j'étais très timide. Ça va passer, tu vas voir.
Ah bon ? J'avais du mal à imaginer Brian timide, mais puisqu'il le disait.. je devais le croire sur parole manifestement. Je vis Marc faire un signe dans ma direction et Owen se leva pour me regarder. Il sourit et il signa. Marc revint.

À Sarah, une fille choupinette et timide, pleins de bisous.

C'était ce qu'il y avait d'écrit. Tout le groupe avait signé. Choupinette. Je sentais bien la griffe d'Owen qui était le seul à s'octroyer le droit de m'appeler Choupi comme mon père. D'ailleurs, je ne lui avais jamais dit de ne pas le faire. Cela devait bien prouver l'affection que j'avais pour lui. 
-Merci mon chéri.
Je me mis sur la pointe des pieds pour lui embrasser la joue mais Marc tourna la tête et nos lèvres se collèrent. Était-ce un sourire victorieux que je vis sur le visage de Maeva Monroe ? Je rougis. Je n'avais même pas vu Brian partir avec ma cousine. Je me retournai et je les vis de dos. Giulia était enthousiaste. Je devais le regarder beaucoup trop fixement parce que Brian se retourna et même de loin, je pouvais voir le bleu de ses yeux. Essayait-il de me faire passer un message ? Et si oui ? Lequel ? J'avais eu l'impression pendant une demi-minute qu'il voyait mon malaise. Mais en même temps avec Brian je ne pouvais pas savoir. Il me laissait vraiment perplexe. Je me retournai et je souris à Marc. Il n'avait rien remarqué et il continuait à me serrer contre lui. Heureusement d'ailleurs. Je me voyais mal lui expliquer que le mec avec qui j'avais une aventure, certes courte mais pour le moins.. passionnée et réjouissante à tout point de vue était assis juste en face et qu'il lui avait demandé un autographe pour moi. Avant de tourner au coin de la rue, je remarquai que Clive me suivait du regard et je pressai le pas, un peu rose pour me soustraire au regard de mon ami.


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