La ballade du troubadour

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-Et alors ? Qu'est-ce qu'elle a dit ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

J'étais dans ma chambre dans la maison d'Eric et j'étais entrain de skyper avec Sophie. Je venais de lui raconter mon Thanksgiving rapidement.

-Bah écoute. Mary a fini par se lever à son tour parce que au bout de 15 minutes mon père et Eric étaient pas revenus et que ça commençait à faire tâche. Et là tu as genre Eli qui débarque de sa planète et qui sort : bah ils sont partis où ? Il avait vraiment rien écouté et..

Mon oncle m'avait regardée d'un air perçant et j'avais balbutié que je ne savais pas. Sauf que c'était sans compter sur la voix de Mary qui nous parvenait. Et elle semblait en colère. Je me levai et je leur fis un sourire.

-Je vais chercher de l'eau, fit Brian en me regardant bizarrement.

-Je vais venir aussi pour la seconde carafe, dis-je.

Il me suivit et je lui mis la seconde carafe dans la main avant d'ouvrir la porte d'entrée. Ma grand-mère me regarda avec son air de vieille femme aigrie et méchante. Je ne l'aimais pas. Je préférais largement mon grand-père, même depuis qu'il s'était marié avec une ancienne camarade de classe de son fils aîné.

-Bonjour Grand-mère. Qu'est-ce que tu fais là ? Tu n'as pas été invitée que je sache, et c'est très impoli de venir à l'improviste chez les gens.

-Je ne te permets pas de me parler sur ce ton insolent Sarah Gabrielle McAllister.

-Tu n'as pas à me dire comment je dois te parler, ou pas. Tout va bien Mary ?

-Je n'accepterai jamais qu'une homophobe déclarée rentre dans ma maison pour mettre mal à l'aise l'un de mes invités, aussi madame, je vous prierai de quitter cette maison, sur le champ ou j'appelle la police.

-Vous n'oseriez pas ! siffla ma grand-mère.

-Et comment !

-Mary..

-Non Eric. Elle a raison, rétorqua fermement mon père. Elijah sera toujours le bienvenu ici et il restera autant de temps qu'il le veut. Comme vous n'êtes pas disposée à le voir, je vous prierai donc de partir. Vous n'aurez qu'à revenir un autre jour Theresa, si vous souhaitez voir Sarah, je ne peux pas vous en empêcher c'est votre petite-fille. Sur ce..

-Ma petite fille ne devrait certainement pas fréquenter un sodomite dont l'âme est damné, je pensais que tu l'avais mieux élevé que ça John. Tu souhaites qu'elle aille en enfer ?

La mâchoire de mon père s'était contractée et il allait l'envoyer chier direct mais ce n'est pas lui qui commença.

-Ça suffit Maman, tu la fermes et tu dégages maintenant. Tu nous as suffisamment fait chier.
-Eric !

-Sarah, passe-moi mes clefs, elles sont sur le guéridon. Merci ma chérie.

Il se dirigea droit vers sa mère, la prit par le bras et la poussa sans ménagement à l'arrière de sa Audi. Il rentra à son tour et il démarra rapidement. Il avait l'air furieux.

-C'était quoi ça ? demandai-je encore un peu sous le choc de la réaction de mon oncle.

-Rick qui prend sa mère pour la ramener à l'aéroport et la caser dans un avion. Tu savais que..

-Non, je savais pas que la vieille harpie allait débarquer. Mary ?

Ma belle-mère fixait la route que mon oncle venait de quitter. Elle se tourna vers moi. Elle était chagrinée.

-Je n'aurai pas dû lui parler comme ça, je suis désolée Sarah, je crois que ta grand-mère sera fâchée contre toi, à cause de moi.

-Tu n'as pas à être désolée Mary. Tu lui as dit ce qu'on aurait dû tous lui dire depuis des années. Et encore, je trouve que tu es restée cool. Moi je lui aurai dit que c'était une vieille radasse frustrée, et encore je suis polie.

Je fis signe à mon père de rentrer, d'autant plus que Brian venait de passer sa tête dehors. Je me dirigeai vers Mary et la pris par le bras. Je lui déposai un baiser furtif sur la joue.

-Merci d'avoir défendu mon oncle. Je t'adore pour ça. Et clairement j'en ai rien à foutre de cette vieille conne. Retournons à table, c'est le moment du dessert et Eli a ramené un turròn à se damner, tu vas voir.. ça va te remonter le moral.

-Oh bah ça vaaaaa !! s'exclama Sophie derrière son écran. Ça aurait pu être 100 fois pire en fait !

-Oui mais quand même. Surtout qu'Eli a compris tout de suite en fait. Et quand il m'a demandé confirmation, je ne pouvais pas lui mentir alors je lui ai dit la vérité et.. il a directement été voir mon père il s'est confondu en excuses et il a dit que tout était de sa faute etc.. Ça m'a fendue le cœur. C'est aussi pour ça que j'ai demandé à Papa d'aller passer la nuit chez Eric. Pour qu'Eli sente.. qu'il est pas tout seul. C'était pas terrible.

-C'est cool de ta part. Et alors avec Marc ?

-Quoi Marc ?

-Non mais tu te fous de moi ? Tu m'as envoyé un SMS pour me dire que tu venais de te faire McDustiser !

-Ah oui !! Tain à cause de l'autre vieille conne j'avais presque oublié !! Après le dessert donc tu as genre Tom qui commençait à s'embêter et on a tous décidé d'aller faire un tour dès qu'Eric est revenu.

-Maaamaaaaaan ! avait crié Tom. On peut aller faire un tour au parc ? J'ai envie de montrer à Giulia le super toboggan de la mort qui tue !

-Hum..

Nous étions tous installés dans le salon entrain de boire de la liqueur. Même Brian et moi en avions eu, parce que le Colonel nous avait autorisés à le faire. Mon père avait commencé à sourire. Lui qui buvait des bières avec Brian, ça devait le faire bien rire intérieurement.

-Oui. allons-y let's go ! C'est parti les amis !

Brian hurla de rire, moi aussi. Mary commença à pleurer de rire après son imitation de Dora l'exploratrice. Manifestement, le petit entretien qu'elle avait eu avec ma grand-mère avait eu pour effet de la faire boire pour oublier.

-Je vais aller chercher d'autres chaussures.

-Tu peux passer dans ma chambre me prendre ma veste de costume ? me demanda Brian en me regardant gentiment.

J'hochai la tête et je montai. J'avais mis des chaussures à talons pour être dans la maison mais je commençais à avoir mal au pied. J'enfilais des ballerines et je filais dans la chambre de Brian qui était un modèle de propreté. Je restai figée. Quand avait-il eu le temps de nettoyer sa chambre ? Je n'avais pas eu le temps de le faire, moi ! Sa veste de costume était sur son bureau et je fis tomber son iPad sur sa chaise. Il s'alluma et quand je vis qu'une de mes copines du lycée Cathy lui avait envoyé une photo, ma curiosité prit le dessus. Je déverrouillai l'appareil et ce que je vis me retourna presque l'estomac. C'était une photo de Cathy complètement nue, dans une pose lascive. Je restai bouche bée et je remontai le fil de la conversation, ce n'était pas la première fois apparemment. Je ré-éteignis l'iPad et le remit sur le bureau avant de descendre. Je n'arrivais pas à m'en remettre. Je lui tendis sa veste sans rien dire. Je n'arrivais pas le regarder en face.

Tu m'excites comme ça.

C'est ce qu'il lui avait écrit, alors qu'elle était entrain de se prendre en photo, nue, les pieds ramenés sous ses fesses avec une cravate nouée autour de son cou. Ça résonnait dans mon crâne. Il me toucha le bras et je sursautai. Il fronça les sourcils. Nous étions dans la rue et il marchait à côté de moi. Nous étions à la traîne.

-Qu'est-ce qu'il y a ?

-Rien.

-Tu mens mal. Qu'est-ce qu'il y a ?

-Ton iPad est tombé de ton bureau sur ta chaise.

-Il est abimé ?

-Non.

-Heureusement pour toi. Sinon je t'aurai détruite. Pourquoi tu fais cette tête ?

-J'ai oublié mon écharpe et je commence à avoir mal à la gorge.

Il retira son écharpe et me la lança dessus sans ménagement avant de courir derrière son frère et ma cousine en imitant le grand méchant loup. Le Colonel Miller se retourna et il vit que j'étais toute seule. Il lâcha le bras de sa femme et m'attendit.
-Et bien, mon petit fils vous a abandonné ?

-Non, il avait envie de jouer avec les petits.

Le Colonel m'avait tendu son bras. Je n'avais pas d'autres choix que le prendre.

-Vous n'êtes pas en bon terme avec Brian. Je le sais. Mais j'ai aussi remarqué que vous avez tout fait pour vous entendre ces derniers jours. C'est très louable de votre part. Mon petit-fils est insolent, il a un air bravache et rebelle, on a souvent envie de le remettre à sa place. Mais c'est un bon garçon. Il n'a pas toujours eu une vie facile mais il s'en est très bien tiré. Vous êtes une fille bien et j'espère que vous lui donnerez une chance. Parce que je suis certain qu'il pourrait vous surprendre et que vous pourriez avoir une bonne influence sur lui.

-Je..

Je n'arrivais pas à exprimer le fond de ma pensée. Parce que j'avais en tête la photo de mon amie Cathy qui s'affichait devant mes yeux. Je me demandais quand ils avaient commencé les sexto et les conversations hot. Était-ce avant ou après qu'elle soit venue à la maison en début d'année ? Est-ce que la copine de Brian était au courant ? Je le trouvais dégueulasse. Et je trouvais Cathy débile. Il en avait rien à foutre d'elle. Je souris au Colonel et j'hochai la tête, je ne savais pas quoi dire alors je préférais largement me taire. Une fois dans le parc, je lâchai le grand-père des garçons pour aller faire des roulades dans l'herbe avec ma cousine. J'avais promis pendant le repas de lui montrer comment on faisait et l'heure de vérité était arrivée. Giulia riait comme une tordue et moi aussi. Après avoir fait une roulade avant pour la 5è fois consécutive je m'arrêtai.

-Fais attention Petit Bateau, tout le monde pourra voir ta culotte, rit Brian.

-Tout le monde n'est pas un pervers comme toi.

-Je ne suis pas un pervers, se défendit-il.

Je ne pouvais pas répliquer qu'il l'était parce qu'il avait des images pornos de Cathy dans son iPad. Sinon, il m'aurait assassinée. Je m'en doutais.

-Si tu l'es. Laisse-moi tranquillement maintenant.

-Pourquoi tu es agressive comme ça ? On avait dit qu'on faisait une trêve. Ça veut dire que...

-Ton grand-père sait qu'on se déteste et il a vu qu'on faisait des efforts juste parce qu'il est là. Tu as cru que tu étais plus malin que tout le monde mais c'est pas le cas. Alors moi je suis lasse de..

-Qu'est-ce que je t'ai fait ? Attends je t'ai rien dit aujourd'hui. Je..

-Tu n'as pas à comprendre quoi que ce soit Brian. Je.. laisse-moi, s'il-te-plaît.

-Non. Je ne te laisserai pas, je veux comprendre.

-J'ai vu les photos sur ton iPad. J'ai pas fait exprès mais je les ai vu et je suis dégoûtée que..

Brian se tut. Il baissa les yeux et il les releva. Son regard était perçant.
-J'ai jamais couché avec elle, mais elle me chauffe depuis que j'ai commencé les cours dans ce lycée et c'est vrai qu'elle m'a envoyé des photos mais.. putain je vois pas pourquoi je me justifie devant toi. J'ai pas d'excuses à te faire. Okay, elle m'envoie des photos d'elle à poil. Mais ça te regarde pas.. tu es jalouse ou quoi ?

-Non, je suis atterrée. Je ne comprends pas à quoi tu joues. Okay, je déteste Alexandra mais tu en faisant ça tu la trompes et je ne sais pas si c'est une sorte de... ce que je veux dire Brian c'est qu'aucune fille ne mérite que son mec fantasme et se paluche en en matant une autre. Je lui souhaite pas ça même si je la hais. Surtout que ça risque de me retomber dessus à un moment où à un autre.


-Je vais t'expliquer un truc que tu ne sembles pas comprendre sur les mecs. On a des besoins. Et oui parfois mater une meuf à poil, même souvent je dirais, ça nous donne des envies. Depuis que je suis pubère, j'ai une petite amie et depuis que je suis pubère, ça m'arrive de temps à autres de mater un porno. C'est de l'hygiène de vie et j'ai jamais eu l'impression de tromper mes petites amies en me paluchant comme tu dis. Si je montrais ça à Alex, elle lui dirait juste que c'est une salope et elle diffuserait probablement les photos sur internet et au lycée. C'est ce que tu veux ? Qu'elle finisse sur un site de porn revenge ? Hein ? C'est ce que tu veux pour ta pote ? Non. Alors fais comme si tu n'avais rien vu. Et oublie putain. Ça ne te regarde pas Sarah. Si tu avais déjà eu un mec, tu le comprendrais.. D'ailleurs peut-être que tu devrais t'y mettre ?

-À quoi ?

-À mater des pornos et à te mettre à la masturbation, tu serais beaucoup moins chiante et à défaut de coucher avec une autre personne, ça te donnerait une certaine hygiène de vie, tu aurais le teint éclatant. Les filles épanouies sexuellement sont beaucoup plus belles que celle frustrées comme toi.

-Va te faire foutre Brian Miller.

-Je ne suis pas gay, ce sera difficile, mais si je me réveille avec cette envie, je viendrais te le dire, toi qui semble tellement te préoccuper de ce que je peux faire avec mon cul. Oh et puisque ça te gêne tant que ça, tu n'as qu'à dire à ta copine d'arrêter de m'envoyer des photos hot parce que clairement ce n'est pas moi qui le ferait, la balle est dans ton camp.

Il se leva de l'herbe et couru avant de sauter sur le montant du but de foot et de faire cochon pendu pour amuser son frère. Il n'avait même pas nié. J'aurais préféré qu'il fasse mine de me taper mais là.. il s'en foutait royalement. La balle est dans ton camp. Il me laissait la responsabilité de tout ça sachant pertinemment que si je le faisais je perdrais une de mes copines et en plus, cela voudrait dire que je me soucie de lui.. mais si je ne faisais rien, cela voulait dire que j'adhérais à ce qu'elle faisait, à ce qu'ils faisaient tous les deux. J'étais coincée. Je m'étais allongée dans l'herbe. Je ne savais pas si je devais en parler à qui que ce soit. J'entendis quelqu'un s'assoir juste à côté de moi. J'avais les yeux fermés. Je rouvris les yeux et je vis le visage de Marc au dessus du mien.

-Salut, me dit-il. Tu sais que tu es hyper sexy habillée comme ça et allongée dans l'herbe ?
-Marc ! Mais qu'est-ce que.. ?

-Tu crois que tu es la seule à avoir une famille qui fait des balades digestives ? En vrai mon frère a reçu un SMS de Miller et il a montré un enthousiasme débordant à l'idée de bouger du canapé. Je crois qu'il voulait juste faire un foot.

Il caressa mon visage du bout de ses doigts et je sentis un frisson me parcourir, il avait les mains froides mais je savais qu'il n'y avait pas que ça.

-Mes parents sont avec ta famille, ils sont plus loin dans le parc, ton père m'a demandé de tous vous surveiller alors..

-Tais-toi.

Il se tut et me regarda avec surprise. J'ouvris la bouche pour lui dire quelque chose mais comme à l'église, il se pencha vers moi pour m'embrasser sans crier gare. Ses lèvres m'avaient manqué. Tellement manqué. Il avait un goût chocolaté et un léger goût de nicotine mais pas trop présent. Mon cœur fit un raté.

-Ça fait des mois que..

-Tais-toi.

Je l'attirai par le cou. Il piquait un peu, il n'était pas rasé du jour même. Mais étrangement, je trouvais ses poils légèrement rêches très virils.

-Non laisse-moi parler Sarah.

-Je n'ai pas envie de parler, je veux juste te sentir près de moi. Tu ferais ça juste pour moi ? Je veux que tu me caresses et que tu m'embrasses comme si je..

Il ne me laissa pas terminer, comme s'il s'attendait depuis le début à ce que je dise ça. La pression de ses lèvres douces me faisait tout oublier : ma grand-mère folle, mon quasi-frère pervers et même Chuck. Je me détachai de lui, mélangeant nos deux souffles. Mon cœur battait et Marc avait posé sa main sur ma hanche. Je la sentais de manière exacerbée. Il caressa mon visage et ses yeux verts me dévoraient des yeux.

-Je veux qu'on reprenne les cours d'algèbre, qu'on reprenne là où on s'est arrêté et..

-Je m'en fous de ce que pense ton père, de ce que pense tout le monde. J'ai eu le temps de réfléchir et je te veux. Qu'importe le reste. Je serai là pour toi. Je veux être là pour toi. Pour tout ce que tu veux. Je veux faire parti de ta vie.

-Pour tout ce que je veux ?

-Oui. Si tu veux qu'on aille au restaurant, au cinéma c'est comme tu veux.

-Même si j'ai envie de toi ?

Il resta interdit et il se pencha de nouveau vers moi.

-Surtout si tu as envie de moi Spiderwoman.

-Tu es en période d'essai Marc McDust. Je te laisse jusqu'à janvier pour me prouver ta valeur. Tu as intérêt à faire beaucoup mieux qu'avant et si tu me refais pleurer, j'ai certain de mes potes qui te feront regretter de l'avoir fait.

-Je ne te ferai pas souffrir mais toi ne me fais pas souffrir non plus. J'ai rarement ressenti ce que je ressens pour toi Sarah.

-Vous êtes venus à pieds ou en voiture ?

-En voiture, enfin j'ai pris la mienne avec Paul et mes parents la leur.

-Okay. Ramène moi chez moi. J'ai envie de rentrer.

Il me souleva et posa son bras autour de mes hanches comme pour me soutenir. Il remit ses lunettes de soleil. Je le vis prendre son téléphone et il me sourit en m'ouvrant la portière. Il ne se gara pas devant chez moi masi sur le parking juste à côté. Il me raccompagna jusqu'à la porte.

-Entre si tu veux, lui proposai-je.

-Je ne sais pas si c'est une bonne idée..

-Si. On a quelques temps devant nous, non ?

Il m'embrassa en me collant à lui tout en m'emmenant dans ma maison. J'étais collée à ses lèvres et je souriais, je pouvais sentir son sourire aussi. Nous montâmes dans ma chambre et il me renversa sur mon lit. Je me retrouvai sur lui et je me redressai. L'image de Chuck se superposa dans ma tête avec celle de Marc. Je me penchai pour embrasser Marc, troublée.

-Oh en fait, j'ai envoyé un message à ma mère pour lui dire que tu avais froid et que je t'ai ramené chez toi. Comme ça personne ne s'inquiètera de ta disparition.

Il me re-plaqua sur le dos et m'embrassa le cou. Sa main se glissa sous ma robe et frôla la peau de mes hanches. Je ne pouvais que faire la comparaison avec Chuck et cela me troublait, il n'avait pas la même approche. Ce n'était pas désagréable, bien au contraire mais c'était.. différent. Je déboutonnai sa chemise et passais ma main sur son torse. Je le renversais sur le côté et posais de légers baisers dessus.

-Et bien.. j'ai laissé un petit agneau et je retrouve une tigresse.

J'arrêtai et je m'allongeai sur lui.

-Non. Tu as abandonné une jeune fille et tu retrouves une jeune femme. insistai-je. Et qui dit jeune femme dit approche différente, ajoutai-je en l'embrassant de nouveau.

J'étais entrain de me faire peloter par Marc. Quand Sophie apprendrait ça...

-Je devrais partir, finit-il par dire alors qu'il m'embrassait dans le cou et que je sentais sa langue dans mon cou.

-Naaan, ne pars pas, continue.
-Je..

Je n'avais pas envie qu'il parle alors que ma peau commençait à devenir ultra sensible. Marc avait défait ma robe nouée dans le dos, je me redressai et la baissai jusqu'à la naissance de mes seins. Il regarda la bretelle de mon soutien-gorge et je le vis déglutir.

-Je viens d'entendre ta porte d'entrée s'ouvrir et la voix de mon frère. Qui plus est, si tu continues à m'embrasser comme ça ou à me montrer un centimètre carré de peau en plus, je vais avoir une érection que j'aurais bien du mal à cacher et à maitriser.
Je ne m'attendais à ce qu'il me parle aussi franchement. Il le vit et il sourit.

-C'est pas le moment Sarah, je suis en période d'essai, mais je ne crois pas que ce genre d'essai doit se faire sur le champ. Et si Paul me voit comme ça, je me ferai charrier jusqu'à la fin de la journée.

-Okay. J'ai compris. En parlant de Paul. Tu peux faire un truc pour moi ? lui demandai-je en refermant ma robe. Je crois qu'il craque vraiment sur Sophie, tu crois que tu pourrais me dire si c'est vrai ou pas ?

-Je t'enverrai un message. En fait, on a qu'à aller demain au cinéma.. sauf si tu as quelque chose de te prévu avec Sophie..

-Oui je pense que Sophie et moi on va passer toute la journée ensemble. Une autre fois, tu me diras..

-Non. Tu me diras quand tu veux me voir et je prendrais mon billet d'avion en fonction. Et puis.. si tu as envie de venir me rendre visite sur le campus, pas de souci.

-Je ne sais pas si mon père me laisserait partir sur un campus plein d'étudiant en rut, mais on peut toujours rêver.

Marc éclata de rire et je me sentais bien. Heureuse. Comme si la dernière fois qu'il était venu dans cette chambre était un cauchemar, oublié au réveil.

-Reste encore un peu. 5 minutes, minaudai-je.

-5 minutes, sourit-il en m'entrainant de nouveau sous lui. Tu sais que cette robe est vraiment très belle ? Et qu'elle te va vraiment bien ?

-Tu ne penses pas que je serai mieux sans ?

-TU LUI AS DIT QUOIIII ???? hurla Sophie avant de glousser comme une malade. Tu n'as pas vraiment dit ça ???

-Bah.. si, et il a ri avant de me demander où était la petite Sarah McAllister qui jouait enfant dans son jardin ? Parce qu'elle avait définitivement disparue.

-Et tu lui as répondu quoi ? Que tu ne savais pas mais que tu voulais qu'il joue dans ton jardin ?

J'ouvris grand les yeux et Sophie éclata de rire.

-T'as pas vraiment dit ça ? Sophie !! Tu es saaaaaale !

On frappa à la porte et mon oncle ouvrit la porte pendant que je coupais le son.

-Salut, tu veux regarder un film avec nous ? On le commence dans 10 minutes, le temps qu'Eli finisse de lire une histoire à Giulia.
-Okay. Je finis de parler avec Sophie et j'arrive. Tu fais chauffer le popcorn ?

-Du popcorn ? Tu veux du caramel beurre salé dessus.

-Oui merci, tu es un amour Éric. Bon on en était où ? Ah oui, non je ne lui ai pas proposé d'aller visiter mon jardin. Je suis devenue rose et.. je sors avec Marc McDust. Je veux dire c'est officiel entre nous et officieux pour les autres, mais je sors avec Marc. Il m'a dit que j'avais juste à l'appeler et il prenait l'avion... Je sors avec lui !

-Tu sors avec Marc McDust, répéta ma meilleure amie en souriant. Du coup je retire tout ce que j'ai dit sur lui comme quoi c'était un con etc..

-Il s'est comporté comme un con alors.. ne retire pas ce que tu as dit.. Tu veux venir chez mon oncle ? On se fait une soirée film/popcorn et je suis sûre qu'on aura le droit de se faire un cocktail.

-Non. Parce que si je sors, mon père va me tuer. Déjà que je n'ai pas eu le droit de venir me promener avec vous, j'ai dû jouer la babysitter alors.. Quoi ?! lâcha-t-elle d'un ton froid que je ne lui connaissais pas. Je suis entrain de parler avec Sarah.

J'entendais la voix de la mère de Sophie juste derrière.

-Je l'ai déjà vu et ça ne m'intéresse pas. Ferme la porte en sortant.

Ma meilleure amie était mal, je le voyais. Elle allait se remettre à parler mais apparemment la porte se rouvrit.

-Non mais tu te prends pour qui au juste pour rentrer dans ma chambre comme ça ? Sors, je suis occupée.

Je ne compris pas vraiment ce que répliqua son père mais je vis sa mâchoire se serrer.

-Désolée Sarah, il faut que j'y aille. On se voit demain ?

-Oui oui.

Elle ferma son ordinateur aussi sec. Je descendis les escaliers rapidement.

-Oncle Eric ? Je peux prendre une de tes voitures ? Je crois que Sophie a un problème.

-Je vais t'emmener si tu veux..

-Je préfère y aller toute seule. Si ça ne te dérange pas..

-Vas-y. Tu as ton téléphone chargé avec toi ?

-Oui. Merci.

J'embrassai mon oncle et j'enfilai  mes ballerines avant de courir vers le garage. Je pris les premières clefs et je tombais sur une Audi R8 Spyder. Mon oncle avait vraiment de belles voitures. Vingts minutes plus tard, j'étais devant chez Sophie. Je fis le tour de la maison. La chambre de Sophie donnait sur le chêne. Je grimpai sur l'arbre et je fermai les yeux. J'étais Spiderwoman. Je pouvais tout faire. J'inspirai et quand je fus rendue au bout de la branche, je sautai et je me rattrapai sur la rambarde de son petit balcon. Je passai mes jambes par dessus. J'avais le cœur battant. La porte fenêtre était ouverte, je la poussai et j'appelai Sophie doucement. Je rentrai et j'entendis des éclats de voix.

-Dans ta chambre ! hurlait son père.

-C'est exactement l'endroit où je comptais aller de toute façon ! cria à son tour Sophie.

Je l'entendis courir et ouvrir sa porte à la volée. Quand elle me vit, elle faillit hurler mais elle se retint. Elle se précipita dans mes bras et elle pleura.
-Je n'en peux plus Sarah..

-Tu viens avec moi. Je te laisse pas là. On va..

La porte de Sophie s'ouvrit et son père entra.

-Écoute So.. Sarah. Qu'est-ce que tu fais là ?

-Je suis venue chercher Sophie, on va chez Éric.

-Je ne crois pas Sarah. Tu es la bienvenue d'ordinaire, mais là, tu retournes chez ton oncle et Sophie reste à la maison.

-Désolée Nicholas. Mais si Sophie reste, je reste, si je pars, elle part. Je la laisse pas toute seule.

Sophie tourna les yeux vers son père. Il eut un mouvement de recul et je vis une grande tristesse dans les yeux de Nicholas. Il n'avait pas vu l'état dans lequel était sa fille. Ma meilleure amie avait les yeux bouffis et rougis.

-Faites comme vous voulez.

Il ne ferma pas la porte en sortant.

-Allez bouge Sophie, je te prends quelques affaires et on va chez Éric. Si je lui ramène pas sa voiture, il va criser, c'est un peu sa seconde fille.

Je laissai Sophie au sol et je pris son sac week-end. J'y plaçai quelques vêtements, les premiers qui me tombaient sous la main et des chaussures.

-Allez viens..

Elle était un peu comme une loque. Elle était épuisée moralement. Elle se releva tout de même et elle enfila ses chaussures à talons qui lui faisaient des jambes divines. Alors que je descendais les escaliers, j'entendis un bruit de verre qui se brise. Je tournai les yeux vers le salon et Nicholas avait la main ensanglantée. Il y avait des débris de verre au sol. Je posai le sac de Sophie que je portais et j'allai vers lui. Je regardai sa main. Je sentais l'alcool dessus. J'entendis la porte d'entrée s'ouvrir, Sophie avait dû sortir.

-Vous devriez appeler mon père. Il n'est pas couché à cette heure là. Il va pouvoir vous recoudre. Et puis voyez le bon côté de la chose, l'alcool a désinfecté la plaie.

-Sarah.. Je suis désolé.

-Ce n'est pas à moi qu'il faut le dire. Vous devriez arrêter de boire Nicholas. Vous auriez déjà dû remarquer qu'à chaque gorgée que vous avalez, vous perdez un peu plus votre fille.

Je tournai les talons et je le laissai. Je rejoignis Sophie qui était dehors avec ses affaires. J'ouvris la portière et elle lança son sac à l'arrière.

-Merci.

-Tu es ma sœur Sophie. Je ne laisse pas ma sœur dans le besoin, c'est pas mon genre. Tu n'as pas besoin de me remercier.

-Si j'étais gay Sarah, je serai amoureuse de toi, tu le sais.

-T'es mon âme sœur Sophie, on l'a toujours su. D'ailleurs tu sais quoi ? On va relever la capote de la voiture, mettre la musique à fond et hurler contre le ciel.

J'allumai la radio et Get Lucky, passait. We've come too far to give up who we are. So let's raise the bar and our cups to the stars. She's up all night to the sun.. I'm up all night to get some...She's up all night for good fun... I'm up all night to get lucky. Sophie leva le bras et se mit à rire tout en hurlant la chanson des Daft Punks.

-Tu sais quoi, on devrait sortir ce soir, je n'ai pas envie d'aller me coucher, j'ai envie de danser toute la nuit avec des talons qui me feront mal au pied. J'ai envie d'hurler tellement fort que ma voix en sera brisée. J'ai envie d'oublier que j'ai passé une journée de merde et que mon père a gâché l'une de mes fêtes préférées. Je ne vois pas en quoi je devrais être reconnaissante aujourd'hui.

On était arrivée chez mon oncle. Ce dernier était dehors avec un verre à la main entrain de manger des churros avec son frère.

-Salut Sophie, donne-moi ton sac, je vais le monter dans la chambre de Sarah.

-En fait Éric, on voulait savoir, tu verrais un inconvénient à ce que..

-Ne rentrez pas trop tard et pas d'alcool.

-T'inquiètes, je vais les surveiller..

-Heu.. Eli..

-Comment comptez-vous rentrer en boîte de nuit sans moi ? Je connais tout le monde, je suis un clubber. Allez vous préparer. Toi Sophie, tu es parfaite comme ça, toi Sarah, va mettre des talons, je ne veux pas que tu me fasses honte avec tes ballerines. On prend ta Ferrari décapotable Eric.

Une fois dans la voiture, je me recoiffais et me remaquillais pendant que Sophie parlait avec Eli.
-Merci Elijah, c'est très gentil à vous. Vous n'étiez pas obligé

-Ma mère a débarqué et a dit à Sarah que j'étais un sodomite damné, preuve qu'elle n'a pas changé son discours depuis 20 ans. J'ai besoin de me vider la tête.

-Mon père m'a encore dit que j'étais une pute et une déception parce que comme d'habitude il avait trop bu. J'ai besoin de me vider la tête.

-Nicholas n'a jamais tenu l'alcool. Je vais aller lui parler si tu veux.

-J'en ai déjà parlé à John. Il m'a dit qu'il allait lui parler. Pourquoi vous êtes comme ça vous et pas lui ?

-Quand ma mère m'a dit que j'étais mort à ses yeux, je n'ai plus jamais remis les pieds dans ma ville natale. Quand Elena est morte, j'ai essayé de rester, mais j'ai fini par m'enfuir de mon pays. Alors, je ne sais pas si je réagis bien devant le stress. Lui, il boit. C'est pas mieux tu me diras, mais c'est sûrement qu'il a un souci et qu'il n'arrive pas à vous le dire, par fierté je pense, mais ça va aller mieux quand John lui parlera.

-Il est chez vous.. Je veux dire Papa. Il est chez toi Sophie. Je lui ai envoyé un message pour lui dire d'y aller. Attends tu veux nous emmener là ? The Parlour Room ? C'est un des bars les plus..

-Oui, et je me suis tapé le fils du propriétaire quand j'avais une vingtaine d'année. J'ai toujours mes entrées maintenant.

Il lança les clefs au portier et nous tendit à chacune son bras. Il fit un fist bump avec le videur et nous fit entrer alors que le videur avait un tampon à la main. Nous aurions dû en avoir un. Clairement, nous pouvions boire de l'alcool si cela nous faisait envie. Mon oncle se pencha sur le bar

-Salut Bee. Deux Virgin Caïpirinha et une vraie pour moi, commanda Elijah. Merci. Okay, voilà le plan, vous vous dansez, si je vois un homme de plus de 20 ans vous approchez à moins de 1m, je lui pète les dents.

-Et toi tu fais quoi ?

-Je.. Merci mais j'ai pas commandé de Blue Lagoon, fit-il à la barmaid qui venait de lui toucher le bras.

-C'est de la part de la personne au bout du bar.

Elijah, se pencha, sourit et lui fit un signe de tête. Sophie me regarda et nous gloussâmes.

-Bonne soirée !

J'entrainai Sophie et je me mis à danser avec elle. Elle avait raison, c'était juste parfait. Ses cheveux blond volaient autour de sa tête. Nous n'avions besoin de personnes d'autres quand nous étions toutes les deux. Je me demandais si je devais lui dire à propos de Cathy.. mais finalement je ne décidais que non. Il y avait ce gars super mignon qui me faisait de l'œil. Il n'avait pas l'air trop vieux en plus. Il s'approcha de moi et je jetai un coup d'œil autour pour trouver Elijah mais je ne le voyais pas. Le gars qui me faisait de l'œil n'était vraiment pas vieux, je vis un tampon sur sa main. Il avait moins de 21 ans et n'avait pas le droit de boire. Il avait de long cheveux roux et des yeux noisettes. Il avait un piercing à l'oreille. On aurait dit un pirate. Il me glissa sûrement son nom mais la musique était assourdissante. Nous dansâmes tous les deux jusqu'à tard. Je faisais n'importe quoi, je le savais. Marc m'avait pratiquement dit qu'il m'aimait, on s'était tripoté dans ma chambre et là je dansais serrée contre un autre mec. J'avais un peu l'impression d'être une autre. Sophie, elle n'avait pas ce genre de scrupule. Elle était avec un gars blond comme elle et il l'embrassait sur la piste. Quand le gars avec lequel je dansais me pelota les fesses et essaya de m'embrasser, je me reculai en le poussant. La seconde d'après Elijah était à mes côtés.

-Dégage minus, lui lâcha-t-il d'une voix grondante.

Il m'aurait fait peur et clairement il fit peur au gars. Elijah le suivit du regard. Mon cavalier d'un soir était de toute évidence ami avec le cavalier de Sophie parce qu'il lui toucha le bras et me désigna. Sophie fit la moue, rétorqua quelque chose qui de toute évidence ne le plurent pas du tout et ma meilleure amie tourna les talons et se dirigea vers nous.

-On devrait rentrer Elijah.

-Absolument. Venez. Attendez deux secondes.

Il retourna près de la personne qu'il lui avait offert un verre. Je restai abasourdie en voyant que c'était une femme. Il lui embrassa les lèvres alors qu'il lui glissait sa carte dans son décolleté et lui murmurait quelque chose à l'oreille. Il revint vers nous et tendit le ticket au portier pour récupérer la Ferrari.

-Tu vas nous raccompagner à la maison et repartir, c'est ça ?

-C'est l'idée. Du moins si elle me.. rappelle, sourit-il en sortant son téléphone et en le posant sur le tableau de bord.

-Mais pourquoi une femme ? Je suis trop choquée que tu sois bi en fait. Reste avec un homme stoplait. Pour mon équilibre mental, reste dans la seule catégorie où je t'ai connu.

-Ça fait 15 ans que j'ai pas été avec une femme. Peut-être que je passerai ma prochaine quinzaine avec une femme, tu ne veux pas de cousins ?

Il éclata de rire devant ma tête défaite.

-Heu.. avoir un oncle gay avec lequel je pouvais aller acheter de la lingerie et choisir ma robe de bal ça m'allait tu sais.

-Sarah, j'adorerai aller avec toi faire du shopping, parce que c'est mon métier et que j'aime la mode. Mais pour ta lingerie, tu as une belle-mère maintenant, et je sais que tu as adoré aller choisir ta lingerie avec sa carte bleue et elle.

-Ouais c'est pas faux. Elle est jolie au moins ? La meuf du bar ?

-Très jolie et hispanique.

-Ah bah voilà. Pedro te manque avoue.

-Je l'ai retrouvé au lit avec un autre mec, non ce connard ne me manque absolument pas. Tu comprendras quand tu auras un petit ami. Après j'aime l'Espagne, c'est un fait. On est arrivé dans trois... Attendez.. la femme là-bas, elle sort de la maison ?

Eli s'arrêta et Sophie et moi qui étions à l'arrière de la voiture, nous nous redressâmes comme un seul homme. C'était Eric torse nu sur le trottoir et il mit la femme dans un taxi.

-Vous croyez que si on le klaxonne, il va faire une crise cardiaque ?

Elijah commença à rire et klaxonna. Eric sursauta et se retourna brusquement.

-C'est la dernière fois que je te passe mon bébé, toi. Vous vous êtes bien amusés ?

-Sûrement moins que toi Rick, j'imagine, lâcha Elijah d'un ton salace pendant qu'on sortait de la Ferrari décapotable.

-Hey, j'ai.. les filles bouchez vous les oreilles.

-Elijah a rencontré une meuf dans un bar et il passe pas la nuit avec nous, je pense qu'il n'a rien à dire.

-Une femme ? s'écria Eric, toujours en bas de pyjama sur le trottoir. Tu aurais pu m'envoyer une photo quand même.

-Je le ferai quand elle n'aura plus que son string. Bonne nuit les gosses, je ramène les croissants demain matin.

Il redémarra et la voiture fila. Mon oncle et moi, nous nous regardâmes. Sophie se mit à rire.

-Vous vous ressemblez tellement c'est un truc de fou. Vous faites la même tête.

-Hum.. moi tout ce que je vois Sophie c'est que Sarah et toi êtes crevées. Au lit. Et je commence à avoir froid, c'était pas une bonne idée de sortir comme Tarzan.

-Tarzan avait un pagne et des nœuds dans les cheveux. Bonne nuit oncle Eric.

J'étais fourbue, Sophie aussi. Une fois dans les draps ma meilleure amie se tourna vers moi.

-Merci Sarah; je sais que tu as dit que je n'avais pas à te remercier mais là, tu as sauvé mon Thanksgiving. Alors, je suis reconnaissante parce que j'ai toi. Et que j'ai vraiment le sentiment d'être un membre de ta famille.

-Tu n'as pas besoin d'épouser Brian pour ça.

-Vous devriez continuer votre trêve.

-Heu la définition même d'une trêve, fait que ça ne dure pas. Et puis c'était déjà chaud de faire semblant d'être les meilleurs amis du monde pendant 24h, on pourra pas continuer. Et puis.. tu ne sais pas ce que je sais.. à propos de Brian, c'est un gars dégoûtant. Vraiment dégoûtant et je ne crois pas que je puisse m'en remettre et encore moins restée amie avec un mec qui.. Sophie ?

Ma meilleure amie venait de s'endormir. Est-ce que je pourrais continuer la trêve avec Brian ? Je ne savais pas. En réalité, je ne savais pas si j'en avais envie parce que je devais peut-être un brin sadique. Dans le fond, être énervée contre Brian était amusant. Il avait raison. Je fermai les yeux mais je les rouvris, je ne voyais que le visage de Brian. Je regardai mon portable. J'avais un message de Marc qui me souhaitait une bonne nuit. Il me l'avait envoyée vers une heure du matin. Je ne l'avais même pas vu. Il était dans les 4h du matin. Je n'osais pas lui répondre maintenant, pour ne pas le réveiller au cas où. Je n'arrivais pas à dormir. Je pris mes écouteurs.

-Saaaaalut ! bailla mon interlocuteur. Tu sais que tu viens de me réveiller là ?

-Désolée Chuck.

-Pourquoi tu chuchotes ?

-Sophie dort juste à côté de moi.

-Hum.. il est quoi, dans les 4h du matin à LA ?

-Oui. C'est ça. J'avais juste envie de parler et Clive m'a dit que Ray était pas du tout du matin et surtout pas quand on le réveillait avant 8h alors..

-Hum.. Tu peux m'appeler quand tu veux ma belle. Je dors à moitié mais tu peux m'appeler quand tu veux.. Attends, tu n'arrives pas à t'endormir et c'est moi que tu appelles ? Je suis flatté.

-Je ne sais pas pourquoi je t'appelle en fait. C'était con et..

-C'est mignon, tu es allongée ?

J'entendis du bruit et il me dit qu'il me mettait en haut parleur. J'entendis bientôt un accord à la guitare. 
All of these lines across my face tell you the story of who I am...So many stories of where I've been and how I got to where I am. But these stories don't mean anything when you've got no one to tell them to. It's true... I was made for you (1).

Il chantait pour moi d'une voix douce cette chanson que j'adorais alors qu'il ne savait même pas que je l'adorais. Elle était douce chantée par Chuck. Je ne tardais pas à fermer les yeux. Je fis un rêve un peu étrange. J'étais habillée comme au Moyen Âge, avec une longue robe qui ressemblait un peu à celle d'Arwen dans le Seigneur des Anneaux. Du moins je le supposais et je vivais une parfaite histoire d'amour avec un homme qui ressemblait beaucoup à Marc, sans lui ressembler vraiment. Nous vivions dans un château splendide comme on peut en voir dans certains films et il y avait un troupe de troubadour qui arrivait dans ce château. Pendant le banquet, l'un des musiciens prit sa lyre et chanta une ballade d'une belle voix grave. C'était envoûtant, c'était beau. Le chanteur portait un chapeau qui cachait son visage. Quand la dernière note retentit, des larmes coulaient de mes yeux, je me levais pour l'applaudir, il retira son chapeau. C'était Chuck. Mon cœur battait, chaque partie de mon cœur vibrait comme les cordes de sa lyre. Quand je me réveillai le lendemain, j'avais toujours la chanson dans la tête. Mes écouteurs étaient dans mes oreilles et un message de Chuck m'attendait.. J'espère que tu ne t'es pas endormie parce que tu détestais la chanson mais parce que j'ai réussi à te bercer. Je souris et je le remerciai en lui soulignant que j'adorais la chanson. Il m'avait chanté une chanson parce que je lui avais demandé Il était tellement adorable... Sophie s'éveilla juste à côté de moi.

-Salut, bien dormi ? demandai-je à ma meilleure amie

-Peu mais c'était cool.

Ma porte de chambre s'ouvrit et ma cousine sauta sur le lit.

-C'était cool, jusqu'à maintenant, reprit Sophie mais en riant.

-Désolé les filles ! Elle m'a échappée, continuez à dormir.

Eric débarqua dans ma chambre, toujours torse nu. Ma meilleure amie tiqua un peu.

-Eric !!

Je lui fis des gros yeux et regardait son torse avant de pencher la tête vers Sophie pour lui faire comprendre que ma meilleure amie de 16 ans était entrain de mater son torse musclé. Il eut l'air gêné et referma la porte. Il la rouvrit 3 secondes plus tard, prit sa fille, la lança par dessus son épaule et ressortit tout aussi vite.

-Quel homme est gaulé comme ça à son âge sérieusement ? C'est même pas ton oncle mannequin ?

-Heu..

-Tu te rends compte des gênes de folie que tu as ? Genre entre ton père, tes oncles.. je ne me souviens pas assez de ta mère pour.. tu as des gênes de folie. Je suis jalouse.

-Dis la grande fille blonde brillante et californienne avec une taille fine, des fesses et des seins parfaits. Allez debout, on va aller courir. J'ai pris tes affaires de sport hier.

-On peut plutôt faire du yoga.

-Va pour le yoga, il commence à faire trop froid dehors.

-Bravo pour ta volonté de fer, Sarah, gloussa Sophie en se glissant hors des draps pour aller dans la salle de bain.

Après une bonne demie-heure de Yoga, je n'en pouvais plus. Giulia était avec nous pendant tout le long et elle essayait de faire comme nous. Mon oncle nous avait laissé sa fille le temps de se préparer. Elijah rentra alors que nous rangions les tapis de yoga après avoir remis des habits normaux. Il avait une mine radieuse.

-J'ai les croissants !

-Alors ? Bonne baise ? lâcha Eric en descendant avant de s'arrêter et de rougir. Heu je veux dire..

-Non mais c'est bon Eric, on sait tous très bien ce qu'Elijah a fait cette nuit. Il en fait plus pour nous choquer je crois.

-Il a fait quoi ?? Paaaapaaaa ? Il a fait quoi Eliii ? fit ma cousine en nous regardant avec ses grands yeux.

Elijah se pencha et lui ouvrit les bras. Ma cousine se précipita sur lui pour l'embrasser.

-Oncle Eli a fait de la spéléologie cette nuit ma chérie.

-C'est quoi la spéologie.

-Spéléologie, c'est quand on va visiter des..

-Heu.. Elijah, faut pas déconner non plus, elle a 6 ans, commença à halluciner Éric.

-Des grottes, continua son frère en lui lançant un sourire carnassier. En l'occurrence j'ai visité une grotte cette nuit.

-Pourquoi tu as fait ça la nuit ?

-Parce qu'il n'y a personne, la nuit. C'est beaucoup plus tranquille.

-Moi aussi je veux aller voir des grottes la nuit.

-Quand tu seras grande.

-Mais je suis grande.

-Quand tu seras plus vieille que Sarah, tu auras le droit si tu en as vraiment vraiment envie mais pas avant ma petite chérie.

Sophie était morte de rire, j'étais morte de rire, Eric.. non lui clairement ça ne lui faisait pas rire du tout. Du moins jusqu'à ce que son petit frère sorte son téléphone et lui lance dessus.

-Attends.. tu sors de 15 ans de « Gayitude » et tu tapes ça ? Je vais devenir bi moi aussi.

-Les femmes adorent se dirent qu'elles peuvent rendre hétéro un gay. Je ne sais pas pourquoi. Sérieusement, je ne sais pas pourquoi. Mais vu ta carrure si tu veux avoir une expérience homo, je connais des gars qui adoreraient ton charme viril mon vieux. Si tu rajoutes un peu de boue et un chapeau de cowboy.. Grrrrr.

Eric grimaça et son frère éclata de rire.

-Moi aussi je veux profiter, dis-je. Montre la photo.

-Non, c'est le genre de photo interdite au moins de.. 25 ans, au moins.
-Après le genre de photo que j'ai vu sur l'iPad de Brian, crois-moi, je suis guérie pour les photos majeurs uniquement..

-Pardon ? fit Sophie.

-Non mais en fait on parlait de..P.O.R.N.O.

-Je sais lire tu sais Sarah, répondit Giulia en mettant les croissants sur la table.

-Ah oui, et du coup moi je lui ai dit que c'était pour moi comme tromper la personne avec qui on...

-Ridicule, m'interrompit Eric. Clairement ça se voit que tu n'a pas une grande expérience en amour ma chérie parce que ça peut pimenter une vie couple. Et pour un homme c'est.. Giulia, tu peux aller dans la cuisine chercher la carafe de jus d'orange que j'ai pressé ce matin ? Merci mon ange. Oui, je disais que mater un porno pour un homme c'est.. presque de l'hygiène de vie. Pour beaucoup, au lycée, les pornos et les mains sont leurs seuls amis.

-Tu mates encore des pornos ?

-Je ne répondrai pas à cette question mais juste je peux te préciser que je suis un homme célibataire avec une très bonne situation et une super baraque. Je ramène qui je veux quand je veux alors... bon.

-Quand on était plus jeune, on voulait acheter des actions chez Kleenex pour Éric pour la fin de sa Senior High School mais on avait pas assez d'argent avec ton père.

-Hey MAIS TA GUEULE ! De la part du mec qui s'est fait chopper à mater des magazines porno dans la bibliothèque du lycée alors qu'il était censé faire des maths, je pense que tu as rien à dire.

-Ah oui, c'est vrai que j'ai fait ça, sourit Elijah.

-Tu sais Sophie, la plupart du temps on ne parle pas de Sexe au petit déj, dis-je gênée.. faudrait pas qu'on..

-Vous pouvez m'adopter ? S'il-vous-plaît. Moi aussi je veux parler de sexe en mangeant des croissants avec ma famille...

-Tu fais déjà partie de la famille après avoir vu Eric à moitié à poil sur un trottoir comme une prostituée attendant une passe, balança Elijah.

-Tu viens de me traiter de pute ? Tu veux te battre ? Parce que je vais gagner Princessa.

-Tu crois ça, toi ?

-Dans le jardin, tout de suite.

-Heu.. noooon ! Vous allez pas vous battre devant Sophie sérieusement ! Vous êtes graves ! J'ai honte !! Giulia tu as besoin d'aide ?

-Je trouve pas la carafe.

-Sur la cuisine chérie !

-Heu ta cuisine est haute, ta fille va juste tomber et s'ouvrir l'arcade sourcilière, dis-je en levant les yeux au ciel.

-Je vais la chercher, restez là.

Sophie se leva de table et partit vers la cuisine. Je donnai un coup de poing dans l'épaule d'Elijah et je donnai un coup de pieds à Eric.

-Vous pouvez arrêter d'avoir des remarques perverses devant Sophie ? Sérieusement ?

-Dit la fille qui demandait à son oncle s'il matait des pornos.

Mon oncle me tira la langue comme un gosse.

-Dit l'oncle qui demandait à son frère devant sa nièce, sa meilleure amie et sa fille s'il avait bien baisé cette nuit.

Je le fusillai du regard et Sophie arriva avec la carafe et des verres.

-Je ne sais pas comment vous remercier de m'avoir ouvert les portes de votre maison Eric.

-Ne dis pas Nicholas qu'on a parlé de.. tu vois quoi et on sera quitte. J'ai pas envie de paraitre pour un pervers devant ton père, il connait beaucoup de choses sur moi.

-Je ne parle plus avec mon père, je crie sur mon père et il me crie dessus, je ne risque pas de continuer de lui parler.

Eric plissa un peu des yeux. La sonnette de la porte retentit et Eric se leva.

-Tiens.. Nick ! Salut vieux, que puis-je faire pour toi ?

Elijah tourna les yeux vers moi en entendant son frère.

-Giulia, tu peux aller dans ma chambre et aller chercher du turròn ?

La petite fille courut dans les escaliers alors qu'on entendait Eric inviter le père de Sophie à entrer dans sa maison. Ce dernier était tout péteux. Du moins, c'est comme ça que je voyais la chose. Il avait un bandage sur sa main. Eric fit signe à son frère de le suivre dans la cuisine. Elijah se leva pour serrer la main de Nicholas et il suivit son aîné.

-Sophie, je peux te parler deux secondes ?

J'allai me lever mais Sophie rattrapa ma main. Elle avait peur. Ce geste n'échappa pas à son père qui tiqua légèrement.

-Je t'écoute. De toute façon, je vais tout répéter à Sarah donc autant parler devant elle.

-Je suis désolé. Je me suis comporté comme un imbécile ces derniers temps. Je n'aurais pas dû te parler comme je l'ai fait parce que je sais que tu es une fille merveilleuse que tout père rêve d'avoir. Je t'ai traité comme si tu étais une délinquante juvénile et j'ai l'impression qu'une mer s'est installée entre toi et moi et j'aimerai qu'on se retrouve de nouveau. Parce que tu es.. ma petite fille chérie et que je t'aime plus que tout Sophie. Je ne l'ai pas montré et je ne te l'ai pas dit, mais c'est la vérité. Je ne veux pas que tu en doutes.

Sophie se leva et se précipita dans les bras de son père pour le serrer. Sophie adorait son père. Elle avait juste besoin d'excuses, je m'en doutais bien. Je me levai à mon tour et j'allai dans ma chambre pour rassembler les affaires de Sophie. Je descendis son sac et le posai en bas des escaliers. Nicholas était tout seul et quand il me vit il prit le sac de ma meilleure amie.

-Tu remercieras ton père encore une fois, je l'ai fait hier mais vu qu'on s'est quitté après une bouteille de whiskey, je crois qu'il ne s'en souvient pas vraiment.

-Mon père tient super bien l'alcool mais je lui dirai.

-Tu es une fille bien Sarah et tu as.. tu as aidé Sophie quand elle avait le plus besoin de toi, je..

-C'est bon, pas de souci.

-On fait des grillades à la maison dimanche. Vous n'avez qu'à venir avec ton père, ta belle-mère et le reste de ta nouvelle famille, ce serait bien.

-Okay. Je les préviendrai.. enfin si Papa n'est pas de garde.. Mais je crois pas.

-Heu Sarah, je vais..

-Sophie, pas de souci, on se voit tout à l'heure ? J'ai envie d'aller faire les magasins et comme c'est Black Friday, on devrait en profiter.

-Okay, on.. s'appelle ?

Ma copine sortie, mes oncles revinrent à table. La porte d'entrée s'ouvrit et mon père arriva.

-Salut les gosses, cool, un croissant. Merchi. Heu Sarah, tu étais censée rentrer à la maison ce matin en fait. Je te rappelle qu'on a des invités à la maison.

-Ta belle-famille est à la maison, moi je traine avec notre vraie famille, je vois pas où est le problème, en vrai.. Mais je vais prendre mes affaires.. en fait, Elijah s'est tapé une femme cette nuit.

-Sarah ! me cria dessus mon oncle alors qu'Eric me tapait dans la main.

-Elle était bonne ? demanda mon père en prenant une autre bouchée de croissant.

-Méga bonne d'après la photo, rit Eric alors que j'enfilais mes chaussures que j'avais balancé la veille au soir près de l'escalier. Genre.. ta femme quoi.

-Faut pas déconner. Ma femme est au moins Exa Bonne. Je veux voir la.. ah.. oui en effet, méga bonne et giga souple apparemment. Bonne pêche vieux.

-Mary est Exa Bonne et Péta brillante aussi alors que la meuf d'hier était méga bonne et yotta conne.

Pour le coup à les entendre, j'avais honte. Surtout qu'ils se se mirent à rire comme des idiots d'adolescents boutonneux contents d'avoir fait une blague de Geek.

-Papa ! Je veux pas entendre des trucs pareils.Vous pourriez avoir un minimum de retenue devant moi, à défaut de respecter la gente féminine.

-On va te faire exorciser, tu viens de parler comme ta mère ma chérie, c'est assez flippant. Bref. On se voit ce soir ?

-Heu.. tu sais que j'ai ma fille, je ne suis pas..

-Et ta fille a une cousine qui est en âge de faire du babysitting.

-Heu mais peut-être que la cousine n'a pas envie de faire du babysitting pendant que ses oncles et père se la mettent mauvais ? étais-je alors intervenue, sentant que j'allais faire quelque chose contre mon gré.

-Sarah, on parle entre adultes, là. Va dans la voiture.

-Pardon ? hoquetai-je.

-J'ai besoin d'une soirée avec ma femme, sans les enfants et sans ses parents qui dorment dans la chambre juste à côté, insista mon père.

-Ah.. aaaaaaaah, fit Eric en levant les yeux au ciel. Bien sûr. Désolé, je n'ai plus l'habitude de la belle-famille. On se fait un italien ?

-Parfait ! sourit mon père.

-Sarah, si tu gardes Giulia, à la maison pendant la soirée tu te fais 100$.

-Vendu. J'arrive à 19h05 et si tu reviens après minuit, je veux 20$ supplémentaire. Et j'ai le droit d'inviter qui je veux.

-Ça me va. Tu la fais dîner et tu la couches.

-Okay.

Je savais pertinemment qui allait venir le soir même et ce n'était pas à Sophie que je pensais.. Quand Marc sonna à la porte d'Eric, il semblait... impressionné. D'autant plus que c'est mon oncle qui lui ouvrit la porte.

-Le fils de Line.. Ben voyons. Entrez, je vous en prie. J'ai juste une chose à vous dire : Pas de galipette avec ma nièce jeune homme.

-Eric !!

-Elle m'a demandée de lui donner un cours d'algèbre tant que je suis encore ici monsieur, rosit Marc. Ce n'est pas ce que vous croyez.

-On a aussi eu votre âge..répondit mon autre oncle en remettant sa cravate dans le miroir. Nous ne sommes pas aussi ignorants que ça.

-Autant vous le dire, vous deux, je ne vous laisse pas ma maison toute la nuit, je compte rentrer.

-Et je suis beaucoup trop jeune pour être grand-oncle alors pas de conneries, continua Elijah en se donnant un coup de peigne dans les cheveux. Et si ça dérape, y'a des préservatifs un peu partout.

-Elijah !! m'écriai-je en même temps qu'Eric mais pas pour les mêmes raisons.

-Ah oui pardon.. vous êtes trop jeunes, faire l'amour c'est mal et vous n'avez pas envie de chopper la chtouille donc, pas de sexe. Du tout. Même pas oral. Surtout pas or.. Okay je me tais.

-Vaut mieux oui. Évitez de brûler la maison. J'ai laissé de l'argent dans la cuisine si vous voulez vous commander un truc.. Et Giulia doit finir ses légumes, même si elle boude. Et si y'a un souci..

-Je t'appelle ?

-Non. Ma voisine m'a à la bonne, vous allez la voir. Elle a une ribambelle de gosses, elle saura quoi faire. Et en dernier, je dis bien dernier recours vous m'appelez. Sauf si elle est entrain de mourir, dans ce cas, tu appelles ton père et les urgences.

-Mais pas toi ?

-Chérie, on va dîner avec ton père. Que tu appelles ton père ou moi, c'est kifkif. Et lui est en numéro rapide sur ton téléphone. Bon, on y va. Bonne soirée !

-Salut.. tu peux aller te poser dans le salon Marc, j'arrive.

Je rouvris la porte et je vis mes oncles se faire un fist bump.

-Heeeey ! Je me vengerai de ce coup là, les mecs.

-Tu te fais payer plus de 100$ la soirée, je pense que te plier à la règle : ne fais pas de gosse ou ne chope pas une MST pendant que tu babysittes ma fille n'est pas trop difficile, enfin à mon sens.

-Ça risque pas d'arriver avec votre numéro.. je suis sûre que vous avez répété en plus.

-Bonne soirée avec ton amoureux ma chérie.

Je refermai la porte en souriant. J'avais des oncles de folie. J'entendais Marc entrain de parler avec ma cousine qui faisait du dessin sur la table.

-Marc, est-ce que tu veux boire quelque chose ? J'allais me faire un thé blanc, tu en veux ?

-Oui, je veux bien. Est-ce que tu peux me prêter une feuille de papier et un crayon ?

Ils étaient tous les deux entrain de faire un atelier dessin pendant que je préparais à manger pour Giulia.

-Tu fais de la soupe ?

-Yep. Une chicken soup. Je vais inclure ses légumes dedans, comme ça elle les mange, Eric est content, ensuite on la couche et on fait de l'algèbre.

Je l'attirai vers moi et posai mes lèvres sur lui. Il m'embrassa tendrement. Une fois Giulia couchée, après qu'elle ait boudé pour que ce soit Marc qui lui lise une histoire et non pas moi, et une fois que les pizzas furent arrivées et mangées, Marc et moi nous nous posâmes enfin sur le canapé.

-Je suis désolée pour mes oncles tout à l'heure.

-Je n'ai pas un père à convaincre, j'ai un père et deux oncles qui connaissent très bien ma famille. Ça pourrait être impressionnant, mais ça me donne envie de me battre. J'aime les défis.

-Je suis contente d'entendre ça. Alors, on travaille vraiment l'algèbre ou je ne fais que profiter de ton corps ?

-Algèbre.

-T'es sérieux ?

-Ne me fais pas mentir. Voilà ce que je propose, ils ne vont pas rentrer avant des heures, on bosse pendant une heure à ma façon et si ça ne te plaît pas, on regarde un film.

-Tu es vraiment sérieux. Wow, tu es bien un étudiant en médecine. Personne n'a envie de travailler un vendredi soir. Mais bon, c'est quoi ta méthode ?

-À chaque bonne réponse, je te fais ça.

Il m'embrassa dans le cou comme seul Marc McDust savait le faire.
-Plus tu as de bonnes réponses, plus cela va durer longtemps..

Au bout d'une heure de « travail » avec Marc, je devais avouer que j'avais d'une part la peau sensible et d'autre part une bien meilleure compréhension de cette matière barbare. Il était vraiment doué pour expliquer.

-On fait une pause de 45 minutes et on reprend ? C'est le temps d'un épisode.

-Tout ce que tu veux.

Il me renversa sur le canapé. Je portais un chemisier qu'il commença à déboutonner jusqu'à la naissance de mes seins. Je devins rose.

-Ne t'inquiète pas. Pas de galipette ce soir, j'ai compris. J'ai juste envie de te toucher.Dis-moi si ça te gêne. Vraiment. Tu me dis.

Il avait mis une chemise lui aussi. Je la déboutonnai en entier et je fis de même avec mon chemisier. Marc regarda mes seins et il posa ses lèvres sur mon nombril. Une décharge me parcourut.

-Attends.. je reviens.

Je me levai et j'allai dans le bar de mon oncle. Je pris deux verres à shot, une bouteille de tequila, du citron que je découpais en quartier et du sel.

-Ton oncle a dit..

-Mon oncle a eu notre âge, laisse-toi faire. Assieds-toi.

Je me mis sur ses genoux, et me servis un shot de tequila. Je mis du sel sur le creux de la clavicule de Marc, le léchai, pris le shot de tequila qui me brûla l'œsophage et croquai dans le citron, avant de l'embrasser. Je pris le second verre, je le remplis de tequila et je m'allongeai sur le canapé, mettant un quartier dans ma bouche. Je mis du sel à la naissance de mes seins. Marc se pencha, lécha le sel, avala le shot et croqua dans le citron

-Délicieux. Mais je crois que tu l'es encore plus..

J'avais envie de lui, mais je me doutais que je ne devais pas craquer. Pas maintenant. Je commençai à onduler sous lui. Je le chauffais à mort. Je devais l'avouer mais en même temps, je trouvais ça vraiment très amusant.

-Je te croyais pas comme ça Sarah McAllister. Tu crois que je ne sais pas ce que tu es entrain de faire ?

-Qu'est-ce que je suis entrain de faire ? minaudais-je.

-Tu m'emmènes au bord d'une falaise, me promets un saut à l'élastique mais je sais que je n'ai pas le droit de sauter.. Sans mauvais jeu de mots.

Non seulement je comprenais ce qu'il voulait dire mais en plus, je le sentais. C'était assez troublant.

-C'est mal de m'exciter comme ça. J'adore ça, mais c'est pas bien. Je vais me venger.

Il m'embrassa avant que je puisse dire quoi que ce soit et il me ramena contre lui en me caressant

doucement, comme un vent léger sur ma peau. Soudain, il s'arrêta et se rhabilla totalement.

-Bon, on reprend des équations à deux inconnues.

Il se foutait de moi. J'étais à moitié nue à côté de lui et lui me parlait de maths. C'est ça sa vengeance. Il n'allait plus me toucher. Je me redressai et me rhabillai doucement. Il me regardait en souriant, sauf que maintenant, à chaque fois que j'avais une bonne réponse, je n'avais pas le droit à un baiser langoureux.

-Tu es dur en affaire.

-Oui. Je vais laver les verres. Remets la tequila où elle était.

Après avoir fini cette leçon et mon devoir de maths que je devais rendre le lundi mais que je n'avais pas commencé du tout, nous nous installâmes pour regarder un film. J'avais ma tête sur lui, puisque c'était le seul contact que Monsieur McDust m'avait autorisé à avoir. Bon, j'avais ma tête sur lui et lui avait glissé sa main sous mon chemisier et me caressait tout doucement le flanc.

-Marc ?

-Hum ?

Il tourna sa tête vers moi et je posais mes lèvres sur les siennes.

-Tu me ramènes chez moi après ? J'ai pas trop envie de rester là.

-Oui bien sûr.

Lorsque mes oncles arrivèrent, ils nous trouvèrent sagement devant la télévision. Il fallait dire aussi que j'avais entendu la voiture d'Eric et que Marc avait remis de l'ordre dans ses habits et j'avais fait de même. Elijah me fit un clin d'œil, quant à Eric, la première chose qu'il fit comme tous les parents, c'est de prendre des nouvelles de sa fille. Il me tendit ensuite une enveloppe au moment où j'allais franchir la porte.

-Vous avez été sage. Sérieusement, je pensais qu'on allait vous retrouver dans une situation embarrassante. Je suis limite déçu. J'ai été ravi de faire votre connaissance Marc. Vous saluerez votre mère de ma part.

Il serra la main de Marc et m'embrassa tendrement la joue. Marc me ramena devant chez moi et il se pencha vers moi pour m'embrasser avant que je le quitte. Une fois dans ma chambre, je me lançai sur mon lit. J'adorais avoir un petit ami. Vraiment, j'adorais ça.

_______________________________________________

(1). Extrait de The Story de Brandi Carlile.

Toutes ces marques sur mon visage témoignent de qui je suis

Tant d'histoires sur les chemins parcourus, sur les épreuves que j'ai traversé.

Mais ces histoires n'ont aucune valeur quand on a personne à qui les raconter.
C'est vrai, je suis fait pour toi.


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