Chapitre 4 : cauchemar.

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Plus tard,

Immobile devant le miroir, il contemplait son visage meurtrit.

- Que fais-tu donc ?

Une femme avec un grand sourire apparut derrière lui et passa tranquillement ses bras autour de son cou. Ses yeux émeraudes plein de malice se posèrent sur le reflet.

- Oh… tu regardes ta blessure.

Il resta muet ce qui lui fit pousser un soupir.

- Tu n’es plus très bavard.

- Pour… pourquoi ?

Elle parut étonnée et un peu perdue.

- Pourquoi quoi ? Finit donc ta phrase Espoir !

- Pourquoi m’avoir sauvé ? Pourquoi m’avoir laissé cette…

Il ne connaissait pas de mot assez courts pour qualifier l’affreuse blessure qui défigurait la partie gauche de son visage. Maintenant, devant ses yeux, deux facettes se faisaient face.

Les bras de la brune se resserrèrent autour de son cou tandis que son jolie visage s’assombrissait.

- Un marché est un marché mon cher Espoir. J’aurais dû te tuer pour ne pas l’avoir respecté…

Elle resserra une nouvelle fois son étreinte, l’étouffant quelque secondes. L’homme ne réagit pas. C’était comme si, à cet instant, il était devenu une pauvre et insignifiante poupée en chiffon.

Très doucement, la femme relâcha son emprise.

- … mais j’ai été d’humeur généreuse. Je t’ai fais souffrir, je t’ai sauvé et soigné jusqu’à ne laisser que cette abominable blessure… Ce souvenir… Ce qui t’attends si tu oses une nouvelle fois ne pas respecter les termes de notre contrat !

Ses lèvres se placèrent au niveau de son oreille.

- Tu ne dois pas flancher, lui murmura-t-elle en accentuant bien chaque mot.

________________________________________

- POURQUOI ? Pourquoi ne m’as-tu pas sauvé ?

Perdue dans le néant, la jeune femme pleurait.

- J’ai essayé mais…

- TU N’AS RIEN FAIT !

Un cadavre tomba à ses pieds. Dans un cri d’effroi, elle recula, trébucha et tomba sur les fesses. Ces sanglots se firent de plus en plus bruyants tandis qu’elle tentait maladroitement de crier des excuses.

- À ton tour.

Elle sentit une présence derrière elle. Son instinct lui hurlait de s’enfuir mais son corps, tétanisé, refusait de bouger.

Des mains aux doigts crochus se posèrent sur ses yeux puis elle se sentit partir en arrière. Sa bouche s’ouvrait telle un poisson hors de l’eau tandis que ses pleurs devenaient des supplications.

- Je suis désolé… Murmura une voix familière, tremblotante.

Quand elle sentit de l’eau tombé sur son visage, elle ouvrit les yeux. Sanglotant près d’elle, Volt avait les mains tachées d’un liquide poisseux.

« Du sang ? »

Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que celui-ci lui appartenait. Elle était en train de mourir.

En laissant sa tête rouler sur le côté, elle remarqua un autre corps entouré de sang. Ses yeux s’écarquillèrent alors que ses pleures recommençaient de plus belle.

- CASSANDRE !

Astroméria se réveilla en sursaut, le souffle court et en sueur. Il lui fallut un moment pour reprendre contact avec la réalité.

Elle n’était pas morte, Cassandre allait bien, elle était dans sa chambre en sécurité, Daphné all…

Elle remonta ses genoux au niveau de sa poitrine et les entourèrent de ses bras. Doucement, elle se berça, son corps secoué de sanglots.

Il faut que je me débarrasse de ce dossier.

Je rentrai doucement dans la chambre pour ne pas réveiller ma colocataire, la pochette entre mes bras.

- Linoa ? lança une voix familière.

Mon attention tomba sur la gardienne assise sur son lit.

La lumière de la lampe au dessus de son lit laissait voire des lignes brillantes qui descendaient ses joues.

Elle a pleuré ?

Ce moment d’inattention vis-à-vis de mon environnement me fut fatale : mes pieds se prirent dans quelque chose et je tombai dans un cri.

Les documents s’étalèrent sur le sol.

- Je suis désolée ! s’exclama-t-elle en s’approchant. J’aurais du ranger ma valise. Attends, je vais t’aid…

- NON !

Mon ton sec la figea sur place.

Le cœur battant, je me redressai et attrapai à toute allure les feuilles qui traînaient.

- Dé… désolée… m’excusai-je, je… je suis un peu fatiguée en ce moment.

- Qu’est-ce que c’est ?

- Rien d’important.

Je me dirigeai vers la poubelle où je me mis à déchirer avec application chaque feuilles pour les réduire en miettes.

- Linoa, tu es bizarre… murmura la gardienne.

- Je ne suis pas bizarre. Je suis juste un peu fatiguée.

- Tu as plus l’air… torturée.

- Non.

- Alors pourquoi déchires-tu ces feuilles ? Pourquoi Leon te regarde avec inquiétude si ce n’est que de la fatigue ?

Surprise, je me retournai. Ses yeux rubis remplient d’inquiétude me fixait.

- S’il te plaît, Linoa dis-moi ce qui ne vas pas, m’ordonna tendrement la gardienne comme pour tenter de m’apaiser. Je peux t’aider.

- Non.

- Allez, parler de ce qui ne va pas te feras du bien.

Je pouffai.

- C’est l’hôpital qui se moque de la charité, hein Astroméria.

Elle m’attrapa l’avant bras.

- Si tu ne me dis pas ce qui ne va pas, je préviendrais les autres. Ils te forceront à cracher le morceau !

- Non… non..

Je ne veux pas me souvenir ! JE NE VEUX PAS ME SOUVENIR !

Je me délivrai violemment de son emprise.

- Ça ne te regarde pas ! Ça ne regarde PERSONNE sur cette TERRE alors LAISSEZ-MOI TRANQUILLE !

Je sortis à toute allure de ma chambre.

- LINOA !

Après quelques minutes à courir, j’avais finit par m’isoler dans un coin désert du dortoir. Là, je remontai mes genoux au niveau de ma poitrine pour y poser mon visage.

« Tu ne peux éternellement fuir ton passé » me fis remarquer Leon.

- J’aimerai juste oublier, murmurai-je. C’est trop demander ?

« Ce n’est pas avec ce comportement que tu vas réussir à oublier ce qui s’est passé ».

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