Chapitre 5 : une blessure encore vive.

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Le lendemain,

Au fur et à mesure qu’il reprenait conscience, la sonnerie de son téléphone devenait de plus en plus audible.

Edward se redressa avec difficulté, une douleur horrible lui déchirant le crâne. Il attrapa le portable dans sa poche et décrocha immédiatement.

- Où es-tu ? s’enquit son beau-frère avec inquiétude, ça fait des heures que j’essaye de te joindre ! Pourquoi tu n’es pas rentré hier ?

- Hier ?

- Tu n’es pas amnésique quand même ! Hier après-midi tu es parti enquêter et tu n’es pas rentré !

- Il est quelle heure ? s’enquit-il alors qu’il portait sa main à l’endroit qui le faisait souffrir.

- Quatre heure de l’après-midi.

Ses doigts rencontrèrent un liquide poisseux et il grimaça.

« Super... »

- Edward, tu es encore là ? s’inquiéta John.

- Il faut que tu m’emmènes aux urgences.

- QUOI ? ! QU’EST-CE QU’IL S’EST PASSÉ BON SANG ? !

- Je… Je te raconterai tout après.

Ce ne fut qu’à ce moment-là qu’il remarqua qu'il n’était plus dans le sous-sol mais devant le portail.

- Tu es où ?

- Au manoir Heartless.

Blottis dans les bras de Mélodie, Théodore tremblait. Telle une mère avec son enfant, la princesse tentait de le rassurer.

- Chut… C’est rien…

Il ouvrit la bouche mais ce ne fut que des syllabes confuses qui en sortirent.

- Qu’est-ce qui s’est passé ? m’enquis-je.

Le regard blasé de Nel tomba sur moi.

- Tiens, la princesse vient ENFIN de revenir sur Terre.

- Et alors ? J’ai le droit d’être sur la lune !

- Il y a quelque chose qui te tracasse mais tu refuses de le dire, répliqua Astroméria.

Je me mis instantanément sur mes gardes.

- Rien ne me tracasse, répliquai-je sèchement. C’est juste toi qui deviens complètement parano !

Elle me fixa un moment avant de baisser la tête. Elle finit par se lever en déclarant :

- Cassandre m’attends.

À peine fut-elle sortit de la cafétéria qu’une clochette retentit suivit de très près par un horrible cri.

- Théodore ! hurla l’héritière. Reviens !

Puis elle poussa un profond soupir.

- Taliane…

- Quoi ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?

- Tu pourrais éviter les viré nocturne dans la chambre de ton frère ? Je te signale que Théodore dort aussi dans cette chambre.

- Oh… Je lui ai fat peur ?

- Tu l’as traumatisé !

- Tu n’exagères pas un peu ? Répliquai-je.

- Si la personne qui te terrifiait le plus apparaissait devant toi, tu ferais quoi ?

La personne qui m’effraie le plus ?

- N’aie pas peur.

Clique.

Je fus prise d’horrible frisson.

- Linoa ? s’enquit Mélodie.

- Je… je le tuerai… murmurai-je la tête baissée.

Un silence pesant s’installa.

- Je le… je le ferais souffrir… je me vengerais… je n’aurais plus peur ! Plus JAMAIS !

- Princesse, vous vous sentez bien ?

Je sentis quelqu’un poser sa main sur mon épaule.

- Je vais très bien ! Répliquai-je sèchement en dégageant sa main.

Je me levai brusquement et m’éloignai.

- Tu n’as pas à t’inquiéter ! Tout va bien dans le meilleur des mondes !

Tout le monde me regardait bizarrement. Ils avaient l’air… surpris ?

- Vous… vous pleurez…

En portant mes doigts à mes joues, je sentis des larmes qui s’écoulaient silencieusement.

- Qu’est-ce qui se passe ? Dîtes-le moi !

- Tu n’as pas à savoir ! Il ne se passe rien !

Son visage devient plus grave.

- Taliane, j’ai besoin de toi pour la tenir.

- Quoi ? m’étranglai-je.

Je fis plusieurs pas en arrière mais, au moment où je voulus me retourner pour fuir, je sentis mes pieds se bloquer dans de la glace.

- Tu… tu n’as pas le droit d’utiliser ta magie ! hurlai-je.

- Il n’y a personne ici princesse, répliqua Nel tandis que sa sœur restait silencieuse.

Avant que je n’ai le temps de faire quoique se soit, il attrapa mes épaules et plongea son regard dans le mien. Je voulus fermer les yeux mais c’était trop tard.

- N’aie pas peur.

L’homme aux longs cheveux blonds avait pointé son arme sur moi.

Clique.

- Viens avec nous. Nous te ferons pas de mal enfin…

Son sourire sadique avait accentué mes tremblements.

Maman… j’ai peur…

- … tant que nous ferons pas le sacrifice.

- LAISSEZ-LA !

Maman…

- Ne te mêles pas de ça !

PAN.

- MAMAN !

Ce fut mon cri strident qui me ramena à la réalité.

- Qu’est-ce que…

- LAISSEZ-MOI TRANQUILLE !

Le pic de glace se planta dans son épaule tandis que je détruisais le sort de Taliane avant de prendre la fuite.

Laissez-moi tranquille… c’est tout ce que je veux !

- Princesse !

Oublier… je veux juste oublier…

Mes jambes me portèrent d’elle-même à ma chambre, prête à fondre en sanglots. J’ouvris la porte et me retrouvai face à face avec un blond.

- En parlant du loup…

Son regard ne fit que m’effrayer.

- Linoa Phoenix…

Il secoua une feuille dans sa main en continuant :

- … accusée de meurtre par la police. Quelque chose à expliquer ?

Mon sang ne fit qu’un tour.

- Où… où… tu as trouvé cette…

Son visage s’éclaira d’un sourire malicieux.

- Sous le lit de cette jeune fille. Quand tu fais tomber un dossier, vérifie que toutes les pages y sont avant de t’en débarrasser.

- Linoa… balbutia Callen.

Assit sur le lit d’Astroméria, il avait la tête baissée et les mains plongées dans ses cheveux.

- Dit moi que ce n’est pas vrai… tu… tu ne l’as pas tuée, n’est-ce pas ?

Ces regards méfiants posés sur moi me firent perdre pieds.

Ne me regardez PAS COMME ÇA ! Je n’ai RIEN FAIT ! LAISSEZ-MOI TRANQUILLE !

J’aurais tellement aimé être une hermite à ce moment-là. Je voulais quitter cet endroit pour finir ma vie dans un trou à l’autre bout de ce monde. Seule à jamais pour oublier.

Je fis plusieurs pas en arrière mais le blond se précipita sur moi pour attraper mon poignet.

- Tu ne t’enfuiras pas, répliqua-t-il. Laisse-toi faire et tout se passera bien.

Le petit pic de glace effleura sa joue.

- Ne me touche pas, grognai-je en le poussant violemment en arrière.

Déstabilisé et méfiant, il sortit un revolver qu’il pointa sur moi.

Mon corps entier se mit à trembler.

- Mais tu es complètement fou ! hurla Callen.

Il dévia l'arme en continuant sur le même ton :

- Tu es débile ma parole ! On est dans un lycée ! Et tu ne vois pas que tu lui fais peur ?

- Parce qu'elle ne vient pas d'essayer de me tuer à l'instant ?

- Elle voulait juste te faire peur ! Et puis elle n'est pas dans son état normale ! me défendit Astroméria, elle est...

- ... en train de perdre les pédales, c'est ça ? continua le blond, les meurtriers sont rarement sain d'esprit.

Je profitai de leur dispute pour m'enfuir alors que les larmes coulaient sur mes joues.

Il faut que je trouve un endroit où je pourrais rester seule à jamais ! Il faut que je trouve un endroit où cette blessure pourra se refermer !

Je ne ralentis pas lorsque j’atteignis la cour sous la pluie.

- LINOA !

Je me retournai et vit Callen s'arrêter, les yeux écarquillés.

Non... Non... il va vouloir savoir... je veux rester seule...

Je reprenais ma course sous ses cris.

... a jamais.

Plus tard,

Assise contre le mur d'une petite ruelle, je n'arrivais pas à stopper mes pleurs tandis que la sonnerie de mon portable n'arrêtait pas de retentir.

Des messages... plein de messages...

Mais je n'avais même pas besoin d'aller dans ma messagerie pour savoir de qui il s'agissait et de quoi il en retournait.

Je ne reviendrais pas. Je ne veux pas qu'il me questionne sur ça.

- Quand tu te sentiras mal Linoa, parle à monsieur Lapinou ! Avait-il fièrement annoncé en se tournant vers moi.

- Tu es sérieux John ? Lui avait lancé son beau-frère. Un dessin sur un miroir ?

- Et c'est pas tout !

Il m'avait tendu un dessin.

- Je veux que tu l'ais toujours avec toi.

Doucement, je déverrouillai mon portable sans prendre garde aux messages. Je me dirigeai ensuite sur ma galerie où je retrouvai rapidement la photo du dessin.

- Salut monsieur Lapinou... tout va mal tu sais... j'ai besoin que tu m'aides...

Me rendant rapidement compte de ma stupidité, je pouffai en verrouillant l'écran.

- Finalement il n'avait peut-être pas si tort que ça... Je perds complètement les pédales...

- Linoa ? Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu ne devrais pas être à l'internat ?

Alors que je levai les yeux sur Lanilla, elle rajouta :

- Mais tu es tripée !

Et avant que je n'ai le temps de faire quoique ce soit, elle m'attrapa le bras, me força à me lever et m'entraîna avec elle.

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