Chapitre 2 : enlèvements.

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- Il s'est passé quelque chose hier soir !


Je ne sentis plus mes jambes.

Vous avez déjà vécu cette sensation ? Celle d'être plongée dans un rêve, d'avoir l'impression que tout ceci n'est pas réel.


- Qu... Quoi... ?

- Quelqu'un s'est fait enlever !

- Mais ce n'est pas de ta faute. Répliqua Philippe. Tu ne...

- Justement si ! Je devais enquêter. J'aurai pu empêcher cet enlèvement ! Et arrêter ce serial killer !

- « enquêter » ? « Arrêter » ?

- Écoute Callen, ce n'est sans doute pas lui. Répliquai-je doucement. Il tue toute ses victimes chez...

- Tu sais ce qu'il se passe dans sa tête ?

- Non...

- Alors voilà.


Il libéra son poignet et posa la main sur la poignée.


- J'ai perdu assez de temps comme ça.


Il ouvrit la porte et, alors qu'il allait sortir, me lança :


- Je ne reviendrais pas avant de l'avoir trouvé, seul.

- Mais...

- C'est ma mission.


Et sur ces mots, il partit.

Je restai plantée sur place.



Un peu plus tard,


On parlait à côté de moi. Je ne cherchais pas à savoir qui s'était. Ni à savoir de quoi il parlait.

Je me sentais mal. Extrêmement mal.


J'avais peur pour Callen et, d'une certaine manière, me sentais coupable.


- Linoa !


Je sortis soudain de mes pensées.

Je remarquai alors que tous les regards étaient braqués sur moi.


- Tu peux nous expliquer ? S'enquit mon père.


En faîte, c'était plus un ordre qu'autre chose.


- Tu veux que je t'explique quoi ? Lui lançai-je. Y a rien à expliquer.

- Oh que si... Répliqua-t-il en croisant les bras.

- C'est quoi le secret de Callen ? Rajouta Casandre.

- Qu'est-ce que ça peut vous faire ?

- « Enquêter » ? « Arrêter » ? Rajouta Philippe. C'est un détective.


Je poussai un soupir.


- Pas tout à fait. Murmurai-je.

- Il sait crocheter les serrures aussi. Intervient Lilo. C'est trop cooooooooooooooool !


Le regard noir de mon père tomba sur celui-ci.


- Alors c'est comme ça que vous avez pu entrer dans mon bureau... Lança-t-il.


Lilo détourna le regard en balbutiant quelque chose.


- C'est comme un esp... Commença Cassandre.


Il s'interrompit.


- Tu allais dire quoi ? L'incita à continuer Philippe.

- Non... Non... C'est stupide. Répliqua-t-il.


Je laissai tomber mon regard sur mes doigts que je triturais nerveusement.


- Dis toujours. Le poussa papa.

- J'allais dire qu'il est un espion.


Puis il rigola.


- C'est stupide, n'est-ce pas Linoa ? Rajouta-t-il.


Je restai silencieuse.


- Linoa ? S'enquit-il, une once d'inquiétude dans sa voix.


Je me levai.


- J'ai besoin de dormir.


- Je ne reviendrai pas avant de l'avoir trouver, seul.


Je n'avais plus que ça à faire.




Quelques heures plus tard,



Drinnnnnnnnnnnng !


Hum...


Driiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiing !!


Voyant que la sonnerie ne s'arrêterait pas, je décidai d'aller décrocher. Titubante, je me dirigeai vers ma porte.


Dehors, l'orage grondait.


Au moment où je descendais les escaliers, la sonnerie s'arrêta.


- Allô ? S'enquit la voix ensommeillée du rouquin.


Je décidai de remonter.


- Princesse du Chaos ? Répéta-t-il avant de bâiller. Ah non...Pas de personne comme ça ici.


Je bâillai à mon tour.


- C'est pour moi. Annonçai-je encore dans les vapes.


Je me traînai jusqu'au téléphone. Il me le tendit avant de s'asseoir à la table.


- Qu'est-ce qui se passe ? Demandai-je.

- Oh... J'appelle peut-être un peu trop tôt...


Une inconnue.


- ... Je vous dérange sans doute votre altesse.

- Tu veux quoi ?

- Oh... Juste vous prévenir que nous retenons aussi des humains.

- Hein ?

- Il y en a deux. Un blond et un brun. C'est même une chance que ce petit blondinet ait le numéro de votre maison !


« Petit blondinet »


Petit-à-petit j'émergeai de mon sommeil.

Reprenant contact avec la réalité, je commençai à paniquer.


C'est quoi cette histoire ? !


- Lilo ?

- À ce qu'à crié cette fille, oui.


Mon cœur rata un battement.


- Ah et le brun son prénom s'était quelque chose comme Cahaine.

- Callen...

- Oui, c'est ça ! Eh bien je vois que la princesse du Chaos les connaît.


Un cauchemar. Ce n'était qu'un horrible cauchemar.


- Ah et... On va les tuer à l'aube.


J'ouvris de gros yeux, épouvantée.


- Les... Les tuer...

- C'est dommage, n'est-ce pas ? Rajouta-t-elle d'un ton faussement déçue.

- Je t'ordonne de ne pas le faire ! Hurlai-je.


Son rire moqueur me glaça le sang dans les veines.


- Je ne suis pas à ta botte.

- Qu'est-ce qui se passe ? S'enquit Cassandre visiblement sortir des brumes du sommeil.

- Qui es-tu ? Grognai-je.


Ma main s'était crispée sur le téléphone.

J'avais envie de la trouver et de lui faire payer son intention. Mais je ne pouvais pas pour le moment.


- Kana, l'assistante du sérial killer et...


Quelqu'un me choura le téléphone des mains.


- ... T'as futur meurtrière.


La voix avait résonné dans le salon. Cassandre leva sur moi un regard paniqué.


- De quoi parle-t-elle ?

- Ça ne te regarde pas. Répliquai-je un peu sèchement.

- Ne vous énervez pas votre altesse ! S'exclama-t-elle. Quelqu'un à réussit à mettre sur haut-parleur pour écouter notre petite discussion, c'est ça ? Et vous n'avez pas envie qu'il sache que Lilo et Callen vont bientôt mourir ?

- LA FERME !

- QUOI ? ! S'étrangla Cassandre.

- Où es-tu ? Demandai-je.


Elle rigola à nouveau.


- Comme si j'allais vous le dire ! Venez plutôt me chercher...

- Y a pas de problème.


Je la retrouverai.


- À toute a l'heure ma chère princesse du Chaos.


Puis elle raccrocha.


- Princesse du Chaos ? ! S'exclama Cassandre, le téléphone toujours à la main.

- Pourquoi tu l'as mis sur haut-parleur ? Lui lançai-je.

- Pour savoir ce qui se passait. Et j'ai bien fait !

- Non. Et tu dois rester en dehors de cette histoire. Je m'en occupe.


Je me dirigeai vers la porte d'entrée.


- Oh on se la joue solitaire, « princesse du Chaos » ?


Je poussai un soupir.


- Figure-toi que je tiens à ma famille. Annonçai-je. Alors...


Je fis apparaître un sceau à ses pieds. Des lianes entourèrent ses chevilles l'empêchant ainsi de se déplacer.


- Que...

- Je vais régler cette affaire, seule.


Et sur ces mots, je me dirigeai en direction de la porte d'entrée en ignorant ses cris. J'enfilai ma paire de bottes à lacets et sortis à l'extérieur.

Je me précipitai alors dans la ville déserte. La pluie me tripa jusqu'au os mais je ne pouvais pas faire demi-tour.


Il est hors de question que des personnes que j'aime meurent encore !



Après avoir passé la soirée au village, Naos et Eve étaient partit pour rejoindre l'endroit évoqué dans les rumeurs de l'Harmonie.


- Tu vois où s'est Naos ? S'enquit Volt.


Tout en marchant, Eve tenait le portable qui se trouvait sur haut-parleur.


- Oui. Déclara ce dernier. Merci pour les renseignements.

- C'est plutôt à moi de te remercier ! Vu que je reste bloqué à l'Harmonie pour les deux autres héritières, c'est sympa de m'aider.

- C'est le devoir d'un prétendant gardien. Aller repose-toi bien. Et survie à Éden, ok ?

- T'inquiète. Soyez prudent.


Et sur ces mots, il raccrocha.

Naos remarqua l'air rêveur de Eve. Elle l'avait toujours eu. Mais cette fois, elle avait l'air... Torturée.

Il lui attrapa doucement la main.


- Tu penses encore à l'assassinat ? S'enquit-il doucement.


Elle acquiesça faiblement.


- À croire que c'était le même meurtrier... Mais il est mort.


Le jeune homme prit un expression grave.


- Celui des parents de l'héritière du Chaos ? Demanda-t-il.

- Oui.

- Effectivement... Elle est morte il y a bien longtemps.

- « Elle » ? Pourtant c'est un grand noble qui a été assassiné ! Même que c'est « la Faucheuse » qui la poignardé pour venger le Chaos !


Doucement, il lui lâcha la main et la dépassa.

Elle eu l'étrange sentiment que son petit ami lui cachait quelque chose.


- Naos, tu me caches un lourd secret, n'est-ce pas ?


Il ne répondit pas.


- Tu sais qui est le meurtrier du roi et de la reine du Chaos, n'est-ce pas ? Sais-tu qui est à l'origine du meurtre de mes parents ?

- Oui et...


Il marqua un temps de pause.


- ... Pour tes parents, je n'ai juste qu'une supposition.

- Alors dis-le moi, Naos !


Il poussa un profond soupir.


- Daphné.

- Hein ?

- C'est sans aucun doute Daphné qui a assassiné tes parents et blessé Volt.

- Alors... Se serait le Néant qui aurait orchestré tout ça ?

- Oui...

- Mais pourquoi ne les a-t-il pas tuer de ses propres mains ?

- Parce que ça semble l'amuser de faire souffrir les gens. Répondit-il d'un ton remplit de dédain. Ses poupées... Il les détruit intérieurement et les utilises comme des poignards. Parce qu'il n'en a rien à faire de détruire des vies ! De faire souffrir intérieurement ses pauvres marionnettes et leur proches !


Eve resta un moment muette, surprise par sa réaction. Elle n'avait jamais vu le jeune homme dans cet état.

Il avait l'air d'avoir déjà connu ça...

Soudain, elle se rappela du sujet sensible. Celui qui ne fallait aborder. Celui qui faisait se braquer immédiatement le prétendant gardien.

Une conclusion horrible naquit dans son esprit.


Et si...


Doucement, elle posa sa main sur l'épaule du jeune homme.


- Ta sœur... C'était une des poupées du Néant ?


Elle espérait intérieurement que Naos répondrait négativement à sa question. Malheureusement, il acquiesça.

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