11. La protection du pâtissier

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Théo


Demain, Priscillia vient me voir et, comme j’en ai pris l’habitude désormais, je réfléchis à ce que je vais lui préparer comme pâtisserie. Il faut que ce soit au chocolat, ça c’est évident, elle adore ça. Et j’ai l’impression que plus je lui fournis de chocolat, plus elle a envie de me remercier en m’offrant ses jolies courbes. Est-ce que je suis déjà accro à cette amie avec bénéfices ? Oui, assurément. Et encore plus après la soirée que j’ai passée hier avec ma voisine et qui m’a bien excité. Il faut que je puisse me soulager avec la jolie brune rapidement, c’est sûr. Lyana était en effet à croquer. A dévorer. A déguster. Franchement, son petit short, je lui aurais bien arraché pour profiter d’elle. Et je suis presque à cent pourcents convaincu qu’elle n’aurait pas trop résisté si je m’étais lancé. Mais bon, il vaut mieux que je reporte ma libido sur Priscillia que sur la petite rousse avec qui j’ai passé la soirée. Moins de risques de complication.

Je prends donc des pépites de chocolat, un peu de farine, du sucre, et tous les autres ingrédients pour préparer des cookies, et me lance avec plaisir dans la préparation. C’est fou ce que je trouve comme plaisir et comme soulagement à me consacrer à ça. Pendant que je mélange les ingrédients, que je cuisine, j’oublie tout le reste. Et ça fait du bien. Je mets tout au four et reste juste à côté pour les voir doucement gonfler tandis que l’odeur du chocolat emplit doucement la pièce. Alors que je mets la deuxième fournée au four pendant que la première repose sur les grilles, quelqu’un frappe à la porte. J’abandonne à regrets mes fourneaux, ouvre la porte et tombe sur Lyana, vêtue d’une robe vert pâle qui s’arrête à ses genoux. Mes yeux sont tout de suite attirés par le profond décolleté qui met en valeur sa poitrine que je devine libre sous le tissu de la robe.

— Oh, c’est toi. Entre donc, je suis en train de préparer des cookies, je ne peux pas m’attarder ici si je ne veux pas qu’ils soient trop cuits. Suis-moi. Tu as besoin de quelque chose ?

Je n’attends pas sa réponse et file à mon poste d’observation devant la porte du four. Certes, elle a une poitrine magnifique, mais j’aurais l’air fin si pour une paire de lolos, je rate mes cookies.

— Je viens te débaucher, cher voisin ! A toi de voir : garde du toutou, ou garde de la maîtresse.

— C’est-à-dire ? demandé-je sans vraiment me concentrer sur ses paroles.

Il faut dire que ce n’est pas facile de garder l’esprit alerte alors qu’elle vient se pencher à côté de moi pour regarder la cuisson, m’offrant une vue imprenable sur ses seins qui, effectivement, sont presque à l’air libre. Elle se redresse et pique un cookie en train de refroidir sur la table avant de me répondre.

— Eh bien, tu as le choix. Soit je te laisse la bête… Guizmo ? crie-t-elle en direction de la porte avant que le chien se mette à aboyer à plusieurs reprises. Ah qu’est-ce que je l’aime, mon loup. Bref… Soit ça, soit tu viens avec moi dans la boîte dont tu m’as parlé.

— Eh, ne mange pas tous les cookies, c’est pour demain que je les prépare ! dis-je en sortant la deuxième fournée.

Je la bouscule un peu car elle est sur mon chemin et me dépêche de les retirer de la plaque chaude afin qu’ils soient juste cuits comme je les aime. J’essaie aussi de gagner du temps parce que, même si je n’aime pas les boîtes de nuit, y aller en compagnie d’une femme aussi mignonne qu’elle, c’est le genre d’invitations qui ne se refusent pas. Elle est vraiment en mode séductrice, là, avec ses beaux cheveux roux remontés en queue de cheval, sa robe moulante et ses petites chaussures qui semblent avoir le mérite d’être à la fois confortables et sexys.

— Tu veux vraiment que je vienne avec toi en boîte ? demandé-je en essayant de dissimuler l’envie que j’ai de dire oui.

— Et pourquoi pas ? Si je me fais agresser en boîte alors que tu as refusé, tu t’en voudras en plus. Bon sang, ces cookies sont délicieux !

— Je viens en tant que garde du corps, alors, c’est ça ? Tu me laisses dix minutes pour me préparer au moins ou je dois venir couvert de chocolat et de farine ?

— Vas-y, mais planque tes cookies sinon je vais leur faire la misère, rit-elle en en prenant un autre. Je t’attends dehors, je sors Guizmo.

Je ne me fais pas prier et file à l’étage. J’ouvre mon armoire et me demande ce qu’on porte en boite de nuit. J’opte pour quelque chose de passe-partout après m’être débarbouillé dans la salle de bain et enfile un jean noir et une chemisette bleu nuit. Je n’ai pas pris le temps de bien tailler ma barbe aujourd’hui mais tant pis, la rousse fera avec si elle veut m’embrasser. Je réalise que je viens de m’imaginer la serrer dans mes bras et échanger des baisers avec elle et me morigène tout seul. Je n’y vais qu’en tant que chaperon, il faut que je me rentre ça dans le crâne.

Lorsque je redescends, je constate qu’il manque un troisième cookie avant de sortir retrouver Lyana qui vient de faire rentrer son chien chez elle.

— Tu veux encore un cookie pour la route ? Heureusement que l’on s’en va, sinon je n’en aurais plus eu pour demain !

— Non, ça va, rit-elle. Tu organises un goûter d’anniversaire ou quoi ?

— Non, je reçois une amie qui adore le chocolat, c’est tout. On y va ?

— Bien Monsieur. Si vous voulez bien monter dans mon carrosse, on est partis !

Je m’assois à ses côtés et ne garde pas mes yeux dans ma poche quand je constate à quel point sa robe remonte sur ses jambes fines à mes côtés. Elle me capte en train de la mater et éclate de rire.

— Ben quoi, on m’a dit de monter la garde, je me renseigne sur ce que je dois protéger ! expliqué-je, un peu gêné.

— Tu veux que je me déshabille histoire de bien pouvoir te renseigner ou ça va aller ?

— Non, ça ira, dis-je en rougissant. Tourne à droite, là-bas, lui indiqué-je pour changer l’objet de son attention.

— Bien, Chef ! Et donc, ce que tu vois te plaît, ça va ?

— Ce serait compliqué de ne pas aimer, avoué-je en reportant à nouveau mon attention vers elle. Tu vas faire un malheur ce soir, c’est sûr.

— Tu n’es pas mal non plus, me dit-elle en jetant un œil dans ma direction. Un peu sombre, mais ça te va bien. Quelque chose me dit que tu pourrais ne pas rentrer seul. On aurait peut-être dû prendre chacun notre voiture.

— Ils ont un service de chauffeurs, au pire, pour les gens qui boivent trop. Je saurai me débrouiller, ne t’inquiète pas.

Même si clairement, c’est avec elle que j’aimerais rentrer, vu comment je la trouve attirante. Mais la voisine, franchement, il faut que ça reste hors limites. Nous poursuivons la route en silence et arrivons rapidement devant la discothèque où Lyana se gare près d’une belle Porsche qu’elle semble apprécier. C’est sûr que c’est mieux que la vieille Renault que l’on m’a gracieusement fournie, il n’y a pas à dire.

Je passe mon bras autour de sa taille et nous faisons la queue quelques minutes, le temps que l’agent de sécurité s’assure que nous ne sommes pas dangereux, puis nous passons la porte. Immédiatement, une bouffée de chaleur nous absorbe ainsi que le bruit entêtant de basses avant que le son de la musique nous parvienne enfin quand nous nous approchons de la salle. Lyana est déjà en train de se trémousser à mes côtés et, à peine la porte franchie, elle me prend par la main et m’attire au milieu des danseurs, sur une musique électro au rythme bien marqué. J’adore la voir ainsi bouger et se coller à moi dans des mouvements que je trouve sensuels à souhait. Je me permets de la toucher, de l’attirer contre moi et nous continuons sur un rythme collé-serré que je trouve beaucoup trop agréable pour y résister.

Malheureusement, après une dizaine de minutes, elle se décolle de moi et m’entraîne vers le bar où elle commande un mojito alors que je me contente d’un Virgin Grenadine. Je ne veux pas perdre plus mes moyens que je ne l’ai déjà fait jusqu’à présent et nous restons quelques instants accoudés au comptoir à regarder tous ces danseurs se trémousser. Je jette un œil vers elle et m’apprête à l’inviter à une nouvelle danse lorsqu’un type vêtu d’un costard à l’italienne s’incruste entre elle et moi. Il lui achète un deuxième mojito qu’elle accepte avec un sourire charmeur auquel aucun homme normalement constitué ne pourrait résister. Le gars a une sacrée carrure et il m’écarte sans peine, en jouant de ses larges épaules. Je m’éloigne donc un peu mais joue mon rôle de chaperon quand je vois qu’il pose une main sur sa hanche. Je m’arrange pour me positionner aux côtés de ma jolie voisine et me penche à son oreille pour me faire entendre.

— Toujours besoin d’un garde du corps ou tout va bien ? demandé-je alors que le mec au costard me jette un regard mauvais.

— Ça va, rit-elle. Tu sais que je plaisantais, hein ? Tu n’aurais jamais accepté de venir te détendre et danser si je n’avais pas joué sur la corde sensible. Tu devrais te trouver une fille pour la soirée, une petite veinarde qui n’attend que ça, tu ne crois pas ?

— Ouais, je vais faire ça.

Je suis déçu de me faire évincer comme ça et je suis pris d’une folle envie de coller une baffe au type dont l’air satisfait m’énerve au plus haut point. Je reste calme cependant et retourne m’accouder au bar où je commande un whisky pour oublier ma déconvenue. Je le bois cul-sec tandis que Lyana retourne sur la piste de danse avec le gros costaud. J’envisage quelques instants de faire ce qu’elle m’a conseillé de faire, mais je constate que j’ai perdu toute envie de m’amuser. Il fait chaud, il y a du bruit, l’alcool me monte déjà à la tête, et ce n’est vraiment pas une bonne idée de m’attarder. Je m’éclipse donc discrètement et vais rejoindre le coin des chauffeurs qui sont surpris de voir déjà quelqu’un les solliciter pour rentrer chez lui. L’un d’eux me fait signe de monter et à peine trente minutes plus tard, je suis dans mon lit, frustré du déroulé de la soirée qui avait pourtant si bien commencé.

Je cherche à m’endormir mais ne trouve pas le sommeil car mes pensées reviennent toujours à la jolie rousse qui, j’imagine, va rentrer au petit matin, après s’être bien fait plaisir. Je ne sais pas pourquoi cela m’énerve autant, car je compte moi aussi profiter de la venue de Priscillia ce weekend pour faire de même, mais je ne peux m’empêcher d’être jaloux de ce type en costard. Je reste donc à ruminer sous mes draps sans parvenir à m’endormir. Et je suis surpris quand j’entends Guizmo aboyer et que le bruit de la porte d’entrée me fait comprendre que ma voisine est déjà de retour. J’essaie de tendre l’oreille, mais j’ai l’impression qu’elle est seule, surtout que le chien n’aboie pas de nouveau. Un petit coup vite fait et puis il est reparti ? Ou alors, elle n’était pas intéressée ? Je ne sais pas, mais je suis étrangement satisfait de la savoir de retour, seule, dans sa partie de la maison. Et le sommeil qui me fuyait jusqu’à présent vient frapper à ma porte. Je m’enfonce dans des rêves tous plus érotiques les uns que les autres où mon corps et celui de Lyana ne font plus qu’un.

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