Chapitre 22

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Ma nuit a été atroce, les gars sont rentrés vers deux heures du matin et complètement ivres. Pendant que moi comme une imbécile, je tournais en rond et me faisais du soucis pour eux. Quand la porte s'est ouverte, sur ces trois abrutis qui chantaient dans le couloir. Ils se sont arrêtés net en le voyant les yeux froncés et les bras croisés sur la poitrine. Je n'ai pas prononcé un seul mot et suis partie rejoindre ma chambre suivi de Cameron qui s'est écroulé à plusieurs reprises sur le sol en ôtant ses fringues.

C'est frustrée que je me suis levée pour l'aider à se déshabiller et se coucher. Dans le lit ,il a tenté de se faire pardonner en me faisant une proposition plus qu'indécente que j'ai refusé pour me venger.

De colère, il s'est levé et a fini par s'endormir sur le canapé du salon. Je n'ai rien dit préférant garder le silence et discuter au clair avec lui, malgré le flux d'émotions et de larmes qui s'écoulaient sur mon visage.

Réveillée par le chant des oiseaux, je me lève avec difficulté, pars à la salle de bain pour prendre une douche. Devant le miroir, je retiens un cri d'effroi. Mon teint est blafard, j'ai des poches sous les yeux, je soupire de consternation en quittant la pièce pour aller m'habiller. Dire que je dois paraître en pleine forme, pour l'audience, là c'est loupé sur le coup, même le maquillage ne pourra pas tout camoufler. Merci les gars !

Assise tranquillement au comptoir de la cuisine, je savoure mon mug de café . J'observe Cameron qui gémit et soupire d'extase dans son sommeil. Mon cœur se serre quand je pense à ce début de matinée catastrophique. Cependant le pire est à venir lorsqu'il murmure cette phrase, un profond dégoût m'envahit me faisant recracher mon petit-déjeuner par la même occasion.

" Oh oui bébé, vas-y continue avec ta langue divine, je sens que je viens. Bordel tu es douée même ma fiancée ...

De quoi parle t-il bon sang ? Il se fout de ma gueule la ou quoi ?

Ah l'idée qu'il est du me tromper hier soir, mon cœur se vrille de douleur et mes pensées s'envolent vers ex Liam. La souffrance est telle que je ne peux même pas rester à ma place. Je regarde l'heure sur ma montre , saisis mes clés, m'apprête à quitter mon appartement, mais l'ouïe fine de Cameron, me stoppe dans mon élan.

— Blanche ? Où vas-tu comme ça ? Me demande-t-il de sa voix rauque et ensommeillée.

Ma gorge est tellement nouée que je n'arrive même pas à lui répondre. Je préfère garder le silence et le dos tourné.

— Bordel répond moi ! S'énerve-t-il en se redressant.

Je sens que mes larmes sont prête à refaire leurs apparitions, je dois partir et vite.

— Je sors, murmuré je.

Deux mots que j'ai finalement réussi à prononcer.

— Attends, explique moi pourquoi je suis ici et pas dans ta chambre. Blanche parle moi à la fin, qu'est-ce que j'ai fais ? Demande-t-il en se relevant.

J'abaisse la poignée et sans répondre, je pars en claquant la porte d'entrée. Je dévale les escaliers le plus vite possible, en attendant Cameron m'appeller. Arrivée au rez-de-chaussée, je souffle en pensant ne pas avoir à me confronter avec lui. Mais un bras me retient dans ma lancée m'obligeant à me retourner.

— Putain ! Explique-moi ce qu'il te prend ? M'interroge Cameron le regard interrogateur.

— Je n'ai rien à te dire. Je pense déjà avoir tout compris.

Surtout en apercevant le salon qui se trouve au creux de son cou.

— Mais de quoi tu me parles à la fin ? Et pourquoi tu me regardes avec mépris ?

— Repars à l'appartement et observe-toi bien à travers un miroir, tu comprendras par toi-même. Maintenant lâche moi. Dis-je énervée tout en gesticulant dans tous les sens.

— Mon ange...

— Je t'interdis de m'appeler ainsi. C'est terminé, tout est terminé, f. i. n. i. Tu m'entends ! Toi et tes potes, vous dégagez dès ce soir de chez moi. Finalement Noah avait raison, j'aurais dû l'écouter.

— Qu'est ce que tu veux dire ? Prononce t-il la voix emplit de tristesse et les yeux larmoyant.

— Je ne veux plus te voir.

— Blanche ne fait pas ça, laisse moi m'expliquer.

— Expliquer quoi ? Qu'hier pendant que je me faisais du souci, tu étais dans les bras d'une autre et que tu m'as trompé. C'est ça que tu veux me dire ?

Cameron se fige, sans savoir quoi me répondre. Comment a t-il pu me faire ça ? Je pensais que notre amour allait résister à la distance et le rejoindre dans quelques mois. Finalement je me suis gourée en beauté.

Je me défais de son emprise qui me brûle la peau, me retourne et quitte les lieux. Sur le parking, mes larmes s'écoulent. Je m'essuie le visage de rage et s'est en courant que je rejoins l'arrêt de tram le plus proche. À l'intérieur de celui-ci, je m'oblige à ne penser qu'aux enfants et à rien d'autre. Malgré mon téléphone qui n'arrête pas de vibrer sous les appels incessants de Cameron et Thomas.

Descendue du tramway, je me dirige dans le centre-ville de Bordeaux pour flâner un peu et me changer les esprits. Avant de me rendre au tribunal ou une autre confrontation m'attends.

******************

Vers 14h30, après ma pause déjeuner,prise seule dans un petit bistrot. Je rejoins mon avocat devant les marches du tribunal.

— Bonjour maître Sanchez, vous allez bien?

— Oui, merci et vous ? M'annonce-t-il en me serrant la main.

— Je ne vous cache pas que je suis légèrement angoissée.

—Tout va bien se passer. Je vais tout faire pour gagner cette affaire.

— Je l'espère de tout mon cœur, réponds-je souriante.

— Vous verrez, moi en tout cas, j'y crois. Il est temps maintenant de le savoir. Vous avez bien votre convocation ? Demande t-il en relevant un de ses sourcils en m'accompagnant jusqu'à la salle d'audience.

— Oui je l'ai, rétorqué-je tout en l'observant et pénétrant avec lui dans la salle.

Nous nous installons sur des sièges en bois ancien. Je détaille la pièce dans tous les sens. Les murs sont peints en vert, les sièges des juges sont en tissu rouge, faisant ressortir leur impartialité. Derrière eux se trouve l'emblème de la justice. Quant au reste de la salle, elle est séparée en deux parties. D'un côté le box des accusés avec un pupitre et en face les jurys.

Je m'aperçois qu'Ingrid vient d'arriver en entendant ses talons marteler le sol carrelé. Elle est vêtue d'une robe cintrée rouge à manches longues. Elle s'assoit sur le banc à l'opposé du mien en discutant avec son avocat.

Au bout de quelques minutes, le juge et le greffe pénètrent dans la pièce. Le maître de cérémonie est une femme brune, d'une cinquantaine d'années. Elle est habillée de sa sempiternelle robe noire. Toute l'assemblée se lève et s'assoit une fois l'ordre donné.

Après son discours et la présentation de l'affaire nous concernant. Nos avocats débattent chacun leur tour tels des prédateurs se disputant une proie. Une fois leur débat terminé, une pause est demandée par la magistrate.

Nous évacuons la salle dans le silence. Je suis mon avocat qui en sortant me dit qu'il y a de forte chance que nous gagnions l'affaire. Je lui souris et pars m'installer sur un banc, tandis que lui part rejoindre un de ses confrères pour discuter.

– Blanche est-ce que tu veux boire quelque chose ? Me questionne une voix masculine.

Je dirige mon regard vers la personne qui m'a parlé et reconnais Thomas accroupi en face de moi, accompagné de Gareth et Cameron. D'ailleurs, celui-ci me regarde avec insistance, mais je n'y prête pas plus d'attention.

— Non, c'est bon merci.

— Blanche, qu'est ce qu'il se passe ? Demande Gareth un suspicieux sur son visage.

Tu le sais très bien, tu étais avec lui cette nuit, ai-je envie de répondre.

— Écoutez, je n'ai pas envie d'en discuter avec vous, on verra ça plus tard. Maintenant excusez moi, je vais prendre l'air.

— D'accord, on peut t'accompagner au moins ? M'interroge Thomas d'un regard suppliant.

Je hausse les épaules et continue mon chemin vers l'extérieur. Dehors, je respire l'air tout en soupirant. Je sens deux bras m'entourer et une tête se poser sur mon épaule. Je ferme les yeux un instant, avant de lui murmurer de me lâcher.

— Cameron arrête ça s'il te plaît !

— Non, j'ai besoin de toi, répond-il en resserrant sa prise sur moi.

— Laisse moi tranquille, m'énervé-je.

— Hors de question, si je te lâche je te perds, susurre t-il à mon oreille.

Malgré ce qu'il vient d'énoncer, je défais le lien nous unissant. Je ne supporte plus son touché et ses bras, en sachant qu'une autre y était à ma place cette nuit.

— Mon ange ne fait pas ça, je t'en supplie.

Je continue malgré la douleur qui s'insinue en moi, de défaire le lien qui nous unit à cet instant. Cameron finit par me lâcher à l'arrivé de mon avocat.

— Mademoiselle Safred la séance va reprendre.

— D'accord.

À l'intérieur de la salle, le stress est à son comble, mon souffle se saccade et mes mains deviennent moites. J'essaye de me contrôler quand la juge refait son apparition.

— Mesdames, messieurs veuillez vous asseoir, ordonne-t-elle en frappant avec son marteau. La séance reprend pour le dossier concernant les enfants Safred.

Après avoir convoqué une dernière fois nos avocats, elle prononce le verdict.

— Dans l'affaire nous concernant ce jour, je déclare que la garde de Swanne Safred petite fille âgée de sept ans et de Louis Safred petit garçon âgé de quatre ans, domiciliés actuellement chez leur grand-mère, revient à mademoiselle Safred Blanche leur tante ici présente à partir de lundi prochain. Leur grand-mère Ingrid Nova aura cependant un droit de visite un week-end sur trois. Mesdames, messieurs, la séance est levée, vous pouvez quitter la salle.

Je suis abasourdie par le verdict. Je n'ose même pas bouger de peur que ce ne soit qu'un rêve. Jamais je ne pensais pouvoir obtenir la garde de Swanne et Noah.

La main de mon avocat qui se pose sur mon bras me prouve que c'est bien la réalité. Des larmes de joie s'écoulent de mes yeux. J'ai réussi et tenu la promesse faite à mon défunt frère.

Je me lève et quitte la pièce heureuse pour la première fois de la journée.

Tout en continuant de discuter avec mon avocat. Ingrid se place devant nous, me menaçant de son index.

— Ce n'est pas fini, je peux te le garantir, je ferais appel de cette décision, tu m'entends !

— Madame, veuillez parler sur un autre ton à ma cliente, intervient mon avocat.

— Ne me dites surtout pas ce que je dois faire ! S'écrit-elle.

— Comme vous voulez, mais je peux le rajouter dans le dossier et vu le monde qui nous entoure, je n'aurais aucun mal à trouver des témoins.

Ingrid se rend compte de son erreur et s'en va furieuse en sens inverse de la direction que je prends. Je remercie mon avocat et à mon tour quitte le tribunal.

Les garçons m'interpellent, je décide de m'arrêter et leur laisser une chance de s'expliquer.

— Félicitations ! Nous sommes tous content pour toi, annonce Thomas.

— Merci, prononcé-je

— Tu rentres à l'appartement ?

Continue de me questionner Thomas sous le regard de Cameron et Gareth.

— Oui, la journée a été éprouvante, j'ai besoin de me reposer.

— On te ramène si tu veux, propose Gareth.

— Non, merci je préfère rentrer en tramway. J'ai besoin d'être seule.

J'entends Cameron grogner suite à la décision que je viens de prendre. Mais je m'en contre fiche. Il ne gâchera pas la joie que je ressens d'avoir obtenu la garde de Swanne et Louis.

— Ok on t'attend là-bas, à tout à l'heure, ajoute Gareth en rejoignant Cameron qui me fixe avec peine.

Après une bonne demi-heure passée dans les transports en commun, me voici arrivée devant la porte de mon appartement et de nouveau la pression monte. Je dois avoir une discussion sérieuse avec les garçons dont une en particulier avec Cameron.

Fin de ce chapitre.

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