Chapitre 23

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Cameron

Après avoir bu cul-sec mon verre de tequila paf, je me dirige sur la piste de danse. J'ai besoin d'extérioriser ma colère en me trémoussant ivre d'alcool une jeune femme brune vient se déhancher contre moi. Son parfum m'enivre, elle vient déposer un baiser sur mon cou et mon cœur s'accélère juste par ce simple contact. J'en veux plus beaucoup plus. Mon ange nous a finalement rejoint, merci les gars de lui avoir dit où nous étions.

– Mon ange, je ne vais pas me retenir longtemps si tu continues ainsi. Murmuré, je à son oreille en mordillant son cou.

– On peut se rendre aux toilettes si tu veux, je peux te faire du bien, susurre t-elle en passant une main dans mon pantalon.

– Tu es sûre de toi ? Questionne-je surpris de son audace.

D'un hochement de tête, elle me le confirme, je la suis titubant jusqu'au lieu-dit, on s'enferme dans une des cabines et Blanche s'active avec vigueur sur mon membre.

– Putain ! Blanche, je vais jouir, dis je en soupirant d'extase.

– Non mais ça ne va pas ! Je ne m'appelle pas Blanche du con. S'ecrie la jeune femme à genou.

Hé merde...

Je viens de commettre une grosse connerie. Je me tire les cheveux et rage contre moi, comment j'ai pu confondre mon ange avec cette femme.

– Bravo connard ! Je serais ravie si j'avais un mec d'apprendre qu'il danse un collé serré avec une autre, pour après se faire sucer dans les toilettes. S'égosille-t-elle en me frappant d'une gifle magistrale.

C'est une douche froide qui s'abat sur moi. Je quitte les w. c tout en poussant les personnes faisant la queue. Je dois prendre l'air au plus vite, j'étouffe. Une fois à l'extérieur de la discothèque, je me penche et gerbe tout ce que j'ai pu ingurgiter tout au long de la soirée.

Thomas apparaît quelques minutes, en grimaçant.

– Cameron.. est-ce que tout va bien ?

– Non putain ! Je viens de tromper Blanche. Hurlé-je en frappant du pied une pierre au sol.

– Tu as quoi ?

— Tu as parfaitement entendu.

— Bordel de merde ! Au final, tu ne changeras jamais, t'es vraiment qu'un connard ma parole ! Je suis à deux doigts de te mettre mon poing dans ta gueule.

– Fais, car je te jure que je le mérite.

– Non, tu te démerderas avec elle ! Prononce Thomas d'un regard noir en rentrant à nouveau dans la discothèque en me laissant seul.

Je soupire frustré, tout en me frottant le visage. Comment j'ai pu lui faire ça ? J'aime Blanche comme un fou et à la moindre dispute, je dérape, je suis vraiment qu'un sale con. Quelques minutes plus tard, Thomas refait son apparition avec Gareth aussi ivre que moi pendu à son cou.

Nous quittons les lieux sous les ordres de Thomas. Nous déambulons en silence dans les rues de Bordeaux pour rejoindre l'appartement. Mais, c'est sans compter sur un Gareth chaud comme la braise, qui sous nos yeux se poste devant une vitrine pour draguer un mannequin en plastique. Je ne cache pas que ce moment nous a bien fait rire, après un bon fou rire le calme règne à nouveau et je repense à ma discussion avec Thomas.

Devant l'entrée du bâtiment, je me stoppe net, reprend une dernière expiration. Une fois la porte d'entrée de l'appartement franchie, Blanche nous attend les bras croisés sur sa poitrine avec un regard digne d'un meurtrier. Sans un mot, elle quitte l'entrée pour rejoindre la chambre. Je m'empresse de la rejoindre, mais je m'écroule à plusieurs reprises dans la pièce en rigolant. Mon ange exténué et sous tension vient à ma rescousse.

Une fois en caleçon, je ressens ce besoin de lui faire l'amour, de sentir sa peau chaude contre la mienne, je veux lui prouver tous mes sentiments par cet acte, mais Blanche refuse. Frustré qu'elle me rejette, je quitte la chambre sous son regard d'incompréhension. Je rejoins le salon en marmonnant et termine ma nuit vautré sur le canapé.

*******************

Réveillé par le grincement de la porte d'entrée, je sursaute en voyant Blanche sortir, elle part sans moi, pourquoi ? Des brides de la soirée me reviennent et je panique soudain une boule d'angoisse se loge au creux de ma gorge et mon bide se tord de douleur.

— Blanche tu vas où ? Demandé-je inquiet.

À l'entente de ma phrase, elle se raidit au pas de la porte.

— Bon sang ! Réponds-moi mon ange, dis-je en me redressant.

— Je sors. Réponds-t-elle d'une voix éteinte.

Pas question, pas sans moi. Je n'ai pas le temps de réagir que la porte claque.

Je saute du canapé et pars à sa suite, lorsque j'arrive enfin à la rattraper, ses yeux sont humides et rougis par les larmes.

Oh non pas ça..

— Blanche, parle moi s'il te plaît ?

Après quelques secondes de silence, elle se retourne, me fusillant sur place.

— Vas-te regarder dans un miroir et tu comprendras. Crie-t-elle avant de me laisser seul, comme un con au milieu du hall.

Je l'observe partir en courant sans même avoir le courage de la rattraper. Je remonte les étages un à un. C'est une torture pour mon corps, mais la voir dans cet état, me brise beaucoup plus que la douleur physique. Arrivé à la salle de bain, je blêmis, quand je m'aperçois de la trace d'un suçon sous ma mâchoire.

Putain qu'ai je fais ? Je m'effondre au sol et frappe le carrelage de mes poings, réveillant par la même occasion mes amis. Thomas se précipite vers moi, hébété avant de comprendre mon désarroi.

— Cameron ?

— C'est fini, je l'ai perdu, hurlé-je en me relevant avec son aide.

— Essaye de l'appeler et parle lui, je fais de même de mon côté d'accord ?

J'opine du chef, nettoie mes plaies et pars en vitesse récupérer mon portable.

Malgré mes appels et messages, Blanche ne me répond pas. Je fixe Thomas désespéré qui me fait un signe négatif de la tête.

Fait chier! J'ai envie d'envoyer tout valser. Pourquoi elle ne veut pas décrocher ?

Gareth, appuyé sur le chambranle de la porte du salon, me sort de mes pensées en s'adressant directement à moi.

— Dis, c'est pas cette après-midi que l'audience a lieu, pour la garde de Swanne et Louis ?

— Si c'est aujourd'hui, répond Thomas à ma place sourire aux lèvres. Elle a rendez-vous à quatorze heures.

— Quelle heure est-il ? demandé-je aux gars.

— Midi et demi, répond Gareth en fixant sa montre.

— OK, si on se dépêche, on a le temps de la rejoindre.

Pour une fois, je suis prêt le premier et me charge d'appeler un uber tout en pressant les mecs. Treize heures et quart nous sommes en route, mes nerfs montent à l'approche de l'immense bâtiment de justice, qui se profile devant mes yeux. Une fois à l'intérieur, nous cherchons la salle d'audience et pénétrons dans la pièce le plus discrètement possible.

Blanche est déjà installée à côté de maître Sanchez . J'épie ses faits et gestes. Elle est belle, stressée mais ce qui me choque le plus c'est son teint pâle, lié certainement à notre dispute un peu plus tôt.

Quand la juge fait son apparition, le silence règne et l'affaire débute. Les débats des hommes en robe noire sont impressionnants. Aucun des deux ne lâche le morceau. La magistrate lève la séance d'un coup de marteau, pour se pencher sur les dossiers.

Blanche se lève et sort accompagnée de son avocat, il la laisse un instant pour rejoindre un de ses confrères. Elle part s'installer sur un fauteuil, la tête basse fixant un point au sol, de la voir ainsi ça me rend malade.

Thomas, me met un léger coup de coude dans les côtes pour me dire de la rejoindre. Je lui réponds par un signe négatif de la tête, Blanche ne voudra pas me parler.

— Je vais aller la voir à ta place.

— Oui vas-y, elle préférera certainement plus te voir que moi.

Thomas s'agenouille à sa hauteur, l'interpelle puis saisit l'un de ses mains. Bon sang que j'aimerais être à sa place et pouvoir la prendre dans mes bras pour la rassurer, elle paraît si fragile dans cette posture.

— Blanche est-ce que tu veux boire quelque chose ? L'interroge t-il inquiet.

Elle nous observe un à un, avant de répondre par la négative. Elle se redresse pour nous annoncer qu'elle va prendre l'air. Blanche ne me prête aucune attention, au contraire elle m'évite, mon corps réagit instinctivement, mes boyaux se tordent à l'intérieur et des sueurs froides remontent dans mon dos. Cependant, je ne veux pas la perdre et tente le tout pour le tout.

Une fois à l'extérieur, je passe un bras sur sa taille, la rapproche de mon torse. Là où se trouve sa place, mais elle essaye par tous les moyens de se défaire de mon lien. Je lutte contre elle. Je refuse de la lâcher. Elle se calme un court instant contre moi. Mon cœur danse la samba heureux que Blanche accepte enfin ce contact. Malheureusement ce moment est de courte durée, quand elle est rappelée par son avocat . A cet instant, je hais cet homme qui vient de rompre notre étreinte.

La juge, après son éloge, annonce le verdict: la garde des enfants revient à Blanche. Elle devient la tutrice légale de Swanne et Louis. Je suis heureux pour elle. Gareth se penche vers moi, me chuchote à l'oreille que c'est l'occasion pour tenter une réconciliation entre nous et je suis d'accord avec ses propos.

Nous franchissons les dernières marches du tribunal et nous rattrapons de justesse mon ange. Gareth lui propose de rentrer avec nous, mais, elle refuse prétextant avoir besoin d'être seule. Je me retiens de justesse de la secouer et à la fois de l'embrasser jusqu'à lui en faire perdre la tête. Hors je n'en fait rien et la laisse s'éloigner de moi.

De retour à l'appartement, je tourne en rond comme un lion en cage près à tout déchiqueter. Un soulagement m'envahit quand j'entends la porte s'ouvrir au bout d'une demi-heure et que Blanche apparaît. Elle s'avance vers la cuisine sans me jeter un seul coup d'œil. Alors que moi, je rêve de revenir à deux jours en arrière, quand je lui dévorais sa bouche et son corps dans une valse des plus sensuelle.

Je sors de ma rêverie décidé à mettre un terme à son silence, qui me torture et me consume de l'intérieur. Je fais signe à Gareth et Thomas de nous laisser. Ils s'exécutent, prétextant avoir oublié de récupérer un cadeau pour Ryan et Alice, nos amis restés à Denver. Une fois seul, je l'invite à me rejoindre dans le salon et j'engage la conversation.

— Blanche, nous devons parler tu ne crois pas ?

— Je t'écoute, répond-elle d'un geste désinvolte de sa main, le regard sombre.

Mince, je ne sais même pas par où commencer, cependant je veux être franc avec ma fiancée. Je reprends une ou deux respiration et me lance.

— Je m'excuse pour cette nuit.

– À d'autres Cameron, ne me prends pas pour une conne! J'espère que tu en as bien profité au moins? Ah bein oui suis-je bête c'est ce que tu as fait puisque tu m'as trompé. Finalement, tu es comme mon ex. J'ai cru un instant que tout était différent avec toi, mais je me suis plantée en beauté. Prononce-t-elle d'une voix emplie de colère.

Bravo mec, qu'est-ce que tu peux répliquer à ça ? Que je ne suis pas Liam, alors dis lui.

— Ne me compare pas à ce connard ! Grogné-je en frappant du poing sur le comptoir, la faisant sursauter par la même occasion.

Merde, je suis vraiment con. Elle a peur de moi maintenant, je le vois à son regard émeraude. Blanche m'échappe à chaque minute qui passe, je dois me contrôler et assumer mes actes.

— Mon ange, je ne te ferais jamais de mal, je suis désolé pour mon geste.

— C'est trop tard. Chuchote t-elle en s'apprêtant à rejoindre sa chambre.

— Non ! C'était une erreur, mais je vais me rattraper, il n'y a que toi dans mon cœur. Dis-je en pointant ma poitrine.

Blanche m'observe les larmes aux bords des yeux, je m'approche d'elle, mais d'un mouvement négatif de tête et une main posée sur mon torse elle m'oblige à rester là où je suis.

— Cameron, c'est.. terminé.. entre nous. Notre relation ne tiendra pas la distance, elle est vouée à l'échec. Tu m'en as donné la confirmation ce matin.

— Non, ne fais pas ça s'il te plaît, je t'aime, je sais que j'ai fauté et crois moi je m'en mords les doigts.

— Tu m'as blessé avec la phrase que tu as prononcée dans ton sommeil.

Elle me regarde telle une lionne défendant ses petits, prête à attaquer.

— Quoi ?

— Oh, tu ne t'en souviens plus, tu veux un petit rappel peut-être ? Alors écoute bien !

Elle attrape son portable et enclenche le mode haut-parleur.

— "Oh oui bébé, vas-y continue avec ta langue divine, je sens que je viens. Bordel tu es douée même ma fiancée ... "

— Quoi ? Dis-je stupéfait sentant mes membres trembler. Je n'ai pas pu dire ça, c'est impossible, Blanche.

— Si tu l'as prononcé, je ne suis pas une menteuse et tu viens d'en avoir la preuve. Tu veux peut-être réécouter ! S'énerve-t-elle en balançant son portable vers moi.

Je crois défaillir, mon cœur s'arrête et je n'arrive plus à respirer. Seigneur, comment une telle phrase a pu sortir de ma bouche. J'observe mon ange s'effondrer au sol, lâchant tout ce qu'elle contenait, mes yeux me piquent en sentant mes larmes s'échapper.

Je m'approche d'elle, m'agenouille à son niveau et la serre fort contre mon torse et mon cœur. Elle répond à mon étreinte un cours instant, mon palpitant exulte. Blanche se calme dans mes bras, je l'aide à se relever, alors que je souhaite plus que tout la garder dans mes bras. Elle reprend son souffle puis m'achève quand elle se met à parler.

— Cameron, tu es libre, je te souhaite d'être heureux, m'annonce t-elle en se retirant dans sa chambre.

Non, non et non ! Pourtant ses mots me figent sur place. Le cœur en miette, je tombe à mon tour à genoux, la tête enfouie dans mes mains. Je sens des mains se poser sur moi et les bras de mes potes venir m'entourer. Je n'arrive toujours pas à croire que c'est la fin de notre relation.

Fin de ce chapitre.

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