Chapitre 20

7 minutes de lecture

Deux semaines que je n'ai pas vu les enfants, depuis notre sortie à la ferme exotique. Ingrid m'empêche de les approcher. J'ai dû faire appel à mon avocat maître Sanchez, qui a mis tout en œuvre pour faire avancer le procès. Selon ses dires, il aura lieu le mois prochain en attendant il a réussi à m'obtenir un droit de visite. La grand-mère des enfants était folle de rage, mais je m'en contre fiche. Je ne souhaite que le bonheur de Swanne et Louis surtout que j'ai également un lieu pour les accueillir. Depuis une semaine, je mets tout en œuvre pour que les enfants trouvent leur bien-être dans ce lieu que je loue aux parents de Gareth.

Ce lundi matin, j'ai rendez-vous avec l'assistante sociale pour un entretien qui validera mon droit de visite. Je vérifie une dernière fois mon domicile jetant des coups d'œil circulaire rapide dans chacune des pièces, tout est en place.

Les garçons sont partis faire des emplettes rue Sainte-Catherine, la plus grandes rues piétonnes de Bordeaux, le temps de mon rendez-vous.

J'aimerais tant me trouver avec eux, en ce moment même, cependant j'ai un impératif, rien que d'imaginer perdre ce droit de garde alterné, je ne peux éviter de ressentir cette boule d'angoisse qui se forme au niveau de ma gorge. J'ai peur d'échouer et de ne pas tenir ma promesse faite sur la tombe de Noah.

Je vérifie l'heure qu'il est pour la dixième fois, quand mon interphone se met à sonner. Je m'empresse d'aller répondre, lissant mon pantalon noir de mes mains tremblantes. J'attends dans le couloir, la personne que je dois recevoir.

Une jeune femme blonde, vêtue d'une combi- pantalon noire et d'une veste en jean apparaît sous mes yeux, sourire aux lèvres.

— Bonjour, vous êtes mademoiselle Safred je suppose, demande t-elle souriante.

— Bonjour, oui en effet c'est bien moi.

— Parfait. Je suis mademoiselle Martin, annonce-t-elle en s'avançant et me tendant sa main.

Les présentations faites, je l'invite à entrer puis referme la porte. Nous nous installons dans le salon, où nous serons plus à l'aise pour discuter. Elle s'assoit sur le canapé, sort un bloc note de son sac et l'entretien débute.

— Puis-je vous proposer à boire ?

— Non, merci c'est gentil de votre part.

— Très bien, dis-je tout en me forçant à sourire les nerfs à vif.

— Si vous voulez bien, je vais commencer, m'informe t-elle en rivant son regard au mien.

— Je vous écoute.

— Dites moi, j'aimerais connaître votre point de vue concernant l'accueil de deux jeunes enfants ?

Je lui explique tout en détail, l'amour que j'ai pour eux, que j'ai vécu un an en leurs présences.

— D'accord, mais la situation est différente, leurs parents ne sont plus présents à leurs côtés, répond-elle les sourcils interrogatifs.

— C'est vrai, rétorqué-je d'une voix chevrotante, les larmes aux bords des yeux en repensant à mon frère.

— Que pouvez-vous leur apporter de plus que leur grand-mère ? Elle attend ma réponse les doigts croisés sur ses genoux.

Que dire de plus que ce que je viens d'exposer.

— Je veux les voir reprendre goût à la vie, sourire, être présente pour eux et effacer leur peine.

— Mais encore ?

Punaise, c'est un vrai interrogatoire ! Je suis à la limite de suffoquer. Je tente de me contrôler pour éviter que les larmes s'échappent puis après une dernière inspiration je lui déballe à nouveau que je veux voir briller dans leurs yeux la joie de vivre, qui n'existe plus depuis la mort de leurs parents.

— Très bien, pouvez-vous me faire visiter votre appartement s'il vous plaît ?

— Oui, bien sûr, je vous en prie suivez moi. M'exprimé-je en me levant.

Elle range son calepin avant de sortir un appareil photo. Je lui montre l'ensemble des pièces, dans lesquelles elle reste quelques minutes, en prenant des clichés. Je l'attends à chaque fois appuyée au chambranle de porte tout en épiant ses moindres faits et gestes.

En quittant la chambre de Louis, elle se retourne vers moi en hochant la tête avant de parler.

— Merci, j'ai tout ce qu'il faut pour l'ajouter à votre dossier, dit-elle.

Nous rejoignons le salon ou elle récupère l'ensemble de ses affaires. L'assistante sociale me fait face à nouveau avec un air attendri sur le visage. Je la raccompagne au pas de la porte, silencieuse.

— Merci, mademoiselle pour votre accueil, passez une bonne journée.

J'ouvre ma porte d'entrée, l'accompagne jusqu'au couloir. Elle me tend sa main que je serre avec la mienne.

De retour chez moi, je pars rejoindre la cuisine sentant un besoin de sucrerie pour me réconforter. Assise sur le canapé devant un film d'action, je pioche dans ma poche de m&m's et savoure ces petits délices de couleur différente. Je suis tellement concentrée dans le long métrage, que je n'entends même pas rentrer les gars. C'est Cameron qui se place devant l'écran qui me fait réagir.

— Vous êtes déjà là ?

— Ouais, alors comment ça s'est passé ?

— Plutôt bien, réponds-je haussant les épaules.

Cameron s'installe à mes côtés et me prend dans ses bras, je me blottis contre lui ma tête posée au creux de son cou. Il me caresse le dos et dépose des baisers sur le sommet de mon crâne. Après quelques minutes passées dans ses bras, je me détache de lui, puis interroge les garçons sur leur matinée.

J'apprends qu'ils ont acheté des cadeaux aux enfants, ce qui me touche au plus haut point. Je décide de les embrasser chacun leur tour pour les remercier.

— Bon, les amoureux quand vous aurez terminé de recouler, on pourrait peut-être manger ? Demande Gareth les bras croisés sur son torse.

— C'est bon mec, on arrive.

Cameron le fixe d'un regard noir, je souris face à son attitude d'homme des cavernes et me détache de lui. Il lâche un soupir de frustration de ne plus m'avoir contre lui. Je l'aide à se redresser et nous nous installons à table dévorant les hamburgers et frites ramené par leurs soins.

Dans l'après-midi, nous partons dans une boutique de décoration où je trouve quelques objets à mettre dans l'appartement. La soirée se termine par un jeu de société, pizzas et bières, avant que tout le monde parte se coucher.

Étendue sur le matelas, je suis plongée dans mes pensées. Quand Cameron revient de la douche vêtu d'un short, torse-nu avec quelques gouttes dévalant son corps musclé. Cette vue embrase mon corps, j'ai une soudaine envie de venir m'abreuver de ces gouttelettes. Il s'en rend compte et me rejoint en se positionnant au-dessus de moi le regard emplit de désir. Le peu de vêtements que nous portons s'envole aux quatre coins de la pièce. Nous nous explorons l'un et l'autre avant de terminer par un peau à peau fiévreux et de plaisir charnel.

********************

C'est toute courbaturée, que je me lève ce matin en allant dans la cuisine préparer mon petit-déjeuner.

Thomas est déjà présent, un sourire en coin.

— Je vois que tu as passé une bonne nuit, s'exclame-t-il en m'observant.

Je sens mes joues me brûler en songeant à la nuit dernière. J'entrouvre les lèvres prête à répondre, mais je suis devancée par sa réponse.

— Vu la couleur de ton visage, j'ai déjà ma réponse, explose t-il de rire.

Gênée, je lui mets une tape à l'arrière de son crâne pour le faire cesser, mais mon geste n'arrête en rien ses éclats de rire.

— C'est bon Blanche, c'est amusant de te voir ainsi, ne le prend pas mal.

— Bien sûr, entre Gareth et toi franchement il y a de quoi réagir ainsi Thomas.

— Je reconnais que par moment c'est amusant de te déstabiliser, mais au moins tu retrouves ta bonne humeur et ton sourire admets le.

— C'est vrai, tu as raison. Vous êtes tous des guignols.

Cameron et Gareth ne tardent pas à nous rejoindre la tête encore ensommeillée. Je laisse les garçons pour profiter de la salle de bain encore disponible. Je me lève quand un bras vient s'enrouler à ma taille.

— Où tu vas ainsi ? Demande l'homme de mes nuits.

— À la douche, pourquoi ?

Cameron fronce ses yeux avant de me répondre.

— Tu n'as pas oublié quelque chose mon ange ?

Le doute s'empare de moi, je me mets alors à observer ma tenue avant de relever ma tête d'incompréhension dans sa direction.

— Mon bisou. Annonce t-il en se levant me surplombant de toute sa hauteur avec une moue d'enfant.

Les autres explosent de rire face à la scène qui se déroule sous leurs yeux. Je dépose un rapide baiser sur sa bouche et file rapidement à la salle d'eau.

Une fois sortie et habillée, je range l'appartement avant de partir voir mon ancien employeur. Sur le chemin menant à l'agence de publicité, je croise les doigts espérant trouver un éventuel poste à pourvoir.

À l'intérieur des locaux, rien n'a changé ou presque depuis mon départ. Je m'annonce à l'accueil demandant à parler à Monsieur Roche. Celui-ci demande à la secrétaire de me faire monter. Une fois à l'étage concerné, je souris et fait quelques signes de la main à certains de mes anciens collègues qui me reconnaissent. Le stress s'empare de moi devant la porte de mon ancien employeur. Je prends plusieurs inspirations, essuie d'un mouchoir la sueur de mon front avant de frapper plusieurs petits coups.

— Entrée ! Dit-il d'une voix forte.

J'abaisse la poignée et passe le pas de la porte un sourire figé sur mon visage essayant de cacher mon appréhension.

Fin de ce chapitre.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Valente Sandra ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0