Chapitre 25

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Cameron

Onze heures et demi, je suis en route pour rejoindre le bâtiment principal du club de foot des Broncks où mon sort se joue une nouvelle fois. Je suis déjà suspendu pour deux mois en ayant déconné suite à mes retards lié à l'alcool et aux fêtes, mais là j'appréhende la deuxième sanction. Je sais que je peux compter sur mon coach principal qui a compris mon mal être, depuis ma rupture avec Blanche, mais en ce qui concerne les actionnaires et le président cela risque de se corser.

Devant le portail de l'entrée, je tape le code me permettant d'accéder au parking où je pars me stationner à ma place. En descendant de mon 4x4 j'aperçois mon entraîneur vêtu d'un costard cravate noir avec l'écusson à l'effigie du club brodé sur sa veste. Je m'avance vers lui avec une légère pointe d'angoisse, je lisse mon pantalon de costume d'une main tremblante, avant de le rejoindre devant les portes vitrées du bâtiment.

– Allez mon garçon, courage, m'annonce le coach d'une pression de sa main sur mon épaule.

Je n'ai même pas les couilles de répondre à cet homme d'une soixantaine d'années, cheveux grisonnant, qui est ni plus ni moins que mon mentor ainsi que pour l'ensemble de l'équipe.C'est d'un hochement de tête et gardant le silence que je marche vers ma sentence.

À l'intérieur de l'immeuble, nous saluons Lisa l'hôtesse d'accueil et

empruntons l'ascenseur qui nous mène au premier étage. Devant la porte en chêne du bureau du P.D.G, je dois reprendre à plusieurs reprises ma respiration, essuyer les quelques gouttes de sueur qui coule sur mon front, mon stress est au plus haut. Je prie de tout mon être pour ne pas être viré définitivement avant de pénétrer dans cette pièce.

— Cameron, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour éviter qu'on te licencie. Tu es un joueur d'exception à ton poste de receveur, le club ne peut pas se permettre de perdre un joueur d'excellence comme toi.

— Merci coach, prononcé-je à voix basse.

— De rien, allez affiche moi un beau sourire à ton visage et on entre, ne les faisons pas attendre, me presse t-il en se recoiffant une de ses mèches.

Après avoir frappé deux coups à la porte, je pénètre dans cette salle qui ressemble beaucoup plus à celle d'une réunion qu'à un bureau. Le président se redresse de son siège, le visage fermé, les deux actionnaires font de même et leurs attitudes m'annonce d'entrée de jeu que ma demande n'est pas sûre d'aboutir.

— Monsieur Red ! On t'attendait, mais je vous en prie installez vous, m'invite le grand chef d'un signe de sa main.

Je m'avance d'un pas hésitant et tire le premier siège se présentant à moi, assez éloigné d'eux.

Une fois installé mon coach à mes côtés, j'entends impatient que le verdict tombe. J'ai l'impression d'être devant les juges d'un tribunal, ils ne leurs manquent plus que la robe.

— Je ne vais pas y passer par quatre chemins. Concernant ton comportement, nous avons décidé de vous sanctionner sur ton revenu. Tu perdras 15% de salaire sur toute la durée de ton absence, m'annonce le président d'un ton glacial.

J'avale plusieurs fois ma salive difficilement, ca me chier, or, je le mérite.

— Je comprends tout à fait. Je vous ai déçu et je m'excuse, rétorqué-je gêné en baissant mon regard.

— En effet c'est le cas. À la prochaine erreur de ta part, tu prends la porte direction la sortie, me suis-je bien fait comprendre ? Me questionne t-il en me fixant droit dans les yeux.

— Oui, monsieur.

— Parfait, nous verrons ça dans les prochaines semaines . Concernant ta deuxième requête, nous avons énormément réfléchi et tu peux remercier ton entraîneur pour ça. Nous t'autorise exceptionnellement à partir en France pour une durée de vingt et un jours pas un de plus.

— Merci beaucoup messieurs, réponds-je sentant l'émotion me gagner. Putain, je vais pouvoir retrouver la femme que j'aime, enfin si elle souhaite toujours de moi.

— Par contre, Cameron c'est le dernier avertissement ne nous déçois plus, sinon tu sais ce qui en découlera pour ta carrière.

Je hoche la tête, prêt à quitter ma place.

— Parfait ! Dans ce cas, notre entretien est terminé, tu peux partir.

C'est le cœur soulagé que je sors de la pièce accompagné de mon entraîneur. Il n'a pas eu besoin d'intervenir et j'en suis pleinement heureux.

— Alors qu'avait dit l'ancien ? demande t-il en m'interrogeant de ses yeux marrons.

— Que tu avais raison, je ne risquais pas ma place, dis-je d'un sourire complice.

— C'est ça, par contre mon grand dès ton retour sur le terrain, je vais t'en faire baver alors profite bien de cette nouvelle pause. S'exclame-t-il d'un air malicieux.

— Merci coach pour votre soutien.

***********

De retour à la villa, Thomas, Gareth et Ryan m'attendent de pied ferme, me harcelant de questions. Après leur avoir répondu, mes amis et coéquipiers me mettent des tapes sur le crâne pour soi-disant me remettre les idées en place. Nous chahutons ensemble pendant plusieurs minutes, une fois calmés, Ryan me demande de le suivre, il a une annonce à me faire. J'appréhende j'espère que ça n'a aucun rapport avec Blanche.

Sur la terrasse, j'aperçois Alice assise sur un transat une tasse de thé à la main, elle est en train de m'observer un sourire narquois sur son visage. Je soupire d'agacement face à cette brune légèrement excentrique.

— Alors, raconte comment s'est passé ton rendez-vous ? questionne-t-elle en se relevant.

— Plutôt bien dans l'ensemble, expliqué je en observant l'horizon.

— Cool, donc je peux t'annoncer une autre nouvelle qui va peut-être te ravir ou pas?

Mon cœur loupe plusieurs battements quand elle prononce cette phrase le visage soucieux. Tout mon être prie pour qu'Alice ne m'annonce pas une mauvaise nouvelle.

— Dis toujours. Réponds-je la peur me saisissant aux tripes.

— Comment expliquer ça ? Hum.. Ah oui Blanche a accepté de nous héberger chez elle.

Oh putain ! Je n'arrive pas à croire ce qu'elle vient de prononcer. Mon cœur explose de joie en pratiquant plusieurs cabrioles dans ma poitrine. Je prends Alice dans mes bras tout en la faisant tournoyer dans les airs. Ce qu'elle vient de me dire est le plus beau cadeau que je pouvais recevoir aujourd'hui. Je la repose au sol délicatement et Ryan s'empresse de la prendre dans ses bras et de l'embrasser tendrement. En les regardant s'enlacer de cette façon, il ne me tarde qu'une seule chose de faire de même avec Blanche.

— Je suis contente pour toi, mais je dois t'avouer que Blanche t'en veux toujours autant. Je vais t'accompagner pour essayer de te filer un petit coup de main et l'aider à ouvrir les yeux, par la suite ce sera à toi de te battre et lui prouver tout ton amour pour elle.

— Merci, c'est prévu Alice, avoué-je heureux comme jamais.

— Ne me remercie pas, elle est malheureuse, en colère mais surtout amoureuse. Tu lui a fait énormément en te soûlant, pour te jeter sur la première venue alors que Blanche te faisait confiance.

Je grimace à se souvenir, j'ai vraiment été un gros connard et un abruti.

— Je sais et je le regrette.

— Vu ton état ces derniers temps je n'en doute pas, il va falloir prendre ton mal en patience, d'accord ? M'explique Alice en examinant les traits de mon visage.

— Oui et je le serais, m'exprimé-je

satisfait de la tournure de notre conversation.

— Bien dans ce cas, nous partons dans trois jours comme prévu, prononce-t-elle en sautillant de joie.

Cette nana est timbrée, mais sans elle je n'ai que peu de chance de récupérer Blanche.

Je reste un petit moment seul, profitant de l'air frais et du silence. j'ai besoin de réfléchir à tout ça . Je suis coupé de mes pensées par Gareth et Thomas, qui m'offrent une bière pour fêter ça. Ils me demandent de ne plus jouer au con avec Blanche et de ne surtout pas oublier d'embrasser Louis et Swanne de leur part. Nous discutons un petit moment tous les trois avant de rentrer dîner.

Après un repas assez copieux, je quitte mes amis pour rejoindre ma chambre. Il ne me reste plus que trois jours avant de retrouver mon amour et je compte bien lui prouver que c'est la femme de ma vie. Je m'endors sur cette dernière pensée, le cœur plus léger.

En pleine nuit, je suis réveillé par un cauchemar, je me passe les mains devant le visage effaçant cette scène, où je vois Blanche heureuse dans les bras d'un autre. Je me lève énervé et perdu par ce rêve pour me servir un verre d'eau dans la cuisine. Je soupire d'agacement quand une idée mûrie dans ma tête. Oui c'est pas con, seulement sera t-elle ravie de son présent ? C'est la question à laquelle je n'ai pas encore de réponse. Je repars me coucher plus serein en espérant que cela aboutisse à ce que je souhaite le plus, son cœur.

Demain, je partirai faire les magasins afin de trouver le plus beau trésor, pour l'ange qui a su me toucher et faire battre mon cœur.

Fin de ce chapitre.

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