Chapitre 26

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Blanche

En cette magnifique matinée ensoleillée d'avril, le stress s'empare de moi à grand pas. En ce dimanche après-midi, Alice et Cameron doivent atterrir à l'aéroport de Mérignac. J'appréhende nos retrouvailles surtout avec une personne en particulier.

Je profite des quelques heures qui me reste devant moi pour faire du rangement dans l'ensemble des pièces.

Mon ménage terminé, je quitte l'appartement et me rend au petit square à côté de mon domicile, afin que les enfants puissent se dégourdir les jambes. De retour à la maison, je prépare le repas, nous mangeons tous les trois avant que Swanne et Louis partent à la sieste. Ils vont avoir besoin de ce temps de calme avant l'arrivée de mes amis.

Je profite du calme régnant à la maison pour peaufiner mon rapport, que je dois transmettre par mail à mon employeur. J'ai passé plus d'une heure à le faire alors qu'habituellement j'aurais mis une demi heure. Mais la tension et l'angoisse sont telles que ma concentration n'est pas à son summum. Une fois le dossier clôturé et envoyé, je ferme mon pc et m'installe sur le canapé où je finis par m'endormir.

C'est le bruit de la sonnette qui me réveille en sursaut. Je vérifie l'heure à l'horloge de la cuisine et la boule d'angoisse qui avait disparu pendant quelques heures refait son apparition. Je déglutis difficilement avant de remettre mes cheveux en place et d'ouvrir.

C'est une tornade aux cheveux noirs et mèches rouges qui vient me sauter au cou, en franchissant l'entrée de mon appartement. Alice exprime sa joie de me revoir ce qui me fait chaud au cœur. Elle n'a pas changé. Elle reste cette femme plein d'énergie et souriante.

— Si tu savais comme je suis heureuse de te revoir, s'exclame Alice en se détachant de moi les yeux brillants.

– Tu m'as manqué aussi, réponds-je en la faisant avancer dans le vestibule.

Dans l'excitation de nous retrouver, j'en oublie une personne qui compte tout autant, ce sont les effluves de son parfum qui parviennent jusqu'à moi qui me font réagir. Mon cœur s'emballe et pulse à toute allure dans ma poitrine en voyant l'homme que j'aime malgré le mal qu'il m'a fait. Cameron est devant moi, un sourire gêné aux lèvres et d'une beauté incroyable. J'avais oublié la prestance qui se dégage de lui.

— Bonjour Blanche, merci de m'accueillir, prononce Cameron de sa voix rauque et mélodieuse tout en se saisissant de ses bagages.

Bordel ! Je frémis de plaisir rien qu'en entendant son timbre. Je secoue la tête pour me ressaisir et lui demande de déposer les sacs dans la chambre que j'ai préparé. À son retour, je propose à mes amis de quoi se rafraîchir en les invitant à s'installer sur le sofa.

Depuis ma cuisine, je reprends mon souffle en préparant les cafés.

Le silence règne dans l'appartement, je m'apprête à le rompre, mais Alice me devance et dans un sens je la remercie.

— Il est magnifique ton petit cocon et ta décoration et telle que je me l'imaginais, s'exprime t-elle en tournant la tête de gauche à droite.

— Merci ça me fait plaisir, prononcé-je en déposant les boissons chaudes sur la table basse.

— Mais, dis moi où sont tes petits anges ? Demande t-elle en cherchant Swanne et Louis du regard.

— Ils sont dans leurs chambres. D'ailleurs si ça ne vous dérange pas je vais vous laisser quelques minutes, il est temps pour eux de se lever.

– Oui vas y, on va patienter, intervient Cameron en me détaillant de la tête aux pieds.

J'abandonne un cours instant mes amis et pars réveiller un à un les enfants. Quand j'annonce que Cameron est là, Swanne se met à courir dans le couloir à toute vitesse. Je suis obligée de lever le ton pour calmer son énergie et son excitation. Louis qui est plus calme reste dans mes bras, le temps d'émerger.

Dans le salon, je m'aperçois que Swanne est déjà installée sur les genoux de Cameron et lui pose énormément de questions sur Gareth. Cette scène me fait rire car Cameron n'a pas le temps de lui répondre que Swanne enchaîne son interrogatoire sous les prunelles rieuses d'Alice.

— Ma puce calme toi, tu auras tout le temps de parler de ton parrain à tonton Cameron, il est en vacances avec mon amie Alice. Souris-je en désignant de mon index la jeune femme, assise au côté de mon ex.

— D'accord tatie , mais pourquoi tonton Gareth n'est pas là ? Me demande Swanne en sautant des genoux de Cameron déçue.

Je lui explique que Gareth et Thomas n'ont pas pu venir, car ils n'ont pas eu de congés. Cameron intervient également en lui expliquant qu'il a ramené un cadeau pour elle de sa part.

C'est la mine réjouit que Swanne part s'installer à la table de la salle manger pour prendre le goûter. Louis, quant à lui, observe avec minutie Alice, avant de gigoter dans mes bras pour que je le pose au sol et part rejoindre sa sœur.

— Ils sont vraiment adorable tous les deux, prononce Alice en s'étant retourner légèrement pour admirer les enfants manger.

— Oui, ils font mon bonheur. Sinon votre voyage n'a pas été trop long ? Questionné-je ma meilleure amie.

– Non, surtout avec cet énergumène à mes côtés, je ne me suis pas ennuyée, s'esclaffe Alice qui nous emmène avec elle dans sa bonne humeur.

— Tant mieux.

Le temps que les enfants prennent le goûter, je propose de faire visiter les lieux à mon amie. Cameron me demande s'il peut prendre une douche en nous rejoignant.

Je hoche la tête et il part attraper ses affaires dans mon bureau, où deux lits d'appoint sont disposés avec deux commodes pour leur permettre de ranger leurs vêtements.

Je continue de montrer les différentes pièces à Alice puis lui laisse le soin de défaire ses sacs. Je retourne voir les enfants quand Cameron me retient par le poignet dans le couloir, il me fixe de ses yeux gris emplis de désir tandis que ma peau frissonne de son toucher. Je reviens à moi, rompt le contact quand des images de lui avec un mannequin de lingerie fine s'infiltrent dans ma tête. Je fais une moue de dégoût, lui demande de me lâcher et poursuit mon chemin.

— Blanche, attends s'il te plaît, j'ai des cadeaux à vous remettre.

— Ok, je t'attends dis je en m'immobilisant.

Il se précipite dans la chambre, pour revenir les bras chargés.

— Tu as besoin d'aide ? Interrogé-je en me retournant vers lui.

— Non, ça va aller mon ange.

Je fronce les sourcils, hausse les épaules, mais à l'intérieur je bouillonne à l'entente de ce surnom. Je ne veux plus qu'il me nomme ainsi, il a dû le dire à une autre. Cependant mon cerveau fait fi de cette demande. Mes lèvres se retroussent pour esquisser un sourire en imaginant déjà la tête des enfants.

— Ce sourire m'avait manqué, dit-il en frôlant mes doigts en avançant à mes côtés.

Son aveu fait bondir mon cœur, or, je dois me reprendre, je me suis promise de le faire mariner avant d'éventuellement pouvoir lui pardonner ses nombreuses frasques même si Alice m'a assuré que Cameron n'avait fréquenté aucune autre femme depuis notre séparation.

De retour au salon, je débarrasse la table de ses miettes laissées par les enfants qui s'installent sur les poufs du salon. Ils attendent avec impatience les présents de leurs parrains respectifs. Alice, nous rejoint quelques minutes plus tard fraîche et changée et s'assoit à côté d'eux. Gareth et Thomas les ont énormément gâtés encore une fois, des supers et regarde tatie sortent de leur bouche. Je m'approche de mon neveu et ma nièce pour visionner leurs cadeaux de plus près.

— Tatie, m'interpelle Swanne.

— Oui ma puce ?

— On peut appeler tonton Gareth et tonton Thomas, demande t-elle impatiente.

— On le fera oui, mais pas à cette heure-ci. Par contre si tu veux, vous pouvez aller jouer dans vos chambres avec ton frère et vos nouveaux jouets. Je vous préviens dès qu'on peut les contacter, d'accord ?

– Oui, répondent mes petits démons en sautant sur leur jambes pour prendre la direction de leur chambre respective.

Je réprimande Swanne et Louis car je n'aime pas qu'ils courent dans la maison. Je ris quand je les vois râler puis se mettre à marcher.

— Qu'elle autorité, prononce Alice un rictus au coin des lèvres.

— Je suis obligée de le faire, Louis n'a que quatre ans et Swanne ne fait pas forcément attention à son petit frère.

— Je plaisante tu sais.. bon et toi tu n'as pas encore ouvert ton cadeau, s'exclame t-elle d'un regard malicieux.

— Quel cadeau ?

— Celui-ci intervient Cameron en me tendant un paquet rectangulaire.

Je me saisis du cadeau puis le déballe, un mot glisse de celui-ci je m'empresse de le saisir et reste stupéfaite du contenu qui est inscrit.

" Ce petit présent est destiné à la femme qui fait battre mon cœur. Je suis désolé pour le mal et la souffrance que tu as enduré par ma faute, tu me manques, tout en toi me manque. Je t'aime mon ange."

C. R

Les larmes me montent aux yeux, touchée par les aveux inscrits sur ce bout de papier et lorsque j'ouvre enfin la boîte , je ne peux plus rien retenir, le flot de perles salées dévale mes joues et s'échoue sur le tapis au sol. Le bracelet que je découvre est magnifique avec le motif de l'infini sculpté sur le dessus.

Je relève mon visage vers l'homme que j'aime toujours, mais dont j'ai encore du mal à pardonner.

— Merci.. Mais, tu n'aurais pas dû, c'est beaucoup trop, dis-je en me relevant.

Cameron, me rejoins dans la cuisine où je suis partie me réfugier pour cacher mes larmes.

— Blanche regarde moi, s'il te plaît, me demande Cameron en relevant mon visage de ses mains posées de part et d'autre sur mes joues.

J'encre mes yeux aux siens et mon cœur bat la chamade en voyant son regard briller. Il me prend dans ses bras et pour la première fois depuis quatre mois j'ai l'impression d'être à ma place. Je respire son odeur, savoure la chaleur de son corps. Mais lorsqu'il murmure qu'il m'aime, que c'est dur pour lui de ne plus pouvoir me toucher et m'embrasser, je suis à un fil de craquer. Je me sépare de lui à contre-cœur de crainte de souffrir.

— Désolée, reniflé-je honteuse.

— Je sais que tu as besoin de temps et je te laisserai tranquille pour réfléchir à notre relation, cependant j'exige une réponse de ta part avant mon départ. Maintenant fais moi ton plus beau sourire et retournons voir Alice, me conseille-t-il en déposant un baiser sur mon front.

Quand il recule pour partir rejoindre Alice, restée seule dans la pièce adjacente. Je l'observe avant de ressentir son manque. Je suis prête à lui pardonner. Mon cœur explose de joie prêt à prendre ce risque, tandis que ma raison m'incite à me méfier, elle me rappelle ma souffrance. Je devrais en parler avec Alice avant de prendre une décision qui changera certainement le cour de ma vie.

Fin de ce chapitre.

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