Prologue : Tempête de neige

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La neige tombait drue, dans une tempête d’éclats nivéen qui venaient recouvrir un peu plus le sol. Des traînées blanches, salies par les flaques grises nées par les roues des voitures, qui s’étendaient à perte de vue. Un vacarme incessant, presque immortel dans cette rue fréquentée auquel venait s’ajouter le claquement des rafales. Un froid puissant, qui vous anesthésiait d’une morsure.

Au milieu de ce chaos nuageux, une fourrure tout aussi pâle trempait dans les couches de poudreuses. Des yeux d’un cuivre brillant étaient rivés au ciel couvert. Poussant un long soupir, leur propriétaire ne semblait n’avoir que faire du cataclysme pur qui régnait autour d’elle. Elle était gelée, oui. Elle tremblait même. Mais ses pensées, bien dissimulées par un masque qu’elle portait depuis bien trop longtemps, étaient au chaud, dans son esprit. De l’inconscience siffleraient certains. De la démence conviendrait d’autre. Un profond désespoir, leur aurait-elle répondu, alors qu’elle était au plus mal. Seulement, il n’y avait personne pour la voir. Petite et blanche, tel un flocon, elle faisait comme partie du décor.

Sa poitrine se soulevait douloureusement au rythme du vent, avant que ses oreilles ne tressaillent. Un nouveau tourment la prit, au fond d’elle. Quelque chose de fort, que même avec toute la volonté du monde elle ne pouvait ignorer. Par réflexe, elle fit volte-face, et dans la brume, elle vit se dessiner une forme noire, aux lueurs rouillées. Peu importe comment elle pouvait le savoir, elle la connaissait. Elle devait partir, fuir, vite. Elle avait peu de temps. Sans attendre, elle s’élança dans une course folle et le crissement sonore qui retentissait derrière lui prouvait qu’elle était suivie. Paniquée, elle accéléra, se perdant dans les rues, manquant de se faire percuter par un véhicule. Mais elle, qui était si frêle, si petite, comment pouvait-elle supporter un tel effort ?

Au bout de quelques mètres, et quelques chutes, alors que l’ombre la rattrapait, elle plongea par mégarde dans une immense flaque d’eau. Le liquide pénétra ses poumons tandis qu’elle était sur le dos. Elle était aspirée par une force dans la profondeur. Son regard contemplait les nuages à travers l’eau troublée, avant que sa vision ne se voile.

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