Chapitre 1 : L'Ombre Lunaire

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Une douleur fulgurante sembla créer une fissure dans le crâne d’Ombretta alors que doucement, ses yeux papillonnèrent. Une chaleur réconfortante encore inexplicable l’enveloppait de tout son long. Lorsque sa vision, d’abord trouble, se précisa, c’est un pan de tissu noir qu’elle pu apercevoir avec stupeur. Son regard se leva lentement afin de se river sur deux yeux chocolats qui l’observait avec un mélange de crainte et d’étonnement. Avec une certaine panique, elle comprit qu’elle était dans les bras d’une inconnue. Comme si elle avait été brûlée, elle fit un bond, la fourrure en bataille et ses griffes ripèrent sur le parquet alors qu’elle avait réussi à s’échapper de l’étreinte. Une serviette qu’elle n’avait pas remarqué jusqu’alors glissa de son corps, manquant de la faire trébucher. Par réflexe, elle se réfugia dans un coin de la pièce et montra les crocs alors que la fille poussait un cri de surprise. À présent qu’elle était loin, elle pouvait s’attarder sur son apparence. Elle était grande, svelte et possédait des lunettes métalliques sur lesquelles retombaient quelques unes de ses mèches noir de jais. 

« Calme-toi, lui dit-elle doucement en levant les mains, je ne te veux pas de mal. »

Elle ignora ses paroles et continua à grogner avec une farouche hostilité. Elle hésita un instant, regardant de droite à gauche, comme redoutant une quelconque attaque. Elle avait bien envie de se défendre, seulement, elle ne savait si elle pouvait libérer sa véritable nature. Elle était terrorisée à la perspective de se découvrir devant une inconnue, certainement dérangée qui plus est, pour l’avoir ramené chez elle. Cependant, elle n’était visiblement pas la seule à avoir l’apanage de l’appréhension puisque la jeune brune tremblait légèrement. 

« Je, tu sais, tu peux te détendre et même reprendre ta forme. Je ne te ferais rien. » tenta-t-elle de se défendre, encore.

Reprendre ta forme… songea la chienne, consternée.

La fille savait alors qui elle était ? Ou plutôt ce qu’elle était ? Assez de réflexion, sa stupeur se mua en rage alors qu’elle sentait ses os craquer sous sa fourrure. Sa colonne vertébrale se redressa pour lui permettre d’agir comme une bipède. Ses poils rétrécirent jusqu’à devenir inexistants, tandis que ses pattes reprenaient l’apparence de jambes et de pieds, affublés cependant de petites griffes pointues. Son museau se divisa pour former une bouche et un nez bien distinct et une longue chevelure blanche aux reflets argentés retomba en cascade sur ses épaules. De son ancienne apparence ne restait plus qu’une courte queue en panache immaculée et deux oreilles en flammes de bougies plutôt fournies dressées sur sa tête. Du reste, elle n’était plus qu’une simple jeune fille découverte. Nullement, emprunté par la condition dans laquelle l’inconnue se présentait, la brune se releva doucement, sans geste brusque, comme si elle avait affaire là à un animal sauvage.

« Écoute, tu as l’air…

  • Espèce de psychopathe ! hurla-t-elle à travers la pièce, alors que ses poils se dressaient. Comment oses-tu me prendre chez toi ? Tu es quoi au juste ? Un kidnappeur ? Une violeuse ? 
  • Quoi ? Non, bien sûr que n-... »

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase et se jeta violemment sur le côté alors que la plus petite fonçait sur elle, griffes en avant. Elle ne dû son salut qu'à ses cours de badminton, qui lui permettait d’entretenir des réflexes en or. En revanche, cela ne découragea guère la jeune fille qui, au contraire, lui lança un regard noir en serrant les dents.

« Je le savais ! Tu es habituée à ce genre d’attaque ! l’accusa-t-elle en relevant le menton. C’est ton mode opératoire de trouver de jeunes filles inconscientes dans la rue ? »

Soudain, elle écarquilla les yeux.

« A moins que ça ne soit toi qui m’ait endormie ! Sale…

  • Du calme ! ordonna-t-elle en tentant de paraître sûre d’elle. Si je capture des jeunes filles, tu peux me dire comment j’aurai deviné que tu en étais une, sous ta forme de chien ? »

Ces dernières paroles eurent l’effet escompté puisqu’elle perdit son assurance. Elle remonta et abaissa plusieurs fois les épaules, cherchant à contrer sa défense.

« Eh bien, peut-être que tu es une hybride toi aussi ! Il n’y a pas que les humains qui sont déséquilibrés ! »

Les yeux de la brune brillèrent d’exaspération. Elle était certes réservée mais ce genre d’obstination la poussait à bout.

« Alors pourquoi aurais-je pris le temps de te sécher avec une serviette ? De t’installer près du poêle ? D’essuyer le léger sang qui coulait de tes blessures ?

  • … Parce que tu aimes que tes victimes soient propres ? » suggéra-t-elle au bout d’un temps. 

Elle poussa un soupir de désespoir en enfouissant sa tête dans ses mains.

« Tu me fatigues… Qu’est-ce que je dois faire pour prouver mon innocence ?

  • Quoi ? Mais c’est d’une telle évidence ! Me libérer ! »

A ces mots, et sans qu’elle ne comprenne pourquoi, la fille se leva et se dirigea vers la fenêtre. Les oreilles de l’adolescente frétillèrent.

« Tu… tu ne vas pas me jeter par la fenêtre ? » s’enquit-elle beaucoup plus doucement, le cœur battant à mille à l’heure.

La brune eut bien envie de plaisanter à ce sujet mais elle jugea que le moment était mal venu. A la place, elle tira sur une cordelette dorée qui ouvrit un grand rideau rouge. En s’approchant légèrement, dans un élan de courage, la jeune fille découvrit un immense paysage blanc brumeux.

« Tu ne vas pas sortir dans cet état, alors qu’il fait un temps pareil. déclara la fille.

  • Tu me séquestres ? s’horrifia-t-elle.
  • Il faudrait me payer pour le faire… marmonna-t-elle avant de hausser la voix. Non, seulement je tiens à ce que mon sauvetage ne serve pas à rien. »

Sauvetage… 

Ce mot résonna étrangement dans sa tête. Un terme particulier, qu’elle avait bien souvent utilisé, à tort ou à raison. Enfin, le moment n’était pas aux réflexions. 

La jeune femme revint vers elle et posa la main sur sa poitrine.

« Mon nom est Céléna, ça te fera un renseignement en plus si tu veux me livrer à la police.

  • Je te dirais pas le mien… » souffla-t-elle d’une petite voix en s’asseyant près de la porte.

Céléna roula les yeux au ciel et se dirigea vers une commode neuve en bois laqué sur laquelle reposait une coupelle blanche aux décorations de fruits divers. Elle y plongea sa main blême et dans une mer de cliquailles, en ressortit une petite clef d’argent, à laquelle était joint un petit loup gris en peluche.

« Je sors chercher quelque chose à manger. annonça-t-elle inopinément. Tu trouveras des vêtements secs appartenant à ma mère dans le placard de la troisième chambre à gauche du couloir.

  • Tu vas me laisser seule ici ? s’offusqua-t-elle.
  • Oui, je n’avais rien prévu pour toi.
  • Mais je ne vais pas manger ici ! hurla-t-elle en se levant.
  • La tempête de neige va durer toute la nuit et je te laisserai bien te suicider dans le froid mais je ne veux pas être responsable.
  • Il faut que je rentre chez moi d’ici là…
  • Ne t’inquiète pas. Mais en attendant, tu restes au chaud ici. »

Sur ces mots clairement prononcés, elle enfila une épaisse veste brunes aux coutures cotonneuses, mis ses chaussures et passa la porte, sous le regard pantois de la jeune fille. Après quelques minutes à rester figée, elle analysa la situation.

Elle se trouvait chez un inconnu qui, d’après ses dires, se nommait Céléna. Elle l’aurait visiblement sauvée de sa noyade gelée et à présent refusait qu’elle sorte sous prétexte qu’il faisait trop froid. A vrai dire, elle n’aurait jamais pensée faire face à un tel cas de figure. Il était assez peu probable qu’un jour elle s’imagine un tel scénario mais elle était bel et bien dans ce salon tamisé. 

Ignorant son mal de crâne, elle décida en premier lieu de s’habiller. Elle se leva et se mit en quête de la tenue qu’il lui avait indiqué. Elle lança un regard circulaire avant de se diriger vers un long couloir. Ses pas silencieux sonnaient presque avec un ton lugubre dans cet pénombre. Elle déplaçait ses mains blanches sur le mur avec l’espoir d’y trouver un interrupteur en vain. Elle tenta donc de se repérer à la texture des portes jusqu’à parvenir à la troisième. Avec un certain sentiment de victoire, elle entra subrepticement dans la pièce en jeta un coup d’œil. Sur la commode en face du palier, se trouvait une vieille lamp qu’elle se hâta d’allumer. L’ampoule orange éclaira la pièce d’une lueur peu puissante, clignotante même parfois, mais cela lui convenait parfaitement.

« Bien joué, Ombretta. » se félicita-t-elle dans un murmure.

Elle examina un instant la chambre visiblement délabrée. Les murs étaient recouverts d’un vieux papier peint vert bouteille qui se décollait par endroit. Au milieu de la pièce, trônait un grand matelas couleur nacre decousu. Juste à sa droite, se dressait le placard dont Céléna devait parler, modeste, mais certainement en meilleur forme que tous les autres objets. 

Elle l’ouvrit précautionneusement et la première chose qu’elle vit étonnement, fut le portrait d’un jeune homme roux, de treize ou quatorze ans, qui sourirait malicieusement à l’objectif. Il était revêtu d’une tunique du même vert que la chambre.

Cependant, elle n’y fit que peu attention. De toute manière, elle était là pour un vêtement et non pas pour fouiller. Elle posa ses yeux sur la pile de tissus de couleur pieusement empilés. Elle passa la main dessus, mal à l'aise avant de se décider à saisir une longue chemise à bretelles et un pantalon blanc un peu trop grands pour elle.

Sans attendre, elle les enfila mais remarqua bien vite quelque chose qui la surpris. En effet, elle n'avait même pas eu besoin de faire disparaître sa queue puisque qu'une déchirure était présente juste pour la laisser passer. Ce détail lui apprit une information importante : la mère de  Céléna était une hybride, et par conséquent, cette dernière aussi. Elle ne pu réprimer un sentiment de soulagement à cette découverte. En un sens, savoir que la fille qui l'avait trouvé dans la rue appartenait à la même "espèce" qu'elle ne pouvait que la rassurer. Cependant, elle se resaisit bien vite. Après tout, rien ne lui prouvait qu'il s'agissait bien des vêtements appartenant à sa mère. Elle devait rester sur ses gardes. Tant qu'elle ne l'aurait pas vu transformée, elle ne pourrait rien affirmer. Elle secoua la tête alors que la fraîcheur commençait à se faire ressentir. Elle décida de ne pas réfléchir plus et de retourner au salon. Elle sortit prudemment de la chambre, parcouru le couloir, mais alors qu'elle allait rejoindre la table basse au centre de la pièce de vie, une forme orange sombre la fit trébucher et elle atterrit ventre à terre.

« Aoutch ! » grogna-t-elle, irritée, en se retournant vers celui qui venait d'intensifier son mal de tête.

A son grand étonnement, devant elle, l'observait un grand chat roux tigré avec des yeux ronds. A voir son pelage hérissé et sa respiration saccadé, il avait été aussi surpris qu'elle.

« Oh... Elle ne m'avait pas précisé qu'elle avait un chat... soupira-t-elle en se relevant avant d'avancer une main vers le félin. Pardon petit min-... »

Elle fut coupée par le feulement vif du matou qui après lui avoir montré les crocs, fendit l'air pour se réfugier dans le fond de l'appartement. Elle resta quelques instants perplexe, légèrement troublée par l'inimitié de l'animal. 

J'ai comme l'impression de lui avoir fait peur... songea-t-elle, avec une pointe d'ironie.

Au bout d'un moment, elle se convint à sortir de sa légère catalepsie et revint près du poêle. Elle s'accroupit et souffla. Elle prit sa tête entre ses mains en commençant à se masser les tempes et se contraignit à essayer de se remémorer les événements survenus avant son inconscience.

Elle chercha pendant quelques minutes, exploitant son esprit pour recouvrer ses souvenirs. Elle se  souvint brièvement avoir quittée sa maison, en larmes, après une violente dispute avec sa mère. La sensation de ses os craquant sous sa peau lors de sa transformation lui revint. Puis le froid, le bruit des voitures et les cris s’entremêlèrent tant et si bien dans ses pensées que la douleur de son crâne s’intensifia encore. Elle serra les dents.

De toute manière, il n'en fallait pas plus à la jeune fille pour en déduire ce qu'elle avait fait. Elle avait fuguée. Pour la première fois. Elle avait fuit, couru comme une stupide adolescente après une dispute avec sa mère. Une boule d'angoisse se forma dans son ventre. Elle avait plus d'une fois adoptée un comportement immature, mais là, elle était vraiment morte de honte. Sa famille devait s'épouvanter en imaginant mille et un scénario catastrophe. Il fallait absolument qu'elle rentre.

Au même instant, et comme pour faire écho à ses pensées, un sifflement suivit d'un claquement de porte se fit entendre. Ombretta releva brusquement la tête mais fut rassurée de constater qu'il s'agissait de Céléna. Elle était ruisselante de neige fondue, autant que les deux sacs remplis de nourritures qui formait une légère flaque sur le parquet ciré. La brune poussa un bruyant soupir en ôtant sa veste puis en déposant ses courses près d’Ombretta. 

« Quel temps ! s’exclama-t-elle en venant se réchauffer près de son invitée. La poudreuse commence à se liquéfier. Résultat, je pense que tu pourras rentrer chez toi après dîner.

  • C’est… c’est vrai ? » questionna l’autre, dans un ton mi-nerveux, mi-espérant.

Céléna hocha énergiquement la tête. Étrangement, Ombretta se sentit confuse. Après avoir recouvert la mémoire, elle n’était plus très sûre de vouloir se confronter au regard de sa mère. Enfin, elle n’allait en rien tenté le diable plus qu’elle n’avait déjà osé le faire. Il etait déjà assez risquer de rester manger chez une inconnue. Et encore plus risquée le fait de quitter son domicile lors d’une tempête de neige. Ces éléments considérés, la jeune fille devrait au contraire se réjouir qu’on l’accepte encore chez elle. La sortant de ces pensées, la voix de Céléna lui parvint depuis un coin de l’appartement, qu’elle devina être la cuisine.

« En revanche, ne t’attends pas à de la cuisine gastronomique. Ma passion pour le genre culinaire s’arrête aux plats réchauffés. Ça te va ?

  • Oui, bien sûr. »

Il serait bien déplacé de répondre le contraire dans sa situation. Elle l’entendit émettre un petit rire mais ne releva rien. 

La préparation du repas se déroula en silence. A vrai dire, Ombretta aurait bien aidée son hôte, mais elle savait qu’au vu de ses capacités, elle ne ferait que la déranger.

Lorsque le dîner fut prêt, Céléna déposa les assiettes sur la table du salon. Elle la remercia et sans attendre son reste, commença à mâcher. De temps en temps, elle jetait des petits coups d’œil à la fille svelte qui l’avait secourue. 

Ses longs cheveux de jais étaient brillants et retombaient très soigneusement sur ses fines épaules. Sa peau blême contrastait avec le chocolat de ses yeux sombres, dissimulés par sa paire de lunettes. Mais alors qu’elle prêtait attention aux courbes de sa nuque, un détail retint son attention. Une goutte de sang perlait sur sa nuque. Elle n’eut pas le temps d’y réfléchir que Céléna la prit de court.

« Qu’est-ce que tu fais ?

  • Moi ? Rien ! » mentit-elle en piquant un fard.

Elle détourna la tête, empruntée et crispa ses mains sur ses genoux.

« C’est juste que… ta nuque saigne... »

La brune écarquilla les yeux et parut presque embêtée par sa remarque.

« Oh ça, ne t’inquiète pas, j’ai glissée sur une plaque de verglas en allant à l’épicerie, c’est tout. 

  • D’acc-, d’accord. »

Ombretta déglutit difficilement. Elle avait l’impression d’être une enfant prise sur le fait. Un silence pesant s’installa entre les deux jeunes filles. Il s’éternisa pendant quelques minutes avant d’être brisée.

« Au fait, que faisais-tu si tard dans la nuit sous ta forme de chien ? » demanda Céléna inopinément.

Brusquée par cette question soudaine, la jeune fille manqua de s’etouffer avec sa nourriture. Comment pouvait-elle raconter un événement si puérile à la personne responsable que semblait être son hôte.

« Je… je me baladais et je me suis perdue… grommela-t-elle.

  • Tu restes évasive. constata Céléna après un moment.
  • Oui, je ne vois pas pourquoi j’en raconterais plus. Tu m’as sauvée du froid mais tu restes une inconnue. »

La brune posa son assiette et se releva pour se diriger vers la fenêtre.

« Parler à une oreille étrangère peut parfois faire plus de bien que quelqu’un qui connaît tout de nous. »

Elle se tourna vers Ombretta et planta son regard dans le sien.

« Mais je comprend ton point de vue. »

La jeune fille resta un moment sans rien faire mis à part cligner des yeux, troublée par les paroles de son aînée.

« Tu sais te situer à présent ? poursuivit-elle, les yeux rivés au paysage.

  • Euh… je n’ai pas prêtée attention à l’endroit…
  • Nous sommes à quelques rues de la seule école de traduction de la ville.
  • «Nom de l’école » ? C’est vrai ? J’habite juste derrière ! »

Décidément, avoir des petites pattes de chihuahua conféraient un avantage conséquent lorsqu’il s’agissait de fuir : lorsque que l’on regrettait, nous n’étions jamais loin de notre point de départ.

Céléna plissa les yeux à cette remarque mais ne dit rien. 

« Tu voudras de l’aide pour rentrer ?

  • Non, je pense que ça va aller. Merci pour tout, Céléna. »

Ombretta s’approcha d’elle et la brune lui serra la main. Elle faillit sursauter, s’étonnant qu’une peau si blanche puisse être si chaude.

Mais alors qu’elle s’apprêtait à repartir, Céléna l’interrompu.

« Attends un instant, petite. »

Elle décrocha un autre manteau de sa penderie et le posa sur les épaules de la plus jeune avec un sourire bienveillant.

« Tu ne vas pas tomber malade après tout les efforts que j’ai fournis pour que tu ailles mieux. »

Ombretta fut touchée et la remercia d’un ton plus aimable que toutes les paroles échangées au cours de la soirée. 

« Mais quand puis-je te la rendre ? s’enquit-elle en savourant la chaleur du tissu.

  • Ça dépend. Je finis les cours à dix-huit heures dans l’école dont je t’ai parlé. Si tu ne m’y croise pas, tu peux la garder sans soucis.
  • Attends, tu étudies là-bas ? » s’étonna-t-elle.

Célèna acquiesça avec un petit rire taquin en voyant son expression étonnée.

« Oui, pourquoi ? Je fais si vieille que ça ? » plaisanta-t-elle.

Il y avait de ça, mais ce qui surprenait surtout la jeune fille, c’était qu’elles étaient dans la même école.

« Moi aussi j’étudie là-bas…

  • Ah oui ? s’enchanta-t-elle. Mais c’est super, on pourra se revoir facilement alors. Je pourrais surveiller que tu ne t’ais pas transformée en glaçon d’ici là. »

Elle lui accorda un clin d’œil et Ombretta ne pu s’empêcher de sourire. Puis enfin, les deux filles se saluèrent et elle passa la porte. Dehors, une rafale de gouttes d’eau lui fouetta le visage. Véritable ennemi invisible dans cette nuit tourmaline, elle ne pu que pester contre la météo qui semblait s’acharner sur elle. Si elle se situait bien, elle devait traverser trois rues avant d’apercevoir sa maison.

Elle remerciait silencieusement Céléna pour lui avoir prêter cette veste. Seule cette épaisse couches empêchait ses bras découvert de se confronter aux giboulées. 

Bien que son nez était anesthésié par la morsure du froid, elle pouvait de temps à autre respirer une effluve qu’elle pouvait reconnaître. Il s’agissait certainement du parfum de Céléna.

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