Chapitre 6: Le début de tout

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Je me dépèche de partir à la bonne heure, à exactement 14h 17 et 48 secondes. Au cas où, j'apporte ma montre, ça peut toujours être utile, on ne sais jamais. Je marche vers le bout du bureau, et comme le boss me l'a dit, ça me prends exactement 4 secondes, pas plus. Pour le reste, arriver à son bureau me prends au moins 2 secondes.

J'arrive dans son bureau, mais il n'est pas là! Je regarde attentivement ma montre, et il est 14h 17 et 56 secondes! Aïe aïe aïe! Le patron arrive dans le bureau, et me regarde, déplu d'être soit disant arrivé en retard (quand en fait c'est lui qui est arrivé en retard). Je marmonne:

-Mais...je...il est quatorze heure dix-sept et 58 secondes, m...mon...monsieur. Euh, je veus dire, euh...Patron. Monsieur le p..patron.

La patron m'attrape la main. Je ne vous dirais pas comment j'ai peur de me faire virer, je sue du front et ma vue se brouille. Je vais presque m'évanouir, mais je ne le fais pas. Mon corps en dit autrement, et mon cerveau ne peut même plus capter l'information qui se passeras après 14h de l'après midi.

14h pile de l'après midi: Je me retrouve dehors, dans la pluie, avec des voitures qui crachent de la fumée dans l'air. J'ai un horrible pull que le patron avait, et qu'il a mis dans la poubelle, mais maintenant il me l'a donné. Mon pull est attaché à la taille avec un noeud fait par les manches. Je n'ai pas de chandail, et j'ai des traces de fouets sur mon dos d'où énormement de sang y coûle.

J'avance dans la salle rue de cette ville dont je ne connais même pas de nom. Je ne connais pas les quartiers, je ne connais pas les gens, je ne connais même pas les immeubles ni les rues. Je n'ai jamais quitté l'office de contrats. Depuis tout petit, je travaille là. Enfin, je n'ai pas travaillé dès 1 an, non, j'ai été éduqué par des officiers qui n'étaient pas très gentil. Ils me battaient tout le temps avec des batons, c'était horrible. Mais c'était l'orde du patron, quand même.

Je continue à avancer dans cette ville, mes jambes tremblantes et mes vêtements mouillés. Il fait au moins 2 degrés celcius, et je meurs de froid. À ma droite, dans un coin sur le trottoir, il y a un mendiant qui montre ses mains pour de l'argent. J'aimerais bien l'aider, mais je n'ai pas d'argent. Je lui fait alors signe que je n'ai pas d'argent en montrant mes poches vides. Je regarde le feu rouge sur le poteau mouillé. Soudainement, en une seconde, le feu rouge devient un feu vert. J'hésite à avancer. J'ai peur, vraiment peur. J'avance quand même. Autour de moi, toutes les autres voitures sont arrêttées. Une mère d'au moins 50 ans pousse un bébé dans une poussette, et le bébé me regarde pour un peu. Ce regard, c'est comme si c'était moi, ce bébé. Un enfant inconnu, sans conscience du futur ou du passé, juste du présent. Uniquement le présent.

Je suis content et à la fois triste. En fait, je suis déséspéré. Je baisse ma tête pour ne pas que l'eau me mouille le visage. J'éclate tout d'un coup en sanglots. Je ne sais pas pourquoi, mais je pleurs. Je m'arrêtte, et je m'acroupie. Personne ne semble avoir remarqués ce que je pleurs. Personne ne m'aide, personne ne décide d'intervenir. Et plus ils ne font rien, plus je suis triste. Et plus je suis triste, plus ils ne font rien. C'est un cycle sans fin, sans début, comme ma vie. Ma vie n'a pas de début, pas de fin. Je ne sais même pas comment tout a commencé, qui sont mes parents. Et d'ailleurs, je n'ai peut-être même pas de parents. Juste moi même, c'est tout. C'est l'inconnu.

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