2.

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Quelques mois plus tôt.

Hougueyra était une localité d’une centaine d’âmes, loin de l’animation touristique des plages. À l’entrée du village, un ruisseau jaillissait de son écrin de verdure, avec d’énormes fougères s’étageant sur les berges qui donnaient son nom au patelin. Peu après le lavoir, la départementale amorçait une courbe devant chez Charly, le cafetier du bourg, dont la plus importante tournée remontait quatre ans en arrière, trente-six chopines de bière alignées sur le zinc. Avant de baisser définitivement le rideau, le dimanche, à l’heure de l’office, les visages brouillés par un mauvais sommeil, les quelques vieux rassemblés au Rallye en parlait encore, vidant leurs verres, Charly sans un mot les remplissant de nouveau.

Puis, la route s’étirait en ligne droite, et disparaissait au travers du plateau forestier, cernée par une épaisse dentelle verte. Plus loin, les tôles rouillées de la grange d’Alfred annonçaient sur la gauche une piste sablonneuse qui s’enfonçait vers le marais. Frangée de chênes, elle passait en face de la maison de Monsieur Tach, la plus ancienne du coin pour s’achever en cul-de-sac devant la Créole, une de ces bastides lumineuses, tout en baies vitrées, avec un jardin de pelouses soignées et de massifs fleuris.

Quand son grand-père s’était installé sur ces terrains inhabités, à plusieurs kilomètres de la bourgade, ils n’intéressaient personne. Aujourd’hui, les granges à foin de l’aïeul s’étaient effondrées et croupissaient sous les hautes herbes, le bois rongé par les intempéries. Sous une saignée d’arbres, près des trois boîtes aux lettres, un panneau rouillé vantait la réclame d’un savon. Criblé de plomb, il vous accueillait par son slogan « Gardez ce teint de jeune fille, peau jeune, peau fraîche, savon à l’huile d’olive ». S’il vous venait l’envie curieuse de poursuivre, on s’éloignait des prés, contournait une mare pour déboucher sur une étendue avec des chênes plusieurs fois centenaires. Au cœur de cette clairière, une bergerie, un hangar à charrettes, un four à pain et un puits, que les gens appelaient « le quartier » voisinaient cette charmante villa, à l’architecture Louisiane. Elle restait étrangement isolée du bourg, où ces dernières années, les maisons résidentielles s’étaient élevées comme des champignons. Le temps semblait ne pas avoir de prise sur la Créole qui demeurait exactement dans son jus, dans le même état qu’au jour de sa construction. Monsieur Tach, professeur à la retraite, avait décidé de s’en séparer.

Vers le milieu de la matinée, sous une chaleur étouffante, il patientait près des boîtes aux lettres quand il vit débouler un taxi dans un nuage de poussière. La berline ralentit pour se ranger à sa hauteur sur l’épais talus et le chauffeur coupa le contact. Descendit et maugréa qu’il avait dû s’arrêter à quatre reprises pour demander son chemin.

« Ce n’est pas que je veuille me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais avec n’importe quelle application de navigation, vous auriez gagné du temps », ronchonna Monsieur Tach avec une bonne envie de lui botter le cul.

Le chauffeur posa les bagages d’Erick et Myriam dans l’herbe, glissa dans sa poche le prix de la course et fut soulagé de remonter à bord pour filer loin de ce trou perdu.

C’était une collègue d’Erick en région parisienne qui avait mis la main sur l’annonce. Cela faisait longtemps qu’il cherchait une maison en pleine campagne, un extérieur au calme pour écrire, mais pas trop retiré du Bassin. Quant à Myriam, elle avait toujours trouvé jusque-là quelque chose à redire quand Erick lui présentait des demeures. Trop onéreuses, trop petites, pas assez lumineuses. Leur spécialité, c’étaient les conflits, ils se disputaient tout le temps, quelle qu’en soit la raison. Myriam lui lança une grimace.

« Qu’est-ce qu’on vient faire ici ? Encore une de tes lubies complètement loufoques qui t’a traversé l’esprit, murmura-t-elle en se tournant vers lui.

— Cette fois chérie, fais-moi confiance, l’endroit est magnifique, et le prix, je t’en parle même pas, chuchota-t-il, sûr d’avoir dégoté la bonne affaire.

— Je ne suis pas certaine que ce soit un bon choix, pour une fois, ne te précipite pas, laisse-moi y réfléchir avant de décider », déclara-t-elle en soupirant.

Avec les idées claires, n’importe qui aurait compris que le montant de la vente, en dessous de sa valeur, fleurait quelque chose de louche.

Les bagages entassés, Étienne, leur fils, s’était assis sur le plus gros sac. Il les observait et les écoutait d’une oreille distraite n’ayant d’intérêt que pour le chien du vieux bonhomme qui remuait la queue tandis qu’il lui caressait la tête.

« Tu n’as jamais affectionné la province, lui rappela Myriam en rouspétant.

— C’est vrai, je n’apprécie pas beaucoup les trous perdus, mais j’aimerais que tu jettes un coup d’œil à cette maison, répondit-il d’un ton sincère.

— Je sens qu’il y a quelque chose qui cloche avec le prix, et puis nous sommes si loin de l’animation de Paris. »

Monsieur Tach, intrigué par le couple, haussa un sourcil avant de se présenter. C’était un homme au sourire désarmant, les cheveux gris et une barbe poivre et sel taillée avec soin, qui espérait qu’ils signeraient l’acte d’acquisition et resteraient longtemps dans la région. Il croulait sa retraite sur les terres qui l’avaient vu naître, pesait bien ses cent kilos et était capable de ramollir les sautes d’humeur de quiconque. En ce début de journée, il avait du mal à cacher une expression de tristesse sur son visage. Dans le patelin tout changeait si vite ces dernières années. Les environs s’étaient peu à peu dépeuplés. Les deux métairies restaient abandonnées, les champs en friche. Quant à la piste menant à la Créole, elle sombrait sous les nids-de-poule. Et bien que Charly promettait de boire le meilleur cru du pays dans son bar du Rallye, en vérité du vin espagnol qu’il coupait avec de l’eau, il avait fini par mettre la clé sous la porte. Monsieur Tach pensait qu’accueillir des familles avec de jeunes enfants était la dernière échappatoire pour sauver le village. « Je suppose qu’on ferait mieux de disparaître sans bruit », disait-il comme s’il prédisait la fin d’un monde, le sien.

Ils marchèrent le long de la piste, délaissèrent la passerelle en poutres noircies, qui tambourinait quand la camionnette de Monsieur Tach l’empruntait. Myriam s’inquiétait à l’idée qu’un vulgaire rôdeur chaparde leurs sacs. Le vieil homme prit soin de la rassurer, son labrador trottinant docilement dans ses pas.

« Pour sûr ! Il y a deux choses qui ne se font pas par ici, voler quelque chose sur ma propriété et goûter à mes gifles, avait-il tonné en adressant un clin d’œil à Étienne, préoccupé à lancer une balle au chien.

— Et, vous avez beaucoup d’amis dans les parages ? s’enquit Myriam, apparemment amusée.

— Il y a bien Pao, mais à part se coucher dans la poussière, courir après les lapins et venir me lécher les doigts à l’heure de la gamelle, je ne vois pas grand monde. »

Ils contournèrent une mare asséchée. La croyance locale répétait que la croix plantée à l’entrée du ponton qui la surplombait appartenait au démon en personne, et qu’ici, la terre s’ouvrait sous vos pieds pour vous engloutir. Par ciel bleu, elle jaillissait tel un éperon au milieu des herbes hautes, noyée par les branches entrelacées d’un cyprès chauve qui lui retombaient dessus.

Ignorant la grange à charrettes et le four à pain, Myriam éclata d’un cri joyeux quand la Créole se dressa devant elle. La bâtisse, à l’esprit plus caraïbe qu’aquitain, s’inspirait des plantations de Caroline du Sud, la façade égayée par des lambrequins crénelés, boulonnés sur les rives et un perron majestueux à colonnades blanches. Au bas de l’escalier, des bosquets de lauriers cernaient un espace vert et apprivoisé s’étalant jusqu’à l’orée de la forêt dense et silencieuse, de pins, d’ajoncs, de bruyères, qui menaçait d’avaler le parc.

« Je me doutais que cela allait te plaire ! Tu vois, j’avais dit vrai, cet endroit est charmant, dit Erick calmement.

— Oh ! Avec toi, on ne sait jamais, mais je reconnais que la luminosité est superbe ! », répondit-elle, le visage émerveillé.

Le professeur ne quittait pas Myriam d’une semelle, au fond de lui-même, il en était sûr, c’était elle qu’il fallait convaincre. Il avait déjà prévu de les amener s’asseoir sous la terrasse, se doutant qu’il n’aurait pas besoin de lui bourrer le crâne pour que Madame Grenereau se réjouisse. Myriam monta les marches découvrant une véranda plus longue qu’elle ne l’aurait imaginé tout en se demandant, ce que pouvait cacher un prix de vente si modeste. Une grande table et des chaises en paille dépareillées voisinaient un rocking-chair.

« J’ai vécu toute ma vie là, dit Monsieur Tach, tout ce que je possède ici-bas tient dans ces terres. Derrière la maison, il y a un sentier qui s’enfonce dans la forêt, vous verrez, il y a des petits cours d’eau qui se jettent dans la Leyre, généralement à la saison c’est un bon coin à champignons. Erick, tout baratin mis à part, à la tombée de la nuit, je m’installe sur le ponton au-dessus de la mare pour siroter une bière ou deux, à l’occasion venez m’y rejoindre, je vous confierai quelques anecdotes croustillantes sur l’endroit.

— Chéri, fit Myriam, tu n’imagines pas combien je me plais ici, l’airial[1] avec ses vieux chênes a un charme fou. Monsieur Tach, racontez-moi l’histoire de la Créole.

— Ma foi, c’est bien naturel, dit-il en lui souriant et en posant son regard sur elle. La forêt s’étend derrière la maison et borde une rivière, fit-il en désignant de la main la lisière. Les gens du coin vous diront que les flots y sont paisibles sur la plus grande partie, mais qu’ils deviennent bouillonnants lorsqu’on approche du marais. Au siècle dernier, personne ne se donnait la peine de pousser jusqu’ici, préférant moissonner les pâturages des hautes terres qui entourent le village. Mon grand-père fut le premier à s’y établir. Ma grand-mère, quant à elle, était originaire de Caroline du Sud, et c’est elle qui a dessiné les plans de la Créole. Par la suite, mon aïeul a déboisé les environs, un sacré labeur pour l’époque, vous pouvez me croire, puis il a planté les champs de maïs et de tabac ne gardant que le cyprès chauve et la croix qui se dresse en dessous.

— Dans nos campagnes, il y en a beaucoup qui trônent à l’entrée des villages où à la croisée des chemins, précisa Myriam, je suppose qu’érigée là, elle devait protéger les récoltes. »

Le vieux bonhomme se tassa un peu plus sur lui-même, réfléchit un instant avec une lueur d’inquiétude qui passait dans ses yeux.

« Mouais…, reprit-il, mais cette croix possède quelque chose de bien plus fort qu’une banale incitation à la dévotion. »

Tandis qu’Étienne jouait avec Pao et lançait la balle contre le mur, Erick et Myriam se regardèrent sentant que le vieux bonhomme se montrait grave. Drôle de façon de vendre sa maison, pensa Myriam, se demandant si le professeur parlait sérieusement. De toute évidence quelque chose le tracassait. Puis elle se mit à contempler la croix, habitée par la curiosité.

« Mon grand-père disait toujours qu’elle était un lieu d’asile inviolable et qu’elle repoussait le Diable pour le garder à distance. Petit, je m’imaginais qu’un démon vivait dans la forêt et quand le vent battait plus violemment, ça ne faisait pas de doute, la croix chassait les monstres et les fantômes. Dans le pays, personne n’aurait eu l’idée saugrenue de la déplacer ou de l’abattre. Avec le temps, son histoire s’est muée en une légende étrange au parfum local. Aujourd’hui encore, alors que j’ai atteint un âge honorable, bien que je sois loin d’être gâteux, il y a un point auquel je ne déroge jamais, chaque matin, je dépose un bouquet de fleurs à ses pieds.

« Quelle drôle d’habitude ! Que je sois maudit si je n’arrive pas à sortir un roman avec tout ça ! » s’amusa Erick en tambourinant Myriam du coude.

Le vieux bonhomme se gratta la barbe, rythma une pause comme s’il regrettait d’en avoir trop dit. Il ne fut pas sans remarquer l’anxiété nouvelle qui perçait dans le regard de Myriam.

« Bien entendu, cette fable n’est qu’un genre de conte de croquemitaine comme il en existe partout, d’ailleurs, nous sommes aux limites de ce que les anciens appelaient le territoire de la Cama Crusa, affirma-t-il avec un sourire gauche, prenez le temps de visiter la maison.

— Monsieur Tach, vous savez, la vente de votre domaine n’implique pas d’inventer une telle histoire ! À vous entendre, on croirait qu’un monstre rôde toujours dans les parages ! Avez-vous d’autres étrangetés à sortir de votre chapeau ? » plaisanta-t-elle. 

Le vieux bonhomme jeta un regard complice à Erick, puis il fixa Myriam.

« Je n’avais que dix ans et ce que j’ai vu ne s’effacera jamais de ma mémoire, lança-t-il en se redressant. Ce jour-là, je posais des pièges à ragondins le long des berges de la rivière. Au moment de reprendre ma route, elle est apparue… »

Le cœur de Myriam se mit à battre plus vite et elle sentit sa gorge la serrer très fort. Elle essayait de cacher un sentiment de malaise.

« Qu’est-ce que c’était ? dit-elle, observant les doigts du vieil homme qui se tordaient.

— Une chose effrayante…

— Mon Dieu ! Êtes-vous sûr de vouloir vendre la Créole ? répéta-t-elle tandis que monsieur Tach se penchait vers elle.

— Une jambe seule munie d’un œil au-dessus du genou. »

Un sentiment de frousse marquait le visage de Myriam. À la suite de quoi, Monsieur Tach lui glissa à l’oreille quelque chose de plus étrange et d’inhabituel.

« Il y a vingt-huit printemps de cela, dans la forêt voisine, près d’une baraque en bois branlante de toutes parts, on a déterré un rocher plat, au rectangle parfait, au moment de sceller le puits d’à côté. C’était Louis Forge, le tailleur de pierre du village qui l’a exhumé. Brisée en trois parties, elle avait l’apparence d’une main que les paysans se sont empressés d’attribuer au prince des ténèbres. Cette pierre mystérieuse, légèrement poreuse, a soulevé beaucoup d’encre dans la gazette locale sans que cela suscite de questions ni même de certitudes, après tout, il s’agissait d’une banale histoire parmi tant d’autres. S’ensuivit le jour où Louis Forge et sa femme se sont évanouis dans la nature. Ils avaient tout bonnement déserté leur domaine, s’étaient dépouillés de leurs meubles, de leurs champs de maïs et de tabac qui promettaient une belle récolte. Alors, les on-dit refirent surface. Cette saison-là, de violentes bourrasques ont chargé le ciel d’un noir si profond que les gens du coin ont cru que les ténèbres se déchaînaient. »

Erick haussa un sourcil et lança un regard intrigué en direction de Myriam. Elle jeta un coup d’œil sur la forêt-galerie qui étalait sa masse verte comme une toile d’araignée au-dessus de la rivière. C’était le milieu où les eaux douces se déversaient dans le Bassin, à quinze kilomètres à l’est de la municipalité d’Arcachon, donnant l’impression de rebondir mollement sur les marais. Elle sursauta lorsque le vieux bonhomme lui tapota le bras. Erick s’esclaffa et haussa les épaules. Monsieur Tach eut un instant d’hésitation, bascula en arrière dans le rocking-chair, plongea ses yeux bleus sur le regard des Grenereau qui semblèrent surpris par l’intensité du silence qui régnait sous la véranda. Erick s’était arrêté de rire.

« Mais, à l’été, l’entourloupe de ce fripon de Louis ne valait même pas l’argent dépensé sur l’enquête de sa disparition. La gendarmerie lui a posé le grappin dessus, alors qu’il venait d’utiliser sa carte bancaire à l’épicerie du village de Moustey. Beaucoup de personnes furent choquées d’apprendre qu’il était ruiné et s’était comporté comme un vulgaire escroc, mais d’autres se méfièrent des autorités, convaincues qu’elles agissaient ainsi pour étouffer les commérages. »

Jusque-là, Monsieur Tach avait cru qu’Étienne jouait dans la clairière avec Pao. Il se trompait. Dans son dos, les mains enfoncées dans les poches, le museau humide du chien collé aux cuisses, il fixait la croix non sans pincer les lèvres. Il aurait suffi qu’on effleure sa tête pour qu’il se mette à hurler avec des yeux aussi ronds que des billes.

« Maman, j’ai peur ! Est-ce que les monstres vont venir nous manger ?

— Tout va bien, mon trésor, Monsieur Tach plaisantait, assieds-toi sur mes genoux », le rassura-t-elle. 

Étienne s’était blotti dans ses bras. De la terrasse, on n’entendait rien d’autre que l’eau du ruisseau qui coulait tout droit à travers la clairière avant d’entamer une boucle et de se jeter sous le bois. Éclairé par une lumière vive, l’herbe des champs ondulait sous la brise et même les granges et le hangar à charrettes donnaient l’impression qu’ici le soleil brillait toute l’année. Myriam se faufila à l’intérieur de la Créole sans attendre d’y être invitée par le vieux bonhomme et eut presque un étourdissement en découvrant l’immense salle à manger au parquet ciré et au plafond de poutres blanches.

Elle revint sur la terrasse d’un air satisfait, emportée par l’enthousiasme.

« Erick, il faut le voir pour y croire, jamais je ne me suis sentie si apaisée.

— Je ne mentais pas quand je te disais que cet endroit était unique.

— Si cela vous tente Myriam, vous pouvez vous installer dès à présent » proposa Monsieur Tach en lui adressant un sourire éblouissant.

Cette invitation changea leur vie.

[1] Un airial landais est un terrain couvert de pelouse, planté de chênes ou pins parasols qui regroupe une habitation et des dépendances.

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