Chapitre 1

2 minutes de lecture

 L’instant est apaisant. Le monde est sous mes pieds. Les lumières scintillent tel le reflet des étoiles. Le calme enveloppe les routes centrales. Des nuages se profilent à l’horizon. Le bleu de la nuit, les soleils de la ville, le silence : tout est apaisant. Le vent doux et frais sur le visage, le regard perdu, les pieds dans le vide. Mon cœur se repose. C’est la première fois que je suis vraiment là : que mon corps n’est pas vide. Mon âme ronronne.

 Mais il faut redescendre à un moment. Où peut-être pas. Pourquoi quitter le paradis ? Mais si cette question semble légitime, l’autre l’est encore plus : Pourquoi avoir créé les enfers ?

 Je ne vous raconterai pas mon histoire. Non pas parce qu’elle n’est pas excitante et pleine de rebondissements, mais parce que je ne veux pas vous contaminer vous aussi, que vous perdiez la foi du lendemain. Parce que non, ça n’ira pas mieux demain. Il va pourtant falloir que je rentre dans la case. Que je me mette à écouter cette petite voix qu’on te greffe et qui te répète sans cesse de faire de ton mieux, de sourire quand ça ne va pas, de te sortir de ton canapé. Mais pour l’instant, m’asseoir sur le toit du monde me suffit amplement… Dommage que cet immeuble se réveille dans deux heures.

 Je ferme les yeux et prends une dernière bouffée d’air. Quand mes yeux s’ouvrent à nouveau, tout a disparu. Le bruit des klaxons sous mes pieds, le noir de la nuit, les chants de mort des ivres, les lumières aveuglantes : tout est là. Je prends appui sur ma main et me relève. Mes yeux ne brillent plus. Il parait que le ‘mat’ est à la mode. Je marche jusqu'à la porte des escaliers et, sans un regard derrière, je me lance. Je descends. Je descends. Je descends. Je retourne à ma place.

 Le problème avec les instants de bonheur, c’est qu’ils mettent en relief ceux de malheur. Et pourtant, on ne peut s’empêcher de les rechercher. Dans une heure tout recommencera. La fourmilière se réveillera. Et la reine sera à l’abri de la tempête. Détrompez vous… je ne suis pas la reine. Je ne suis rien. Je suis peut-être votre voisin, votre collègue ou même votre ami. Je me fonds dans la masse et je préfère. Cela a du bon quand personne ne te voit.

Annotations

Vous aimez lire BlouseBlanche ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0