Fin 1

4 minutes de lecture

J’étais étendue par terre, le corps frappé par cette forte pluie que ne cessait pas de s’abattre. Et, lorsque tu pris conscience que nous n’allions pas nous en sortir tous les deux de la même manière, tu te laissa tomber près de moi et tira ma tête sur tes genoux. Tu essayas tant bien que mal de me mettre le plus à l’aise possible mais ton regard fuyait le mien. Je décida de bloquer ton visage en posant délicatement ma main sur ta joue mais tes yeux restaient à regarder sur le côté. Tu t’en voulais de ne pas avoir pu me protéger, de ne pas avoir pu t’éloigner plus que ça des problèmes qui te collaient comme une seconde peau. Tu regrettais tellement de m’avoir mêlé à ta vie que tu te trouvais monstrueusement égoïste d’avoir tourné autour de moi, mais ça faisait tellement longtemps qu’on ne s’était pas occupé de toi comme ça, qu’on ne t’avais pas aimé comme ça. Tu t’étais senti tellement bien à chaque fois que j’étais dans les parages.

« - Regarde-moi… Regarde moi s’il te plaît, j’ai tellement de choses à te dire et pas assez de temps pour me chamailler avec toi. Regarde-moi. »

Tu tournais le regard vers moi mais je vis la réticence que tu y m’étais à ne pas détourner le regard directement.

- Ne regrette pas d’avoir passé autant de temps avec moi. Je repris mon souffle. S’il te plaît. C’était les plus beaux moments de ma vie. Avant toi, elle était morne et sans but. Je ne savais pas vraiment ce que je faisais et puis tu es arrivé. Tu m’as fait sentir vivante. Je t’aime pour ce que tu es malgré tous les ennuis qui gravitent autour de toi, un petit s’échappa de mes lèvres. Je t’aime aussi pour tout ce que tu m’as donné, tu n’avais rien mais tu cherchais toujours à me faire plaisir. Promet-moi -dis-je souffle court- Promet-moi d’en finir avec tout tes problèmes, de gagner ta vie honnêtement. Mais surtout, promet-moi de rendre heureuse une autre femme, de la rendre heureuse autant que tu l’as fais pour moi.

Tu avais détourné une fois de plus le regard devant mon air suppliant j’avais l’impression de n’être pour toi à cet instant de ne pas avoir été assez pour toi.

- Promet le moi ! Dis-je si vivement que j’en toussais de douleur. Du sang me coulait désormais de la bouche je savais que la fin arrivait mais je ne voulais pas me laisser à la mort sans avoir entendu la promesse de ta bouche.

-Non. Je ne vais te promettre rien du tout parce que ça va aller. Tu vas aller bien hein ? Tu vas pas me laisser ? Tu n’as pas le droit ! C’était la première fois que je te voyais aussi paniqué, autant paniqué. D’habitude tu ne faisais que te tirer les cheveux en faisant les cent pas et là tu avais l’air d’être démuni.

Tu entendais les sirènes au loin, mais tu avais l’impression que l’ambulance n’arriverait jamais à temps. Et alors que, petit à petit je partais loin de toi, tu te mis à me bercer en promettant la Lune si je restais encore avec toi. Tu me dis tous ces mots jamais dit entre nous et pourtant ils ont toujours été là, ils ont toujours été de plus en plus fort. Ça a toujours été comme une évidence entre nous qu’on n’avais jamais pris le temps de se le dire.

Lorsque les ambulance sont enfin arrivé c’était déjà presque trop tard. Mais tu me tenais si fort la main qu’au moment où mes yeux ce sont fermés pour de bons je savais que tu ferais tout pour tenir notre dernière promesse. Et, tu as pris du temps pour toi, pour nettoyer ta vie de tous ses problèmes, tu les as tous réglés et maintenant malgré le manque permanent tu fais fasse à la vie en la vivant pour nous deux.

Aujourd’hui, 7 ans plus tard, tu as honoré ma demande, tu rend heureuse une autre femme comme tu as pu le faire avec moi. Tu avais un travail des plus honorable, tu ne gagner des cent et des mille mais tu gagnais suffisamment pour te ne pas te préoccuper de tes fins de mois. Ça faisait un et demi que vous aviez un duplex ensemble et trois que vous vous étiez mis ensemble. Tu ne l’aimais pas de la même manière que moi mais tu l’aimais tout autant. Tu ne m’avais pas oublié mais tu vivais mieux maintenant. Le manque était toujours là mais dans la balance il y avait son amour qui calmait la douleur. Elle s’appelait Katarina et aujourd’hui alors que tu lui faisais ta demande en mariage, elle t’annonça que tu allais être papa. C’était un jour merveilleux pour vous deux, et tu décida de venir me le raconter le lendemain matin. Et comme chaque matin depuis sept ans, après ton jogging tu passais me voir au cimetière/ à la nécropole. Tu étais accompagné de Juddy, un beau golden retriever âgé de quatre ans maintenant.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Sunish Bee ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0