Chapitre 8 :

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Il rouvrit les yeux et grogna. La pièce, ou du moins l’endroit dans lequel il se trouvait n’était pas éclairé. Il se trouvait dans la pénombre totale, sans aucune petite lumière. Ses poignets étaient menottés dans son dos, les menottes étaient reliées à la chaise et ses pieds étaient attachés à l’objet eux aussi. Marin se souvenait juste d’avoir été emporté par une émeute avec un autre membre de l’association secrète, mais il se rappelle aussi avoir été pris à partie par un mystérieux homme. Puis plus rien. Le jeune étudiant en médecine se creusa les méninges. L’homme habillé en noir. L’homme en noir qui l’interpellait. Le cul-de-sac dans lequel il se retrouvait… Puis les images défilèrent rapidement dans sa tête. L’homme qui le plaquait contre le mur de l’impasse. Sortait une seringue. Enfonçait la seringue pour endormit le jeune étudiant. Il s’était fait avoir trop facilement, à son plus grand regret. Marin aurait pensé avoir eu mal à la tête, mais il n'en était rien. Pas de mal de tête, il se retrouvait tout de même dans un sacré pétrin. Cela allait être très dur, même impossible, d’en ressortir. Soudain, des pas se firent entendre et un filet de lumière filtra dans la pièce et l’éclaira un peu. Marin ne tourna pas la tête pour autant. L’interrupteur s’alluma et il ne put passer sa main pour cacher ses yeux. L’étudiant en médecine cligna donc des yeux pour essayer de s’habituer à la luminosité, chose qui n'était pas évidente. Il baissa la tête puis leva les yeux quand il entendit la chaise d’en face bouger. Un homme âgé d’une cinquantaine d’années, à la chevelure grise avec quelques mèches noires et une barbe de trois jours y posa son postérieur, le regardant narquoisement. Il posa un dossier sur la table mais n'en extirpa qu’une feuille qu'il regarda.

Dire qu’un jeune homme comme toi fait partie d’un groupe de rebelles qui veut se croire si puissant… Je ne sais pas quel est ton rôle, mais je suis pratiquement certain qu’il est essentiel, et cela m’étonne qu’on ait réussi à t'attraper aussi facilement (Le quinquagénaire observa le visage de Marin pour déceler une quelconque expression pour en déduire une théorie). À moins… À moins que cette minable association n’en ait rien à faire de toi en fin de compte.

L’homme pensait tirer sur des cordes sensibles, mais en fin de compte, non. Cela n’atteignait pas vraiment Marin, en tout cas, pas pour l’instant. Le jeune homme savait que l’association ne le laisserait pas tomber. Mme. Keys ne le ferait pas. Il finirait par être libéré, ou s'échapper. Ce n’était pas l’association qui l’inquiétait, mais ses parents, car ses derniers ne connaissaient pas l’existence de l’organisation, encore moins qu’il en faisait partie. Et ils ne sauraient sûrement pas que les conseillers l’avaient enlevé. Pire… Ils allaient s’inquiéter jusqu’à l’imaginer mort sans qu’il puisse leur donner de nouvelles. Les conseillers étaient terriblement cruels.

À vrai dire, je m’en fiche de ce que pense l’association de moi, elle sait que je leur resterais toujours fidèle et que rien ne me fera avouer quoi que ce soit, encore moins si vous utilisez la manières forte et que vous menacez ma famille. Tout ce que je peux vous dire : c’est que vous perdez votre temps à m’interroger dans l’espoir que je les trahisse tous. Autant vous prévenir que vous n’avez pas à vous en donner la peine.

Marin serra les dents puis ferma les yeux. Le jeune homme était parfaitement sincère dans ses propos. Là, n’était pas le problème. Il était terriblement inquiet pour sa famille. L’étudiant en médecine avait beau dire que quoi qu’ils fassent il ne dirait rien, c’était faux. Marin ne se permettrait pas de mettre en danger sa famille. Entre l’association et sa famille, c’était dur de choisir, et il ne pouvait pas choisir. Marin avait bien peur de devoir être torturé avec ça pendant toute la durée de sa détention… Combien durerait-elle d’ailleurs ? Elle ne pouvait pas durer éternellement, même si n’étant pas officiellement arrêté, les conseillers pouvaient tout se permettre. Pourtant… Ils optaient pour la tactique des lâches : ils ne se montraient pas, et faisaient exécuter leurs ordres et transmettre leurs paroles par l’intermédiaire des militaires gardant la prison. Mais jamais, il n’avait eu l’occasion d’en voir, ne serait-ce, qu’un seul. Cela l’énervait un peu.

L’homme soupira, puis ordonna d’un geste de la main, aux deux soldats encadrant la porte, de l’escorter jusqu’à sa cellule. Ils obéirent et défirent les liens qui le forçaient à rester assi. Marin tenta de fuir sans succès, trop nombreux, et il n’était pas entraîné comme les infiltrés. Le jeune homme n’avait aucune préparation physique lui permettant de renverser la tendance. Il se retrouva la tête violemment plaquée contre le mur, un des soldats le maintenant tout contre lui broyant une épaule pendant que l’autre lui enfilait tranquillement les menottes. Marin jura contre ses lunettes cassées quand il entendit le crissement de la chaise de l’homme. Ce dernier contourna la table afin de rencontrer le regard flamboyant de haine du jeune homme. Il en esquissa un sourire moqueur.

Écoutez-moi bien jeune homme ! Si j’étais vous, je ferais profil bas et je ne tenterais rien. Je ne pense pas que ce soit le moment d’aggraver votre cas, même si, je crois, qu’il est plutôt irrécupérable. Mon garçon, vous avez fait le mauvais choix, et vous vous êtes installé dans le mauvais camp. Je suis désolé, de vous annoncer que vous allez en payer le prix malgré le fait que vous ne soyez pas le responsable de cette entreprise créée dans le but de nuire à nos conseillers et à semer le chaos dans notre pays. Mais, en tant que membre de cette organisation, tu vas en payer les conséquences.

Marin laissa échapper un grognement… Si l’État était si déterminé à retrouver et emprisonner les membres de l’association, il n’y aurait plus personne pour reconstruire l’association et aider Mme. Keys. Marin se ressaisit. Cela n’arriverait pas. Il y avait des agents partis à l’étranger, et d’autres qui restaient consignés dans le QG d’Opartisk. Et ceux qui se feraient attraper, mesuraient la gravité de la situation et ne trahiraient pas l’association. Du moins, il l’espérait. D’un clignement de paupière, il chassa ses pensées qui l’angoissaient afin de se concentrer sur son sort.

Bon voyage au niveau -2.

Cette fois-là, l’étudiant de médecine se laissa faire sans rechigner. La luminosité du couloir l’aveugla au début, cela faisait tout de même bon de revoir la lumière naturelle grâce aux grandes fenêtres. Marin ne prit pas la peine d’admirer le beau paysage qui s’offrait à lui.

J’espère pour toi que tu n’as pas de penchant nostalgique. Ce serait dommage puisque c’est la dernière fois que tu vois la lumière naturelle.

D’ordinaire, Marin aurait frissonné, mais il n’en fit rien. Il ne dit rien, il ne réagit pas. On l’entraîna sans un mot de plus, dans une longue descente d’escalier qui lui parut presque interminable. Le jeune homme aurait cru être torturé lors de sa descente. Il aurait pensé, qu’il songerait à ses erreurs, et qu’il aurait dû faire plus attention en ville. Mais non, il n'y pensait pas. Sa seule pensée était pour sa famille, et il se sentait étrangement apaisé. Comme si finalement, il acceptait son sort. Alors qu’il allait finir oublié dans le fin fond d’un bâtiment inconnu de pratiquement tout le monde. Ils s’arrêtèrent brusquement, et Marin garda la tête baissée. La porte s’ouvrit et on le démenotta et on le poussa à l’en faire tomber par terre. Il se rattrapa de justesse.

Théo t’es où ! Tu dois nous aider à transférer la plus vieille des gamines surdouées pour qu’elle ne s’enfuie pas ! s’écria un des deux gardes en commençant à fermer la porte, persuadé que Marin était résigné à croupir dans sa prison.

Le jeune homme fit très vite le rapprochement entre les deux gamines et les deux amies surdouées d’Iris. Le regard du jeune homme s’illumina et son corps reçut une vague d’énergie d’un coup. Il bloqua la porte et flanqua un coup de pied dans les parties masculines du garde qui gémit de douleur. Marin lui enfouit son poing en pleine face avant de taper le ventre de l’autre garde. Une petite fille blonde sortit d’une salle et une belle blonde apparut d’une autre porte. Kendra et Maryline. La petite fille semblait extrêmement fatiguée au vu de son teint pâle cadavérique et de ses yeux cernés, mais Marin espérait que seul l’adrénaline suffirait. Les yeux des deux filles s’écarquillèrent à la vue du jeune homme.

Fuyons ! cria-t-il.

Maryline tourna la tête vers la cellule d’où elle venait comme si elle attendait une confirmation, puis elle prit ses jambes à son cou en prenant la main de Kendra qui se laissa entraîner. Marin les imita. Ils remontèrent l’escalier et sortirent dans le couloir aux multiples vitres. Marin finit par regarder la vue qui s'offrait à lui, quatre bâtiments qui entouraient un magnifique parc. Le parc était bourré de végétations, des graviers se prêtaient à être des petits sentiers, il y avait aussi quelques bancs somptueux qui encadraient légèrement une fontaine magistrale. Cette fontaine était composée d’une statue, cette sculpture était en forme de cercle dans lequel il y avait une étoile, qui, elle-même contenait deux épées qui se croisaient. En couleur, le cercle aurait été rouge, l’étoile dorée, et les deux épées avec des manches en bronze et des lames en argent. Ce n’était pas n’importe quoi. Marin le savait et il était un peu étonné qu’un symbole se trouve ici. Certes, les conseillers s’y trouvaient, mais le jeune homme l’aurait plutôt imaginé dans un endroit connu, dans le centre-ville de la capitale. Car en soi, si cela devait être un monument, cela aurait été automatiquement un monument historique et politique de la plus haute importance. Ce symbole n’était pas n’importe lequel. C’était l’emblème d’Opartisk. Chose, que tout Opartiskains connaît, sait dessiner, sait décrire. Soudain, une main le sortit de sa torpeur et il se tourna vers la jolie surdouée blonde.

Ne restons pas ici. Même si on a rien, je préfère errer dans le désert plutôt que de croupir dans une prison.

Marin hocha la tête et les trois jeunes reprirent leur course. Ils sortirent à l’air libre et virent au loin la sortie, qui était à l’autre bout. Ils se mirent à courir et traversèrent le parc. Sans succès. Ils n’atteignirent pas leur but. Ils furent encadrés par des soldats de garde à l'extérieur. Marin étouffa un juron rageur avant de lever les bras en signe de résignation. Malheureusement, il était condamné à se faire toujours attraper quand il tentait de se rebeller. Ce n’était pas le karma, mais plutôt la malchance. Marin et Maryline sentirent le goût de la bile dans leur bouche quand ils sentirent les menottes attachées leurs poignets dans leurs dos. Deux gardes s’écartèrent laissant apparaître une jeune fille brune que l’étudiant en médecine connaissait bien. Il fronça les sourcils en plissant les yeux. Cassandra.

Marin. Qu’est-ce-que…

La jeune fille ne finit pas sa phrase. Marin, lui, ne répondit pas. Les yeux de Maryline lançaient des éclairs à Cassandra tout en se tortillant dans l’espoir de se libérer. La brune allait devenir un des pions principaux des conseillers, mais à leurs yeux, elle avait moins d’importance que Kilian. Pour Maryline, Cassandra tout comme Kilian était un traîtresse. Ils avaient trahi Iris et les surdoués, et elle ne voyait que cela et rien d’autre. Ils étaient des traîtres et rien d’autre. Sans que Cassandra ait pu finir sa phrase, ou que Marin puisse lui répondre quelque chose, les gardes les entraînèrent brutalement sur le chemin du retour pour la prison. Le blond lança un regard d’excuse à Maryline qui ne sut comment lui montrer son indifférence face à cet échec.

Cette fois, Marin observa vraiment sa cellule. Elle était assez grande pour contenir deux couchettes aux matelas aussi durs que du béton. Les douches étaient sûrement dans une partie du couloir. Les couleurs de la pièce étaient grises et elle était mal éclairée. Il faisait froid, et Marin se frotta les mains. Le jeune homme avait envie de frapper contre le mur. Sa frustration était tellement énorme. Il aurait aimé réussir à libérer les deux filles, sauf qu’il n’y était pas parvenu, et il était terriblement déçu. Le vingtenaire s’assit au bord d’une couchette puis se pencha pour poser ses bras le long de ses jambes. Il resta comme cela pendant de longues minutes. Après plus d’une heure, la porte s’ouvrit. Marin ne releva pas tête. La porte se ferma. Toujours aucune réaction de sa part. C’était volontaire.

Marin… Qu’est-ce que t’as foutu pour être ici ? Puis, c’était quoi ça ? Je ne te connaissais pas si rebelle, déclara une voix d’homme.

Il leva la tête. Il venait de réagir, et maintenant, il observait le jeune homme en face de lui. Les cheveux blonds plus châtains en bataille, et une lumière dans ses yeux bleus semblait s’être éteinte, cela troubla profondément Marin. Il n’avait jamais vu son ami comme cela. Cela l’inquiétait tout de même.

Je suis ici car moi, je ne suis pas aux basques des conseillers, tacla Marin, plus sec et méchant qu’il l’aurait voulu.

Kilian ne répondit rien, même pas un petit mot de conclusion. Rien. Il s’appuya contre le mur et déglutit péniblement, laissant le silence et la gêne construire une atmosphère horriblement insupportable. Pourtant, Kilian ne fit rien pour arranger le malaise. Il laissa son regard traîner dans le vide, en ne s’imaginant rien. Les pensées l’occupaient trop en ce moment, si bien, qu’il n’entendait pas les gens parfois et qu’il devait se forcer à garder la tête froide pour ne pas être distrait ou passer par un interrogatoire de ses amis.

Pourquoi ? (Kilian fixa Marin) Pourquoi avoir choisi ce camp ? Pourquoi eux et pas nous, tes amis ?

Kilian soupira et fit quelques pas pour s’asseoir à côté de son ami. Il n’avait pas l’air de le juger, et cela lui faisait du bien. S’il y avait bien deux réactions qu’il redoutait après son choix, c’était celles d’Iris et Marin. Le plus jeune fixa le sol avant de tourner brièvement la tête vers son ami pour la rebaisser vers le sol. Il ne pouvait pas le regarder dans les yeux.

Si tu savais à quel point ce n’est pas le meilleur moment de ma vie.

Sa voix lui semblait étrangement rauque, pourtant c’était sa voix. La même que d’habitude ? Dans les graves et médiums, rauque et doux à la fois. Mais, elle lui semblait bizarre.

Tu sais très bien que je ne vais pas me confier à toi, puisque je ne me confie jamais vraiment à quelqu’un, commença Kilian en se concentrant. J’ai beau dire des petites choses, je ne dis pas tout. Tu vois, quand j’ai dû faire ce choix, je n’avais plus trop confiance en Iris et je ne voulais pas risquer de la suivre alors que je n’avais plus confiance en elle.

Attends… On parle bien d’Iris et toi ? Vous êtes le duo de choc. Du moins, vous étiez…

Elle avait caché des choses au dernier moment, et cela m’a fait douter. Et, pleins de trucs sont revenus dans mon esprit. C’était si violent. Je n’ai plus confiance en elle, et, je crois bien que notre relation avait changé. Je veux dire, quand on a été séparés, et qu’elle est revenue, j’ai senti qu’il y avait quelque chose de différent.

Je crois que… Inconsciemment elle développait des sentiments pour toi, annonça Marin.

Kilian grimaça. Était-ce vraiment le moment de parler des sentiments et des envies d’Iris ? Cela ne lui plaisait pas, et puis, pour lui, Iris ne pouvait pas faire cela.

Peu importe, finit-il par déclarer. J’ai toujours su, que je ne ressentirai rien pour Iris. Cela me désole quand même de reconnaître que tu n’as pas forcément tort.

Je n’ai pas tort. Mais comment peux-tu être certain, qu’en seulement l’espace d’une seconde tu ne l’aurais pas fait croire à quelque chose ?

Je ne peux pas faire comprendre les vraies raisons de mes gestes aux autres. Seule elle peut interpréter ce qu’elle voit. Pour moi, je ne faisais rien susceptible de lui faire croire quoi que ce soit. Bref… Arrêtons-nous là pour ce sujet car c’est assez embarrassant, stoppa Kilian en se frottant la nuque. Donc voilà, tu sais pourquoi je suis avec eux et pas avec vous. Elle a passé sous silence quelque chose de très important qui lui a fait perdre ma confiance et celle de Cassandra. Puis, cela on l’a déjà dit, la maladie nous fait peur. Je ne reviendrais pas dessus. C’est mon choix.

D’accord… Pourquoi tu ne vas pas bien ? Et ne me réponds pas que tu vas bien, je sais que c’est faux, rien qu’en voyant ton visage je le sais.

Je suis désolé, mais je ne veux pas en parler.

Marin voulut protester, mais il se ravisa. Il ne savait pas comment Kilian réagirait. Il ne l’avait jamais vu comme cela, pourtant, le jeune homme avait souvent été en proie à un moral à zéro et à des pensées noires auparavant. Il le cachait c’était tout, mais maintenant, Kilian n’arrivait plus à se cacher.

Maintenant à moi de poser les questions. Où est Kendra ?

Marin lui lança un regard interrogatoire tout en haussant un sourcil.

Qu’est-ce que tu me racontes ? Elle est sûrement dans un cachot avec Maryline ou toute seule.

Non, sinon je ne te poserais pas la question.

Quoi ? Mais qu’est-ce que tu me racontes ? Les gardes ont dû la ramener en même temps que nous.

Kilian fronça les sourcils puis se leva.

À l’évidence non, ils ont dû l’oublier puisqu’elle n’est ni dans ta cellule, ni dans celle de Maryline ni dans aucune autre.

Quoi ? laissa échapper Marin.

Kilian leva les yeux aux ciels.

Tu m’as écouté petit génie ? Kendra n’est pas ici. Elle est introuvable. Disparue.

Volatilisée.

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