CHAPITRE 42

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Sylvia se réveilla de très bonne humeur. Elle avait hâte de retrouver Raphaël le soir même. Elle se sentait bien avec lui et appréciait beaucoup sa compagnie. Elle se prépara en chantonnant et sortie pour continuer sa visite de la ville. Elle avait prévu d’aller voir la maison de la magie et d’assister à un de leurs spectacles.

Comme à son habitude, elle déjeuna dans le restaurant où travaillait Raphaël. Le jeune homme arborait un sourire radieux lorsqu’il vint prendre sa commande. Il avait les yeux qui pétillaient. Il y avait beaucoup de monde dans le restaurant donc il ne pût pas s’attarder à sa table. Alors qu’elle réglait sa note, il lui dit discrètement avec un clin d’œil :

- « A ce soir ».

- « A ce soir ». Murmura-t-elle.

Elle se sentait toute bizarre, légère comme si elle flottait sur un nuage et en même temps nerveuse. Elle était excitée à l’idée de retrouver Raphaël et en même temps extrêmement stressée. Elle ne comprenait pas pourquoi elle réagissait ainsi, Raphaël n’était qu’un copain. Elle n’était pas amoureuse de lui.

Sylvia passa l’après-midi à faire une ballade à cheval dans le Parc des Mées. Il faisait un beau soleil. C’était agréable de se promener au milieu de la verdure au rythme des pas de l’animal. Elle se laissa guider et profita de cet instant de plénitude et de communion avec la nature et le cheval. Cette promenade l’avait détendue et c’est plus sereine qu’elle se prépara pour son rendez-vous du soir avec Raphaël.

Elle prit une douche pour enlever l’odeur du cheval, puis enfila un jean avec un petit pull rouge à col en V qui mettait sa poitrine en valeur et chaussa des tennis blanches. Elle releva ses cheveux en chignon et laissa quelques mèches folles pour ne pas paraître trop strict. Son collier autour du cou, quelques touches de parfum et elle était prête. Lorsqu’elle se regarda dans le miroir, elle fût étonnée du changement qui s’était opéré. Elle paraissait plus mature, plus femme, plus sûre d’elle aussi. Le reflet dans ses yeux avait changé. La tristesse avait disparu pour faire place à une femme forte et prête à croquer la vie à pleines dents. Elle se sourit dans le miroir et parti rejoindre Raphaël.

Le jeune homme l’attendait à l’entrée du bar. En homme galant, il lui ouvrit la porte du bar et la laissa choisir une table.

- « Tu es très belle ce soir ». Complimenta-t-il lorsqu’elle retira son manteau.

- « Merci. J’adore ta chemise, elle fait ressortir tes yeux bleus ». Complimenta-t-elle à son tour.

- « Je sais c’est pour ça que je l’ai mise ». Dit-il avec un clin d’œil qui la fit rougir.

Le bar proposait des jeux : Fléchettes, billard, baby-foot, et jeux d’arcades. Raphaël la défia aux fléchettes lorsque la jeune femme se vanta être bonne à ce jeu lorsqu’elle était au lycée. Pour pimenter le jeu ils parièrent un diner au restaurant le lendemain soir. L’esprit de compétition de Sylvia la transforma en une adversaire redoutable. En plus Raphaël la taquinait et essayait de la déconcentrer en faisant des bruits bizarres juste au moment où elle lançait une fléchette. A plusieurs reprises elle rata la cible à cause de lui, mais elle le prit avec bonne humeur. Elle décida de se venger et de le prendre à son propre jeu. Alors que Raphaël était concentré à viser la cible elle arriva discrètement derrière lui et au moment où il lança la fléchette, elle lui souffla doucement dans le cou, tout prêt de son oreille. L’effet fût immédiat. Parcouru d’un frisson, il lança la fléchette bien à côté de la cible, manquant de toucher un client qui les observait. Il se retourna et protesta :

- « Ce n’est pas du jeu. Tu m’as déconcentré ».

- « Et oui, monsieur, quand on me cherche on me trouve. Bien fait pour toi ». Dit-elle.

Elle lui tourna le dos en riant. Raphaël avait bien pris sa petite vengeance, il était juste troublé. Sentir Sylvia aussi proche, la chaleur de son corps si prêt du sien et son souffle dans son cou, un frisson lui avait parcouru tout le long de la colonne vertébrale et une flamme de désir s’était allumée au creux de son ventre. Il fût troublé par ses sentiments tout le reste de la partie, qu’il perdit évidemment. Sylvia laissa éclater sa joie et le taquina.

- « Je t’avais dit que j’étais très bonne à ce jeu ».

- « Tu as triché. Je veux une revanche ».

- « Ok, mais tu vas encore perdre ».

- « Je pensais plutôt à une partie de billard ».

- « Je ne sais pas jouer ».

- « Je vais t’apprendre alors ».

- « D’accord ». Répondit-elle avec entrain.

Raphaël lui expliqua rapidement les règles du jeu et lui montra comment tenir la queue et bien se positionner pour jouer. La proximité de leur 2 corps éveilla en Sylvia une sensation qu’elle ne croyait plus jamais pouvoir ressentir après que Lionel l’ait plaqué. Son cœur se mit à battre plus vite, se mains devinrent moites, son souffle s’accéléra et une chaleur grandissait au creux de son ventre. Un frisson la parcourait à chaque fois qu’elle sentait le souffle chaud du jeune homme, contre sa joue alors qu’il lui montrait les bons gestes pour taper la boule.

Raphaël était tenté de prolonger ce moment agréable. Il avait envie de l’embrasser, mais il s’écarta et essaya de se concentrer sur le jeu. Il ne voulait pas la brusquer. Elle avait l’air si fragile et elle était tellement belle qu’il ne voulait pas lui faire peur en allant trop vite. Il ne voulait pas la perdre en étant trop pressant. Il évita un maximum de la toucher le reste de la soirée.

Sylvia s’amusait. Ça faisait longtemps qu’elle ne s’était pas amusé comme ça. Ce soir elle était une jeune femme insouciante, pleine de vie et heureuse, comme toutes les femmes de son âge.

Ils quittèrent le bar à la fermeture à 1 h 00 du matin. Comme la veille, Raphaël la raccompagna jusque devant l’immeuble de Thierry. Sur le chemin, ils en profitèrent pour choisir le restaurant dans lequel ils iraient manger le lendemain soir. Ils optèrent pour un restaurant italien. Raphaël viendrait la chercher à 20 h 00 devant l’immeuble où elle logeait.

Thierry et Hélène dormaient depuis longtemps lorsqu’elle entra dans l’appartement. Elle n’alluma aucune lumière pour ne pas les réveiller et marcha sur la pointe des pieds jusqu’à sa chambre. Elle se déshabilla rapidement et se coucha pour s’endormir aussitôt avec le sourire.

Le lendemain elle se leva très tard vu l’heure à laquelle elle était rentrée. Elle ne prit pas de petit déjeuner et se rendit directement au restaurant où travaillait Raphaël pour le déjeuner. Il avait l’air en forme malgré sa courte nuit et son visage s’éclaira dès qu’il la vit. Comme la veille, le restaurant était bondé et il n’eut pas le temps de s’attarder à la table de jeune femme. Pas grave, ils auraient tout le temps de discuter ce soir.

Sylvia passa son après-midi au Parc des Mées, comme la veille. Elle aimait beaucoup ce parc. Son cœur se serrait à chaque fois qu’elle voyait une maman avec un bébé. Elle pensait immédiatement à Nicolas et serrait son collier dans sa main avec une boule dans la gorge, mais les larmes avaient cessé de couler. Elle avait enfin appris à vivre avec cette petite douleur qui ne quittait pas son cœur. Elle flâna dans les allées du parc, puis s’assis sur un banc pour lire un livre. Elle adorait cette ville et plus les jours passaient et moins elle avait envie de rentrer à Brest. Elle n’avait rien qui la retenait là-bas en y réfléchissant bien. Elle pouvait très bien quitter son travail et en trouver un autre ailleurs. Elle avait assez d’argent de côté pour louer un appartement et vivre en attendant de retrouver un travail.

Elle rentra à l’appartement à 18h30.

Hélène rentra pendant qu’elle était sous la douche. Thierry rentra peu de temps après alors qu’elle était en train de se sécher les cheveux. Elle enfila sa robe noire avec le col en dentelle, qu’elle portait à Noël avec une paire de collants de couleur chair et ses ballerines noires. Elle décida de laisser ses cheveux libres sur ses épaules. Son collier autour de son cou, un léger maquillage, une touche de parfum et elle était prête.

Lorsqu’elle sorti de la chambre Thierry s’étonna de la voir si bien habillée.

- « J’ai gagné un pari contre Raphaël. Il m’invite au restaurant ».

- « Tu sors encore avec ce garçon ? »

- « Oui et alors ? Qu’est-ce qui te dérange ? »

- « Tu es rentrée très tard hier soir. Depuis que tu as rencontré ce garçon tu sors tous les soirs alors que tu étais censée être venu pour nous voir ».

- « C’est vrai que ces derniers jours on ne s’est quasiment pas vu. Je suis désolée. Demain soir promis, je passe toute la soirée avec vous ». Dit-elle en déposant un tendre baiser sur sa joue. « Tu sais que tu es mignon quand tu joues au grand frère jaloux et protecteur ». Ajouta-t-elle pour le faire sourire.

Hélène éclata de rire et le taquina à son tour. Thierry se dérida et fini par rire avec elles. Sylvia enfila son manteau et alors qu’elle allait quitter l’appartement, Thierry ne pût s’empêcher de lui lancer depuis le salon un « Sois sage », auquel elle répondit « promis » en soupirant.

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