La semaine avait été assez calme à la brasserie. La brasserie n’avait rempli que la moitié de sa capacité d’accueil. C’était toujours comme à cette période. Toute l’équipe était détendue et avait presque l’impression de travailler au ralenti par rapport à l’effervescence de la période estivale.

Sylvia avait téléphoné à son frère pour lui demander si elle pouvait venir lui rendre visite pendant ses vacances. Thierry était enchanté d’avoir sa petite sœur chez lui durant quelques jours. Même si Hélène et lui travailleraient, il était heureux de pouvoir passer du temps avec elle le soir et le week-end.

Le dimanche soir, elle accueillit la fin de son service et les vacances avec plaisir. Elle était fatiguée. Elle avait vraiment besoin de se reposer. Elle salua ses collègues et rentra se coucher chez Marie. Elle dormi tard ce lundi matin-là. Elle prit son temps pour se préparer, rien ne pressait. Elle ne comptait prendre la route qu’en début d’après-midi. Marie était de repos ce jour-là alors elles passèrent du temps ensemble.

Sylvia chargea toutes ses affaires dans le coffre de sa voiture, sous le regard étonné de Marie.

- « Pourquoi tu prends toutes tes affaires ? »

- « On ne sait jamais. Peut-être que je trouverais un travail plus intéressant ou que je tomberais amoureuse de la ville et ne voudrais plus la quitter ».

- « Ou d’un homme ». Dit Marie avec un sourire taquin.

- « Je ne suis pas encore prête à retomber amoureuse d’un homme. J’ai besoin de mettre de l’ordre dans ma vie et de me reconstruire avant de commencer une nouvelle relation ».

- « Prends ton temps. Tu as toute la vie devant toi. J’espère que le prochain sera le bon ».

- « On verra bien ce que la vie me réserve. En attendant je vais profiter de mes vacances ». Dit-elle en s’étirant.

- « Saches que tu peux revenir quand tu veux. Il y aura toujours une place pour toi. Tu seras toujours la bienvenue ».

- « Merci Marie. Encore merci pour tout ce que tu as fait pour moi ».

Elles s’embrassèrent puis Sylvia pris la route pour Blois. Elle avait à peu près 6 heures de route à faire. Elle n’avait jamais conduit aussi longtemps aussi avait-elle décidé de prendre son temps et de s’arrêter autant de fois qu’elle en aurait besoin. Si elle devait s’arrêter pour la nuit, elle le ferait et dormirait dans un hôtel avant de repartir reposée le lendemain matin.

Au fil des kilomètres, elle fût impressionnée par les changements de paysages. Les arbres n’étaient pas le même d’une région à l’autre, le type de maison était aussi différentes, les reliefs, et même le comportement des gens changeait. Elle avait de la chance, il ne neigeait pas. Par endroit elle traversa des zones pluvieuses, mais ça ne l’empêchait pas d’avancer. C’était une vraie aventure pour elle. Elle n’avait jamais quitté Brest, Henry trouvait qu’il était inutile et trop coûteux de partir en vacances.

Sylvia arriva chez Thierry et Hélène à 21 h 30. Ils l’accueillirent chaleureusement. Leur appartement n’était pas très grand et ne possédait qu’une chambre. Ils lui laisseraient la chambre et eux dormiraient sur le canapé-lit. Vu qu’ils travaillaient et devaient se lever tôt, comme ça ils ne la réveilleraient pas. C’était plus logique ainsi. Après une rapide visite de l’appartement, Thierry déposa les affaires de sa sœur dans la chambre puis ils allèrent déguster le bon diner que leur avait préparé Hélène. Ils discutèrent de sujets légers et rirent à en avoir mal au ventre. Ils allèrent se coucher à minuit. Sylvia tomba immédiatement dans un profond sommeil.

Lorsque Sylvia se réveilla, Il n’y avait aucun bruit dans l’appartement. Thierry et Hélène étaient partis travailler depuis longtemps. Elle regarda l’heure sur le radio-réveil : 11 h 00. Ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas aussi bien dormi et si longtemps. Elle s’étira paresseusement avant de sortir du lit. Elle se rendit dans la petite salle de bain et se prépara à sortir. Elle bue une tasse de thé avant de sortir se promener.

La jeune femme passa toute sa journée à visiter Blois. Elle déjeuna dans un petit restaurant sur la place principale de la ville, en regardant le monde s’agiter autour d’elle. Elle ne remarqua pas les hommes qui se retournaient sur elle, admiratifs. Elle n’était pas à la recherche d’un compagnon, ni d’une histoire passagère. Elle poursuivit sa visite l’œil fixé sur l’architecture des bâtiments. Elle se rendit à l’office de tourisme pour savoir s’il y avait des visites guidées. Elle voulait découvrir l’histoire de cette ville et des monuments qu’elle avait pu déjà observer.

De retour à l’appartement de son frère, elle étudia les brochures que lui avait donné l’employée de l’office de tourisme et s’établit un programme des visites à faire. Ensuite elle prépara le diner pour eux 3. Hélène rentra alors qu’elle venait de mettre le gratin au four et Thierry arriva peut de temps après. Ils passèrent une bonne soirée en dinant devant un film.

Chaque jour, Sylvia visitait une partie de la ville. Elle s’arrangeait pour toujours manger dans le même restaurant qu’elle appréciait énormément. Comme elle venait tous les jours, le serveur l’avait remarqué et s’attardait un peu plus à sa table. Ils plaisantaient et parlaient de la pluie et du beau temps. Sylvia trouvait ces échanges agréables et elle devait avouer qu’elle trouvait le serveur mignon. Un jour il osa l’inviter à prendre un verre un soir et elle accepta. C’était sympa de boire un verre avec un copain, pourquoi refuser ? Un verre n’engageait à rien d’autre et de toute façon elle n’avait pas envie de plus.

Lorsqu’Hélène et Thierry rentrèrent, elle les averti qu’elle sortait boire un verre avec un copain et qu’ils ne devaient pas l’attendre pour diner, qu’elle ne savait pas à quelle heure elle allait rentrer.

- « Un copain ? D’où connais-tu ce garçon ? » questionna Thierry.

- « Il est serveur au restaurant dans lequel je déjeune tous les midis. On a fini par sympathiser ».

- « Et où comptez-vous aller boire un verre ? » continua-t-il.

- « Dans un bar en centre ville. Allez ne t’en fais pas, je ne rentrerais pas tard ». Dit-elle gaiement même si les questions de son frère l’irritaient.

- « Soit sage ». Lui lança-t-il alors qu’elle ouvrait la porte d’entrée.

Elle était de bien trop bonne humeur pour que les questions de Thierry gâchent sa soirée.

Raphaël était un jeune homme de 23 ans, brun avec des magnifiques yeux bleus. Il avait les épaules très carrées sans pour autant être très musclé. Il devait faire dans les 1m80 avec une silhouette élancée et un fessier bien rebondit. Son visage était doux et une petite fossette apparaissait lorsqu’il souriait.

Elle rejoignit Raphaël devant le bar qu’il lui avait indiqué. Ils s’installèrent à une table dans le fond de la salle et commandèrent une boisson et de quoi grignoter. Ils discutèrent de sujets d’actualité puis Raphaël lui posa des questions plus personnelles : D’où elle venait ? Ce qu’elle était venue faire à Blois ? etc… Elle répondit à ses questions sans rentrer dans les détails et omis volontairement de parler de Lionel, de sa grossesse et de l’adoption de Nicolas. Elle resta le plus vague possible et Raphaël n’insista pas d’avantage comprenant qu’elle n’avait pas envie de se livrer dès le premier soir. Car il espérait bien la revoir en dehors de son travail. Ils quittèrent le bar à 23 h 00 et Raphaël la raccompagna jusqu’à l’appartement de son frère. Il n’était pas rassuré de la voir rentrer seule si tard, en pleine nuit. Devant l’immeuble, il lui demanda s’il pouvait se revoir le lendemain soir et elle accepta. Elle était en vacances et les vacances étaient faites pour s’amuser. Sortir boire un verre avec un copain c’était ce que tout le monde faisait en vacances alors pourquoi refuser. Il l’embrassa sur la joue et la laissa rentrer dans l’immeuble. Sylvia était heureuse. Ça faisait longtemps qu’elle ne s’était pas sentie aussi bien. Elle n’oubliait pas son fils pour autant, mais petit à petit elle repensait à elle et vivait de nouveau pour elle.

Elle avait à peine passé la porte de l’appartement que Thierry apparu devant elle, l’air mécontent.

- « C’est à cette heure-ci que tu rentres ? Où étais-tu ? »

- « Oh laaaaa ! Calme-toi. Je te l’ai dit je suis allée boire un verre avec un copain en centre ville et il n’est pas si tard que ça. Je te rappel que je suis en vacances et j’en profite comme je veux ». Répondit-elle en le fixant droit dans les yeux, les poings sur les hanches.

- « Tu connais à peine ce garçon et tu sors déjà boire un verre avec lui. Qu’est-ce qui te passe par la tête ? » Continua Thierry.

- « Alors déjà je ne suis pas allée chez lui si c’est ça qui t’inquiète. On est juste sorti dans un bar, en bons copains. Je ne fais rien de mal et puis comment crois-tu que l’on peut se faire des amis si on ne sort pas ensemble pour apprendre à mieux se connaitre ? Tu n’es jamais sorti boire un verre avec des collègues ou des personnes que tu avais rencontrées à plusieurs reprises et avec qui tu t’entendais bien ?

- « Thierry, mais laisses la un peu tranquille ». Intervint Hélène. « Elle est seulement sorti boire un verre, elle est jeune et en vacances, elle a bien le droit de s’amuser ».

- « Oui c’est vrai. Désolé ». Dit-il en serrant sa sœur dans ses bras.

Ils s’embrassèrent puis allèrent tous se coucher.