CHAPITRE 37

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Sylvia avait passé la nuit chez Marie. Elle s’était endormie très tard, en pleurant. Marie lui apporta un bon petit déjeuner. Elle trouva sa protégée, en boule dans le lit serrant son collier dans le creux de sa main, les yeux dans le vague.

- « Bonjour ma belle ». Dit-elle doucement en posant le plateau sur le lit. « Je t’ai apporté ton petit-déjeuner : du jus d’orange, des céréales, du thé, une salade de fruits et des tartines de pain beurrées. Tu manges ce que tu veux, je ne savais pas ce que tu prenais au petit-déjeuner ».

Sylvia ne bougea pas.

- « Il faut que j’aille travailler. Je reviendrais vers 17h. Fais comme chez toi et manges un peu s’il-te-plait ». Dit Marie.

Marie quitta la chambre et partie prendre son service. Lorsqu’elle rentra le soir, elle alla directement voire comment allait Sylvia. Elle la retrouva dans la même position dans laquelle l’avait laissé en partant. Ça lui fendait le cœur de la voir ainsi et même si elle ne pouvait pas prétendre se mettre à sa place et comprendre ce qu’elle ressentait, elle pouvait comprendre que ça la mette dans un tel état. Pourtant, il était temps pour Sylvia d’aller de l’avant et d’arrêter de se lamenter. Elle allait devoir reprendre sa vie en main et avancer sans son fils à ses côtés. Elle décida d’être ferme et de lui mettre un bon coup de pied au cul et tant pis si elle lui en voulait pendant un moment, elle comprendrait et l’en remercierait plus tard.

- « Sylvia ! Tu n’as rien mangé. Tu n’es même pas allée te laver. Il est temps maintenant de sortir de ce lit et de te bouger ». Dit-elle en tirant sur les couvertures pour les jeter au pied du lit.

Sylvia ne bougeait toujours pas.

- « Ok. Tu vas m’obliger à employer les grands moyens ». Menaça-t-elle.

Marie quitta la chambre et y revint muni d’un seau rempli d’eau qu’elle reversa entièrement sur la jeune femme immobile sur le lit. Sylvia se redressa aussitôt.

- « Mais tu es folle ? Qu’est-ce qu’il te prend ? » Cria Sylvia.

- « Ahhhhh enfin une réaction. Ravi de voir que tu n’es pas morte ».

- « Pourtant à l’intérieur je le suis ».

- « Peut-être, mais pourtant tu es bel et bien en vie et il va falloir que tu apprennes à vivre avec ta douleur ».

- « Non c’est trop dur ». Dit Sylvia la voix tremblante.

- « C’est trop dur parce que tu as décidé de te lamenter sur ton sort au lieu de te battre ».

- « Me battre ? Me battre pour quoi ? Tu as entendu la directrice de l’agence d’adoption, tu étais là. Je ne récupèrerais jamais mon fils ».

- « Et si tu te laisses aller et meurt tu n’auras jamais la chance de pouvoir faire sa connaissance un jour. Parce qu’un jour, il partira à ta recherche. Que crois-tu qu’il ressentiras le jour où il découvrira ta tombe au lieu de ton sourire ? Il y a encore de l’espoir et tu dois t’accrocher à ça et te battre ».

Sylvia regarda Marie droit dans les yeux. Elle y lut de l’amour mais aussi de la fermeté et de la détermination. Parce que oui Marie était bien déterminée à ne pas la laisser tomber et à tout faire pour qu’elle remonte la pente et continue à vivre.

- « Comment je peux faire ? Comment vivre sans lui ? ».

- « Je ne sais pas ma chérie. Ça va être à toi de trouver comment gérer ta douleur et passer par-dessus. Si tu penses ne pas pouvoir y arriver seule, fais-toi aider. Tu te rappelles de la psychologue que je t’avais conseillé d’aller voir ? ».

Sylvia hocha positivement la tête.

- « Alors appelles là et vas la voir. Elle pourra t’aider. Elle ne te jugera pas, elle n’est pas là pour ça. Elle est juste là pour t’aider à aller mieux. D’accord ? »

- « Oui. Tu as peut-être raison ».

- « En attendant tu vas aller prendre une bonne douche et ensuite tu descendras manger un peu. Je te prépare un repas léger ».

Sylvia se rendit dans la salle de bain, se déshabilla et se glissa sous le jet chaud de la douche. Elle ferma les yeux et laissa l’eau ruisseler sur son corps. Elle sentit ses muscles se détendre au contact de l’eau chaude. La douche avait le pouvoir de faire disparaître sa douleur physique, mais le poids qu’elle avait sur le cœur, lui ne disparaissait pas. Marie avait raison, elle allait devoir apprendre à vivre avec cette douleur en espérant qu’au fil du temps elle allait s’estomper ».

Elle se lava, puis lava ses cheveux qu’elle sécha ensuite au sèche-cheveux. Elle se regarda dans le miroir et malgré les grandes cernes sous ses yeux, elle avait une apparence correcte. Lorsqu’elle sorti de la salle de bain, une bonne odeur de cuisine vint lui titiller les narines ce qui eut pour effet immédiat de réveiller son estomac. Elle se rendit compte qu’elle mourait de faim. Marie accueillit son entrée dans la cuisine avec un grand sourire. Sylvia s’installa à table et elle lui déposa une assiette de soupe devant la jeune femme. C’était exactement ce qu’il lui fallait. Elle mangea avec appétit pendant que Marie nettoyait et rangeait la cuisine. Elle déposa un bol de salade de fruits devant Sylvia tout en s’asseyant en face d’elle.

- « Alors ? Que comptes-tu faire maintenant ? » Demanda Marie.

- « Je vais rentrer chez mes parents et demain je reprendrais mon travail à la brasserie. Je vais suivre ton conseil et suivre une thérapie avec le Dr SERIEUX. Ce que tu m’as dit m’a ouvert les yeux et donné un nouvel espoir, une nouvelle raison de me battre et de vivre. Je vais me construire une belle vie pour que lorsque mon fils me retrouvera, il soit fier de moi ».

- « Voilà ce que je voulais entendre. Je savais que tu étais capable de te relever et de poursuivre ta route. Tu es une femme très forte Sylvia et tu mérites une belle vie. Je serais là si tu as besoin d’aide, le Dr SERIEUX sera là aussi, Angélique sera là. Tu n’es pas toute seule ».

- « Marie je ne sais pas comment te remercier pour tout ce que tu fais pour moi ».

- « Construis-toi un bel avenir et sois heureuse. C’est comme ça que tu pourras me remercier ».

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