CHAPITRE 35

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C’était le début des épreuves du baccalauréat. Sylvia et Angélique étaient très nerveuses. Elles prirent place pour la première épreuve : celle de philosophie. Sur ordre du surveillant, elle retourna sa copie et découvrit les 3 sujets parmi lesquels elle devrait choisir celui qui l’inspirait le plus. Le choix était difficile. Le premier choix était une dissertation à faire sur la base de la question « Est-il dans la nature de l’état de limiter son pouvoir ? Le deuxième choix était une étude d’un texte de SARTRE « L’être et le néant ». Le troisième choix de nouveau une dissertation sur la question « Tout ce que j’ai le droit de faire est-il juste ? ». Elle se sentie inspiré par le troisième choix avec lequel elle pouvait faire un parallèle avec sa propre expérience. Elle coucha immédiatement ses idées et son plan sur un brouillon. Elle ne quitta la salle d’examen qu’à la fin du temps imparti, c’est-à-dire 3 heures plus tard.

Les autres épreuves, les jours suivants, se passèrent relativement bien selon le ressenti de Sylvia. Elle était plutôt confiante quant à sa réussite, mais elle essaya de se raisonner en se disant que tout pouvait arriver et qu’elle pouvait s’être trompée et avoir échoué. Vivement les résultats le 3 juillet.

Ce samedi là, Sylvia entama son deuxième week-end à l’essai dans la brasserie de Mr JAOUEN. Les services du week-end précédent, s’étaient plutôt bien passés. Elle avait eu du mal le premier jour, le temps de se familiariser avec les plats, l’organisation et à gérer la pression d’un service. Elle apprenait vite et dès le lendemain elle fit moins d’erreur et avait gagné en rapidité. Mr JAOUEN ne l’avait pas renvoyé pour le moment, c’était plutôt bon signe.

Elle devait effectuer le service du midi et du soir avec une pause de 3h entre les deux. Elle mit sa jupe noire, son chemisier blanc et ses ballerines noires. Elle attacha ses cheveux en queue de cheval pour une question d’hygiène et de confort. Elle cacha son médaillon sous son chemisier. Elle était prête à travailler.

Ce week-end connu une forte affluence de clients. Sylvia faillit se laisser déborder, mais elle prit 30 secondes pour se ressaisir et elle assura le service sans soucis. Le soir, elle était sur les rotules, mais elle était heureuse. Elle aimait ce métier plus qu’elle ne l’aurait pensé. Le dimanche soir, une fois que tous les clients eurent quitté la brasserie, Mr JAOUEN vint la voir alors qu’elle était en train de nettoyer les tables.

- « Sylvia ».

- « Oui Monsieur ».

- « Tu es engagée. Je n’ai jamais vu quelqu’un comme toi. Tu es une perle. »

- « Merci monsieur ». Répondit-elle avec un grand sourire.

- « Arrête de m’appeler Monsieur, ça me vieillit. Appelle moi Christian ».

- « D’accord. Merci Christian. Vous ne pouvez pas savoir comme ce travail est important pour moi. Je vous suis très reconnaissante de m’emgager ».

- « Continue à faire un aussi bon travail et tout le monde sera content ». Dit-il en lui souriant.

Sylvia commença à travailler pour Christian, dès le lendemain puisque les cours étaient finis. Elle s’entendait très bien avec ses collègues.

Hervé le barman avait 33 ans. Il était célibataire. Il était blond aux yeux noisette. Ce grand costaud aux allures de videur de boite de nuit, était en fait un homme très doux et charmeur.

Martine était l’autre serveuse de la brasserie. Elle avait 45 ans, elle était mariée et mère de 3 enfants de 22, 18 et 13 ans. C’était une petite femme rondelette avec une énergie incroyable. Une vraie pile électrique. Tous les clients l’adoraient.

Paul le cuisinier était le frère jumeau de Christian. Il était la copie conforme de son patron. C’était quelqu’un de très jovial et blagueur. Son passe-temps favori était de faire des blagues à tout le monde. Il adorait faire peur à Martine en plaçant une fausse araignée sur le passe-plat au moment où elle venait prendre une commande.

Bernard le commis de cuisine était le membre le plus récent de l’équipe, mis-à-part elle-même. Il avait 18 ans comme elle et était étudiant dans la restauration. Ça faisait 2 ans qu’il effectuait des stages réguliers dans la brasserie, dans le cadre de ses études et Christian l’embauchait tous les étés pour aider Paul en cuisine. Le jeune homme était grand, très fin, brun aux yeux presque noirs. Il était tellement timide qu’il n’osait pas regarder Sylvia dans les yeux et il bégayait lorsqu’il lui adressait la parole. Ça la faisait rire.

Le 3 Juillet, pendant sa pause, Sylvia rejoignit Angélique au lycée pour découvrir les résultats du bac. Elles étaient mortes d’angoisse. Sylvia avait la boule au ventre et Angélique était tellement nerveuse qu’elle ne tenait pas en place. Les résultats furent affichés à 17h30. Elles essayèrent tant bien que mal de se frayer un passage vers le tableau d’affichage. Enfin elles l’atteignirent. DE MONTFORT, DE MONTFORT, DE MONFORT, Sylvia parcouru la longue liste avec appréhension.

- « OUIIIIIIIIII ». Cria-t-elle en découvrant son nom « Je l’ai, je l’ai, YESSSSSSS ».

Elle sentit quelqu’un se jeter sur elle. C’était Angélique.

- « ON l’a, ma belle. On l’a toutes les deux ». Lui annonça son amie.

Elles se mirent à crier et à sauter partout, folles de joie.

- « Félicitations ! »

Entendit-elle dans son dos. Elle se retourna pour voir qui remercier. Lionel ! Son sourire disparu aussitôt de son visage.

- « Merci ». Dit-elle aussi froide qu’un iceberg.

- « Tu as l’air d’aller bien ». Dit-il gêné en se passant la main dans les cheveux. « J’ai beaucoup pensé à toi et au bébé ».

A l’évocation de son fils, Sylvia se raidit encore plus. Elle devait retenir les larmes qu’elle sentait lui piquer les yeux. Elle ne devait pas pleurer devant lui.

- « Qu’est-ce que tu veux ? » Demanda-t-elle tranchante.

- « Je voulais juste savoir comment allait le bébé. »

- « Parce que maintenant ça t’intéresse ? Va te faire voir Lionel ». Crachat-elle avant de tourner les talons et de quitter le plus vite possible l’enceinte du lycée.

Elle priait pour qu’il ne la suive pas et n’insiste pas. Elle ne pourrait pas contrôler ses émotions très longtemps si on évoquait de nouveau son fils. Angélique la suivie pas à pas. Elle savait dans quel désarroi l’avait mis Lionel et elle voulait être là au cas où elle aurait besoin d’elle. Elles étaient presque arrivées à la brasserie où travaillait Sylvia. Elles s’arrêtèrent. Angélique osa enfin lui poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu’elles avaient quitté le lycée :

- « Syl, pourquoi tu ne lui as pas dit que tu avais fait adopter Nicolas ? »

- « Parce que ça ne le regarde pas. Il m’a bien fait comprendre qu’il ne voulait pas d’enfant, il m’a plaqué comme une merde, il n’a jamais rien fait pour moi ou pour mon fils. A cause de LUI, j’ai dû abandonner mon bébé. Il n’a pas le droit de savoir. Il n’a aucun droit sur tout ce qui concerne Nicolas. Je t’interdis de lui dire quoi que se soit, compris ? » Dit-elle furieuse.

- « Je comprends. Tu peux compter sur moi. Qu’il aille se faire foutre ».

Sylvia hocha la tête. Il était l’heure qu’elle prenne son service. Elles se mirent d’accord pour fêter leur diplôme le lundi suivant, jour de congé de Sylvia. La jeune femme serra son amie dans ses bras puis entra dans la brasserie.

Dès qu’elle franchit le seuil de la brasserie, Christian et tous les employés se précipitèrent vers elle pour connaitre les résultats du bac. Dès qu’elle leur annonça qu’elle avait décroché son diplôme, ils lui sautèrent dans les bras et la félicitèrent chaleureusement. Christian fit péter une bouteille de champagne en son honneur. Elle était émue aux larmes. Ça ne faisait que 2 semaines qu’elle travaillait avec eux et ils étaient déjà comme une famille pour elle.

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