CHAPITRE 20

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C’était le jour de la rentrée scolaire. Son premier jour en terminale. Sa dernière année au lycée. A la fin de cette année elle passerait son baccalauréat et entrerait dans la vie active. Elle avait décidé de ne pas faire d’études supérieures. Elle devrait travailler pour pouvoir élever son bébé.

Sylvia était encore secouée par la réaction de son père la veille au soir, lorsqu’elle lui avait révélée sa grossesse et qu’il était trop tard pour avorter. Elle n’arrivait toujours pas à croire qu’il l’avait giflé et répudié. Elle espérait qu’il se calmerait avec le temps et lui pardonnerait.

Elle enfila un jean et un t-shirt blanc, tout simple, qu’elle laissa retomber par-dessus son jean pour cacher ses formes. Elle remonta ses cheveux en queue de cheval. Elle n’avait pas envie de faire plus d’effort, même pour un premier jour de classe. Elle était trop abattue, trop déprimée pour prendre soin de son apparence.

Elle retrouva Angélique à leur point de rendez-vous, comme les années précédentes. Angélique portait sa robe préférée. Elle avait laissé ses cheveux libres et s’était légèrement maquillée.

- « Salut ! » Dit Angélique en l’embrassant.

- « Salut ». Répondit Sylvia en essayant de lui sourire.

- « Oh ! Toi ça ne va pas fort ».

- « Non en effet ».

- « C’est la rentrée qui te met dans cet état ? »

- « Non. J’ai tout avoué à mes parents hier soir ». Dit-elle en essayant de retenir ses larmes.

- « Oh ! A voir ta tête ça ne s’est pas bien passé ».

Sylvia lui raconta tout ce qui s’était passé au diner la veille : sa mère en pleurs, son père furieux, son refus d’avorter, la gifle et comment son père l’avait répudié. Elle avait tellement pleuré durant la nuit, qu’elle n’avait plus aucune larme à verser en racontant toute l’histoire à Angélique. Cette dernière n’en revenait pas de la réaction d’Henry. Elle connaissait les parents de Sylvia depuis qu’elles étaient en maternelle et elle n’aurait jamais pensé qu’il aurait pu lever la main sur sa fille. Elle caressa le dos de Sylvia pour la réconforter.

Elles étaient arrivées au lycée. Elles se dirigèrent vers le bâtiment administratif pour voir dans quelle classe elles étaient affectées et dans quelle salle se déroulait leur premier cours. Heureusement, elles étaient ensemble encore cette année. Sylvia n’aurait pas supporté d’être séparée de son amie. Angélique était sa bouée de sauvetage, son repère, son point d’ancrage, sans elle, elle ne tiendrait pas le coup.

Elle savait que lorsque sa grossesse serait dévoilée et que son ventre arrondit serait visible, qu’elle serait la cible de moqueries, de critiques et de rumeurs infondées et méchantes. Savoir Angélique à ses côtés, lui était très précieux pour pouvoir faire face à ce qui l’attendait.

Cette année, leur prof principal était Mme FUSAIN. Angélique et Sylvia étaient heureuses. Elles adoraient cette prof. Durant toute la matinée, Mme FUSAIN, leur donna leur emploi du temps, leur expliqua comment allait se dérouler cette année de préparation à l’examen final du Bac et leur distribua les différents papiers administratifs à remplir.

Au milieu de la matinée, Sylvia dû demander à sortir en urgence, prise d’une forte nausée. Angélique fût autorisée à l’accompagner. Lorsqu’elles retournèrent en classe, Sylvia se sentait mieux.

A la fin de la matinée, Mme FUSAIN interpella Sylvia avant qu’elle ne quitte la salle de classe.

- « Sylvia, ça va ? Tu es très pâle et tu as dû sortir en urgence. Tu es malade ? »

Mince, elle n’avait pas pensé à ça. Elle avait pensé à ce qu’elle pouvait dire aux autres élèves, mais elle n’avait pas envisagé qu’elle devrait s’expliqué auprès des profs. Mme FUSAIN était très gentille, très compréhensive et proche de ses élèves. Sylvia avait toute confiance en elle et elle décida de lui révéler son secret et lui raconta toute l’histoire avec Lionel et ses parents.

- « Sylvia, je suis désolée pour Lionel et pour tes parents. Bon déjà tu n’auras pas à supporter Lionel en classe cette année, il est dans un autre groupe. Si tu as besoin d’aide ou de te confier à quelqu’un, n’hésites pas. Tu peux venir me voir quand tu veux. ».

- « Merci Madame. C’est très gentil de votre part ».

Elle quitta la salle de classe et se rendit au self pour le déjeuner. Elle appréhendait de revoir Lionel. Comment allait-il réagir en la voyant ? Et surtout elle, comment allait-elle réagir ? Allait-elle supporter de le croiser dans les couloirs, au self et dans la cour ? Supporterait-elle de le voir avec une autre fille ?

Elle ne se posa pas longtemps la question. Lionel et sa bande de potes, entrèrent dans le self. Son cœur s’arrêta une fraction de seconde lorsqu’elle le vit. Pas de doute, elle aurait du mal à le rayer de sa vie. Elle espérait juste pouvoir s’habituer à cette douleur qui enserrait son cœur. Angélique posa une main sur la sienne. Elle la serra et la regarda. Les yeux d’Angélique exprimaient toute sa compassion. Elles n’avaient pas besoin de parler, elles s’étaient comprises.

Lionel l’aperçut et détourna rapidement les yeux quand il vit qu’elle l’observait. Il se pencha vers la fille qui se trouvait à ses côtés et l’embrassa à pleine bouche. Il était évident qu’il voulait lui faire du mal en s’affichant ainsi avec elle et le pire, c’est que ça marchait. Elle baissa les yeux et il lui fallut quelques minutes pour arriver à maitriser le flot de larmes qui menaçait de se déverser sur ses joues. Angélique vint à son secours en lui proposant d’aller manger leur dessert à l’extérieur.

- « Quel connard ce mec. J’ai juste envie d’aller lui fracasser sa belle petite gueule. Il le fait exprès pour te faire du mal, c’est évident ». Ragea Angélique.

- « Laisses tomber Angie. Il n’en vaut pas la peine ».

- « Tu as raison. On ne va pas perdre notre temps avec un connard pareil ».

Angélique remarqua que quelques larmes roulaient sur les joues de son amie. Elle lui prit le visage entre ses mains et lui dit :

- « Il ne te mérite pas Syl et il ne mérite pas que tu pleures pour lui ».

Sylvia hocha la tête, essuya ses larmes et elle se dirigèrent vers la salle de leur prochain cours

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