CHAPITRE 16

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Sylvia n’avait pas dormi de la nuit, cherchant la meilleure façon d’annoncer sa grossesse à Lionel. Vu la réaction qu’il avait eu, il y a quelques semaines, lorsque le préservatif avait craqué, elle avait peur qu’il pique de nouveau une colère et lui fasse encore la tête pendant des semaines. Elle espérait pouvoir l’attendrir en lui parlant du futur bébé. Elle savait qu’il serait en colère, mais il se calmerait, comme la dernière fois. Elle n’imaginait pas un autre avenir que Lionel, elle et leur bébé.

Elle avait le cœur qui battait tellement fort dans sa poitrine, lorsqu’elle appuya sur la sonnette de la porte d’entrée. Elle se concentra sur sa respiration pour essayer de garder le contrôle et ne pas paniquer. Elle avait envie de partir en courant et en même temps, elle mourait d’envie de le voir.

Lionel lui ouvrit la porte avec son sourire charmeur aux lèvres. Son sourire s’évanouit immédiatement lorsqu’il vit à quel point la jeune femme était pâle. Elle avait la gorge sèche et tremblait.

- « Il faut que je te parle ». Parvint-elle à articuler.

Il s’écarta pour la laisser entrer. Sylvia tordait ses doigts dans tous les sens, tellement elle était nerveuse. Lionel se planta devant elle, les bras croisés, attendant qu’elle se décide. Elle n’osait pas le regarder dans les yeux et gardait les siens fixés sur ses pieds. Elle avait peur de ce qu’elle pouvait y lire.

- « Alors ? » demanda Lionel impatient.

Il n’y avait aucune douceur dans sa voix. Juste de l’impatience. Elle avait une boule dans la gorge et du mal à déglutir. Les yeux toujours fixés sur ses pieds, elle parvint à murmurer :

- « Je suis enceinte ».

- « Pardon ???? Tu peux répéter ? » dit Lionel excédé.

- « Je suis enceinte ». Parvint-elle à dire d’une voix plus claire.

Lionel mit quelques secondes à assimiler l’information. Sylvia osa lever les yeux sur lui, attendant une réaction de sa part. Elle vit son visage changer de couleur et virer au rouge. Ses poings se serrèrent. Elle eut presque un mouvement de recul lorsqu’elle vit l’éclat qui brillait dans ses yeux. Ses yeux d’habitude d’un vert éclatant, pétillant, étaient devenus presque noirs de rage. Elle resta pétrifiée sur place, de peur. Le visage de Lionel était déformé par la colère lorsqu’il se mit à lui hurler dessus.

- « PUTAIN !!!!! Sylvia. C’est quoi ce bordel. Tu fais chier ».

Il se mit à tourner dans le salon, comme un lion en cage, la tête entre les mains. Sylvia n’osa plus prononcer un seul mot de peur de le mettre encore plus en colère.

- « Tu vas avorter ». Ordonna-t-il.

- « Noooon ». Cria-t-elle

Il se dirigea vers elle à grands pas, menaçant. Son visage à seulement quelques centimètres de celui de la jeune femme, les yeux rivés aux siens, il lui crachat :

- « Ooooh si tu vas avorter ».

- « Non ». Répéta-t-elle.

Il était hors de question qu’elle avorte et ce petit être qui grandissait en elle, elle le défendrait contre tous. Elle releva le menton. Et soutien le regard de Lionel, sûre d’elle. Il lui faisait toujours aussi peur, mais il ne fallait pas qu’elle le montre. Il fallait qu’elle lui résiste et s’impose pour sauver son bébé. Il n’avait pas bougé d’un millimètre.

- « Oses répéter ». Menaça-t-il.

Sylvia était plus déterminée que jamais et sa propre colère l’emporta sur sa peur.

- « J’ai dit NON ». Prit-elle le soin de bien articuler.

Lionel leva le poing. Elle ne faiblit pas et se prépara à recevoir le coup, mais il se détourna et alla frapper le mur le plus proche. Il se retourna vers elle et vociféra :

- « Je t’avais prévenu. Je ne veux pas de gosse. Alors tu vas avorter. »

- « Il en est hors de question ». Dit-elle en soutenant son regard.

Elle voulut tenter une autre approche. Elle s’approcha de lui, et d’une voix toute douce lui exposa ses arguments :

- « Lionel, c’est merveilleux un bébé. Ça n’est que de l’amour et de la joie. Tu verras on sera heureux ».

Elle voulut lui caresser la joue, mais il repoussa vivement sa main.

- « Tu es complètement folle. Non mais qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? Qu’est-ce que tu ne comprends pas quand je te dis que je ne veux pas de gosse ? »

- « Et moi je te dis que je n’avorterais pas ».

- « Tu as voulu me piéger, c’est ça ? »

- « Te piéger ? Non ».

- « Parce que si tu crois que c’est comme ça que tu vas me garder, tu te trompes complètement ».

- « Non Lionel. Tu le sais très bien. C’est un accident. Rappel-toi quand le préservatif a craqué, il y a 3 semaines ». Dit-elle espérant le faire revenir à la raison.

- « Je te rappel que si TU es dans cette situation c’est parce que TU ne prenais pas la pilule. Moi j’ai fait ce qu’il fallait pour ne pas avoir de gosse. TU es la seule responsable ». L’accusa-t-il.

- « C’est vrai, mais on l’a fait à 2 ce bébé ».

- « Non moi je t’ai baisé et c’est tout ».

Choquée, Sylvia ne savait plus quoi répondre. Elle avait les larmes aux yeux. Comment pouvait-il la traiter aussi durement ? Comment pouvait-il être aussi méchant ? Elle ne le reconnaissait plus.

- « Je te donne une dernière chance Sylvia. Vas-tu avorter ? »

- « Non ». Dit-elle toujours aussi décidée.

- « Très bien alors tout est fini entre nous. »

- « QUOI ? » demanda-t-elle incrédule.

- « Tu as très bien entendu. Tu veux garder ce bébé et bien ça sera sans moi. Je ne veux plus te voir ».

Sylvia était choquée. Elle avait entendu ce que Lionel venait de dire, mais son cerveau ne l’acceptait pas. Elle sentit les larmes monter. Son corps devint tout mou et elle eut du mal à tenir debout.

- « Lionel, tu ne peux pas me quitter comme ça ? » supplia-t-elle, en s’accrochant à son cou.

Il la repoussa violement et s’il n’y avait pas eu le mur pour l’arrêter, elle se serait retrouvée sur le sol.

- « Dégages, maintenant ». Ordonna-t-il.

- « Lionel… » Dit-elle en larmes.

- « DEGAGES ! » Hurla-t-il en s’approchant d’elle, menaçant.

La mort dans l’âme elle se résolu à quitter à tout jamais l’appartement et Lionel. Sur le seuil de la porte, elle se retourna et lui balança au visage :

- « Tu es aussi lâche que ton père. Tu lui en veux de t’avoir abandonné et tu fais exactement la même chose. Tu ne vaux pas mieux que lui ».

Sa phrase eut l’effet voulu et elle le vit pâlir. Elle tourna définitivement les talons et quitta l’appartement dignement.

Elle se rendit chez Angélique. Elle avait besoin du soutien de son amie. Elle avait besoin de voir un visage bienveillant et rassurant. Angélique lui ouvrit et compris aussitôt, rien qu’à voir la tête de Sylvia, qu’elle était allée voir Lionel et que ça ne s’était pas bien passé.

A peine la porte de la chambre d’Angélique, refermée, Sylvia s’écroula, en larmes. Sans prononcer un seul mot, Angélique vint l’entourer de ses bras et la cajola comme une petite fille, jusqu’à ce que Sylvia se calme.

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