CHAPITRE 15

5 minutes de lecture

Sylvia attendait avec impatience, l’arrivée de ses règles pour être sûre qu’elle n’était pas enceinte. Elle avait 3 jours de retard. Elle essaya de ne pas s’inquiéter, ça lui arrivait régulièrement d’avoir quelques jours de retard. Son cycle n’était pas très régulier. Elle était plus ou moins inquiète, ne ressentant aucuns symptômes, ni malaises, lier à une éventuelle grossesse.

Une semaine plus tard, Sylvia n’avait toujours pas eu ses règles. Ses seins étaient légèrement douloureux et le matin elle avait un peu la nausée. Elle était quasiment sûre d’être enceinte désormais, mais gardait l’espoir de se tromper tant qu’elle n’avait pas fait un test de grossesse. Elle ne voulait pas être seule pour faire ce test. Elle ne pouvait pas en parler à se mère, ni à Lionel. Elle se rendit chez Angélique pour lui en parler, en espérant qu’elle lui apporterait son soutien.

- « Syl !!! Salut. Entre. »

- « Salut Angie »

- « Tu aurais dû me prévenir, on aurait prévu un truc à faire. » Dit Angélique, insouciante.

- « En fait je suis venue pour te parler ». Dit Sylvia la voix tremblante.

- « Oh !! Qu’est-ce qui se passe ? ça a l’air grave, vu ta tête ».

- « J’ai un énorme problème et j’espère que tu resteras à mes côtés ».

- « Syl, tu es malade ? » Demanda Angélique, presque paniquée.

- « Non, non, je suis en bonne santé ».

- « Alors ? »

Sylvia, avait du mal à prononcer ces mots si lourds de sens. Elle prit une profonde inspiration et se lança.

- « Je crois que je suis enceinte ».

Angélique resta muette de stupeur. Son cerveau n’avait pas encore intégré ce que son amie venait de lui annoncer. Sylvia scrutait son visage, inquiète, dans l’attente d’une réaction.

- « Tu en es sûre ? » Parvint à dire Angélique.

- « Quasiment. J’ai plus d’une semaine de retard ».

- « Mais vous ne vous étiez pas protégés ? »

- « Si, si, mais il y a 3 semaines, le préservatif a craqué ».

- « Meeeerde ! »

Angélique savait que Sylvia ne prenait pas la pilule. La sexualité était un sujet tabou dans la famille de Sylvia. Il était impossible pour la jeune fille d’aborder le sujet de la contraception avec sa mère, sans déclencher un cataclysme.

- « Est-ce que tu veux bien m’accompagner à la pharmacie pour acheter un test de grossesse et attendre le résultat avec moi ? » Demanda Sylvia, au bord des larmes.

- « Bien sûr ma chérie ». Répondit Angélique en serrant son amie dans ses bras. « Je reste à tes côtés. Je serais toujours là pour toi ».

- « Merci ».

Elles se rendirent à la pharmacie la plus proche et achetèrent un test de grossesse, avant de revenir chez la mère d’Angélique. Sylvia était morte de peur. Il lui fallut 15mn avant de se décider à faire le test. Elle se rendit aux toilettes, puis retourna dans la chambre d’Angélique pour attendre le résultat. Dans 10mn, sa vie pouvait changer à jamais. Elles attendirent en silence. Sylvia faisait les 100 pas dans la chambre. Angélique surveillait son réveil.

- « Syl. Les 10mn sont passées ». Dit enfin Angélique le plus doucement possible pour ne pas brusquer son amie.

Sylvia, se tordait les doigts et respirait très fort, au comble de l’anxiété.

- « Angie, je ne peux pas regarder. Fais-le pour moi s’il-te-plait ».

- « D’accord ».

Sylvia ferma les yeux et pria très fort pour ne pas être enceinte. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, Angélique tenait le test de grossesse dans sa main et la regardait avec un drôle d’air.

- « Syl, c’est positif ». Articula-t-elle.

- « Quoi ? » demanda Sylvia incrédule, les larmes aux yeux.

- « C’est positif. Tu es enceinte. » répéta Angélique

Sylvia fût prise de vertiges. Angélique l’aida à s’assoir sur le lit avant qu’elle ne s’écroule. Sylvia prit le test de grossesse et le regarda de longues minutes. Elle n’y croyait pas. Ce n’était pas possible ? Pas elle ? Angélique passa un bras autour de ses épaules pour lui apporter son soutien et la réconforter. Elle laissa le temps à son amie de retrouver ses esprits.

Sylvia avait mille questions qui se bousculaient dans sa tête. Déjà, elle avait une certitude, c’est qu’elle n’avorterait pas. Elle était contre cette pratique et se battrait bec et ongles pour garder cet enfant. Mais comment allait-elle faire pour sa dernière année au lycée ? Arriverait-elle à suivre les cours ? Qu’est-ce que ses camarades allaient penser d’elle ? Ses parents ? Lionel ?

- « Mon Dieu ! Papa ! Mon père va me tuer. » s’écria-t-elle catastrophée. « Et Lionel ? Il m’a clairement dit qu’il ne voulait pas d’enfant. Vu comment il a réagi lorsqu’il a découvert que le préservatif avait craqué, il va être furax et me faire la gueule pendant des jours. »

- « Chaque chose en son temps ma chérie. Premièrement TOI, que veux-tu faire de ce bébé ? »

- « Je le garde, sans hésiter. Il est hors de question que j’avorte. Tu connais ma position à ce sujet ».

- « Oui, oui, mais il est important que tu saches exactement ce que tu veux pour défendre ton point de vue auprès de tes parents et de Lionel ».

- « Mes parents sont très croyants tu le sais, mais il est certain qu’ils vont essayer de me convaincre d’avorter. Ils sont en désaccord avec l’église sur ce point et encore plus s’il s’agit de moi. »

- « Bon, alors il va falloir que tu sois très ferme et convaincante. »

- « Mon père va piquer une colère terrible. Ma mère va pleurer pendant des jours. Comment je vais leur annoncer ? »

- « Et Lionel ? Il pourrait être à tes côtés pour l’annoncer à tes parents. Si tes parents voient qu’il est prêt à prendre ses responsabilités, peut-être que ça apaisera un peu leur colère ? »

- « Lionel ! » Dit Sylvia en éclatant en sanglots. « Comment je vais lui annoncer à lui aussi ? L’autre jour, lorsqu’il a découvert que le préservatif avait craqué, il a piqué une colère, m’a viré de chez lui et ne m’a pas parlé pendant plusieurs jours. Il m’a même dit « Tu as intérêt à ne pas tomber enceinte. Il est hors de question que j’ai un gosse ». Je n’ose même pas imaginer sa réaction ».

- « Aïe. Ça va être compliqué, en effet. » Admis Angélique. « Si tu veux je t’accompagne pour leur annoncer, comme ça tu te sentiras moins seule ? » Proposa-t-elle.

- « Je ne veux pas te mettre dans une position plus difficile. Tu es déjà assez impliquée dans cette histoire. Je vais devoir leur annoncer seule ».

- « Tu comptes l’annoncer à qui en premier ? »

Sylvia réfléchit un instant, imaginant plusieurs scénarios possibles.

- « Je vais d’abord aller voir Lionel. Tu as raison. S’il changeait d’avis et acceptait ce bébé, son soutien pourrait m’être très précieux, face à mes parents. »

- « Quand est-ce que tu vas lui annoncer ? »

- « Demain ou après-demain. J’ai d’abord besoin d’y voir plus clair. D’envisager mon avenir avec cet enfant. Il faut que je me prépare à l’affronter aussi. Cette discussion risque d’être très éprouvante. »

- « Je suis là, si tu as besoin ». Dit encore une fois Angélique en serrant son amie dans ses bras.

Elles restèrent, un petit moment, enlacées, puis Sylvia rentra chez elle à contre cœur. Elle avait besoin de réfléchir, de faire le point et de trouver comment annoncer sa grossesse à Lionel. En ce qui concerne ses parents, elle aviserait plus tard.

Elle n’arrivait pas à réaliser ce qui lui arrivait. Elle était à la fois dévastée et euphorique. Elle ne savait pas si elle devait se réjouir ou pleurer. Elle se voyait heureuse avec son bébé et en même temps, elle imaginait les difficultés que ça pourrait lui causer dans ses études.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Sabrina CRESSY ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0