CHAPITRE 12

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Sylvia n’arrivait pas à s’endormir. Il fallait absolument qu’elle trouve une excuse pour pouvoir passer du temps avec Lionel, sans que ses parents soient au courant. Elle passa une bonne partie de la nuit à échafauder des centaines de plans. Puis son regard se posa sur son livre d’Espagnol, sur son bureau. La voilà la solution !!!! Des cours d’Espagnol et d’Anglais. Elle allait faire croire à ses parents que le lycée l’avait sollicité pour qu’elle donne des cours de soutien en Espagnol et en Anglais, aux élèves qui en difficultés. Vu ses facilités et son niveau dans ces langues, c’était tout à fait plausible. En plus, Angélique n’aurait plus besoin de mentir pour la couvrir. Tout serait tellement plus simple si ses parents n’étaient pas si vieux jeux et hyper protecteurs. Satisfaite de son idée, elle se tourna et s’endormie avec un sourire aux lèvres.

Le mercredi matin, pendant le cours d’Arts Plastiques, ils étaient tous dans la salle dédiée à la préparation du défilé. Ils faisaient les essayages et les dernières retouches. Sylvia n’eut pas trop de mal à garder son sérieux et sa concentration, avec le reste de la classe autour d’eux. Lionel, fût très coopératif, même s’il ne manquait pas une occasion de lui frôler la poitrine, de déposer de légers baisers dans son cou ou de lui susurrer des mots osés à l’oreille. Sylvia ne répliqua pas, car elle savait que si elle le reprenait il continuerait de plus belle. Elle essaya de rester le plus neutre possible, mais ses joues rosies par l’excitation, la trahissaient.

Après quelques retouches rapides sur le costume de Lionel, elle enfila également le sien pour voir ce que ça donnait. Lionel était très class dans son costume et Sylvia portait très bien le style années 30. Ils simulèrent une attaque de banque et s’amusèrent beaucoup dans leur jeu de rôle.

C’était très amusant de découvrir les travaux originaux des autres binômes. Certains étaient allés très loin dans l’excentricité. Mme FUSAIN leur indiqua le déroulement du défilé et leur ordre de passage. Ça se passerait dans la salle de spectacle sur l’heure du déjeuner. Les élèves du lycée auraient toute l’après-midi pour voter. Le dépouillement se ferait à 18 h 00, pour des résultats annoncés à 19 h00. Mme FUSAIN leur donnerait leur note lors du cours suivant.

A la fin du cours, ils rangèrent méticuleusement leurs affaires dans leur carton. Tout à coup, Lionel était différent, inquiet.

- « Qu’est-ce qui t’arrive ? » Lui demanda Sylvia

- « Tu as trouvé une solution pour après ? » Demanda-t-il.

Sylvia compris de quoi il voulait parler.

- « Oui j’ai une idée, mais je t’en parlerais tout à l’heure ».

- « Ok. A tout à l’heure ». Dit-il avant de quitter la salle.

Elle se rendit à ses cours suivants, impatiente de retrouver Lionel à la sortie du lycée, pour lui proposer son idée afin qu’ils puissent continuer à se voir après le défilé de Mardi Gras.

Lorsque la sonnerie annonçant la fin des cours, retentie, elle se précipita vers le parking pour attendre Lionel. Il ne tarda pas à arriver. Ils prirent le chemin de l’appartement de la mère de Lionel. Lionel attendait patiemment que Sylvia lui dévoile son plan pour qu’ils puissent continuer à se voir. La jeune femme était un peu anxieuse. Devait-elle vraiment continuer à mentir à ses parents ? Elle avait peur des conséquences si son père devait un jour tout découvrir. Elle savait qu’elle mettait leur confiance en elle, en jeu et elle ne voulait pas la perdre. Mais c’était leur faute aussi. S’ils étaient plus tolérants, plus cool, elle n’aurait pas besoin de se cacher et de leur mentir.

Une fois dans l’appartement de la mère de Lionel, il se rendit dans le salon et fit les 100 pas, nerveux tandis que Sylvia retirait ses chaussures et son blouson. Elle entra dans le salon et s’étonna de le voir si agité.

- « Qu’est-ce qu’il se passe ? » Demanda-t-elle inquiète.

- « Alors c’est quoi ton plan ? » Demanda-t-il n’y tenant plus.

- « Je vais donner des cours d’Anglais et d’Espagnol ». Annonça-t-elle fièrement.

- « Pardon ? Je ne comprends pas comment ça va nous aider à nous voir ». Dit-il perdu.

- « Je vais dire à mes parents que mes profs m’ont demandé de donner des cours de soutien en Anglais et en Espagnol, aux élèves en difficultés dans ces matières. Comme ça le mercredi après-midi je pourrais le passer avec toi ».

- « Seulement le mercredi après-midi ? » protesta-t-il.

- « Les soirs de la semaine ça ne serait pas plausible ».

- « Et le samedi après-midi ? »

Elle réfléchit un instant, étudiant les possibilités et évaluant la crédibilité de sa proposition.

- « Je pense que ça peut marcher aussi pour le samedi après-midi ». Finit-elle par répondre.

- « Pas plus ? »

- « Non pas plus. Tu n’as qu’à dire à tes potes qu’on est ensemble aussi. Comme ça on pourrait s’afficher librement et se voir tous les jours au lycée ».

- « Hors de question. Je ne veux pas que tu deviennes une proie pour eux et ils sont trop cons. »

- « Oh !!! » dit-elle un peu surprise de sa réponse.

- « Tu es à moi et à personne d’autre ». Dit-il en la prenant dans ses bras et en lui adressant son sourire charmeur.

- « Je ne t’appartiens pas. Je n’appartiens à personne ». Protesta-t-elle en s’écartant.

- « C’est ce que tu crois. Tant que je l’aurais décidé, tu ne seras qu’à moi et à aucun autre ». Dit-il fermement en la regardant droit dans les yeux.

Sylvia fût pétrifiée par ce qu’elle lut dans son regard. Il y avait une telle détermination, une telle arrogance et une telle brutalité dans les yeux de Lionel, qu’elle n’osa plus le contredire. Elle avait peur qu’il se mette en colère si elle le contrariait. Il était très doux, très gentil avec elle, mais elle avait entendu des rumeurs le concernant, qui faisaient froid dans le dos.

Lionel n’était pas le garçon aussi gentil qu’il le paraissait avec Sylvia. Lorsqu’il était avec sa bande de potes, il était complètement différent. Un vrai connard, bagarreur, irrespectueux et même méchant. Il avait déjà eu des problèmes, plusieurs fois, dans des bars ou des boites de nuit pour avoir déclenché des bagarres alors qu’il était ivre. Pour le moment, il avait toujours réussi à éviter d’être arrêté par la police, mais ça lui pendait au nez. Depuis l’âge de 15 ans, et il en avait 18 maintenant, il trainait avec la même bande de potes. Ils étaient un peu plus vieux que lui et ils avaient tous déjà passé au moins une nuit au poste de police. Certains avaient même été arrêté pour vol de voiture et avait fait quelques mois de prison. Il était en fait le plus calme de la bande.

Il l’embrassa avec une telle fermeté qu’il lui fit presque mal. C’était comme s’il voulait marquer les lèvres de la jeune femme, de son empreinte pour qu’aucun autre garçon ne s’approche d’elle. Elle ne l’avait jamais vu comme ça. Elle avait du mal à croire que c’était le même garçon qui avait été si tendre et patient avec elle jusqu’alors. Il s’écarta légèrement et fixa de nouveau son regard dans celui de Sylvia. Ses yeux étaient redevenus plus doux et avait retrouvé le pétillant qu’elle connaissait et aimait.

- « Je tiens à toi Syl, je n’ai envie d’être qu’avec toi et je veux que ça soit pareil pour toi. Je ne veux pas te faire de mal ».

- « Je t’aime Lionel et je ne veux être qu’avec toi ». Lui répondit-elle avant de l’embrasser.

Ce que Lionel venait de dire l’interpellait. Serait-il capable de lui faire du mal physiquement ? ou bien évoquait-il une blessure sentimentale ? Elle avait des doutes.

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