CHAPITRE 10

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Sylvia se réveilla déprimée. Elle se prépara sans aucune motivation. Elle se força à prendre son petit déjeuner, mais elle n’avait pas faim. Elle qui était toujours gaie, enjouée, aujourd’hui elle n’avait aucune envie de rire. Elle avait plutôt envie de pleurer.

Elle retrouva Angélique. Elle n’écouta son amie que d’une oreille. Elle n’arrivait pas à fixer son attention sur la discussion, malgré ses efforts.

En cours, ça ne fût pas mieux. Elle écoutait les profs, mais leurs paroles glissaient sur elle. Elle ne retint absolument rien. Le midi à la cafétéria, elle ne fit que grignoter son plateau. Elle avait perdu l’appétit. Elle se retint d’éclater en sanglots, lorsqu’elle vit Lionel et sa bande de potes entrer dans la cafétéria. Il n’eut aucun regard pour elle.

Angélique était en colère contre lui, pour avoir mis son amie dans cet état. Elle aurait bien étranglé cet idiot.

- « Syl ? il faut que tu manges sinon tu vas tomber malade ».

- « Je n’ai pas faim ».

- « Force toi un peu. Ne lui montre pas qu’il t’a fait du mal. Ça lui ferait trop plaisir ».

- « Je n’y arrive pas ».

- « Tu es plus forte que ça, Syl. Tu dois relever la tête. Tu trouveras un autre mec qui te mérite et qui te respecteras ».

- « Je sais. Il me faut juste un peu de temps ».

- « Ok. Bon aller bouges toi, on doit retourner en cours ». Dit Angélique en la secouant gentiment.

Angélique avait raison, elle le savait, mais c’était difficile de faire comme si elle allait bien. Heureusement qu’elle avait une amie comme elle pour la soutenir, l’aider et lui botter les fesses quand il le fallait.

Sylvia allait un peu mieux de jour en jour. Le samedi, elle se décida à finir les costumes pour le projet « Bonnie & Clyde ». Le défilé aurait lieu le vendredi suivant et elle avait encore du travail. Elle avait envie de pleurer rien qu’à regarder le carton. Elle pensa à Mme FUSAIN, sa prof d’Arts Plastiques, au défilé, etc… Elle respira un grand coup et se lança dans sa couture. Lionel avait fini les accessoires en papier mâché. Il les avait même peints. C’était au moins ça de moins qu’elle aurait à faire. Elle travailla tout le week-end et le dimanche soir, tout était fini. Elle espérait que le costume de Lionel lui irait. Comme elle ne pouvait pas le lui faire essayer et que le jour J, elle n’aurait pas le temps de faire des retouches, elle pria pour avoir pris les bonnes mesures. Elle rangea tout, proprement dans son carton et le rangea dans un coin de sa chambre en attendant le défilé du vendredi.

Tout ce travail lui avait fait du bien. Elle se sentait un peu mieux. Sa joie de vivre prenait le pas sur sa tristesse. C’est une Sylvia différente de celle qu’elle avait quitté le vendredi soir, que retrouva Angélique le lundi matin.

- « Comment tu vas ? » S’inquiéta Angélique.

- « ça va beaucoup mieux. Merci ». Dit-elle avec un grand sourire.

- « Je vois ça. Je suis contente de voir que tu as repris du poil de la bête ».

- « Oui, la vie continue. Je ne vais pas me laisser abattre à cause d’un garçon qui ne me mérite pas ».

- « Bien dit ».

Elles discutèrent de sujets plus légers et c’est en riant qu’elles entrèrent dans l’enceinte du lycée. Sylvia fût de nouveau attentive en cours et elle arriva à rattraper son retard.

A l’heure du déjeuner, elle se rendit à la cafétéria avec Angélique. Elles étaient en pleine discussion au sujet du devoir d’Anglais qu’elles avaient fait l’heure précédente, lorsque Sylvia vit Lionel et sa bande de potes entrer dans la cafétéria. Son cœur fit un bond dans sa poitrine et sa gorge se serra, mais elle se reprit et détourna les yeux pour se concentrer sur sa discussion avec Angélique. Lorsque Lionel passa près de sa table, elle ne tourna même pas la tête vers lui. Elle l’ignora volontairement. Du coin de l’œil, elle aperçut qu’il la regardait, mais elle résista et continua de l’ignorer. Elle était fière d’elle.

Les cours de l’après-midi s’étaient déroulés sans soucis. Angélique et Sylvia sortaient du lycée et prenaient le chemin pour rentrer chez elles, lorsqu’elles entendirent appeler derrières elles. Elles se retournèrent et virent Lionel venir vers elles. Sylvia avait envie de lui tourner le dos et de continuer son chemin, mais ses jambes refusèrent de lui obéir. Lorsqu’il arriva près d’elles, Lionel s’adressa à Sylvia, sans même un regard pour Angélique :

- « Sylvia, où vas-tu ? » questionna-t-il.

- « Et bien je rentre chez moi, tu vois ». Répondit-elle en relevant le menton avec assurance.

- « Mais on doit travailler ensemble ce soir. Tu as oublié ? »

- « Angélique est-ce que tu peux nous laisser seuls s’il-te-plait ? » demanda Sylvia à son amie.

- « Ok. Je t’attends un peu plus loin. Fais-moi signe si tu as besoin de moi ». Dit-elle en lançant un regard assassin au jeune homme.

Une fois qu’Angélique se fût éloignée un peu Sylvia regarda Lionel droit dans les yeux, posa ses poings sur ses hanches et lui dit :

- « Attends un peu là, c’est quoi ce plan ? Tu me dis froidement que tu ne peux pas travailler avec moi la semaine dernière, sans plus d’explications. Tu me dis que le carton « Bonnie & Clyde » est dans la salle de travail du lycée. Je te croise à la cafétéria et tu m’ignores totalement. D’après toi qu’est-ce que j’ai pu penser ? »

- « Bah, je ne sais pas ».

- « Tout simplement que tu me plaquais. Que comme tu avais réussi ton coup et que tu m’avais baisée, maintenant tu me jetais comme une malpropre ».

- « Mais noooon !!!!! J’avais juste des choses à faire ».

- « Mais alors pourquoi ne me l’as-tu pas dit tout simplement ? »

- « Parce que ça ne te regarde pas. Attends tu n’es pas ma mère. De toute façon, même à ma mère, je ne lui dis pas ce que je fais. Ce n’est pas parce qu’on sort ensemble que tu dois me fliquer et surveiller tout ce que je fais. On n’est pas marié ».

- « Mais je ne veux pas te fliquer, comme tu dis. Je trouve qu’il est juste normal que tu me dises pourquoi tu ne peux pas me voir. Sans rentrer dans les détails, juste « je dois voir un pote » ou « j’ai un truc à faire » ou bien encore « j’ai du boulot ». Tu n’imagines même pas ce que j’ai pu ressentir. Je me suis sentie salie, utilisée, trahie ». Dit-elle en colère, des larmes coulant sur ses joues.

- « Ohhh pardon. Je ne voulais pas te faire pleurer ». Dit-il en essuyant ses larmes.

Il essaya de la prendre dans ses bras, mais elle le repoussa.

- « J’ai besoin de savoir où on en est tous les 2. On est toujours ensemble oui ou non ? »

- « Mais bien sûr que oui ». Répondit-il sans hésiter.

- « Alors s’il-te-plait parles moi. Ne me laisses plus comme ça dans l’ignorance. Ne me rejette plus comme ça. D’accord ? »

- « D’accord. Je vais essayer. Je n’ai pas l’habitude ». Dit-il mal à l’aise.

Il l’a pris dans ses bras et cette fois elle ne le repoussa pas, mais se blottit contre son torse. Elle sentit un gros poids disparaitre de sa poitrine et être remplacé par une douce sensation de légèreté.

- « Tu viens travailler chez moi alors ? » questionna Lionel.

- « J’ai fini le projet ce week-end ».

- « Et alors, personne ne le sait. Tes parents te croiront encore chez ta copine. Tu peux venir. On pourrait prendre du bon temps ». Dit-il avec son sourire charmeur.

Aussitôt Sylvia sentit son corps devenir brûlant de désir juste en imaginant à quoi faisait allusion Lionel.

- « Ok. Je dois juste prévenir Angélique et j’arrive ».

Elle courue vers Angélique.

- « Angie, je ne rentre pas avec toi, je vais chez Lionel ».

- « Quoi ? Tu as déjà oublié ce qu’il t’a fait ? »

- « C’était un malentendu. Je t’expliquerais demain, d’accord ? »

- « Ok, mais tu es sûre de toi ? Tu as vu dans quel état tu étais ces derniers jours. Je ne veux pas qu’il te fasse encore du mal ».

- « Ne t’inquiètes pas, tout va bien ».

Elles s’embrassèrent et Sylvia s’empressa de rejoindre Lionel, tandis qu’Angélique rentrait seule chez sa mère. Sylvia était folle de joie. Elle flottait sur un petit nuage.

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