CHAPITRE 9

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Après quelques minutes, l’un contre l’autre, sans bouger, Lionel se releva précautionneusement. Il retira le préservatif, y fit un nœud et alla le jeter à la poubelle tandis que Sylvia se rhabillait. Elle était dans la confusion la plus totale. Elle s’en voulait d’avoir céder si facilement à Lionel et en même temps, il lui avait donné tant de plaisir qu’elle ne regrettait pas. Lionel avait été doux et avenant avec elle et elle lui en était reconnaissante. Lorsqu’il revint de la salle de bain, il s’assis près d’elle et lui servit un verre de soda.

- « ça va ? » demanda-t-il l’air un peu inquiet.

- « Oui, ça va ». Répondit-elle avec un petit sourire gêné.

Elle but une gorgée de soda. Elle ne savait pas ce qu’elle devait faire maintenant. Comment elle devait se comporter avec lui. Ce qu’il attendait d’elle.

- « Je ferais mieux de rentrer. Il se fait tard ». Dit-elle pour mettre fin à cet instant gênant.

- « Je te raccompagne ». Imposa-t-il en attrapant son blouson.

Elle grimaça un peu en se levant, son entre-jambe étant légèrement douloureux. Elle essaya de ne rien montrer de sa gêne et se força à avoir une démarche naturelle. Elle enfila son blouson et ses chaussures, prit ses affaires et ils quittèrent l’appartement de la mère de Lionel. Ils ne dirent pas un mot durant le trajet. Arrivés au carrefour, ils s’arrêtèrent et se firent face. Sylvia interrogea Lionel du regard, ne sachant ni quoi dire, ni quoi faire. Il l’embrassa tendrement et lui souhaita une bonne nuit, avant de rebrousser chemin.

Sylvia était un peu inquiète. Elle espérait que sa mère ne verrait pas le changement qui s’était opéré en elle au cours de cette soirée. Elles étaient tellement proches. Sa mère savait et devinait toujours tout, la concernant. Elle s’arrêta une petite minute et contrôla sa respiration avant de se décider à franchir le seuil de la maison de ses parents. Son père était couché et sa mère était dans le salon à regarder la télévision. Elle la salua et monta se coucher. Elle prit une douche bien chaude avant de se glisser dans les draps frais de son lit. Elle était épuisée, courbaturée, mais heureuse.

Le lendemain matin, elle retrouva Angélique au rond-point, comme à leur habitude. Cette dernière était impatiente de savoir comment s’était passé la soirée de Sylvia avec Lionel.

- « Alors hier soir ? ça s’est passé comment ? Tu es allée chez Lionel ? »

- « Oui je suis allée chez lui et ça s’est très bien passé ». Dit-elle avec un sourire béat et un éclat spécial dans les yeux.

- « Il t’a embrassé encore ? »

- « Oui. Bon ok, je ne peux pas garder ça pour moi plus longtemps. Il faut que je le dise à quelqu’un : on a couché ensemble ».

- « Noooon !!!! »

- « Si ».

- « Et tu regrettes ? »

- « Pas du tout. C’était merveilleux. Il a été très doux, très patient, très gentil avec moi malgré son expérience. C’était…, c’était…, inimaginable ».

- « Alors toi ! Tu m’étonneras toujours. Et maintenant, qu’est-ce que vous allez faire ? Il va enfin s’afficher avec toi au lycée ? »

- « Je ne sais pas. On verra bien ». Dit-elle en haussant les épaules.

Elles arrivèrent au lycée et retrouvèrent leurs amies. Sylvia se concentra sur ses cours. Par moment son esprit s’envolait vers Lionel, mais elle se rattrapa rapidement et continua à suivre les cours. Elle le cherchait toujours des yeux dans les couloirs et la cafétéria, mais elle avait cessé d’attendre un geste de sa part, sachant qu’ils se retrouveraient le lendemain soir.

Lionel ne changea absolument rien à son comportement envers Sylvia, au lycée. Elle ne s’en formalisa pas. Elle en avait pris l’habitude. Leur relation était secrète et ça y mettait un peu de piment. C’était même excitant de devoir se cacher pour se voir.

Ils se retrouvèrent en binôme, l’un à côté de l’autre, lors du cours d’Arts Plastiques. Lionel était bizarre, distant. Il ne lui avait pas adressé son sourire charmeur, comme à son habitude. Il lui parla comme il aurait parlé à un autre de ses camarades. Sylvia était intriguée, mais ne posa aucune question. Ça n’était ni l’endroit, ni le moment pour avoir ce genre de discussion.

A la fin du cours, Lionel attrapa son sac à dos et le balança sur son épaule et dit à Sylvia d’un ton détaché :

- « Cet après-midi je ne suis pas dispo et vendredi non plus. J’ai déposé ton carton dans la salle de travail si jamais tu veux avancer sur le projet toute seule ».

Elle n’eut pas le temps de lui poser la moindre petite question, qu’il était déjà sorti de la salle de cours. Elle resta bouche bée. Incrédule, stupéfaite. Elle ne comprenait pas très bien ce qu’il se passait. Elle s’était trompée à ce point-là sur lui ? Sur leur relation ? Elle croyait que c’était différent avec elle. Qu’il ne se comportait pas avec elle comme avec les autres filles. Elle n’était, finalement, qu’une fille de plus à son tableau de chasse. Il avait eu ce qu’il voulait : sa virginité. Et maintenant il la jetait comme une vulgaire chose inutile. Plus elle prenait conscience de ce qu’il se passait et plus son cœur se brisait.

Elle n’entendit presque rien des cours suivants. Anéantie par le rejet de Lionel. Angélique qui n’avait pas entendu ce que le jeune homme avait dit à Sylvia, s’inquiétait de la voir si pâle tout à coup.

- « Syl ? ça va ? Tu es malade ? »

- « Non je ne suis pas malade ». Bredouilla-t-elle avant de fondre en larmes.

Angélique la pris dans ses bras pour la consoler, ne comprenant toujours rien à ce qu’il se passait.

- « Qu’est-ce qu’il se passe ? » demanda-t-elle.

- « C’est Lionel ». Hoqueta Sylvia. « Il était bizarre pendant le cours d’Arts Plastiques et puis il m’a dit qu’il n’était pas dispo ni cet après-midi, ni vendredi ».

- « Oh !! ».

- « J’ai été vraiment trop conne de coucher avec lui. Tu avais raison. Il a eu ce qu’il voulait et maintenant il me jette ». Dit-elle en se remettant à pleurer de plus belle.

- « Je suis désolée. J’aurais aimé m’être trompée ».

Sylvia resta un petit moment à pleurer sur l’épaule de son amie.

- « Viens passer l’après-midi à la maison. Comme ça tu pourras reprendre tes esprits pour que tes parents ne s’aperçoivent de rien. De toute façon ils croient que tu es chez moi. Pour une fois ça sera vrai ».

- « D’accord ». Répondit Sylvia, incapable de réfléchir.

Elles rentrèrent chez la mère d’Angélique. Elles grignotèrent puis allèrent s’enfermer dans la chambre d’Angélique. Sylvia pleura une bonne partie de l’après-midi. Elle n’arrivait pas à croire que Lionel lui avait fait ça. Qu’il avait abusé d’elle. Elle était en colère contre elle-même, aussi, pour lui avoir céder aussi rapidement et lui avoir laissé lui prendre sa virginité. Elle s’était tellement trompée sur son compte.

Angélique ne pouvait rien faire pour son amie, sauf être prêt d’elle et l’écouter. Elle la laissa parler, pleurer et ne lui fit aucun reproche. Sylvia était déjà assez mal pour qu’elle en rajoute en lui disant « Je te l’avais dit ». C’était le type de phrase dont on se passait volontiers lorsque l’on était dans le cas de Sylvia. Et puis ce n’était pas le genre d’Angélique de toute façon, d’enfoncer son amie avec des reproches.

Sylvia passa à la salle de bain pour essayer d’effacer toutes traces de ses larmes, avant de rentrer chez ses parents. Elle ne voulait pas subir un interrogatoire de la part de sa mère. Elle devrait encore lui mentir et elle n’en avait pas la force ce soir.

La jeune fille rentra chez ses parents le cœur lourd. Sa mère vit qu’elle avait pleuré et lui demanda pourquoi. Elle n’eut pas le choix et dû mentir en lui disant que c’était parce qu’elle était sûre d’avoir raté son contrôle de Maths et qu’elle était fatiguée. Sa mère parut se satisfaire de cette réponse et ne l’embêta pas plus. Elle dina sans un mot et monta se coucher directement après. Elle se remis à pleurer sous la douche et s’endormie les joues baignées de larmes

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