CHAPITRE 7

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Sylvia était heureuse et amoureuse. Elle eut du mal à cacher son bonheur à ses parents, surtout à sa mère. Lorsqu’elle était chez elle, elle devait faire attention à garder un comportement « normal ». Ne pas être trop gaie, trop exubérante, alors qu’elle aurait aimé danser, chanter, rire, sauter dans toute la maison. Elle flottait sur un petit nuage. Il n’y avait que lorsqu’elle était seule dans sa chambre ou avec ses amies au lycée, qu’elle pouvait enfin laisser éclater sa joie et sa bonne humeur. Ses amies avaient l’habitude de la voir toujours aussi gaie qu’un pinson, chantonnant, dansant, sautillant, toujours à faires des blagues et à trouver le moindre prétexte à rire. Il n’y avait qu’Angélique qui était au courant de sa relation avec Lionel, sans pour autant en connaître tous les détails.

Bien que ses pensées se tournaient sans cesse vers Lionel, Sylvia ne voulait pas que leur relation ait une incidence sur son travail scolaire. Elle voulait faire des études supérieures pour devenir traductrice ou guide touristique. Elle avait choisi comme 2nde langue, l’anglais et comme 3ème langue, l’espagnol. Elle était excellente dans ces 2 matières. Elle était capable de tenir une conversation, de lire un livre et de suivre un film dans chacune de ces langues. Elle adorait ça et elle cherchait toujours à aller plus loin dans ses apprentissages. Ses profs aimaient beaucoup discuter avec elle et ils étaient ravis qu’une de leurs élèves s’intéresse autant à leur matière. Il était rare pour eux, hormis lors des voyages scolaires, d’avoir l’occasion d’échanger longuement dans la langue qu’ils enseignaient. Ils n’hésitaient pas, même pendant les cours, à ne parler avec Sylvia qu’en Anglais ou en Espagnol. Ça attirait la jalousie de ceux qui n’avaient pas les mêmes aptitudes qu’elle, mais elle s’en moquait. Elle était pleinement heureuse et à l’aise dans ses apprentissages et c’était tout ce qui comptait pour elle.

Angélique avait un peu plus de difficultés que son amie, avec les langues étrangères. Souvent, Sylvia l’aidait à réviser et à comprendre les textes qu’ils devaient étudier. Elles avaient un contrôle d’Espagnol à préparer pour le lundi suivant et Angélique avait un grand besoin de l’aide de Sylvia pour avoir une note correcte. Même si elle mourrait d’envie de retrouver Lionel, elle ne pouvait pas laisser tomber sa meilleure amie. Le vendredi soir, à la sortie du lycée, elle alla voir Lionel pour lui dire qu’elle ne pouvait pas aller chez lui pour travailler ce soir là.

- « Lionel, je suis désolée, mais je ne peux pas venir ce soir. On a une évaluation lundi en Espagnol et Angélique a besoin de mon aide pour la préparer ».

- « Tu ne pourrais pas la laisser se débrouiller toute seule. J’ai envie de te voir ». Dit-il avec son sourire charmeur, les yeux pétillants.

- « C’est ma meilleure amie et elle a énormément de difficultés dans cette matière. Je ne peux pas la laisser tomber ».

- « Dommage j’avais prévu de t’embrasser et de te caresser jusqu’à ce que tu cris de plaisir ». Dit-il pour essayer de lui faire changer d’avis.

Sylvia, senti le désir monter à l’évocation de l’effet que pouvait provoquer en elle, les baisers et les caresses de Lionel. Elle avait envie de planter Angélique et de le rejoindre, mais elle résista. Elle ne pouvait pas faire ça à sa meilleure amie, qui était toujours là pour elle. C’est grâce à elle, au fait qu’elle lui offrait un alibi, qu’elle pouvait vivre ces moments intenses avec Lionel.

- « Je suis désolée, mais je ne peux vraiment pas. Promis lundi soir, on travaille ensemble. Je dois continuer à voir aussi mes amies. Angélique me couvre quand je viens chez toi, je peux bien lui rendre ce service ».

- « Ok. Tu ne paies rien pour attendre ». Dit-il d’une voix suave.

Il l’embrassa rapidement et Sylvia se dépêcha de rejoindre Angélique qui l’attendait un peu plus loin.

Elles allèrent chez la mère d’Angélique et travaillèrent pendant plus de 2h, sur leur évaluation d’Espagnol. Sylvia était arrivée à mettre de côté les émotions que Lionel avait éveillées en elle à l’évocation du plaisir qu’il pouvait lui donner. Angélique aimait travailler avec Sylvia. Cette dernière était très douée comme professeure et elle était d’une patience à toute épreuve. Sylvia trouvait toujours un moyen ludique pour aider son amie à réviser ses cours. Soit elle inventait une pièce de théâtre ou une chanson, soit elle essayait de trouver des rimes rigolotes ou bien encore des textes à trous. Tout paraissait plus simple lorsque Sylvia aidait son amie à apprendre ses cours.

Sylvia rangeait ses affaires tout en discutant légèrement avec Angélique lorsque celle-ci lui posa la question qui lui brûlait les lèvres depuis plusieurs jours :

- « Syl, tu as couché avec Lionel ? »

Décontenancée par cette question inattendue, Sylvia mis quelques secondes avant de réagir. Elle ne pouvait plus lui cacher plus longtemps la vraie nature de sa relation avec Lionel. Apparemment la jeune fille la connaissait trop bien et savait lire en elle.

- « Pas vraiment ». Dit-elle gêner de lui en révéler plus.

- « Comment ça pas vraiment ? »

- « On s’est embrassé, caressé et voilà ». Répondit-elle en priant pour que cette réponse suffise à son amie.

- « Attend, attend… On ne répond pas « pas vraiment » si on s’est seulement embrassé et caressé. Tu ne me dis pas tout ».

Angélique essayait de lui tirer les vers du nez et elle capitula :

- « Les caresses étaient… comment dire ? plus poussées. Bon pour parler crument : on s’est mutuellement donné du plaisir, mais sans qu’il ne me pénètre. Il m’a donné mon premier orgasme. C’était…. Pffff… indescriptible. » Dit-elle avec des étoiles dans les yeux.

- « Et bien, vous ne perdez pas de temps ».

- « J’ai essayé de résister, de patienter, mais ce qu’il éveille en moi rien que quand il m’embrasse… Il est plus expérimenté que moi en plus, donc il sait comment me faire perdre la tête. Je dois t’avouer que j’ai très envie de vraiment coucher avec lui. Vu l’effet qu’il me fait juste en me caressant là où il faut, qu’est-ce que ça sera lorsque l’on fera l’amour ? »

- « Soit prudente quand même. Tu sais que tu n’es pas la première pour lui et les filles avec qui il a couché avant n’étaient pas toutes clean. Alors fait attention ».

- « Oui ne t’en fais pas. Merci de ton conseil et de te soucier de moi ».

- « C’est normal. Tu es ma meilleure amie. Je tiens à toi et je ne veux pas qu’il t’arrive quoique ce soit ».

Elles s’enlacèrent.

- « Et toi tu en est où avec Tristan ? » Demanda Sylvia sachant très bien qu’Angélique avait du mal à le supporter.

- « Arrêtes. Je n’en peux plus de ce mec. Il est vraiment déjanté. Je ne sais pas si on arrivera à finir le projet. Il part dans des trucs incroyables. Du coup, je m’occupe de mon costume, de mon côté et lui je le laisse faire le sien. On verra bien ce que ça donnera. Mais à mon avis tout le monde ne va pas comprendre le concept que Jules César était un Alien ».

Elles éclatèrent de rire et partirent dans une imitation de Jules César et Cléopâtre façon E.T. Sylvia rangea ses affaires et rentra chez ses parents. Elle dû s’avouer qu’elle se sentait plus légère d’avoir parlé à Angélique, de sa relation avec Lionel. Ça faisait du bien de partager cette étape importante de sa vie, avec sa meilleure amie.

Elle passa son week-end à s’avancer dans ses devoirs et à réviser pour les évaluations à venir. Se plonger dans les cours lui permettait de ne pas trop penser à Lionel et de faire en sorte que le temps ne soit pas trop long jusqu’au lundi soir.

De son côté, Lionel passa le week-end avec ses potes à faire la fête et boire. Il flirta avec plusieurs filles, mais n’alla pas plus loin avec elles. Il n’avait envie que de Sylvia. Il ne comprenait pas pourquoi, mais cette fille était vraiment spéciale. C’était la première fois qu’il avait envie de rester avec une fille. Habituellement, les filles avec qui il couchait, c’était juste une histoire d’un soir. Juste pour le sexe. Les filles qui venaient à leurs soirées, savaient très bien à quoi s’attendre en les fréquentant et recherchaient justement ce genre de relations. Il n’avait aucun sentiment pour elles. Avec Sylvia c’était différent. Il avait envie de passer du temps avec elle. Il avait envie d’elle, mais il voulait prendre son temps, savourer leurs moments intimes. Il ne comprenait pas pourquoi c’était différent avec elle, mais il aimait ça.

Il n’avait pas parlé à ses potes, de sa relation avec Sylvia. Il ne voulait pas la leur présenter. Ils n’étaient pas du même monde. Il savait que dès qu’ils la rencontreraient, elle deviendrait un objet de convoitise et ils essaieraient tous de coucher avec elle. Il ne voulait pas de ça. Il voulait être le seul. Il voulait la protéger de ces rapaces du sexe. Elle était trop innocente, trop sensible, trop bien pour des types comme eux. Il ne comprenait déjà pas comment elle pouvait s’intéresser à lui, tellement ils étaient différents.

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