CHAPITRE 4

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La sonnerie du réveil, tira Sylvia d’un doux rêve dans lequel elle était dans les bras de Lionel. Elle s’étira et sauta de son lit, le cœur animé par l’espoir de le croiser dans la journée. Elle chantonnait tout en se préparant pour le lycée. Comme d’habitude, Louise, lui avait préparé un bon petit déjeuner, qu’elle avala goulument. Elle partit 10mn plus tôt, tellement impatiente de croiser celui pour qui son cœur vibrait. Elle fit les 100 pas en attendant Angélique à leur point de rendez-vous. Elle courut presque à la rencontre de son amie, lorsqu’elle l’aperçue au loin.

- « Il faut que je te raconte ». Dit-elle tout excitée.

- « Quoi ? Vas-y ». Répondit Angélique contaminée par l’excitation de son amie.

- « Lionel m’a embrassé ».

- « Noooon !!!!!!! »

- « Siiiiiii. On était sur le balcon de son appartement. Il fumait une clope et comme j’avais froid il m’a mis mon blouson sur les épaules. On s’est regardé et il m’a dit « Il ne faut pas que tu me regardes comme ça ». Je lui ai dit « Pourquoi ? » et tu sais ce qu’il m’a répondu ? »

- « Non, dis-moi ».

- « Parce que quand tu me regardes avec ces yeux là, je n’ai qu’une envie : t’embrasser ». Dit-elle en essayant d’imiter le ton de Lionel. « Et il m’a embrassé. Ohlala !!! J’avais la tête qui tournait, le cœur qui battait tellement fort, c’était…, c’était…, je n’ai pas de mots pour décrire ce que j’ai ressenti ».

- « Wouahhh. Alors là je suis scotchée. Tu sors avec le gars qui fait rêver toutes les filles du lycée. La chance. »

- « J’ai encore l’impression de rêver ».

- « Et après ? » questionna Angélique, impatiente d’en savoir plus.

- « On s’est assis sur le canapé et on a continué de s’embrasser. Il a tenté de passer sa main sous mon pull pour me caresser les seins, mais je l’ai repoussé ».

- « Ah bah il n’y va pas par 4 chemins lui. Tu as bien fait. Il ne l’a pas trop mal pris ? Tu sais qu’il a déjà couché avec pas mal de filles, il n’a pas dû apprécier que tu le repousse. »

- « Et bien détrompes toi. Il a été très compréhensif et il a même proposé de me raccompagner chez moi pour que je ne rentre pas toute seule dans la nuit ».

- « Ton père n’a rien dit ? »

- « Tu es folle !! mon père n’est pas au courant. On s’est quitté un peu avant le carrefour pour ne pas prendre le risque qu’il nous voit justement ».

- « Aaahh, je me disais aussi. Ça aurait été très étonnant de la part de ton père ».

- « Je retourne chez Lionel demain soir. Tu peux toujours me couvrir ? »

- « Mais bien sûr. Sans problème. Je te couvre tant que tu en as besoin ».

- « Merci ». Dit-elle en embrassant son amie, sur la joue.

En arrivant au lycée, elle chercha Lionel des yeux, dans la foule massive des élèves, mais ne le trouva pas. Elle était un peu déçue. Elle se rendit en cours en se disant qu’elle aurait bien l’occasion de le croiser au cours de la journée. Elle était tellement impatiente de le revoir, de l’embrasser à nouveau. Elle eue un peu de mal à fixer son attention sur ses cours, son esprit vagabondant vers les baisers échangés avec Lionel, la veille.

A l’heure du déjeuner, elle se rendit à la cafétéria et après avoir rempli son plateau, s’installa à une table avec Angélique et 2 autres copines. Elles étaient attablées depuis 5mn lors que Sylvia vit Lionel et sa bande de copains, prendre leur plateau. Le groupe passa devant la table où se trouvait Sylvia. Lionel n’eut aucun regard, ou geste vers elle. Elle se sentit complètement transparente, invisible et elle en eut le cœur brisé. Elle ne comprenait pas un tel revirement de comportement. A moins qu’il lui en veuille de ne pas l’avoir laissé la tripoter la veille et qu’il se soit complètement désintéressé d’elle parce qu’elle n’était pas une fille qui couche. Angélique avait, elle aussi, remarqué le comportement déroutant du jeune homme.

- « A quoi il joue ? Il fait le beau parce qu’il est avec ses potes ? Non mais c’est quoi ce mec ? » s’énerva Angélique.

- « Je ne comprends plus rien ». Répondit Sylvia, perdue.

- « Laisses tomber ma belle. C’est un crétin. Il ne pense qu’à une chose, c’est tout ».

- « Sûrement ».

- « Heureusement que tu lui as dit non hier soir ».

- « C’est vrai que j’ai eu le nez fin sur ce coup-là ».

- « C’est clair ».

Elles finirent leur déjeuner et retournèrent en cours. Sylvia avait le cœur lourd. Elle était déçue et malheureuse. Elle devait se faire une raison, il n’était pas amoureux d’elle. Il voulait juste l’ajouter à son tableau de chasse. Elle réalisa qu’elle avait le projet pour le cours d’Arts Plastiques, à réaliser avec lui. ça allait être compliqué de continuer à travailler ensemble, vu son comportement envers elle. Mais bon… les études avant tout. Elle ne voulait pas avoir une mauvaise note à cause d’un garçon. Elle prendrait sur elle et elle irait jusqu’au bout de ce projet, quitte à le réaliser toute seule. Elle aviserait selon comment allait se dérouler leur rendez-vous du lendemain soir.

Elles eurent un après-midi de cours chargé et le soir, en rentrant chez elle, Sylvia s’avança dans les devoirs qui lui avaient été donné lors des cours de la journée. Elle alla fouiller dans le garage et le grenier à la recherche de vêtements, journaux, cartons et autres vieilleries qui pourraient lui servir dans le projet « Bonnie & Clyde ». Elle mit ses trouvailles dans un carton et les remonta dans sa chambre afin de les trier et de les classer selon leur utilité. Sa mère lui donna quelques bobines de fils et des aiguilles à couture. Il était trop tard pour qu’elle se mette à la confection, mais au moins elle avait tout ce qu’il lui fallait pour travailler. Avec les vieux vêtements et les chutes de tissus qu’elle avait trouvé, elle confectionnerait leurs tenues. Les journaux et cartons lui servirait pour fabriquer du papier mâcher afin de confectionner leurs accessoires : chapeaux et armes. Elle alla se coucher, satisfaite.

Elle resta un bon moment dans son lit, les yeux grands ouverts à essayer de comprendre le revirement de comportement de Lionel, vis-à-vis d’elle. Peut-être ne l’avait-il tout simplement pas vu ? Comme elle n’avait pas cédé à ses avances, peut-être ne l’intéressait-elle plus ? Ou bien avait-il honte devant ses copains, d’avouer qu’il était attiré par elle ? Elle n’était pas le genre de fille avec laquelle il avait l’habitude de sortir. Il avait la réputation de changer de copine comme de chemise. Tout le monde dans le lycée, savait que Lionel et sa bande de copain, étaient de gros fêtard et qu’ils couchaient avec toutes les filles qui le voulaient bien. Ça n’était pas du tout le style de Sylvia et pourtant, elle ne pouvait s’empêchée d’être attiré par Lionel et de vouloir être avec lui. Elle espérait qu’il se comporterait différemment avec elle. Fatiguée de se poser des questions auxquelles elle n’avait pas de réponse, elle se tourna rageuse, ferma les yeux et finie par s’endormir.

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