Chapitre 3

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Emma quitta la bibliothèque après ces paroles, se dirigeant vers ses casiers au premier étage. Nathalie était une nouvelle connaissance, et Emma se sentait déjà à l'aise avec elle. Une question trottait dans son esprit : pourrait-elle devenir son amie ? Le mot "amie" résonnait dans sa tête, une notion qu'elle n'avait pas expérimentée depuis longtemps, et elle espérait sincèrement que cela puisse changer.

Pourtant, malgré la sympathie de Nathalie, Emma percevait une aura mystérieuse en elle, quelque chose d'inexplicable. Malgré tout, elle était ouverte à l'idée que Nathalie puisse devenir une amie précieuse. Après avoir rangé ses affaires dans son casier, Emma s'apprêtait à se rendre en classe lorsqu'une personne lui barra le chemin.

C'était Eva, accompagnée de son groupe d'amis, parmi lesquels Loïck, son petit ami, se démarquait. Elle ne l’aimait probablement pas, mais cherchait à susciter la jalousie chez Emma, connaissant son amour de longue date pour Loïck. Loïck, un garçon un peu naïf, se plaisait à attirer l'attention, prétendant être quelqu'un qu'il n'était pas réellement. Issu d'une famille modeste, il cachait sa véritable situation et préférait s'entourer d'amis aisés, tandis qu'Eva le manipulait à sa guise.

–Oh, voici la perle intellectuelle du lycée, lança-t-elle sarcastiquement en s'approchant d'Emma.

–Laisse-moi tranquille, Eva, une bonne fois pour toutes.

—Vas-tu te taire, espèce de garce ! Et quel style nous offres-tu en ce premier jour de rentrée ?

Elle éclata de rire avec les autres, sortant son téléphone pour capturer une photo d'Emma. Sans attendre, elle la propagea sur les réseaux sociaux avec des hashtags. Les notifications fusèrent, provoquant un rire général. Après avoir parcouru les commentaires, Emma éclata en sanglots, s'éloignant précipitamment. Eva venait encore une fois de rendre sa journée insupportable.

À peine le commencement, mais Emma envisageait déjà d'abandonner. Les cruautés d'Eva devenaient insupportables, et la haine dirigée contre elle s'amplifiait. Pourtant, Emma n'avait rien fait. Arrivée aux toilettes, elle s'effondra en sanglots au sol. Une personne entra. C'était Nathalie.

–Quoi ? Tu veux m'humilier toi aussi ?

–Je veux simplement t'aider. Ce qu'ils t'ont fait n'est pas normal. Tu devrais les dénoncer à la direction.

–Je n'ai pas besoin d'aide. La direction ? Laisse-moi rire. Ils s'en fichent. D'ailleurs, tu es nouvelle ici. Tu n'en sais rien.

–Peut-être, mais je ne te laisserai pas seule. Tiens, je t'aide à te relever.

–Pourquoi tu fais ça ?

–Parce que tu ne mérites pas tout cet acharnement.

–Tu trouves ?

–J'en suis sûre. Viens, on va nettoyer ce beau visage.

Nathalie aida Emma à se relever, l'accompagnant ensuite au lavabo pour rincer son visage. Sur les miroirs, une inscription sinistre disait "Crève sale chienne". Nathalie fut horrifiée, bien que ce genre de traitement semblait être monnaie courante pour Emma. Du regard, elle sembla dire à Nathalie, "Tu vois ce que je te dis", puis se mit à nettoyer la vitre.

–Mais qu'est-ce que tu fais ? l'arrêta Nathalie. Cela aurait été une preuve. Tu aurais dû me laisser prendre la photo pour qu'on la dénonce. Maintenant, c'est trop tard.

—Laisse tomber. J'ai déjà essayé de signaler ça à l'administration plusieurs fois. Jamais eu de retour. Elle a probablement utilisé ses relations et ses moyens.

–La peste ! Tu ne devrais pas te laisser faire.

–Et comment l'empêcher de me faire du mal, madame ?

–Ne t'inquiète pas, je vais t'aider. Aie confiance en moi.

–D'accord, dit Emma, un peu effrayée par le regard sérieux de sa camarade.

–Amie ? fit Nathalie avec un sourire espiègle, tendant la main.

–Amie.

Pendant ce temps dans le bureau d’Hector Williams….

Hector Williams, un homme d'affaires florissant de 40 ans, agissait en tant que consultant financier pour une entreprise à New York. Son bureau spacieux offrait une vue imprenable sur la ville animée, ses murs en verre laissant transparaître l'effervescence urbaine. Le sol était revêtu d'un tapis beige doux, et son bureau en bois était méticuleusement rangé. Assis, Hector jonglait entre des appels et des e-mails, son visage arborant une expression sérieuse et concentrée, ses doigts virevoltant sur le clavier de son ordinateur portable.

Dans la pièce, on pouvait entendre le doux bourdonnement des conversations entre collègues, le cliquetis des claviers et le bruit des imprimantes. Hector avait l’air à l’aise dans cet environnement professionnel, mais on pouvait voir une lueur de stress dans ses yeux fatigués.
Il saisit son téléphone et composa un numéro :

– Bonjour, Monsieur Moretti. Comment ça va aujourd'hui ?

– Bonjour, Hector. Ça va bien, merci. Et vous ?

– Tout va bien aussi, merci. J'espère ne pas vous déranger. Je voulais discuter du marché dont nous avons parlé récemment. J'ai travaillé dur pour élaborer une stratégie qui pourrait être avantageuse pour nos deux entreprises.

– Ah bon ? Quelle est cette stratégie ?

– Nous pourrions fusionner nos ressources pour proposer une offre plus compétitive sur le marché. En partageant les risques et les coûts, nous pourrions réduire les dépenses des deux entreprises.

– Hmm, ça semble intéressant. Mais comment être sûr que ça fonctionnera ?

– Écoutez, j'ai effectué une analyse approfondie des données, et selon mes conclusions, cette stratégie a de bonnes chances de réussir. De plus, nous pourrions mettre en place des mesures de suivi pour évaluer l'efficacité de notre collaboration.

– D'accord, je vais en discuter avec mon équipe et je vous ferai savoir notre avis.

– Merci, Monsieur Moretti. Je suis convaincu que cette collaboration sera bénéfique pour nos deux entreprises.

– Je prendrai en compte votre avis, Monsieur Williams.

Il raccrocha, peu convaincu de la conversation. En effet, élaborer une stratégie pour remporter un marché crucial était un défi de taille pour Hector. Le marché traînait, et il sentait que l'entreprise perdait inexorablement du temps et de l'argent. Malgré des heures passées à analyser les données financières et à chercher des améliorations pour les offres, aucune solution satisfaisante n'émergeait encore. Malgré sa frustration, Hector refusait de céder au désespoir. Son parcours exigeait trop d'efforts pour qu'il abandonne maintenant.

Soudain, la secrétaire l'interrompit, lui annonçant que sa femme était en ligne et souhaitait lui parler.

– Chéri, désolée de te déranger au travail, mais je ne pourrai pas aller chercher les enfants au lycée aujourd’hui, dit-elle.

– Mais pourquoi ? demanda-t-il.

– Je suis acculée à l’hôpital par une série de patients à ausculter, expliqua-t-elle. Je suis désolée, je sais que tu as beaucoup de travail, mais je ne sais pas quoi faire.

– Ne t’inquiète pas, je m’en occuperai. Je vais finir ce que j’ai à faire ici et j’irai chercher les enfants. Tout ira bien, ne t’en fais pas.

– Merci chéri, je suis désolée de t’imposer ça.

– Ce n’est pas grave, je suis là pour t’aider. À plus ma puce.
Hector soupira, quitta son bureau et se dirigea vers le parking où sa Mercedes Benz noire était garée. Montant à bord, il se mit en route vers le lycée de ses enfants. Après quelques kilomètres, il arriva devant l'établissement, gara sa voiture et sortit. Il vit ses enfants s'approcher de lui. Emma, sa fille, était accompagnée d'une amie. Hector sourit en les voyant et ouvrit les bras pour les saluer.

– Bonsoir les enfants, comment s'est passée votre journée ? demanda-t-il.

– Ça va papa, on a eu une journée assez chargée, répondit Emma.

– Moi aussi, j’ai eu une journée bien remplie, dit-il en souriant. Mais maintenant que je suis avec vous, tout va mieux.

– Papa, je te présente Nathalie. Nathalie Parker, ma nouvelle amie.

Il fut surpris, ayant l'impression d'avoir déjà croisé Nathalie quelque part, mais garda cela pour lui.

– Ah, mais c’est génial. Bonsoir Nathalie, je suis ravi de faire ta connaissance. Ma fille ne m’a pas présenté à l’une de ses amies depuis un certain temps, donc c’est un plaisir de te rencontrer aujourd’hui.

– Papa !, dit Emma déçue de la confession de son père envers sa nouvelle amie.

– Oups ! Désolé ma puce.

– Je suis également ravie de vous rencontrer, M. Williams. J’apprécie beaucoup votre fille et j’espère que nous pourrons développer une belle amitié ensemble.

– Je suis sûr que vous allez bien vous entendre. Emma est une fille géniale. D’ailleurs, je t’invite à dîner avec nous ce soir. Mais avant cela, nous allons te déposer, tu veux certainement te changer.

– J’en serai ravie.

– Merci papa!

Ils montèrent dans la voiture et se mirent en route.


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